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Ehpad : Qui va gérer les animaux de compagnie ?

 

Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées,  qui ne sert pas grand chose puisque la question de la dépendance n’a jamais été posée,  ni dans ses objectifs ni dans son financement , a décidé que les animaux de compagnie seraient autorisés en EHPAD. Évidemment personne pouvoir n’a pris la mesure d’une telle décision quant aux conditions de sécurité et surtout aux conséquences sanitaires.
Pour gérer ce nouveau droit il faudra en effet augmenter de façon considérable des effectifs déjà à peine suffisant pour s’occuper seulement des personnes dépendantes.La question de la présence d’animaux de compagnie comme les chiens et les chats posent de redoutables questions sanitaires sans parler de la sécurité.

Comme d’habitude le pouvoir décide d’une orientation sans avoir au préalable fait d’études d’impact.

Si on comprend bien l’idée générale ont peut-être pour le moins sceptique et même très critique sur l’absence de prise en compte des conditions concrètes à la réalisation du principe.

Il va y avoir du nouveau dans les Ehpad, qui accueillent les personnes âgées dépendantes. « Un nouveau droit va leur être octroyé : à savoir qu’elles pourront désormais amener avec elles, quand elles se rendent en Ehpad, leur animal de compagnie », explique Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes âgées et des Personnes handicapées, invitée des « 4 Vérités » de France 2, vendredi 1er mars.

 

Déficit public : à qui la faute ?

Déficit public  : à qui la faute ?

5,5 % du PIB, telle est la mesure du déficit public communiquée mardi 26 mars par l’Insee. C’est bien au-delà des estimations de 4,9 % que partageait le gouvernement le 31 octobre 2023 dans le projet de loi de finances de fin de gestion 2023 et très loin de la moyenne de la zone euro de 3,2 %Anticipant cette annonce le rapporteur général de la commission des Finances du Sénat, Jean-François Husson, avait exercé le 21 mars le droit que lui confère l’article 57 de la loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001, dans le cadre de ses pouvoirs de contrôle sur l’action du gouvernement, en se rendant au ministère des Finances pour une vérification sur pièces et sur place. À peine sorti de Bercy il avait dénoncé une rétention d’informations du gouvernement qui, selon lui, disposait déjà depuis décembre 2023, soit au cours de l’examen du projet de loi de finances de fin de gestion, d’une note évaluant le déficit 2023 à 5,2 %. Il a surtout indiqué que l’Exécutif envisageait désormais un déficit de 5,7 % en 2024 (contre les 4,4 % indiqués dans la loi de Finances pour 2024) et même de 5,9 % en 2025. L’écart pour 2024 est massif, 36 milliards d’euros de déficit supplémentaire en 2024. C’est sans commune mesure avec les 10 milliards d’économies décidés par décret en février. Pour 2025, les écarts avec les textes budgétaires grimpent jusque 65 milliards, pour une annonce début mars de 20 milliards d’économies pour l’ensemble de comptes publics en 2025. Toujours très éloignée du plafond de 3 % imposé par le Pacte de stabilité, la France est aujourd’hui le plus mauvais élève de la zone euro après l’Italie dont le déficit est de 7 % en 2023. 

par 

Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans The Conversation 

L’évolution des dépenses publiques 2023 s’est avérée à peu près conforme aux attentes gouvernementales en hausse de 3,7 % après 4 % en 2022. Ce sont les recettes qui ont ralenti plus fortement qu’attendu en ne progressant que de 2 % après 7,4 % en 2022 sous l’effet du ralentissement de l’activité. Le phénomène se trouve amplifié pour des raisons techniques : le niveau des recettes fiscales s’avère en effet plus fortement dépendant de celui de l’activité que sa moyenne historique.

Dans le détail on retiendra que le déficit public reste très largement, à plus de 90 %, le fait de l’État et des administrations centrales et dans une moindre mesure de la Sécurité sociale, quasiment en totalité du fait de l’assurance-maladie. Les collectivités territoiriales qui ne peuvent, de par la loi, emprunter que pour des investissements, restent à l’équilibre. L’assurance chômage enregistre même un excédent de 1,6 milliard malgré les ponctions de l’État.

 

Depuis 1980 la dérive des comptes publics fut systématiquequelle que soit la couleur politique des gouvernements. Les crises les ont logiquement contraints à des relances keynésiennes nécessaires pour soutenir l’économie comme en 1993 (6,4 % de déficit) puis plus nettement encore en 2009 (7,2 %) le record étant atteint pendant le Covid en 2020 (9 %). La récurrence des déficits vient du fait que les périodes de forte croissance n’ont jamais été mises à profit pour désendetter l’État comme nous le rappelle l’épisode fameux dit de la « cagnotte » en 2000 : le Premier ministre Lionel Jospin annonçait alors comment il redistribuerait les 50 milliards de francs de surplus de rentrées fiscales.

En conséquence le déficit structurel, indépendant de la conjoncture économique, est resté au cours des dernières années assez stable, autour de 5 % du PIB malgré une sous-estimation récurrente (et parfois loufoque comme en 2020) du ministère de l’Économie.

Selon une jurisprudence constante, rappelée par le Conseil constitutionnel dans sa décision relative la loi de finances pour 2024 (considérant 20), « s’il apparaissait en cours d’année que l’évolution des charges ou des ressources était telle qu’elle modifierait les grandes lignes de l’équilibre budgétaire, il appartiendrait au Gouvernement de soumettre au Parlement un projet de loi de finances rectificative ». Au vu de l’ampleur des dérives constatées pour 2023 et annoncées pour 2024 et 2025, on voit mal comment le gouvernement pourrait faire l’économie d’une loi de finances rectificative, sans doute juste après les Européennes.

Or, pour la première fois depuis le début de cette législature, le groupe Les Républicains (LR) à l’Assemblée se déclare prêt à joindre ses voix aux autres groupes d’opposition face à ce qu’Éric Ciotti, président du parti, qualifie de « gestion calamiteuse des finances publiques », ajoutant :

« La situation des finances publiques constitue la première menace qui pèse sur l’avenir de notre pays. »

Une motion de censure adoptée impliquerait la chute du gouvernement Attal et très probablement de nouvelles élections législatives. Il n’est donc pas inutile de se pencher sur les doctrines budgétaires des trois principales forces d’opposition à l’Assemblée nationale.

