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LES ZONES ROUGES : QUELLES MESURES ?

LES ZONES ROUGES : quelles mesures ?

Finalement le gouvernement s’est refusé à prendre de nouvelles mesures impératives de niveau national et renvoie la responsabilité aux préfets. Mais les préfets ne prendront pas de mesures de confinement général. Ils peuvent par contre limiter voir interdire les rassemblements de plus de 10 personnes ou encore définir les conditions d’ouverture de certains établissements. Le port du masque peut être rendu obligatoire dans certains lieux publics. Enfin des mesures de contrôle et des sanctions peuvent être décidées en cas de non-respect des mesures barrière. Il se pourrait aussi que des dispositions soient prises vis-à-vis des visites dans les maisons de retraite.

 

Finalement le gouvernement s’est refusé à prendre de nouvelles mesures impératives de niveau national et renvoie la responsabilité aux préfets. Mais les préfets ne prendront pas de mesures de confinement général. Ils peuvent par contre limiter voir interdire les rassemblements de plus de 10 personnes ou encore définir les conditions d’ouverture de certains établissements. Le port du masque peut être rendu obligatoire dans certains lieux publics. Enfin des mesures de contrôle et des sanctions peuvent être décidées en cas de non-respect des mesures barrière. Il se pourrait aussi que des dispositions soient prises vis-à-vis des visites dans les maisons de retraite.

Quelles compatibilité temps de travail et les rémunérations

Quelles compatibilité temps de travail et les rémunérations 

 

Pour le président du Cercle des économistes, il faut « sortir de l’antagonisme idiot sur les 35 heures » et « s’attaquer d’urgence à la réindustrialisation du pays » ( chronique dans l’opinion)*

 

Jean-Hervé Lorenzi, le p

Les Rencontres du Cercle des économistes se tiendront cette année à Paris, du 3 au 5 juillet. Trois jours de débats en ligne et en direct, qui selon Jean-Hervé Lorenzi, doivent ouvrir une grande période de discussions et de débats dans tout le pays, « en dehors de toute tutelle des pouvoirs publics ».

Le président de la République a-t-il raison d’appeler à travailler et produire plus pour surmonter la crise ?

La discussion sur le temps de travail et les rémunérations devra avoir lieu. Mais pas de manière idéologique. Sortons de l’antagonisme idiot sur les 35 heures. Les 35 heures n’existent pas : les Français travaillent plus de 38 heures par semaine en moyenne ! Par contre, les RTT font que les Français travaillent moins annuellement que leurs voisins, et donc sont moins bien payés. Les 35 heures ont gelé les salaires pendant huit ans, notamment les petits salaires. On a payé en RTT des gens qui n’avaient pas les moyens d’en profiter. C’est tout notre équilibre macroéconomique qu’il faut revoir. Depuis vingt ans, la croissance est faible, le chômage et la désindustrialisation sont plus forts qu’ailleurs en Europe. Les inégalités se creusent. Il est temps de consulter massivement le pays sur tous ces sujets. Les Rencontres économiques qui se tiendront cette année à Paris, lanceront le débat.

On parle beaucoup d’attractivité, de souveraineté économique, de relocalisation… Quelles cartes la France peut-elle jouer ?

Il faut s’attaquer d’urgence à la réindustrialisation du pays. Nous sommes avant-derniers en Europe pour la part de l’industrie dans le PIB, devant la Grèce. La France est passée de la première à la troisième place des producteurs agricoles européens, derrière l’Allemagne et les Pays-Bas. Il faut redonner l’envie de produire en France. Pour cela, je propose la création d’un ministère des Activités productives, le développement des écoles d’ingénieurs qui ont disparu du paysage, à l’exception de Polytechnique. Il faut renégocier le statut financier des diplômés sortants des BTS productifs et revivifier les pôles de compétitivité en les autorisant à financer des projets, en y incluant les universités et tous les partenaires économiques locaux. Il faut plus d’autonomie et de décentralisation. Enfin, il faut aussi préparer une accélération massive de la baisse des impôts de production.

Tourisme, automobile, aérien… Bercy multiplie les plans de soutien sectoriels. Ne manque-t-il pas une vision stratégique plus globale ?

Maintenant que nous sommes sortis de la première phase de la crise placée sous le signe de la protection, s’ouvrent quatre à cinq mois de transition compliqués durant lesquels il va falloir faire débattre le pays — entreprises, partenaires sociaux, collectivités locales, etc. — pour faire émerger une forme de consensus. Ce consensus devra servir de fondation au troisième temps, celui de la relance. L’acceptation de la stratégie gouvernementale par la population ne se fera qu’à cette condition. Il y a trop de tensions dans le pays aujourd’hui. La seule voie de sortie, c’est la discussion, en dehors de toute tutelle des pouvoirs. Sachons rebondir sur cette période inédite où nos destins se sont rapprochés pour sortir de l’archipélisation française.

« Il faut par ailleurs bousculer l’organisation hiérarchique de ce pays, dans le public comme dans le privé. Notre pays crève de hiérarchies mal placées »

Faudra-t-il rembourser la dette de la crise ?

