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Carburants: Une crise qui révèle aussi la crise politique

Carburants: Une crise qui révèle aussi la crise politique

Le candidat à la présidence de LR Bruno, Retailleauet et le député de Seine-et-Marne,Jean-Louis Thiériot, déplorent dans une Tribune le manque d’anticipation et de réaction du gouvernement

Cette crise est triplement révélatrice d’une crise de la morale civique, d’une crise de l’Etat et d’une crise du politique.
Crise de la morale civique, d’abord : la CGT de TotalEnergies, majoritaire dans les raffineries, et occupant des fonctions stratégiques, engage une action préventive avant les négociations salariales prévues en janvier et prend le pays en otage. Du jamais vu, au point que la CFDT s’est publiquement désolidarisée du mouvement. Quand on connaît la rémunération mensuelle d’un opérateur de raffinerie chez TotalEnergies (4 300 euros par mois) et qu’on sait qu’ils ont bénéficié d’un intéressement moyen de plus de 9 000 euros cette année, on en mesure l’indécence. Les 2 400 salariés de Camaïeu, qui n’ont pas les moyens de bloquer le pays, n’ont, eux, que leurs yeux pour pleurer et la porte de Pôle emploi à pousser, sans émouvoir personne. La grève préventive est à la grève ce que la guerre préventive est à la guerre : un acte d’agression contre la totalité organique du pays.

Crise dans l’Etat, ensuite : alors que la situation dure depuis une semaine, des mesures simples, qui pourraient soulager le quotidien des Français, n’ont pas été prises :
• Mobilisation des réserves stratégiques avec la mise en place d’une chaîne logistique approvisionnement.
• Activation des COD (cellules opérationnelles départementales) dans les préfectures pour obtenir en temps réel l’état de situation des stocks dans les stations-service, immédiatement mis en ligne à destination des usagers. Le site monessence.fr a en général un à deux jours de retard. Une telle information devrait naturellement s’accompagner de mesures de rationnement pour éviter les pratiques de surstockage.
• Création de stations d’essence réservées aux professionnels prioritaires : soignants, services de soins à domicile, transport scolaire, services de dépannage, ambulanciers, services de secours et de sécurité intérieure.
Résilience. Crise du politique, enfin : ces décisions qui relèvent du Préfet, qui sont des mesures d’urgence, n’ont pas été ordonnées par l’Etat et révèlent l’absence de volonté politique. La Constitution fait du droit de grève un droit constitutionnel mais rappelle que la grève « s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent ». L’article L2215-1-4 du Code général des collectivités locales autorise les préfets à exercer le droit de réquisition à partir du moment où il est motivé et limité dans le temps et dans l’espace. Ces derniers peuvent « par arrêté motivé […] réquisitionner tout bien ou service, requérir toute personne nécessaire au fonctionnement de ce service ». Cette décision politique face à une grève inacceptable doit s’imposer très vite, sauf si la situation devait revenir à la normale*. Mais quand un gouvernement préfère partir avec 16 ministres à Alger alors que la France souffre, l’inaction n’est guère surprenante.
« Dans la gestion d’un conflit social, le succès d’un Etat réside autant dans la volonté politique que dans la préparation stratégique, avec constitution de stocks et mise en place de réseaux logistiques alternatifs »

Tout cela est de bien mauvais augure quand s’annonce une rentrée sociale compliquée, notamment si le gouvernement conduit à son terme la difficile mais nécessaire réforme des retraites. Dans la gestion d’un conflit social, le succès d’un Etat réside autant dans la volonté politique que dans la préparation stratégique, avec constitution de stocks et mise en place de réseaux logistiques alternatifs. Qu’on pense notre Haut-Commissaire au Plan, si stratège et si visionnaire, qui annonce ce week-end se tenir prêt pour… la présidentielle 2027 ? On aurait été en droit d’attendre de ce Haut-Commissariat des travaux de planification pour éviter les pénuries d’essence. Cette crise révèle, hélas, à nouveau la faiblesse d’un Etat obèse et impuissant qui ne sait plus se montrer stratège.

C’est pourtant ce qu’attendent les Français : un Etat organisé qui protège. C’est cela la résilience intérieure de la Nation. A défaut, la grogne de la France qui travaille et qui se lève tôt pourrait prendre le visage d’une nouvelle crise des Gilets jaunes repeint de couleurs qu’on ne connaît pas. Pour le pays, ce serait un malheur.
Bruno Retailleau est président du groupe Les Républicains au Sénat. Jean-Louis Thiériot est député LR de Seine-et-Marne.
*Lors des séances de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, ce mardi, Elisabeth Borne a annoncé le lancement d’une « procédure de réquisition des personnels » chez Esso-ExxonMobil».

Nouvelles technologies: Une révolution digitale qui va tout changer

Nouvelles technologies: Une révolution digitale qui va tout changer ?

Dans le numérique, une innovation de rupture s’impose tous les 10 ans. La prochaine sera celle de la décentralisation massive de tout, avec avec pour conséquence de voir les « barbares » remplacer les empereurs qui dominent actuellement l’industrie numérique. Par Xavier Dalloz, consultant spécialisé dans les nouvelles technologies. ( dans la Tribune)

Un article intéressant mais cependant un peu confus et excessif sur la révolution digitale en cours.Notons juste un exemple l’amplification de la circulation de l’information n’a pas entraîné jusque-là la baisse de base de la mobilité physique; au contraire elle la favorise. NDLR

