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Diplôme : Le bac, quel avenir ?

Diplôme : Le bac, quel avenir ?

Le baccalauréat a-t-il toujours une valeur ? Et sert-il encore à quelque chose ? Nombreuses sont les péripéties ayant marqué la réforme du bac actée en 2019, instaurant 40 % de contrôle continu et la fin des séries de bac général S (scientifique), ES (économique et social) et L (littéraire) au profit d’une combinaison de spécialités – maths, histoire-géographie, langues, humanités, etc. – dont les épreuves finales sont organisées dès le mois de mars en terminale.

par Charles Hadji
Professeur honoraire (Sciences de l’éducation), Université Grenoble Alpes (UGA) dans The Conversation

La mise en place de cette nouvelle formule a été secouée tant par la crise du Covid-19 que par des résistances d’ordre syndical, ou idéologique, conduisant à interroger le sens de l’examen lui-même. La hauteur des derniers taux de réussite, jugés excessifs par beaucoup, ne conforte-t-elle pas l’idée que cet examen ne vaut plus rien ? Et la place prise par Parcoursup, et son calendrier, à conclure qu’il ne sert plus à rien ?

Pour trancher, il nous faut comprendre ce qui est en jeu, et être attentifs à la confrontation entre plusieurs logiques, de nature conflictuelle. En passant ainsi d’une vision statique à une vision dynamique du problème.

Le baccalauréat n’est pas un concours. Dans son travail consacré à La société du concours, Annabelle Allouch fait observer que, d’une façon générale, le renforcement du poids des concours s’accompagne d’une « dévalorisation du diplôme ». Le bac est un examen, qui atteste, en tant que diplôme, que l’on a suivi avec succès des études secondaires. Il témoigne de la réussite à une série d’épreuves de contrôle. Un concours est une modalité de sélection, qui permet de classer les candidats à un poste, ou une fonction, dans le cadre d’une politique de numerus clausus.

Le concours et l’examen diplômant imposent donc tous les deux le recours à des épreuves, mais avec des finalités différentes. Le diplôme certifie un niveau d’études. D’une certaine façon, il départage les reçus et les recalés, ceux qui atteignent le niveau requis et ceux qui ne l’atteignent pas. Mais il n’a pas pour fin de sélectionner. Le tri opéré par le concours est beaucoup plus sévère, car sa fin propre est de sélectionner, pour un nombre de places limité dès le départ. À l’examen, il faut réussir. Au concours, « réussir mieux que les autres ». Ce n’est pas du tout la même chose…

Dans ces conditions, on peut se demander si l’entrée en jeu de Parcoursup ne chamboule pas les règles du jeu, au point de « tuer » le baccalauréat, selon un titre du Monde en juillet 2022. Ce qui marquerait le triomphe du concours sur le diplôme. Car Parcoursup a été créé pour ajuster des souhaits individuels avec des offres institutionnelles de formation, ce qui impose une analyse en termes de rencontre. Or, en fin du secondaire, la correspondance entre les demandes des élèves et l’offre de places disponibles est loin d’être harmonieuse.

De facto, la sélection se trouve placée au cœur du système, en tout cas pour les « filières de prestige, ou bien « en tension ». Dans un contexte, qui plus est, d’inflation des taux de réussite au bac, l’essentiel, pour les lycéens, n’est pas d’obtenir son bac, mais de voir ses vœux satisfaits sur Parcoursup. C’est la logique de concours qui finit par l’emporter, au détriment de la logique du diplôme dans laquelle s’inscrit le bac.
Le risque de voir Parcoursup venir « tuer » le bac est d’autant plus fort que, précisément, la logique des concours vient rencontrer et renforcer (conforter) la logique de construction de parcours qui est à l’œuvre dans toute histoire scolaire.

La société s’efforce de réguler les flux d’élèves en structurant le système scolaire de façon à offrir différentes possibilités de parcours, débouchant sur des diplômes qui sont, pour différentes raisons, de valeur inégale. Le jeu de la reconnaissance sociale se traduit ainsi par la mise sur le « marché » d’un ensemble de diplômes hiérarchisé, parmi lesquels le bac. Dans ce système, chacun s’efforce, en fonction de ses conditions matérielles d’existence, et de certaines dispositions d’origine individuelle, ou sociale, de s’inscrire dans un parcours de réussite conforme à ses aspirations.

Dans l’idéal, les logiques de développement individuel se déploient harmonieusement au sein d’un système scolaire rationnellement structuré. Dans la réalité, certaines ambitions entrent en collision. Il y a des points de passage où l’on se bouscule. Et c’est là qu’il s’avère particulièrement nécessaire de réussir mieux que les autres.

Apparaissent ainsi des moments cruciaux où le flux des élèves tentant de s’orienter au mieux de leurs intérêts vient buter contre les écluses et les digues mises en place par la société pour canaliser les parcours de formation. L’entrée dans l’enseignement supérieur, après le bac (et grâce à lui), est l’un de ces principaux moments. Car le bac est à la fois un diplôme, valant reconnaissance sociale de son niveau, et un passeport, permettant d’accéder au territoire des formations supérieures.

Dans une logique de distribution de diplômes, la reconnaissance sociale dont leur possession témoigne ne manque pas d’importance. De nombreuses études ont souligné leur rôle protecteur en matière de chômage et d’insertion sociale. Mais, en tant que passeport, le bac s’est démonétisé, car il ne comporte pas les « visas » qui permettraient de s’orienter vers l’espace d’études de son choix. Visas que, désormais, Parcoursup est seule à délivrer…

C’est pourquoi la logique individuelle de construction d’un parcours de réussite passe aujourd’hui beaucoup moins par l’obtention du bac, d’ailleurs pratiquement à la portée de tous (91 % de réussite en 2022) que par des stratégies de positionnement sur Parcoursup, et la recherche des offres de formation jugées les plus « payantes » en matière de construction d’un capital culturel, et de future insertion socioéconomique.

Finalement, pour celui qui s’inscrit dans un parcours scolaire, le problème principal, et récurrent, est de savoir bien s’orienter. En ce sens, le Chef de l’État a sans doute eu raison d’affirmer qu’il nous faut « repenser profondément l’orientation de nos adolescents et de nos jeunes ». Mais une chose est d’éclairer les choix. Autre chose de mettre concrètement tous les choix à la portée de tous.

Tant qu’il y aura une hiérarchisation sociale des formations et des filières, et tant que tous n’auront pas accès à tous les choix (société idéale que postulent ceux qui réclament la suppression sans remplacement de Parcoursup), les ambitions viendront buter sur des points de passage où, de fait, une sélection s’impose. Ces points de passage sont ainsi des lieux où une dynamique de formation se heurte à une exigence de sélection. En tout cas, tant que le nombre de places disponibles dans les unités de formation ne sera pas significativement supérieur au nombre de candidats…

Le problème est donc, pour les individus, comme pour la société, d’optimiser la rencontre entre des dynamiques d’orientation pilotées individuellement, et des mécanismes de tri dont la présence et le jeu sont imposés par l’organisation, et par l’état, du système social de formation.

Dans ces conditions, on comprend que l’on puisse raisonner en termes de bonne ou de fausse monnaie. Du point de vue de l’accès aux filières « lucratives » du supérieur, le bac est devenu de la fausse monnaie. Il est un diplôme dont la valeur utilitaire est désormais minime. C’est Parcoursup, où se joue l’accès aux formations à plus forte plus-value (classes préparatoires, Sciences Po), qui impose son agenda.

Faut-il alors conserver le bac ? Oui, sans doute, comme rituel symbolique d’accession à la « maturité » (son nom dans la plupart des autres pays). Mais en prenant acte du fait, aujourd’hui fondamental, que « la sélection compte comme une certification symboliquement et monétairement plus forte que le diplôme ».

Le bac remplit toujours, très formellement, la fonction d’écluse qu’il faut passer pour accéder à la haute mer des formations du supérieur. Dans la réalité, cette fonction d’écluse, à double valeur de sélection et d’orientation, est désormais dévolue à un mécanisme de type Parcoursup qui, dans l’état actuel des choses, signifie bien le crépuscule du baccalauréat…

Enseignement : Le bac, quel avenir ?