À la différence de la majorité actuelle, adepte d’un statu quo sur les impôts mais d’une baisse relative des dépenses publiques, Les Républicains comme le Rassemblement national (RN) proposent des baisses d’impôt financées par d’hypothétiques coupes dans certaines dépenses mais en sanctuarisant – vraisemblablement pour des raisons électorales – les retraites. Le RN propose même un retour à la retraite à 60 ans pour de nombreux actifs alors que le déficit attendu des régimes de retraite est estimé, après la réforme si décriée de mars 2023, à 11 milliards en 2027.

La France insoumise assume, elle, une flambée des dépenses sociales avec un retour à la retraite à 60 ans, une hausse du point d’indice des fonctionnaires et du smic (17 milliards) ou encore l’indexation des retraites sur les salaires (16 milliards). Le tout financé par des hausses des impôts sur les ménages aisés et sur les sociétés, impôts au rendement très hypothétique.

Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron soutient qu’une augmentation du taux d’emploi au niveau de celui de nos voisins allemands assurerait des recettes supplémentaires qui feraient disparaître la totalité du déficit public. Certes le taux d’emploi est bien en hausse mais une telle parité prendra du temps alors que les intérêts de la dette publique passeront mécaniquement de 38,6 milliards d’euros en 2023 à au moins 74 milliards en 2027.

En conséquence les marges de manœuvre budgétaires du président qui étaient déjà particulièrement faibles au début de son second mandat semblent désormais inexistantes. Les agences de notation Fitch et Moody’s doivent d’ailleurs revoir la note qu’elles attribuent à la dette française le 26 avril et Standard & Poor’s le 31 mai, soit juste avant les élections européennes.

Ainsi, on voit mal comment le pays pourrait échapper à des hausses d’impôts, au moins sous la forme relativement indolore d’années blanches consistant à geler le barème de l’impôt sur le revenu (IR), sans prendre en compte l’inflation comme ce fut le cas en 2011 et 2012, à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy et au début de celui de François Hollande. Une telle décision se traduirait par une hausse du rendement de l’IR de l’ordre de 6 milliards en 2025. D’autres mesures de justice sociale semblent également inéluctables comme l’alignement à revenu égal de la CSG des inactifs sur celle des actifs. Les entreprises seront sans doute également touchées et il faut s’attendre à un nouveau report de la baisse de la CVAE.

C’est néanmoins en taillant dans les dépenses publiques que le redressement des comptes serait le plus efficace, essentiellement dans les dépenses sociales très nettement supérieures aux autres pays de l’Union européenne. Ainsi sur les retraites (14,4 % du PIB contre 11,9 % dans l’UE) la désindexation sur l’inflation semble inexorable. Pour la santé (12,2 % du PIB contre 10,5 % dans l’UE) la logique de déremboursement progressive qui se traduira au 31 mars 2024 par un reste à charge de 1 euro par boite de médicaments va se poursuivre. Les subventions de France compétences à l’apprentissage en particulier dans le supérieur seront sans doute restreintes dès cette année malgré l’excellent rendement social à moyen et long terme de l’apprentissage.

Espagne : une croissance qui fait envie

Espagne : une croissance qui fait envie

La croissance de 2,5 % en 2023 de l’Espagne détonne par rapport à l’atonie des pays européens voisins. Pour rappel, l’an passé, la croissance française s’est, elle, laborieusement stabilisée à +0,9%.

Une croissance qui fait envie et qui provient notamment de l’activité touristique mais aussi de la hausse de la demande interne.
Les  dépenses des touristes étrangers ont augmenté de 24,7%, atteignant le niveau record de 108,6 milliards d’euros, contre 91,9 milliards en 2019, dernière année avant la pandémie. D’après l’organisation patronale Exceltur, cette dynamique devrait en effet se poursuivre cette année, avec un niveau de recettes touristiques nationales et internationales attendu autour de 200 milliards d’euros.

La demande intérieure, elle,  a contribué à hauteur de 1,7 point à la croissance enregistrée en 2023, contre 0,8 point pour la demande extérieure, précise l’INE.

Et alors que la France vient d’annoncer que son déficit public a atteint 5,5% du PIB en 2023, le gouvernement espagnol a confirmé la semaine dernière vouloir le sien à 3% cette année. . Il s’agit « de la plus grosse réduction du déficit de notre histoire », a poursuivi la numéro deux du gouvernement en précisant que cette baisse avait été atteinte malgré d’importantes dépenses pour atténuer les effets de l’inflation. Selon les calculs du gouvernement, 17 milliards d’euros ont été débloqués l’an dernier pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages, rogné par la hausse des prix. Sans cela, le déficit espagnol « aurait atteint 2,5% » du PIB, selon la ministre.

À noter cependant que pendant plusieurs années l’Espagne a dû subir un plan de rigueur particulièrement contraignant.

France «Ce qui menace aussi , c’est la faillite du pays!»

France «Ce qui menace aussi , c’est la faillite du pays!»

L’autre menace , c’est la faillite financière du pays estime Olivier Marleix. Le responsable LR reprend à son compte les fortes critiques des expert sur les dérives du budget et de l’endettement. Certes ce n’est pas encore la faillite mais l’endettement atteint désormais 3200 milliards et entraîne chaque année une charge financière importante de l’ordre de 55 milliards pour 2003. Ce sera rapidement le premier poste de dépenses de l’État. Et la situation n’est pas près de s’améliorer puisque le déficit annuel du budget se dirige vers les 6 % du PIB.

On fera observer que le phénomène n’est pas nouveau puisque le pays s’est endetté de 2000 milliards depuis une quarantaine d’années et

Macron aura fait, à lui seul, 1000 Milliards de plus. L’effort de redressement sera douloureux et imposera un demi-tour complet par rapport à ce qui a été fait depuis sept ans. Une période où le pouvoir a distribué des cadeaux fiscaux aux uns, des chèques aux autres.

Il y a notamment la dérive des charges sociales du personnel de l’État sous l’effet de l’inflation mais de l’augmentation constante des effectifs : encore près de 60 000 emplois nouveaux en 2023.

Les laxistes feront remarquer que la France peut payer le coût de son endettement mais ce sont 50 milliards environ qui partent en fumée. En outre les agences de notation un jour se montreront plus sévères encore et le coût de l’argent en France ira alimenter une très forte inflation par rapport aux autres membres de l’union économique qui viendra amputer le pouvoir d’achat et les capacités de financement des entreprises.

 

Guerre Israël-Hamas: un «cessez-le-feu immédiat» qui traîne?

Guerre Israël-Hamas: «cessez-le-feu immédiat» ?

