50 milliards d’économies : quelle part des fonctionnaires ?
Le coût des fonctionnaires c’est 40% du budget de l’Etat ; or le gouvernement ne semble pas disposer à en réduire le nombre, reste alors le gel de l’indice et quelques autres prélèvements mais qui ne peuvent rapporter que quelques milliards au mieux . Autant dire que la perspective de réaliser 50 milliards d’économie va rester très virtuelle, ce que pense d’ailleurs aussi la commission européenne. C’est donc le 15 avril que le gouvernement présentera son programme d’économies budgétaires jusqu’en 2017, comme l’a rappelé Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie, sur BFMTV dimanche 11 mars. Les 5 millions de fonctionnaires de l’Etat mais aussi des collectivités locales et des hôpitaux devraient dans ce cadre être mis à contribution. Normal: les dépenses de personnel de l’Etat (salaires et pensions) représentent 132 milliards d’euros sur les 334 milliards inscrits au budget 2014, soit 39,6% du total. Toutes fonctions publiques confondues (Etat, Hôpitaux, collectivités locales), la masse salariale globale atteint 270 milliards d’euros. Selon Les Echos de ce 11 mars, l’augmentation de la masse salariale devrait être quasiment gelée jusqu’en 2017 alors qu’il n’y a déjà plus de hausse du point d’indice depuis 2010. Une simple hausse de 1% de ce point qui sert à calculer les traitements des agents publics représente 800 millions d’euros pour les finances de l’Etat. Et autant pour les collectivités comme pour les hôpitaux. Marylise Lebranchu, la ministre de la fonction publique, souhaite, elle, que ce gel ne soit pas uniforme et ne concerne que les hauts fonctionnaires. Elle suggère également de déplafonner la cotisation exceptionnelle de solidarité de 1% payée par les fonctionnaires pour financer les allocations de solidarité chômage. Pour faire des économies, elle propose aussi que le calcul du supplément familial versé aux fonctionnaires avec enfants (900 millions d’euros) soit revu pour en limiter le coût. Pas question en revanche de geler temporairement les avancements et les promotions des fonctionnaires comme l’avait évoqué un peu rapidement en février Vincent Peillon, le ministre de l’Education nationale. Devant le tollé que la proposition avait suscité, le gouvernement avait immédiatement annoncé que le projet n’était pas sa priorité. Il aura cependant permis de dégager 1,2 milliard d’euros par an. Reste la grande question du nombre des fonctionnaires. Officiellement, les créations de postes dans les secteurs prioritaires (sécurité, éducation…) doivent être compensées par des suppressions ailleurs. Dans le budget 2014, 13.123 postes ont ainsi été supprimés mais 11.974 ont vu le jour ! Mais le gouvernement ira-t-il plus loin en réduisant carrément le nombre net de fonctionnaires entre 2015 et 2017 ? Sont en particulier dans le viseur la promesse de créer 60.000 poste dans l’Education sur le quinquennat. Plus de 20.000 ont déjà été créés. Faut-il s’arrêter là? Ce qui permettrait une baisse réelle du nombre d’agents de l’Etat.