Enseignement : Le bac, quel avenir ?

Le baccalauréat a-t-il toujours une valeur ? Et sert-il encore à quelque chose ? Nombreuses sont les péripéties ayant marqué la réforme du bac actée en 2019, instaurant 40 % de contrôle continu et la fin des séries de bac général S (scientifique), ES (économique et social) et L (littéraire) au profit d’une combinaison de spécialités – maths, histoire-géographie, langues, humanités, etc. – dont les épreuves finales sont organisées dès le mois de mars en terminale.

par Charles Hadji
Professeur honoraire (Sciences de l’éducation), Université Grenoble Alpes (UGA) dans The Conversation

La mise en place de cette nouvelle formule a été secouée tant par la crise du Covid-19 que par des résistances d’ordre syndical, ou idéologique, conduisant à interroger le sens de l’examen lui-même. La hauteur des derniers taux de réussite, jugés excessifs par beaucoup, ne conforte-t-elle pas l’idée que cet examen ne vaut plus rien ? Et la place prise par Parcoursup, et son calendrier, à conclure qu’il ne sert plus à rien ?

Pour trancher, il nous faut comprendre ce qui est en jeu, et être attentifs à la confrontation entre plusieurs logiques, de nature conflictuelle. En passant ainsi d’une vision statique à une vision dynamique du problème.

Le baccalauréat n’est pas un concours. Dans son travail consacré à La société du concours, Annabelle Allouch fait observer que, d’une façon générale, le renforcement du poids des concours s’accompagne d’une « dévalorisation du diplôme ». Le bac est un examen, qui atteste, en tant que diplôme, que l’on a suivi avec succès des études secondaires. Il témoigne de la réussite à une série d’épreuves de contrôle. Un concours est une modalité de sélection, qui permet de classer les candidats à un poste, ou une fonction, dans le cadre d’une politique de numerus clausus.

Le concours et l’examen diplômant imposent donc tous les deux le recours à des épreuves, mais avec des finalités différentes. Le diplôme certifie un niveau d’études. D’une certaine façon, il départage les reçus et les recalés, ceux qui atteignent le niveau requis et ceux qui ne l’atteignent pas. Mais il n’a pas pour fin de sélectionner. Le tri opéré par le concours est beaucoup plus sévère, car sa fin propre est de sélectionner, pour un nombre de places limité dès le départ. À l’examen, il faut réussir. Au concours, « réussir mieux que les autres ». Ce n’est pas du tout la même chose…

Dans ces conditions, on peut se demander si l’entrée en jeu de Parcoursup ne chamboule pas les règles du jeu, au point de « tuer » le baccalauréat, selon un titre du Monde en juillet 2022. Ce qui marquerait le triomphe du concours sur le diplôme. Car Parcoursup a été créé pour ajuster des souhaits individuels avec des offres institutionnelles de formation, ce qui impose une analyse en termes de rencontre. Or, en fin du secondaire, la correspondance entre les demandes des élèves et l’offre de places disponibles est loin d’être harmonieuse.

De facto, la sélection se trouve placée au cœur du système, en tout cas pour les « filières de prestige, ou bien « en tension ». Dans un contexte, qui plus est, d’inflation des taux de réussite au bac, l’essentiel, pour les lycéens, n’est pas d’obtenir son bac, mais de voir ses vœux satisfaits sur Parcoursup. C’est la logique de concours qui finit par l’emporter, au détriment de la logique du diplôme dans laquelle s’inscrit le bac.
Le risque de voir Parcoursup venir « tuer » le bac est d’autant plus fort que, précisément, la logique des concours vient rencontrer et renforcer (conforter) la logique de construction de parcours qui est à l’œuvre dans toute histoire scolaire.

La société s’efforce de réguler les flux d’élèves en structurant le système scolaire de façon à offrir différentes possibilités de parcours, débouchant sur des diplômes qui sont, pour différentes raisons, de valeur inégale. Le jeu de la reconnaissance sociale se traduit ainsi par la mise sur le « marché » d’un ensemble de diplômes hiérarchisé, parmi lesquels le bac. Dans ce système, chacun s’efforce, en fonction de ses conditions matérielles d’existence, et de certaines dispositions d’origine individuelle, ou sociale, de s’inscrire dans un parcours de réussite conforme à ses aspirations.

Dans l’idéal, les logiques de développement individuel se déploient harmonieusement au sein d’un système scolaire rationnellement structuré. Dans la réalité, certaines ambitions entrent en collision. Il y a des points de passage où l’on se bouscule. Et c’est là qu’il s’avère particulièrement nécessaire de réussir mieux que les autres.

Apparaissent ainsi des moments cruciaux où le flux des élèves tentant de s’orienter au mieux de leurs intérêts vient buter contre les écluses et les digues mises en place par la société pour canaliser les parcours de formation. L’entrée dans l’enseignement supérieur, après le bac (et grâce à lui), est l’un de ces principaux moments. Car le bac est à la fois un diplôme, valant reconnaissance sociale de son niveau, et un passeport, permettant d’accéder au territoire des formations supérieures.

Dans une logique de distribution de diplômes, la reconnaissance sociale dont leur possession témoigne ne manque pas d’importance. De nombreuses études ont souligné leur rôle protecteur en matière de chômage et d’insertion sociale. Mais, en tant que passeport, le bac s’est démonétisé, car il ne comporte pas les « visas » qui permettraient de s’orienter vers l’espace d’études de son choix. Visas que, désormais, Parcoursup est seule à délivrer…

C’est pourquoi la logique individuelle de construction d’un parcours de réussite passe aujourd’hui beaucoup moins par l’obtention du bac, d’ailleurs pratiquement à la portée de tous (91 % de réussite en 2022) que par des stratégies de positionnement sur Parcoursup, et la recherche des offres de formation jugées les plus « payantes » en matière de construction d’un capital culturel, et de future insertion socioéconomique.

Finalement, pour celui qui s’inscrit dans un parcours scolaire, le problème principal, et récurrent, est de savoir bien s’orienter. En ce sens, le Chef de l’État a sans doute eu raison d’affirmer qu’il nous faut « repenser profondément l’orientation de nos adolescents et de nos jeunes ». Mais une chose est d’éclairer les choix. Autre chose de mettre concrètement tous les choix à la portée de tous.

Tant qu’il y aura une hiérarchisation sociale des formations et des filières, et tant que tous n’auront pas accès à tous les choix (société idéale que postulent ceux qui réclament la suppression sans remplacement de Parcoursup), les ambitions viendront buter sur des points de passage où, de fait, une sélection s’impose. Ces points de passage sont ainsi des lieux où une dynamique de formation se heurte à une exigence de sélection. En tout cas, tant que le nombre de places disponibles dans les unités de formation ne sera pas significativement supérieur au nombre de candidats…

Le problème est donc, pour les individus, comme pour la société, d’optimiser la rencontre entre des dynamiques d’orientation pilotées individuellement, et des mécanismes de tri dont la présence et le jeu sont imposés par l’organisation, et par l’état, du système social de formation.

Dans ces conditions, on comprend que l’on puisse raisonner en termes de bonne ou de fausse monnaie. Du point de vue de l’accès aux filières « lucratives » du supérieur, le bac est devenu de la fausse monnaie. Il est un diplôme dont la valeur utilitaire est désormais minime. C’est Parcoursup, où se joue l’accès aux formations à plus forte plus-value (classes préparatoires, Sciences Po), qui impose son agenda.

Faut-il alors conserver le bac ? Oui, sans doute, comme rituel symbolique d’accession à la « maturité » (son nom dans la plupart des autres pays). Mais en prenant acte du fait, aujourd’hui fondamental, que « la sélection compte comme une certification symboliquement et monétairement plus forte que le diplôme ».

Le bac remplit toujours, très formellement, la fonction d’écluse qu’il faut passer pour accéder à la haute mer des formations du supérieur. Dans la réalité, cette fonction d’écluse, à double valeur de sélection et d’orientation, est désormais dévolue à un mécanisme de type Parcoursup qui, dans l’état actuel des choses, signifie bien le crépuscule du baccalauréat…

L’intelligence artificielle : quel danger ?