Les grands moteurs structurants de la mutation numérique sont l’accroissement continu des puissances disponibles de traitement de l’information, de la suppression des contraintes de temps et de distance, des nouvelles possibilités de collaboration et la chute des coûts de communication, d’interaction et plus généralement de transaction.
Ces grands moteurs s’expliquent par 4 lois :
• Loi de Moore, selon laquelle le nombre de transistors sur une puce doublera tous les deux ans.
• Loi de Kryder, selon laquelle le stockage en mémoire augmenterait de façon exponentielle dans un avenir proche.
• La loi de Robert, selon laquelle le coût de la transmission de données sur le réseau diminuerait chaque année.
• La loi de Metcalfe, selon laquelle, l’utilité d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs (N²)
Ces grandes mutations numériques se produisent tous les 10 ans. 1944, avec le premier ordinateur, 1954 avec le mainframe, 1964 avec le mini ordinateur, 1974 avec le micro ordinateur, 1984 avec le Mac, 1994 avec le Web, 2004 avec les réseaux sociaux. Depuis 2014, nous sommes rentrés dans l’ère de l’Internet of Me. Le prochain mouvement tectonique commencera en 2024, avec la décentralisation massive de tout.
Ces mouvements tectoniques sont orchestrés par la nouvelle façon d’accéder à l’information et de communiquer. Un proverbe chinois connu positionne très bien la révolution que nous vivons actuellement.
Il dit la chose suivante :
« Dis-le moi et je l’oublie
Montre-le moi, et je le retiens
Implique-moi, et je comprends »
Dis-le moi et je l’oublie
Ce sont les médias traditionnels. Cette démarche est adaptée au marketing de masse. C’est la presse et la radio. Ils diffusent des textes ou des séquences sonores. Ces modes de communications sont linéaires et induisent un mode de fonctionnement très fortement structuré et réducteur. Le point important est la non interactivité, les auditeurs réagissent peu et difficilement, et pas entre eux L’exemple type de ce mode de communication est la radio.
Montre-le moi et je le retiens
C’est l’audiovisuel avec la télévision mais aussi le cinéma. Le pouvoir de l’image est considérablement plus grand que celui du texte et du son parce que plus émotif, il provoque des réactions rapides et peu réfléchies. Pas d’interactivité et plus de superficialité qu’avec l’écrit. Dans une société de plus en plus entièrement tournée vers l’efficacité au moindre coût, l’audiovisuel est devenu le moyen de communication de base, car il est plus riche et plus performant. La télévision est l’exemple type de ce mode de communication.
Implique-moi et je comprends
C’est l’apport fondamental d’Internet par rapport à la radio et à la télévision. La richesse du média audiovisuel reste limitée, car il rend passif l’utilisateur. Au contraire, les nouvelles technologies de l’information permettent d’impliquer plus fortement l’individu, le rendre plus actif et plus responsable, donc plus autonome et plus efficace.
C’est ici que réside toute l’originalité de ce nouveau média dont il est possible d’imaginer aisément l’impact sur notre société. Le dialogue devient réel et la création de valeur va dépendre de la loyauté. Ce n’est que l’effet David, il y a aussi l’effet Goliath, prise de monopole, manipulation plus efficace et uniformisation (Coca, McDo…).
Les mouvements tectoniques depuis 1985 à 2020
Les effets de la tectonique des médias se sont d’abord faits sentir sur les contenus qui en devenant numériques sont à l’origine d’une transformation des équipements nécessaires à leur restitution mis à la disposition du grand public. Ces équipements associés aux contenus ont nécessité de nouvelles infrastructures qui ont permis des échanges entre les individus beaucoup plus efficaces. Ces nouvelles infrastructures ont ensuite nécessiter de nouveaux services qui à leur tour ont nécessité des contenus.
Les 4 plaques tectoniques ont déjà fait profondément transformer de nombreux secteurs d’activité :
• Les contenus ont commencé à se numériser en 1985 avec les CD-COM et l’interface du Mac
• Les équipements ont commencé à s transformer en 1990 avec la télévision interactive et à haute définition
• Les infrastructures ont commencé à se transformer avec le web en 1995
• Les services ont commencé à se transformer avec les moteurs de recherche en 2000
Depuis 2000, nous sommes de nouveau revenus à un nouvelle série de mouvements tectoniques qui se sont se succédés de la façon suivante :
Le début de la nouvelle ère des contenus a été régi par les réseaux sociaux (2005-2010)
Les fonctions participatives, la liberté d’expression caractéristiques des réseaux sociaux ont libéré la voix des consommateurs non seulement vis-à-vis de la marque mais surtout entre eux.
Les enjeux de ce nouveau paradigme débordent largement le cadre d’Internet puisque les marques vont devoir passer :
• d’une logique transactionnelle à une logique conversationnelle : difficile maintenant d’assurer une vente sans avoir débuté une écoute attentive des besoins du consommateur et une réponse personnalisée à ceux-ci
• d’une logique de distance et d’anonymat à une logique de proximité : de la hot-line standardisée à la conversation humanisée
• d’un marketing de diffusion (écran TV, annonce presse, bannière Web, etc.) à un marketing d’engagement : la mise à disposition pour un client d’une équipe et d’une organisation spécifique
• et probablement de valeurs consuméristes à des valeurs morales et de responsabilité sociale : les promotions sur les prix feront-elles face à des engagements moraux et sociétaux des entreprises ?
Le début de la nouvelle ère du smartphone et de l’ATAWAD (2010-2015)
La nouvelle électronique grand public a permis au client impatient d’accéder aux services dont il a besoin non seulement tout de suite mais n’importe quand et n’importe où et où qu’il soit. Les objets nomades nous ont fait découvrir avec l’ATAWAD que nous pouvons agir au même moment et du même endroit sur notre sphère professionnelle et notre sphère privée, intervenir du bureau et de la maison ou notre lieu de loisir, de commerce.
Le début de la nouvelle ère de l’IoT avec l’atmosphère IP (2015-2020)
Avec l’Atmosphère IP et l’ATAWAD, l’extension des infrastructures de réseaux numériques de toute nature et notamment sans fil a permis au consommateur de prétendre pouvoir affirmer : « ma maison, mon bureau, mes lieux de loisir ou de consommation ne sont plus dans leurs murs, ils sont là où je suis… et mes relations sont toujours à portée de ma voix ou de mon courrier ». Les mobiles ont joué un rôle de en plus important.
Cette ère a été marquée par l’émergence de l’IoT avec les caractéristiques suivantes :
• l’IoT encourage la communication entre divers appareils. Les appareils physiques peuvent rester connectés et offrent une transparence totale avec moins d’inefficacité et une meilleure qualité.
• les objets physiques se connectent, numériquement avec une infrastructure sans fil, il y a donc une grande quantité d’automatisation et de contrôle.
• Plus d’informations, cela aide à prendre de meilleures décisions.
Les prochains mouvements tectoniques devraient être les suivants :
• L’Internet of Augmented Me (2020-2025)
• La décentralisation massive de tout avec le Web3 (2025-2030)
L’Internet of Me
L’Internet of Augmented Me ou en abrégé I.am définit un cadre de vie où le consommateur citoyen est maître de ses choix et influence directement la production de biens et de services par le biais d’interactions électroniques, partout où il est.
Cet univers répond aux besoins primaires des individus et à leurs désirs d’épanouissement. Il s’appuie sur des combinaisons de technologies avancées, mêlant numérique, physique quantique et biologie.
Avec l’Internet of Me, nous sommes maintenant dans la troisième vague où les acteurs ne se laisseront plus obnubiler par les taux d’audience et se concentreront sur les transactions effectivement effectuées.
Ces transactions effectives impliquent une implication suffisante des prospects pour qu’ils passent à l’acte. Le commerce sera notamment d’autant plus efficace qu’il écoutera, donnera la possibilité à la demande de s’exprimer en confiance, de façon individuelle, n’importe où et n’importe quand.
Ce commerce de l’ubiquité exploite pleinement l’économie de réseau, la possibilité d’agréger des offres dans une logique de consommation en se libérant des astreintes de la logique de production, en misant à fond sur le pouvoir d’implication de l’unimédia.
L’implication est essentielle car dans une situation où toute l’offre du monde est à portée de clic, ce qui est rare est le temps de chacun, ce qui est précieux, c’est de réussir à retenir l’attention de quelqu’un pour qu’il veuille bien accorder un peu de son temps à examiner une offre.
La décentralisation massive de tout
25 innovations digitales seront au cœur de la nouvelle vague des innovations digitales :
• 6G
• 5G
• L’AR/VR
• L’autonomie de tout
• La Blockchain
• La connectivité globale
• La DAO
• La datafication
• Les drones
• Les edge computing
• L’énergie harvesting
• Les nouvelles sources d’énergie (hydrogène, solaire, etc.)
• L’intelligence artificielle
• L’identification décentralisée
• L’impression 3D
• Les interfaces naturelles
• L’Internet des comportements
• L’Internet du corps
• L’loT
• Le métaverse
• La nouvelle mobilité
• L’informatiques quantique
• La robotique as a service
• La cyber sécurité et la résilience
• La tokenisation
• Le twin
Au cours des 10 prochaines années, l’impact de cette vague du numérique va complètement transformer les modèles économiques, le commerce immersive, l’industrie, l’agriculture, les super cities, la logistique, les bâtiments intelligents, la supply chain, etc.
Les barbares vont en profiter pour remplacer les empereurs actuels
Le catalyseur de cette nouvelle vague du numérique sera le Web3.
Web3 est l’internet décentralisé qui vient remplacer le web actuel. L’architecture web3 est conçue pour être un réseau décentralisé de nœuds peer-to-peer. La pile web3 se compose de protocoles, de normes et d’interfaces qui constituent l’épine dorsale de ce nouveau type d’Internet.
Web3 est une initiative visant à façonner l’avenir d’Internet. C’est la prochaine étape logique pour donner aux utilisateurs un contrôle total sur leur contenu, leur propriété numérique et leurs personnages numériques dans le domaine numérique.