Encore un nouveau texte sera soumis un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Un texte qui succède à d’autres. Les Etats-Unis ont soumis une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU afin d’aboutir à une trêve, une option que Washington avait écarté jusqu’alors.Les Etats-Unis ont soumis, vendredi 22 mars, un projet de résolution à l’ONU pour un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza. Le texte a été rejeté par le Conseil de sécurité des Nations unies, mais il marquait un tournant . En effet  les Etats-Unis s’étaient opposés à trois reprises aux résolutions appelant à un arrêt des combats.

Un mois plus tard, les Etats-Unis ont donc déposé leur propre texte devant le Conseil de sécurité de l’ONU. La résolution américaine, consultée par l’AFP, souligne « la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l’aide humanitaire essentielle (…) et dans cette optique, soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à un tel cessez-le-feu en lien avec la libération des otages encore détenus ». Mais elle a notamment été rejetée par la Russie et la Chine.

Un nouveau projet de résolution devrait être décidée aujourd’hui

 

 

Poutine : « un score qui rend jaloux » ou l’humour noir russe !

Poutine : « un score qui rend jaloux » ou l’humour noir russe !

  »C’est un score qui rend jaloux j’imagine toutes les capitales occidentales », a déclaré sans rire sur BFMTV le porte-parole de l’ambassade russe en France. Sans doute de l’humour noir russe quand on sait que ce type de démocratie est précédé d’atteintes aux libertés essentielles, d’emprisonnement et même d’assassinats. Il y a vraiment un problème actuellement dans la classe dirigeante Russe. En effet le porte-parole de l’ambassade russe aurait pu intégrer un peu davantage la culture moderne et occidentale au lieu de sortir une telle énormité qui ne peut être approuvée sans doute que dans les lointaines contrées rurales de Sibérie

« Vous savez, la démocratie est une notion assez vague », s’enfonce Alexander Makogonov, qui assure qu’il existe des « particularités » dans chaque pays ».
Le porte-parole de l’ambassade russe en France estime ce lundi que Vladimir Poutine est « un homme beaucoup plus fort ce soir car il a été réélu avec un score hyper convaincant pour tout le monde, non seulement pour les Russes mais aussi pour nos détracteurs à l’étranger ».

« Le peuple russe s’est uni derrière son leader et lui a accordé le plein soutien au cap qu’il a choisi et à la politique qu’il mène aujourd’hui », dit Alexander Makogonov.

Si Vladimir Poutine a bien été élu avec un score « historique » (du jamais vu depuis la chute de l’URSS, NDLR), l’opposition n’avait que peu de chances dans ce scrutin: aucun réel rival n’a pu se présenter. Les trois autres candidats sélectionnés étaient tous dans la ligne du Kremlin, qu’il s’agisse de l’Ukraine ou de la répression qui a culminé avec la mort d’Alexeï Navalny dans une prison de l’Arctique en février.

Vladimir Poutine, qui pourra se représenter après ce nouveau mandat pour se maintenir potentiellement au pouvoir jusqu’en 2036, s’est félicité dimanche soir de la « consolidation politique interne », deux ans après le début de son offensive contre l’Ukraine et de l’adoption de sanctions sans précédent par les Occidentaux.

 

Le CAC 40 qui rit, l’Etat qui pleure !

Le CAC 40 qui rit, l’Etat qui pleure !

Le contraste est plus que saisissant ! Malgré le net refroidissement de l’économie française, qui a conduit le gouvernement à une première révision en baisse de sa prévision de croissance pour 2024, les marchés boursiers enchaînent records sur records. Vendredi, l’indice CAC 40 terminait une semaine euphorique à plus de 8000 points, après avoir franchi la barre des 7000 points il y a à peine deux ans. Rien ne laisse entendre que cette hausse spectaculaire, qui concerne l’ensemble des marchés mondiaux, soit une bulle. Elle est en effet légitimée par la croissance des bénéfices des entreprises qui, toujours pour le CAC 40, ont à nouveau atteint des niveaux élevés. Le bilan 2023 ne va pas égaler le record de la reprise post Covid de 2021 (157 milliards d’euros) mais, sur la base des 38 résultats d’entreprises du CAC 40 publiés, les bénéfices cumulés dépassent déjà l’an dernier le total de l’année précédente, à 146 milliards d’euros. C’est la troisième année consécutive qu’ils dépassent 100 milliards d’euros !

 

par  Philippe Mabille, directeur de la rédaction de La Tribune.

Cette bonne santé des champions français est une bonne nouvelle, et même si l’essentiel des bénéfices du CAC 40 sont réalisés à l’international, ils sont surtout la preuve que nos grandes entreprises françaises sont plutôt bien gérées.

On ne peut pas en dire autant de l’Etat dont les comptes se dégradent aussi vite que gonflent les profits des champions du CAC 40. La semaine dernière, le ministre de l’Economie et des Finances a durci le ton en annonçant une nouvelle vague d’économies budgétaires, pour répondre à la détérioration des déficits. En 2023, la France accusera un déficit nettement supérieur à la prévision initiale de 4,9% du PIB, a-il indiqué, ce qui va par ricochet impacter durement les budgets 2024 et 2025. En plus des 10 milliards d’euros de « rabot » décidé pour cette année, Bercy réclame aussi 20 milliards d’euros sur les comptes publics de 2025. Et cette fois, l’Etat ne sera pas seul à être mis à contribution.

La générosité du « modèle social français » risque d’en faire les frais, avec des décisions lourdes et difficiles qui ne manqueront pas d’animer l’actualité. Les malades en ALD (des maladies graves ou chroniques nécessitant des soins réguliers, comme les cancers, le diabète) attendent de savoir où passera le couperet de la révision de la liste « qui n’a pas été révisée depuis les années 1980 » a rappelé le ministre de la santé Frédéric Valletoux. Quant à l’assurance-chômage, Bruno Le Maire n’a pas fait mystère dans son entretien au Monde de vouloir que l’Etat reprenne la main « de manière définitive » sur la gestion de l’Unedic, avec pour conséquence un durcissement des règles d’indemnisation « qui sont parmi les plus longues des pays développés ».

En ouvrant ce débat sans attendre les élections européennes du 9 juin, pour lesquelles la majorité relative présidentielle est déjà mal embarquée, le ministre de l’Economie et des Finances prend un risque politique très calculé. Il se place dans la perspective de l’après-Macron, en défenseur de l’orthodoxie financière face à une crise des finances publiques qui risque de s’aggraver rapidement. Au printemps, on connaîtra le verdict des agences de notation sur la dette, et la perspective d’une dégradation maintes fois reportée pourrait bien sonner l’alarme, à défaut de l’hallali.

