Archive pour le Tag 'radicale'

Gauche radicale et antisémitisme virulent

Gauche radicale et  antisémitisme virulent 

 

Une cinquantaine d’intellectuels et universitaires, parmi lesquels Michelle Perrot, Pascal Ory, Judith Lyon-Caen ou Christophe Prochasson, s’inquiètent, dans une tribune au « Monde », de la montée de l’antisémitisme depuis le 7 octobre 2023 et de sa diffusion dans les universités.

 

Il y a désormais un 7 octobre (2023) comme il y a eu un 11 septembre (2001), tant l’horreur suscitée par les deux événements est singulière et se détache du contexte dans lequel ils se sont produits. A quelques kilomètres de Gaza, sur le territoire de l’Etat d’Israël, le Hamas et ses alliés ont massacré 1 192 personnes et commis de multiples viols, avant d’emmener près de 240 personnes, bébés, enfants, femmes, hommes et vieillards, en otages.

L’antisémitisme a explosé dès le lendemain du pogrom : avant même l’entrée de l’armée israélienne à Gaza, on a pu entendre, en France et ailleurs, le slogan, inscrit dans les chartes du Hamas et de ses alliés, appelant à la disparition de l’Etat d’Israël ; en France, 1 676 actes antisémites ont été recensés en 2023 (quatre fois plus qu’en 2022), qui mobilisent les plus vieux motifs du répertoire antisémite à peine transposés : la domination de la finance juive sur le monde, l’emprise des juifs sur les médias qui étoufferait les voix des Palestiniens, la duplicité des juifs français.

Conséquence : au quotidien, la réassignation constante des Français juifs à leur origine et la multiplication d’un antisémitisme à bas bruit qui commence par des blagues, continue par des « dérapages », des jeux sur les noms propres, et finit par des insultes, des menaces, des actes de malveillance.

Que s’ajoute l’amalgame entre les juifs et Israël ou entre les Israéliens et leur gouvernement, et l’on comprend que l’antisionisme est presque toujours le signifiant de l’antisémitisme : c’est cela qui pousse à huer une chanteuse israélienne pendant l’Eurovision, à empêcher une jeune étudiante juive d’entrer dans un amphithéâtre, à déprogrammer des conférenciers israéliens d’ailleurs critiques à l’égard de leur gouvernement ; c’est cela qui pousse aussi à exiger le boycott des universités israéliennes, pourtant l’un des principaux foyers d’opposition au gouvernement Nétanyahou et d’engagements pour la paix, comme l’étaient les kibboutz décimés par le Hamas.

Tous ces raisonnements ont la même logique : les juifs sont toujours coupables, quels que soient les faits et la complexité de leur qualification.

La Cour internationale de justice a émis un avertissement, en janvier, estimant qu’il existe « un risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé » à la population de Gaza et elle a invité le gouvernement israélien à « prendre toutes les mesures pour éviter des actes de génocide ». De nombreux mouvements, qui proféraient depuis le début une accusation de génocide, ont aussitôt voulu confondre cet avertissement avec un jugement définitif.

 

Gauche radicale et antisémitisme

Gauche radicale et antisémitisme

Une cinquantaine d’intellectuels et universitaires, parmi lesquels Michelle Perrot, Pascal Ory, Judith Lyon-Caen ou Christophe Prochasson, s’inquiètent, dans une tribune au « Monde », de la montée de l’antisémitisme depuis le 7 octobre 2023 et de sa diffusion dans les universités.

 

Il y a désormais un 7 octobre (2023) comme il y a eu un 11 septembre (2001), tant l’horreur suscitée par les deux événements est singulière et se détache du contexte dans lequel ils se sont produits. A quelques kilomètres de Gaza, sur le territoire de l’Etat d’Israël, le Hamas et ses alliés ont massacré 1 192 personnes et commis de multiples viols, avant d’emmener près de 240 personnes, bébés, enfants, femmes, hommes et vieillards, en otages.

L’antisémitisme a explosé dès le lendemain du pogrom : avant même l’entrée de l’armée israélienne à Gaza, on a pu entendre, en France et ailleurs, le slogan, inscrit dans les chartes du Hamas et de ses alliés, appelant à la disparition de l’Etat d’Israël ; en France, 1 676 actes antisémites ont été recensés en 2023 (quatre fois plus qu’en 2022), qui mobilisent les plus vieux motifs du répertoire antisémite à peine transposés : la domination de la finance juive sur le monde, l’emprise des juifs sur les médias qui étoufferait les voix des Palestiniens, la duplicité des juifs français.

Que s’ajoute l’amalgame entre les juifs et Israël ou entre les Israéliens et leur gouvernement, et l’on comprend que l’antisionisme est presque toujours le signifiant de l’antisémitisme …

Europe : la droite radicale aux commandes ?

Europe : la droite radicale aux commandes ?

 

La droite radicale se caractérise par trois éléments : nativisme, autoritarisme et populisme. Elle se distingue de l’extrême droite en ce qu’elle prétend demeurer dans le cadre du régime démocratique parlementaire et de ses institutions. Sa présence au Parlement européen (PE) n’est pas nouvelle, mais son poids a augmenté au fil des dernières législatures. Depuis les élections européennes de 2019, environ un quart des sièges sont occupés par des députés de cette tendance politique. Cette dynamique pourrait encore s’intensifier après les élections européennes de 2024, notamment avec la montée en puissance de partis politiques tels que l’Alternative für Deutschland (AfD) en Allemagne et Fratelli d’Italia (Fdl) en Italie. Le poids de la droite radicale et eurosceptique suscite de nombreux débats, notamment en raison de ses rapprochements avec la droite traditionnelle, représentée au PE par le Parti populaire européen (PPE). Des discussions ont récemment eu lieu entre le chef de file du PPE, Manfred Weber, et la dirigeante de la droite radicale italienne, Giorgia Meloni, pour créer une alliance de droite après les élections de 2024. Cette alliance pourrait changer les rapports de force à Bruxelles et avoir un fort impact sur les politiques publiques européennes.

 

par ,Docteur en science politique au Centre d’étude de la vie politique (CEVIPOL), Université Libre de Bruxelles (ULB) et , Associate professor, Université Libre de Bruxelles (ULB) dans The Conversation 

Mais est-ce une piste envisageable ? L’analyse des votes permet d’étudier le niveau de division au sein de la droite radicale, sa stratégie d’opposition, mais aussi les rapprochements en cours avec la droite traditionnelle.

Né d’une scission entre les conservateurs britanniques et la droite traditionnelle (PPE), le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR), avec 68 députés, est le cinquième groupe du Parlement. Il comprend les députés du PiS (Pologne), de Fratelli d’Italia (Italie), de l’ODS (République tchèque), et du parti espagnol Vox. Le groupe ECR était au départ considéré comme « eurosceptique soft », prônant une coopération européenne où les États seraient centraux. Il est aujourd’hui plus radical, suite au départ des Britanniques, de la radicalisation du PiS, et de l’arrivée des Démocrates de Suède et de Vox.