L’intelligence artificielle : quel danger ?

Dans une lettre ouverte, Elon Musk ainsi qu’un nombre important de figures du secteur de la Tech ont demandé une pause dans la recherche et le déploiement de l’intelligence artificielle. Mais il ne faudra pas sombrer dans la généralisation abusive. Par Pascal de Lima, chef économiste CGI Business Consulting dans la Tribune

Cette lettre publiée dans « Future of Life Institute » compte plus de 2.500 signatures dont celles d’Elon Musk, Steve Wozniak, cofondateur d’Apple, Yoshua Bengio, lauréat du prix Turing, et Yuval Noah Harari, auteur de « Sapiens : une brève histoire de l’humanité ». La pause de six mois permettrait de réfléchir aux conséquences réelles du déploiement de l’IA sur les humains. Au même moment, l’Italie était devenue le premier pays occidental à bloquer le chatbot avancé Chat GPT bourré d’intelligence artificielle. L’autorité italienne de protection des données a déclaré qu’il y avait des problèmes de confidentialité et qu’il interdirait et enquêterait sur OpenAI, le concepteur de Chat GPT avec effet immédiat. L’intelligence artificielle (IA) peut-être être dangereuse ?

L’IA en effet peut être dangereuse dans la mesure où effectivement les résultats qu’elle produit sur le terrain statistique peuvent contenir un nombre important de préjugés et de postulats de départ. C’est ce que l’on appelle les biais informationnels. Notons ici, que les biais informationnels existent aussi dans des systèmes plus classiques mais avec l’IA, le phénomène prend une ampleur considérable, tant de par les données exploitées pour cela, que par les desseins qu’il réalise et qui pourraient manipuler les individus dans leur choix. Ces algorithmes peuvent être biaisés et surréagir en reproduisant l’avenir avec un certain nombre de préjugés déjà présents dans la société pouvant entrainer des injustices et des inégalités pour certains groupes de personnes.

La quête de sens
En 2016, Microsoft a lancé sur Twitter Tay un « bot de conversation ». Tay a rapidement été inondé de messages haineux et sexistes, ce qui a conduit à ce que Tay devienne lui-même misogyne. L’IA de recrutement d’Amazon a été accusée aussi de discrimination : En 2018, Amazon a suspendu un projet d’IA de recrutement, car il avait appris à discriminer les femmes en privilégiant les candidatures masculines. Il en va aussi de la liberté d’expression en contrôlant les discours en ligne et en renforçant la traçabilité des populations jusqu’à parfois les menacer de divulguer des informations privées. Cela ne doit pas être bien compliqué puisque l’on sait déjà construire facilement des fakes news avec l’IA. C’est donc le risque d’un monde absurde, pour lequel l’IA était censée apporter une solution : la quête de sens ! Par exemple, les chatbots de Facebook se sont rapidement émancipés de l’humain : en 2018, Facebook a créé deux chatbots (Alice et Bob) pour voir s’ils pouvaient apprendre à négocier entre eux. Les chatbots ont ensuite développé leur propre langage, ce qui a rendu leur communication incompréhensible pour les développeurs. Les chatbots ont finalement été déconnectés. Sans parler de la violence : l’IA peut même nous harceler et nous menacer de mort. Par exemple, Google a créé une IA en 2016 qui avait pour but d’apprendre à jouer à un jeu de stratégie en temps réel. L’IA a appris à gagner en utilisant des tactiques agressives et violentes, ce qui a conduit les développeurs à la désactiver. Cette expérience a mis en évidence les risques potentiels d’apprendre à des IA des comportements violents, même dans un contexte de jeu.

Ces aspects prendraient donc progressivement le dessus sur les bienfaits des technologies disruptives dont l’IA fait naturellement partie. Mais peut-on aller jusqu’à prétendre que l’IA ne serait plus uniquement un outil d’aide à la décision à partir de laquelle l’homme s’enrichit dans son travail, dans son quotidien, comme le sont d’ailleurs tous les outils innovants. Peut-on aller jusqu’à déclarer également que l’IA à la différence d’autres outils ne peut plus faire l’objet d’une régulation tant nous serions dépassés ? Confère d’ailleurs, les centaines de pages de la Commission européenne en vue de l’adoption de l’IA act. Notre avis est que l’IA doit constituer un outil de progrès en particulier dans la médecine et dans les métiers de demain. Par l’enrichissement de ceux-ci, il y a aussi un enjeu social ainsi qu’un enjeux d’amélioration réelle sur le terrain des revenus à condition d’éviter tous ces écueils.

A ce titre, le collectif d’Elon Musk nous paraît approprié mais il ne faudra pas sombrer dans la généralisation abusive qui, elle aussi, peut humainement constituer un « fake news » car des centaines de cas d’usage réussis existent ! Tout est loin d’être scandale. Encadrer l’IA pour éviter ses dérives et en faire un outil de progrès, est bel et bien envisageable et c’est aussi en ce sens que travaille les régulateurs et les experts du secteur pour adapter les bons usages et la gouvernance au monde de demain.

Soutien au rail :100 milliards pour le rail , avec quel argent ?

Soutien au rail :100 milliards pour le rail , avec quel argent ?

C’est la question que pose un papier de l’Opinion. En effet si la réanimation du ferroviaire exige 100 milliards d’euros c’est autant qu’il serait nécessaire de faire pour la révolution écologique, pour la construction des centrales nucléaires, pour la réindustrialisation, pour la défense et d’une façon générale pour la modernisation des services publics. Contradiction supplémentaire, c’est au moment où la première ministre annonce un plan de soutien de 100 milliards pour le ferroviaire que le ministre des transports, lui, est contraint d’envisager la fin du transport de fret à la SNCF !

Les faits – La Première ministre, Élisabeth Borne, a tracé le 24 février les grandes lignes du plan d’avenir pour les transports, tenant compte des recommandations du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) pour réussir la transition écologique du rail. Elle a aussi pris en compte les besoins listés par le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. Dans son « scénario de transition écologique du rail », 100 milliards d’euros doivent être investis dans le développement du train d’ici à 2040. Une promesse vertueuse, mais qui n’est pas encore concrètement incarnée… Et pas encore financée.

Un chiffre choc : 100 milliards d’euros d’investissement dans le ferroviaire, à l’horizon 2040. C’est ce qu’avait mis sur la table Elisabeth Borne en février dernier pour faire du rail la « colonne vertébrale des mobilités ». « Un investissement historique », s’était réjoui le ministre des Transports Clément Beaune. « C’est ce qu’il faut pour accélérer les reports modaux des voyageurs et surtout du fret, afin de rattraper le retard de la décarbonation du transport de marchandises », détaille aujourd’hui son cabinet. De fait, le transport de marchandises est encore routier à plus de 85%. Pour en finir avec les camions, il faut régénérer en urgence un réseau qui, avec 30 ans d’âge moyen et des points de saturation, est à bout de souffle. A la SNCF, on s’estime écouté avec la perspective de 1,5 milliard d’euros d’investissements supplémentaires par an à l’horizon 2027.

Soutien au Ferroviaire :100 milliards pour le rail , avec quel argent ?

Soutien au Ferroviaire :100 milliards pour le rail , avec quel argent ?

C’est la question que pose un papier de l’Opinion. En effet si la réanimation du ferroviaire exige 100 milliards d’euros c’est autant qu’il serait nécessaire de faire pour la révolution écologique, pour la construction des centrales nucléaires, pour la réindustrialisation, pour la défense et d’une façon générale pour la modernisation des services publics. Contradiction supplémentaire, c’est au moment où la première ministre annonce un plan de soutien de 100 milliards pour le ferroviaire que le ministre des transports, lui, est contraint d’envisager la fin du transport de fret à la SNCF !

Les faits – La Première ministre, Élisabeth Borne, a tracé le 24 février les grandes lignes du plan d’avenir pour les transports, tenant compte des recommandations du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) pour réussir la transition écologique du rail. Elle a aussi pris en compte les besoins listés par le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. Dans son « scénario de transition écologique du rail », 100 milliards d’euros doivent être investis dans le développement du train d’ici à 2040. Une promesse vertueuse, mais qui n’est pas encore concrètement incarnée… Et pas encore financée.