Le FMI l’a récemment rappelé, de tous les dangers qui pèsent sur la stabilité économique mondiale, le plus important est désormais l’accumulation de dettes souveraines insoutenables. Surtout à un moment où de nouvelles dépenses urgentes s’imposent, pour la transition écologique et pour financer notre défense face à une Russie de plus en plus agressive en Europe.

En France, il y a gros à parier que l’affichage de profits aussi élevés, dont une bonne partie sont largement redistribués aux actionnaires étrangers du CAC 40, nourrisse à nouveau le débat sur la taxation des bénéfices des entreprises. C’est une constante de l’histoire économique. Alors que l’Etat est mal géré et incapables de faire des réformes sérieuses, le couperet fiscal finit toujours par tomber sur ceux qui peuvent payer. Jusqu’ici, Emmanuel Macron a tenu bon en étant le seul président à n’avoir pas augmenté les impôts. Mais il n’a pas non plus réformé grand chose dans l’État profond, lui qui avait pourtant en 2015 appelé à mettre fin au statut de la fonction publique. La stabilité fiscale va-t-elle résister aux vents mauvais qui s’annoncent pour la conjoncture et les comptes publics au cours des trois dernières années de son quinquennat ? Il faut se souvenir que même Nicolas Sarkozy a dû se résoudre après la crise de 2008 à augmenter les impôts.

Inflation électricité : des opérateurs qui se sont gavé

Inflation électricité : des opérateurs qui se sont gavés

Un opérateur du marché de l’électricité s’est-il volontairement débarrassé de la moitié de ses clients pour spéculer sur les prix et maximiser ses profits au détriment des consommateurs ? En partenariat avec Revue21.fr, « Complément d’enquête » révèle un incroyable scénario qui fait aujourd’hui l’objet d’une enquête du gendarme du marché. ( article de franceinfo)

 


Si la plupart des acteurs du marché de l’électricité se battent pour recruter des clients, parfois au prix de méthodes contestables, d’autres auraient au contraire intérêt à s’en séparer pour gagner des millions… C’est en tout cas ce que décrit Adrien Barral, un ancien responsable financier de la société Ohm Energie. Dans cet extrait de « Complément d’enquête » du 7 mars 2024, réalisé en partenariat avec Revue21.fr qui publie son enquête ce même jour, il raconte pour la première fois une opération secrète à laquelle il aurait participé pour maximiser les profits du fournisseur.
« Complément d’enquête » s’est procuré des documents internes d’Ohm Energie, notamment des présentations à destination des investisseurs, et a demandé à l’ex-salarié du fournisseur alternatif de les commenter. Selon lui, en octobre 2021, alors que les investisseurs s’inquiètent de la très forte augmentation des prix de l’électricité, ces documents avaient notamment pour objectif de leur expliquer pourquoi cette augmentation, loin d’être un problème pour Ohm Energie, représentait en réalité une opportunité… de réaliser une belle plus-value.

Rien n’empêche en effet l’opérateur de revendre au prix fort sur le marché l’électricité qu’il a en stock – rien, si ce n’est les consommateurs, explique Adrien Barral…. il faut donc s’en débarrasser. Comment ? Dans l’un des documents, on peut lire cette indication, en anglais : « Augmenter les tarifs des clients (…), et revendre les positions correspondantes s’ils résilient. »

« Ohm Energie s’en est pris plein la gueule juridiquement, mais les gains sont absolument gigantesques. »

Au 1er septembre 2022, alors que les prix de l’énergie flambent, Ohm Energie augmente donc ses tarifs (en toute légalité si le préavis d’un mois pour avertir le consommateur est respecté), parfois jusqu’à les doubler. Une façon, selon Adrien Barral, de décourager un maximum de clients. Au pire, s’ils ne résilient pas leur abonnement, le fournisseur leur vendra de l’électricité très cher…
Et lorsque le directeur des relations clients rapporte au PDG d’Ohm Energie les appels d’abonnés furieux, voici sa réaction telle que l’on peut l’entendre dans un enregistrement audio jamais diffusé, datant d’août 2022 : « Si vraiment les gens leur rentrent dedans, il faut qu’ils (au service client) répondent : ‘Vous avez bénéficié d’un prix très bas jusqu’à présent, donc vous pouvez partir si vous n’êtes pas content’. »

En quatre mois, Ohm Energie se serait délesté de la moitié de ses clients. L’électricité que le fournisseur avait en stock a donc pu être revendue sur les marchés, à des prix multipliés par 5 ou 6, voire 7 ou 8… avec une marge allant jusqu’à 700%, affirme Adrien Barral.

« La seule façon pour un fournisseur d’électricité de faire de l’argent, c’est de nuire à l’intérêt général. C’est un jeu à somme nulle : 1 euro gagné par un fournisseur, c’est 1 euro perdu pour l’intérêt général, soit le consommateur, soit le contribuable. »

Depuis, l’ancien responsable financier a démissionné. Quant aux pratiques d’Ohm Energie, elles font aujourd’hui l’objet d’une enquête du gendarme du secteur, la Commission de régulation de l’énergie. Selon de premières conclusions inédites, que « Complément d’enquête » a pu consulter, elles auraient généré un bénéfice net de 44,3 millions d’euros… « au détriment des consommateurs, confrontés à des hausses brutales des prix ».

Par mail, Ohm Energie conteste ces bénéfices, et réfute toute intention de spéculer au détriment de ses clients. Elle affirme avoir augmenté ses tarifs uniquement en raison de la flambée des prix de l’énergie.

Climat de guerre- L’esprit munichois qui menace encore

Climat de guerre- L’esprit munichois qui menace encore

Force est de constater que l’Europe ne joue qu’un rôle assez marginal désormais en matière de politique internationale. Sans doute le résultat d’une évolution des rapports de force politique et économique mais aussi le produit de l’évolution des mentalités. Les grandes causes nationales, les grands projets ne sont plus au centre de l’intérêt des populations européennes davantage préoccupées par leur environnement proche et par leur intérêt personnel. Bref un recentrage sur l’individualisme, le court termisme et la cécité politique. À décharge évidemment, le monde système politique a largement contribué à la désaffection vis-à-vis de la chose publique.

