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Politique- Niger, le putsch de trop

Politique- Niger, le putsch de trop

Le putsch qui a eu lieu au Niger le 28 juillet 2023 n’est pas un putsch de plus mais le putsch de trop, qui donne lieu à une partie de poker entre la CEDEAO et la junte au pouvoir.

par
Thierry Vircoulon
Coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique centrale et australe de l’Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l’Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité dans The Conversation

Largement sous-estimés, les enjeux du quatrième putsch en Afrique de l’Ouest en deux ans (après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso) sont, en effet, majeurs pour le Niger, pour la région et au-delà.

Selon les putschistes, c’est la dégradation de la situation sécuritaire qui les aurait incités à prendre le pouvoir. Or, à l’inverse du Mali et du Burkina Faso, le Niger n’est pas en partie conquis par les groupes djihadistes. Menacé par Boko Haram au sud dans la région de Diffa et par les groupes armés affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique à l’ouest dans les régions de Tillabéri et Tahoua, le pays n’a pas connu d’attaques majeures cette année. En fait, l’embuscade dans laquelle est tombée l’armée nigérienne dans la région de Tillabéri le 13 août – soit quinze jours après le putsch –, qui a fait 17 morts parmi les militaires, est la première attaque d’envergure depuis plusieurs mois.

De même, à l’inverse du Mali et du Burkina Faso, les putschistes n’incarnent pas une nouvelle génération montante et insatisfaite au sein de l’armée. Âgé de 59 ans, le principal auteur du coup d’État, le général Tiani, était le chef de la garde présidentielle depuis 2011, tandis que le numéro 2 de la junte, le général Mody, a 60 ans et était le chef d’état-major des armées de 2020 à avril 2023.

Qui est Abdourahamane Tiani, le général qui a pris le pouvoir au Niger ? France 24, 29 juillet 2023.
La motivation des putschistes semble davantage liée à leur sort personnel qu’à la politique sécuritaire du pays, et reflète les tensions préexistantes entre le président Bazoum et une partie de la hiérarchie militaire. Outre le fait que, le 31 mars 2021, à la veille de son investiture, une tentative de coup d’État avait failli l’empêcher d’accéder au pouvoir, le président Bazoum avait récemment procédé à des changements parmi ses sécurocrates.

Le haut commandant de la gendarmerie et le chef d’état-major général des armées ont été remplacés en mars 2023 et six généraux ont été mis à la retraite. Le remplacement du général Tiani et la restructuration de la garde présidentielle étaient à l’ordre du jour du conseil des ministres du 27 juillet 2023. Or le putsch a eu lieu le 26 et c’est le 28 juillet, après deux jours de tractations au sein de l’armée, que le général Tiani a pris la tête du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

Le refus d’accepter la remise en cause de leur position dans la hiérarchie militaire illustre la montée en puissance politique et financière des sécurocrates sahéliens – montée en puissance qui est un effet collatéral de cette guerre contre le djihadisme qui dure déjà depuis dix ans et dont les effets néfastes apparaissent progressivement. Parmi ces effets figure l’explosion des budgets militaires. Selon le Stockholm International Peace and Research Institute, qui fait référence en la matière, les dépenses militaires du Niger sont passées de 39 à 151 milliards de francs CFA de 2011 à 2022. Elles ont donc presque quadruplé en dix ans. Au Mali, pendant la même période, elles sont passées de 76 à 321 milliards de francs CFA.

Or la gestion des budgets militaires est entachée de corruption. Réalisé en février 2020, un audit mené par l’inspection générale des armées sur les commandes passées par le ministère nigérien de la Défense avait révélé un détournement de 76 milliards de francs CFA entre 2014 et 2019. Ces détournements étaient surtout organisés dans le cadre des achats d’armes : une grande partie du matériel militaire fourni par des entreprises étrangères, notamment russes, était sujet à des surfacturations, de faux appels d’offres ou n’était parfois tout simplement pas livrée.