D’abord, les taux sont très faibles et c’est une bonne nouvelle. Ensuite, on semble redécouvrir la dette perpétuelle. Je rappelle que les Britanniques, tout au long du XIXe siècle, ont pu s’endetter sans limites parce que la dette publique britannique était renouvelée. C’est aussi le cas de la France aujourd’hui, avec une durée moyenne de la dette de sept à huit ans. C’est court. Pourquoi ne pas allonger la durée de ce roulement, comme l’a fait la Grande-Bretagne, sur 25 ou 30 ans ? Enfin, il convient de séparer la dette rachetée par la BCE de la dette achetée par les investisseurs privés. Les intérêts versés à la BCE reviennent dans les caisses de l’Etat sous forme de dividendes. On peut donc dire que cette dette n’existe pas. Ce n’est pas le cas de la part, majoritaire, de notre dette qui est détenue par des investisseurs privés. Il faut sur ce sujet du bon sens. Comptablement, il est possible d’annuler la dette qui vient d’être rachetée par la BCE. Mais cela donne l’impression d’argent magique, c’est dangereux. Ma conviction, c’est que dette publique ou dette privée, c’est la même chose. Aujourd’hui, mes inquiétudes portent surtout sur la dette privée. Si 10 % à 20 % des entreprises font faillite, l’Etat, qui a apporté 300 milliards d’euros de garanties bancaires, pourrait se retrouver avec une facture de 10 à 20 milliards d’euros.

Quels seront les trois principaux changements, accélérations, bouleversements… dans le monde d’après ?

Hôpital, Education nationale… Une partie des services publics va être confrontée à des sujets majeurs après la crise. Je souhaite que l’on profite de ce moment pour professionnaliser l’enseignement de notre pays. Il faut par ailleurs bousculer l’organisation hiérarchique de ce pays, dans le public comme dans le privé. Notre pays crève de hiérarchies mal placées. En poussant davantage au partage de l’information, le télétravail peut jouer un rôle dans cette transition. Enfin, la relocalisation doit passer par une organisation plus décentralisée. C’est ce que pense beaucoup de Français. C’est pour cela qu’il faut que partout, le pays discute. On ne sortira de cette crise que par des changements radicaux.

Les membres sont tous professeurs d’économie.

 

Les forêts tropicales risquent de produire plus de CO2 qu’elles n’en absorbent

Les forêts tropicales risquent de produire plus de CO2 qu’elles n’en absorbent  

 

Actuellement, ces forêts représentent 50% des capacités mondiales de séquestration de carbone, mais elles atteignent rapidement la saturation. Début mars 2020, des chercheurs ont même averti que bientôt (dans 15 ans environ pour la forêt amazonienne), les forêts tropicales produiraient plus de carbone qu’elles n’en captent.

 

Les arbres diminuent la quantité de CO2 dans l’atmosphère, quand la quantité de carbone qu’ils absorbent à travers la photosynthèse dépasse le CO2 émis à leur mort, dans un incendie, après une sécheresse ou à cause de la déforestation. Cette capacité de captation chute plus vite en Amazonie que dans les forêts d’Afrique subsaharienne.

Une équipe d’une douzaine de chercheurs, en Europe et en Afrique, a suivi la croissance des arbres et leur mortalité sur une période de cinquante ans dans des forêts africaines. Ils ont ensuite comparé ces données à des informations similaires sur la forêt amazonienne.

Conclusion, si certaines forêts ont grandi plus vite, dopées par le dioxyde de carbone dans l’atmosphère, ces maigres gains sont effacés par les arbres tués par les feux, les sécheresses et les pics de température. En extrapolant ces données sur les 20 prochaines années, leur étude, publiée dans le journal scientifique Nature, estime que la capacité des forêts africaines à absorber le carbone va décliner de 14% d’ici à 2030, et que celle de l’Amazonie va atteindre zéro avant 2035.

« Cette baisse est en avance de dizaines d’années sur les prédictions les plus pessimistes« , souligne Wannes Hubau, un expert des écosystèmes forestiers au Musée royal de l’Afrique centrale, à Bruxelles. « La mortalité est une étape naturelle du cycle de la vie des arbres de forêt. Mais en injectant autant de CO2 dans l’air, nous avons accéléré ce cycle« , a-t-il déclaré à l’AFP.

 

Russie : quelles nouvelles relations ?

Russie : quelles nouvelles relations ?

 Quelles nouvelles relations sont-elles envisageables avec la Russie d’après Laurence Daziano , maître de conférences en économie à Sciences Po et membre du Conseil scientifique de la Fondapol et de l’Institut du Bosphore. (tribune Figaro)


« Le président russe, Vladimir Poutine, arrive le 19 août au fort de Brégançon pour une rencontre bilatérale avec son homologue français, Emmanuel Macron, à la veille du sommet du G7 de Biarritz dont la Russie est exclue.

Vladimir Poutine rencontrera son quatrième président français, après Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. En comptant les quatre années où il fut Premier ministre, Vladimir Poutine est désormais au pouvoir depuis dix-neuf ans, ce qui lui confère l’un des plus longs règnes de l’histoire politique russe moderne. Se maintenir aussi longtemps au pouvoir, dans un pays aussi rude que la Russie et marqué par une transition extrêmement dure après la chute de l’URSS, a eu un prix: la centralisation totale du pouvoir, l’écrasement de l’opposition, la mise au pas des milieux économiques et l’alliance avec des régimes autoritaires pour marquer le retour de Moscou sur la scène internationale.

Après quasiment vingt ans au Kremlin, Vladimir Poutine est devenu le synonyme de son pays, si bien que les diplomates et les experts occidentaux ne réussissent plus à avoir une analyse fine et nuancée des évolutions russes. Or, la Russie est un pays qui change.