Aujourd’hui, en Europe en particulier ,une majorité de l’opinion préfère un mauvais accord qu’un conflit même si c’est un accord est potentiellement porteur de germes d’affrontements dramatiques. Ainsi par exemple en Ukraine progressivement les élites mais aussi l’opinion se laissent convaincre qu’il vaut mieux un mauvais accord entre Russie et Ukraine qu’une prolongation de l’affrontement. En réalité, une sorte de guerre larvée et qui pourra déboucher le moment venu sur une extension géographique encore plus grande des intentions guerrières de Poutine. Et très proches de nous.

Même chose en Palestine vis-à-vis de Gaza. La paix tout de suite tout en sachant que faute de solution politique durable le conflit peut reprendre de manière tout aussi violente sinon davantage. Autre terrain qui démontre l’esprit munichoise, celui de l’Afrique où l’Europe se retire progressivement notamment au profit des Chinois et des Russes pour ne pas être entraînée vers des guerres qu’elle redoute. Et ce qui caractérise encore davantage l’avancée de l’esprit munichois, c’est l’indigence des politiques de défense. L’Europe fait semblant de se contenter du parapluie de l’OTAN. Un parapluie qui pourrait bien devenir virtuel par exemple avec la réélection de Trump.

Même la France qui est un des rares pays à disposer d’une politique de défense assez complète fait dans la miniature ( Moins de 2 % du PIB quand il en faudrait 3 à 4 fois plus; la Russie consacre, elle, 30% de son PIB à la défense) et ne résisterait pas plus d’un mois à une attaque étrangère par exemple russe. Cela d’autant plus que la menace de l’armée nucléaire ne freine en rien les guerres conventionnelles. Pire on a supprimé le service militaire. Les responsables politiques mais aussi l’opinion se satisfont de la démission européenne au plan de la défense et de la diplomatie.

Certains objecteront que les Européens abandonnent leur position au profit de la paix. La vérité, c’est qu’ils désertent le terrain diplomatique et politique international. Ce désengagement et ce laxisme ne concernent pas seulement la politique internationale mais aussi des dimensions économiques et sociétales. Bref l’Europe recule peut-être parce que trop gavée rapidement de progrès en tout cas insuffisamment nourrie d’analyses politiques pertinentes et de projets sociétaux crédibles et durables.

Le rapport de l’opinion européenne et des Français en particulier vis-à-vis de la défense est inquiétant. Pour preuve, ce résultat d’un sondage publié par le Figaro: Si l’on observe seulement les réponses des Français interrogés, le constat est relativement similaire. Pour respectivement 45% et 38% d’entre eux, l’impact de l’adhésion de l’Ukraine serait «négatif» pour la sécurité et l’économie de l’UE. Les réponses «positives» ne s’élèvent qu’à 18% et 24%.

Le seul problème c’est que la stratégie de Poutine ne vise pas simplement l’Ukraine mais une bonne partie de l’Europe et pas simplement russophone. La France avec ses 160 000 militaires disponibles ne résisterait pas plus d’une semaine face à la Russie. Face à une éventuelle défaillance de l’OTAN, l’union européenne sera bien contrainte de construire une défense à la hauteur des enjeux aujourd’hui complètement sous-estimés par méconnaissance et repli des peuples sur eux-mêmes.

 

Inflation énergie : des opérateurs qui se sont gavés

Inflation énergie : des opérateurs qui se sont gavés

Un opérateur du marché de l’électricité s’est-il volontairement débarrassé de la moitié de ses clients pour spéculer sur les prix et maximiser ses profits au détriment des consommateurs ? En partenariat avec Revue21.fr, « Complément d’enquête » révèle un incroyable scénario qui fait aujourd’hui l’objet d’une enquête du gendarme du marché. ( article de franceinfo)

 


Si la plupart des acteurs du marché de l’électricité se battent pour recruter des clients, parfois au prix de méthodes contestables, d’autres auraient au contraire intérêt à s’en séparer pour gagner des millions… C’est en tout cas ce que décrit Adrien Barral, un ancien responsable financier de la société Ohm Energie. Dans cet extrait de « Complément d’enquête » du 7 mars 2024, réalisé en partenariat avec Revue21.fr qui publie son enquête ce même jour, il raconte pour la première fois une opération secrète à laquelle il aurait participé pour maximiser les profits du fournisseur.
« Complément d’enquête » s’est procuré des documents internes d’Ohm Energie, notamment des présentations à destination des investisseurs, et a demandé à l’ex-salarié du fournisseur alternatif de les commenter. Selon lui, en octobre 2021, alors que les investisseurs s’inquiètent de la très forte augmentation des prix de l’électricité, ces documents avaient notamment pour objectif de leur expliquer pourquoi cette augmentation, loin d’être un problème pour Ohm Energie, représentait en réalité une opportunité… de réaliser une belle plus-value.

Rien n’empêche en effet l’opérateur de revendre au prix fort sur le marché l’électricité qu’il a en stock – rien, si ce n’est les consommateurs, explique Adrien Barral…. il faut donc s’en débarrasser. Comment ? Dans l’un des documents, on peut lire cette indication, en anglais : « Augmenter les tarifs des clients (…), et revendre les positions correspondantes s’ils résilient. »

« Ohm Energie s’en est pris plein la gueule juridiquement, mais les gains sont absolument gigantesques. »

Au 1er septembre 2022, alors que les prix de l’énergie flambent, Ohm Energie augmente donc ses tarifs (en toute légalité si le préavis d’un mois pour avertir le consommateur est respecté), parfois jusqu’à les doubler. Une façon, selon Adrien Barral, de décourager un maximum de clients. Au pire, s’ils ne résilient pas leur abonnement, le fournisseur leur vendra de l’électricité très cher…
Et lorsque le directeur des relations clients rapporte au PDG d’Ohm Energie les appels d’abonnés furieux, voici sa réaction telle que l’on peut l’entendre dans un enregistrement audio jamais diffusé, datant d’août 2022 : « Si vraiment les gens leur rentrent dedans, il faut qu’ils (au service client) répondent : ‘Vous avez bénéficié d’un prix très bas jusqu’à présent, donc vous pouvez partir si vous n’êtes pas content’. »

En quatre mois, Ohm Energie se serait délesté de la moitié de ses clients. L’électricité que le fournisseur avait en stock a donc pu être revendue sur les marchés, à des prix multipliés par 5 ou 6, voire 7 ou 8… avec une marge allant jusqu’à 700%, affirme Adrien Barral.