Malgré les révélations accablantes de cet audit, les sanctions sont restées cosmétiques et les personnalités impliquées dans ce scandale n’ont pas été poursuivies. L’ampleur de la rente sécuritaire créée par la guerre contre le djihadisme est une des raisons non dites de la montée en puissance des sécurocrates au Sahel et de l’épidémie de juntes militaires.

La Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest au pied du mur
L’Afrique de l’Ouest connaît une véritable épidémie de putschs. Le Niger, nous l’avons dit, est le quatrième pays touché en trois ans : le Mali a ouvert le bal en 2020 suivi par la Guinée en 2021 et le Burkina Faso par deux fois en 2022. Quatre présidents élus (Ibrahim Boubacar Keïta, Alpha Condé, Roch Kaboré et Mohamed Bazoum) ont été destitués par des hommes en uniformes.

En tant qu’organisation chargée de la paix et de la sécurité dans la région, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) joue son va-tout. Impuissante face aux trois coups d’État précédents, surprise par ce quatrième putsch, la CEDEAO se trouve maintenant face à une menace existentielle pour les régimes politiques de la région qui se disent démocratiques. Selon la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, il s’agit bien pour la CEDEAO du « coup (d’État) de trop ». L’organisation régionale a donc réagi en force à ce quatrième putsch :

Ultimatum d’une semaine aux putschistes pour rendre le pouvoir au président Bazoum.

Train complet de sanctions économiques et financières (fermeture des frontières terrestres et aériennes, gel des avoirs de la République du Niger dans les banques centrales de la CEDEAO, suspension des transactions commerciales et financières entre les États membres de la CEDEAO et le Niger, gel de toutes les transactions de service, etc.).

Et surtout, menace inédite d’une intervention militaire qui fait écho à la création d’une force anti-putsch annoncée en 2022.

Mais loin de reculer, la junte nigérienne a surenchéri en nommant un premier ministre, en accusant le président Bazoum de haute trahison et en se rapprochant des trois autres régimes putschistes. Ce rapprochement a conduit à une déclaration de solidarité belliqueuse des juntes malienne et burkinabé qui considèrent qu’une intervention militaire de la CEDEAO au Niger serait « une déclaration de guerre ».

L’organisation régionale est donc à présent scindée en deux blocs antagoniques – les régimes civils et les juntes – qui sont entrés dans une logique d’escalade. La rhétorique belliciste de ces dernières semaines évoquant une guerre régionale fait partie de la partie de poker qui se déroule entre la junte et la CEDEAO et dont l’issue définira les perdants et les gagnants de cette crise.

Le basculement géostratégique du Sahel

Alors que le général Tiani annonce son intention de rester au moins trois ans au pouvoir, les enjeux de cette crise sont majeurs pour ses acteurs proches et lointains.

Les putschistes nigériens jouent bien sûr leur avenir personnel, tout comme les présidents élus de la CEDEAO. Ces derniers savent que ce n’est plus leur crédibilité qui est en cause, mais leur avenir. Après avoir échoué face à trois coups d’État, leur impuissance pourrait donner des idées à certains de leurs propres militaires, qui suivent de près l’irrésistible ascension des juntes. Quant aux putschistes déjà au pouvoir dans les pays voisins, la confirmation de l’installation au Niger d’une nouvelle junte viendrait les conforter et serait célébrée comme une nouvelle étape du retour des militaires au pouvoir en Afrique de l’Ouest.

Dans un retournement de l’histoire particulièrement ironique, la démocratisation de l’Afrique de l’Ouest, engagée au début des années 1990, s’achèverait par une remilitarisation du pouvoir. Comme la première démocratisation dans les années 1960, la seconde démocratisation se solderait par un échec. La lutte entre les démocraties et les autoritarismes se joue aussi au Niger.