LREM rebaptisé « Renaissance » : un parti bidon de 12000 personnes qui ont voté pour

LREM  rebaptisé  « Renaissance » : un parti bidon de 12000  personnes qui ont voté pour 

 

On sait que Macon n’a jamais voulu s’encombrer d’institutions intermédiaires y comprit le soutenant. Ainsi le parti « en marche » LREM a-t-il toujours été une fiction. Pourtant ,vient d’être rebaptisé « Renaissance ». Un vrai parti bidon qui officiellement regroupe 27 000 adhérents  dont   seulement 12 486 personnes ont pris part au scrutin de baptême du nouveau parti.

D’une certaine manière, la création du nouveau parti « Renaissance » qui doit remplacer (LREM) ressemble davantage à un enterrement qu’à une résurrection. C’est en effet un curieux calendrier politique que de créer un parti politique après avoir été élu. Mais Macron transgresse toutes les règles y compris politiques.

La vérité sans doute c’est que Macron commence à percevoir lui aussi la fin du macronisme  et qu’il voudrait bien laisser quelque chose en héritage. Le problème est que la suite est largement préemptée par des responsables venant surtout du parti républicain comme Bruno Lemaire et surtout Édouard Philippe qui lui a créé son courant politique avant l’élection de 2022 et qui entend d’ailleurs peser très lourdement sur les orientations parlementaires.

Il ne restera pas grand-chose du macronisme  pour deux raisons essentielles. D’une part parce qu’il ne s’agit pas véritablement d’une idéologie mais d’une sorte de courant passager  supporté et financé par les groupes financiers. Deuxièmement parce que Macron a des rapports assez ésotériques avec la démocratie et qu’il n’a pas voulu s’encombrer d’un parti susceptible de bousculer Sa majesté. C’est donc seulement une fois réélu qu’il lance un courant politique qui disparaîtra sans doute rapidement en tout cas au plus tard en 2027.

Si le mouvement fondé en 2016 par Emmanuel Macron est renouvelé, les fondamentaux macronistes, eux, n’ont pas changé : l’Europe, l’écologie, le travail, la laïcité et l’égalité des chances. Chez Renaissance, «nous croyons que le mouvement est la seule solution possible», a déclaré la première ministre, Élisabeth Borne, pour mieux se distinguer des adeptes du «blocage». Comprendre : les oppositions, de la gauche qui «doute de la valeur travail» jusqu’aux Républicains, dont les «digues» avec le Rassemblement national «s’effritent», selon les mots de Stéphane Séjourné, le nouveau secrétaire général qui remplace Guerrini et qui sera sans doute aussi transparent que lui.

S’ils souhaitent obtenir l’investiture du parti pour 2027, tous savent qu’ils devront se soumettre à sa procédure de désignation – le casse-tête a été renvoyé à un congrès en octobre 2024 au plus tard, après les élections européennes. «Nous faisons le choix de la confiance», plutôt que celui de la «division» et de l’«affrontement», a prévenu le patron de LREM, Stanislas Guerini, avant de passer le flambeau à Stéphane Séjourné.Le problème et que la même investiture pourrait bien être donnée par Édouard Philippe….ou Bayrou !

Les partisans d’Emmanuel Macron ont toutefois dû revoir leurs plans. Le projet de «grand mouvement politique» souhaité au départ par le chef de l’État a fait long feu, contrarié par la volonté d’autonomie de ses alliés Édouard Philippe et François Bayrou. Résultat, il se réduit à Renaissance, que doivent rejoindre les petits partis Territoires de progrès, dirigé par le ministre Olivier Dussopt (Travail), et Agir, piloté par Franck Riester (Relations avec le Parlement).

Autre ombre sur l’opération, François Bayrou ne s’est pas présenté au meeting du Louvre, alors qu’une chaise lui avait réservée au premier rang. Un peu plus tôt, dans Le Parisien, le président du Mouvement démocrate (MoDem) s’est dit opposé à tout «passage en force» sur les retraites. Un avertissement lancé à Emmanuel Macron, qui envisage d’accélérer son chantier en faisant adopter sa réforme d’ici la fin de l’année, via le budget de la Sécurité sociale.

Les produits qui ont le plus augmenté en août

Les produits qui ont le plus augmenté en août

Crise énergétique: Des factures qui deviennent insupportables des millions

Crise énergétique: Des factures qui deviennent insupportables  pour des millions

 

 

 

La Confédération européenne des syndicats (CES) tire la sonnette d’alarme. Face à la hausse du prix de l’électricité et du gaz, les factures énergétiques de millions de travailleurs européens sont devenues « impayables », alerte la CES dans un communiqué publié mardi 6 septembre, selon les informations du Figaro.

Avant que l’inflation n’atteigne, dans la zone euro, un niveau de 9,1 % sur un an en août, « quelque 9,5 millions d’actifs avaient déjà des difficultés à acquitter leurs factures d’énergie », écrit la CES dans son communiqué. La confédération explique se baser sur une étude de l’Institut syndical européen.

Le coût du gaz et de l’électricité a connu une hausse de 38 % en Europe, de juillet 2021 à juillet 2022, d’après la confédération. Selon la CES, dans seize Etats membres de l’Union européenne (UE), notamment la France, « les travailleurs payés au salaire minimum doivent mettre de côté l’équivalent d’un mois de salaire voire plus pour continuer à s’éclairer et se chauffer à domicile ». A titre de comparaison, en 2021, seulement huit Etats membres étaient concernés par ces difficultés. « La facture moyenne d’énergie annuelle représente désormais plus d’un mois de salaire pour un actif payé au salaire moyen » en Slovaquie, en Grèce, en République tchèque et en Italie, précise la CES. « Quand votre facture annuelle coûte plus d’un mois de salaire, il n’existe pas d’astuces pour économiser de l’argent. Ces prix sont aujourd’hui tout simplement impayables pour des millions de gens », alerte Esther Lynch, la secrétaire générale adjointe de la CES, dans ce communiqué.

Le CES appelle donc les gouvernements de l’UE à « mettre un terme aux hausses de prix insoutenables ». La publication de ce communiqué intervient alors qu’une réunion d’urgence des ministres européens de l’Energie se tiendra vendredi à Prague, en République tchèque. Les syndicats européens demandent, entre autres, une augmentation des salaires, et plus particulièrement celle des salaires minimaux. La CES appelle également à un plafonnement des factures d’énergie et à une taxe sur les « bénéfices exceptionnels » des entreprises énergétiques.

 

 

Société–abondance et sobriété pour qui ?

L’économiste Eloi Laurent relève  dans le Monde que le concept de sobriété a connu différentes acceptions. Face à l’indéniable réalité du réchauffement climatique, il faut maintenant adopter l’idée d’une sobriété-partage, fondée sur le principe de justice.

 

Nous y sommes. En cet été 2022, la France, comme avant elle l’Australie ou les Etats-Unis, a compris que toute sa richesse ne la préserverait pas de la crise écologique tandis que sa dépendance aux énergies fossiles devient une insupportable vulnérabilité sociale. C’est le moment de revenir aux fondamentaux du raisonnement économique. Très loin de la folle gabegie de la croissance, l’analyse économique fut conçue par Aristote il y a deux millénaires et demi comme une discipline de la sobriété, cherchant à satisfaire les besoins humains essentiels dans un environnement contraint en assurant la correspondance entre des besoins raisonnés et des ressources limitées. Mais cette première sobriété, la « sobriété-frugalité », se déploie dans l’espace du foyer qui est par nature inégalitaire : les membres de la famille sont placés dans un rapport hiérarchique et ne doivent pas devenir des semblables. Il n’y a donc aucune raison pour que la satisfaction des besoins essentiels, qui procède d’un principe de nécessité, aboutisse à une situation juste. C’est dans l’espace de la cité que le nécessaire peut ou non être jugé comme suffisant.