 

Les sanctions commencent à peser sur l’économie de la Russie

Malgré une très forte dépendance aux matières premières (pétrole et gaz), la Russie a réussi à redresser son économie après quinze ans de descente aux abîmes lors de la chute de l’URSS. Aujourd’hui, les sanctions commencent à peser sur l’économie et le taux de pauvreté de la population, qui avait spectaculairement baissé, commence à remonter. La classe moyenne urbaine s’est développée mais les jeunes des campagnes rêvent d’émigrer.

La Russie a réussi l’accueil de la Coupe du monde de football en 2018, tout en modernisant son industrie pétrolière et gazière avec des projets industriels aussi audacieux que les gazoducs Nord Stream ou l’exploitation des ressources en Arctique.

Enfin, Moscou est redevenu une puissance «centrale» des relations internationales, réussissant son pari stratégique au Moyen-Orient et consolidant des alliances avec les «ennemis» des États-Unis, Chine, Iran, Turquie ou Venezuela. La Russie revient également en Afrique, réunissant un sommet russo-africain, sur les bords de la mer Noire à Sotchi.

 

Le défi de la succession

Mais ce qui a permis à Vladimir Poutine de se maintenir au pouvoir, depuis si longtemps, est désormais sa principale faiblesse. Le système de pouvoir poutinien est profondément empreint de l’histoire politique tsariste: une stabilité qui confine à la rigidité, reposant sur les services de renseignement et sans perspective de succession.

Vladimir Poutine, qui a réussi ses paris (règne de vingt ans, retour de la Russie sur la scène internationale et mainmise politique sur le pays), doit désormais affronter son principal défi: la succession, sans laquelle, rien de ce qui a été édifié ne sera pérenne. Homme issu des services de renseignement, son histoire, sa vision et son exercice du pouvoir sont formatés par le KGB et le FSB, et plus encore par son expérience de la chute de l’URSS.

Or l’approche de la succession peut être le moment où, parce que les intérêts convergent, l’Europe renouerait avec la Russie par une série d’initiatives proches de la conférence sur la paix et la sécurité en Europe, initiée en 1975 à Helsinki à l’époque de la Guerre froide. Une initiative diplomatique européenne, portée par la France, proposerait des perspectives à Moscou qui tiennent compte des intérêts respectifs des Européens et des Russes.

 

D’abord, la question ukrainienne, après les récentes élections présidentielles et législatives à Kiev, doit être réglée dans un cadre global qui comprend trois sujets: un accord de paix en Ukraine avec la «finlandisation» du pays, c’est-à-dire sa neutralisation entre l’Europe et la Russie, ce qui ne sera que la reconnaissance de la mixité ukrainienne entre les anciennes terres européennes catholiques de l’Empire austro-hongrois et les régions russophones ; le désarmement de toutes les factions armées ; la cession de la Crimée à la Russie avec la garantie d’un statut de neutralité pour la péninsule, en dehors du port de Sébastopol, et la reconnaissance de droits spécifiques pour les Ukrainiens ne souhaitant pas devenir Russes.

 

La Syrie, pour sa part, doit faire l’objet d’un plan de paix global sous l’égide d’un groupe de contact associant les puissances occidentales et le «format» d’Astana initié par la Russie, la Turquie et l’Iran. Les accords de paix de Dayton et la constitution d’une juridiction pénale internationale pourraient être des pistes de sortie de crise intéressantes pour la Syrie.

Enfin, l’Union européenne pourrait proposer à la Russie, en échange de ses concessions sur les conflits ukrainien et syrien, une perspective de développement économique de long terme. Un accord de libre-échange pourrait être conclu entre l’Union européenne (UE) et la Russie afin de développer les échanges commerciaux puisque l’Europe représente le premier débouché pour les exportations russes (55 % du total). L’UE pourrait proposer de créer une Union de l’énergie, dotée d’un conseil conjoint, et permettant de sécuriser l’approvisionnement gazier européen (la Russie représentant plus du tiers des importations de gaz en Europe) ainsi que les grands projets, à l’instar de Nord Stream 2, essentiel pour l’économie allemande, ou l’exploration-production dans le Grand Nord arctique à l’instar de Yamal.

Winston Churchill a déclaré que «si deux hommes ont la même opinion, l’un d’eux est de trop». Il est désormais temps de ne pas regarder la Russie avec le regard d’un Occidental déçu, mais d’offrir une perspective diplomatique et économique crédible aux Européens et aux Russes qui partagent une histoire, des frontières et des intérêts qui peuvent converger. »

 

Le « numérique », quelles définitions et quelles conséquences ?

Le « numérique », quelles définitions et quelles conséquences ?

 

Marcello Vitali-Rosati, Professeur agrégé au département des littératures de langue française, Université de Montréal  s’interroge dans la tribune sur la définition générale du numérique et surtout sur ses usages. Une analyse intéressante mais qui est loin d’être exhaustive. «

 

« Nous  parlons de plus en plus de « numérique » en substantivant un adjectif qui – initialement – comporte une signification technique précise et qui devient désormais davantage un phénomène culturel qu’une notion liée à des outils technologiques particuliers. Cette universalisation du numérique nous permet de comprendre des changements qui affectent l’ensemble de notre société et notre façon de penser, comme l’a bien expliqué notamment Milad Doueihi par son concept de « culture numérique ».