Pour l’Europe et les États-Unis, les enjeux sont aussi considérables, bien qu’encore sous-estimés. Leur opposition au coup d’État leur vaut d’être vilipendés par les putschistes ; c’est tout particulièrement le cas de la France, de nouveau utilisée par ses partenaires africains d’hier comme le bouc émissaire parfait. Le Niger est le dernier bastion de la présence militaire occidentale dans le cadre de la lutte contre le djihadisme au Sahel.

Après son expulsion du Mali et du Burkina Faso, l’armée française risque d’être complètement expulsée du champ de bataille sahélien, les putschistes ayant exigé son départ d’ici septembre. Même si les putschistes s’en prennent en priorité à la France, ce risque d’expulsion plane aussi sur les troupes européennes et américaines stationnées au Niger. En ce sens, l’avenir de la guerre contre le djihadisme sahélien se joue au Niger.

En outre, le rapprochement immédiat avec les juntes voisines et leurs amis russes augure une réorganisation régionale des alliances. Grâce à un jeu de dominos parfait, un Sahel hostile aux intérêts occidentaux et prêt à explorer tous les partenariats alternatifs sur le marché de l’aide (pas seulement russe mais aussi arabe, chinois, etc.) est en train d’être créé. À ce titre, les similitudes du schéma des coups d’État entre Bamako, Ouagadougou et Niamey ne peuvent qu’interroger : même justification sécuritaire, même posture anti-française, même campagne de désinformation sur les réseaux sociaux et même appel à la Russie. Le Sahel devient un nouvel exemple de la perte d’influence des États-Unis et de l’Europe sur la scène internationale et du déclassement de la France, qui fait figure de grand perdant. En ce sens, la guerre d’influence entre grandes puissances se joue aussi au Niger.

Soudan : putsch condamné par les signataires de l’accord de paix

Soudan : putsch condamné par les signataires de l’accord de paix

 

Les principaux groupes rebelles auteur de l’accord de paix ont sévèrement condamné le putsch des militaires

Cette condamnation émane du Front révolutionnaire du Soudan, qui comprend des groupes dirigés par trois membres du conseil militaro-civil au pouvoir, qui a été dissous lors du putsch. Il s’agit d’Elhadi Idris et Altahir Hajar de l’Armée de libération du Soudan (SLA) au Darfour et Malik Agar du Mouvement de libération du peuple soudanais-Nord (SPLM-N).

Observons cependant certaines divisions car certains signataires de l’accord de paix de 2020, dont les chefs de groupes rebelles du Darfour, Jibril Ibrahim et Minni Minawi, se sont alignés sur la position de l’armée dans les semaines qui ont précédé le coup d’Etat.

L’armée soudanaise s’est emparée du pouvoir le 25 octobre à Khartoum après avoir arrêté le Premier ministre du gouvernement civil, une action condamnée aussitôt par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.

L’armée soudanaise des putschistes n’a pas hésité par ailleurs attiré sur des manifestants qui s’opposaient la prise de pouvoir des militaires.

Soudan : encore une tentative de putsch en Afrique

Soudan : encore une tentative de putsch en Afrique

Encore une tentative de en Afrique mais cette fois qui semble contenue. Mais cette tentative illustre à nouveau la fragilité du Sahel. Le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, a dit avoir résisté à une tentative de coup d’État manquée contre son gouvernement de transition, ce mardi 21 septembre dans la matinée, rapporte Al-Jazeera. Selon les annonces officielles, le putsch serait “une extension des tentatives précédentes”. Il aurait été mené par des officiers militaires et des civils, soutiens de l’ancien président Omar Al-Bachir, déchu en 2019 à la suite d’un vaste mouvement de protestation.

Une source gouvernementale a déclaré à Al-Jazeera que des informations sur le projet de coup d’État étaient arrivées aux oreilles du gouvernement dans la soirée du lundi 20 septembre. Cet épisode s’inscrit dans une série de tentatives de putsch entrepris depuis un an dans la région du Sahel.

Les Etats-Unis ont condamné mardi 21 septembre cettetentative de coup d’Etat au Soudan, dénonçant les «actes anti-démocratiques» et mettant en garde contre «toute ingérence extérieure pour semer la désinformation ou saper la volonté des Soudanais».