Le deuxième âge de la sobriété, prenant acte de l’accélération fulgurante du développement économique au lendemain de la seconde guerre mondiale, entendait ralentir la surconsommation des ressources naturelles qu’il engendre, à commencer par l’approvisionnement en énergie. Il revient à l’association négaWatt d’avoir introduit ce concept de « sobriété-modération » au début des années 2000 pour le distinguer de la logique d’efficacité énergétique. Autant l’efficacité énergétique vise à réduire la quantité d’énergie (et/ou de carbone) par unité de production, autant la sobriété énergétique vise à réduire le volume d’énergie consommée et donc à garantir que les politiques mises en œuvre se traduisent effectivement par des économies d’énergie en évitant un « effet rebond » de la consommation.

A cet égard, l’article 2 de la loi sur la transition énergétique votée en 2015 en France entretient un contresens fatal en prétendant soutenir « la croissance verte par le développement et le déploiement de processus sobres ». Les travaux visionnaires de négaWatt ont notamment permis de distinguer différentes politiques de sobriété : structurelle (rapprocher les lieux de travail et de résidence), dimensionnelle (réduire la taille des voitures), d’usage (prendre les transports en commun) et collaborative (favoriser l’autopartage).

 

France–Algérie : un rapprochement qui sent encore le gaz !

France–Algérie : un rapprochement qui sent encore le gaz !

 

En raison du passé historique,  les tentatives de rapprochement entre la France et l’Algérie sentent  toujours le gaz ! En clair ,il n’a jamais été possible d’élaborer des relations relativement égalitaires et fructueuses pour les deux pays.
Pour des raisons politiques,  le pouvoir algérien s’est aussi rapproché de pays comme la Russie, la Chine et d’autres afin de diversifier les soutiens à un régime toujours fragile.
La dernière tentative de rapprochement est évidemment surtout justifiée par la crise en Ukraine et ses conséquences sur les approvisionnements de gaz de l’Europe

L’Elysée explique cependant que ce rapprochement n’est pas lié à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique. Pour autant on voit mal dans quel domaine les coopérations pourraient se renforcer ailleurs que dans le gaz du faite du relatif gel des relations entre les deux pays notamment à propos des visas

 

À l’image de la Turquie, l’Algérie développe une diplomatie tous azimuts. Entre son armée qui dispose des liens forts avec la Russie, ses excellentes relations avec les pétroliers américains, ses entrées en Iran et en Turquie, ses ressources minières, notamment en métaux rares, et son ouverture à la Chine, le pays sait largement se débrouiller économiquement sans la France. Le  président Tebboune doit d’ailleurs partir prochainement en visite à Moscou et à Pékin.

En outre la concurrence pour le gaz entre pays européens complexifient la question. Et  l’Algérie ne pourra pas résoudre l’équation européenne d’approvisionnement en gaz. Si ses ressources restent très bon marché par rapport au gaz de schiste américain, le fameux « gaz de la liberté », poussé par Biden après avoir été poussé par Trump, les sous investissements de ces dernières années dans la filière algérienne du pétrole et du gaz l’empêche d’augmenter largement sa production face à l’urgence européenne.

Nucléaire : une politique qui va courir jusqu’à la fin du siècle

Nucléaire : une politique qui va courir jusqu’à la fin du siècle

Contrairement aux cycles politiques, de plus en plus courts, les questions énergétiques se jouent sur le temps long. Une fois pensé un mix énergétique, la création, l’exploitation, le démantèlement des capacités de production se jouent sur décennies, et en réalité avoisinent le siècle. Par Bruno Alomar, économiste.(la Tribune)

 

Prenons l’exemple de l’énergie nucléaire. Elle a fait l’objet d’un rejet de principe de la part de certains, alimenté notamment en Europe par la catastrophe de Fukushima qui a convaincu l’Allemagne, en urgence, d’y renoncer en 2012. Il n’y a cependant pas eu de rejet unanime du nucléaire civil au cours des vingt dernières années. La Chine, la Finlande, le Royaume-Uni ont souhaité poursuivre et développer la part du nucléaire dans leur mix énergétique.

En l’état, la question de l’énergie nucléaire se trouve confrontée à une forme de paradoxe.

Désormais, il est clair que le développement de capacités de production d’électricité d’origine nucléaire fait bien partie de la solution au problème du réchauffement climatique. La prise de position du GIEC, peu suspect de sympathie a priori pour l’atome, l’a illustré de manière spectaculaire. En France, le choix désormais sans équivoque formulé par le Président de la République le 10 février 2022 de relancer la filière nucléaire, avec la construction programmée de 6 EPR à l’horizon 2035, est un tournant. La guerre en Ukraine et ce qu’elle a révélé de l’ampleur des problèmes d’indépendance énergétique a fortifié la conviction de beaucoup de pays en Europe d’investir dans le nucléaire civil. Ajoutons à cela, si besoin en était, que coté consommateurs, l’on a assisté au cours des dernières semaines à un puissant aggiornamento. Parmi les exemples les plus frappants, citons Enercoop, fournisseur « alternatif » d’électricité fondé par des opposants à l’énergie nucléaire (Greenpeace, les Amis de la Terre), qui a officiellement demandé à bénéficier de l’accès au nucléaire.

Or, c’est au moment où l’horizon se dégage pour la filière nucléaire civile d’origine nucléaire que les problèmes sont les plus massifs, et mettent en danger la trajectoire décidée. Ils sont de deux ordres.

Des problèmes liés à la régulation européenne d’abord. Au cours des vingt dernières années, et spectaculairement depuis quelques mois, la régulation européenne a semblé courir après ses principes. Il a d’abord été question du tout marché, avec les paquets de libéralisation des années 2000, qui, à la surprise de la Commission, n’ont pas toujours donné les résultats qu’elle en escomptait. Plus récemment, les limites avérées du tout marché en matière énergétique ont suscité des difficultés importantes. L’Union européenne a d’abord dû faire face à la demande de certains États – dont la France -d’amender puissamment les dispositifs de fixation des prix, pour finalement en exclure récemment le Portugal et l’Espagne. La Présidente de la Commission européenne l’a d’ailleurs admis qui a déclaré le 8 juin devant les eurodéputés que « ce système de marché ne fonctionne plus » et que « nous devons le réformer ».

Des problèmes techniques aussi, fortement médiatisés, mais dont il ne faut pas minimiser l’ampleur. Car le fait est que la filière nucléaire, au sens industriel, est aussi à la croisée des chemins. Les difficultés rencontrées ont été fortes et justifié une réaction déterminée (plan Excell d’EDF) qui doit se poursuivre pour produire ses effets dans la durée, notamment pour se donner les marges en matière de compétences techniques. La question de la réforme d’EDF reste aussi pendante.

En définitive, la question de l’opportunité du développement du nucléaire civil est désormais réglée, du moins dans beaucoup de pays, dont la France. Ceci ne doit pas cacher qu’en fait d’exécution, le moment est critique. Il exige une mobilisation maximale des acteurs publics (régulation européenne) et des acteurs industriels dans les années à venir.

Numérique : conseils un ministre qui n’y connaît rien

Numérique : conseils un ministre qui n’y connaît rien

 

Arrivé le 4 Juillet avec le remaniement ministériel, Jean-Noël Barrot est nommé « ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications ».

Autant le dire d’emblée, le nouveau Ministre du numérique a peu d’expérience du numérique. Tout au plus pourra-t-on noter sa proposition de plateforme des ateliers citoyens qui aurait un rôle d’ « ascenseur de revendications », et l’utilisation d’un analyseur de sentiment avec Twitter pour mesurer le bien-être des territoires.

Il devra donc se familiariser avec les dossiers en cours : reprise de contrôle sur les Big Tech (Digital Services Act, Digital Markets Act), souveraineté (identité, pass et data de santé, cyber-sécurité), protection des personnes (mineurs, harcèlement). Il devra surtout préciser la politique du numérique, en particulier pour le « métavers européen » promis dans le programme présidentiel. Les options sont grandes ouvertes. C’est le jardin de tous les possibles mais aussi de toutes les tentations.

