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Nouvelle-Calédonie : des points communs avec la révolte des quartiers

Nouvelle-Calédonie : des points communs avec la révolte des quartiers

Si effectivement la modification constitutionnelle visant à faire évoluer le nombre d’électeurs en Nouvelle-Calédonie a été l’élément déclencheur, reste que la révolte des jeunes en particulier présente des analogies avec le mouvement des banlieues dans l’Hexagone. La même violence contre les biens publics et privés et surtout les mêmes pillages.

 

En cause une jeunesse désœuvrée comme dans les banlieues avec des taux de chômage de l’ordre de 25 %, aussi le désœuvrement, le délitement de l’autorité publique et le déclassement culturel.

Une jeunesse cependant qui a été manœuvrée par des courants politiques sous influence étrangère.

La situation en Nouvelle-Calédonie est évidemment spécifique mais les grands facteurs explicatifs des violences ressemblent malheureusement à ce de la révolte des quartiers de 2023. Le résultat d’une faillite de l’État tant en matière de sécurité que de formation et d’insertion.

Société- Violences des quartiers : un micro plan

Société- Violences des quartiers : un micro plan

Le gouvernement aura attendu bien longtemps avant d’analyser la révolte des quartiers et de proposer de nouvelles orientations. Pire, Macron qui avait promis lui-même de le faire a complètement oublié l’exercice ! Du coup, on a repassé le bébé à la pauvre Élisabeth Bornes qui est surtout chargée de l’intendance et des tâches secondaires ou considérées comme telles.

Parmi les mesures, le gouvernement propose aussi d’aggraver les contraventions pour les mineurs bravant le couvre-feu. Plutôt que de «délictualiser» cette infraction, il a été choisi de la laisser dans le champ contraventionnel, mais en montant en gamme. Désormais, il sera infligé une amende de catégorie 4, au maximum 750 euros, pour tous ceux qui enfreindront l’interdit.

Pour les parents, il est prévu d’infliger une peine forme travaux d’intérêt général qui se seront soustraits à leurs obligations légales. Par ailleurs, dans le cas où ils n’auraient pas respecté les mesures éducatives imposées à leurs enfants par la justice, ils seront soumis à des stages de citoyenneté, une alternative aux poursuites. De quoi éviter la sanction pécuniaire bien souvent impossible à honorer pour les familles les plus démunies.

À noter la sociologie particulière des émeutiers composés à 70 % de mineurs de moins de 15 ans et qui mériterait évidemment une analyse et des orientations autrement plus étoffées.

Violences des quartiers : un micro plan

Violences des quartiers : un micro plan

Le gouvernement aura attendu bien longtemps avant d’analyser la révolte des quartiers et de proposer de nouvelles orientations. Pire, Macron qui avait promis lui-même de le faire a complètement oublié l’exercice ! Du coup, on a repassé le bébé à la pauvre Élisabeth Bornes qui est surtout chargée de l’intendance et des tâches secondaires ou considérées comme telles.

Parmi les mesures, le gouvernement propose aussi d’aggraver les contraventions pour les mineurs bravant le couvre-feu. Plutôt que de «délictualiser» cette infraction, il a été choisi de la laisser dans le champ contraventionnel, mais en montant en gamme. Désormais, il sera infligé une amende de catégorie 4, au maximum 750 euros, pour tous ceux qui enfreindront l’interdit.

Pour les parents, il est prévu d’infliger une peine forme travaux d’intérêt général qui se seront soustraits à leurs obligations légales. Par ailleurs, dans le cas où ils n’auraient pas respecté les mesures éducatives imposées à leurs enfants par la justice, ils seront soumis à des stages de citoyenneté, une alternative aux poursuites. De quoi éviter la sanction pécuniaire bien souvent impossible à honorer pour les familles les plus démunies.

À noter la sociologie particulière des émeutiers composés à 70 % de mineurs de moins de 15 ans et qui mériterait évidemment une analyse et des orientations autrement plus étoffées.

Insécurité-Coût des Violences quartiers : une facture de 730 millions

Insécurité-Coût des Violences quartiers : une facture de 730 millions

Les violences dans les quartiers auront été de courte durée mais par contre d’une violence extrême avec des conséquences financières tout à fait exceptionnelles. Une facture en effet de 730 millions pour plus de 1500 sinistres liés. Une violence avec pillage mais souvent aussi gratuite visant à détruire simplement les équipements collectifs comme les écoles ou les équipements privés. Dernier exemple récente de la folie des crétins : la destruction de camions du resto du cœur.

La facture s’alourdit. Le coût des dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort d’un adolescent tué par la police lors d’un contrôle routier a été réévalué mercredi à 730 millions d’euros, contre 650 millions précédemment, selon un communiqué de France Assureurs publié ce mercredi.

Au total, 15.600 sinistres liés aux violences qui ont suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué lors d’un contrôle routier à Nanterre, ont été déclarés. Dans le détail, les dommages aux biens professionnels et aux collectivités locales représentent plus de 90% du coût total (respectivement 65% et 27%), selon la fédération des assureurs. De leur côté, «les dommages aux véhicules représentent 46 % des déclarations de sinistres et 6 % du coût total», précisent les professionnels. «Cette réévaluation des dommages liés aux violences urbaines de fin juin confirme le lourd tribut payé par les collectivités locales et leurs assureurs à ces émeutes», a déclaré Florence Lustman, présidente de France Assureurs, citée dans le communiqué.