Un chiffre choc : 100 milliards d’euros d’investissement dans le ferroviaire, à l’horizon 2040. C’est ce qu’avait mis sur la table Elisabeth Borne en février dernier pour faire du rail la « colonne vertébrale des mobilités ». « Un investissement historique », s’était réjoui le ministre des Transports Clément Beaune. « C’est ce qu’il faut pour accélérer les reports modaux des voyageurs et surtout du fret, afin de rattraper le retard de la décarbonation du transport de marchandises », détaille aujourd’hui son cabinet. De fait, le transport de marchandises est encore routier à plus de 85%. Pour en finir avec les camions, il faut régénérer en urgence un réseau qui, avec 30 ans d’âge moyen et des points de saturation, est à bout de souffle. A la SNCF, on s’estime écouté avec la perspective de 1,5 milliard d’euros d’investissements supplémentaires par an à l’horizon 2027.

Ferroviaire :100 milliards pour le rail , avec quel argent ?

Ferroviaire :100 milliards pour le rail , avec quel argent ?

C’est laq question que pose un papier de l’Opinion. En effet si la réanimation du ferroviaire exige 100 milliards d’euros c’est autant qu’il serait nécessaire de faire pour la révolution écologique, pour la construction des centrales nucléaires, pour la réindustrialisation, pour la défense et d’une façon générale pour la modernisation des services publics.

Les faits – La Première ministre, Élisabeth Borne, a tracé le 24 février les grandes lignes du plan d’avenir pour les transports, tenant compte des recommandations du Conseil d’orientation des infrastructures (COI) pour réussir la transition écologique du rail. Elle a aussi pris en compte les besoins listés par le patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. Dans son « scénario de transition écologique du rail », 100 milliards d’euros doivent être investis dans le développement du train d’ici à 2040. Une promesse vertueuse, mais qui n’est pas encore concrètement incarnée… Et pas encore financée.

Un chiffre choc : 100 milliards d’euros d’investissement dans le ferroviaire, à l’horizon 2040. C’est ce qu’avait mis sur la table Elisabeth Borne en février dernier pour faire du rail la « colonne vertébrale des mobilités ». « Un investissement historique », s’était réjoui le ministre des Transports Clément Beaune. « C’est ce qu’il faut pour accélérer les reports modaux des voyageurs et surtout du fret, afin de rattraper le retard de la décarbonation du transport de marchandises », détaille aujourd’hui son cabinet. De fait, le transport de marchandises est encore routier à plus de 85%. Pour en finir avec les camions, il faut régénérer en urgence un réseau qui, avec 30 ans d’âge moyen et des points de saturation, est à bout de souffle. A la SNCF, on s’estime écouté avec la perspective de 1,5 milliard d’euros d’investissements supplémentaires par an à l’horizon 2027.

Climat : « Quel financement pour décarboner l’économie », alerte l’économiste Jean Pisani-Ferry

Climat : « Quel financement pour décarboner l’économie », alerte l’économiste Jean Pisani-Ferry

« On va devoir faire beaucoup d’investissements pour décarboner l’économie », a alerté lundi 22 mai sur franceinfo l’économiste Jean Pisani-Ferry professeur à Science Po, missionné par la Première ministre pour évaluer les impacts économiques de la transition écologique, alors que la Première ministre a présenté le nouveau plan de la France pour juguler les émissions de gaz à effet de serre. « Pour atteindre nos objectifs en 2030, nous devons doubler le rythme de baisse de nos émissions de gaz à effet de serre », a affirmé Elisabeth Borne.


Observons cependant que les modalités de financement paraissent relativement floues voire peu crédibles
NDLR

Jean Pisani-Ferry, auteur d’un rapport sur le financement des mesures à mettre en œuvre se dit « pas du tout pessimiste sur le moyen terme pour après 2030″. Il estime que « le climat est une bonne raison de s’endetter parce que c’est quelque chose qui va produire des effets ». « Pourquoi ne pas demander un effort aux 10 % les plus aisés », s’interroge l’économiste.

Selon votre rapport, la transition énergétique est possible mais elle aura un coût pour la France à court terme.

Je ne suis pas du tout pessimiste sur le moyen terme pour après 2030, parce que je pense qu’il y a un nouveau progrès technique qui est disponible, qu’on n’est pas du tout obligé de choisir entre climat et croissance. En revanche, on ne peut pas se cacher que, dans l’immédiat, on va devoir faire beaucoup d’investissements pour décarboner l’économie. Et ce sont des investissements qui n’auront pas d’impact positif sur le potentiel de croissance, pour la simple raison que les entreprises ou les ménages, au lieu d’investir pour améliorer leurs performances, pour améliorer leur bien être, vont investir pour se passer des combustibles fossiles.

Quel sera le coût estimé de cette transition énergétique ?

C’est entre 65 et 70 milliards par an à l’horizon 2030. Donc ça fait à peu près deux points de produit intérieur brut, ce qui est important.

Qui va devoir supporter ce coût ?

En partie, ce seront bien sûr les entreprises, les ménages aisés, donc ceux qui ont la capacité de supporter ce coût. Mais il va falloir que les finances publiques en prennent une partie à leur charge. D’abord, évidemment tout ce qui revient aux administrations publiques, par exemple l’entretien des bâtiments, la rénovation thermique des écoles et des bâtiments publics. Et puis ensuite, il va falloir aider les ménages, non seulement à faibles revenus, mais même les ménages de la classe moyenne. Parce que, quand on regarde ce que coûte soit la rénovation thermique d’un logement, soit le changement de véhicule, ça coûte pour la classe moyenne à peu près un an de revenus en investissement. Donc c’est beaucoup. Et ça, on ne peut pas dire aux gens « faites-le ». Il va falloir les soutenir.

Est-ce que c’est pour ça que vous proposez dans ce rapport, de taxer les plus aisés, une sorte d’ISF climatique ?

Je suis à la recherche de financements. Le premier financement, c’est évidemment le redéploiement des dépenses brunes. Il y a encore dans le budget de l’Etat, entre dépenses et dépenses fiscales, 10 milliards de dépenses brunes par an. C’est la première source de financement. La deuxième, cela peut être l’endettement, bien que la France soit aujourd’hui très endettée. Je pense que le climat est une bonne raison de s’endetter parce que c’est quelque chose qui va produire des effets, et va produire un rendement économique assez rapidement. Et puis le troisième, c’est d’aller chercher du côté des prélèvements obligatoires. Et parmi ces prélèvements obligatoires, pourquoi ne pas, pour le climat, demander un effort aux 10 % les plus aisés et en gros leur dire, pourquoi est-ce que vous ne donneriez pas une fois pour toutes 5 % de votre patrimoine pour le climat ? On créerait par ce canal une dette que vous auriez à l’égard des administrations fiscales et il y aurait différentes modalités pour s’acquitter de cette dette. Pour certains, ça peut être à prélèvements annuels pendant un certain nombre d’années. Pour d’autres, ça peut être à l’occasion d’une cession. Il ne faut pas nécessairement que ce soit la même chose pour tout le monde.

Quel avenir de l’emploi avec l’intelligence artificielle

Quel avenir de l’emploi avec l’intelligence artificielle

Le rapport sur l’avenir de l’emploi 2023 du Forum Économique Mondial, prévoit davantage d’emplois supprimés que créés en un particulier en raison de la progression de l’intelligence artificielle mais aussi de la prise en compte de la transition écologique. Bref globalement une vision assez pessimiste sur l’impact des nouvelles technologies et de la préoccupation environnementale. (Un papier de la Tribune)

Un rapport intéressant mais qui comme d’habitude en reste à des généralités assez connues et parfois approximatives concernant en particulier les emplois nouveaux et où transformés. On peut aussi faire l’hypothèse d’une croissance globale de l’emploi en prenant en compte les tendances macro-économiques, sociétales ou encore géopolitiques. NDLRu

Le rapport sur l’avenir de l’emploi 2023 du Forum Économique Mondial évalue l’impact des macro-tendances et des changements technologiques sur les emplois et les compétences au cours des cinq prochaines années et constate que près d’un quart de tous les emplois (23 %) dans le monde changeront au cours des cinq prochaines années. En France, 19 % des emplois changeront – 11 % de croissance et 8 % de déclin.

