Archive pour le Tag 'publique'

Comptes publics: Dérapage des coûts de la fonction publique

Comptes publics: Dérapage des coûts de la fonction publique


Les fonctionnaires ont coûté quelque 107 milliards d’euros à l’État en 2024. Soit une masse salariale « en hausse de 6,7 % par rapport à 2023, alors que l’inflation en 2024 (2 %) a nettement reflué par rapport à 2023 », écrit Matignon, dans un courrier envoyé à tous les ministres ce jeudi 24 avril.Preuve supplémentaire que les dérapages des coûts de l’État ne sont maîtrisés par personne .

« En cohérence avec nos engagements en faveur du redressement des finances publiques, la maîtrise des dépenses de masse salariale doit donc impérativement être renforcée », avance la circulaire, qui en profite pour imposer une piqûre de rappel aux ministères quant aux « règles fondamentales qui doivent être respectées dans le cadre de l’exécution en matière d’emplois et de masse salariale ».

Dérapage des coûts de la fonction publique

Dérapage des coûts de la fonction publique


Les fonctionnaires ont coûté quelque 107 milliards d’euros à l’État en 2024. Soit une masse salariale « en hausse de 6,7 % par rapport à 2023, alors que l’inflation en 2024 (2 %) a nettement reflué par rapport à 2023 », écrit Matignon, dans un courrier envoyé à tous les ministres ce jeudi 24 avril.Preuve supplémentaire que les dérapages des coûts de l’État ne sont maîtrisés par personne .

« En cohérence avec nos engagements en faveur du redressement des finances publiques, la maîtrise des dépenses de masse salariale doit donc impérativement être renforcée », avance la circulaire, qui en profite pour imposer une piqûre de rappel aux ministères quant aux « règles fondamentales qui doivent être respectées dans le cadre de l’exécution en matière d’emplois et de masse salariale ».

Dette publique : toujours un nouveau record

Dette publique : toujours un nouveau record

Il est compréhensible que la dette publique française ne cesse d’augmenter pour atteindre encore un nouveau record de 3305 milliards d’euros soit 113% du PIB, annonce l’Insee. En trois mois, la dette a augmenté de près de 4 milliards d’euros, contre 71,7 milliards d’euros sur la période précédente.

L’augmentation de la dette est d’une certaine masse façon mécanique et va continuer compte tenu des déficits budgétaires qui viennent l’alimenter. Un déficit budgétaire en 2024 qui aura atteint près de 6 % quand il ne devrait pas dépasser 3 %. Un objectif qu’on espère seulement atteindre en 2029.

Tout dépendra évidemment des résultats budgétaires, de la croissance, des recettes fiscales et du niveau de dépenses. L’environnement géopolitique risque de rendre encore plus difficile l’objectif de 3 % de déficit budgétaire avec la nécessité d’augmenter de façon sensible les moyens consacrés à la défense.

Fonction publique : encore mouvement fourre-tout ?

Fonction publique : encore mouvement fourre-tout ?

La CGT notamment promet un mouvement le 3 avril des fonctionnaires.

La CGT, l’Unsa, la FSU et Solidaires «refusent que les services publics et les agents publics soient sacrifiés sous le joug de contraintes budgétaires qui seraient appelées par la mise en œuvre d’une possible “économie de guerre” sur le dos des personnels et des usagers», peut-on lire dans un communiqué commun.

Ce mouvement se veut une «alerte» lancée au gouvernement. «D’autres choix sont possibles, nécessaires et finançables» ! estiment les quatre organisations sur les huit représentatives au sein dans la fonction publique.

Encore un mouvement qui vraisemblablement compte tenu de toutes les contradictions dont il est porteur qui ne sera guère suivi et ne renforcera pas la crédibilité des organisations syndicales

Royaume-Uni : réduction des coûts de la fonction publique

Royaume-Uni : réduction des coûts de la fonction publique


La ministre des Finances du Royaume-Uni s’engage à réduire de 15 % les coûts de fonctionnement du gouvernement d’ici la fin de cette législature en 2029.

Réduire le nombre de fonctionnaires de 10.000, c’est l’objectif que s’est fixé la ministre des Finances du Royaume-Uni qui doit présenter ce mercredi sa « déclaration de printemps », une mise à jour économique et budgétaire.

« Nous nous engageons, d’ici la fin de cette législature (2029, ndlr), à réduire de 15 % les coûts de fonctionnement du gouvernement », a déclaré la ministre sur la BBC.
Selon la BBC, cette mesure permettrait d’économiser 2,2 milliards de livres sterling par an (2,6 milliards d’euros). Le Royaume-Uni compte environ 500 000 fonctionnaires. « Nous allons réduire les fonctions administratives et la bureaucratie, a ajouté Rachel Reeves. Je préfère que les gens travaillent en première ligne dans nos écoles, nos hôpitaux, notre police, plutôt que dans des emplois administratifs », a-t-elle expliqué sur Sky News.

Le gouvernement de Keir Starmer, arrivé au pouvoir en juillet, fait face à une situation économique morose. Les dernières données font état d’une croissance en recul de 0,1 % et d’une inflation à 3 % en janvier.

Politique : Bayrou joue l’opinion publique contre les frondeurs de l’assemblée

 En engageant deux 49-3, Bayrou joue clairement l’opinion publique contre les frondeurs de l’assemblée. Mathématiquement , les frondeurs de gauche et de droite sont majoritaires. Cependant l’opinion publique ulcérée par l’attitude des députés risque d’annihiler les intentions de faire tomber toute suite le gouvernement. En clair les projets de loi de finances devraient passer et les motions de censure devraient être rejetées sauf revirement de dernière minute.