Cet usage pose pourtant un problème majeur : nous avons de plus en plus tendance à penser « le numérique » comme un phénomène uniforme et homogène (sur ce sujet, il est intéressant de lire le débat entre Morozov et Johnson) alors que, de toute évidence, il ne l’est pas. « Le » numérique n’existe pas en tant que tel. Il existe de nombreuses pratiques, usages, outils et environnements différents, chacun fondé sur des principes particuliers, chacun promouvant des valeurs spécifiques et entraînant des conséquences caractéristiques.

Le fait de penser « le numérique » comme un tout nous amène souvent à exprimer des jugements de valeur qui font abstraction des caractéristiques propres à des outils ou pratiques distincts : inévitablement donc, le jugement se radicalise, s’uniformise, se généralise en perdant tout son sens et sa cohérence vis-à-vis du particulier. « Le numérique » devient ainsi tantôt synonyme d’émancipation et de liberté, tantôt synonyme de contrôle et d’assujettissement : en somme, le numérique est bien ou le numérique est mal. D’un côté les technoptimistes, de l’autre les technophobes.

Les modes changent : nous sommes passés d’un technoptimisme généralisé à une technophobie universelle. Dans les années 1990, le discours des optimistes semblait prévaloir : de la déclaration de l’indépendance du cyberespace de John Perry Barlow aux discours d’émancipation transhumanistes, en passant pas les merveilles de la virtualisation.

Depuis quelques années, il semblerait que la mode ait changé : il faut être critique vis-à-vis du numérique. Les grands gourous du numérique sont les premiers à le blâmer : de Bill Gates à Tim Berners-Lee, en passant par Jimmy Wales… Le discours critique est aussi porté par les intellectuels - Morozov est devenu le porte-drapeau de ce mouvement, avec des arguments que je partage dans l’ensemble – ou des universitaires. Des critiques philosophiques approfondies ont été développées, consacrées à des phénomènes particuliers – je pense en premier lieu à la fine analyse que Gérard Wormser propose de Facebook.

Il me semble cependant nécessaire de différencier – et ainsi d’identifier – les aspects du « fait numérique » qui peuvent et doivent nous faire peur. Bien que j’ai toujours rejeté cette opposition entre optimistes et technophobes, je conserve néanmoins une préférence pour les optimistes – encore aujourd’hui alors que cette posture est passée de mode. J’ai tendance à être en accord avec les analyses de Pierre Lévy qui soulignent le fait toujours d’actualité que plusieurs idéaux utopistes, qui portaient le développement informatique dans les années 1990, sont encore présents et en vigueur. Cependant, dans les dernières années – probablement aussi du fait que je suis devenu le père de deux enfants -, je suis de plus en plus angoissé, non pas par « le numérique » en général, mais par la place dans nos vies à laquelle accède – notamment via certaines technologies numériques – un nombre très restreint de sociétés privées : celles qu’on a commencé à appeler les GAFAM pour se référer à Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, sachant que cet acronyme est devenu une métonymie pour inclure également les nouveaux acteurs comme Netflix, Airbnb, Uber, etc.

Cette influence ne dépend pas « du numérique », mais de certains usages spécifiques : plus précisément des usages de logiciels et de matériels propriétaires. Et, plus important, ces usages ne sont pas inévitables, mais on fait, hélas, trop peu – ou presque rien – pour les contrer, alors qu’il serait facile de mettre en place des mécanismes et dispositifs de protection de l’espace public.

Concrètement, le fléau dont nous sommes victimes est représenté par le fait que dans tous les domaines, de la vie privée à la vie publique en passant par l’activité professionnelle, nous sommes encouragés à utiliser des solutions propriétaires : MacOs, iOS, Windows, Word, Adobe, Facebook, WhatsApp, Skype, Gmail, Outlook… Ce problème n’émane pas, à mon sens, des entreprises – dont l’objectif principal est, évidemment, de vendre leurs produits -, mais du manque quasi total de sensibilité des institutions publiques et privées et de l’absence de littéracie numérique pour les usagers.

Quelques exemples :

  • nous utilisons des systèmes d’exploitation propriétaires – MacOS et Windows – alors que nous pourrions utiliser des systèmes d’exploitation libres ;
  • nous utilisons des dispositifs portables propriétaires sans nous soucier des conséquences ;
  • nous utilisons des applications mobiles alors que nous pourrions utiliser des services web ;
  • nous utilisons des logiciels propriétaires alors que nous pourrions utiliser des solutions libres ;
  • nous ne nous posons pas de questions sur les pilotes qui font fonctionner les dispositifs de nos ordinateurs alors que nous pourrions choisir les dispositifs en fonction de la transparence de leur conception.

Ce sont fondamentalement les revendications de la Free Software Foundation qui n’ont malheureusement que trop peu d’impact sur les pratiques.

Or deux considérations :

  • ces pratiques sont très dangereuses ;
  • il serait très facile de les changer.

Il me semble, en d’autres termes, que, le fait de penser « le numérique » comme quelque chose d’uniforme nous empêche de cerner le véritable problème et de chercher des solutions. Être génériquement technophobes est une posture qui n’amène à rien : cela revient à un nostalgique « o tempora o mores » qui plonge dans une inactivité abrupte. Des positions du type : « le numérique doit/ne doit pas être utilisé par les enfants » me semblent juste stupides. Elles réunissent des réalités hétérogènes qui n’ont aucun rapport entre elles : « le numérique » ? Quels outils ? Quelles plates-formes ? Quels environnements ? Quels dispositifs ? Identifier des problèmes spécifiques est sans doute plus complexes : cela demande une étude et une compréhension du fait numérique dans sa diversité, une analyse des enjeux liés à un logiciel, à un format, à un protocole qui demandent du temps et de l’expertise. Mais cela permet de trouver des alternatives et des solutions concrètes.