Le groupe Identité et Démocratie (ID), avec 59 membres, est le deuxième plus petit groupe du PE. Il comprend les députés du Rassemblement national (France), de la Ligue du Nord (Italie), et de l’AfD (Allemagne). Sa ligne politique est nationaliste, anti-immigration et ouvertement eurosceptique, bien que depuis le Brexit, la plupart de ses partis aient assoupli leur position sur la sortie de leur pays de l’UE.

L’histoire de la droite radicale au PE est marquée par la division. Contrairement aux groupes traditionnels, qui existent depuis les débuts du PE, la droite radicale et eurosceptique a longtemps eu des difficultés à former un groupe et quand elle y parvenait, le groupe était instable.

Aujourd’hui encore, on observe des divisions au sein de la droite radicale. Pendant la législature actuelle, les groupes ECR et ID ont voté de manière similaire dans 64 % des cas, ce qui est relativement faible. Les deux groupes sont plus proches sur les questions migratoires et environnementales, mais divergent sur les affaires étrangères, l’économie et le marché intérieur. Les positions vis-à-vis de la Russie illustrent ces divisions : le Rassemblement national, membre du groupe ID, est moins critique envers la Russie que son homologue polonais PiS, qui domine le groupe ECR.

Il existe aussi de fortes divisions au sein même des groupes ECR et ID, qui ont les taux de cohésion les plus faibles du PE.

Le cas de ID est particulièrement significatif, avec ses trois principaux partis nationaux (AfD, RN et Ligue du Nord) votant de manière similaire que dans 55 % des cas, et 29 % sur la politique économique et financière. Cette forte division est due aux positions hétéroclites de partis nationaux membres de ID, entre le FPÖ autrichien et le RN français adoptant des positions économiques plus à gauche, et l’AfD qui a une position plutôt pro-marché.

Au Parlement européen, ces divisions sont gérées par les réunions de groupe, qui servent à trouver des compromis entre les délégations nationales. Pour la droite radicale, ce travail est plus difficile en raison des divergences idéologiques entre les différents partis nationaux et de leurs stratégies. En effet, le développement de positions communes n’est pas forcément prioritaire. Le PE est vu davantage comme une arène politique pour diffuser leurs positions eurosceptiques, plutôt que comme un espace d’influence législative qui nécessiterait une plus forte coordination et discipline de vote.

Pendant longtemps, les forces eurosceptiques ont joué un rôle limité au PE en raison de leur faible participation et de leur opposition au projet européen. Elles ont également été exclues du travail parlementaire en raison du « cordon sanitaire », une entente entre les groupes pro-européens visant à limiter l’accès des eurosceptiques aux postes de pouvoir et aux rôles clés dans la prise de décision.

La droite radicale pourrait désormais chercher à se normaliser en s’impliquant davantage dans la prise de décision, comme c’est le cas en France avec le RN à l’Assemblée nationale ou en Italie où la droite radicale fait désormais partie du gouvernement. Au PE, la plupart des textes sont adoptés par une « grande coalition » pro-européenne (PPE, S&D, Renew). On pourrait s’attendre à ce que la droite radicale vote souvent contre cette coalition pour afficher son opposition à la politique européenne. Or, les groupes ID et ECR l’ont soutenu dans respectivement 47 % et 59 % des cas sur les textes législatifs, ce qui est significatif.

Sur le long terme, on observe toutefois une évolution différente entre les groupes ECR et ID. Le groupe ECR, initialement proche de la grande coalition en raison de sa position eurosceptique plus « soft », s’en est progressivement éloigné ces dernières années. Le groupe votait avec la grande coalition dans 80 % des scrutins législatifs pendant la législature précédente, soit 21 poins de plus qu’aujourd’hui. À l’inverse, ID soutient désormais davantage la grande coalition, reflétant une stratégie de respectabilité. Lors de la 8e législature (2014-2019), le groupe ENF (ancien nom d’ID) votait avec la grande coalition dans 38 % des cas, soit 23 points de moins qu’aujourd’hui.

Cette stratégie de respectabilité était évidente pendant la crise sanitaire du Covid-19, où le groupe ID a fréquemment soutenu la grande coalition sur les votes législatifs, montrant sa volonté de participer à la prise de décision concernant les impacts de la crise en Europe.Le soutien des forces eurosceptiques s’est également étendu au-delà des textes liés à la crise sanitaire, comme l’adoption de la législation sur les marchés numériques et de plusieurs textes sur la politique agricole commune.

À quelques mois des élections européennes, plusieurs observateurs notent un rapprochement entre le centre-droit (PPE) et la droite radicale, en particulier le groupe conservateur ECR. Récemment, le PPE s’est tourné vers ECR pour l’adoption de plusieurs textes, notamment en matière environnementale.

Pourtant, d’après nos recherches, il n’y a pas eu de réel rapprochement entre le PPE et ECR pendant la législature actuelle. Le PPE se tourne davantage vers les libéraux de Renew (82 % de proximité) et les socialistes (74 %) pour faire adopter des textes et amendements, plutôt que vers la droite national-conservatrice ECR (63 %). Malgré l’idée d’un rapprochement entre la droite traditionnelle et ECR, la grande coalition pro-européenne continue de dominer la prise de décision, laissant peu d’influence à la droite radicale.

Mais des dynamiques émergent. Si la coalition pro-européenne contrôle le processus législatif, une partie des votes peut être gagnée par des coalitions alternatives, de droite ou de gauche.

En cas de rupture de la grande coalition, le PPE se tourne davantage vers la droite radicale (78 % de proximité avec ECR et 73 % avec ID) que vers les libéraux de Renew (38 % des cas). L’orientation du PPE vers la droite radicale s’est accentuée ces dernières années et pourrait devenir plus fréquente à l’avenir en cas de désaccord au sein de la grande coalition.Les récents exemples en matière de politique environnementale illustrent cette dynamique. Concernant le rapport sur l’usage des pesticides, une majorité d’amendements affaiblissant le texte a été adoptée par une coalition de droite composée du PPE, d’ECR et d’ID. Cette coalition a pu l’emporter grâce à la division du groupe Renew et au soutien de plusieurs de ses députés, notamment les Allemands et Tchèques.

Bien que la grande coalition continue d’être déterminante dans le processus législatif, le renforcement des forces radicales eurosceptiques après les élections de 2024 pourrait changer la donne. Sur certaines questions, notamment environnementales, le PPE pourrait parvenir à former des alliances avec la droite radicale et une partie des députés libéraux (Renew) ayant une approche plus critique des normes environnementales. Cela pourrait entraîner une réduction du nombre ou de l’ambition des textes visant à lutter contre le changement climatique, voire un retour en arrière par rapport au Pacte vert.