Il est difficile de surestimer à quel point les dernières années ont été tumultueuses pour les travailleurs du monde entier. Une pandémie mondiale a entraîné des fermetures d’entreprises pour la plupart des gens, à l’exception des travailleurs essentiels, puis, prudemment, des retours partiels au travail ou des pertes d’emploi dans des secteurs qui ne se sont jamais complètement rétablis. Presque immédiatement, cette situation a été suivie par les perturbations causées par la guerre et la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, ce qui a entraîné une baisse des salaires réels.

L’adoption des technologies, qui s’était déjà accélérée avant et pendant la pandémie, risque d’entraîner une nouvelle vague de transformation, en particulier pour les cols blancs, grâce à l’essor de l’IA générative. Et maintenant, une forte pression en faveur d’une transformation verte indispensable conduit également à des attentes de déplacement futur dans les rôles à forte intensité de carbone en faveur de la croissance dans les emplois et les compétences verts émergents.

Le rapport sur l’avenir de l’emploi 2023 du Forum Économique Mondial, publié aujourd’hui,C’est le pronostic qui prévoit davantage d’emplois supprimés que créés en un particulier en raison de la progression de l’intelligence artificielle mais aussi de la prise en compte de la transition écologique. Bref globalement une vision assez pessimiste sur l’impact des nouvelles technologies et de la préoccupation environnementale.

évalue l’impact des macro-tendances et des changements technologiques sur les emplois et les compétences au cours des cinq prochaines années et constate que près d’un quart de tous les emplois (23 %) dans le monde changeront au cours des cinq prochaines années. Dans 45 économies, couvrant 673 millions de travailleurs, 69 millions d’emplois devraient être créés et 83 millions supprimés, soit une diminution nette de 14 millions d’emplois, ou 2 % de l’emploi actuel. En France, 19 % des emplois changeront – 11 % de croissance et 8 % de déclin.

Les investissements dans la transition écologique et la sensibilisation croissante des consommateurs aux questions de durabilité créeront de nouvelles opportunités. La technologie créera des changements structurels, un quart des entreprises voyant l’emploi diminuer avec l’adoption de nouvelles technologies et plus de la moitié voyant l’emploi augmenter. Mais la frontière entre l’homme et la machine se déplace vers un nouveau terrain. Si les prévisions de déplacement du travail physique et manuel par les machines ont diminué, les tâches exigeant du raisonnement, de la communication et de la coordination – autant de caractéristiques pour lesquelles l’homme dispose d’un avantage comparatif – devraient être davantage automatisables à l’avenir. Nous constatons également que près de la moitié des compétences d’un individu – 44 % – devront être modifiées en moyenne pour l’ensemble des emplois.

En France, l’évolution des compétences de base sera de 46 %, soit plus que la moyenne mondiale, et les entreprises françaises accordent la priorité à la résilience et à la flexibilité, à l’IA et au big data, ainsi qu’à la pensée analytique pour la requalification et l’amélioration des compétences des travailleurs.

Comment les apprenants, les travailleurs, les employeurs et les gouvernements doivent-ils se préparer à l’avenir de l’emploi ? Dans un monde à forte intensité technologique, plus vert et potentiellement en voie de démondialisation, le développement local des compétences sera plus important que jamais.

Pour les étudiants d’aujourd’hui, les compétences analytiques et interpersonnelles ainsi que la capacité à comprendre et à travailler avec la technologie seront essentielles. Chaque étudiant, quel que soit le domaine qu’il choisit, devrait s’efforcer d’acquérir ces compétences généralistes afin d’être prêt à affronter un avenir en rapide évolution.

Pour les travailleurs d’aujourd’hui qui travaillent dans des domaines en déclin, un effort important de requalification et de transition est nécessaire, tandis que pour ceux qui travaillent dans des domaines en évolution ou en croissance, il est nécessaire d’améliorer les compétences et de développer la capacité d’apprendre en permanence. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible d’acquérir rapidement des compétences et que l’apprentissage en ligne peut offrir des conditions équitables : les travailleurs de tous les niveaux d’éducation – y compris ceux qui n’ont pas fait d’études supérieures – prennent le même temps pour acquérir des compétences en ligne.

Cependant, les apprenants et les travailleurs ne peuvent pas être les seuls à s’engager sur un nouveau terrain complexe. Les gouvernements doivent fournir des ressources et une feuille de route. Il s’agit là d’un double défi majeur et sans précédent pour l’élaboration des politiques : les gouvernements doivent trouver un équilibre entre le soutien à l’innovation et la réglementation nécessaire pour assurer la sécurité des nouvelles technologies, tout en soutenant les travailleurs au moyen de filets de sécurité, de systèmes de soins et de centres pour l’emploi. Ils doivent également réaliser des investissements importants dans les systèmes de compétences, les certifications rapides et les partenariats avec le secteur de l’éducation, les entreprises et les organisations à but non lucratif, afin de favoriser le changement à grande échelle.

Les employeurs doivent jouer leur rôle en investissant dans la requalification et l’amélioration des compétences – la plupart d’entre eux s’attendent à un retour sur investissement dans l’année qui suit, ce qui fait de la formation le moyen d’action le plus efficace et le plus responsable. Les meilleurs employeurs vont plus loin : ils soutiennent les transitions des travailleurs en dehors de l’entreprise lorsque cela est nécessaire, accordent la priorité à la sécurité et au bien-être, encouragent la diversité, l’équité et l’inclusion et, enfin, privilégient une approche axée sur les compétences plutôt que sur les qualifications ou les antécédents professionnels. Les employeurs qui prennent ces mesures comblent plus rapidement les déficits de compétences et il est prouvé qu’ils améliorent la loyauté, la productivité et la motivation.

Il ne fait aucun doute que l’avenir du travail sera perturbé. Mais il n’est pas forcément dystopique. Au contraire, il peut être l’occasion de jeter les bases qui permettront de placer les individus au cœur de la nouvelle économie mondiale.

IA : quel équilibre entre innovation et éthique

Intelligence artificielle : trouver équilibre entre innovation et éthique

Selon un rapport de Statista, les investissements mondiaux dans l’IA ont atteint environ 40 milliards de dollars en 2020 et devraient atteindre 110 milliards de dollars d’ici 2024. Mais alors que certaines personnalités publiques comme Elon Musk et Steve Wozniak, ainsi que des experts dépassés par les capacités de l’IA générative, ont appelé en mars dernier à une pause de six mois dans la recherche dans ce domaine, les investisseurs dans la technologie de l’IA sont confrontés à un dilemme. Par Maxim Manturov, responsable de la recherche en investissements chez Freedom Finance Europe

L’IA est un marché à croissance rapide avec un énorme potentiel de rentabilité et d’impact, attirant des milliards de dollars en capital-risque, en actions privées et en investissements d’entreprise. Les investissements des géants technologiques dans la recherche et le développement des technologies d’IA contribuent à la croissance du marché. Ces entreprises ne cessent d’innover et de développer de nouvelles applications d’IA, ce qui stimule la demande de ces technologies dans divers secteurs. Les efforts visant à améliorer son accès devraient encore stimuler la croissance du marché dans les années à venir. Le segment des logiciels représente la plus grande part du marché de l’IA en raison des améliorations apportées au stockage, au traitement parallèle et à la puissance de calcul. La demande de technologies logicielles pour le déploiement et le développement d’applications d’IA telles que l’algèbre linéaire, l’analyse vidéo, les capacités de communication matérielle, l’inférence et les matrices éparses alimente la croissance de ce segment. En outre, la nécessité pour les entreprises d’obtenir des données et des informations significatives grâce à l’analyse du contenu visuel devrait accroître la demande de solutions logicielles sur le marché mondial de l’IA.

La taille du marché mondial de l’intelligence artificielle (IA) a été estimée à 119,78 milliards de dollars en 2022 et devrait atteindre 1.591,03 milliards de dollars d’ici 2030 à un taux de croissance annuel composé de 38,1 % entre 2022 et 2030.

