PV: Baudis se réveille !
La Justice et l’Intérieur, mis en demeure d’agir par le Défenseur des droits Dominique Baudis, ont assuré samedi avoir préparé un « dispositif » pour améliorer la défense des automobilistes victimes d’usurpations de leur plaque minéralogique ou d’identité. La garde des Sceaux, Christiane Taubira, doit rencontrer lundi le défenseur Dominique Baudis, qui l’a « enjoint » samedi, ainsi que Manuel Valls, de donner suite à ses préconisations sur le sujet dans un délai d’un mois. A cette occasion, elle lui présentera un décret pour faciliter la saisine du juge par les automobilistes qui veulent contester une amende, ont indiqué ses services dans un communiqué. »Par voie de circulaire, l’enregistrement des plaintes en cas d’usurpation de plaques minéralogiques et d’identité sera facilité et les formulaires de requête en exonération seront simplifiés », ajoutent-ils. De son côté, l’Intérieur a assuré « n’avoir jamais cessé de travailler » pour protéger les automobilistes des fraudeurs, usurpateurs et autres indélicats. Ainsi, une modification en 2011 du système d’immatriculation des véhicules (SIV) « prend en compte le changement de propriétaire dès que déclaration en a été faite par le vendeur », rappelle l’Intérieur. Certains acheteurs de véhicules omettaient de signaler le changement de mains et les amendes étaient envoyées aux anciens propriétaires. Plus fréquemment, les PV injustifiés découlent d’usurpations de plaques ou « doublettes », qui ont augmenté de 40% entre 2009 et 2010. Selon les assurances, il y aurait entre 300.000 et 400.000 fausses plaques en circulation. Dans le cas d’un PV pour excès de vitesse, les clichés pris par les radars peuvent servir de preuves mais dans le cas d’une contravention pour stationnement, il peut s’avérer compliqué de prouver qu’on ne pouvait être sur les lieux. Une réforme, qui entrera en vigueur début 2013, devrait empêcher ce cas de figure: les agents devront indiquer « lors de la saisie du procès-verbal, l’immatriculation d’un véhicule, mais aussi la marque et le modèle », explique l’Intérieur. D’autres réflexions sont en cours pour améliorer « les procédures de contestations des infractions ou de détection des +doublettes parfaites+ » et seront présentées d’ici à la fin de l’année au Défenseur des droits. Celui-ci avait soulevé le problème des PV injustifiés lors d’un entretien avec Mme Taubira le 12 juin, puis écrit aux deux ministres le 27 juillet pour suggérer des réformes. »Vous n’avez pas jugé utile de donner suite à ma démarche », leur a-t-il reproché dans un courrier jeudi dont l’AFP a eu connaissance, les « enjoignant » à le faire dans un délai d’un mois. »Les victimes de PV injustifiés ne sont pas du tout entendues dans les commissariats et les gendarmeries qui disent ne pas avoir le temps de prendre leurs plaintes », a confirmé à l’AFP le président de l’Association nationale de défense des victimes d’injustices (Andévi), Daniel Merlet. Le responsable demande la création d’un numéro vert pour les victimes, ainsi qu’une réglementation de la vente des plaques. Selon lui, il faut accorder des « agréments aux fabricants qui devront demander le certificat d’immatriculation, un justificatif de domicile et une pièce d’identité du conducteur ». »Ras-le-bol », lâche M. Merlet qui va écrire aux 577 députés et dit avoir actuellement « la charge de 656 problèmes ».