Abaya: la nouvelle dérive anti républicaine de la gauche radicale

Abaya: la nouvelle dérive anti républicaine de la gauche radicale

Naëm Bestandji, essayiste et auteur de « Le linceul du féminisme. Caresser l’islamisme dans le sens du voile » (Seramis), analyse le tweet de Clémentine Autain ( qui par parenthèse n’as pas inventé la poudre) s’opposant à l’interdiction de l’abaya, à l’école. Pour lui, la députée de la France insoumise est symptomatique de la dérive d’une partie de la gauche. ( dans Marianne)

Une note des services de l’État, dont des extraits ont été diffusés dans la presse en ce mois d’août 2023, tire une énième fois le signal d’alarme. Depuis l’assassinat de Samuel Paty, les signalements d’atteintes à la laïcité au sein des établissements scolaires publics sont en forte hausse. Parmi ces atteintes, la proportion de celles qui concernent « le port de signes et tenues ne respectant pas la loi du 15 mars 2004 » a explosé. Ces hausses se sont accélérées en 2022-2023.

Si Pap Ndiaye s’était montré particulièrement frileux, en laissant les chefs d’établissements se débrouiller, répétant ainsi l’erreur de 1989, son successeur au ministère de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, n’entend pas rester inactif, déclarant dimanche 27 août : « J’ai décidé qu’on ne pourrait plus porter l’abaya à l’école. »

Les associations laïques et les féministes universalistes considèrent que cela va dans le bon sens. Mais les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. La droite et l’extrême droite ont exprimé leur satisfaction. Une partie de la gauche rejoint l’avis des associations laïques et des féministes universalistes, mais préfère se taire pour ne pas être confondue avec l’extrême droite. Une autre partie de la gauche, toujours par renoncement à ses valeurs pour soutenir l’islamisme politique, critique fortement cette décision de Gabriel Attal. Un tweet concentre tout l’aveuglement volontaire et la contorsion de cette frange de la gauche en perdition, celui de Clémentine Autain. Il est donc intéressant de l’analyser pour mesurer l’ampleur de la perte de repères.

« Les raisons sont uniquement sexistes et patriarcales. »
Son tweet, publié quelques minutes après la déclaration du ministre, commence par cette question : « Jusqu’où ira la police du vêtement ? » Parler de « police du vêtement » est une référence directe à la police des mœurs en Iran, Arabie saoudite et Afghanistan où les femmes ont l’obligation légale d’être recouvertes de la tête aux pieds. Est-ce pour des raisons de santé, en rapport par exemple avec le climat ? Pas du tout. Les raisons sont uniquement sexistes et patriarcales : la femme est considérée comme un objet sexuel tentateur dont les hommes seraient les victimes. Les coupables « naturelles » ont donc l’obligation de se dissimuler sous un voile et des vêtements amples pour cacher leurs formes. Pour légitimer cette misogynie, les islamistes au pouvoir font appel à la religion et intègrent cette obligation dans la charia.

Cela peut-il être comparé à la décision du nouveau ministre de l’Éducation nationale en la présentant comme un miroir inversé de ces pays ? Non. D’abord, leur « police du vêtement » sanctionne toute oreille, épaule ou mèche de cheveux visible dans l’espace public en général. La loi de mars 2004 en France interdit « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse », uniquement dans les écoles, les collèges et les lycées. L’espace public en général n’est pas concerné. De plus, cela concerne uniquement les établissements scolaires publics. Les établissements scolaires privés peuvent donc les autoriser. Ensuite, cette interdiction en France concerne tous les élèves, quel que soit leur sexe.

Dans les pays sous-entendus par Clémentine Autain, l’obligation d’être intégralement couvert ne concerne que les femmes. Là, pointe une autre différence. Les motivations de ces pays sont discriminantes et misogynes. Celles de la France sont la préservation de la liberté de conscience de tous les élèves, citoyens en construction, et d’empêcher toute pénétration de propagandes religieuses et politiques dans les établissements scolaires. Enfin, dans les pays où il existe une « police du vêtement », les sanctions en cas d’infractions vont de l’amende à la prison et parfois à la mort. Les élèves français courent-ils de tels risques ? Non. La sanction encourue la plus extrême est l’exclusion temporaire ou définitive précédée, comme l’indique la loi de mars 2004, d’un dialogue avec l’élève pour éviter l’exclusion.

« La députée LFI se piège elle-même. »
Toutefois, il existe bien une « police du vêtement » en France, incarnée par ceux qui prescrivent le port du voile et des vêtements couvrants dont l’abaya est un avatar. En désignant les « femmes respectueuses et pudiques » qui décident de se dissimuler sous les vêtements qu’ils leur prescrivent, et les « impudiques » qui s’en dispensent, en promettant les flammes de l’enfer pour les récalcitrantes et le paradis pour celles qui consentent à se soumettre, en valorisant la soumission patriarcale par la fierté de l’affichage identitaire et la trahison par les cheveux au vent et/ou des bras nus par exemple, les prédicateurs islamistes sont l’unique « police du vêtement ».

L’entourage des concernées, dont des camarades de classe, constitue les agents de terrain. Car, il faut le rappeler, des jeunes filles identifiées comme « musulmanes » sont sommées d’afficher leur solidarité avec les contrevenantes en s’affublant elles aussi d’un voile et/ou d’une abaya. C’est aussi de cela que le ministre veut protéger les élèves. Mais Clémentine Autain ne dénonce pas la « police du vêtement » islamiste. Comme toute cette frange de la gauche en perdition, elle dénonce uniquement celles et ceux qui s’y opposent.

Pour cela, la députée LFI se piège elle-même. Comment pourrait-il en être autrement quand on veut défendre l’indéfendable ? En effet, elle affirme que « la proposition de Gabriel Attal est anticonstitutionnelle. Contraire aux principes fondateurs de la laïcité. Symptomatique du rejet obsessionnel des musulmans. » Or, cette proposition n’a rien d’anticonstitutionnel puisqu’elle est une application de la loi de mars 2004. Le premier principe fondateur de la laïcité, à travers la séparation des Églises et de l’État, est la liberté de conscience. Cette liberté n’est pas entravée par la loi de 2004. Au contraire, elle en assure la protection en préservant les élèves de toute influence religieuse dans les établissements scolaires publics. Le second principe fondateur est le libre exercice des cultes, qui est toujours encadré par la loi (ici, celle de 2004) comme le précise la loi de 1905.

« Ils considéraient le patriarcat oriental comme une forme de folklore inoffensif. »
Enfin, si l’idée de Clémentine Autain est de faire de l’abaya un vêtement comme un autre qui obséderait le gouvernement et « l’extrême droite », alors pourquoi parler des musulmans ? S’il s’agit d’un vêtement religieux, alors la proposition de Gabriel Attal concerne bien la laïcité.

Le plus choquant est que la députée considère que s’opposer à l’abaya revient à rejeter tous les musulmans. Elle prend une position théologique où elle s’aligne sur une interprétation extrémiste de l’islam qu’elle considère comme l’islam tout court. Elle reprend ainsi un des éléments de langage de l’islamisme qui assigne tous les musulmans à leur frange radicale. Pour caresser l’islamisme dans le sens du voile, elle balaye d’un revers de main tous les musulmans qui ne reconnaissent pas ces vêtements comme religieux. Au-delà du calcul électoral, sa vision stéréotypée, orientaliste, paternaliste de l’islam et des musulmans est un stigmate post-colonial des colons « bienveillants » d’antan. Ils n’imaginaient pas les musulmanes autrement que dissimulées sous un voile et des vêtements amples. Ils considéraient le patriarcat oriental comme une forme de folklore inoffensif.