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Par Marcello Vitali-Rosati, Professeur agrégé au département des littératures de langue française, Université de Montréal

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation

Quelles dépenses publiques baisser ? Toutes !

Quelles dépenses publiques baisser ? Toutes !

 

 

C’est le grand débat à la mode à savoir : quelles dépenses publiques peut-on baisser pour précisément rééquilibrer les comptes aussi permettre un allégement de la pression fiscale. Si on écoute tous les lobbys et tous les corpos, nombre de secteurs devrait être exemptés de toute analyse des dépenses. Du coup, il faudrait écarter pratiquement tous les domaines régaliens comme la justice, la police, l’armée mais aussi l’éducation, la justice ou encore la santé. En fait, il faudrait faire une exception pour 90% voire plus du secteur public. C’est évidemment confondre la nature du service public et les conditions de son exécution. En outre en faisant une exception d’un secteur tout entier qui peut mériter une attention particulière, on jette un voile pudique sur certaines de ses composantes qui pourraient-elles faire l’objet d’amélioration dans son fonctionnement et dans son organisation. Pour être réellement efficace et juste également, il conviendrait pourtant de procéder à des audits généralisés de tous les secteurs relevant de l’intervention publique y compris dans le domaine de la protection sociale. En fait ce travail d’audit n’est  jamais réalisé de manière indépendante et les critères d’évaluation du fonctionnement sont très approximatifs. Certain corpos refusent même tout concept d’évaluation. Or cette évaluation comme dans les entreprises mériterait d’être régulière. Même un  secteur aussi sensible que la santé et les hôpitaux en particulier justifieraient un travail d’analyse pointue car les hôpitaux ne sont pas seulement composés d’infirmières surchargées (par parenthèse on parle des infirmières et des médecins mais il faudrait aussi parler des aides-soignants ou des ASH) il y a bien d’autres catégories dans l’effectif d’un hôpital par exemple dans les services administratifs ou dans la logistique. Par ailleurs globalement nos hôpitaux sont devenus de véritables usines ingérables où chaque service ignore l’autre, ou la bureaucratie fait office de gestion. Tous les secteurs publics justifieraient un n’examen  régulier de l’organisation  des conditions de fonctionnement car il y a sans doute des gains de productivité et de qualité à trouver partout même dans les champs d’action publique considérés comme prioritaires.

Quelles conséquences du départ de Hulot : aucunes

Quelles conséquences du départ de Hulot : aucunes

Après la démission de Nicolas Hulot, on va forcément lui reconnaître des qualités qu’il n’avait pas. Un peu comme lors des éloges funèbres quand on célèbre un départ. Première observation, Macon dans sa campagne électorale a très peu parlé d’environnement, il s’est surtout concentré sur l’économie. Ces engagements environnementaux étaient particulièrement inconsistants. Sans doute conscient de cette insuffisance, Macon a recruté une vedette de la télé au demeurant très populaire du fait de ses émissions sur l’avenir de la planète mais une popularité du type de celle de Michel Drucker ou Mimi Matis, quelque chose de très surfait, de très médiatique. Hulot n’a d’ailleurs jamais animé un vrai réseau de militants écologistes. Il a profité de sa notoriété pour monter son business d’Ushuaia qui lui a rapporté des millions grâce notamment au soutien de TF1. Dans ces émissions télévisées, Hulot a toutefois affirmé quelques convictions environnementales relativement basiques, peu approfondies et sans articulation avec un projet politique. Bref une sorte d’écologie de bobo très radicale dans le discours mais peut opérationnelle dans la pratique. À la décharge de Nicolas Hulot dont le bilan est insignifiant.  ce poste de ministre de l’environnement a toujours été considéré comme marginal au sein du gouvernement. Un ministère sans pouvoir et sans moyens qui ne pèse pas lourd par rapport aux autres problématiques et aux lobbys. On objectera qu’il n’est pas simple d’articuler les problématiques économiques et environnementales qui ne se situent pas toujours dans la même temporalité. Pour changer le mode de production, le mode de consommation et d’une façon plus générale les comportements sociétaux il convient évidemment d’inscrire l’action dans la durée quand les politiques, eux, sont  souvent conduits à privilégier l’immédiat ou le court terme. Mais certains écolos confondent aussi vitesse et précipitation par exemple quand Ségolène Royal a décidé de réduire la part du nucléaire à 50 % en 2025. Un objectif tout à fait illusoire, irréaliste. Ces contradictions ne changeront pas avec la venue d’un nouveau ministre du gouvernement pour remplacer Hulot. Ce nouveau ministre sera chargé de faire des discours écolos mais le gouvernement n’en tiendra pas ou très peu compte.

Volkswagen : et maintenant quels contrôles, quelles modifications en France ?

Volkswagen : et maintenant quels contrôles en France ?

