Tuerie Nice : le tueur identifié, un voyou radicalisé
D’après le site d’Europe 1, l’auteur de la tuerie de Nice aurait été identifié. Des papiers retrouvés dans le camion indiquent qu’il est franco-tunisien. Âgé de 31 ans et domicilié à Nice, il est seulement connu pour des faits de droit commun, selon une source policière. Ce tueur présenterait donc à peu près le même profil que la plupart des responsables des attentats précédents. Il s’agirait d’un voyou qui s’est ensuite radicalisé. Des voyous, des marginaux qui trouvent dans l’hystérisation de la religion un moyen de donner une légitimité à leurs pulsions et à leurs violences. Certes ces attentats s’inscrivent aussi dans la volonté de l’État islamique de répandre la terreur pour compenser les défaites subi au Moyen Orient. Même s’il y a un lien entre la guerre menée contre l’État islamique, il n’empêche que la plupart du temps les attentats sont le fait d’individus ou de petits groupuscules agissants de leur propre chef même si c’est en cohérence avec le discours barbare de l’État islamique. Du coup cela pose un redoutable problème pour les services de renseignements dont un rapport parlementaire publié il y a quelques jours soulignait le manque de coordination et d’efficacité. Depuis janvier rien n’a vraiment changé, le caractère inopérant de service de renseignements quantitativement insuffisants et qualitativement obsolètes est encore confirmé. Contrairement à ce qui est affirmé la plupart des attentats récents ne sont pas l’œuvre d’une stratégie organisée directement par l’État islamique mais le produit de l’action de petits groupuscules agissant de leur propre chef ; La plupart des terroristes viennent de quartiers sensibles complètement délaissés par les services de l’Etat et les collectivités locales. En France on compte quelques milliers d’individus radicalisés potentiellement dangereux et qui peuvent commettre des actes criminels (anciens djihadistes, candidats pour rejoindre l’État islamique ou simplement des individus radicalisés). Ce qui pose la question fondamentale de la philosophie du renseignement, renseignement qui ne peut reposer sur le seul travail des professionnels actuels mais qui doit s’appuyer sur un maillage serré de l’ensemble du territoire et en particulier des quartiers sensibles. De ce point de vue le point de vue la déclaration du ministre de l’intérieur paraît en décalage avec le niveau de danger. Le ministre de l’Intérieur, qui est arrivé dans la nuit à Nice, a notamment annoncé que le plan Vigipirate allait être renforcé dans l’ensemble du département des Alpes-Maritimes. »Nous savions que la menace terroriste restait extrêmement élevée. Nous sommes en guerre avec des terroristes qui veulent nous frapper à tout prix et de façon extrêmement violente », a-t-il lancé devant les caméras. Avant d’enchaîner : « Cela implique une mobilisation extrêmement forte des services du ministère de l’Intérieur mais pas seulement ». Des propos relativement convenus qui témoignent d’une certaine façon du désarroi des pouvoirs publics pour lutter contre ce type de terrorisme. La question du renseignement est sans doute l’enjeu prioritaire. Les réponses ne sont pas simples dans la mesure où il ne s’agit pas de combattre des organisations clairement identifiées mais des individus et où des groupuscules inséraient dans la société. De ce point de vue le ministre de l’intérieur devrait sans doute revoir son point de vue concernant le récent rapport parlementaire qu’il a traité un peu par le mépris refusant en particulier la réorganisation au sein d’une structure unique des services de renseignements.