La dernière phrase du tweet de Clémentine Autain est la cerise sur le gâteau : « À peine rentrée, la macronie tente déjà de prendre le RN par la droite. » Il est vrai que l’extrême droite tente de récupérer la laïcité, moins pour la défendre que pour lutter contre les musulmans associés à « l’immigration massive » et qui porteraient atteinte aux « racines chrétiennes de la France ». C’est exactement la même récupération qu’opère l’islamisme politique qui se présente comme meilleur défenseur de la laïcité que les associations laïques.

Clémentine Autain reprend les éléments de langage de l’islamisme politique pour désigner toute opposition à l’islamisme comme étant « d’extrême droite » et contre les musulmans. On ne combat pas l’extrême droite nationaliste en s’alliant à l’extrême droite musulmane (et à sa vision réactionnaire des rapports entre les femmes et les hommes), sauf à vouloir renforcer les deux, affaiblir celles et ceux qui s’y opposent et ostraciser toujours un peu plus les musulmans qui ne se reconnaissent pas dans l’islamisme.

Pour tous les intégrismes religieux, l’école est une conquête fondamentale. Aucun établissement scolaire ne doit céder le moindre centimètre. Chaque « accommodement » n’est qu’un renoncement qui fait reculer la République. LFI, à rebours des valeurs émancipatrices et laïques de gauche, fait ainsi une nouvelle démonstration de sa contribution à ce recul.

Par Naëm Bestandji

Environnement- «Les idiots utiles de l’écologie radicale»–

Environnement- «Les idiots utiles de l’écologie radicale»–

Par Olivier Blond dans l’Opinion

Malgré leurs dénégations, les élus écologistes qui ont participé ou soutenu les manifestations à Sainte-Soline ont légitimé les actions violentes organisées et préméditées par des casseurs, alors qu’il fallait les dénoncer. Ils feignent d’être pacifiques mais savaient pertinemment que la manifestation allait dégénérer et entretiennent donc délibérément un double discours.

En cela, ils commettent une erreur profonde : ils endossent le rôle d’idiots utiles du nouvel extrémisme écologiste. A l’image de ces intellectuels bien-pensants qui croyaient défendre le progrès social en vantant les mérites du régime stalinien, ou plus tard du grand bond en avant de Mao Zedong, ou encore du génocide de Polpot, ils soutiennent des extrémistes dont ils ne partagent pas forcément complètement les idées, mais auxquels ils pensent devoir s’associer.

Ils négligent ainsi les leçons de l’histoire, car chaque fois que des modérés ou des démocrates ont cédé aux extrêmes, ils l’ont payé au prix fort. Les socialistes qui ont tenté de collaborer avec les Staliniens, les Républicains qui ont voté les pleins pouvoirs à Pétain ou à Hitler, les laïcs ou les modérés qui ont soutenu les islamistes en Iran en 1979, en Algérie dans les années quatre-vingt-dix, ou au Moyen-Orient… Pactiser avec les extrêmes n’apporte que le déshonneur et la défaite. C’est d’autant plus vrai que, de leur côté, les théoriciens de l’écologie radicale, comme Andreas Malm (auteur de « Comment saboter un pipeline » : un long éloge de la violence politique) ou Roger Hallam (fondateur d’Extinction Rebellion) expliquent avec une transparence presque déconcertante leurs objectifs.

« S’allier avec les extrémistes discrédite les élus locaux, dont je suis, qui agissent dans la légalité pour protéger l’environnement. Au niveau local, dans les mairies, dans les collectivités, dans les régions, nous sommes nombreux à nous battre, pied à pied, mais dans le respect des institutions de la République »
Malgré cela, certains écologistes croient encore que leur intérêt est de les soutenir. En échange de quelques « likes » et d’un peu de visibilité médiatique, ils livrent la jeunesse à des gens qui haïssent notre pays et qui veulent détruire notre système.

Mais ils n’y gagneront rien ! Les écologistes républicains peuvent multiplier les gestes positifs en direction des extrémistes, ils n’obtiendront rien en retour. C’est le sort qu’a connu Nicolas Hulot, qui se faisait jeter des ordures sur la tête, au sens propre, par des adhérents d’EELV, et qui n’a jamais été accepté par une grande partie du parti (avant même que n’éclate le scandale de harcèlement). C’est également celui de Yannick Jadot, qui a cru pouvoir pactiser avec Sandrine Rousseau pendant la campagne présidentielle – mais celle-ci a rompu dès le lendemain les accords noués après la primaire, comme s’ils n’avaient représenté que du vent.

Discrédit. Tout au contraire, s’allier avec les extrémistes discrédite les élus locaux, dont je suis, qui agissent dans la légalité pour protéger l’environnement. Au niveau local, dans les mairies, dans les collectivités, dans les régions, nous sommes nombreux à nous battre, pied à pied, mais dans le respect des institutions de la République. Certes, nos victoires restent souvent insuffisantes en regard des enjeux planétaires auxquels nous sommes confrontés. Mais elles sont toujours plus efficaces que les cocktails molotov et les bagarres contre la police qui n’apportent que destruction et violence. Il importe d’expliquer l’impasse que constitue cet extrémisme pour la société et en particulier pour la jeunesse, qui s’enfonce dans l’écoanxiété ou l’illégalité.

Les idiots utiles de l’écologie radicale accentuent ainsi la cause de leur faiblesse et le problème de notre pays : le discrédit du mouvement réformiste. L’extrémisme se nourrit en effet de l’échec d’une politique nationale à la hauteur des enjeux, qui appuie les élus de terrain et démultiplie leur action. Emmanuel Macronne s’intéresse pas plus à l’écologie que François Hollande. Mais ce n’est pas avec des haches, des boules de pétanques ou des mortiers que l’on convaincra l’Etat de nous soutenir, tout au contraire.

Ceux qui soutiennent, ne serait-ce que du bout des lèvres, les mouvements extrémistes, pensent peut-être qu’il ne faut pas désespérer les Billancourt de l’écologie. Comme toujours, l’idiot utile pense servir une juste cause. Mais en fait, il renforce son ennemi.

Pour finir, et face à tous ces abus, il devient nécessaire de redonner son sens au mot radicalité : celui de prendre les problèmes à la racine, résolument. Et non pas se donner des frissons narcissiques en jouant aux cow-boys et en attaquant la police, mais sans rien apporter au monde.

C’est ainsi que les « modérés » de l’écologie seraient naïfs de croire qu’ils font partie du même camp que les extrémistes. C’est faux. Il y a deux camps et ils sont inconciliables. Il faut l’assumer et défendre, haut et fort, une autre écologie.

