La Chine veut punir l’agriculture européenne
Conséquence directe de la décision de l’Union européenne de taxer davantage les importations de voitures électriques chinoises qui dominent le marché, Pékin lance une grande enquête pour dénoncer les avantages de l’agriculture européenne considérée comme trop subventionnée. Un comble d’une certaine manière quand on sait que la totalité des activités économiques bénéficient de l’aide de l’État chinois lors des exportations.
« Le ministère du Commerce a décidé d’ouvrir une enquête antidumping sur certains produits laitiers importés depuis l’Union européenne à compter du 21 août 2024 », a ainsi indiqué le ministère chinois du Commerce, dans un communiqué.
Cette annonce intervient au lendemain de nouvelles taxes douanières annoncées mardi par l’Union européenne (UE) sur les voitures électriques provenant de Chine, y compris celles du constructeur américain Tesla qui possède une usine à Shanghai.
Bruxelles estime en effet que les prix des véhicules chinois sont artificiellement bas, du fait de subventions d’État qui faussent le marché et nuisent à la compétitivité des constructeurs européens.
Ces nouvelles surtaxes, mises en place d’ici fin octobre (sauf vote contraire des 27 États membres de l’UE), peuvent atteindre jusqu’à 36%. La majeure partie des constructeurs chinois est concernée par ces nouveaux droits de douanes européens. Bruxelles imposera ainsi des surtaxes de 17% au fabricant chinois BYD, de 19,3% à Geely, et de 36,3% à SAIC.
Dans la foulée, la Chambre de commerce chinoise dans l’UE avait fustigé le « protectionnisme » et les pratiques commerciales « injustes », induites par ces droits de douanes spécifiques.