Société-Coût des Violences quartiers : une facture de 730 millions

Société-Coût des Violences quartiers : une facture de 730 millions

Les violences dans les quartiers auront été de courte durée mais par contre d’une violence extrême avec des conséquences financières tout à fait exceptionnelles. Une facture en effet de 730 millions pour plus de 1500 sinistres liés. Une violence avec pillage mais souvent aussi gratuite visant à détruire simplement les équipements collectifs comme les écoles ou les équipements privés. Dernier exemple récente de la folie des crétins : la destruction de camions du resto du cœur.

La facture s’alourdit. Le coût des dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort d’un adolescent tué par la police lors d’un contrôle routier a été réévalué mercredi à 730 millions d’euros, contre 650 millions précédemment, selon un communiqué de France Assureurs publié ce mercredi.

Au total, 15.600 sinistres liés aux violences qui ont suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué lors d’un contrôle routier à Nanterre, ont été déclarés. Dans le détail, les dommages aux biens professionnels et aux collectivités locales représentent plus de 90% du coût total (respectivement 65% et 27%), selon la fédération des assureurs. De leur côté, «les dommages aux véhicules représentent 46 % des déclarations de sinistres et 6 % du coût total», précisent les professionnels. «Cette réévaluation des dommages liés aux violences urbaines de fin juin confirme le lourd tribut payé par les collectivités locales et leurs assureurs à ces émeutes», a déclaré Florence Lustman, présidente de France Assureurs, citée dans le communiqué.

Coût des Violences quartiers : une facture de 730 millions

Coût des Violences quartiers : une facture de 730 millions

Les violences dans les quartiers auront été de courte durée mais par contre d’une violence extrême avec des conséquences financières tout à fait exceptionnelles. Une facture en effet de 730 millions pour plus de 1500 sinistres liés. Une violence avec pillage mais souvent aussi gratuite visant à détruire simplement les équipements collectifs comme les écoles ou les équipements privés. Dernier exemple récente de la folie des crétins : la destruction de camions du resto du cœur.

La facture s’alourdit. Le coût des dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort d’un adolescent tué par la police lors d’un contrôle routier a été réévalué mercredi à 730 millions d’euros, contre 650 millions précédemment, selon un communiqué de France Assureurs publié ce mercredi.

Au total, 15.600 sinistres liés aux violences qui ont suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué lors d’un contrôle routier à Nanterre, ont été déclarés. Dans le détail, les dommages aux biens professionnels et aux collectivités locales représentent plus de 90% du coût total (respectivement 65% et 27%), selon la fédération des assureurs. De leur côté, «les dommages aux véhicules représentent 46 % des déclarations de sinistres et 6 % du coût total», précisent les professionnels. «Cette réévaluation des dommages liés aux violences urbaines de fin juin confirme le lourd tribut payé par les collectivités locales et leurs assureurs à ces émeutes», a déclaré Florence Lustman, présidente de France Assureurs, citée dans le communiqué.

Violences quartiers : une facture de 730 millions

Violences quartiers : une facture de 730 millions

Les violences dans les quartiers auront été de courte durée mais par compte d’une violence extrême avec des conséquences financières tout à fait exceptionnelles. Une facture en effet de 730 millions pour plus de 1500 sinistres liés. Une violence avec pillage mais souvent aussi gratuit visant à détruire simplement les équipements collectifs comme les écoles ou les équipements privés. Dernier exemple récente de la folie des crétins : la destruction de camions du resto du cœur.

La facture s’alourdit. Le coût des dégradations liées aux violences urbaines qui ont suivi la mort d’un adolescent tué par la police lors d’un contrôle routier a été réévalué mercredi à 730 millions d’euros, contre 650 millions précédemment, selon un communiqué de France Assureurs publié ce mercredi.

Au total, 15.600 sinistres liés aux violences qui ont suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué lors d’un contrôle routier à Nanterre, ont été déclarés. Dans le détail, les dommages aux biens professionnels et aux collectivités locales représentent plus de 90% du coût total (respectivement 65% et 27%), selon la fédération des assureurs. De leur côté, «les dommages aux véhicules représentent 46 % des déclarations de sinistres et 6 % du coût total», précisent les professionnels. «Cette réévaluation des dommages liés aux violences urbaines de fin juin confirme le lourd tribut payé par les collectivités locales et leurs assureurs à ces émeutes», a déclaré Florence Lustman, présidente de France Assureurs, citée dans le communiqué.

Société-Sondage émeutes des quartiers : l’échec de la politique migratoire

Société-Sondage émeutes des quartiers : l’échec de la politique migratoire

Selon le dernier sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, 84% des Français condamnent les violences et 89% se disent «inquiets» pour l’avenir du pays.

Si le soutien populaire aux forces de l’ordre reste important (64%), il ne s’accompagne pas d’un réflexe légitimiste de soutien au gouvernement (27%), comme cela se produit parfois en temps de crise. À l’inverse, les Français disent plutôt attendre des mesures de fermeté de la part de l’exécutif, notamment pour ce qui concerne l’immigration : 59% réclament un durcissement du projet de loi prévu à l’automne. Et pour cause, les événements récents sont perçus à leurs yeux comme «la conséquence des défaillances de notre politique migratoire». Un propos qui tranche avec le discours adopté par Gérald Darmanin, selon qui «il y a eu beaucoup de Kévin et de Mattéo» parmi les interpellés, qui étaient à «90% Français». De quoi faire dire au ministre de l’Intérieur que «la question, aujourd’hui, ce sont les jeunes délinquants, pas les étrangers».