 

 

Volkswagen a promis de faire passer ces voitures au garage. Mais pour quoi faire ? Faire disparaître le logiciel tricheur mais quid des opérations nécessaires pour réduire les émissions polluantes. Lesquelles ? Comment ? Qui va payer ?. Rien n’est encore arrêté mais tout sera prêt d’ici le 7″, promet la porte-parole du groupe en France, Leslie Peltier !  Le changement du logiciel truqueur est certain. Mais une intervention plus lourde sur les moteurs, pour limiter les émissions, semble ensuite inévitable. À quel prix? Le logiciel qui permettait de frauder les contrôles d’émissions de NOx lors des contrôles va être effacé. Volkswagen s’y est engagé auprès de tous ses clients, qui vont bientôt recevoir un courrier pour les inviter à passer au garage. Un numéro vert, opérationnel dès lundi (0805 805 200), va permettre aux propriétaires de voitures de se manifester. « De notre côté, on sait juste que l’on devrait garder les véhicules une demi-journée », explique au JDD un concessionnaire auvergnat. Coût estimé de chaque intervention : entre 300 et 2.000€. Soit à l’échelle des 11 millions de voitures, une ardoise minimale de 3,3 milliards d’euros.  Le système de tricherie est désormais clair. Les ingénieurs de Bosch, inventeurs du dispositif, savaient que les tests d’homologation étaient réalisés capot ouvert, pour éviter la surchauffe du moteur. Or aucun moteur ne roule à 130 km/h capot ouvert! Le logiciel était donc doté d’un mouchard qui savait quand déclencher une modification de la consommation réelle du moteur. L’opération d’effacement du logiciel va se réaliser en moins d’une heure, par une simple connexion au système de diagnostic électronique. La difficulté pour le constructeur réside ensuite dans la mise au point de nouveaux paramétrages informatiques, pour chacun des modèles en cause . Cela va nécessiter une série de validations sur chacune des versions des dizaines de modèles incriminés. Volkswagen a promis de soumettre aux « autorités compétentes », d’ici au 7 octobre, ses mesures de correction.

Agriculture : des mesures le 3 septembre, quelles mesures ?

Agriculture : des mesures le 3 septembre, quelles mesures ?

Coincée entre la grogne de la base et l’immobilisme du gouvernement, c’est la FNSEA qui se fait le porte-parole du chef de l’État en indiquant que des mesures de soutien seraient annoncées le 3 septembre. Pourquoi le 3 septembre,  parce qu’une manif à Paris est prévue. La FNSEA a donc rencontré Hollande. « L’engagement qu’il a pris, c’est d’apporter des réponses concrètes dès le 3 septembre, dans les deux dimensions : court terme et structurel », a dit Xavier Beulin présidenet de la FNSEA)  à des journalistes après la réunion à l’Elysée. « Court terme, ça porte notamment sur les allègements de charges, le foncier non bâti, la MSA (NDLR : la Mutualité sociale agricole), le rééchelonnement de la dette », a-t-il précisé. « Le structurel, ce sont les sujets normatifs, les sujets compétitivité, les sujets évidemment investissements ». Le 3 septembre, les agriculteurs manifesteront à Paris « avec des milliers de tracteurs », a souligné Xavier Beulin. En fait la FNSEA fait t le grand écart entre des agriculteurs très remontés et un gouvernement qui tourne un peu en rond. Certes on annoncera sans doute quelque mesure conjoncturelle pour aider provisoirement les trésoreries mais pour les mesures structurelles, il  conviendra sans doute d’autant  car la question centrale ne se trouve pas à Bruxelles mais en France avec une fiscalité et des normes qui plombent la compétitivité des productions agricoles françaises. Au mieux Bruxelles pourra décider de stocker quelques productions pour faire remonter un peu du cours provisoirement. Concernant cette réunion des ministres européens de l’Agriculture le 7 septembre, entre l’exécutif français et les responsables agricoles, « nous avons un accord entre nous sur les demandes à formuler à Bruxelles », a poursuivi-Xavier Beulin, citant l’embargo russe et les réponses à y apporter, le stockage et l’achat par la Commission européenne de porc et de lait et l’affichage de l’origine des viandes sur les plats cuisinés.

Vote grec : quelles secousses sur les marchés ?

Vote grec : quelles secousses sur les marchés ?

 

Plusieurs secousses vont être enregistrées après le non au vote grec. D’abord première conséquence, une chute assez substantielle des cours boursiers, on s’attend à une baisse de l’ordre de 3% ce lundi. Ensuite il faut prévoir un nouveau retrait du secteur des obligations, un phénomène déjà engagé mais qui va s’accentuer. Conséquence directe une montée des taux, pas forcément brutale mais régulière et qui va mettre fin à l’argent pas cher en dépit des masses de liquidités déversées par les banques centrales (la BCE bien sûr, la FED aussi la banque chinoise). Mécaniquement l’euro devrait aussi continuer de perdre de sa valeur. Le pire c’est évidemment la remontée des taux et l’incertitude que cela peut créer sur les perspectives d’investissement. Car contrairement à ce qu’affirment nombre d’experts, la reprise mondiale est loin d’être assurée en tout cas d’être aussi vigoureuse que prévue. L’industrie est en panne tant en Chine qu’au Japon,elle est insignifiante en Europe.  La croissance se tasse aussi aux Etats unis. Autant d’éléments qui, avec la crise grecque (dont le feuilleton est loin d’être terminé), risquent  d’entamer la confiance tant des entreprises que des particuliers.

Alcatel : Hollande demande des garanties, quelles garanties ?

Alcatel : Hollande demande des garanties, quelles garanties ?