Olivier Blond est conseiller régional d’Ile-de-France.

Écologie radicale : une stratégie de bobos contre-productive

Écologie radicale : une stratégie de bobos contre-productive

Il est évident que la problématique de la transition énergétique est particulièrement complexe car elle articule des préoccupations bien sûr environnementales mais aussi économiques, sociales voire sociétales. Il faudra d’un côté engager des mesures structurelles concernant les modes de production et de distribution, ce qui demandera du temps et de la détermination; Parallèlement, engager des sensibilisations des citoyens et des consommateurs sur la nécessité du changement d’un modèle de développement et de consommation. Là encore du temps devra être accordé au yemps. Il faudra beaucoup de pédagogie et surtout ne pas recourir à la violence qui aurait l’effet inverse du but recherché. En effet consommateurs et ménages ne sont pas idiots et savent distinguer dans les actions radicales ce qui relève réellement de la lutte environnementale et ce qui relève au fond de la lutte pseudo révolutionnaire.

La stratégie de la violence et de la provocation choisie par les écolos ultra constitue donc une erreur stratégique et d’une certaine manière, elle est contre-productive. En effet, l’ objectif de ces écolos bobos serait de faire prendre conscience à la population de l’urgence environnementale. Or la population n’a nullement besoin de ces coups d’éclat pour comprendre quels sont les enjeux du moment. Il vérifient chaque jour les dérèglements climatiques et les dégâts parfois dramatiques.

La question n’est pas celle de la prise de conscience car la population a bien pris la mesure des dérèglements. La question est essentiellement politique et économique.

Sur le plan politique on assiste encore à deux nombreuses contradictions en dépit des discours. Pour parler clair en France en particulier, il manque une stratégie cohérente permettant de gérer la transition écologique. Exemple sur le concept de la voiture, sur la date de la transition en 2035 dans le ministre des transports vient de demander le report ! Rien d’étonnant à cela; Macron lui-même reconnaît que la voiture électrique atteindra une production de 2 millions en 2030 alors que le parc comprend 40 à 50 millions de véhicules. L’échéance de 2035 est une illusion.

En outre, pratiquement rien n’a été fait pour engager une profonde évolution du concept de l’automobile beaucoup trop lourde, beaucoup trop grande, beaucoup trop consommatrice d’énergie. Enfin et peut-être surtout , la véritable évolution dans ce domaine dépendra d’une politique des transport globale rééquilibrant la part des modes. Cette problématique exige une réflexion autrement plus profonde que celle des écolos exhibitionnistes. Sa prise en compte réelle demandera du temps compte tenu de l’ampleur des mutations évoquées.

En vérité, les provocations politiques des écolos ultra- qui cachent mal d’ailleurs une stratégie gauchiste plus globale- ne font qu’irriter la population et renforcent même les convictions anti environnementales de certains.

Le pire , c’est qu’on retrouvera sans doute d’ici une dizaine d’années les jeunes radicaux bobos comme cadres dans de grandes sociétés qui oublieront leurs convictions de jeunesse et exploiteront sans état d’âme salariés et environnement. Comme ceux de 1968 qui sont passés de la révolution à la bourgeoisie bien traditionnelle.

Ecologie radicale: Des bobos conformistes

Ecologie radicale: Des bobos conformistes

Face aux annonces apocalyptiques, le porte-parole de l’association Action Écologie, Bertrand Alliot dénonce la radicalité,prône la tempérance et en appelle à la science dans le Figaro.

L’orange, le jaune et le rouge sont à la mode. Orange sur fond de Vermeer, rouge sur fond de Van Gogh, jaune sur fond de Monnet. Un siècle après Carré blanc sur fond blanc de Malevitch et une semaine après la mort de Soulages, le père du noir sur fond noir, la folie continue. De jeunes écologistes encollent aujourd’hui leurs mains sur le bitume comme hier Piotr Pavlenski se clouait les testicules sur la chaussée de la Place Rouge. C’est tout le génie de l’art contemporain qu’on ne peut ni apprécier ni comprendre si l’on reste ignorant des « intentions » de l’artiste. Le scrotum fixé sur le pavé, c’était pour dénoncer « l’apathie, l’indifférence et le fatalisme politique de la société russe ». Les soupes versées sur les chefs-d’œuvre des musées c’est pour dénoncer la destruction de la planète.

Les activistes climatiques, eux, n’ont pourtant pas posé leurs parties intimes sur la table : les tableaux de maîtres étaient protégés par des vitres. Indignes descendants de Pinoncelly qui pissait pour de vrai dans l’urinoir de Duchamp et lui assénait un coup de marteau. Il voulait « achever l’œuvre » : « un urinoir dans un musée doit forcément s’attendre à ce que quelqu’un urine dedans un jour, en réponse à la provocation inhérente à la présentation de ce genre d’objet trivial dans un musée (…). On devrait pouvoir se servir d’un Rembrandt comme planche à repasser ». Être à la hauteur de la cause que l’on défend, détruire la beauté de l’œuvre pour dénoncer la destruction de la beauté du monde, autrement dit, souiller vraiment ou prendre la sage décision de rester dans sa chambre d’adolescent.

Ces révoltés de carton-pâte, ces Jean Moulin de carnaval, nous les avons bien mérités. Pas un jour sans que le diagnostic de l’apocalypse écologique ne soit repris par l’ensemble des gens de bien : dans les écoles, les entreprises, les universités, les grandes écoles, les ONG et bien sûr par le gouvernement… Par peur, conviction, opportunisme, mimétisme, ils ont fait inscrire partout en lettres d’or l’arrivée imminente de la catastrophe : dans les manuels scolaires, les journaux télévisés, en première page des magazines. La ministre Panier Runacher, en charge de la « Transition Énergétique », déclarait avec l’art et la manière contemporaine : « notre objectif est de sauver les humains sur la planète ». Une mèche de cheveux bleue et elle n’aura plus qu’à se revendiquer de la tribu des jeunes artistes écologistes.
Personne ne semble vouloir écouter ces spécialistes qui prônent la tempérance et il est maintenant beaucoup plus probable que l’effondrement soit provoqué par une peur panique de la catastrophe plutôt que par la catastrophe elle-même.

Ces révoltés conformistes et proprets sont donc d’excellents élèves. S’ils ne comprennent pas l’inaction, c’est qu’ils ont bien retenu la leçon. Ils feraient maintenant bien de faire l’école buissonnière. La catastrophe est loin d’être certaine et les spécialistes sont de plus en plus nombreux chaque jour à contester l’hypothèse de l’apocalypse climatique. Björn Lomborg, Michael Shellenberger, Steven E. Koonin font partis de ces écologistes « rassuristes » dont les gens de bien ne parlent pas. Ils soulignent le plus souvent l’absurdité et l’inutilité des politiques menées au nom du climat et leurs innombrables effets pervers. Ils démontrent en même temps les ressources d’adaptation dont sont dotées les sociétés humaines. Olivier Postel-Vinay, digne descendant d’Emmanuel Leroy Ladurie, le rappelle aussi dans son dernier livre Sapiens et le Climat. Loin de toute polémique, il raconte les péripéties de l’homme en proie à des changements climatiques perpétuels… En d’autres termes, l’espèce humaine en a vu d’autres.