« Nous voici à l’heure de vérité. Aucun pays ne peut vivre sans budget », a justifié celui qui dirige le gouvernement depuis le 13 décembre en décidant l’adoption sans vote du texte issu des travaux de la Commission mixte paritaire (CMP), que Matignon n’a pas modifié.

« Est-ce que ce budget est parfait ? Non. (…) Mais c’est un équilibre. Nous sommes tous ensemble désormais devant notre devoir », a fait valoir François Bayrou.

Après avoir longuement négocié avec le gouvernement, le Parti socialiste (PS) a décidé de ne pas voter la censure promise par La France insoumise sur le PLF, écornant gravement l’alliance avec le parti de Jean-Luc Mélenchon au sein du Nouveau Front populaire (NFP), aux côtés des communistes et des écologistes.

« Nous sommes opposés au budget 2025 de François Bayrou mais la France a besoin d’un budget. Nous ne voterons donc pas la censure sur le budget Bayrou », écrit dans un communiqué le parti doté de 66 députés.

Le camp présidentiel veut croire que le besoin de stabilité exprimé par les Français empêchera toute censure, au moins pour l’instant.

« C’est un encouragement, pas un soulagement », a dit à Reuters le député MoDem Erwan Balanant à l’annonce de la « non-censure » du PS. « Il suffit d’aller dans nos campagnes, les gens en ont marre du bordel, ils veulent de la stabilité ».

Du côté de La France insoumise, la colère était palpable à l’image de la réaction du président de la Commission des Finances de l’Assemblée, Eric Coquerel.

« C’est extrêmement grave et j’espère que les députés socialistes ne suivront pas l’avis de leur parti », a-t-il dit à la presse dans les couloirs du Palais-Bourbon.

 

 

Dette publique : soutenable jusqu’à quand ?

 Dette publique : soutenable  jusqu’à quand ?

 

L’économiste Maxime Menuet revient dans une tribune au « Monde » sur les débats que soulève la dette publique française. A partir de quand devient-elle trop lourde ? Les spécialistes du sujet ne s’entendent pas. Réduire les dépenses devient cependant inévitable.

 

En abaissant, le samedi 14 décembre, la note de la dette souveraine française d’un cran, l’agence Moody’s s’est-elle prise pour un empereur romain baissant le pouce lors des jeux pour déclarer l’insoutenabilité de nos finances publiques ?

Fort heureusement, Moody’s n’a pas ce pouvoir impérial sur les marchés. Comme souvent, sa décision aura peu d’effet sur les taux d’intérêt, les agences de notation validant généralement des anticipations déjà intégrées par les investisseurs. Mais cette dégradation soulève une vraie question : la France pourra-t-elle honorer ses engagements et refinancer sa dette ? En clair, la dette publique française est-elle réellement soutenable ?

Certains y voient une exigence comptable, comme si la soutenabilité dépendait uniquement de calculs savants sur la croissance et le déficit, dans le but de respecter des règles strictes. Mais soyons honnêtes, les prévisions budgétaires de Bercy sont à peu près aussi fiables que les prévisions météo d’autrefois.

D’autres y voient un argument moral, affirmant qu’une dette insoutenable pèserait lourdement sur les générations futures, ou la présentent comme un prérequis pour assurer l’efficacité des politiques économiques et protéger l’économie des crises. En réalité, la soutenabilité est devenue un mantra, un concept fourre-tout que chacun brandit pour servir sa cause : prôner la rigueur budgétaire, légitimer des règles comptables ou jouer la carte de la morale intergénérationnelle.

Les économistes eux-mêmes peinent à s’accorder. Certes, ils s’entendent sur les dangers d’une dette publique qui deviendrait incontrôlable – le fameux effet boule de neige –, mais ils ne parviennent pas à en définir les contours…

Nouvelle dette publique record à 3303 milliards d’euros

Nouvelle dette publique record à  3303 milliards d’euros

La dette publique ne cesse de battre des records pour atteindre plus de 3300 milliards milliards; un chiffre complètement abstrait pour les Français -pas très forts en mathématiques- dont la dérive se fera sentir un jour ou l’autre quand les institutions financières l’auront décidé. ( La France par exemple est obligée d’emprunter des maintenant 300 milliards pour boucler son budget, les financeurs sont majoritairement étrangers et la charge financière représente pour les seuls intérêts 50 à 60 milliards).En moins de dix ans, la dette publique a grimpé de plus de 1000 milliards d’euros. Elle atteint 113,7 % du PIB et a augmenté de plus de 71 milliards d’euros en trois mois.

Sur les trois mois qui viennent de s’écouler, la dette a augmenté de « 71,7 milliards d’euros », contre 69 milliards d’euros au second trimestre, calcule l’Insee. Une hausse principalement due à la dette de l’État, qui a bondi de près de 60 milliards d’euros, selon les statisticiens nationaux. Parallèlement, la dette des administrations de Sécurité sociale a aussi augmenté, de même que celle des administrations publiques locales, « légèrement ». Pour rappel, au premier trimestre, elle s’élevait déjà à 3 159,7 milliards, puis à 3 228,4 milliards au deuxième, soit 112 % du PIB.

La e dette publique a plus que triplé en vingt ans. Et le rythme s’accélère : en seulement sept années sous la présidence d’Emmanuel Macron, elle s’est alourdie de plus de 1 000 milliards d’euros. La crise du Covid et le « quoi qu’il en coûte » sont bien sûr passés par là, cependant la France est le seul pays d’Europe qui n’a pas réduit sa dette depuis, a rappelé en guise d’avertissement le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau dans Le Figaro . Seules la Grèce et l’Italie font pire, lorsque l’on mesure la dette rapportée au PIB, selon les données Eurostat.