Dans un communiqué, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a apporté son soutien à la «transition démocratique» en cours.

 

Mali : l’ONU condamne le putsch

Mali : l’ONU condamne le putsch

. Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné, mercredi 19 août, la mutinerie en cours au Mali en appelant les militaires qui y participent à libérer tous les responsables qu’ils détiennent et à regagner leurs casernes.

Les 15 membres du Conseil se sont réunis en urgence après le putsch à Bamako, au cours duquel le président Ibrahim Boubacar Keita et plusieurs membres du gouvernement ont été arrêtés.

Les militaires qui ont pris le pouvoir au Mali ont promis, mercredi, la formation d’un gouvernement civil de transition chargé d’organiser de nouvelles élections dans un délai « raisonnable », afin de rétablir la stabilité politique.

Le président Ibrahim Boubacar Keita, dit « IBK », a annoncé tard mardi soir sa démission et la dissolution du parlement, quelques heures après son arrestation par les putschistes, qui fragilise un peu plus un pays déjà confronté à une insurrection djihadiste et, ces derniers mois, à une vague de contestation.

Dans une intervention retransmise tôt mercredi matin à la télévision publique, un porte-parole des mutins, qui ont formé un « Comité national pour le salut du peuple », a invité la société civile et les partis politiques à rejoindre le mouvement pour réussir la transition politique censée ouvrir la voie à des élections.

Le colonel Ismaël Wagué a qualifié les armées des pays voisins et les forces de maintien de la paix de l’ONU comme celle de la France de « partenaires pour la stabilité et le rétablissement de la sécurité ».

Depuis juin dernier, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Bamako pour demander la démission d’Ibrahim Boubacar Keita, réélu en 2018, en lui reprochant ses échecs dans la lutte contre l’insécurité et la corruption. Au moins 14 personnes ont été tuées en juillet lors des manifestations.

La coalition M5-RFP, à l’origine de la contestation, a exprimé son soutien aux militaires. Selon son porte-parole Nouhoum Togo, il ne s’agit pas d’un coup d’État militaire « mais d’une insurrection populaire ».

Le «putsch» japonais sur Nissan

Le  «putsch» japonais sur Nissan

 

Une analyse intéressante sur les dessous de l’affaire Carlos Ghosn  dans les Echos.

 

 

« C’est une affaire bien préparée et rondement menée avec tout le support médiatique nécessaire par les pouvoirs publics japonais pour reprendre le contrôle de Nissan, la filiale japonaise du Groupe Renault. Et pour qu’aucun doute ne subsiste sur leurs intentions, Carlos Ghosn, président de son conseil d’administration, a été arrêté et mis en détention provisoire le 19 novembre dernier, inculpé seulement 20 jours plus tard et maintenu depuis en détention provisoire. C’est une procédure anormale, d’une longueur exceptionnelle dans l’histoire judiciaire japonaise.

 

Le ministère de l’économie japonais met fin à l’humiliation japonaise que fut la prise de contrôle de Nissan en 1999 et son sauvetage par Renault. Le pouvoir japonais l’inflige en retour à Carlos Ghosn qui, à la tête du commando d’une trentaine de cadres volontaires, a été le principal artisan de son succès. Il a fait ce que les dirigeants de Nissan savaient, mais ne pouvaient faire : redresser Nissan. Et injure suprême, il ose, 20 ans après, «insulter» la nation japonaise en refusant d’avouer et en persistant à dénoncer son inculpation, malgré la prolongation de sa détention.

Cette crise met le Japon au ban des sociétés démocratiques libérales. Des leçons doivent en être tirées en France. Toutes les dérives autoritaires semblent désormais permises depuis le sécessionnisme américain du président Trump. La France, ne disposant pas d’une Septième Flotte en mer et d’un dollar souverain sur terre, devrait revoir en conséquence ses pratiques.

