Croissance Chine : sortie de crise provisoire ?
En apparence, la Chine semble mieux s’en sortir en matière de croissance avec une perspective de résultat positif d’environ 1,6 % pour l’année 2020. Il s’agit sans doute d’un résultat en trompe-l’œil d’abord parce que la Chine a besoin d’une croissance chaque année de l’ordre de 6 à 7 % pour satisfaire l’offre d’emploi et maintenir le pouvoir d’achat de sa population. Ensuite le rebond constaté jusqu’àlors correspond surtout à un phénomène de compensation. L’économie a est en effet été paralysé au plan international pendant plusieurs mois et les stocks des entreprises destinataires des exportations chinoises ont besoin d’être reconstitués. Un phénomène qui devrait s’atténuer d’autant que la croissance n’est vraiment pas au rendez-vous dans la plupart des pays comme en Europe ou aux États-Unis
L ’accroissement du PIB chinois sera donc limité comme l’a estimé, fin juillet, la Banque mondiale. Il devrait atteindre « 1,6 %, ce qui représente la plus faible expansion depuis 1976, avant de rebondir à 7,9 % en 2021. Même si l’activité économique reprend, le rythme de la baisse de la pauvreté en Chine devrait ralentir, reflétant un ralentissement des revenus des ménages ». C’est évidemment loin des chiffres enregistrés ces dernières années, même si ceux-ci s’étaient tassés depuis le milieu des années 2010. Mais il y aura tout de même croissance, ce qui constitue pour le pouvoir chinois un argument important vis-à-vis de son opinion publique
Mais , le gouvernement chinois a entrepris de réorienter l’économie pour que celle-ci s’appuie davantage sur le marché intérieur. Le discours n’est pas nouveau, mais Xi Jinping en fait désormais une priorité. Depuis le printemps, le président chinois a multiplié les sorties et les déclarations en ce sens. En mettant l’accent sur la consommation intérieure et en faisant des entreprises locales les principaux vecteurs de la croissance, il souhaite que le pays soit moins dépendant de l’extérieur d’autant plus que les récentes initiatives de l’administration Trump visent justement à contenir l’influence économique de la Chine et à limiter les investissements américains sur son territoire. Il faudra toutefois du temps pour que s’opère des relocalisations. De ce fait, la demande internationale va encore soutenir la croissance chinoise. Pour preuve en juillet, la production industrielle a enregistré une croissance de 4,8 % par rapport à la même période de l’année dernière.
Par contre la demande intérieure ne repart pas vraiment. Selon le Bureau national des statistiques, les ventes au détail ont même reculé de 1,1 % en juillet en comparaison avec le même mois de 2019, en légère amélioration par rapport à juin où elles avaient baissé de 1,8 %. La confiance ne se décrète pas et il faudra sans doute un peu de temps pour qu’elle revienne même avec des plans de relance.
Air France : un président provisoire ou comment enfoncer un peu plus la compagnie
Air France : un président provisoire ou comment enfoncer un peu plus la compagnie
Il faut vraiment avoir l’esprit tordu ou être un technocrate qui n’a jamais dirigé une entreprise pour imaginer la solution d’une gouvernance transitoire à Air France. La manoeuvre est claire, on choisit un président à l’essai qu’on pourra licencier dans deux ans. D’entrée, ce président serait forcément en situation de faiblesse surtout vis avis de syndicats aussi tordus et têtus que le SNPL qui est à l’économie et m^me au syndicalisme ce que Mac Do est à la gastronomie. certes il faut renouer les fils du dialogue mais c’est d’une main de fer dans un gant de velours dont a besoin une entreprises dont le climat est pourri depuis des années par des pilotes complètement irresponsables. A distinguer du personnel au sol qui compte des salaires très moyens voire faibles. Plusieurs personnalités pressenties ont refusé cette perspective de gouvernance de transition ou même refusé le challenge de manière définitive. Un challenge qui peut fusiller une carrière en cas d’échec.
Donnée comme favorite, l’ancienne secrétaire d’État aux transports Anne-Marie Idrac (administratrice indépendante) a, selon des sources concordantes, refusé ce poste de transition, préférant au contraire un poste de plus longue durée, au moins, selon certains, jusqu’à la fin du mandat de Jean-Marc Janaillac qui court jusqu’en mai 2019. Autre candidate sollicitée mais qui ne connait rien au transport (elle est spécialisée dans les médias) Anne-Marie Couderc, membre du gouvernement d’Alain Juppé entre 1995 et 1997. Bruno Mettling, PDG d’Orange Middle East and Africa est également cité. En tout cas cette solution de gouvernance provisoire témoigne de la fébrilité du conseil d’administration et de l’amateurisme du gouvernement. Un tel concept de président provisoire est le meilleur moyen de déstabiliser une entreprise qui a besoin d’engager sa modernisation économique et sociale sur le long terme.