 

Dette publique : La France va emprunter un record de 300 milliards

Dette publique : La France va emprunter un record de 300 milliards

 

L’Agence France Trésor (AFT) vient d’annoncer ce jeudi qu’elle lèverait 300 milliards d’euros de dette sur les marchés financiers tout au long de l’année 2025. Du jamais vu. En 2024 elle avait levé le montant déjà inédit de 285 milliards, qui suivait le record précédent de 270 milliards en 2023.Notons que le coût des emprunts est actuellement autour de 50 milliards ( pour le seul remboursement des intérêts).

Les 300 milliards d’euros d’emprunt annoncés pour 2025 équivalent précisément au montant indiqué dans le projet de loi de finances (PLF) présenté en octobre dernier par le gouvernement Barnier, lequel a pourtant été censuré début décembre. « Dès le premier lundi de l’année 2025, nous émettrons sous les offices de la loi spéciale qui garantit la continuité financière de l’État . Cette loi nous autorise à continuer à réaliser toutes les opérations de trésorerie et de dette, et ce jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi de finances pour 2025 », détaille Antoine Deruennes, directeur général de l’AFT.

Dette publique: 10.000 milliards d’euros, le vrai montant

Dette publique: 10.000 milliards d’euros, le vrai montant 

 La dette souveraine de l’État français approche les 10 000 milliards d’euros soit la moitié du patrimoine économique national. Pour résorber cette dette, la solution du bon sens est-elle la dernière à laquelle songe le gouvernement ? Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière. ( dans La Tribune)

La dette souveraine de l’État français c’est l’ensemble des emprunts et des engagements souscrits par l’État et qu’il doit rembourser. Elle inclut la dette publique, les dettes hors bilan, les dettes isolées, la dette des entreprises du secteur public, la dette du déficit commercial, les dettes cachées et les dettes invisibles, etc. Elle représente environ la moitié du total du patrimoine économique national de 2023 (19 084,3 milliards d’euros). Cette dette est de fait garantie par ce patrimoine national. Accroitre sa valeur et réduire les dettes est impératif pour les épargnants et pour l’État. Explications et solution.

La dette publique c’est l’ensemble des emprunts contractés par l’État, la Sécurité sociale, les organismes divers d’administration centrale et les collectivités territoriales. À la fin de l’année 2023, la dette publique au sens de Maastricht s’est établie à 3 101,2 milliards d’euros soit 110,6% du PIB. D’après les chiffres de la Banque de France, 52% de la dette des administrations publiques françaises étaient détenus par des investisseurs étrangers. La France a payé 50,1 milliards d’euros en charge d’intérêts de cette dette et 26,05 milliards d’euros  à des non-résidents à comparer au déficit des transactions courantes de 28,1 milliards d’eurosCette dette était de 2 218,4 milliards d’euros à la fin du quatrième trimestre 2017, soit une augmentation d’environ 1 000 milliards d’euros depuis les élections présidentielles de 2017. Cette dette est restée élevée et s’est accrue rapidement. Elle a fait apparaitre des comportements d’épargne de précaution et elle a affaibli la croissance avec des conséquences préjudiciables pour les personnes les plus vulnérables.

« La valeur des engagements hors bilan donnés par l’État atteint 4 188 milliards d’euros au 31 décembre 2023. Ce montant représente plus de douze ans de produits régaliens et est en hausse de 266 milliards d’euros par rapport à 2022. Il se compose de plusieurs parties : les engagements de retraite des fonctionnaires, pour 1 841 milliards d’euros, les engagements de l’État au titre de sa mission de régulateur économique et social, pour 680 milliards d’euros (incluant les régimes spéciaux de retraite (SNCF, RATP) à hauteur de 262 milliards d’euros) et enfin les engagements financiers (1 591 milliards d’euros) qui comprennent notamment la protection de l’épargne réglementée, les prêts garantis par l’État et les garanties et engagement vis-à-vis de l’Union européenne«  Cour des comptes. La dette hors bilan, qui est moins commentée par la presse a aussi des conséquences lourdes sur le déficit, etc.

Au sens du traité de Maastricht, la dette de la Sécurité sociale doit être incorporée à la dette publique. Ce qui n’est pas entièrement le cas. C’est 145,1 milliards d’euros qui sont encore retirés de la dette publique et gérés par la CADES. La Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES) a été créée en 1996. Sa mission est de financer et d’éteindre la dette cumulée de la Sécurité Sociale. « Fin 2023, 242,6 milliards d’euros de dette sociale ont ainsi été amortis par la CADES sur les 387,7 milliards d’euros repris depuis sa création (y compris les 27,2 milliards d’euros au titre de 2023)« .

Le total des passifs financiers comptabilisé par l’agence de participation de l’État (APA) s’élevait à environ 238,525 milliards d’euros fin 2023. Cette dette n’est pas prise en compte dans la dette publique. L’endettement de ses entreprises demeure un risque pour l’État, particulièrement aujourd’hui avec une croissance lente de l’activité économique, qui compliquerait le remboursement des dettes ainsi contractées.

La dette du déficit commercial correspond au solde négatif de la balance commerciale d’un pays. En France, la balance commerciale enregistre uniquement les flux liés aux exportations et importations de biens. En 2023, le déficit commercial de la France s’est établit à 99,6 milliards d’euros. Si la balance commerciale reste longtemps déficitaire (depuis 2006), elle peut devenir un problème économique lorsque la dette qu’elle engendre devient très lourde à supporter.

