Loi Travail : promulguée mais quel gâchis
La loi travail a été définitivement a été promulguée au Journal officiel mais quel gâchis politique, syndical et économique. Gâchis politique car d’une certaine manière la simplification du droit du travail a été instrumentalisée par les deux candidats potentiels à la succession de François Hollande comme leader de la gauche. Certes cette simplification était nécessaire mais pas d’une manière aussi brutale, aussi bâclée. En outre la réforme du marché du travail ne saurait constituer le seul remède miracle pour la reprise de l’emploi en France. Bien d’autres éléments sont à prendre en compte et sans doute en priorité le niveau de la fiscalité et les procédures bureaucratiques. Mais l’enjeu pour Manuel Valls n’est sans doute pas essentiellement économique et social mais politique. A gauche on fait déjà le pari que François Hollande a déjà perdu pour 2017. Une course est engagée entre Macron et Valls pour décrocher le titre de premier réformiste de France. Une lutte fratricide car elle a conduit Emmanuel Valls à écarter Macron de la présentation des lois de modernisation économique et sociale au profit d’une part de Myriam El Khomri d’autre part de Michel sapin. C’est cette rivalité qui explique grandement la brutalité de la démarche et le côté bancal au départ du projet de loi. Deuxième gâchis, syndical celui là, avec d’un coté des syndicats archaïques et gauchistes qui se réfugient dans la contestation, de l’autre des syndicats réformistes qui ont du mal à se faire entendre. Un gâchis largement orchestré par Manuel Valls qui a fait l’impasse sur la concertation qui devait précéder le projet de loi. Un projet heureusement largement rééquilibré grâce en particulier à la CFDT. Globalement l’image du syndicalisme ne sort pas grandi de cette opération même si à long terme la CFDT devrait tirer profit de son attitude responsable et constructive. Gâchis économique enfin car la multiplication des manifestations, blocage et autres grèves ont porté un coup supplémentaire à l’image déjà bien affectée du pays. Pas vraiment de quoi rassurer les investisseurs sur la capacité de la France à engager des réformes structurelles partagées.