Européennes: après le séisme, quel cap ?
Hollande aura du mal à changer de cap car il n’a jamais su où aller. Il est vraisemblable qu’on ne changera rien en affirmant qu’il faut du temps pour que les réformes engagées donnent des résultats. Du côté de l’Elysée, on ne souhaite pas d’inflexion de politique et on est plus que jamais convaincu que c’est par la politique de l’offre qu’on apportera les bonnes réponses. « L’emploi, il n’y a pas 10.000 manières d’aller le chercher », explique un proche du chef de l’Etat. « Et c’est en baissant les charges des entreprises qu’on y arrivera », ajoute-il. Maintenant, à l’Elysée, on admet qu’on ne peut pas rester non plus sans réponse. Cela fera l’objet de discussion les prochaines semaines. Mais dans l’entourage de François Hollande, on annonce déjà la couleur. « Des nouvelles mesures ? Un peu plus de social ? Encore faudrait-il avoir des marges de manœuvres, on ne les a pas ». Du coup, dimanche soir, les ténors de la majorité que nous avons joints s’abritaient derrière un argument : il y a toujours un effet défouloir, derrière cette élection européenne, disent-ils. « Ce n’est pas très nouveau, explique-t-on à l’Elysée, où l’on mesure à quel point il y a urgence à avoir des résultats tangibles sur le plan économique. Mais certains députés PS comptent bien saisir l’occasion pour pousser le gouvernement dans ses retranchements en s’attaquant aux baisses de charges promises aux entreprises. « Il faut recentrer notre politique sur le pouvoir d’achat », assure un ténor socialiste. Mais comment financer de nouvelles mesures alors que l’Elysée explique n’avoir aucune marge de manœuvre? « Faux », rétorque un député PS, influent sur les questions budgétaires: « il y a les entreprises » ! « Il faut adapter le pacte de responsabilité« , n’hésite plus à nous dire ce parlementaire. Une piste commence même à émerger à l’Assemblée. Le gouvernement a prévu de supprimer la C3S, l’une des taxes qui pèsent sur la production dès 2015. On pourrait très bien décaler ce coup de pouce dans le temps ! C’est dire si ce nouvel échec électoral risque de donner du grain à moudre à ceux, au sein de la majorité, qui contestent l’ampleur des baisses de charges accordées aux entreprises.