Question d’époque, personne ne semble vouloir écouter ces spécialistes qui prônent la tempérance et il est maintenant beaucoup plus probable que l’effondrement soit provoqué par une peur panique de la catastrophe plutôt que par la catastrophe elle-même. Il faut croire que nous avons trop bien vécu pendant bien trop longtemps pour avoir envie de la faire advenir. Sans doute pour voir ce que ça fait le malheur. Nous sommes tellement gâtés que la machine à perception s’est déréglée et a besoin d’être étalonnée. Il nous faut des topinambours à tous les repas et des hivers sans chauffage pour comprendre ce que le sage sait déjà : que le bonheur, c’est la vie normale, la vie normale après l’épreuve, la vie normale après l’enfer…

En attendant que le monde retrouve ses esprits, il est recommandé d’en appeler au calme, inlassablement et de se méfier des profiteurs : des vendeurs de bilans carbones, des marchands d’éoliennes et de panneaux solaires et des ONG qui, bien loin de vouloir calmer le jeu, ne pensent qu’à détrôner l’Église catholique… comme plus gros collecteur de dons et de legs. Notre époque est devenue un drôle de cabinet de curiosités, un machin contemporain, un vestiaire plein d’urinoirs. Alors, frappez, pissez, « si m’en croyez, n’attendez à demain ! ».

Écologie réformiste ou radicale ?

Écologie réformiste ou radicale ?

le journaliste du Monde, Nicolas Truong, évoque les différentes tendances des écologistes. En effet, Le combat contre la catastrophe climatique oppose de multiples courants de pensée divisés entre un environnementalisme réformiste et une écologie plus radicale. .

Des milliers d’oiseaux étourdis par la chaleur qui tombent en pluie sur les terres craquelées de l’Inde et du Pakistan. Des saumons qui meurent brûlés par la température trop élevée d’un fleuve aux Etats-Unis. Un consortium d’experts intergouvernementaux sur le climat qui rappelle que l’humanité dispose d’un temps restreint afin de « garantir un avenir viable ». L’Ukraine meurtrie devenue l’épicentre d’un conflit global de l’énergie et d’une crise alimentaire mondiale. Le réchauffement climatique qui place les organismes aux limites de ce que peut supporter leur physiologie… L’écologie est assurément l’affaire du siècle, le grand combat d’aujourd’hui. Mais elle est aussi une source de conflits que l’urgence de la dévastation planétaire amplifie.

Au point que les appels à la « désertion » se multiplient. A l’image de ces jeunes ingénieurs d’AgroParisTech qui, le 30 avril, lors de la cérémonie de remise de leurs diplômes ont appelé à « bifurquer » et à refuser le « système ». Notamment celui de l’agro-industrie, qui mène une « guerre au vivant » et à la paysannerie. Une invitation à ne pas participer aux métiers qui les conduiront à « concevoir des plats préparés et ensuite des chimiothérapies pour soigner les maladies causées » ou encore à « compter des grenouilles et des papillons pour que les bétonneurs puissent les faire disparaître légalement ». Un mouvement qui rappelle et radicalise celui lancé en 2018 par le manifeste étudiant « Pour un réveil écologique ». Une volonté de faire sécession qui témoigne d’un « affect écologique universel » dont la jeunesse est traversée, observe le philosophe Dominique Bourg. A tel point que, selon une enquête mondiale sur l’écoanxiété menée dans dix pays du Nord comme du Sud, 75 % des 16-25 ans jugent le futur « effrayant » et 56 % estiment que « l’humanité est condamnée » (The Lancet Planetary Health, 2021).

Ces appels à « bifurquer », comme dit le philosophe Bernard Stiegler, c’est-à-dire à emprunter un autre chemin, parce que « notre modèle de développement est un modèle de destruction », et que « la véritable guerre mondiale », c’est « celle qui oppose notre genre tout entier à son environnement global », disait le philosophe Michel Serres, mettent en relief la nature du conflit entre deux écologies, assure Bruno Villalba, professeur de science politique à AgroParisTech et auteur de L’Ecologie politique en France (La Découverte, 128 pages, 10 euros). Une écologie « superficielle » et une écologie « profonde », que le philosophe norvégien Arne Næss (1912-2009) s’est attaché à distinguer dès 1973. « Superficielle », en raison de son inclination à proposer des solutions techniques afin de diminuer la pollution ou d’endiguer la surconsommation sans s’attaquer aux racines d’un productivisme axé sur une conception anthropocentrée du monde. « Profonde », parce qu’elle s’évertue à associer les formes de vie humaines et non humaines au sein d’une métaphysique écocentrée. Une philosophie de l’écologie qu’Arne Næss a baptisée « écosophie », terme repris par le philosophe et psychiatre Félix Guattari.

Conflit: Pour une dissuasion économique radicale

Pour une  dissuasion économique radicale

 

 

La dissuasion nucléaire devait rendre les agressions impossibles parce que la menace nucléaire se devait de rendre le coût du recours aux armes trop élevé. Le risque d’un cataclysme dévastateur devait impliquer pour tout agresseur potentiel que la raison l’emporterait sur toute visée belliqueuse ; l’attaquant potentiel se sachant menacé d’une déflagration sur son propre territoire, aucun apprenti va-t-en-guerre ne s’aventurerait à tirer le premier. Par Léonidas Kalogeropoulos, Président de Médiation & Arguments, Fondateur des Entrepreneurs pour la République et Vice-président d’Ethic.

 

Le retour à la réalité se fait violemment sous nos yeux. Le bouclier nucléaire ne protège qu’un seul protagoniste : l’agresseur !

Loin d’empêcher l’attaque du faible par le fort, l’arme nucléaire ne dissuade que d’une chose : elle prohibe toute intervention de forces alliées pour venir en aide à la victime, dont nous sommes condamnés à assister impuissants à l’écrasement par les armes, sous peine de transformer une guerre territoriale en guerre mondiale.

Les dernières illusions de la dissuasion nucléaire, celles qui nous avaient fait ranger la conscription aux oubliettes de l’Histoire – parce que l’Histoire était supposée avoir été débarrassée du risque de guerre – se sont évaporées en quelques semaines, constatant à quel point celui qui veut obtenir la victoire par les armes à tout prix détient un avantage stratégique et militaire déterminant, sur tous ceux qui ne détiennent des armes que pour dissuader quiconque de s’en servir.

L’agresseur du Kremlin avait déjà testé le prototype de sa méthode en Syrie, puis en Crimée. Les condamnations étant restées symboliques ou à tout le moins indolores, il est sous nos yeux en train d’industrialiser une méthode désormais bien rodée, livrant une leçon de conquête militaire à tous ceux qui sur la planète sont encore tentés de s’appuyer sur la force militaire pour étendre les limites de leur Empire.