 

La première tentation est de confondre innovation de rupture et technologie de rupture. Aucune des 12 Big Techs GAFA, BATX et NATU n’est fondée sur une technologie de rupture. Pourtant, cette confusion est à l’origine du Fonds pour l’Innovation et l’Industrie, doté de 10 milliards, dont les résultats sont sans surprise critiqués par France Stratégie.

La deuxième tentation est d’oublier la finalité de l’innovation : apporter du progrès pour tous. C’est l’erreur de la French Tech, qui a alimenté le ressentiment des gilets jaunes, et l’erreur de la Commission Villani sur l’intelligence artificielle, qui l’a opposée à l’intelligence humaine. Il faut mettre en avant la raison d’être de chaque initiative.

La troisième tentation est de vouloir combattre les Big Techs au titre de leurs monopoles. La concurrence monopolistique est le nouveau régime économique dominant, et il est inhérent à l’informatique. Il faut s’y faire. Ce qu’il faut combattre, c’est que trop de niches de monopoles soient dans les mêmes mains.

La quatrième tentation est celle de dénigrer la propriété intellectuelle, aux motifs de l’open source, de l’open data ou de la recherche au bénéfice de la science mondiale. Pendant ce temps, les GAFA moissonnent nos data et la Chine contrôle les technologies de la blockchain avec ses brevets.

La cinquième tentation est de vouloir concurrencer les Big Techs avec des initiatives publiques. Penser à une crypto-monnaie, une carte d’identité numérique, un cloud ou un métavers souverains face à la puissance de l’innovation privée n’a pas de sens. Il faut plutôt penser en termes d’infrastructure publique ouverte à l’innovation.

La sixième tentation serait de vouloir résoudre les grands problèmes avec des grandes solutions. C’est l’erreur du Forum de Davos, qui réunit l’élite économique mondiale et milite pour un « monde moins clivant, moins polluant, moins destructeur, plus inclusif, plus équitable et plus juste ». Pourtant les dix dernières années ont vu prospérer la manipulation des informations, la concentration des richesses, la concurrence déloyale, l’obsolescence programmée, le marketing de l’addiction et la surveillance de masse. Pour polliniser un champ, on n’a pas trouvé de machine plus efficace que le travail de milliers d’abeilles. Les grands problèmes ne peuvent se résoudre qu’avec une multitude de petites solutions.

La septième tentation est de vouloir imiter le modèle américain. Il est entendu que la forge de la Silicon Valley, la puissance du capital-risque, le contrôle des startups par les brevets et la capacité de rachat sans limite des Big Techs sont d’une efficacité redoutable. Mais il est illusoire de vouloir les rattraper sur leur terrain. Il faut plutôt cultiver le modèle européen, orienté vers la responsabilité sociale et environnementale, la coopération, la co-propriété, la gouvernance collective, la solidarité, la culture et la qualité de vie. Nos valeurs sont un avantage compétitif fondamental. Il suffit pour s’en convaincre de se rappeler la France de la deuxième révolution industrielle. Malgré son lourd retard dans les techniques, elle a développé un supplément d’âme dans les usages, ce qui l’a propulsée alors au faîte de sa prospérité et de son rayonnement dans le monde. Elle a apporté la mode aux tissages mécanisés, la cosmétique à la chimie fine, la mise en scène des grands magasins à la distribution de masse, l’esthétique à l’automobile, l’animation à la photographie.

Pour ne pas commettre ces 7 péchés capitaux, Jean-Noël Barrot devra développer un environnement favorable – subvention, allègement et stabilité réglementaire, défense de la propriété intellectuelle, labélisation – aux technologies et usages qui contribuent au modèle européen.

La blockchain permet par exemple de certifier la provenance du riz acheté en supermarché, de vérifier l’authenticité d’une information ou d’attester l’origine de chaque contribution dans un projet collectif. Les tokens mesurent les comptabilités extra-financières et garantissent la répartition équitable du prix dans la chaîne de sa production. Les contrats intelligents orientent les achats en fonction des notations des fournisseurs. Les crypto-monnaies font chuter les coûts de l’intermédiation financière, rendent solvable la vente d’une photo ou d’un micro-service à distance, favorisent une région sinistrée. La réalité virtuelle permet, grâce à un jumeau numérique en 3D, d’apprendre rapidement à réparer un moteur, de visiter un monument disparu ou de simuler l’esthétique d’une ville après rénovation. La réalité augmentée, qui superpose dans les lunettes des informations sur les objets réels, aide à gérer une panne dans une usine et à s’instruire pendant un voyage.

Aujourd’hui nous avons besoin d’un renouveau de notre vision collective, mieux enracinée dans les valeurs européennes. C’est le rôle du Ministre de fixer la politique du numérique pour impulser cette dynamique, soulever la vague française et la propager en Europe.

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(*) Tribune co-signée par (mise à jour sur le site de l’institut de l’Iconomie):

Vincent Lorphelin, Entrepreneur, Auteur et Coprésident de l’Institut de l’Iconomie

Christian Saint-Etienne, Professeur émérite au Conservatoire National des Arts et Métiers, Coprésident de l’Institut de l’Iconomie

Michel Volle, Economiste et Coprésident de l’Institut de l’Iconomie

Jean-Paul Betbèze, Professeur émérite de l’Université de Paris-Panthéon-Assas

Boris Kesler Fasano, Fondateur de Mainbot

Jordan Ietri, Fondateur de Revomon

Nouredine Abboud, Directeur Général de Novaquark

Clément Tequi, co-Fondateur de Capsule Corp Labs

Alexis Arragon, Fondateur de Skinvaders

Diaa Elyaacoubi, Directrice Générale de Monnier Frères

Stéphanie Flacher, co-Fondatrice de Logion

Casey Joly, Avocate du cabinet ipSO

Jennifer Verney Dahan, Fondatrice de Vernsther

Emmanuel François, Fondateur de Smart Building Alliance

Raphaël Rossello, Partner de Invest Securities

Alain Garnier, co-Fondateur de Jamespot

« Uber » : Un scandale qui montre la collusion entre un lobby et la politique

« Uber » : Un scandale qui montre la collusion entre un lobby et la politique

 

L’enquête sur les méthodes utilisées par Uber met en lumière une évidence : la nécessité de mieux protéger par une transparence accrue les élus et les gouvernements contre les pressions d’acteurs puissants. La santé de notre démocratie est en jeu.( Le Monde)

 

La publication dans Le Monde des « Uber Files », des documents internes révélant les méthodes de la plate-forme américaine Uber pour se développer à l’étranger, a mis en évidence des moyens plus que détestables. De ces documents confiés par l’ancien lobbyiste Mark MacGann au quotidien britannique The Guardian et aux membres du Consortium international des journalistes d’investigation, dont Le Monde est partie prenante, se dégage un lourd parfum de scandale.

« Uber Files » est une enquête reposant sur des milliers de documents internes à Uber adressés par une source anonyme au quotidien britannique The Guardian, et transmis au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et à 42 médias partenaires, dont Le Monde.

Courriels, présentations, comptes rendus de réunion… Ces 124 000 documents, datés de 2013 à 2017, offrent une plongée rare dans les arcanes d’une start-up qui cherchait alors à s’implanter dans les métropoles du monde entier malgré un contexte réglementaire défavorable. Ils détaillent la manière dont Uber a utilisé, en France comme ailleurs, toutes les ficelles du lobbying pour tenter de faire évoluer la loi à son avantage.

Les « Uber Files » révèlent aussi comment le groupe californien, déterminé à s’imposer par le fait accompli et, au besoin, en opérant dans l’illégalité, a mis en œuvre des pratiques jouant volontairement avec les limites de la loi, ou pouvant s’apparenter à de l’obstruction judiciaire face aux enquêtes dont il faisait l’objet.