La France touchera 40 milliards d’euros de l’UE (plan de relance Européen Next EU de 750 milliards d’euros) comme subvention pour son plan de relance de 100 milliards d’euros. A priori l’argent doit être remboursé par l’Europe sur 40 ans si elle arrive à mettre en place ses propres taxes. Dans le cas où les 27 pays ne s’entendraient pas, la France doit rembourser 67 milliards d’euros, équivalent à 17,3% du budget européen (contribution de la France au budget de l’UE). De plus dans le plan global de 750 milliards d’euros il y a 360 milliards d’euros de prêts potentiels mis au service des pays européens, une possibilité de nouveaux emprunts pour la France de 62,28 milliards d’euros. La contribution de la France aux ressources propres de l’Union européenne était de 26,1 milliards d’euros en 2023. Celle-ci est directement affectée à l’UE sans passer par le budget de l’État.

L’Europe n’est pas la seule à venir au secours de la France. Le FMI vient de voter une allocation de droits de tirage spéciaux de 650 milliards de dollars (DTS). Le DTS n’est pas considéré comme un emprunt. La France peut donc emprunter sans l’intégrer à sa dette publique jusqu’à 145% de sa quote-part (qui est de 5,2%). D’après le FMI, les dettes cachées nuisent à l’économie. Les lois nationales doivent être révisées pour assurer la transparence des obligations publiques. En France, la transparence n’est pas totale sur les prêts garantis, sur les formes inédites et complexes de financement et sur les accords de confidentialité, etc.

Les dettes invisibles correspondent au manque d’investissement dans l’entretien des infrastructures, le coût de la transition retardée ou de l’inaction climatique.

Pour l’entretien des infrastructures, il y a besoin d’investissements directs considérables pour assurer l’avenir. Selon les avis de CESE en 2020 : « si la France possède l’un des meilleurs réseaux d’infrastructures au monde, les besoins d’investissement sont énormes tant pour entretenir l’existant que pour relever les grands défis du siècle que sont la transition écologique et la révolution numérique » En 2023, les dépenses de l’État consacrée aux investissements directs étaient de 4,3% du PIB, en 2020 moins de 5%, alors qu’au début des années 1990, elles représentaient près de 20% du budget. Le pourcentage réel à retenir aujourd’hui est proche de 10% du PIB soit 282 milliards d’euros (145 milliards d’euros pour les projets en études).

Dans le PLF 2024 on trouve une différence de 7 milliards d’euros en faveur de la planification écologique. La France n’est qu’à la neuvième place au classement 2023 des pays les plus écologiques et engagés. Elle se prépare à mal vivre les +4°C à l’Horizon 2100. Le troisième plan national d’adaptation au changement climatique dévoilé le 25 octobre 2024 reste flou et loin de la réalité. D’après la direction générale du trésor DGT, les besoins nécessaires sont de 100 milliards d’euros par an de 2024 à 2030. D’après l’ADEME, pour une élévation des températures mondiales de près de +3,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, dans le scénario de transition retardée, la somme nécessaire serait de 1 100 milliards d’euros de 2030 à 2050.

« Les nouvelles règles encourageront davantage les réformes structurelles et les investissements publics qui renforcent la durabilité et la croissance ». La France a mis en œuvre d’importantes réformes structurelles au cours des dernières décennies. Ces réformes n’ont pas permis pour autant de combler l’écart de PIB par habitant avec les pays les plus performants. Avec une Assemblée nationale divisée, le gouvernement évite d’engager de nouvelles réformes des retraites, du chômage, etc. Il a choisi, en même temps, de réduire les dépenses et d’augmenter les impôts et taxes. Ce choix hasardeux ne défend pas la crédibilité financière de la France… « Les États membres seront invités à élaborer un plan budgétaire et structurel national à moyen terme qui s’étende sur 4 à 5 ans…Les États membres seront autorisés à demander une prolongation du plan jusqu’à sept ans au maximum s’ils s’engagent à mettre en œuvre un ensemble de réformes et d’investissements qui améliorent la croissance potentielle et le potentiel de résilience… ».

Avec 10 000 milliards d’euros  de dette souveraine, le défi serait de réduire la dette publique de 1 408 milliards d’euros sur 4 à 5 ans (revenir à 60% du PIB) et de limiter le déficit public à 3% au lieu de 6,2% prévu en 2024. Une seule solution reste possible : orienter l’épargne des ménages vers les investissements productifs publics.

Le multiplicateur d’investissement ou multiplicateur budgétaire établit un rapport entre les dépenses publiques et leurs effets sur les revenus globaux disponibles. Quand l’État investit, les dépenses produiront un effet démultiplié sur la production, l’emploi, le niveau de vie des citoyens et l’indépendance industrielle. Dans une économie, l’investissement joue le rôle d’un accélérateur, l’épargne celui d’un frein. Pour rejeter le multiplicateur d’investissement, l’analyse libérale met en avant son inefficacité à cause des emprunts qu’il faudra rembourser par des impôts à venir. Pour éviter la hausse des taux due aux emprunts bancaires, l’augmentation de la dette publique, la relance de la demande extérieure et la hausse des impôts, la meilleure solution serait d’investir en recourant aux épargnes des ménages gérés par des établissements de crédits publics (conformément au traité de Rome, les caisses de crédit publiques peuvent emprunter directement à la Banque centrale).

D’après la Fédération Bancaire Française « L’épargne est toujours abondante en France et les flux d’épargne restent dynamiques en 2023 à 315 milliards d’euros »L’épargne financière des ménages est estimée à 4 427,7 milliards d’euros en 2023, dont 935,5 milliards d’euros déposés sur les produits d’épargne réglementée. Une partie de cette manne peut être utilisée pour créer de nouveaux livrets réglementés au lieu d’augmenter la dette extérieure nette de la France qui a atteint 1 102 milliards d’euros soit 39,1% du PIB. Avec des plafonds de versement, les nouveaux produits d’épargne seraient garantis et rémunérés. Les nouveaux contrats devraient présenter plusieurs atouts pour les consommateurs : flexibilité, frais de gestion nuls, pas de frais de transfert, avantages fiscaux, etc.