Dans ce nouveau contexte, la riposte économique mise en place depuis trois semaines se doit elle aussi de s’intensifier et de s’industrialiser à grande vitesse, pour s’ériger en nouvelle arme de dissuasion apte à faire reculer des puissances tentées d’agresser leur voisin pour les soumettre par les armes.

Les sanctions économiques décidées par l’Union Européenne et les Gouvernements des Etats membres ont été rapides et pénalisantes, tout autant que celles décidées par des entreprises qui d’elles-mêmes, ont pris l’initiative de quitter la Russie ou d’interrompre la poursuite de toute collaboration avec des entreprises russes tant que l’agression de l’Ukraine ne sera pas stoppée.

Les oligarques ne sont pas seules victimes de ces mesures, loin s’en faut. La population russe elle-même en sera victime, tout comme les entrepreneurs russes, qui peuvent potentiellement être coupés du monde économique environnant, pénalisant leurs exportations tout comme leurs approvisionnements. Pour que le coût économique infligé à l’agresseur soit maximisé, encore faut-il que cet embargo généralisé ne soit pas contourné par d’autres puissances tentées de protéger l’agresseur ou de trouver dans ces sanctions l’opportunité de gagner de nouveaux contrats.

C’est donc doublement, par accords entre Etats à l’échelle internationale, mais aussi par voie contractuelle entre acteurs privés, avec des clauses croisées rendant ces sanctions automatiques en cas de conflits provoqués par un Etat agresseur, que la dissuasion économique peut devenir une véritable alternative à la dissuasion nucléaire dont la faille apparait désormais béante aux yeux du monde et de l’Histoire.

Outre la définition des règles imposant un tel embargo au sein de l’ONU, de telles clauses doivent pouvoir s’intégrer aux contrats commerciaux et intégrer les exigences de compliance pour encadrer la « respectabilité » des entreprises avec lesquelles il est possible de travailler, supposant que partout dans le monde, il serait possible de s’assurer que les partenaires avec lesquels on collabore s’engagent à rompre leurs relations commerciales avec toutes entités économique d’un pays qui attaque militairement son voisin. Cette promesse de déclenchement de représailles économiques « automatiques », généralisées et de très grande ampleur, est de nature à venir asseoir le principe d’une nouvelle dissuasion à faire la guerre, pour supplanter celle qui a préservé la paix en Europe durant près de soixante-quinze ans, et dont les fondements se sont évaporés en quelques semaines en Ukraine.

Pour que cette nouvelle riposte prenne la dimension d’une arme de dissuasion massive, elle doit être consacrée dès à présent dans toute sa radicalité, ce qui suppose un embargo immédiat et absolu sur le gaz russe, quel qu’en soit les conséquences pour nous, qui seront toujours plus faibles que celles qui s’abattent quotidiennement sur la population civile ukrainienne.

Mais parvenir à rendre opérationnelle cette nouvelle dissuasion économique va supposer davantage que de nouvelles règles internationales et l’extension de clauses de compliance : il va falloir parvenir à se doter d’une puissance économique qui donne au concept de « souveraineté » la plénitude de sa dimension, en termes géopolitiques et désormais aussi en termes militaires.

Société-Environnement : l’écologie moderne contre l’écologie radicale

Société-Environnement : l’écologie moderne contre l’écologie radicale

 

 

 

Il y a un paradoxe dans l’histoire du mouvement de l’écologie politique : pourquoi les solutions proposées n’arrivent-elles jamais à résoudre les problèmes concrets, campant dans une posture idéologique ? C’est la question à laquelle Michael Shellenberger répond dans « Apocalypse zéro » (éd. de L’Artilleur), un récit vivant, véritable mine d’informations toujours bien sourcées . Cet expert en énergie et environnement a reçu le prix « héros de l’environnement » de Time magazine et a été invité par le GIEC. Fondateur et président de l’association indépendante Environnemental Progress, il a eu un parcours qui le fait passer pour un renégat auprès des écologistes politiques.

Comme il le raconte, militant écologiste depuis ses premières années de lycée, il a collecté des fonds pour le Rainforest Action Network, fait campagne pour protéger les séquoias, promu les énergies renouvelables, lutté le réchauffement climatique et défendu les agriculteurs et les employés d’usine dans les pays pauvres. Pragmatique, il a constaté que plus il voyageait, plus il constatait l’écart croissant entre les discours écologistes martelés dans les pays développés et les résultats concrets dans les pays concernés.

Infatigable globe-trotter, il va sur le terrain, s’adresse directement aux acteurs sur lesquels pèsent les problèmes environnementaux mais aussi sociétaux. Se revendiquant de l’écomodernisme, son approche diffère de la logique des ONG dont il pointe que sous des postures vertueuses, elles sont éloignées des réalités. Car Shellenberger poursuit toujours les mêmes objectifs de sa jeunesse : aider les paysans pauvres et préserver les écosystèmes, mais pour cela il mise plutôt sur la croissance économique que sur cette auberge espagnole

Environnement : l’écologie opérationnelle contre l’écologie radicale

Environnement : l’écologie opérationnelle contre l’écologie radicale

 

 

 

Il y a un paradoxe dans l’histoire du mouvement de l’écologie politique : pourquoi les solutions proposées n’arrivent-elles jamais à résoudre les problèmes concrets, campant dans une posture idéologique ? C’est la question à laquelle Michael Shellenberger répond dans « Apocalypse zéro » (éd. de L’Artilleur), un récit vivant, véritable mine d’informations toujours bien sourcées . Cet expert en énergie et environnement a reçu le prix « héros de l’environnement » de Time magazine et a été invité par le GIEC. Fondateur et président de l’association indépendante Environnemental Progress, il a eu un parcours qui le fait passer pour un renégat auprès des écologistes politiques.

Comme il le raconte, militant écologiste depuis ses premières années de lycée, il a collecté des fonds pour le Rainforest Action Network, fait campagne pour protéger les séquoias, promu les énergies renouvelables, lutté le réchauffement climatique et défendu les agriculteurs et les employés d’usine dans les pays pauvres. Pragmatique, il a constaté que plus il voyageait, plus il constatait l’écart croissant entre les discours écologistes martelés dans les pays développés et les résultats concrets dans les pays concernés.

Infatigable globe-trotter, il va sur le terrain, s’adresse directement aux acteurs sur lesquels pèsent les problèmes environnementaux mais aussi sociétaux. Se revendiquant de l’écomodernisme, son approche diffère de la logique des ONG dont il pointe que sous des postures vertueuses, elles sont éloignées des réalités. Car Shellenberger poursuit toujours les mêmes objectifs de sa jeunesse : aider les paysans pauvres et préserver les écosystèmes, mais pour cela il mise plutôt sur la croissance économique que sur cette auberge espagnole

Environnement : l’écologie moderne contre l’écologie radicale

Environnement : l’écologie moderne contre l’écologie radicale

 

 

 

Il y a un paradoxe dans l’histoire du mouvement de l’écologie politique : pourquoi les solutions proposées n’arrivent-elles jamais à résoudre les problèmes concrets, campant dans une posture idéologique ? C’est la question à laquelle Michael Shellenberger répond dans « Apocalypse zéro » (éd. de L’Artilleur), un récit vivant, véritable mine d’informations toujours bien sourcées . Cet expert en énergie et environnement a reçu le prix « héros de l’environnement » de Time magazine et a été invité par le GIEC. Fondateur et président de l’association indépendante Environnemental Progress, il a eu un parcours qui le fait passer pour un renégat auprès des écologistes politiques.