 

François Hollande a demandé des garanties mais quelles garanties ? . Alcatel a déjà perdu de nombreux emplois en France et de toute manière Alcatel n’est plus français depuis longtemps. Ses principaux actionnaires sont deux fonds de pension américains: Capital Group (10,3% du capital) et BlackRock (4,8%). L’Etat français, via le FSI et la Caisse des dépôts, n’en détient que 3,8%. Au total, les actionnaires français ne contrôlent plus que 35% du capital, c’est-à-dire moins que les actionnaires nord-américains (42%). Une situation héritée de la fusion en 2006 avec Lucent, dont les actionnaires étaient essentiellement américains. A fin 2014, les 7.098 salariés français du groupe représentaient 13,5% de l’effectif total, loin derrière les nord américains (25%). Surtout, leur poids baisse continuellement: il était de 15,8% en 2007. Cela signifie que les plans de départs ont davantage impacté la France que les autres pays.  En clair, les salariés français n’ont pas été « protégés » par la nationalité officielle de la société, ou par le droit français du travail qui rend les départs plus complexes. La France emploie 3.000 salariés en R&D, soit 15% du total. Cet effectif a reculé de 11% entre 2008 et 2012, selon Le Monde, qui indique que le constructeur est un des principaux bénéficiaires du crédit impôt recherche (84 à 93 millions d’euros par an).  Pour les autres pays, la société refuse de donner les chiffres. Il faut donc s’en remettre à des sources industrielles, qui montrent que la R&D a déjà largement été délocalisée. En effet, un quart des chercheurs est déjà en Chine, et 10% en Inde. Les Etats-Unis arrivent derrière la Chine, avec 23,5% des effectifs de la R&D. Les plus importants sites de production du groupe se situent à Shanghaï (Chine). C’est là notamment que sont fabriqués les équipements ADSL (DSLAM), achetés par Orange, SFR et Bouygues. Ou les réseaux mobiles (accès radio), utilisés par Orange et SFR.  Il ne reste plus que deux sites de production dans l’Hexagone. Le premier à Calais, où sont fabriqués les câbles sous-marins. Le second à Eu (Seine Maritime), où sont produits des cartes électroniques. Mais plus pour longtemps. En novembre 2013, le président du directoire Michel Combes a annoncé qu’il allait se désengager d’Eu. Selon un représentant du personnel, « la direction a indiqué aux salariés que deux repreneurs étaient en lice, et que la cession était prévue pour le 1er juillet 2015″ (interrogée, la direction ne commente pas).  Le constructeur possédait encore une dizaine d’usines au début du siècle en France, mais il s’en est progressivement séparée. Certaines ont été cédées quand a été vendue l’activité correspondante. Les autres ont été vendues à des sous-traitants, qui ont fait le sale boulot: réduction massives d’effectifs, délocalisation de la production là où la main d’œuvre est moins chère, et bien souvent fermeture des sites. Alcatel Lucent c’est presque un plan de restructuration et des suppressions d’emploi chaque année.  En 2007, le groupe est secoué par un conflit social majeur à la suite de l’annonce d’importantes suppressions d’emplois. La société perd 12 500 emplois sur 79 000. En octobre 2009, la société se sépare de 1000 salariés sur les 10 500 basés en France. En 2011, Alcatel-Lucent cède son activité de centre d’appels téléphoniques à la société Genesys. En octobre 2012, elle annonce la suppression de 1430 emplois en France.  Le 15 avril 2015, Alcatel-Lucent annonce sa fusion avec le géant finlandais des télécommunications Nokia. Les actionnaires de Nokia détiendront 66,5 % de la nouvelle structure et ceux d’Alcatel-Lucent 33,5 %. Le siège social sera situé à Espoo en Finlande. Le président du conseil d’administration et le directeur général resteront ceux de Nokia. Le nouvel ensemble aura près de 120 000 employés pour un chiffre d’affaire d’environ 25 milliards d’euros.

 

 

Quelles compétences pour les départements ? On n’en sait rien !

Quelles compétences pour les départements ? On n’en sait rien !

C’est évidemment le paradoxe fondamental des élections départementales, on ne connait pas quelles seront les attributions ( pas étonnant que 30% ignorent tout de ces élections départementales qui ne sont que des cantonales rebaptisées). Au départ c’était clair:  l’économie aux régions, le social aux départements. Mais d’amendement en amendement on a  complètement détricoté le projet initial. Du coup ce sera comme avant le même empilage administratif et politique avec le communes, les communautés de communes, les syndicats intercommunaux, les métropoles ; les départements et les régions. Forcément dès lors qu’il y a des élus ils veulent des compétences, des budgets du personnel.  Le texte n’a cessé d’évoluer. Il a été quasi totalement détricoté par le Sénat. Pourtant Hollande avait annoncé la fin des départements d’ici 2020. Il n’en sera rien car le lobby des élus a obtenu gain de cause. Du coup la fameuse réforme territoriale est complètement dénaturée. Depuis son arrivée mi-février devant l’Assemblée nationale, le projet  continue de prendre des « coups » via les quelque 2.000 amendements déposés. Résultat, on s’éloigne de plus en plus de la cohérence de départ. Et le texte va davantage ressembler à un empilage de dérogations locales. Certes, comme prévu, dans un souci de clarification, la clause de compétence générale, qui permet à une collectivité d’intervenir dans tous les domaines, va disparaître pour les régions comme pour les départements. Mais, sous l’impulsion d’élus de tous bords, cet objectif est petit à petit rogné. « C’est une somme d’exceptions à la française que l’on surajoute. A un moment on s’occupe des élus de la montagne, à d’autres de ceux du littoral Tout cela aboutit à un maquis d’organisation territoriale qui sera probablement moins efficace qu’auparavant », constate le chef de file de l’UDI Philippe Vigier. « C’est une espèce d’imbroglio dans lequel personne ne se retrouve », renchérit son homologue de l’UMP Christian Jacob. Par exemple, alors que, initialement, il était prévu que la gestion des collèges soit transférée des départements aux régions, finalement, le Sénat en a décidé autrement en gardant la compétence des départements. Et les députés se sont ralliés à cette décision. En revanche les transports scolaires seront, eux, transférés aux régions… Difficile de comprendre. Idem pour la voirie urbaine qui va rester finalement de la compétence des départements alors qu’elle devait aller aux régions.  D’autres amendements votés par l’Assemblée ne vont pas simplifier les choses en accordant des dérogations aux départements sur le développement économique – notamment dans le domaine du tourisme -  au moins jusqu’en 2017… Alors que, initialement, ce sont les régions qui devaient piloter toute la politique économique. Mais, là aussi, la défense des intérêts locaux l’emporte… Et que dire des intercommunalités. Lundi 2 mars, les députés ont aussi multiplié les dérogations au relèvement prévu du seuil des intercommunalités de 5.000 à 20.000 habitants afin d’adapter « les périmètres à la diversité et à la réalité des territoires ». Il semble loin, le temps où le Président François Hollande présentait cette nouvelle organisation des compétences territoriales comme l’une des réformes structurelles dont la France avait besoin. C’était pourtant il y a à peine plus d’un an, en janvier 2014. Il annonçait aussi la fin des départements pour 2020 afin d’alléger le « mille-feuille » français.