Les investissements retenus doivent être de haute qualité, nécessaires et utiles tels que la transition écologique, la santé et la dépendance, la ruralité et les infrastructures, etc. La France ne devrait pas opérer de dépenses publiques de fonctionnement pour des raisons électorales, ni pratiquer une politique économique de l’offre.

La dernière étude du FMI en 2020, portant sur les pays avancés et les pays émergents, a montré que financer par un accroissement de la dette « une augmentation de l’investissement public égale à 1% du PIB renforcerait la confiance dans le redémarrage de l’activité et dynamiserait le PIB de 2,7%, l’investissement privé de 10% et l’emploi de 1,2% ».

Stratégie énergétique : une consultation publique bidon !

Stratégie énergétique : une consultation publique bidon !

Le gouvernement français veut lancer une consultation publique sur l’énergie tout simplement pour éviter l’obstacle du Parlement où les contradictions sont rédhibitoires. Une énième consultation sur la question et qui devrait se traduire non pas par une loi mais par la publication d’un décret simple en 2025.Théoriquement il faut évidemment se réjouir de voir le débat sur les grandes questions stratégiques qui structurent l’avenir élargi à l’ensemble de l’opinion. En réalité , cette consultation sera comme les autres : bidon. Il y aura deux ou trois grandes réunions solennelles, de grands discours et on ne retiendra pas grand-chose de la vision d’avenir. De toute manière, les points de vue sont relativement inconciliables entre les partisans du tout nucléaire qui représente un atout économique et écologique indiscutable et les écolos politisés qui ne jurent que par des énergies alternatives sans doute utiles  mais complètement inadaptés aux besoins globaux.

Cette grande consultation sur le plan démocratique ressemblera sans doute à ce » grand débat nationa »l qu’avait lancé le président de la république et dont aucune synthèse ni aucune orientation n’ont été tirées.

On objectera qu’ici ou là dans quelques grandes villes on va organiser entre les deux camps opposés quelques séminaires ou réunions solennelles. Quelques articles dans les journaux locaux. Globalement comme d’ailleurs à chaque fois lors des consultations publiques seulement une infime partie de la population aura l’occasion de donner son avis et en six semaines.
En cause l’organisation même de nos pratiques démocratiques. Ces débats publics type « conventions citoyennes » sont bidons tout simplement parce qu’on ne peut pas brusquement devenir en quelques jours ou quelques semaines un expert capable de prendre en compte la problématique globale, la question énergétique bien sûr mais plus généralement la question économique mais aussi sociale, sociétale voire culturelle.

Ces débats d’une grande complexité exigent un minimum de sérieux et de connaissances que seules les organisations et institutions représentatives peuvent aborder avec pertinence. Or précisément depuis l’ère Maco,n la plupart des institutions et organisations intermédiaires ont été ignorées encore davantage que naguère.

Lae gouvernement a donc  lancé ce lundi une consultation publique sur la « Programmation pluriannuelle de l’énergie » (PPE), c’est-à-dire la feuille de route pour la production et la consommation de chaque source d’énergie dans l’Hexagone sur les dix ans à venir (2025-2035).

Le document devrait entraîner la publication d’un décret « d’ici à la fin du premier trimestre 2025 », après plus d’un an et demi de retard. Et non d’une loi, comme l’avait pourtant promis par Emmanuel Macron en 2019, afin d’éviter les débats parlementaires sur ce sujet explosif. Il s’agissait en effet d’une obligation légale, d’ailleurs inscrite dans le Code de l’Energie.

Concrètement, pendant six semaines, chacun pourra donner son avis sur les documents soumis à consultation, qui ont été mis en ligne cet après-midi. L’idée : établir une « planification » des sources de production d’énergie (nucléaire, renouvelables…) avec des cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre associées, mais aussi des objectifs sur la sobriété, sans devoir passer par le Sénat et l’Assemblée nationale. Et pour cause, une grande partie de la gauche entend diminuer le poids du nucléaire, tandis que la droite se refuse au développement massif du renouvelable.

Il  faudra utiliser davantage d’électricité pour se passer du gaz, du fioul et du pétrole, puisque la part de ces fossiles dans la consommation finale passera de 60% en 2022 à 42% en 2030, indiquent les documents. Ce qui ne signifie pas que la demande globale d’énergie montera en flèche. À l’inverse, celle-ci devrait même décliner de 20% en 2030 par rapport à 2012. Sobriété, efficacité et électrification seront donc les maîtres-mots.

 

Une dette publique insoutenable

Une dette publique insoutenable

 

Les mesures annoncées par le premier ministre lors de son discours de politique générale risquent de ne pas suffire. L’environnement économique est tel que la France atteint le seuil où la dette produit de la dette qui produit de la dette… Une situation désormais intenable. L’incapacité récurrente des pouvoirs publics français à ramener le déficit dans les critères de Maastricht a été aggravée par les deux grandes crises des subprimes en 2008 et celle du Covid-19 en 2020. En conséquence de l’accumulation de 44 années de déficit excessif depuis 1980, date à laquelle les finances publiques étaient à l’équilibre et la dette à 20 %, l’endettement public s’élevait fin 2023 à 112 % du PIB soit le double de la limite de 60 % du PIB fixée par le Pacte de stabilité et de croissance dûment ratifié par la France. Pire encore, depuis début janvier nous assistons à une succession de révisions à la hausse du déficit public pour 2024, initialement attendu à 4,4 % soit déjà à l’époque le pire de la zone euro après l’Italie. Le ministère des Finances l’a depuis fortement revu à la hausse d’abord en mars dernier à 5,7 % pour finalement avouer juste avant le dépôt du projet de loi de finances pour 2025 qu’il s’établira sans doute au-delà de 6 %.