1. Ne pas sous-estimer les rancœurs nationales

La première leçon concerne d’abord Carlos Ghosn. La réussite de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a procédé de sa maîtrise exceptionnelle de la stratégie et de la qualité de son exécution. Elle a demandé un pouvoir quasi absolu qui ne se délègue pas. C’est à la génération dirigeante suivante, à la fin de son règne, d’organiser le nouveau pouvoir selon les circonstances.

Carlos Ghosn doit se reprocher durement d’avoir voulu le déléguer sur le plan opérationnel au Japon et surtout sous-estimer la rage rentrée de la direction japonaise de Nissan. Ils ont mis à profit la baisse de sa garde.

2. Conserver les talents

La seconde leçon concerne les justes retours financiers des dirigeants qui, comme Carlos Ghosn, réussissent de tels exploits tout en résidant fiscalement en France. Ce sont des inventeurs d’entreprises industrielles qui transforment des sociétés non performantes, fragiles, cotées ou non, grandes, en succès mondiaux par leur maîtrise de leur stratégie et la qualité exceptionnelle de son exécution. Ils sont rares. On les compte sur les doigts.

Ils connaissent leur valeur marchande, car ils sont sollicités à prix d’or par les grands groupes américains. Leur rémunération totale nette leur est très inférieure en France, et plus encore au Japon. Pour la réaliser, ils doivent opter pour le mercenariat, se vendre au plus offrant et changer de résidence fiscale. Comme Carlos Ghosn aurait pu le faire en acceptant la proposition du président Obama de prendre la présidence de General Motors ou Chrysler en déconfiture en 2008.

Mais pour ceux qui veulent continuer à servir les intérêts français tout en résidant en France, il n’est pas de bonnes solutions. Ils n’ont pas repris d’entreprises en dépôt de bilan, avec l’aide de l’État pour sauver l’emploi, ni repris leur entreprise, lorsque mise en vente, avec un financement assis sur les actifs rachetés, ni organisé le contrôle patrimonial des entreprises nouvelles créées pour héberger leurs produits, procédés ou services.

Entre le statut de dirigeant salarié sans contrôle du capital de son employeur, statut dont il a tiré le meilleur parti possible, et celui d’entrepreneur qui réalise ce miracle du capitalisme : la double valorisation de son savoir-faire par ses revenus salariaux et patrimoniaux, il est un moyen terme technique : les plans d’investissement minoritaire à effet de levier dans le capital des entités cotées de leur groupe avec ce dernier comme contrepartie, en toute transparence et dans le respect des conventions réglementées lors de leur approbation par le conseil d’administration.

Avec des dirigeants comme Carlos Ghosn, nommés à la tête de leurs entreprises alors qu’elles sont encore faiblement valorisées, ces plans sont financièrement viables et ont toutes les chances de dégager à terme des plus-values nettes importantes et des patrimoines additionnels substantiels. Encore faut-il qu’ils ne se heurtent aux réticences du conseil d’administration, lorsqu’il est constitué par des institutions financières nationales (représentées par d’anciens hauts fonctionnaires du Trésor et des Impôts), si ce n’est à l’opposition directe des administrateurs de l’État.

La main invisible du Trésor et des Impôts refuse ce mélange des genres. Les dirigeants, salariés, doivent rester exclusivement dans le cadre du contrat d’emploi dans tout rapport financier avec leur employeur. Elle conduit alors nombre de ces chefs hors normes à recourir à des montages financiers personnels tout à fait licites, mais exotiques, souvent politiquement problématiques.

Preuve qu’il ne suffit pas d’exonérer d’ISF les patrimoines mobiliers pour que l’économie performe à nouveau. L’exil fiscal de grandes fortunes, dont l’origine est très souvent entrepreneuriale, est certes regrettable. Son impact fiscal est certain, son impact économique très discutable. Par contre l’impact économique de l’exil de ces salariés inventeurs d’entreprises industrielles est considérable.