Il n’empêche, une large majorité de sondés (71%) semble se désolidariser du locataire de Beauvau, en appelant à la réduction des flux migratoires. Et en se rangeant derrière deux propositions portées notamment par la droite LR et les nationalistes : la suppression de «l’excuse de minorité» (78%) et des «sanctions financières» contre les parents de délinquants (77%).

Crise des quartiers: une affaire de volonté

Crise des quartiers: une affaire de volonté

« La banlieue ce n’est pas une affaire de milliards. C’est d’abord une question de volontarisme politique » (Xavier Bertrand) . Interview dans la Tribune.

Les quartiers populaires s’embrasent depuis la mort tragique de Nahel, ce jeune homme tué par balle par un policier à Nanterre. Approuvez-vous l’action de l’exécutif ?

XAVIER BERTRAND- Je soutiens très clairement l’action des forces de l’ordre. La priorité, c’est la sécurité, l’ordre et la justice. Il n’y a pas de débat là-dessus, ni de place pour la polémique.

Des émeutes de 2005 à celles de 2023, les mêmes problèmes semblent provoquer les mêmes effets. L’amplification des réseaux sociaux en plus et la jeunesse des émeutiers. La France des quartiers populaires en est à ce point de délitement ?

2023 n’est pas comparable avec 2005. Cette semaine, nous avons franchi des paliers insoutenables, notamment avec des agressions contre les maires. On l’a vu avec Vincent Jeanbrun, (ndlr, le maire de L’Haÿ-les-Roses) dont la famille a été attaquée à son domicile ou encore avec Stéphanie Von Euw, maire de Pontoise. Des centaines de commerces ont été pillés ; des bâtiments publics et des mairies ont été saccagés. On a tiré sur des policiers et lancé des mortiers d’artifice en direction des forces de l’ordre ! On est entré dans autre chose par rapport à 2005. Nous avons franchi un cap supplémentaire dans la haine de ces jeunes envers la République. Je salue d’ailleurs l’action et le professionnalisme des forces de l’ordre.

Pourquoi cette aggravation ?

L’hyper violence est la marque de notre époque. Je le vois à Saint-Quentin. En 2005, nous n’avions pas eu le moindre problème. Cette fois, les tirs de mortiers sur les pompiers ont précédé la mise à sac de commerces. Les raisons sont bien sûr multiples. Mais la première c’est la crise de l’autorité et du respect. C’est bien la preuve qu’il faut refonder une vraie République des droits et des devoirs. Aujourd’hui, la politique doit être tournée davantage vers les gens. Dans ces quartiers, la quasi-totalité des habitants sont de braves gens et les premières victimes des pillards. De la même manière, tous les jeunes ne sont pas des casseurs. C’est la raison pour laquelle les Français exigent la plus grande fermeté vis-à-vis de ceux qui se sont livrés à ces exactions. Je rappelle mon combat pour la mise en place de peines minimum d’un an de prison ferme pour celles et ceux qui agressent les forces de l’ordre ou de secours. Je demande au gouvernement qu’il nous donne en toute transparence le nombre de condamnations suite à ces émeutes, mais aussi les peines infligées à ces pillards et le nombre de parents dont la responsabilité juridique a été engagée comme le permet la loi. La crédibilité de l’État passe par cette fermeté sans faille. Toute faiblesse de la justice serait coupable et aggraverait l’exaspération des Français.

Vous êtes acteur de la politique de la Ville. Est-ce un échec collectif pour la droite, la gauche, le centre qui se sont succédé au pouvoir depuis 25 ans ?

J’en ai marre d’entendre cette rengaine ! J’en ai assez qu’on mette tout le monde dans le même sac. De 2002 à 2012, nous avons agi avec la politique sécuritaire de Nicolas Sarkozy, Ministre de l’Intérieur puis Président de la République ; avec la politique pénale de Rachida Dati, avec la politique en direction des quartiers de Jean-Louis Borloo. Mais la droite n’est plus au pouvoir depuis onze ans. Il y a des émeutes urbaines aux États-Unis, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas ou même en Suisse. La droite française n’est quand même pas responsable des violences partout dans le monde ! Quand on met tout le monde dans le même sac, par facilité ou même parfois par cynisme, quand on affirme que toutes les politiques ont échoué, c’est faire le lit des extrêmes et notamment de ces incapables d’extrême-droite.

Cette explosion de violence, illustre-t-elle un problème de relation entre la police et la jeunesse des quartiers, souvent issue de l’immigration et qui se sent stigmatisée ?

Mais si c’était ça le cœur du problème, alors pourquoi s’en prennent-ils aux pompiers qui sont là pour sauver des vies ? Si c’était ça le problème, pourquoi vont-ils piller les commerces de leurs quartiers ? Ras-le-bol de la théorie de l’excuse. Je le répète : en premier, il faut rétablir l’ordre et le respect de l’autorité, et avant tout celle des parents. C’est le préalable à tout. Ça ne résume pas un projet de société, mais c’est un préalable. L’autorité doit à nouveau être érigée comme un principe de base.

Dites-vous que cette crise couvait depuis longtemps avec le choix d’Emmanuel Macron, au début de son premier mandat, de renoncer à un grand plan banlieue recommandé par Jean-Louis Borloo ?