Mais les technologies de l’IA sont encore loin d’être parfaites et leurs limites, telles que la partialité des données, le manque de transparence et la nécessité d’un contrôle humain, peuvent constituer des risques pour l’adoption et la valeur.

Bien que les avantages potentiels de l’IA soient considérables, des inquiétudes ont été exprimées quant à ses implications éthiques, notamment en ce qui concerne les préjugés, la protection de la vie privée et les suppressions d’emplois. Des appels ont donc été lancés en faveur d’une réglementation et d’une surveillance plus stricte du développement et du déploiement des technologies d’IA. Certains experts ont appelé à une pause dans la recherche et le développement de l’IA afin de laisser le temps d’aborder ces questions et d’élaborer des réglementations appropriées. Mais d’autres estiment qu’une telle pause pourrait étouffer l’innovation et empêcher les avantages potentiels de l’IA de se concrétiser.

Il est important de noter que les appels à la suspension de la recherche sur l’IA générative se concentrent sur un sous-ensemble particulier de technologies d’IA et ne s’appliquent pas nécessairement à toutes les formes d’IA. Si l’IA générative a démontré des capacités impressionnantes dans certains domaines, elle présente également des risques potentiels en termes d’utilisation abusive ou de conséquences involontaires.

La décision de continuer à investir dans les technologies de l’IA doit donc reposer sur un examen minutieux des avantages et des risques potentiels associés à ces technologies. Il est important que les chercheurs, les entreprises et les gouvernements travaillent ensemble pour s’assurer que le développement et l’application de l’IA sont guidés par des principes éthiques et que des mesures de sécurité appropriées sont en place pour prévenir les conséquences involontaires ou l’utilisation abusive.

En conclusion, les technologies de l’IA offrent un monde d’opportunités, mais elles posent également des défis complexes qui nécessitent des solutions réfléchies et complètes. Ainsi, les investisseurs en IA doivent trouver un équilibre entre leur désir d’innover et de faire des bénéfices et leur responsabilité d’évaluer les implications éthiques, sociales et juridiques des technologies qu’ils soutiennent. Il peut s’agir de s’associer à des experts dans le domaine, de dialoguer avec les parties prenantes et d’accorder la priorité à la transparence, à la responsabilité et à la protection de la vie privée.
Maxim Manturov

Intelligence artificielle: quel danger ?

Intelligence artificielle: quel danger ?

Dans une lettre ouverte, Elon Musk ainsi qu’un nombre important de figures du secteur de la Tech ont demandé une pause dans la recherche et le déploiement de l’intelligence artificielle. Mais il ne faudra pas sombrer dans la généralisation abusive. Par Pascal de Lima, chef économiste CGI Business Consulting dans la Tribune.

Cette lettre publiée dans « Future of Life Institute » compte plus de 2.500 signatures dont celles d’Elon Musk, Steve Wozniak, cofondateur d’Apple, Yoshua Bengio, lauréat du prix Turing, et Yuval Noah Harari, auteur de « Sapiens : une brève histoire de l’humanité ». La pause de six mois permettrait de réfléchir aux conséquences réelles du déploiement de l’IA sur les humains. Au même moment, l’Italie était devenue le premier pays occidental à bloquer le chatbot avancé Chat GPT bourré d’intelligence artificielle. L’autorité italienne de protection des données a déclaré qu’il y avait des problèmes de confidentialité et qu’il interdirait et enquêterait sur OpenAI, le concepteur de Chat GPT avec effet immédiat. L’intelligence artificielle (IA) peut-être être dangereuse ?

L’IA en effet peut être dangereuse dans la mesure où effectivement les résultats qu’elle produit sur le terrain statistique peuvent contenir un nombre important de préjugés et de postulats de départ. C’est ce que l’on appelle les biais informationnels. Notons ici, que les biais informationnels existent aussi dans des systèmes plus classiques mais avec l’IA, le phénomène prend une ampleur considérable, tant de par les données exploitées pour cela, que par les desseins qu’il réalise et qui pourraient manipuler les individus dans leur choix. Ces algorithmes peuvent être biaisés et surréagir en reproduisant l’avenir avec un certain nombre de préjugés déjà présents dans la société pouvant entrainer des injustices et des inégalités pour certains groupes de personnes.

En 2016, Microsoft a lancé sur Twitter Tay un « bot de conversation ». Tay a rapidement été inondé de messages haineux et sexistes, ce qui a conduit à ce que Tay devienne lui-même misogyne. L’IA de recrutement d’Amazon a été accusée aussi de discrimination : En 2018, Amazon a suspendu un projet d’IA de recrutement, car il avait appris à discriminer les femmes en privilégiant les candidatures masculines. Il en va aussi de la liberté d’expression en contrôlant les discours en ligne et en renforçant la traçabilité des populations jusqu’à parfois les menacer de divulguer des informations privées. Cela ne doit pas être bien compliqué puisque l’on sait déjà construire facilement des fakes news avec l’IA. C’est donc le risque d’un monde absurde, pour lequel l’IA était censée apporter une solution : la quête de sens ! Par exemple, les chatbots de Facebook se sont rapidement émancipés de l’humain : en 2018, Facebook a créé deux chatbots (Alice et Bob) pour voir s’ils pouvaient apprendre à négocier entre eux.

Les chatbots ont ensuite développé leur propre langage, ce qui a rendu leur communication incompréhensible pour les développeurs. Les chatbots ont finalement été déconnectés. Sans parler de la violence : l’IA peut même nous harceler et nous menacer de mort. Par exemple, Google a créé une IA en 2016 qui avait pour but d’apprendre à jouer à un jeu de stratégie en temps réel. L’IA a appris à gagner en utilisant des tactiques agressives et violentes, ce qui a conduit les développeurs à la désactiver. Cette expérience a mis en évidence les risques potentiels d’apprendre à des IA des comportements violents, même dans un contexte de jeu.

Ces aspects prendraient donc progressivement le dessus sur les bienfaits des technologies disruptives dont l’IA fait naturellement partie. Mais peut-on aller jusqu’à prétendre que l’IA ne serait plus uniquement un outil d’aide à la décision à partir de laquelle l’homme s’enrichit dans son travail, dans son quotidien, comme le sont d’ailleurs tous les outils innovants. Peut-on aller jusqu’à déclarer également que l’IA à la différence d’autres outils ne peut plus faire l’objet d’une régulation tant nous serions dépassés ? Confère d’ailleurs, les centaines de pages de la Commission européenne en vue de l’adoption de l’IA act. Notre avis est que l’IA doit constituer un outil de progrès en particulier dans la médecine et dans les métiers de demain. Par l’enrichissement de ceux-ci, il y a aussi un enjeu social ainsi qu’un enjeux d’amélioration réelle sur le terrain des revenus à condition d’éviter tous ces écueils.

A ce titre, le collectif d’Elon Musk nous paraît approprié mais il ne faudra pas sombrer dans la généralisation abusive qui, elle aussi, peut humainement constituer un « fake news » car des centaines de cas d’usage réussis existent ! Tout est loin d’être scandale. Encadrer l’IA pour éviter ses dérives et en faire un outil de progrès, est bel et bien envisageable et c’est aussi en ce sens que travaille les régulateurs et les experts du secteur pour adapter les bons usages et la gouvernance au monde de demain.

Retraites: quel avis du Conseil constitutionnel ?

Retraites: quel avis du Conseil constitutionnel ?

Le conseil constitutionnel risque de porter un coup fatal à la réforme de Macron. Sur la forme d’abord, il ne peut passer sous silence le fait que le recours à une loi rectificative de financement de la sécurité sociale n’est pas le véhicule législatif approprié. Il doit aussi noter que le temps n’a pas été suffisamment long pour aborder démocratiquement cet enjeu. C’est à dessein que le pouvoir a réduit la période de débat des institutions parlementaires.

En outre, le gouvernement a fait un usage excessif de la réduction des amendements au point comme au Sénat de les éliminer quasi totalement. Plusieurs autres insuffisances juridiques devraient être soulevées comme l’introduction dans la loi de modifications sociales structurelles ( les femmes, les seniors, les exceptions).