3. Respecter l’Etat de droit

La troisième et dernière leçon concerne le respect indispensable de l’Etat de droit. Renault a malheureusement ignoré cette règle en signant, lors de son accord avec Nissan de 1999, une convention de vote confidentielle par laquelle tous les administrateurs de Nissan s’engageaient au vote à l’unanimité en Conseil d’Administration. Or, ces conventions de vote sont nulles lorsque les intérêts sociaux des parties prenantes sont en cause.

La Cour de cassation l’a rappelé. Cette convention a fatalement piégé les administrateurs de Renault chez Nissan. Son président exécutif japonais a d’abord destitué Carlos Ghosn de la présidence de son conseil d’administration dès son interpellation illégalement, car c’est une prérogative du conseil de nommer et de révoquer son président. Et a demandé ensuite au conseil sa révocation à l’unanimité alors queRenault le maintenait en place à la tête du groupe !

Enfin, le président exécutif japonais a refusé de convoquer l’assemblée générale extraordinaire demandée par Renault, qui détient 43 % de son capital. Dans un discours public provocateur, il a déclaré que cette convocation n’avait aucune urgence et qu’il allait nommer une commission d’experts qui recommanderait la route à suivre.

La survie industrielle de l’alliance repose désormais sur la convocation de l’assemblée générale extraordinaire, anticipée par voie judiciaire ou statutaire. Renault et ses partenaires disposant du contrôle du capital de Nissan et de son assemblée, la révocation de son conseil et de ses dirigeants est devenue un point de passage obligé pour sauver le contrôle stratégique par Renault de cette alliance, dont le centre de gravité industriel est bien en Asie.

Sa tenue permettra de vérifier si le Japon reste un Etat de droit au sens des démocraties libérales, ce qu’il n’a probablement jamais été. Goliath a-t-il terrassé David ? La France étatique, dont le silence actuel est abyssal, devrait en tirer toutes les conséquences. »

Burkina Faso : l’armée dénonce le putsch

Burkina Faso : l’armée dénonce le putsch  

 

 