Le plan Borloo recommandait justement de s’occuper maintenant davantage des gens que des bâtiments. Il s’agissait d’engager très vite de nouvelles actions concrètes sur le terrain. On a perdu du temps sur ce sujet comme sur bien d’autres.

Cette crise est-elle l’un des symptômes de la crise migratoire et de l’incapacité du pays à absorber les quelque 3,5 millions d’immigrés arrivés sur le territoire national depuis 2005 ?

Oui et ça fait des années que la politique d’intégration est un échec. Et depuis dix ans, nous vivons au rythme d’une politique migratoire incontrôlée. Qu’attend le gouvernement pour réguler tout ça ? La banlieue ce n’est pas une affaire de milliards. C’est d’abord une question de volontarisme politique : imposer la sécurité, développer l’emploi dans ces quartiers populaires et remettre le service public au cœur de nos priorités notamment l’école… comme dans toute la France.

Avec le recul, maintenez-vous votre opposition à la réforme des retraites rendue encore plus nécessaire avec les sombres prévisions contenues dans le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites ?

Évidemment. Je maintiens que cette réforme était mal construite et injuste. Je maintiens qu’on pouvait travailler plus longtemps mais lorsqu’on avait commencé à travailler jeune, quand on est une femme avec une carrière fracturée et pour ceux qui sont cabossés physiquement par leur travail, il faut pouvoir partir plus tôt à la retraite. Une réforme équilibrée et juste était possible. J’avais proposé de la financer en supprimant plus vite les régimes spéciaux. On n’a pas voulu m’écouter. Et puis, comment a-t-il pu imaginer réformer les retraites sans avoir au préalable repenser le rapport des Français au travail : rémunération, reconnaissance dans le travail, perspectives d’évolution de carrière, conditions de travail… ? Quand on fait tout à l’envers, il ne faut pas s’étonner d’avoir la totalité des syndicats contre soi, y compris les plus réformistes comme la CFDT. Ma conviction profonde est que s’il n’y a pas la justice au cœur des réformes, les Français ne voudront plus les accepter.

En se divisant, la droite a-t-elle définitivement perdu sa fonction de parti de gouvernement ?

La droite a perdu l’élection présidentielle avant tout chose et pour la troisième fois consécutive. La droite a toujours été composée de sensibilités et de personnalités différentes. Parce que nos idées sont, à mon avis, le plus en résonance avec ce que veulent les Français, je suis intimement convaincu que nous sommes toujours à même de diriger le pays. Nous le démontrons en gérant avec efficacité nos collectivités.

Saluez-vous le succès de la politique de réindustrialisation du gouvernement qui a permis l’ouverture d’usines notamment dans les Hauts-de-France ?

J’ai poussé à fond pour la réindustrialisation de la Région Hauts-de-France depuis décembre 2015 et mon élection au conseil régional. Je suis bien sûr satisfait que le gouvernement suive la même logique. Tant mieux. Je rappellerai quand même le combat qu’il a fallu livrer en 2018 pour éviter la fermeture de l’usine Ascoval près de Valenciennes. Certains m’avaient reproché d’avoir interpellé trop durement le Président de la République et le gouvernement pour dire qu’il y avait encore de la place pour une politique industrielle dans la Région et dans le pays. Ascoval a été le premier symbole de ce combat que j’ai toujours porté. Le Président a désormais fait de la réindustrialisation et du nucléaire des priorités nationales, tant mieux. En 2019 quand Stellantis cherchait à implanter en France une première usine de batteries électrique, la Région s’est battue seule pour l’avoir. Maintenant, on travaille ensemble, en particulier avec Bruno Le Maire. C’est ce que j’appelle l’intérêt général.

Cela montre aussi une chose : nous avons absolument besoin d’une nouvelle étape dans l’organisation des pouvoirs dans notre pays. L’État central doit se concentrer sur les fonctions régaliennes et préparer l’avenir avec des choix stratégiques, notamment la réindustrialisation. Ensuite, l’État doit laisser la main aux territoires, aux élus locaux et même aux représentants de l’État dans les territoires pour agir au plus près. Si on doit aujourd’hui aller beaucoup plus vite dans les implantations, il faut que ce soient les préfets de Région qui reprennent les responsabilités qui sont aujourd’hui freinées dans les ministères. C’est ça la République des territoires que je défends. Dans les Hauts-de-France, cela marche. Nous avons réussi à avoir nombre d’implantations au point de créer une « vallée de la batterie ».

L’emploi revient dans les Hauts-de-France, y a-t-il un risque de pénurie de main-d’œuvre ?

J’ai une obligation de résultat. Dans la seule industrie automobile, il va falloir trouver dans les années qui viennent entre 13.000 et 20.000 salariés. Cela veut dire la mobilisation de moyens d’action totalement inédits. Nous travaillons tous ensemble : État, collectivités locales, organismes de formation, constructeurs automobiles. Cela veut dire que nous devons faire des efforts dans la formation initiale pour former pour ces nouveaux emplois mais aussi faire davantage dans la formation des demandeurs d’emploi. L’an dernier, sur Dunkerque, nous avons formé plus de 1.000 chômeurs aux métiers de l’industrie.

Le Président de la République avait donné 100 jours à la Première ministre pour apaiser et lancer de nouveaux chantiers après la réforme des retraites. Pourquoi refusez-vous sa main tendue ?