Le lecteur abasourdi prend connaissance des méthodes de voyous utilisées par les responsables de l’entreprise pour parvenir à leurs fins : contournement des règles de droit, appel à la désobéissance civile, fomentation de coups de force avec, en parallèle, une puissante action de lobbying auprès des économistes et des hommes politiques ouverts à leur cause.

Enivrée par les milliards de dollars levés au début des années 2010, auto-investie de la mission messianique de changer le monde du travail par la numérisation, la start-up s’est crue au-dessus des lois, des Etats et des réglementations. Un accès d’hubris que Travis Kalanick, l’entrepreneur toxique qui était à sa tête, avait fini par payer. Il avait dû quitter la direction de l’entreprise, en 2017.

Ces révélations ont alimenté en France la polémique. La Nupes a vivement mis en cause Emmanuel Macron, qui était alors ministre de l’économie de François Hollande et avait, à ce titre, favorisé l’implantation de l’entreprise en France. La France insoumise a invoqué un « scandale d’Etat » et réclamé la convocation, peu probable, d’une commission d’enquête parlementaireEn retour, le chef de l’Etat s’est dit « extrêmement fier » d’avoir « bousculé l’ordre établi » pour créer des emplois, et il a accusé la gauche d’avoir « perdu la boussole ».

Le fait qu’Emmanuel Macron a aidé l’entreprise à s’implanter lorsqu’il était ministre de l’économie ne peut surprendre personne. Le monopole des taxis était depuis longtemps dans sa ligne de mire. Il en avait étudié les effets pervers dans le cadre de la commission pour la libération de la croissance française, confiée à Jacques Attali en 2008, et dont il avait été le rapporteur général adjoint. Le service au client laissait de plus en plus à désirer et la pénurie organisée de taxis empêchait les créations d’emplois, alors même que des besoins manifestes existaient. Il n’était d’ailleurs pas le premier ministre de l’économie à vouloir en finir avec cette situation, encore fallait-il oser. Il avait trouvé avec Uber un allié, mais un allié sans foi ni loi.

Aujourd’hui, ce dernier est encore à la recherche d’un modèle économique satisfaisant. Ses chauffeurs restent trop souvent sous-payés, mal protégés, mais des emplois ont été créés, notamment dans les banlieues, et les compagnies de taxis ont sensiblement amélioré leur service à la clientèle. Le bilan de cette installation à la hussarde est donc suffisamment nuancé pour disqualifier les procès à l’emporte-pièce.

En revanche, les « Uber Files » mettent en lumière de manière indiscutable une évidence : la nécessité d’un meilleur encadrement des activités de lobbying. Il est essentiel de protéger par une transparence accrue les élus et les gouvernements contre les pressions d’acteurs puissants. La santé de notre démocratie est en jeu. Le dernier rapport de la Commission européenne sur l’Etat de droit, qui invite vivement la France à faire beaucoup mieux en la matière, ne dit pas autre chose.

 

Des taux d’intérêts qui vont plomber le marché du logement

Des taux d’intérêts qui vont plomber le marché du logement

 

L’activité et les prix sur les marchés des logements des principales économies développées ont continué à nettement progresser pendant la crise COVID. La remontée des taux d’intérêt et la baisse du pouvoir d’achat des ménages du fait de l’inflation pourrait rapidement infléchir la tendance. Par Clémentine Gallès, Cheffe Economiste et Stratégiste de Société Générale Private Banking.( la Tribune)

 

Depuis la crise Covid, les prix de l’immobilier du logement ont significativement augmenté dans la plupart des économies développées.

Les prix ont ainsi progressé d’environ 30% aux Etats-Unis, 20% en Allemagne et de plus de 10% en France depuis la fin d’année 2019. Ces progressions ont renforcé une tendance haussière des prix enclenchée depuis déjà plusieurs années . La récente montée des prix des logements s’explique par différents facteurs. Tout d’abord, les politiques monétaires extrêmement accommodantes mises en place pendant la crise covid ont accentué la baisse des taux d’intérêt. Ensuite, l’épargne accumulée par les ménages pendant la pandémie a augmenté leur capacité d’achat. Enfin, les confinements et la banalisation du télétravail ont encouragé des départs vers des villes de seconde taille, créant un nouvel attrait pour ces marchés.

Pour les trimestres à venir, le mouvement enclenché de remontée des taux d’intérêt devrait infléchir cette tendance haussière des prix des logements.

Différents facteurs pèsent aujourd’hui sur le pouvoir d’achat immobilier des ménages. Tout d’abord, les prix du logement sont aujourd’hui élevés et donc plus difficilement accessibles pour les ménages. Ensuite, l’inflation pèse globalement sur les revenus en termes réels et contraignent la capacité d’achat. Et enfin, le durcissement des politiques monétaires commence à avoir un effet sur les taux du crédit immobilier . Cette combinaison de facteurs indique que l’activité sur les marchés immobiliers devrait nettement se réduire et pourrait impliquer des contractions des prix des logements. En Europe, la contraction pourrait rester limitée par le fait que les ménages continuent de privilégier l’immobilier comme placement de leur épargne, dans un contexte de baisse marquée des marchés financiers depuis le début de l’année. Aux Etats-Unis, l’ajustement des prix des logements pourrait être plus prononcé compte tenu de la plus forte hausse des taux immobiliers.

A plus long terme, des facteurs de soutien des marchés du logement restent présents et impliquent que l’ajustement des prix devrait rester de courte durée. En effet différents pays, notamment la France et les Etats-Unis continuent d’afficher un déficit de l’offre immobilière face à une demande qui resterait soutenue par une démographie dynamique. Par ailleurs les évolutions des normes environnementales, particulièrement nécessaires pour les logements en matière d’efficacité énergétique, seront un facteur de soutien aux investissements immobiliers et donc aux prix des différents marchés – notamment par le biais du soutien des pouvoirs publics pour la transition énergétique.

 

Ukraine: ces fragiles démocratie du sud qui ne se prononcent pas !

 Ukraine: ces fragiles démocratie du sud qui ne se prononcent pas ! 

Un papier du Monde observe que de l’Afrique à l’Asie en passant par l’Amérique latine, le camp des pays qui ne veulent pas choisir entre les Occidentaux et la Russie s’élargit.

Il y a des motifs économiques et sociaux à cette relative prudence des Etats du sud dont  l’économie est largement dépendante des importations. La raréfaction et le renchérissement des prix de l’énergie et des denrées alimentaires pourraient être l’occasion de bouleversements politiques qui renverseraient des régimes en réalité politiquement peu légitimes et ou corrompus NDLR

 

Analyse.

 

Plusieurs fois reportée, la visioconférence du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avec l’Union africaine (UA) s’est finalement tenue le 20 juin à huis clos, dans une grande discrétion. Un bref message accueilli poliment mais sans plus par les dirigeants africains. Le contraste est saisissant avec la solidarité enthousiaste du Congrès américain ou des Parlements des capitales européennes.

L’unité occidentale retrouvée face à l’agression russe en Ukraine va de pair avec une solitude relative mais bien réelle, qui va croissant avec l’installation de la guerre dans la durée. De l’Afrique à l’Asie en passant par l’Amérique latine, le camp des pays qui ne veulent pas choisir entre les Occidentaux et la Russie s’élargit.

L’objectif des sanctions économiques occidentales est de faire de la Russie de Poutine un état paria. Mais si l’économie russe se « désoccidentalise », elle ne se « démondialise » pas, développant ses échanges avec ces pays du « ni-ni ».

