Croissance: « ralentissement pas impossible « (Hollande)
Exit la reprise comme l’inversion du chômage, Hollande envisage désormais la quasi stagnation. 14 Juillet «la reprise est là», assurait alors François Hollande. Lundi, une semaine plus tard, le ton avait changé. Au cours du dîner annuel de la presse présidentielle, dont le chef de l’État était l’invité pour la deuxième année, les journalistes ont eu face à eux un personnage fort différent, beaucoup plus grave. François Hollande a reconnu qu’un ralentissement économique n’était «pas impossible» et que la croissance pouvait encore «s’affaiblir». Il a aussi évoqué les «fragilités» du pays, lui qui d’ordinaire prend tant de soin à maintenir un discours de confiance. «L’état d’esprit du président n’a pas changé, insiste son entourage. Il exprime juste les choses un peu différemment. Ce qu’il a dit signifie que nous sommes bien sortis de la phase de récession et que nous devons tout mettre en œuvre – ce que nous comptons faire – pour saisir les opportunités de reprise. Si ce n’est pas le cas, que la confiance ne revient pas, alors nous manquerons le train.» Un autre de ses proches assure que «si le président n’était pas inquiet, on le lui reprocherait! Le climat général, du fait d’une actualité internationale devenue lourde, n’est pas favorable à l’économie». En réalité, les signes négatifs se multiplient. L’exécutif a ainsi été douché par la morosité de la production industrielle. Au mois de mai, elle a reculé de 2,3 % dans l’industrie manufacturière, après un mois d’avril stable. Sur les trois derniers mois, la production diminue ainsi de 0,9 % par rapport aux trois mois précédents. La conjoncture internationale n’est pas réjouissante non plus: le FMI a revu hier à la baisse la croissance américaine pour cette année, à 1,7 %. Le ralentissement attendu de l’activité au deuxième trimestre chez notre voisin allemand «n’est pas non plus une bonne nouvelle», ajoute-t-on au ministère. Les chiffres du PIB du deuxième trimestre – très attendus après la croissance nulle du 1er trimestre – ne sortiront que le 14 août. Mais ils sont d’ores et déjà redoutés. L’Insee, dans sa dernière note de conjoncture, avait une prévision de 0,3 %. Mais, de source gouvernementale, on reconnaît que la croissance ne sera sûrement pas à la hauteur. Voire qu’elle pourrait de nouveau être proche d’une stagnation.