Quelle main tendue ? La situation politique dans laquelle se trouve Emmanuel Macron est connue : il a gagné l’élection présidentielle et a perdu les législatives. Il avait la majorité absolue, il ne l’a plus. Il lui manque 35 sièges pour avoir une majorité absolue. Donc tant qu’il sera dans le déni, il ne pourra rien faire. Rien. Aucune action politique efficace pour les quatre prochaines années. Et pourtant, la France a tant besoin de modernisation, d’apaisement. Le Président peut faire semblant de pouvoir agir, sa responsabilité est entière. Son premier mandat, entre la crise des gilets jaunes, le Covid et la guerre en Ukraine, n’aura pas permis à la France d’avancer comme il le faudrait. Espérons que le second mandat ne s’enfoncera pas dans l’immobilisme qui rapprochera encore un peu plus les extrêmes du pouvoir. Il faut prendre la mesure de la situation politique et donc imposer un changement complet de méthode. Il ne peut pas continuer à diriger le pays comme s’il avait une majorité absolue. Il ne peut pas continuer à travailler en regardant les élus en chiens de faïence alors que nous pourrions vraiment avoir un travail partenarial. Il ne peut pas faire avancer le pays sans avoir un véritable dialogue avec les partenaires sociaux. Nous avons besoin d’un gouvernement avec des ministres qui incarnent pleinement leur fonction aujourd’hui, et ils sont trop peu nombreux à le faire. Nous avons besoin en urgence d’une politique résolument différente en matière de sécurité et de justice. Il ne peut pas continuer à faire comme si les services publics pouvaient se contenter d’effets d’annonce. Nous avons besoin d’une nouvelle ambition sur la lutte contre le réchauffement climatique, sur la santé, le logement, l’école, la dette… La liste des angles morts de ce gouvernement est longue. Emmanuel Macron ne peut pas continuer comme si rien n’était grave.

Vous avez déclaré qu’Emmanuel Macron était en état de cohabitation. Cela veut-il dire qu’il n’est plus en état de faire avancer le pays sans vous ?

Oui et c’est une cohabitation inédite. Aucun parti politique n’incarne la majorité à lui seul. Il existe en revanche deux groupes parlementaires qui permettraient au gouvernement de bénéficier de cette majorité absolue. Ce sont Les Républicains et LIOT (ndlr, Liberté, indépendants, outre-mer et territoires).

Il faut arrêter de faire passer les députés membres du groupe LIOT comme des gauchistes extrémistes, car ils n’ont strictement rien à voir avec les Insoumis. Il faut arrêter de faire passer les députés LR pour autre chose que ce qu’ils sont, c’est-à-dire des élus responsables. C’est donc au Président de la République de prendre la mesure de la situation politique et ensuite d’engager une politique radicalement différente. C’est à lui de prendre une initiative franche et claire vis-à-vis de ces deux groupes politiques. Nous ne pouvons pas continuer avec sa politique d’effets d’annonce qui a remplacé celle des actions concrètes qui changeraient le quotidien des Français.

Sur l’immigration, il n’y a vraiment aucune voie de passage, y compris avec Gérald Darmanin, qui a pourtant des positions assez proches des vôtres…

Nos propositions sont claires, équilibrées et applicables immédiatement. LR reprend d’ailleurs celles que j’avais défendues le 4 novembre 2021 lors d’un discours sur l’immigration pendant la campagne de la primaire de droite. Ces propositions correspondent aux pratiques du Canada, de l’Australie ou de bien d’autres pays démocratiques. Si le Président veut nous tendre la main, il peut commencer en reprenant nos textes sur l’immigration.

Société-Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise de gosses mal élevés et et de l’impuissance politique

Société-Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise de gosses mal élevés et et de l’impuissance politique

Il y a quelque chose de pathétique dans les explications de jeunes impliqués dans les émeutes. Pour eux , il s’agirait d’une vengeance et de répondre par la haine à la haine. Le seul problème c’est que cette haine contre les institutions, les biens et les personnes visent surtout les populations où ils sont résidents. Une sorte de manière de se tirer une balle dans le pied en appauvrissant encore un peu plus des quartiers déjà peu favorisés.

Il n’y a évidemment aucune gloire ni aucun courage à brûler des bus, des écoles et autres équipements publiques ou privées. Seulement la lâcheté qui émerge de foules en délire. La plupart des intéressés se vengent surtout de leur propre échec et rejette en même temps institutions et valeurs républicaines. Dans nombre de pays en développement, ces révoltes n’auraient pas duré longtemps car la régulation des violences obéit à d’autres principes qui ne sont pas les principes laxistes des démocraties développées.

Avec le recul on pourra considérer qu’il s’agissait d’une sorte de révolution des cours d’école puisque la plupart des impliqués ont autour de 15 à 16 ans (17 ans en moyenne) mais une cour d’école où le crime prend la place des jeux. Car il s’agit bien de jeux pour beaucoup qui cassent pour casser. Une sorte de révolte contre leur propre parcours scolaire. On comprend mal que le pouvoir n’est pas réagi immédiatement en décrétant l’état d’urgence pourtant souhaité par 70 % de la population d’autant qu’il s’agit de gamins stupides et violents.

Encore la démonstration de l’impuissance de l’État qui tente toujours de ménager les uns et les autres et qui fait du en même temps dans le domaine sociétal. Certes la réponse globale ne serait être uniquement en termes de répression mais là encore Macron a choisi l’immobilisme. Pire, il a humilié publiquement le rapport Borloo qu’il avait lui-même commandé sur des banlieues en mai 2018. Justement un plan global qui manque tellement aujourd’hui.