Laurent Fabius est à la fois un fin connaisseur des institutions et de la politique française. En tant que président du conseil constitutionnel ,il n’abordera pas sans doute la réforme de front mais de manière habile pour en discréditer une grande partie du contenu et en même temps son auteur Emmanuel Macon auquel il n’a jamais loué une grande admiration considérant que Macon est passé un peu vite de la banque à la présidence de la république en shuntant toutes les responsabilités , tous les engagements qui forment un véritable homme politique de dimension nationale et internationale.

Le conseil constitutionnel ne peut ignorer le chaos dont est responsable le chef de l’État et son aveuglement voire son mépris vis-à-vis des oppositions de 70 % des Français. Notons que l’hypothèse d’un rejet du conseil constitutionnel ôterait une sérieuse épine dans le pied à un gouvernement complètement englué dans son entêtement et sa paralysie.

Retraites: quel désaveu du Conseil constitutionnel ?

Retraites: quel désaveu du Conseil constitutionnel ?

Le conseil constitutionnel risque de porter un coup fatal à la réforme de Macron. Sur la forme d’abord, il ne peut passer sous silence le fait que le recours à une loi rectificative de financement de la sécurité sociale n’est pas le véhicule législatif approprié. Il doit aussi noter que le temps n’a pas été suffisamment long pour aborder démocratiquement cet enjeu. C’est à dessein que le pouvoir a réduit la période de débat des institutions parlementaires.

En outre, le gouvernement a fait un usage excessif de la réduction des amendements au point comme au Sénat de les éliminer quasi totalement. Plusieurs autres insuffisances juridiques devraient être soulevées comme l’introduction dans la loi de modifications sociales structurelles ( les femmes, les seniors, les exceptions).

Laurent Fabius est à la fois un fin connaisseur des institutions et de la politique française. En tant que président du conseil constitutionnel ,il n’abordera pas sans doute la réforme de front mais de manière habile pour en discréditer une grande partie du contenu et en même temps son auteur Emmanuel Macon auquel il n’a jamais loué une grande admiration considérant que Macon est passé un peu vite de la banque à la présidence de la république en shuntant toutes les responsabilités , tous les engagements qui forment un véritable homme politique de dimension nationale et internationale.

Le conseil constitutionnel ne peut ignorer le chaos dont est responsable le chef de l’État et son aveuglement voire son mépris vis-à-vis des oppositions de 70 % des Français. Notons que l’hypothèse d’un rejet du conseil constitutionnel ôterait une sérieuse épine dans le pied à un gouvernement complètement englué dans son entêtement et sa paralysie.

Réforme Retraites : un désaveu du conseil constitutionnel

Retraites: quel désaveu du Conseil constitutionnel ?

Le conseil constitutionnel Risque de porter un coup fatal à la réforme de Macon. Sur la forme d’abord, il ne peut passer sous silence le fait que le recours à une loi rectificative de financement de la sécurité sociale n’est pas le véhicule législatif approprié. Il doit aussi noter que le temps n’a pas été suffisamment long pour aborder démocratiquement cet enjeu. C’est à dessein que le pouvoir a réduit la période de débat des institutions parlementaires.

En outre, le gouvernement a fait un usage excessif de la réduction des amendements au point comme au Sénat de les éliminer quasi totalement. Plusieurs autres insuffisances juridiques devraient être soulevées comme l’introduction dans la loi de modifications sociales structurelles ( les femmes, les seniors, les exceptions).

Laurent Fabius est à la fois un fin connaisseur des institutions et de la politique française. En tant que président du conseil constitutionnel ,il n’abordera pas sans doute la réforme de front mais de manière habile pour en discréditer une grande partie du contenu et en même temps son auteur Emmanuel Macon auquel il n’a jamais loué une grande admiration considérant que Macon est passé un peu vite de la banque à la présidence de la république en shuntant toutes les responsabilités , tous les engagements qui forment un véritable homme politique de dimension nationale et internationale. Le conseil constitutionnel ne peut ignorer le chaos dont est responsable le chef de l’État et son aveuglement voire son mépris vis-à-vis des oppositions de 70 % des Français. Notons que l’hypothèse d’un rejet du conseil constitutionnel ôterait une sérieuse épine dans le pied à un gouvernement complètement englué dans son entêtement et sa paralysie.

Quel nouveau contrat social ?

Quel nouveau contrat social ?

par Jean-François Chantaraud, expert, Directeur de l’Odissée de dans la Tribune

Un article intéressant en forme d’invite à réformer totalement la démocratie pour rendre les citoyens acteurs de la société. Au-delà des formes organisationnelles et du fonctionnement, se pose une évolution des mentalités qui doit sans doute commencer à l’école NDLR


En butte à un faisceau de contraintes intriquées, la société glisse dans la tourmente et ses dirigeants dans l’impuissance. Surmonter la complexité parait impossible sans l’engagement de toutes les énergies et de toutes les intelligences. Le temps d’une grande initiative démocratique et républicaine arrive.

Dérèglement climatique, pollutions, chute de la biodiversité, épuisement des matières premières, affaissement énergétique, dette publique, pandémies… : les mutations constituent remettent en question nos modes de vie. Cette transition globale appelle de nombreuses nouvelles réponses. Enchevêtrées et contraignantes, leur acceptabilité sociale reste aléatoire alors que leur coût économique est certain.

De plus, la puissance du flux de l’information immédiate trouble les perceptions et alimente la défiance envers les lieux de pouvoirs et de savoirs (montée de l’abstention, des violences, de la délinquance, émergence des gilets jaunes, bonnets rouges, stylos rouges, …). Chaque rumeur et fausse information concourt au délitement du lien social.

Aussi, il nous faut refonder l’implication de la diversité des acteurs dans la communauté de destin, les engager dans la recherche d’un accomplissement collectif harmonieux et performant. Autrement dit, la grande question pour tout dirigeant est : Comment développer mobiliser l’intelligence de tous au bénéfice de l’intérêt général ?

Intensifier la responsabilité intellectuelle dans tous les recoins de la société implique le réancrage des valeurs républicaines dans un projet démocratique renouvelé en cinq dimensions :

Comment – Nouveaux processus de découverte collective de solutions : la participation de tous à la réflexion collective doit permettre à chacun de tout dire et de tout entendre. Embrasser la complexité n’induit pas que tout le monde comprenne tout sur tous les sujets, mais que chaque personne puisse contribuer facilement à la régénération régulière du respect de tous les faits, toutes les idées et toutes les personnes.

Quoi ? – Un double objectif : pour perdurer, l’échange doit bien sûr contribuer au sentiment partagé d’un mieux-faire et d’un mieux-être collectif à travers la production de solutions réalistes et visibles de tous. Mais il doit aussi produire une lecture partagée des orientations collectives à long terme afin que chacun puisse mieux les conjuguer avec ses projets personnels.
Où ? – Nouvelles pratiques relationnelles : l’émergence d’un tel niveau de responsabilité intellectuelle n’est envisageable que si tous les compartiments de nos vies professionnelles, personnelles et sociétales y sont immergés. La participation doit être organisée dans toutes les sphères, au sein de toutes les organisations et à tous les étages hiérarchiques.

Quand ? – Récurrence à fréquence élevée : l’entretien du lien social exige de le vivre lors de séances fréquentes. Au point que devienne une habitude, et même un réflexe, l’assemblage constructive des risques et opportunités perçus, ainsi que l’évaluation bienveillante des initiatives et projets, qu’elle qu’en soit l’origine.

Qui ? – Inclusion de la diversité des acteurs et de leurs informations : articuler de nouvelles interactions suppose de réajuster les rôles de tous, en lien avec les décideurs et les porteurs d’expertises. Chacun doit être inclus, à sa place dans un même processus global : l’État et ses agents, parlementaires, élus locaux, électeurs, contribuables, usagers et citoyens, les corps intermédiaires avec leurs instances, leurs adhérents et les publics qu’ils représentent, l’entreprise et ses salariés, actionnaires, clients, consommateurs et fournisseurs.

Il s’agit donc d’augmenter la qualité des relations humaines, des concertations sociales, de la disputatio politique, économique et sociale. Réussir l’instauration de cette démocratie augmentée dans la société suppose de procéder à la refonte des processus de débat public, social, professionnel et même privé.

