Ratification de la charte des langues régionales, à quand la ratification de la langue française ?
Promouvoir les langues régionales, c’est bien, nécessaire sans doute pour la conservation du patrimoine culturel mais on souhaiterait que la langue française fasse aussi l’objet d’attention et de promotion. Ce qui ne semble pas le cas ; A l’âge de 10 ans, un écolier français lit moins bien que la moyenne des élèves européens du même âge… Les résultats du classement opéré tous les cinq ans par le Programme international de recherche en lecture scolaire (Pirls) et rendus publics mardi 11 décembre placent la France en 29e position sur 45 pays et montrent des résultats en constante dégradation depuis 2001. Pirls est réalisé par l’IEA, l’association internationale pour l’évaluation du rendement scolaire. Cet établissement, qui dépend du Boston College, aux Pays-Bas, évalue les apprentissages depuis sa création en 1958 selon des procédures très scientifiques. Ses programmes phares sont Pirls et Timss, une évaluation du niveau en mathématiques à laquelle la France participera en 2015 pour la première fois. Les députés français ont donc donné mardi par 361 voix contre 149 leur feu vert à la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, qui doit aussi franchir le cap plus délicat d’une modification de la Constitution. Tous les groupes de gauche ont voté ce texte de même que celui de l’UDI (centriste). Seul le groupe UMP a voté contre à l’exception de quelques-uns de ses membres. « Ce projet vise à articuler l’unité politique de la Nation et la nécessaire reconnaissance de sa diversité culturelle. Il ne s’agit pas de diviser mais d’unir », a déclaré Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture. Le gouvernement doit maintenant convoquer le Parlement réuni en Congrès à Versailles pour entériner cette modification de la Constitution à une majorité des trois cinquièmes. L’UMP Guy Geoffroy a dénoncé « une hypocrisie constitutionnelle ». « Vous soutenez une révision constitutionnelle sachant très bien que la procédure n’ira pas jusqu’au bout », a-t-il dit. Le texte adopté mardi vise à introduire un nouvel article dans la Constitution afin d’autoriser la ratification de la Charte adoptée le 5 novembre 1992 et signée par la France le 7 mai 1999, complétée par une déclaration interprétative. Le Sénat devrait examiner à son tour cette proposition de loi au printemps, au lendemain des élections municipales de mars et avant les européennes de mai.
Referendum UMP : comment et quand voter ?
Referendum UMP : comment et quand voter ?
Les militants UMP devraient revoter sur… l’opportunité d’un nouveau scrutin pour désigner le président de l’UMP. Deuxième vote et nouveau casse-tête en perspective car il y a là une ligne de fracture supplémentaire entre fillonistes et copéistes. Revoter ou non : pour le camp Fillon, c’est clairement « oui ». L’ex-Premier ministre a d’ailleurs annoncé mardi la création d’un groupe autonome à l’Assemblée avec cet objectif précis. « Je demande à Jean-François Copé une nouvelle élection par les adhérents dans les trois mois, sous le contrôle d’une commission indépendante », a lancé François Fillon. « Impossible », a cependant répondu Jean-François Copé. « Statutairement, nous n’avons absolument pas le droit de provoquer des élections comme ça au seul motif que c’est un ultimatum qui est lancé par celui qui n’a pas été proclamé élu ».. L’ancien président s’était lui-même prononcé pour un nouveau vote, mais avec un préalable : poser la question aux militants. Jean-François Copé a donc repris l’idée, l’a proposé à Fillon, qui s’y est dit favorable sous conditions. Dans une lettre adressée mardi à Jean-François Copé, l’ancien premier ministre demande « des garanties absolues d’impartialité et d’équité ». Qui passeraient notamment par un vote par Internet organisé par un prestataire extérieur indépendant, « choisi d’un commun accord et sous la supervision strictement paritaire de nos deux équipes », et sous le contrôle d’une commission indépendante de personnalités reconnues de l’UMP. Les copéistes le répètent à l’envi : organiser une nouvelle élection réclame statutairement six mois de campagne. Et on ne sait honnêtement pas où ils ont trouvé ce chiffre. Après épluchure des dits statuts, pas de trace de ses fameux six mois. Au contraire même. Précisément, les copéistes devraient brandir le Règlement intérieur, puisque l’article 26 des statuts y renvoie directement. « Les modalités de vote sont définies par le Règlement intérieur », peut-on y lire. Place donc aux six pages du RI. Et là, l’article 27 stipule qu’ »en cas de vacance de la présidence de l’Union (sic), la Cocoe organise dans les six mois l’élection d’une nouvelle équipe dirigeante ». Six mois maximum donc, et non minimum. Encore faut-il s’entendre sur la notion de « vacance de la présidence ». Pour Jean-François Copé, qui s’appuie sur la Commission de recours, qui « statue en dernier ressort », selon les statuts, cette condition n’est évidemment pas réunie.