Politique-Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise de gosses mal élevés et et de l’impuissance politique

Politique-Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise de gosses mal élevés et et de l’impuissance politique

Il y a quelque chose de pathétique dans les explications de jeunes impliqués dans les émeutes. Pour eux , il s’agirait d’une vengeance et de répondre par la haine à la haine. Le seul problème c’est que cette haine contre les institutions, les biens et les personnes visent surtout les populations où ils sont résidents. Une sorte de manière de se tirer une balle dans le pied en appauvrissant encore un peu plus des quartiers déjà peu favorisés.

Il n’y a évidemment aucune gloire ni aucun courage à brûler des bus, des écoles et autres équipements publiques ou privées. Seulement la lâcheté qui émerge de foules en délire. La plupart des intéressés se vengent surtout de leur propre échec et rejette en même temps institutions et valeurs républicaines. Dans nombre de pays en développement, ces révoltes n’auraient pas duré longtemps car la régulation des violences obéit à d’autres principes qui ne sont pas les principes laxistes des démocraties développées.

Avec le recul on pourra considérer qu’il s’agissait d’une sorte de révolution des cours d’école puisque la plupart des impliqués ont autour de 15 à 16 ans (17 ans en moyenne) mais une cour d’école où le crime prend la place des jeux. Car il s’agit bien de jeux pour beaucoup qui cassent pour casser. Une sorte de révolte contre leur propre parcours scolaire. On comprend mal que le pouvoir n’est pas réagi immédiatement en décrétant l’état d’urgence pourtant souhaité par 70 % de la population d’autant qu’il s’agit de gamins stupides et violents.

Encore la démonstration de l’impuissance de l’État qui tente toujours de ménager les uns et les autres et qui fait du en même temps dans le domaine sociétal. Certes la réponse globale ne serait être uniquement en termes de répression mais là encore Macron a choisi l’immobilisme. Pire, il a humilié publiquement le rapport Borloo qu’il avait lui-même commandé sur des banlieues en mai 2018. Justement un plan global qui manque tellement aujourd’hui.

Émeutes des quartiers: des pilleurs, des casseurs et des sauvages

Émeutes des quartiers: de pilleurs, de casseurs et des sauvages

Ce qui caractérise surtout les émeutes dans les quartiers c’est surtout l’absence d’identité politique et idéologique. Évidemment les sociologues seront nombreux pour compléter l’inventaire des facteurs explicatifs notamment pour imputer la responsabilité à la pauvreté. Certes ces quartiers ont été ghettoîsés d’une certaine manière avec l’entassement de populations assez pauvres et dune certaine manière « communautarisés ». Pour autant la pauvreté ne peut justifier les violences contre les personnes, les institutions les biens publics et privés.

Cette concentration sociologique a généré une sorte de sous-culture antirépublicaine qui en fait conteste tout : les institutions, l’autorité mais aussi les valeurs républicaines et sociétales. Une population – Heureusement minoritaire mais qui peut atteindre 10 % des résidents jeunes. Des révoltés mais surtout des casseurs, des pilleurs surtout des sauvages souvent les trois.

Des territoires qui en quelque sorte aujourd’hui hors de la république et qui repose sur des principes des mafias de drogue qui constitue la base économique mais aussi idéologique et sociétale. Bref une sorte de processus de criminalisation qui vise aussi bien les institutions que les bandes considérées comme rivales. Avec chaque jour des meurtres.

Le laisser aller de l’État voire la complicité, souvent aussi des communes, a largement contribué à la constitution de ces zones hors la loi.

Les émeutes servent aussi de prétexte, elle vise à chasser la puissance publique à commencer par les forces de l’ordre mais aussi les autres institutions pour imposer les conditions de l’économie de la drogue et du communautarisme .

Une situation qui aujourd’hui touche la quasi-totalité des villes y compris des petites. On recense aujourd’hui de l’ordre de quatre à 5000 officiels de drogue. La première action à entreprendre serait de s’attaquer à cette immense business qui pourrit les quartiers même s’il y a bien d’autres facteurs explicatifs à prendre en compte .

Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise et de l’impuissance

Emeutes des quartiers : le triomphe de la bêtise et de l’impuissance

Il y a quelque chose de pathétique dans les explications de jeunes impliqués dans les 10 émeutes. Pour eux , il s’agirait d’une vengeance et de répondre par la haine à la haine. Le seul problème c’est que cette haine contre les institutions, les biens et les personnes visent surtout les populations où ils sont résidents. Une sorte de manière de se tirer une balle dans le pied en appauvrissant encore un peu plus des quartiers déjà peu favorisés.

Il n’y a évidemment aucune gloire ni aucun courage à brûler des bus, des écoles et autres équipements publiques ou privées. Seulement la lâcheté qui émerge de foules en délire. La plupart des intéressés se vengent surtout de leur propre échec et rejette en même temps institutions et valeurs républicaines. Dans nombre de pays en développement, ces révoltes n’auraient pas duré longtemps car la régulation des violences obéit à d’autres principes qui ne sont pas les principes laxistes des démocraties développées.

