Croissance Chine : nouveau ralentissement
Témoin du tassement de la demande mondiale la baisse de 17 à 18 % des importations et des exportations en janvier et février. La croissance aussi bien de la production industrielle que des ventes au détail a ralenti plus que prévu sur la période janvier-février, ces deux mois étant comptabilisés ensemble pour tenir comptes des fêtes du Nouvel an lunaire. Selon des données officielles (à diviser sans doute par deux ! NDLR) publiées samedi, la production industrielle a ainsi augmenté de 5,4% sur la période, contre +5,9% en décembre et un consensus de +5,6%. Les ventes au détail ont progressé de 10,2% sur janvier-février, contre +11,1% en décembre et un consensus de +10,8%. Les investissements en actifs fixes, moteur important de l’économie, ont en revanche augmenté plus que prévu, avec une hausse de 10,2% sur les deux premiers mois de l’année, contre +10,0% en décembre et un consensus de +9,5%. La croissance des investissements immobiliers a été de 3% sur la période janvier-février contre une hausse de 1,0% sur l’ensemble de 2015. Les banques ont servi 726,6 milliards de yuans (100,7 milliards d’euros) de nouveaux crédits en février, soit moins que les anticipations des analystes qui tablaient sur 1.200 milliards, contre 2.510 milliards en janvier. Les prix à la consommation ont augmenté de 2,3% en février en rythme annuel, soit un peu plus que les attentes, a annoncé jeudi le Bureau national des statistiques. Il s’agit de la plus forte progression depuis juillet 2014. Les économistes interrogés par Reuters s’attendaient à une hausse de 1,9%. En janvier, la progression avait été de 1,8%. L’indice des prix à la production a quant à lui reculé de 4,9% le mois dernier par rapport à février 2015, conformément aux attentes, après une baisse de 5,3% en janvier. Les exportations sont restées décevantes le mois dernier avec un recul de 25,4% par rapport à février 2015, tandis que les importations baissaient de 13,8%. L’excédent commercial a été réduit de près de moitié à 32,59 milliards de dollars. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur des baisses de 12,5% pour les exportations et de 10% pour les importations. La baisse des exportations est la plus forte depuis mai 2009 mais les économistes n’y voient pas forcément le signe d’une dégradation inquiétante, les vacances du Nouvel An lunaire étant tombées début février cette année. Pour autant, les exportations lissées sur la période janvier-février affichent une baisse de 17,8% et les importations ont reculé de 16,7% sur ces deux mois, reflétant une demande toujours faible sur le marché intérieur comme à l’international.
(Avec Reuters)