 

Quelles réformes structurelles pour la compétitivité et la croissance ?

Quelles réformes structurelles pour la compétitivité et la croissance  ?

 

Beaucoup semblent enfin acquis à la nécessité des réformes structurelles pour assainir les comptes publics et relancer la compétitivité de l’économie. Le gouvernement lui parle de réduire les dépenses publiques mais pour l’instant sans beaucoup de précisions et de résultats. En tout état de cause, on ne peut plus jouer sur la variable fiscalité qui a franchi les limites des tolérables ( plus de la moitié de la richesse nationale, record du monde). Ne reste donc que des réformes de fond. Peu de partis politiques s’engagent dans la voie de l’énumération précise de ces transformations pour ménager les électeurs qui seraient concernés. Pourtant la première reforme évidente serait la simplification de l’organisation administrative avec d’une part la suppression des départements, la suppression de nombre communes qui font doublons avec les syndicats intercommunaux, la diminution du nombre de régions. L’intérêt c’est aussi de supprimer autant d’élus qui coûtent inutilement en indemnités, en frais de fonctionnement et qui surtout sécrètent des dépenses d’investissement irresponsable qui se retrouvent évidemment dans la fiscalité locale. Au niveau central, il faudrait aussi supprimer et regrouper nombre de directions administratives  à la fois coûteuses et qui sécrètent cette bureaucratie qui paralyse. Il conviendrait certainement de supprimer le Sénat qui de toute manière doit toujours se plier par le système des navettes à la majorité de l’assemblée nationale. Une assemblée nationale dont on pourrait aussi diminuer le nombre de députés là encore pour des motifs de coût de fonctionnement mais encore davantage pour limiter l’avalanche de lois qui ne visent souvent qu’à satisfaire les exigences médiatiques et la notoriété des auteurs. Ainsi de l’ordre de 11 000, lois 150 000 décrets, davantage de circulaires ; bref, l’union soviétique avec la discipline en moins. ! Bien entendu ces réformes vont se heurter à l’opposition de l’oligarchie politique qui ne compte pas moins de 600 000 élus et qui constituent  l’essentiel des troupes des partis politiques. Nombre de ces élus vivent de cela y compris dans des petites communes. Sur le plan administratif, il faudrait donc recentrer l’action de l’Etat sur les fonctions réellement régaliennes et sous traiter tout le reste. (Exemple les permis de conduire dans les préfectures alors qu’on a privatisé le contrôle technique). Avec ces économie, il serait possible de diminuer la fiscalité sur les entreprises notamment les charges sociales qui plombent  la compétitivité et le solde de nos échanges extérieurs donc la croissance et l’emploi. Simplifier aussi les multiples prélèvements fiscaux qui découlent des lois et décrets déjà cités. Encourager réellement l’investissement et la prise de risques. Aux Etats Unis, il suffit d’un quart d’heures pour décaler une société et on ne paye éventuellement d’impôts qu’au bout d’un an. En France il faut des mois et tout de suite régler l’URSSAF (mensuellement)  et autres impôts sans même le moindre bénéfice. La simplification donc avec la suppression parallèlement de nombre de niches fiscales inutiles, créées uniquement pour la satisfaction de lobbies sectoriels ou territoriaux.  Il faudra du courage pour s’attaquer aux conditions d’indemnisation du chômage, protection qui assure la solidarité sociale mais dans certains cas considéré comme un droit à un congé supplémentaire. Même nettoyage à effectuer pour l’allocation adulte handicapé, justifié dans de nombreux cas mais pas dans tous, loin s’en faut. S’attaquer aussi aux dépenses de santé, avec une meilleurs évaluation, un meilleur contrôle, une ouverture à la concurrence (génériques, monopole des pharmacies, prix et conditionnement des médicaments etc.). Supprimer le monopole de certaines professions, de certaines entreprises. Bref redonner de l’air à une atmosphère qui étouffe tout et qui condamne la France à la croissance très molle pour 10 ou 20 ans et au chômage donc au déclin.

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