par Éric Pichet
Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans « the Conversation » 
Nous avions déjà souligné ici l’impuissance chronique des gouvernements successifs à respecter les objectifs pourtant modestes des lois de finances mais la divergence entre déficit attendu et réalisé n’a jamais été aussi forte alors que doit débuter – avec retard – l’examen du budget 2025 par une Assemblée nationale extraordinairement divisée et polarisée. Parallèlement, Paris, sous procédure pour déficit excessif depuis juillet dernier devait soumettre à Bruxelles un plan pluriannuel de réduction de son déficit le 20 septembre avant d’obtenir in extremis un délai supplémentaire au 31 octobre.

La gravité de la situation n’a pas encore été prise en compte par les agences de notation mais elle l’est déjà par les marchés obligataires puisque la France emprunte désormais à 5 ans non seulement à un taux plus élevé que le Portugal et l’Espagne mais même que la Grèce. Ils remplissent ainsi un rôle très utile de lanceurs d’alerte que n’a jamais su assumer le Haut Conseil des finances publiques depuis sa création par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de 2012, comme nous l’avions rappelé dès 2014 puis à maintes reprises. La Commission européenne a elle aussi toujours fait preuve de laxisme vis-à-vis des dérives budgétaires françaises.

Le déficit nominal, publié régulièrement par l’Insee doit, depuis l’application des critères de Maastricht, rester en dessous de 3 % ce qui ne s’est pas produit depuis 2018. Pour tenir compte de l’évolution du cycle économique et éviter de faire plonger les pays de l’UE d’une récession temporaire à une profonde dépression, le Pacte de stabilité et de croissance a progressivement retenu le critère du déficit structurel, à savoir le déficit hors dégradation liée à un ralentissement économique conjoncturel. Le problème vient du fait que ce solde structurel ne peut qu’être estimé, à la différence du déficit nominal dont le calcul par l’Insee est incontestable.

Ainsi en 2021 nous estimions, comme la Commission européenne, le déficit structurel français autour de 5 % soit très loin de l’évaluation fantaisiste de Bercy et surtout très au-delà de l’objectif fixé par le traité de 0,5 % du PIB. S’il reste supérieur à 5 % du PIB aujourd’hui c’est parce que le pays n’a toujours pas engagé de véritables réformes structurelles à l’exception de celle des retraites d’avril 2023 si décriée malgré des résultats modestes.

En France, les gouvernements successifs n’ont jamais su, depuis 1981, tirer profit des périodes de croissance pour rétablir l’équilibre des comptes publics, chaque période de récession se traduisant par une flambée spectaculaire de la dette suivie systématiquement d’un effet de cliquet.

Cette inconscience s’est même accentuée après la crise des subprimes grâce à des circonstances exceptionnellement favorables. À partir de 2008 en effet, les banques centrales ont ramené leurs taux directeurs à des niveaux proches de zéro, voire négatifs, ce qui était totalement inédit. Par contagion, les taux obligataires ont suivi la tendance puisque l’État français a même pu emprunter à 10 ans à taux négatif pendant quelques années. D’où la situation paradoxale et lénifiante d’une forte hausse de la dette concomitante à une diminution régulière de la charge de la dette publique (les intérêts versés sur la dette publique) passée de 3 % du PIB en 2008 à seulement 1,7 % en 2023.

Comble du paradoxe, la remontée des taux d’intérêt obligataires autour de 3 % en 2022 et 2023 s’est traduite par une baisse du ratio dette publique sur PIB passé de 118 % du PIB au plus haut en 2021 à 112 % fin 2023 car la charge de la dette ne remontera que progressivement au fil des remplacements des emprunts émis il y a quelques années alors que l’inflation s’est brutalement envolée de 5,2 % en 2022 puis de 4,9 % en 2023 ce qui a immédiatement gonflé les recettes publiques.

L’inflation refluant désormais en dessous de l’objectif de long terme de la BCE de 2 % par an, les circonstances exceptionnelles des deux dernières années disparaissent et le risque d’un effet boule de neige sur la dette du fait de déficits incontrôlables devient patent.

Selon l’équation de soutenabilité de la dette, cette dernière est stabilisée par rapport au PIB tant que le taux de croissance nominale de la dette égale celui du PIB en valeur. Ainsi aujourd’hui, avec une dette publique de 112 % du PIB et une croissance du PIB en valeur de 3 % (1 % en volume +2 % d’inflation), la dette en pourcentage est stable si le déficit ne dépasse pas 3,3 %. Or, il est de plus de 6 % cette année et attendu par le Gouvernement (de manière excessivement optimiste) à 5 % en 2025. Il est donc certain que la dette va reprendre son ascension en 2024 et 2025 et donc que la charge d’intérêts va s’envoler.

Pour stopper l’emballement de l’effet boule de neige déjà enclenché, il n’y a qu’une seule solution : atteindre au plus vite le déficit stabilisant la dette de 3,3 %. Compte tenu de la charge d’intérêts actuelle d’environ 2 % du PIB cela implique nécessairement de ramener le déficit primaire (hors charge d’intérêts) de 4 % actuellement à seulement 1,3 % du PIB soit un effort structurel de 2,7 % du PIB en 2024 et même de 3,7 % en 2025 car le déficit s’établirait sans correction à 7 % l’an prochain.