Cette fois il y a convergence entre la société civile et l’armée pour condamner les putschistes qui ont mis fin au processus démocratique en cours. D’une certaine manière c’est une évolution très importante au Burkina où le régime en place s’était toujours appuyé sur une sorte de garde présidentielle (le RSP)  qui a toujours fait la loi politique dans le pays. En dénonçant les putschistes et en les menaçant l’armée se prononce clairement pour la poursuite du mouvement démocratique en cours qui avait notamment interdit à Compaoré de se présenter de manière illégale pour un nouveau mandat. L’armée du Burkina Faso a annoncé lundi que des unités loyales au gouvernement de transition basées en province convergeaient vers la capitale, Ouagadougou, à la suite du coup d’Etat de la semaine dernière, et elle a appelé les putschistes de la garde présidentielle à déposer les armes. Dans un communiqué signé par plusieurs chefs de l’armée, les militaires disent vouloir désarmer « sans effusion de sang » les 1.200 soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité d’élite de l’ancien président Blaise Compaoré déposé l’an dernier. « Nous leur demandons de déposer immédiatement les armes et de se rendre au camp Général Sangoulé Lamizana », une caserne de la capitale Ouagadougou, lit-on dans le communiqué qui promet aux putschistes que leur sécurité et celle de leurs familles seront assurées. Des témoins ont vu les soldats loyalistes quitter dans l’après-midi leurs casernes de Dédougou (ouest), Fada N’Gourma (est), Kaya (nord), Ouahigouya (nord-ouest) et Bobo-Dioulasso (sud-ouest), la deuxième ville du pays, avec des chars, des camions et des pick-ups escortés par une foule en liesse. Un journaliste de Reuters a constaté qu’un des convois se trouvait vers 16h00 GMT à une centaine de kilomètres de Ouagadougou. En fin d’après-midi, le chef de la junte, le général Gilbert Diendéré, a annoncé qu’il acceptait de libérer le Premier ministre du gouvernement de transition, Yacouba Isaac Zida, « en signe d’apaisement » et de bonne volonté à l’égard des médiateurs de la CDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest). Dans un communiqué envoyé à la presse, le général Diendéré dit craindre que la situation actuelle ne conduise « au chaos, à la guerre civile et à des violations massives des droits de l’homme » dans le pays. Il a promis de rendre le pouvoir au gouvernement de transition dès qu’un accord définitif sera trouvé. Les médiateurs régionaux ont annoncé dimanche soir qu’un projet d’accord avait été rédigé pour mettre fin à la crise politique ouverte par le coup d’Etat du 17 septembre. Mais cet accord, qui prévoyait notamment une amnistie pour les putschistes et la possibilité pour les anciens partisans de Blaise Compaoré de se présenter aux prochaines élections, a été aussitôt rejeté par la société civile et l’opposition. Des manifestants hostiles au général Diendéré et à l’accord élaboré par le président sénégalais Macky Sall ont érigé des barricades et brûlé des pneus dans plusieurs quartiers de Ouagadougou, lundi. Des manifestations ont également eu lieu dans d’autres villes du pays, faisant craindre une flambée du conflit. « Il y a un risque de guerre civile désormais. Si Diendéré reste au pouvoir, la population va se soulever », estime Rinaldo Depagne, directeur pour l’Afrique de l’Ouest de l’organisation International Crisis Group.  François Hollande a appelé les auteurs du coup d’Etat à déposer les armes et a menacé de sanctions ceux qui s’opposeraient à la tenue d’élections régulières à l’issue du processus de médiation en cours. Le président français, qui s’est entretenu par téléphone avec Macky Sall, avait déjà lancé une mise en garde dimanche, en marge de son déplacement au Maroc. Durant la conversation, François Hollande « a confirmé que la France se réservait la possibilité d’appliquer des sanctions contre ceux qui s’opposeraient à la tenue d’élections régulières et que la France mobiliserait également ses partenaires européens en ce sens », lit-on dans un communiqué de l’Elysée. « Il a appelé l’ensemble des forces impliquées dans le putsch à déposer immédiatement les armes et à rendre le pouvoir aux autorités légitimes, faute de quoi elles devraient en assumer toutes les conséquences. » Il a enfin confirmé que la coopération civile, financière et militaire était suspendue jusqu’à la « reprise effective de la transition, sous autorité civile ». Les présidents du Tchad et du Niger ont également demandé aux hommes du RSP de déposer les armes. Les soldats de la garde présidentielle étaient bien moins présents lundi dans les rues de Ouagadougou que les jours précédents. A la nuit tombée, des centaines de personnes ont bravé le couvre-feu nocturne imposé la semaine dernière par les putschistes.

 