« La seule façon pour un fournisseur d’électricité de faire de l’argent, c’est de nuire à l’intérêt général. C’est un jeu à somme nulle : 1 euro gagné par un fournisseur, c’est 1 euro perdu pour l’intérêt général, soit le consommateur, soit le contribuable. »

Depuis, l’ancien responsable financier a démissionné. Quant aux pratiques d’Ohm Energie, elles font aujourd’hui l’objet d’une enquête du gendarme du secteur, la Commission de régulation de l’énergie. Selon de premières conclusions inédites, que « Complément d’enquête » a pu consulter, elles auraient généré un bénéfice net de 44,3 millions d’euros… « au détriment des consommateurs, confrontés à des hausses brutales des prix ».

Par mail, Ohm Energie conteste ces bénéfices, et réfute toute intention de spéculer au détriment de ses clients. Elle affirme avoir augmenté ses tarifs uniquement en raison de la flambée des prix de l’énergie.

Assurance chômage : Une étatisation complète qui va encore augmenter le trou financier

Assurance chômage : Une étatisation complète qui va encore augmenter le trou financier

Si l’État était un bon gestionnaire on le saurait ; témoin la dérive régulière des déficits des budgets et la catastrophe de l’endettement. Même chose pour les institutions et les organisations sous tutelle totale de l’État. En cause d’une certaine irresponsabilité, une insuffisance de compétence et le résultat d’injonctions contradictoires qui déresponsabilisent les dirigeants. Dernière initiative de l’État la volonté de reprendre en main l’ASSEDIC précédemment gérée par les acteurs sociaux.

L’objectif du gouvernement est de réaliser des économies significatives sur le régime d’assurance chômage.

« Nous gardons une durée d’indemnisation la plus longue parmi les pays développés : dix-huit mois. La responsabilité des partenaires sociaux, ce sont les salariés. La responsabilité de l’État, ce sont tous ceux qui sont au chômage. Pour ma part, je considère que l’État devrait reprendre la main sur l’assurance chômage de manière définitive », a indiqué Bruno Le Maire dans un entretien au quotidien Le Monde.

Une option loin de sortir du chapeau puisqu’elle était inscrite dans le programme d’Emmanuel Macron lors de la campagne des élections présidentielle de 2017.

Pour rappel, le régime est actuellement piloté par l’Unedic, un organisme paritaire. Les partenaires sociaux renégocient les règles tous les deux à trois ans pour tenir compte des évolutions du marché du travail, celles-ci étant formalisées dans une convention que l’État valide. Mais depuis 2018, leurs marges de manœuvre sont restreintes car le gouvernement leur adresse en amont une « lettre de cadrage » qui fixe des objectifs (notamment d’économies) à atteindre. Sans accord, l’État reprend la main avec un « décret de carence ».

Le  Premier ministre, Gabriel Attal ,  a déclaré qu’il réunirait « à la mi-mars » un séminaire gouvernemental « dédié à la question du travail » pour notamment « préparer les grandes décisions » à prendre en la matière. Il s’est dit « prêt » à prendre des « décisions difficiles » pour « inciter au travail » et atteindre le plein emploi, c’est-à-dire réduire le taux de chômage à 5% d’ici à 2027, contre plus de 7% aujourd’hui.

Pour Michel Beaugas (FO), « il paraît de plus en plus évident que le gouvernement veut récupérer l’assurance-chômage » et que pour y arriver « il nous imposera des contraintes impossibles à tenir ».

Défense : L’esprit munichois qui menace encore

Défense : L’esprit munichois qui menace encore

Force est de constater que l’Europe ne joue qu’un rôle assez marginal désormais en matière de politique internationale. Sans doute le résultat d’une évolution des rapports de force politique et économique mais aussi le produit de l’évolution des mentalités. Les grandes causes nationales, les grands projets ne sont plus au centre de l’intérêt des populations européennes davantage préoccupées par leur environnement proche et par leur intérêt personnel. Bref un recentrage sur l’individualisme, le court termisme et la cécité politique. À décharge évidemment, le monde système politique a largement contribué à la désaffection vis-à-vis de la chose publique.

Aujourd’hui, en Europe en particulier ,une majorité de l’opinion préfère un mauvais accord qu’un conflit même si c’est un accord est potentiellement porteur de germes d’affrontements dramatiques. Ainsi par exemple en Ukraine progressivement les élites mais aussi l’opinion se laissent convaincre qu’il vaut mieux un mauvais accord entre Russie et Ukraine qu’une prolongation de l’affrontement. En réalité, une sorte de guerre larvée et qui pourra déboucher le moment venu sur une extension géographique encore plus grande des intentions guerrières de Poutine. Et très proches de nous.

Même chose en Palestine vis-à-vis de Gaza. La paix tout de suite tout en sachant que faute de solution politique durable le conflit peut reprendre de manière tout aussi violente sinon davantage. Autre terrain qui démontre l’esprit munichoise, celui de l’Afrique où l’Europe se retire progressivement notamment au profit des Chinois et des Russes pour ne pas être entraînée vers des guerres qu’elle redoute. Et ce qui caractérise encore davantage l’avancée de l’esprit munichois, c’est l’indigence des politiques de défense. L’Europe fait semblant de se contenter du parapluie de l’OTAN. Un parapluie qui pourrait bien devenir virtuel par exemple avec la réélection de Trump.

Même la France qui est un des rares pays à disposer d’une politique de défense assez complète fait dans la miniature ( Moins de 2 % du PIB quand il en faudrait 3 à 4 fois plus; la Russie consacre, elle, 30% de son PIB à la défense) et ne résisterait pas plus d’un mois à une attaque étrangère par exemple russe. Cela d’autant plus que la menace de l’armée nucléaire ne freine en rien les guerres conventionnelles. Pire on a supprimé le service militaire. Les responsables politiques mais aussi l’opinion se satisfont de la démission européenne au plan de la défense et de la diplomatie.

Certains objecteront que les Européens abandonnent leur position au profit de la paix. La vérité, c’est qu’ils désertent le terrain diplomatique et politique international. Ce désengagement et ce laxisme ne concernent pas seulement la politique internationale mais aussi des dimensions économiques et sociétales. Bref l’Europe recule peut-être parce que trop gavée rapidement de progrès en tout cas insuffisamment nourrie d’analyses politiques pertinentes et de projets sociétaux crédibles et durables.

Le rapport de l’opinion européenne et des Français en particulier vis-à-vis de la défense est inquiétant. Pour preuve, ce résultat d’un sondage publié par le Figaro: Si l’on observe seulement les réponses des Français interrogés, le constat est relativement similaire. Pour respectivement 45% et 38% d’entre eux, l’impact de l’adhésion de l’Ukraine serait «négatif» pour la sécurité et l’économie de l’UE. Les réponses «positives» ne s’élèvent qu’à 18% et 24%.