En clair, cela signifie qu’il faudrait faire un effort de 112 milliards d’euros en 2025 soit deux fois plus que prévu dans le projet de lois de finances pour 2025… une prévision déjà particulièrement optimiste. Il est évident que l’effort extraordinaire annoncé de 60 milliards dont 20 milliards sous forme de hausse d’impôts et 40 milliards de coupes dans les dépenses n’empêchera pas la dette publique de croître et ne stoppera pas l’effet boule de neige.

Le pays n’est donc qu’au début d’un long et douloureux chemin déjà balisé par la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie (les fameux PIGS) qui sont contraints de dégager depuis plusieurs années un excédent primaire afin de réduire leur endettement via la baisse du niveau de vie de leurs citoyens (de 30 % en Grèce) ou en coupant dans leurs dépenses d’investissement et en supportant un fort taux de chômage des jeunes comme en Italie. La question de la dette publique restera donc centrale dans le débat politique des prochaines années d’autant qu’à la dette financière s’ajoute la dette écologique qui bien que les émissions de CO2 diminuent chaque année progresse toujours de l’ordre de 40 milliards d’euros par an. Sans oublier le passif social lié aux droits à retraite dans le secteur public qui n’est pas provisionné…

Une dette publique insoutenable

Une dette publique insoutenable

 

Les mesures annoncées par le premier ministre lors de son discours de politique générale risquent de ne pas suffire. L’environnement économique est tel que la France atteint le seuil où la dette produit de la dette qui produit de la dette… Une situation désormais intenable. L’incapacité récurrente des pouvoirs publics français à ramener le déficit dans les critères de Maastricht a été aggravée par les deux grandes crises des subprimes en 2008 et celle du Covid-19 en 2020. En conséquence de l’accumulation de 44 années de déficit excessif depuis 1980, date à laquelle les finances publiques étaient à l’équilibre et la dette à 20 %, l’endettement public s’élevait fin 2023 à 112 % du PIB soit le double de la limite de 60 % du PIB fixée par le Pacte de stabilité et de croissance dûment ratifié par la France. Pire encore, depuis début janvier nous assistons à une succession de révisions à la hausse du déficit public pour 2024, initialement attendu à 4,4 % soit déjà à l’époque le pire de la zone euro après l’Italie. Le ministère des Finances l’a depuis fortement revu à la hausse d’abord en mars dernier à 5,7 % pour finalement avouer juste avant le dépôt du projet de loi de finances pour 2025 qu’il s’établira sans doute au-delà de 6 %.

par Éric Pichet
Professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School dans « the Conversation » 

 
Nous avions déjà souligné ici l’impuissance chronique des gouvernements successifs à respecter les objectifs pourtant modestes des lois de finances mais la divergence entre déficit attendu et réalisé n’a jamais été aussi forte alors que doit débuter – avec retard – l’examen du budget 2025 par une Assemblée nationale extraordinairement divisée et polarisée. Parallèlement, Paris, sous procédure pour déficit excessif depuis juillet dernier devait soumettre à Bruxelles un plan pluriannuel de réduction de son déficit le 20 septembre avant d’obtenir in extremis un délai supplémentaire au 31 octobre.

La gravité de la situation n’a pas encore été prise en compte par les agences de notation mais elle l’est déjà par les marchés obligataires puisque la France emprunte désormais à 5 ans non seulement à un taux plus élevé que le Portugal et l’Espagne mais même que la Grèce. Ils remplissent ainsi un rôle très utile de lanceurs d’alerte que n’a jamais su assumer le Haut Conseil des finances publiques depuis sa création par le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de 2012, comme nous l’avions rappelé dès 2014 puis à maintes reprises. La Commission européenne a elle aussi toujours fait preuve de laxisme vis-à-vis des dérives budgétaires françaises.

Le déficit nominal, publié régulièrement par l’Insee doit, depuis l’application des critères de Maastricht, rester en dessous de 3 % ce qui ne s’est pas produit depuis 2018. Pour tenir compte de l’évolution du cycle économique et éviter de faire plonger les pays de l’UE d’une récession temporaire à une profonde dépression, le Pacte de stabilité et de croissance a progressivement retenu le critère du déficit structurel, à savoir le déficit hors dégradation liée à un ralentissement économique conjoncturel. Le problème vient du fait que ce solde structurel ne peut qu’être estimé, à la différence du déficit nominal dont le calcul par l’Insee est incontestable.

Ainsi en 2021 nous estimions, comme la Commission européenne, le déficit structurel français autour de 5 % soit très loin de l’évaluation fantaisiste de Bercy et surtout très au-delà de l’objectif fixé par le traité de 0,5 % du PIB. S’il reste supérieur à 5 % du PIB aujourd’hui c’est parce que le pays n’a toujours pas engagé de véritables réformes structurelles à l’exception de celle des retraites d’avril 2023 si décriée malgré des résultats modestes.

En France, les gouvernements successifs n’ont jamais su, depuis 1981, tirer profit des périodes de croissance pour rétablir l’équilibre des comptes publics, chaque période de récession se traduisant par une flambée spectaculaire de la dette suivie systématiquement d’un effet de cliquet.

Cette inconscience s’est même accentuée après la crise des subprimes grâce à des circonstances exceptionnellement favorables. À partir de 2008 en effet, les banques centrales ont ramené leurs taux directeurs à des niveaux proches de zéro, voire négatifs, ce qui était totalement inédit. Par contagion, les taux obligataires ont suivi la tendance puisque l’État français a même pu emprunter à 10 ans à taux négatif pendant quelques années. D’où la situation paradoxale et lénifiante d’une forte hausse de la dette concomitante à une diminution régulière de la charge de la dette publique (les intérêts versés sur la dette publique) passée de 3 % du PIB en 2008 à seulement 1,7 % en 2023.