Avec le recul on pourra considérer qu’il s’agissait d’une sorte de révolution des cours d’école puisque la plupart des impliqués ont autour de 15 à 16 ans (17 ans en moyenne) mais une cour d’école où le crime prend la place des jeux. Car il s’agit bien de jeux pour beaucoup qui cassent pour casser. Une sorte de révolte contre leur propre parcours scolaire. On comprend mal que le pouvoir n’est pas réagi immédiatement en décrétant l’état d’urgence pourtant souhaité par 70 % de la population d’autant qu’il s’agit de gamins stupides et violents.

Encore la démonstration de l’impuissance de l’État qui tente toujours de ménager les uns et les autres et qui fait du en même temps dans le domaine sociétal. Certes la réponse globale ne serait être uniquement en termes de répression mais là encore Macron a choisi l’immobilisme. Pire, il a humilié publiquement le rapport Borloo qu’il avait lui-même commandé sur des banlieues en mai 2018. Justement un plan global qui manque tellement aujourd’hui.

Emeutes des quartiers – Pourquoi la révolte ?

Emeutes des quartiers – Pourquoi la révolte ?

La mort de Nahel.M, 17 ans, abattu par un tir policier lors d’un contrôle de véichule à Nanterre mardi 27 juin au matin a déclenché une série d’émeutes dans plusieurs communes populaires en Ile-de-France et une vague d’indignation dans le pays. Les destructions et dégradations ont conduit le chef de l’Etat jeudi 29 à dénoncer « des scènes de violences » contre « les institutions et la République » qui sont « injustifiables ». Pourquoi tout casser, tout détruire ? Les histoires de bandes ou de violences dans les quartiers populaires, notamment lors d’événements déclencheurs (interpellations, blessures ou comme ici, un décès après une intervention policière) défrayent régulièrement la chronique. Si les parcours sociaux des individus sont plus hétérogènes qu’il n’y paraît, comme je le montre sur mon terrain mais aussi comme le font de nombreux travaux universitaires dont ceux de la sociologue Emmanuelle Santelli, il existe également des déterminismes sociaux mais aussi ethno-raciaux qui scellent la plupart des destins des jeunes des quartiers populaires urbains qui les conduisent, certes en fonction des trajectoires spécifiques, à des confrontations avec les institutions d’encadrement comme la police, l’école ou le travail social.

par Eric Marliere
Professeur de sociologie à l’université de Lille, Université de Lille dans the Conversation

Nous sommes donc en droit de nous demander si ces différentes manifestations de violence et d’agressivité véhiculées par certains jeunes adultes ne sont-elles pas en quelque sorte l’expression de formes politiques par le bas ? Une forme de résistance infra-politique qui prend la forme d’incivilités, que l’anthropologue James C. Scott appelle le « texte caché ».

Cette question nous paraît désormais centrale dans la mesure où les revendications politiques et sociales de la majorité des habitants des quartiers populaires et notamment des différentes générations de jeunes n’ont jamais été véritablement prises en compte par les institutions.

L’un des moments marquants illustrant cette hypothèse est l’épisode des « émeutes de 2005 ». Les médias avaient ainsi relayé leur incompréhension, indignation et condamnation morale face aux incendies de nombreuses écoles primaires. Or comme l’explique le sociologue Didier Lapeyronnie, le fait d’incendier les écoles – parfois occupées par les petites sœurs ou petits frères – ne peut être appréhendé comme un geste de violence « gratuite », mais plutôt comme un sentiment de revanche contre une institution, l’école, perçue comme humiliante et excluante.

Cette forme d’ostracisme n’est pas sans conséquence pour ces jeunes dans la mesure où la sélection sociale cautionnée par l’institution scolaire a condamné définitivement leur avenir notamment pour celles et ceux qui en sortiront sans diplôme.

L’action de brûler les écoles constitue pour ces jeunes le moyen d’occasionner un mouvement de rébellion, écrit Lapeyronnie, bien que dépourvus d’idéologie et de règle, mais visant à provoquer une « réaction » ou des « réformes » de la part de ces mêmes institutions.

Il s’agit également de se faire entendre par des institutions qui ne vous écoutent plus et de stopper momentanément un « système » qui tourne sans vous et se passe de votre existence depuis des années comme l’affirme Didier Lapeyronnie un peu plus loin :

« L’émeute est une sorte de court-circuit : elle permet en un instant de franchir les obstacles, de devenir un acteur reconnu, même de façon négative, éphémère et illusoire et d’obtenir des « gains » sans pour autant pouvoir contrôler et encore moins négocier ni la reconnaissance ni les bénéfices éventuels. »

Les formes de provocations et autres « incivilités » véhiculées par certains jeunes des « quartiers » envers les enseignants pourrait être appréhendée comme une réponse quotidienne au rôle central de l’école comme moyen verdict social pour l’avenir des jeunes.

Sur nos terrains d’enquête, nous avons aussi constaté des attitudes quelque peu ambiguës de la part d’agents de police dans l’espace public à l’égard de jeunes et parfois même de moins jeunes.

Par exemple, tel dimanche, en début d’après-midi, lorsque cinq jeunes adultes âgés de trente à trente-cinq ans, qui sont pour la plupart mariés et ont une situation professionnelle plus ou moins stable, se retrouvent dans la cité comme à l’accoutumée, avant d’aller voir jouer l’équipe municipale de football plus tard. Survient alors une 106 blanche « banalisée », avec à son bord des inspecteurs qui regardent de façon soupçonneuse les jeunes adultes en pleine conversation ; l’un des policiers baisse la vitre de la voiture et lance de manière impromptue : « Alors, les petits pédés, ça va ? ! » La réaction des jeunes adultes et des trentenaires présents se mêle de rires et d’incompréhensions face à une interpellation insultante et gratuite mais qui traduit aussi un ordinaire.