Le seul problème c’est que la stratégie de Poutine ne vise pas simplement l’Ukraine mais une bonne partie de l’Europe et pas simplement russophone. La France avec ses 160 000 militaires disponibles ne résisterait pas plus d’une semaine face à la Russie. Face à une éventuelle défaillance de l’OTAN, l’union européenne sera bien contrainte de construire une défense à la hauteur des enjeux aujourd’hui complètement sous-estimés par méconnaissance et repli des peuples sur eux-mêmes.

 

Industrie : les risques d’une délocalisation qui pourrait continuer

Industrie : les risques d’une délocalisation qui pourrait continuer

Le président de France Industrie, Alexandre Saubot, évoque dans « La Tribune » de sombres perspectives pour l’industrie qui pourrait encore délocaliser des usines, alerte le dirigeant.

Comment l’industrie française a encaissé le choc de la guerre en Ukraine deux ans après le déclenchement du conflit ?
ALEXANDRE SAUBOT- L’industrie a, à la fois, montré sa résilience et sa fragilité face à cette guerre. Les chaînes d’approvisionnement se sont reconstituées assez vite, des routes alternatives ont été trouvées. Les conséquences structurelles sur les chaînes de valeur ont été, à ce stade, très limitées. Le prix du gaz est revenu à un niveau proche de la période d’avant-guerre.

 

En revanche, le choc a engendré des explosions de prix du gaz et de l’électricité particulièrement difficiles pour certains secteurs. C’est une hausse inconnue aux Etats-Unis ou en Chine. Certains industriels dans le textile, la mécanique, la fonderie, la chimie ou l’agroalimentaire ont dû faire face à cette hausse des coûts de l’énergie.

Les débats sur les prix ont rappelé la nécessité de proposer aux industries énergo-intensives une énergie à un prix compétitif. Cette guerre a aussi souligné l’importance du prix de l’énergie dans une économie décarbonée.

 

Comment les industriels ont-ils adapté leur consommation d’énergie ces deux dernières années ?

Les industriels n’ont pas attendu la guerre en Ukraine pour se préoccuper de leur consommation d’énergie. Sur l’électricité et le gaz, certains industriels ont eu peur de manquer. Des entreprises sont passées sur des logiques de rationnement. Cette guerre a suscité de vastes questions : comment les entreprises peuvent-elles arrêter leur production ? Comment peuvent-elles gérer une éventuelle interruption de l’approvisionnement ?

Face à l’envolée des prix, beaucoup de projets d’investissements liés aux économies d’énergie ont retrouvé de la rentabilité. Ces dossiers sont remontés sur le dessus de la pile. Cette montée des prix a conduit à une baisse structurelle de la consommation. La hausse des tarifs a poussé les entreprises à développer des outils de flexibilité pour être des partenaires majeurs des énergéticiens, notamment pour gérer des pics de demande ou des problèmes d’approvisionnement.

La guerre a également entraîné des bouleversements sur l’organisation du travail. Comment l’industrie a-t-elle limité les dégâts ?

Certaines entreprises ont eu recours à plusieurs outils : le chômage partiel, la réorganisation de la production, l’augmentation de la flexibilité. Ces outils ont permis d’éviter de mettre beaucoup d’entreprises en difficulté. Les industriels ont dû gérer des aléas beaucoup plus grands et une instabilité des chaînes d’approvisionnement. Les industriels ont dû faire face à différentes pénuries pendant cette période.

Beaucoup de matières et de composants n’arrivaient plus, des fournisseurs de référence étaient dans des logiques de rationnement. Les entrepreneurs ont dû gérer la production en fonction de la disponibilité des approvisionnements et non plus en fonction de la demande. L’industrie automobile et l’industrie aéronautique ont eu des difficultés à repartir.

Où en est l’industrie tricolore deux ans après le conflit ?

En termes d’emplois ou d’implantations, la courbe de réindustrialisation est restée positive. Mais beaucoup de décisions ont été prises avant 2022. S’agissant de la production, l’industrie n’est pas revenue au niveau d’avant-guerre, ni au niveau d’avant-Covid.

L’intensification de la concurrence chinoise a accru les difficultés de l’industrie française. Le déficit commercial s’est certes réduit, mais il n’est pas revenu au niveau de 2019. Dans plusieurs secteurs, il y a des baisses d’activité. En revanche, beaucoup de besoins sont aujourd’hui satisfaits avec des productions réalisées en dehors de la France et de l’Europe.

Quelles sont les perspectives de l’industrie dans l’Hexagone ?

Le premier enjeu est la conjoncture mondiale. La croissance économique planétaire ralentit. Cela affecte l’Europe. La Chine a du mal à repartir. Et les perspectives ne sont pas favorables, même si le FMI a révisé légèrement à la hausse ses chiffres. Le second enjeu concerne les tarifs de l’énergie. Ils ont certes baissé ces derniers temps, mais la visibilité n’est pas encore de mise. Au prochain aléa géopolitique, les prix risquent de remonter. Ces inquiétudes demeurent.

 

Beaucoup de sujets liés aux réglementations européennes et françaises inquiètent les industriels. Sur le plan général, les objectifs de préservation de la biodiversité, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de protection de la planète sont partagés par un grand nombre de dirigeants. Mais à un moment donné, il faut s’assurer de la cohérence des objectifs assignés avec la faisabilité technologique et financière des demandes qui nous sont faites.

L’Europe ne peut pas imposer des réglementations plus complexes et onéreuse que celles de la Chine et des États-Unis. Le « faire mieux » risque de se traduire par du « faire ailleurs », ce qui ne profite pas à la protection de l’environnement. La mise en œuvre de ces réglementations va nécessiter de trouver le bon point d’équilibre. La guerre en Ukraine a soulevé des enjeux sur l’industrie de la défense. Il serait utile de s’assurer que la France et l’Europe soient encore capables de fabriquer l’armement dont elles ont besoin pour assurer leur défense et celle de leurs alliés.

Que vous inspire la crise agricole survenue ces dernières semaines ?

La crise agricole a fait beaucoup de bruit. Mais les problématiques sont finalement assez proches de celles de l’industrie. Le niveau de réglementation amène l’industrie à être moins compétitive.

L’Europe est dans l’incapacité d’imposer aux produits qui rentrent des exigences équivalentes à celles qu’elle impose aux producteurs européens. Tous les débats sur le devoir de vigilance ont montré que les entreprises sont parfois incapables d’appliquer ces réglementations. Le risque est de délocaliser en dehors de l’Europe des centres de décision ou des activités.