Comble du paradoxe, la remontée des taux d’intérêt obligataires autour de 3 % en 2022 et 2023 s’est traduite par une baisse du ratio dette publique sur PIB passé de 118 % du PIB au plus haut en 2021 à 112 % fin 2023 car la charge de la dette ne remontera que progressivement au fil des remplacements des emprunts émis il y a quelques années alors que l’inflation s’est brutalement envolée de 5,2 % en 2022 puis de 4,9 % en 2023 ce qui a immédiatement gonflé les recettes publiques.

L’inflation refluant désormais en dessous de l’objectif de long terme de la BCE de 2 % par an, les circonstances exceptionnelles des deux dernières années disparaissent et le risque d’un effet boule de neige sur la dette du fait de déficits incontrôlables devient patent.

Selon l’équation de soutenabilité de la dette, cette dernière est stabilisée par rapport au PIB tant que le taux de croissance nominale de la dette égale celui du PIB en valeur. Ainsi aujourd’hui, avec une dette publique de 112 % du PIB et une croissance du PIB en valeur de 3 % (1 % en volume +2 % d’inflation), la dette en pourcentage est stable si le déficit ne dépasse pas 3,3 %. Or, il est de plus de 6 % cette année et attendu par le Gouvernement (de manière excessivement optimiste) à 5 % en 2025. Il est donc certain que la dette va reprendre son ascension en 2024 et 2025 et donc que la charge d’intérêts va s’envoler.

Pour stopper l’emballement de l’effet boule de neige déjà enclenché, il n’y a qu’une seule solution : atteindre au plus vite le déficit stabilisant la dette de 3,3 %. Compte tenu de la charge d’intérêts actuelle d’environ 2 % du PIB cela implique nécessairement de ramener le déficit primaire (hors charge d’intérêts) de 4 % actuellement à seulement 1,3 % du PIB soit un effort structurel de 2,7 % du PIB en 2024 et même de 3,7 % en 2025 car le déficit s’établirait sans correction à 7 % l’an prochain.

En clair, cela signifie qu’il faudrait faire un effort de 112 milliards d’euros en 2025 soit deux fois plus que prévu dans le projet de lois de finances pour 2025… une prévision déjà particulièrement optimiste. Il est évident que l’effort extraordinaire annoncé de 60 milliards dont 20 milliards sous forme de hausse d’impôts et 40 milliards de coupes dans les dépenses n’empêchera pas la dette publique de croître et ne stoppera pas l’effet boule de neige.

Le pays n’est donc qu’au début d’un long et douloureux chemin déjà balisé par la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie (les fameux PIGS) qui sont contraints de dégager depuis plusieurs années un excédent primaire afin de réduire leur endettement via la baisse du niveau de vie de leurs citoyens (de 30 % en Grèce) ou en coupant dans leurs dépenses d’investissement et en supportant un fort taux de chômage des jeunes comme en Italie. La question de la dette publique restera donc centrale dans le débat politique des prochaines années d’autant qu’à la dette financière s’ajoute la dette écologique qui bien que les émissions de CO2 diminuent chaque année progresse toujours de l’ordre de 40 milliards d’euros par an. Sans oublier le passif social lié aux droits à retraite dans le secteur public qui n’est pas provisionné…

Dette publique : Autour de 50 000 € par Français et 100 000 Euros par actif

Dette publique : Autour de 50 000 € par Français et 100 000 Euros par actif

 

  La dette publique française a atteint 3228,4 milliards d’euros au deuxième trimestre 2024, d’après les derniers chiffres de l’Insee parus ce vendredi. L’endettement public du pays, qui s’est massivement accru depuis la crise sanitaire, a donc augmenté de près de 69 milliards d’euros entre mars et juin pour atteindre 112% du PIB, contre 110,7% à la fin du premier trimestre. Une dette qui représente environ 50 000 € par Français ou encore environ 100 000 € par actif.

L’année dernière, les «engagements financiers de l’État» figuraient à la seconde place des dépenses derrière l’éducation (82 milliards d’euros), avec quelque 62,4 milliards d’euros dépensés en 2023, dont 53,9 milliards d’euros au titre de la «Charge de la dette et trésorerie de l’État». Loin devant la Défense, et son budget de 54,8 milliards d’euros en 2023.

Le  nouveau ministre du Budget a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi. «La situation de nos finances publiques est grave, et je n’irai pas par quatre chemins: en 2024, le déficit public risque de dépasser les 6% du PIB» contre 5,1% initialement attendus, a-t-il annoncé devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale.

 

Dette publique : Autour de 50 000 € par Français

Dette publique : Autour de 50 000 € par Français

  La dette publique française a atteint 3228,4 milliards d’euros au deuxième trimestre 2024, d’après les derniers chiffres de l’Insee parus ce vendredi. L’endettement public du pays, qui s’est massivement accru depuis la crise sanitaire, a donc augmenté de près de 69 milliards d’euros entre mars et juin pour atteindre 112% du PIB, contre 110,7% à la fin du premier trimestre. Une dette qui représente environ 50 000 € par Français ou encore environ 100 000 € par actif.

L’année dernière, les «engagements financiers de l’État» figuraient à la seconde place des dépenses derrière l’éducation (82 milliards d’euros), avec quelque 62,4 milliards d’euros dépensés en 2023, dont 53,9 milliards d’euros au titre de la «Charge de la dette et trésorerie de l’État». Loin devant la Défense, et son budget de 54,8 milliards d’euros en 2023.

Le  nouveau ministre du Budget a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi. «La situation de nos finances publiques est grave, et je n’irai pas par quatre chemins: en 2024, le déficit public risque de dépasser les 6% du PIB» contre 5,1% initialement attendus, a-t-il annoncé devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale.

 

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