Cet ordinaire reflète une forme de négligence vis-à-vis de ces « quartiers populaires » où l’exception en matière de régulation policière, mais aussi en termes de politique de la ville, du logement, de marché du travail…

Il est également vrai que certains jeunes ne sont pas en reste avec les forces de police. L’historique et l’expérience sociale ont fait que certains jeunes récemment n’hésitent pas non plus à provoquer ou à narguer la police. Si certains trafiquants sont parfois dangereux en raison des enjeux économiques inhérents aux trafics, d’autres jeunes ayant intériorisé les pratiques agonistiques de rue perçoivent la police comme un ennemi.

Il existe donc des représailles de la part des jeunes : au bout de plus de 30 ans de confrontations, une sorte de cercle vicieux s’est ainsi instauré entre certains jeunes et certains policiers.

Pour autant si la prise de recul est nécessaire pour appréhender la nature de ces rapports de force – qui tourne le plus souvent à l’avantage des policiers à moyen terme – nous observons que les tensions étudiées qui ont cours dans les quartiers populaires sont liées à un quadrillage policier spécifique à l’encontre de ses jeunes perçus comme indésirables qui est sans commune mesure entre la police et les autres groupes sociaux (hormis les groupes extrêmes et récemment les « gilets jaunes »).

Du côté des politiques sociales, on a constaté une suspicion générale des jeunes envers les formes d’accompagnement proposés par le travail social par exemple.

En effet, contrairement aux discours médiatiques, beaucoup de jeunes adultes en grande difficulté préfèrent le plus souvent contourner les institutions et fuir les conflits notamment avec les forces de l’ordre et les institutions en général car leur survie sociale et/ou physique en dépend.

Les questions relatives à l’illégalité, à la déviance, au mensonge se situent aux confins de la débrouillardise et du « système D » et constituent un moyen de défense et de survie pour les classes populaires en grande difficulté.

Mais lorsque ces stratégies de survie entre des économies parallèles ne peuvent plus s’opérer en raison de conjonctures économiques défavorables ou d’institutions trop répressives dans les quartiers populaires urbains, le « système D » s’efface au profit des résistances, de révoltes ou des formes d’agressivité à l’égard d’agents de l’État appréhendés comme opposés aux possibilités de s’en sortir des personnes rencontrées sur le terrain.

Depuis les années 1970, une fraction des classes populaires urbaines se retrouve de plus en plus confrontée aux forces de police en période pourtant stable du point de vue politique. Si auparavant des conflits éclataient entre paysans et agents royaux durant l’Ancien Régime, et à partir du milieu du XIXe siècle entre ouvriers et la police, c’était le plus souvent en périodes de troubles sociaux ou politiques conséquence d’émeutes à répétition.

Même constat au sujet de la naissance du mouvement ouvrier à la fin du XIXe siècle – période de déstabilisation pour les classes populaires assujetties aux travaux rugueux et normatifs du monde industriel naissant – où les résistances et parfois les révoltes se développent à l’encontre des pouvoirs.

Au sujet des quartiers populaires urbains, la question semble quelque peu différente, car même en période d’« accalmie » ou stable, la police paraît toujours présente pour contrôler les jeunes, et ce quelles que soient leurs activités.

Emeutes quartiers: le grand vide politique

Emeutes quartiers: le grand vide politique

« Tout se passe comme si les quartiers étaient dans un vide politique, comme si les rages et les révoltes ne débouchaient sur aucun processus politique » estime François Dubet le Professeur émérite de sociologie à l’université de Bordeaux, François Dubet qui a travaillé sur la théorie sociologique, la sociologie de l’éducation, les inégalités sociales et les sentiments d’injustice. Il est l’auteur de La préférence pour l’inégalité. Comprendre la crise des solidarités (Seuil, 2014), Le temps des passions tristes. Inégalités et populisme (Seuil, 2019) Tous inégaux, tous singuliers. Repenser la solidarité (Seuil, 2022).


Que vous inspirent la mort, à Nanterre, de Nahel M. par un policier et les émeutes qui ont éclaté ensuite dans la plupart des banlieues françaises ?

Chaque « bavure » policière, chaque révolte des banlieues est singulière mais c’est la répétition des événements qui devrait nous interroger.

Depuis les émeutes de la banlieue lyonnaise, dans les années 1980, nous avons connu plusieurs dizaines de révoltes – certaines locales, d’autres plus larges comme en 2005, certaines dans des grandes villes, d’autres dans des plus petites. Chaque fois, un ou plusieurs jeunes ont été tués ou blessés par la police et chaque fois, les jeunes ont saccagé les équipements publics de leur quartier – les mairies, les centres sociaux, les écoles… Chaque fois, la violence a débordé des cités et chaque fois, les pillages se sont mêlés à la révolte. Dans tous les cas, les parents ont compris ces jeunes qui sont leurs enfants tout en condamnant les violences qui détruisent leur quartier.

Chaque fois aussi, les uns condamnent les violences policières, la ségrégation, le racisme, la pauvreté et les ghettos urbains, alors que d’autres condamnent les immigrés et l’ensauvagement de la société. L’impuissance des acteurs politiques semble aussi se répéter .

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