Comme il le raconte, militant écologiste depuis ses premières années de lycée, il a collecté des fonds pour le Rainforest Action Network, fait campagne pour protéger les séquoias, promu les énergies renouvelables, lutté le réchauffement climatique et défendu les agriculteurs et les employés d’usine dans les pays pauvres. Pragmatique, il a constaté que plus il voyageait, plus il constatait l’écart croissant entre les discours écologistes martelés dans les pays développés et les résultats concrets dans les pays concernés.

Infatigable globe-trotter, il va sur le terrain, s’adresse directement aux acteurs sur lesquels pèsent les problèmes environnementaux mais aussi sociétaux. Se revendiquant de l’écomodernisme, son approche diffère de la logique des ONG dont il pointe que sous des postures vertueuses, elles sont éloignées des réalités. Car Shellenberger poursuit toujours les mêmes objectifs de sa jeunesse : aider les paysans pauvres et préserver les écosystèmes, mais pour cela il mise plutôt sur la croissance économique que sur cette auberge espagnole

Pour une réplique radicale face à Poutine

Pour une réplique radicale face à Poutine

Après la « claque » infligée au chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, à Moscou, le 5 février, l’universitaire spécialiste de la Russie Françoise Thom préconise, dans une tribune au « Monde », que l’Union européenne adopte une politique « résolue de sanctions dures » et de risposte aux provocations.

Tribune. 

 

S’il est une leçon que l’on peut tirer de la visite calamiteuse du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, à Moscou, c’est qu’il est temps pour l’Union européenne (UE) de repenser de fond en comble sa politique russe. Car le comportement de Moscou à cette occasion a révélé une chose : le Kremlin considère désormais que l’UE est moribonde et qu’on peut impunément rouer de coups le lion devenu vieux. Mais ce n’est pas parce qu’il se tournerait vers la Chine, comme le ressasse l’orchestre de Moscou. C’est parce qu’une autre structure européenne, patiemment construite par la Russie depuis des années, est prête à prendre la relève.

 

Il s’agit du réseau des relations bilatérales tissé par le Kremlin avec les principaux pays européens, grâce auquel la Russie espère acquérir une place centrale et prépondérante en Europe. La France ne cesse d’appeler à un « partenariat stratégique » avec Moscou ; les successeurs présumés d’Angela Merkel ont les yeux fixés sur les juteux contrats que le Kremlin fait miroiter devant eux. 

L’Angleterre, seul pays considéré comme réfractaire par la Russie, est maintenant hors jeu grâce au Brexit. Le traitement humiliant démonstrativement infligé à Josep Borrell montre que le Kremlin entend désormais faire de la question russe un « boutoir » contre ce qu’il reste de l’UE.

Il est par conséquent urgent pour l’Union de formuler une politique russe cohérente qui permette de resserrer les rangs et d’éviter à l’avenir les désastres comme celui auquel nous venons d’assister. Pour cela, il faut d’abord se débarrasser des clichés qui nous collent à la peau et qui défilent déjà de nouveau, quelques jours après la volée de bois vert infligée à M. Borrell : « Il faut maintenir le dialogue », « le mur du silence n’est pas une option », il faut « trouver des domaines où la coopération est possible », les Occidentaux ont « humilié la Russie », etc.

Ce genre de rhétorique a persuadé Moscou qu’on peut souffleter les Européens, et qu’ils tendront l’autre joue. Ceux qui préconisent le « dialogue » ne voient pas que toute main tendue de l’Occident est perçue en Russie soit comme une agression camouflée – l’expression du projet prêté à l’Occident de « démembrer la Russie » pour mettre le grappin sur ses richesses –, soit comme le signal d’une disposition à la capitulation de « l’adversaire » (car le Kremlin considère comme des adversaires tous les pays qui ne sont pas des dictatures).

Stéphane Le Foll (PS) contre une opposition radicale au gouvernement

Stéphane Le Foll (PS) contre une opposition radicale au gouvernement

 

 

Si l’on en croit Stéphane le Foll, député TPS, ancien porte-parole du gouvernement plusieurs lignes vont coexister au sein du parti socialiste quant à l’attitude à avoir vis-à-vis de Macron. Par rapport au vote de confiance par exemple la ligne officielle est de voter contre mais certains pourraient voter pour et d’autres s’abstenir. Stéphane le Foll préconise d’adopter une attitude positive par rapport au gouvernement tout en restant dans l’opposition. Plusieurs députés socialistes ont aussi critiqué dimanche la position officielle du Parti socialiste, choisie samedi soir en conseil national, de voter contre la confiance au gouvernement d’Edouard Philippe. Il n’est pas certain toutefois qu’on procède à des exclusions ainsi que  le demandent certains comme la frondeuse Noël Marie Lienemann passée par tous les courants des rocardiens aux frondeurs. La principale ligne de partage se situe entre les  progressistes et la ligne crypto marxiste. ¨ Stéphane Le Foll, élu sans opposant de La République en marche face à lui, souhaite « faire évoluer » cette position afin que son parti « aille dans un certain sens, qui n’est pas une opposition radicale » au gouvernement. Parmi les 31 députés socialistes élus dimanche dernier, certains vont plus loin et ont fait savoir qu’ils iraient contre l’avis du PS. « Je souhaite voter la confiance au gouvernement », a annoncé dimanche le député Guillaume Garot sur franceinfo, qui se défend de donner un « chèque en blanc » à Emmanuel Macron. « Pour peser, pour être exigeant il faut d’abord afficher un soutien clair mais un soutien toujours exigeant », s’est-il justifié. Mardi dernier à la sortie d’un bureau politique, plusieurs membres appelaient à exclure les socialistes qui voteraient la confiance à Edouard Philippe, à l’image du sort réservé à l’ancien Premier ministre Manuel Valls. « Si on commence à exclure au moment où l’on veut reconstruire, je pense qu’on ira pas très loin », a réagi dimanche Guillaume Garot. Manuel Valls, élu sans l’étiquette socialiste ni celle de La République en marche malgré son appel à voter dès le premier tour de la présidentielle pour Emmanuel Macron, est pour l’instant inscrit comme député divers gauche. L’ancien premier ministre devrait tout de même siéger dans un groupe « progressiste », selon Le Parisien. Il retrouverait dans cette formation notamment des radicaux de gauche et un autre dissident socialiste, Olivier Falorni.




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