Le putsch de Copé à l’UMP

Le putsch de Copé à l’UMP

Jean-François Copé a balayé vendredi les accusations de deux journalistes qui, avec leur livre « Le Coup monté », ravivent les soupçons au sein de l’UMP en affirmant que le rival de François Fillon a ourdi une manipulation pour s’arroger la présidence du parti. L’ancien Premier ministre, qui a mené à l’automne dernier un duel inédit dans les annales de la droite avec le député-maire de Meaux pour dénoncer une « fraude industrielle » dans un scrutin interne qui lui semblait acquis, a estimé a contrario sur Europe 1 que l’ouvrage lui donnait raison.  Dans ce livre paru jeudi, Bruno Jeudy et Carole Barjon décrivent avec force détails ce qu’ils présentent comme le « putsch » du 18 novembre 2012, date de l’élection à la présidence du premier parti d’opposition. Ils citent notamment Patrice Gélard, l’ex-président de la commission de contrôle des opérations électorales (Cocoe) de l’UMP, qui leur aurait déclaré avoir été « enfumé » par l’entourage de Jean-François Copé. « On ne m’enlèvera pas de l’idée que c’est un coup monté », déclare le sénateur de Seine-Maritime, qui avait proclamé la victoire de Jean-François Copé avec 98 voix d’avance le lundi 19 novembre, avant de reconnaître deux jours plus tard « l’oubli » de trois fédérations d’outre-mer dans le décompte des résultats. Cette omission, avait-il alors concédé dans un communiqué, aurait abouti « vraisemblablement à une inversion du résultat final ». Patrice Gélard a démenti jeudi avoir tenu ces propos, affirmant qu’ils avaient été « déformés » par les auteurs, fin connaisseurs de la droite française. « C’est un baroud d’honneur de journalistes très engagés », a commenté vendredi Jean-François Copé lors d’une conférence de presse, relevant « un sentiment décalé de réchauffé dans ce petit ‘coup’ qui ne vaut pas grand’chose ». « Mon objectif est de rassembler. La page est tournée », a-t-il souligné. Pour François Fillon, qui travaille déjà à sa candidature à l’élection présidentielle de 2017, « il n’y a rien de nouveau ». « Le résultat de cette élection me donnait une très courte victoire. Il a été inversé dans des conditions inacceptables, c’est pour ça que j’ai déclenché la crise qui a eu lieu à l’UMP », a-t-il dit sur Europe 1. L’ouvrage conforte ceux qui à l’UMP, notamment dans le camp des « fillonistes », militent ardemment pour une nouvelle élection en septembre, comme les deux protagonistes en sont convenus par un accord signé le 17 décembre dernier qui a instauré une direction paritaire (copéistes-fillonistes) à la tête du parti. Des « copéistes », principalement, mais aussi d’anciens partisans de l’ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy, s’efforcent d’instiller l’idée de l’inutilité d’un nouveau scrutin. « Les militants ne veulent pas d’une nouvelle élection », assure un proche de Jean-François Copé. « Ils ont quelqu’un qui est bien là, qui fait le job de l’opposition ». »Si élection il y a, il faudra que ça se fasse vite, pour passer à autre chose », ajoute-t-il. Jean-François Copé n’a pas encore fait officiellement acte de candidature, tandis que François Fillon réserve sa décision pour juin. Le président de l’UMP « fait beaucoup d’efforts pour être consensuel, pour le moment ça se passe bien », souligne ce proche, redoutant que les hostilités ne reprennent. « La vérité, c’est que l’on n’a pas de cœur à l’ouvrage car on se regarde en chiens de faïence, même si on reste polis », témoigne l’ancien ministre UMP Gérard Longuet dans une interview au JDD.fr.

 

Medef: putsch raté de Parisot ?

Medef: putsch raté de Parisot ?  

Dans toutes les hypothèses l’image du MEDEF risque de ne pas sortir renforcée de la tentative de Putsch de Parisot. L’un des candidats à la présidence du Medef, le président fondateur du groupe Omea (Virgin Mobile) Geoffroy Roux de Bézieux, a estimé lundi que la réforme voulue par Laurence Parisot, présidente sortante, pour prolonger son mandat ou en briguer un autre, n’aura pas de majorité.   »Le comité statutaire va présenter son avis tout à l’heure. On votera le 28 mars en conseil exécutif, puis en assemblée générale pour que ce changement de statut soit accepté, il faut deux tiers des voix. Je crois que la majorité sera défavorable », a déclaré le chef d’entreprise sur LCI.  Geoffroy Roux de Bézieux a souligné que Laurence Parisot « n’avait pas un mauvais bilan ».  Mais à ce poste, on ne peut pas rester trop longtemps, sinon on devient un professionnel de la représentation professionnelle, et on perd le pouls du terrain », a-t-il souligné.  Laurence Parisot, élue en 2005 et reconduite en 2010, arrive au terme de ses mandats le 1er juillet et ne peut se représenter, en l’état actuel des règles du mouvement.  Elle a saisi le comité statutaire sur une éventuelle réforme qui lui permettrait soit de prolonger son bail de deux ans, soit de briguer un troisième mandat. Elle a également demandé un relèvement de l’âge limite pour les candidats, actuellement fixé à 65 ans.

 




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