Rafistolage entre les frondeurs et Hollande
Après le cirque médiatique, place à la réconciliation entre les frondeurs et Hollande qui ne veut pas prendre le risque de se couper des voix de la gauche de la gauche et des frondeurs pour 2017. Du coup si Valls, Cambadélis, le patron du PS, font semblant d’être en colère contre les frondeurs et menacent même de les exclure, Hollande, lui, se montre beaucoup plus conciliant, les frondeurs aussi. « Nous souhaitons toujours le rassemblement et la cohésion et nous y travaillons », a déclaré à Reuters un proche de François Hollande, qui doit annoncer fin 2016 s’il sera candidat en 2017. Bruno Le Roux s’est lui-même montré très réservé, vendredi, sur d’éventuelles sanctions à l’encontre des « frondeurs » du PS. « Les frondeurs (…) veulent que l’on parle d’eux tout le temps et parler de sanction c’est remettre un peu d’argent dans la machine. Moi je ne suis pas partisan de ce jeu-là », a dit à RFI le président du groupe PS à l’Assemblée nationale. « Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. S’ils ne se sentent pas bien avec nous, qu’ils aillent ailleurs », a-t-il ajouté. Des représentants des frondeurs ont pour leur part marqué leur volonté de ne pas aller jusqu’à la rupture. Le député Jean-Marc Germain a ainsi lancé un appel à Manuel Valls et à Jean-Christophe Cambadélis pour qu’ils renouent le dialogue avec les élus PS opposés au texte adopté jeudi en première lecture après l’échec de la motion de censure déposée par la droite, en vertu de l’article 49-3 de la Constitution. Jean-Marc Germain s’est dit opposé à des sanctions contre les initiateurs du projet de motion de censure de gauche à laquelle il a manqué deux signatures, dont la sienne. Un autre frondeur signataire du projet de motion de censure de gauche, Laurent Baumel, écarte aussi l’idée d’une rupture. « Je ne crois pas qu’aujourd’hui on puisse dire qu’il y a deux gauches irréconciliables et que la scission de ces deux gauches serait la conséquence inéluctable de la situation actuelle », a-t-il déclaré à iTELE. Bruno Le Roux a dit espérer que la raison l’emporterait tout en doutant que ce soit possible avant le deuxième passage du projet de loi Travail à l’Assemblée. Il prédit un nouveau recours au 49-3 si les frondeurs ne rentrent pas dans le rang.
(Avec Reuters)