Dussopt « envisage » des sanctions financières, pas pour lui … pour les entreprises
Juste avant que ne soit dénoncé le scandale du favoritisme dont il est accusé par la justice , le ministre du travail a déclaré qu’il envisageait des sanctions financières pour les entreprises qui n’embaucheraient pas assez de séniors.
Première observation, le ministre du travail sort du chapeau la proposition d’un index qui n’a jamais été discuté entre partenaires et que le Medef refuse catégoriquement. En outre, on notera la subtilité du langage qui témoigne du peu de crédibilité de la déclaration : le ministre du travail « envisage ». En clair c’est une hypothèse encore très fumeuse.
Notons que cette déclaration du ministre du travail a été faite juste avant la révélation de favoritisme dont il est accusé par la justice et qui la mériterait aussi sans doute des sanctions financières et même au-delà. Pourtant les entreprises pourraient encourir des sanctions financières si elles ne progressent pas concrètement sur l’emploi des salariés plus âgés, a prévenu samedi le ministre du Travail, Olivier Dussopt, alors que le gouvernement prévoit déjà de leur imposer la publication d’un «index». «On peut avoir en tête que (…) quelques entreprises ne joueraient tellement pas le jeu qu’il faudrait être plus coercitif», a jugé Olivier Dussopt, qui porte l’actuel projet de réforme des retraites.
Les deux principales organisations patronales françaises ne l’entendent pas de cette oreille. «Quand une entreprise embauchera des apprentis, elle sera sanctionnée parce que son pourcentage de seniors baissera ? Est-ce une mauvaise pratique ?» s’est interrogé dans un tweet le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, dont l’organisation est opposée à la mise en place d’un index obligatoire sur le pourcentage de seniors dans chaque entreprise.
«Oui, les entreprises doivent faire des efforts, mais l’index ne fonctionne pas !», affirme Geoffroy Roux de Bézieux. «Placer les PME sous surveillance en brandissant la menace de sanctions ne résoudrait en rien le problème» d’un taux d’emploi des seniors moins élevé en France que dans d’autres pays européens, estime de son côté la Confédération des PME (CPME) dans un communiqué.