Hôpitaux : le tourisme médical pourrait rapporter 2 milliards d’euros, ben voyons !
Quand on écoute les experts sectoriels tout peut rapporter. C’est le cas avec cette étude d’un économiste de la santé qui estime que la santé davantage ouverte aux patients étrangers pourrait rapporter 2 milliards et créer 30 000 emplois . Une approche corporatiste bien connue ou chacun surestime à l’excès les retombées économiques pour valoriser le secteur ( et les experts qui en vivent !). C’est vrai presque partout : dans le secteur agricole, les transports, l’énergie etc. ; Pris isolément chaque secteur rapporte parce que l’on sous-estime les effets indirects ; exemple les importations , la pollution, la santé pour vanter les mérites de l’agriculture. Le coût du recyclage des déchets nucléaires pour l’énergie sans parler des atteintes à l’environnement. Le désaménagemenet du territoire, la dégradation de la qualité de la vie pour les transports. En l’état, le système de santé français (par ailleurs il est vrai de très grande qualité) est dans une situation financière catastrophique ; Au lieu de se focaliser sur les patients étrangers on ferait mieux de se concentrer sur la gabegies des moyens consacrés aux patients français. A la désorganisation de nos hôpitaux publics, aux sureffectifs administratifs et logistiques, au surnombre de directeurs, sous directeurs etc., à leur productivité, aux abus de certains médecins en milieu public. Au-delà à l’explosion financière possible de notre système de santé. Aussi la carte médicale, au coût de la suppression des généralistes ( via l’étatisation) qui se traduit par une encombrement des urgences et des services. Dans les transports, c’est avec des approches aussi partielles et partiales qu’on a pu justifier les projets les plus coûteux pour la collectivité, TGV partout, Canal Seine Nord, autoroutes non rentables, ports et aéroports surabondants. Deux milliards d’euros de chiffre d’affaires et quelque 30.000 emplois créés en cinq ans : c’est ce que permettrait donc le développement de l’accueil des patients étrangers en France, selon un rapport remis en juin aux ministres de la Santé et des Affaires étrangères, consulté ce lundi par l’AFP. Si « l’accueil de personnes, voire de personnalités étrangères, malades dans les établissements hospitaliers français (…) n’est pas un phénomène récent », le développement d’une demande internationale de soins de qualité l’est, explique en préambule de son rapport l’économiste Jean de Kervasdoué. »En cinq années, incluant l’année de lancement, il est envisageable (…) d’atteindre un chiffre d’affaire de l’ordre 2 milliards d’euros qui est le chiffre Allemand actuel » et qui « se traduirait par la création de 25.000 à 30.000 emplois », selon Jean de Kervasdoué. Sollicité en février dernier par la ministre de la Santé Marisol Touraine et son homologue du Quai d’Orsay Laurent Fabius, l’économiste livre donc une série de recommandations pour « valoriser les atouts de la France » face à ce marché porteur, et enrichir les caisses des hôpitaux. Israël, la Turquie ou encore, depuis une dizaine d’années, l’Allemagne, se sont lancés dans le développement du tourisme médical pour attirer une clientèle solvable qui ne trouve pas les soins adéquats dans son pays d’origine, est soumise à des délais d’attente trop longs ou encore à des tarifs trop élevés. Mais l’amorce d’un virage similaire en France fait face à des freins culturels, en particulier à l’hôpital public. En témoigne la polémique suscitée en mai dernier par la privatisation d’un étage de l’hôpital parisien Ambroise Paré pour un riche émir, rappelle Jean de Kervasdoué. Les contraintes administratives, la vétusté de certains locaux, la barrière de la langue ou encore l’interdiction de la publicité pour les médecins font également partie des obstacles soulignés dans le rapport. Pourtant, la France dispose aussi de nombreux atouts, fait valoir l’économiste, citant une médecine « réputée pour sa qualité, son humanité et son accessibilité », ses tarifs compétitifs ou son statut de première destination touristique mondiale. Pour mieux les exploiter, Jean de Kervasdoué préconise la création d’un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic), intitulé Medical-France, qui serait « chargé de promouvoir, d’organiser et de contrôler la prise en charge des patients étrangers en France », créé par « les Ministères des Affaires étrangères, des Affaires sociales et de la Santé et de l’Intérieur ». Et oui il faut bien terminer par la création d’ un machin admisntratif en plus !