Marchés financiers : Des profits excessifs

Marchés financiers : Des profits excessifs

Vincent Chailley, cofondateur et directeur des investissements de H2O AM, société de gestion spécialisée dans la gestion « global macro » à fort effet de levier, livre son analyse sur l’évolution récente des marchés, notamment cette succession de records sur les Bourses mondiales, et dévoile ses principaux choix en matière d’investissement pour 2024.intreview dans La Tribune ( extrait)

 

  Les Bourses volent de record en record. Comment expliquez-vous cette bonne tenue des marchés ?

VINCENT CHAILLEY- Les actions sont chères, à l’exception peut-être des actions européennes qui attirent toujours aussi peu les investisseurs internationaux. Les obligations sont également chères. Tout est finalement un peu cher. C’est une forme d’héritage des injections de liquidités massives de ces quinze dernières années. Nous sommes toujours dans ce monde où tout est globalement cher. Un début de purge a eu lieu en 2022 mais il reste un excès de liquidités qui disparaîtra que progressivement. Ceci dit, il n’est pas anormal que les actions se comportent bien dans un monde inflationniste, surtout dans un contexte d’inflation par la demande. Les entreprises peuvent augmenter leurs prix, tenir leurs marges. Les actions sont donc mieux placées que les obligations. Les grands allocataires, comme les fonds de pension, ou les fonds souverains, qui avaient une forte exposition aux obligations, se sont tournés vers les actions quand l’inflation a commencé à grimper. Et ce sont les marchés américains qui ont le plus profité de cette réallocation en 2023.

Quel est votre scénario pour 2024 ?

Le scénario macroéconomique qui nous semble le plus probable, c’est celui d’un ralentissement de la croissance, modéré et progressif. Le risque de récession est faible, voire très faible. Je ne vois pas de force qui pourrait provoquer aujourd’hui une accélération du ralentissement en cours. L’économie ralentit car les taux sont élevés, notamment les taux réels au-dessus de 2%, mais l’emploi reste globalement très solide et surtout nous constatons aucun déséquilibre dans le secteur privé, aucun excès de dette à la fois chez les ménages et dans les entreprises. C’est très important. Nous ne sommes pas du tout dans une situation similaire à 2008. Il n’y a pas de problème bancaire, il n’y a pas de bulle de marché, même si quelques valorisations de la tech peuvent paraître excessives. En un mot, le secteur privé est sain. S’il devait y avoir un excès, il est dans le secteur public. Ce sont finalement les États qui payent les additions de tous chocs passés, et qui garantissent ainsi la bonne tenue de l’économie.

Cette résistance de l’économie américaine n’est-elle pas quelque peu artificielle ?

Les salaires réels continuent de progresser et la productivité semble repartir à la hausse. On pourrait même être au milieu d’un choc de productivité, à la sauce des années 90, ce qui ne serait pas surprenant compte tenu des investissements massifs dans l’innovation réalisés pendant ce long cycle d’argent gratuit. Et, puis, nous pouvons avancer une troisième source potentielle de soutien à l’économie, ce sont les marchés eux-mêmes. Dans un scénario où la Réserve fédérale redevient accommodante, nous pouvons toujours imaginer que les actions continuent de monter, que les primes de crédit se compriment, et dans une économie très sensible aux marchés, cela alimenterait la croissance. Tous ces éléments mis bout à bout, salaires réels, productivité, marchés favorables, pourraient finalement constituer le seul vrai risque pour les marchés, celui d’une économie américaine qui serait toujours très résistante en 2024, trop résistante aux yeux des banquiers centraux, avec un risque de retour de l’inflation. Le risque d’emballement, voire d’euphorie sur les marchés ne doit pas être ignoré, surtout s’il se concentre sur quelques actifs. A ce stade, cela reste un risque.

 

Confusion-Qui gère la politique agricole : le ministre, Attal, Macron, la FNSEA ou Le Pen ?

Confusion-Qui gère la politique agricole : le ministre, Attal, Macron, la FNSEA  ou Le Pen ?

 

Pris dans le tourbillon des spasmes médiatiques quotidiens, on en vient à oublier qui est responsable de l’orientation de la politique agricole.

Normalement dans un pays comme la France  c’est au ministre de l’agriculture qu’il revient de gérer ce dossier. Le problème c’est que Macron a choisi une cloche pour occuper le poste. Marc Fesneau est sans doute gentil mais il a l’efficacité, la compétence et le charisme d’une limande.

À l’occasion de la crise récente, c’est le Premier ministre qui a géré directement la crise en se déplaçant sur le terrain et en proposant une soixantaine de mesures. Le ministre de l’agriculture se contentant de jouer les figurants. D’une certaine manière, le premier ministre a au moins réussi à éteindre l’incendie et à engager des pistes de réforme.

Une fois le climat un peu apaisé et comme d’habitude Macron a voulu mettre son grand nez dans le dossier pour récupérer à son profit le petit crédit obtenu par son premier ministre. À chaque fois c’est le même phénomène. Macron veut montrer qu’il est le patron, le seul quitte à se mettre  en contradiction avec son propre gouvernement. Et Macon n’a pas son pareil pour endormir médias et organisations professionnelles. Il pourrait parler pendant des heures et des jours au point de tuer par épuisement ses interlocuteurs. Il faut parfois plusieurs semaines voir plusieurs mois pour que ses interlocuteurs prennent conscience qu’ils ont été une nouvelle fois roulés dans la farine.

Il est clair par ailleurs que l’organisation agricole majoritaire à savoir la FNSEA comporte en son sein les pires contradictions entre les très gros agriculteurs qui s’en sortent bien grâce notamment aux subventions européennes ( qui sont proportionnelles à la taille des exportations) et des petits exploitants coincés dans la mono production et des prix de marché qui s’écroulent. La FNSEA a cogéré la politique agricole en France et à ce titre est aussi largement responsable de la crise.

Parmi les autres syndicats, il faut distinguer la coordination rurale qui roule surtout pour Le Pen et la confédération paysanne proche de l’extrême gauche. Bref un monde agricole aussi divisé que le monde salarié.

Ne parlons pas évidemment des organisations extérieures qui interviennent dans le champ agricole comme les écolos bobos.

Compte tenu de la diversité évoquée et de ses contradictions, le monde agricole est condamné à la crise permanente comme l’ensemble de l’économie française et européenne. Des solutions seraient possibles mais dirigées et discutées avec qui ?

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