Croissance Chine: les ventes de détail ralenties
Le ralentissement des ventes de détail en Chine pourrait bien affecter la croissance globale de la Chine puisque parallèlement celle de l’industrie manufacturière se tasse ou régresse comme le commerce extérieur. Or la consommation des ménages est le moteur de croissance crucial pour la deuxième économie. Le mois dernier, c’est eux consommation à progressé de 10% sur un an, contre une hausse de 10,7% en septembre, a indiqué le Bureau national des statistiques (BNS). C’est très en-deçà de la prévision médiane de 10,7% avancée par les analystes sondés par l’agence financière Bloomberg. Cet essoufflement est alarmant à l’heure où le géant asiatique est engagé dans un rééquilibrage compliqué vers les services et la consommation intérieure comme nouveaux moteurs de croissance.
Les services constituent désormais plus de la moitié du produit intérieur brut (PIB) chinois, tandis que les piliers traditionnels de l’activité du pays (industrie manufacturière, commerce extérieur) stagnent ou se contractent. De fait, la production industrielle réservait également une déception lundi: selon le BNS, elle a gonflé en octobre de 6,1% sur un an –au même rythme que le mois précédent, mais là encore moins que ce qu’anticipaient les experts. Une demande internationale terne –comme en témoigne le spectaculaire plongeon des exportations ces derniers mois–, de colossales surcapacités de production et des groupes étatiques fortement endettés continuent de plomber l’industrie chinoise. Pékin, cependant, vante « la stabilisation » de son économie vers un modèle de croissance plus durable: « L’économie nationale a maintenu (en octobre) une dynamique de développement modéré et stable, dont la qualité s’améliore », a ainsi insisté lundi le BNS. Mais la transition s’avère douloureuse: après être tombée à son plus bas niveau depuis un quart de siècle en 2015 (+6,9%), la croissance chinoise n’a résisté cette année que grâce à une envolée du crédit et à une inquiétante bulle immobilière. Témoin de la surchauffe du secteur de la construction, les investissements dans l’immobilier ont accéléré le mois dernier pour atteindre un sommet depuis plus de deux ans, et les ventes de logements ont bondi de plus de 40% sur les dix premiers mois de 2016, selon le BNS. De façon plus générale, la relance par l’endettement pourrait finir par dérailler, avertissent des analystes, la dette publique et privée chinoise avoisinant désormais 250% du PIB et alimentant le spectre d’une crise financière. De leur côté, les investissements en capital fixe, qui reflètent notamment les dépenses publiques dans les infrastructures, ont gonflé en Chine de 8,3% sur les dix premiers mois de 2016, contre 8,2% sur l’ensemble des trois premiers trimestres.
(AFP)