En pratique, la démarche consiste à déployer, en local interconnecté, thème après thème, l’outillage du dialogue socratique. Ainsi, pas à pas, cette Fabrique du débat projettera chaque partie prenante de chaque organisation, c’est-à-dire chaque personne, dans la recherche de solutions au bénéfice de tous.

Dans un premier temps, le lancement d’une telle grande mécanique consiste à réunir le premier cercle des dirigeants syndicaux, associatifs, politiques, économiques et médiatiques, de ce qui deviendra l’ecclésia catholicos – l’assemblée universelle des citoyens. De proche en proche, chacun selon sa légitimité et à son rythme, les plus volontaires impliqueront leurs propres réseaux, antennes territoriales et relais thématiques, leurs composantes internes et leurs parties prenantes externes. L’engagement progressif du plus grand nombre dans une même dialectique collective permettra d’instaurer peu à peu des relations humaines et sociales pacifiées et accélératrices d’imagination fertile. Cette dynamique contribuera à réduire les fractures sociales : elle constituera la clé de la réussite de la transition globale dans laquelle nous sommes embarqués malgré nous.

Citoyens responsables : unissez-vous pour refonder le contrat social !

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L’inflation zone euro : Jusqu’à quel niveau et jusqu’à quand ?

L’inflation zone euro : Jusqu’à quel niveau et jusqu’à quand ?

Par Gregory Gadzinski , Associate Professor of Finance, International University of Monaco dans the conversation


En 2022, le taux d’inflation annuel enregistré dans la zone euro fut le plus élevé (8,4 %) depuis sa création en 1999, notamment sous l’effet des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondial et de la crise énergétique engendrée par le conflit en Ukraine. La question qui se pose désormais est celle de sa trajectoire en 2023 et au-delà. Faut-il s’attendre à un ralentissement ou à une accélération de la hausse des prix ? En effet, plusieurs facteurs semblent aujourd’hui susceptibles de rapprocher l’inflation de l’objectif de 2 % de la Banque centrale européenne (BCE) tandis que d’autres, à l’inverse, risquent de la maintenir à des niveaux élevés.

Parmi les facteurs qui laissent penser que la tendance serait plutôt à un ralentissement de l’inflation, on peut déjà noter une baisse des prix des matières premières. Après un pic à 10,6 % en glissement annuel en octobre 2022, les derniers chiffres de janvier ont montré une baisse à 8,5 %. Cette chute des matières premières depuis leurs sommets historiques explique en grande partie cette décélération de la hausse des prix. En effet, l’alimentation et le logement/énergie représentent 35 % de l’indice global de l’IPCH (indice harmonisé des prix).
En supposant que nous n’assistions pas à une résurgence des tensions sur ces marchés à forte volatilité, l’effet de base (c’est-à-dire corrigé des causes transitoires) sera donc de plus en plus favorable dans les mois à venir, poussant les chiffres de l’inflation globale à la baisse.

Autre argument qui plaide pour un ralentissement de l’inflation : les anticipations d’inflation. De manière peut être surprenante pour le grand public, ces anticipations constituent en effet l’un des principaux moteurs de la hausse des prix aujourd’hui. Dans ce contexte, les banquiers centraux surveillent donc attentivement les enquêtes menées auprès des consommateurs et des prévisionnistes professionnels pour évaluer les sentiments d’inflation.

Or, selon le dernier rapport de la BCE, ces prévisions des consommateurs commencent à se stabiliser depuis plusieurs mois. Dans le même temps, les professionnels ont revu légèrement à la hausse leurs prévisions d’inflation IPCH pour 2023 et 2024 par rapport à l’enquête précédente (pour le quatrième trimestre de 2022), pour s’établir à 5,9 % et 2,7 % respectivement. Dans l’ensemble, ces deux indicateurs constituent un signal positif indiquant que les anticipations d’inflation à moyen terme sont toujours bien ancrées autour de l’objectif de la BCE, et que le scénario d’un dérapage de l’inflation n’est (pour l’instant) que peu probable.

Enfin, il ne faut pas oublier que les actions de politique monétaire mettent du temps à produire leurs effets (minimum 12 mois et un pic à 24 mois).

En bref, nous ne ressentirons l’impact de la première hausse des taux d’intérêt de la BCE (en juillet 2022) qu’à la mi-2023. Si l’économie de la zone euro a montré quelques signes de ralentissement au dernier trimestre de 2022, l’effet « retardateur » d’une hausse des taux d’intérêt aura certainement un impact plus important sur la croissance en 2023, attendue à 0,7 % après 3,5 % l’année dernière.

Cependant, un certain nombre d’arguments peuvent aujourd’hui laisser penser que les prix resteront à un niveau élevé. Tout d’abord, les chiffres de l’inflation restent supérieurs à 7 % dans les grands pays de la zone euro. L’Allemagne, la France et l’Italie n’ont pas sont encore connu de ralentissement significatif. En résumé, les prix des biens européens continuent d’augmenter.

Les recherches sur la persistance de l’inflation menées par la BCE ont montré que les prix sont actualisés peu fréquemment et de manière irrégulière, ce qui peut entraîner des « effets de second tour » qui mettent du temps à répercuter le choc inflationniste des matières premières au reste de l’économie. Il n’est donc pas surprenant de constater que les prix à la production ne sont pas encore entièrement transférés aux détaillants et grandes surfaces.

D’après Michel-Édouard Leclerc, patron de l’enseigne E. Leclerc, la hausse des prix pourrait atteindre un pic « entre avril et juin ».
Il est aussi intéressant de noter que les changements de prix semblent encore plus rares pour les biens industriels non énergétiques et surtout pour les services. Lors de sa dernière conférence de presse du 2 février dernier, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a tenu à souligner que l’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) avait atteint 5,4 % en décembre, soit un record absolu dans la zone euro. La rigidité des prix reste d’ailleurs élevée dans la zone euro (plus qu’aux États-Unis), ce qui explique la posture « faucon » de certains responsables de la BCE pour lesquels la bataille contre l’inflation n’est pas encore gagnée !

Jusqu’à présent, la boucle inflation-salaire reste maîtrisée malgré les problèmes récurrents de pénurie de main-d’œuvre observée dans plusieurs pays. Toutefois, la BCE estime que le marché de l’emploi, plus que résilient en ce début d’année, pourrait entraîner une hausse des salaires.

Dans les années 1970, la boucle inflation-salaire avait été responsable de la forte persistance de l’inflation après le choc pétrolier. Dans un article de recherche publié en 2004, je concluais que le degré de persistance de l’inflation avait progressivement diminué lorsque les autorités monétaires avaient adopté une politique de ciblage de l’inflation, et que l’indexation des salaires était devenue l’exception plutôt que la norme. Cependant, comme l’a reconnu Christine Lagarde, les salaires constitueront une composante importante de la pression inflationniste dans les mois à venir.

Il existe un consensus sur le fait que la BCE (ainsi que la Réserve fédérale américaine, la Fed) avait tardé à relever son taux d’intérêt directeur l’année dernière.
Verrons-nous une autre erreur de politique de la part des banquiers centraux cette année ? Dans un article du Financial Times, le journaliste Martin Wolf rappelait que, lorsque l’inflation avait commencé à baisser au début des années 1970, la Fed avait réduit son taux directeur trop tôt. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les contrats à terme sur les taux d’intérêt (produits financiers qui engagent l’achat ou la vente d’un actif à un prix et une date déterminés) prévoient que la Fed comme la BCE pourraient baisser leur taux directeur dès cette année !

Au bilan, il reste difficile de dire quels facteurs vont l’emporter, notamment avec le climat d’incertitude que les autorités monétaires et budgétaires ne peuvent contrôler. Même si le consensus s’oriente vers une désinflation progressive de la zone euro, l’économie mondiale n’est pas à l’abri d’autres chocs géopolitiques impossibles à prévoir et qui pourraient nous rapprocher d’une trajectoire réinflationniste similaire aux années 1970. Si l’histoire ne se répète jamais, elle rime souvent, c’est pourquoi l’humilité et la détermination sont peut-être les meilleurs outils dont disposent les pilotes de la politique monétaire pour nous faire atterrir en douceur.

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