« Le monde constate la réalité brute des rapports de force : quand l’Occident paraissait tout-puissant, il a abusé de sa toute-puissance (Kosovo, Irak, Libye…). Beaucoup de pays, sans soutenir l’agression russe, ne sont donc pas fâchés que le monde ne soit pas unipolaire et ils voient dans la guerre en Ukraine davantage une bataille pour établir un rapport de force en Europe qu’une bataille sur des principes que tout le monde a violés », analyse Jean-Marie Guéhenno ancien secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix (2000-2008) et auteur notamment du Premier XXIe siècle (Flammarion, 2021).

Si au Nord les voix discordantes sont rares, au Sud elles se font toujours plus nombreuses face au risque de crise alimentaire. « Nous ne sommes pas vraiment dans le débat de qui a tort et de qui a raison : nous voulons simplement avoir accès aux céréales et aux fertilisants »rappelait le président sénégalais, Macky Sall, lors d’une visite à Paris après une rencontre avec Vladimir Poutine, début juin, à Sotchi, en tant que président de l’UA. Les pays de l’entre-deux sont l’une des principales cibles de la propagande de la diplomatie russe.

Le 24 juin, jour où le Conseil européen reconnaissait à l’Ukraine et à la Moldavie le statut de pays candidat à l’entrée dans l’Union européenne (UE), le président russe, lors d’un sommet avec les dirigeants des BRICS (pour Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), dont aucun n’a pris de sanction contre Moscou, pourfendait les « actions égoïstes » des Occidentaux et appelait à créer « un système réellement multipolaire ».

Législatives : cette gauche lutte qui cautionne l’oppression ailleurs

Législatives : cette  gauche lutte qui  cautionne l’oppression ailleurs Pour les électeurs de gauche qui épousent le programme social et écologique de Jean-Luc Mélenchon, il est douloureux de devoir composer avec ses positions sur le pouvoir russe, sur la Syrie ou ses silences sur le sort des Ouïgours en Chine Par Jean Birnbaum dans le Monde   En 1936, un écrivain signe une lettre magnifique, qui tient une place d’honneur dans les archives de la lucidité. Le militant libertaire Victor Serge (1890-1947) s’adresse à André Gide, compagnon de route du Parti communiste français. Quand il interpelle le célèbre auteur français, Victor Serge sort à peine des geôles soviétiques. Né à Bruxelles dans une famille modeste, il aura été de tous les combats. En 1919, il se bat aux côtés des bolcheviques. Exclu du Parti en 1928, puis arrêté, il a connu les procès truqués, les camps, le climat de délation généralisée, qu’il décrira dans ses romans, à commencer par S’il est minuit dans le siècle (1939), son chef-d’œuvre. Il est libéré en 1936 grâce à une campagne internationale menée par André Malraux, Romain Rolland et André Gide. La lettre qu’il envoie plus tard à ce dernier conjugue gratitude et franchise. Il y exhorte l’auteur des Nourritures terrestres à rompre avec l’aveuglement et à reconnaître les immenses crimes commis au nom de l’idéal communiste : « Si je vous comprends vraiment, cher André Gide, votre courage a toujours été de vivre les yeux ouverts, note-t-il. Vous ne pouvez pas les fermer aujourd’hui sur cette réalité. » Ainsi, demande Victor Serge, peut-on prétendre combattre le fascisme en Europe quand on cautionne l’épuration de masse en Russie ? Il prévient : « Nous faisons front contre le fascisme. Comment lui barrer la route avec tant de camps de concentration derrière nous ? »

 

Un paradoxe douloureux Avec ce courrier, Victor Serge transmettait le flambeau d’une tradition certes minoritaire mais longtemps prestigieuse parmi les progressistes : celle d’une gauche antitotalitaire et internationaliste qui voulait maintenir vivante l’espérance socialiste malgré le cauchemar soviétique. Cet internationalisme antistalinien, qui héritait lui-même du cosmopolitisme des Lumières, affirmait un principe simple : on ne peut prétendre lutter pour l’émancipation ici quand on cautionne l’oppression ailleurs. Ce principe a largement structuré ce qu’on appelle « la gauche », bien au-delà de ses seules franges révolutionnaires. Au fil du temps et à travers les épreuves (guerre d’Espagne, conflits coloniaux…), il aura été maintes fois malmené. Notre époque nous permet de vérifier qu’il est maintenant mort et enterré. Paradoxe douloureux : en France, l’homme qui aura joué le rôle de fossoyeur est aussi celui dont on aurait pu attendre qu’il sauve cette morale internationaliste. Car enfin, Jean-Luc Mélenchon, désormais chef tout-puissant des gauches françaises, n’a-t-il pas été formé à l’école du trotskisme ? N’a-t-il pas lu les textes des dissidents antistaliniens, et notamment ceux de Victor Serge, qu’aimaient citer ses anciens camarades lambertistes ? N’a-t-il pas été imprégné par le souci du monde qui fait depuis toujours l’identité de cette maigre troupe révolutionnaire ? En théorie, si. Dans un entretien publié par la Revue internationale et stratégique (n° 100, 2015), il déclarait d’ailleurs : « J’ai toujours considéré que la géopolitique commandait la politique. » Mais, justement, si l’on prend M. Mélenchon au mot, et si l’on admet que sa géopolitique « commande » sa politique, alors il apparaît que celle-ci vise autre chose qu’un avenir d’émancipation. L’histoire de ses prises de position, même récentes, l’atteste.

Spéculateurs et analystes financiers : Deux spécialités qui s’opposent

Spéculateurs et analystes financiers : Deux spécialités qui s’opposent

Les diagnostics des financiers qui parient sur la chute des cours de titres et de ceux rattachés à une entreprise ou une banque peuvent différer en raison d’objectifs de communication opposés. Par Hervé Stolowy, HEC Paris Business School et Luc Paugam, HEC Paris Business School

En juin 2020, en dépit de sa réussite apparente, la fintech allemande Wirecard a connu une chute spectaculaire en admettant que 1,9 milliard d’euros mentionnés dans son bilan étaient fictifs et que sa dette s’élevait à 3,5 milliards d’euros.

Pourtant, ce n’était pas une surprise pour tous les observateurs attentifs. D’après des journalistes et des vendeurs à découvert, cela faisait des années que les signaux étaient au rouge. Le Financial Times a publié plusieurs rapports sur les pratiques financières suspectes de la société et des vendeurs à découvert qui cèdent des titres qu’ils ne possèdent pas en pariant sur une baisse future du titre pour réaliser une plus-value, tels que Zatarra Research, avaient également fait part d’une profonde préoccupation.

En revanche, la plupart des analystes sell-side (c’est-à-dire qui travaillent pour le compte d’une institution financière ou en compte propre) avaient une opinion positive de Wirecard jusqu’à peu avant son effondrement. Les autorités financières allemandes elles-mêmes ont d’abord ouvert une enquête criminelle à l’encontre des journalistes et des vendeurs à découvert plutôt qu’à l’encontre des dirigeants de Wirecard. Plusieurs mois après la révélation des malversations comptables, Commerzbank a licencié son analyste Wirecard, qui avait été, selon les rapports, « l’un des plus fervents défenseurs de Wirecard » jusqu’à la fin.

Cette affaire illustre de manière saisissante l’écart de points de vue entre les vendeurs à découvert activistes (c’est-à-dire qu’ils cherchent à influencer la gouvernance d’une entreprise cible) et les analystes financiers, dans un secteur où l’autorité narrative peut influer sur le cours des actions et le sort des entreprises. Au moment où le scandale a éclaté, l’action de Wirecard a ainsi plongé de 100 euros à moins de 2 euros en une semaine.

Notre dernier article de recherche (co-écrit avec Yves Gendron et à paraître dans la revue Accounting, Organizations and Society) s’inscrit dans le prolongement de nos travaux antérieurs sur la fraude comptable et les lanceurs d’alerte. Les vendeurs à découvert activistes, qui exposent publiquement leurs recherches, pointent du doigt les irrégularités de certaines entreprises et dénoncent par la même occasion les rapports généralement positifs des analystes financiers. Ils tirent leur profit de la perte de valeur des actions d’une entreprise.

Les analystes financiers, quant à eux, travaillent généralement pour des banques d’investissement, dont les revenus proviennent de la souscription d’émissions de nouvelles actions. Il leur semble donc souvent nécessaire d’entretenir de bonnes relations avec les entreprises qu’ils suivent, et ils ont donc un intérêt à produire des rapports de recherche optimistes sur leurs actions.

Dans le monde volatile de la finance, où les informations abondent et où l’incertitude règne à propos de l’avenir, l’autorité narrative joue un rôle important pour orienter les investissements. Traditionnellement, les analystes sell-side sont qualifiés d’experts.

Les recherches précédentes dans ce domaine se sont concentrées uniquement sur les analystes financiers, et peu sur le rôle du storytelling sur les marchés financiers. Nous nous sommes intéressés à la rivalité entre ces deux fonctions pour obtenir l’autorité narrative.

Dans leurs rapports, les vendeurs à découvert activistes reprochent aux analystes leur manque d’expertise technique et d’esprit critique (manque de scepticisme à l’égard des entreprises qu’ils couvrent) et mettent en avant leur conflit d’intérêts.

Dans un rapport, un vendeur à découvert écrivait ainsi sur un ton sarcastique :

« Oups… On en oublierait presque que, pour réussir en tant qu’analyste sell-side, il faut commencer par dissimuler toutes les données susceptibles de présenter vos récentes introductions en bourse sous un jour négatif. »

Malgré ces critiques, il est étonnant de constater que les analystes ne réagissent pas ou peu aux attaques. Environ un tiers seulement répond aux accusations, généralement sous la forme d’une réponse écrite formelle dans le cadre d’un rapport de recherche. Ceux qui y répondent renvoient la pareille et accusent les vendeurs à découvert de manquer d’objectivité et de connaissance du marché, et d’agir dans leur seul intérêt, à savoir faire baisser le cours des actions.

Nous avons voulu découvrir les coulisses de cette confrontation. C’est pourquoi, en plus de consulter les rapports de vendeurs à découvert et d’analystes financiers, nous avons réalisé des entretiens avec des représentants des deux camps pour essayer de comprendre pourquoi les analystes ne répliquent pas plus souvent. Nous avons découvert plusieurs raisons à cela.

S’il leur est arrivé d’admettre que les vendeurs à découvert avaient raison sur certains dysfonctionnements au sein des entreprises, les analystes se devaient de garder un bon contact avec elles sous peine de contrarier leur propre direction, ils étaient limités par des contraintes juridiques et craignaient pour leur réputation s’ils défendaient leur point de vue mais qu’il était finalement prouvé qu’ils avaient tort.

Un analyste nous l’a expliqué en ces mots :

« À partir du moment où l’on réagit, on reconnaît l’existence de quelque chose, et cela contribue à ce que l’on en parle encore plus. »

Face à une menace pour leur réputation, de nombreux analystes préfèrent donc éviter toute réaction publique susceptible de donner davantage de visibilité à leur autorité narrative fragile. À l’inverse, ils optent plutôt pour une approche indirecte, en contactant en privé certains acteurs du marché : analystes buy-side (qui travaillent pour un courtier ou un fonds de pension) ou gestionnaires de portefeuille. Souvent, ils ne modifient pas vraiment leurs recommandations en faveur d’une entreprise, même lorsqu’ils sont confrontés aux critiques des vendeurs à découvert, mais ils baissent leurs objectifs de cours, ce qui est moins visible que de revoir complètement leurs recommandations.

Malgré leur apparent antagonisme, nous avons pu observer un respect mutuel entre les deux parties lors des entretiens. Les analystes ont admis que les critiques des vendeurs à découvert étaient souvent pertinentes, tandis que les vendeurs à découvert ont concédé que les analystes financiers se trouvent dans une position délicate, car ils sont souvent dans l’incapacité d’exprimer leur véritable opinion ou n’ont pas accès aux informations utiles.

Nous considérons à présent que nos recherches doivent être approfondies, pour étudier l’influence mutuelle qu’exercent ces deux groupes, et ce que cette influence nous apprend sur la puissance de l’autorité narrative sur les marchés financiers.

_______

Par Hervé Stolowy, Professeur, Comptabilité et Contrôle de Gestion, HEC Paris Business School et Luc Paugam, Professeur Associé, Comptabilité et Contrôle de Gestion, HEC Paris Business School.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Supprimer tout ce qui freine le développement des énergies renouvelables !

Supprimer tout ce qui freine le développement des énergies renouvelables !

 

 

L’éphémère ministre de l’environnement, Corinne Lepage, observe, dans une tribune au « Monde », que la filière nucléaire ne suffira pas à renforcer notre indépendance énergétique et à réduire notre empreinte carbone.

Sa position consistant à supprimer  ce qui freine le développement de tous les renouvelables paraît cependant particulièrement simpliste et même démagogique. Il faut dire que l’avocate ne s’est jamais signalée par une grande compétence en matière de politique énergétique. Ce qu’elle affirme en particulier à propos du nucléaire témoigne de l’ignorance de l’intéressée concernant cette filière en même temps que sa mauvaise foi. NDLR

 

Dans le dernier quart du XXe siècle, en seulement vingt ans, la France a été capable de construire une cinquantaine de réacteurs nucléaires. Cet exploit, nous devons le renouveler aujourd’hui. Mais attention, il ne s’agit plus seulement de construire de nouveaux réacteurs nucléaires ; il s’agit avant tout de construire des infrastructures équivalentes pour produire de l’électricité, à partir des énergies renouvelables. C’est d’ailleurs la proposition communautaire en réponse à la crise ukrainienne.

Nous pouvons très certainement le faire, à la condition de supprimer tous les freins qui existent actuellement au développement des énergies renouvelables et de l’autoconsommation collective. L’Union européenne tend également à le penser, puisqu’elle a reconnu qu’investir massivement pour doter notre pays des entreprises capables d’améliorer les procédés, de construire les infrastructures et de les entretenir était un droit.

Et nous n’avons pas d’autres choix que de le faire aujourd’hui. En effet, tous les voyants sont au rouge sur la filière nucléaire. Même si nous voulions et pouvions réaliser dans les vingt ans à venir six réacteurs EPR, cela ne résoudrait en rien nos problèmes actuels et à venir. Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire a très clairement indiqué devant la représentation nationale, le 17 mai, que la prolongation à soixante ans de la durée de vie de nos centrales était plus qu’improbable, et que même la prolongation à cinquante ans était problématique.

 

Nos réacteurs les plus jeunes, mais aussi les plus puissants, sont pour l’essentiel à l’arrêt du fait d’un phénomène de corrosion dû à des problèmes de conception. En conséquence, les scénarios RTE basés sur le maintien d’une forte puissance nucléaire jusqu’à l’arrivée des nouveaux réacteurs sont remis en cause. Quant à la réalisation des EPR, elle se heurte manifestement à des problèmes de conception en ce qui concerne les réacteurs en cours de construction dont le retard s’accumule. Cela vaut pour Flamanville comme pour Hinkley Point, ce qui rend très aléatoire le calendrier envisagé. A ceci s’ajoutent deux problèmes immédiats, à la fois pratiques et juridiques.

Le premier est celui de l’indisponibilité de la moitié du parc nucléaire. L’Autorité de sûreté nucléaire a indiqué que cette indisponibilité pouvait être amenée à croître, ce qui pose réellement des problèmes d’alimentation en électricité et entraîne la surenchère des coûts due à notre importation massive. Dès lors, seuls la sobriété et un plan massif d’énergie renouvelable peuvent être des solutions immédiates.

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