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Santé : promouvoir l’activité physique

Santé : promouvoir l’activité physique

La promotion de l’activité physique régulière est un défi majeur à relever pour l’action publique dans la prochaine décennie souligne, dans une tribune au « Monde », Régis Juanico, ancien député et expert en politique publique sportive.

 

La lutte contre la pandémie de sédentarité est un enjeu sanitaire majeur du XXIe siècle. Selon de récentes estimations d’épidémiologistes américains et canadiens publiées dans le British Medical Journal of Sports Medicine, l’inactivité physique serait responsable de 7,2 % des morts toutes causes confondues chaque année, soit plus de 4 millions de morts sur les 56,9 millions personnes qui décèdent en moyenne chaque année. Il y a urgence à agir.

Urgence d’abord à désamorcer ce que nous avons qualifié, avec ma collègue ancienne députée (LRM) Marie Tamarelle-Verhaeghe, de « bombe à retardement sanitaire » dans notre rapport sur l’évaluation parlementaire « des politiques de prévention en santé publique » publié en juillet 2021. Urgence ensuite à inscrire cet enjeu comme un défi majeur d’action publique à relever pour la prochaine décennie.

La sédentarité gangrène nos modes de vie et plus particulièrement celle des plus jeunes générations. Le temps passé couché ou assis, notamment devant les écrans de loisir, est estimé à 55 % de la journée pour des écoliers et à 75 % pour des adolescents.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) nous alerte sur le fait qu’en 2015, soit bien avant la crise sanitaire, 50 % des 11-17 ans avaient un risque sanitaire très élevé du fait de la sédentarité, avec plus de quatre heures et demi devant les écrans et moins de vingt minutes d’activité physique par jour.

Par ailleurs, 95 % de la population générale ne fait pas assez d’activité physique. Le cardiologue du sport François Carré observait en 2021 que, si un enfant se couche à 20 heures et s’il est emmené à l’école le lendemain matin en voiture au dernier moment, « il ne commencera à bouger qu’à la première récréation, à 10 heures. En quatorze heures, il [n’aura] fait que cinquante pas ! »

Or, comme le montre une étude de 2019 de l’American Cancer Society, il suffit de remplacer trente minutes de sédentarité quotidienne par trente minutes d’activité physique – même d’intensité modérée, y compris du jardinage – pour faire baisser de 17 % la mortalité prématurée et de 30 % le risque d’accidents cardio-vasculaires. Si cette activité est plus intense, la diminution de la mortalité prématurée est de 35 %.

La lutte contre la sédentarité doit constituer la priorité, un fil rouge pour les politiques publiques de prévention en santé publique à tous les âges de la vie. Une réponse à ce défi est de promouvoir l’activité physique régulière. Elle est le premier levier de lutte contre la sédentarité et le meilleur bouclier pour protéger sa santé.

Extrême pauvreté : promouvoir le recours aux droits

Extrême pauvreté : promouvoir le recours aux droits

 

 

Trop de personnes parmi les plus défavorisées sont privées de la protection sociale dont elles devraient bénéficier, analyse, dans une tribune au « Monde », le rapporteur spécial de l’ONU, Olivier De Schutter,  sur les droits humains et l’extrême pauvreté. Il propose quelques pistes pour « colmater ces brèches ».

 

La protection sociale est censée être l’ultime rempart contre l’exclusion sociale et la pauvreté. Elle a été mise sur pied pour accompagner l’industrialisation, afin de garantir la cohésion sociale et d’aider les perdants du marché. Et pourtant, des millions de personnes de par le monde ne bénéficient pas des programmes d’aide auxquels elles ont droit, que ce soit pour accéder à un logement décent, aux soins de santé, à un revenu minimum ou aux allocations familiales.

En Europe, le phénomène du « non-recours aux droits » est loin d’être marginal. En République tchèque, pas moins de 40 % des ménages ne recevaient pas les allocations familiales auxquelles ils ont droit (selon une étude de 2017), et ce taux était de 83,4% pour les aides au logement. En Belgique, une étude de 2011 estimait qu’entre 57 % et 76 % des personnes devant normalement bénéficier du revenu d’intégration sociale en étaient privées. En France, la Cour des comptes estimait, dans un rapport paru en janvier, que « le RSA [revenu de solidarité active] bénéficie insuffisamment aux personnes auxquelles il est destiné, avec des taux de couverture d’environ 70 % pour le volet allocation et de 40 % pour le volet accompagnement », et Médecins du monde, dans l’édition 2019 du rapport annuel de son Observatoire de l’accès aux droits et aux soins, évaluait à 78,8 % la proportion des personnes qui, bien qu’ayant théoriquement droit à la couverture maladie, n’en bénéficiaient pasEt ainsi de suite.

Dans un rapport que je présente en juin au Conseil des droits humains de l’ONU, j’analyse pourquoi la protection sociale échoue parfois à protéger justement les individus et les ménages les plus défavorisés, et je propose des pistes afin de colmater ces brèches. Le phénomène du non-recours aux droits, compte tenu de son ampleur, vide la protection sociale d’une partie de son efficacité. Il implique que les prestations sociales ne bénéficieront parfois pas précisément aux personnes qui en ont le plus besoin : ce sont les ménages les plus précaires qui éprouvent le plus de difficultés à s’informer quant à leurs droits, à surmonter la méfiance des services sociaux, à réunir la longue liste des certificats requis ou à remplir des formulaires en ligne. Il en résulte que la protection sociale est moins efficace à réduire la pauvreté et les inégalités.

Une enquête à paraître des Nations unies menée auprès de services sociaux, d’administrations publiques, d’experts et d’organisations de la société civile révèle qu’en Europe, l’illettrisme et les faibles compétences numériques sont perçus comme les causes principales du non-recours aux droits. Même quand les personnes sont informées de l’existence d’un dispositif social, elles se retrouvent souvent confrontées à une complexité administrative labyrinthique (amplifiée avec la numérisation), à des conditions impossibles à remplir, et à des formes insidieuses de discrimination et de maltraitance institutionnelle.

Crise sanitaire et santé : promouvoir l’activité physique

Crise sanitaire et santé : promouvoir l’activité physique

 

 

Un récent rapport parlementaire estime que la sédentarité, aggravée notamment chez les jeunes par la pandémie, constitue « une bombe à retardement sanitaire » qu’il est urgent de désamorcer. ( Chronique dans le monde de Pascale Santi)

 

« Une bombe à retardement sanitaire. » C’est un véritable cri d’alarme qu’ont lancé les deux députés Régis Juanico (Génération.s, Loire) et Marie Tamarelle-Verhaeghe (LREM, Eure), dans un rapport, présenté fin juillet, sur le manque d’activité physique. « La nécessité de bouger est aujourd’hui un besoin vital, au même titre que l’alimentation ou le sommeil, insiste Marie Tamarelle-Verhaeghe, médecin de prévention. Cela doit être intégré dans la vie quotidienne. » Ils formulent 18 propositions, en s’appuyant sur la dynamique des Jeux olympiques à Paris, en 2024.

Comme maintes fois répété dans cette chronique, le constat est sans appel. Les Français sont loin des recommandations de l’OMS (au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine, ou au moins 75 minutes d’activité d’intensité soutenue). Ils ne sont pas les seuls. « Plus d’un quart de la population mondiale est physiquement inactive, ce qui l’expose à un risque de maladies non transmissibles et de mortalité prématurée », rappelle aussi l’éditorial d’une série de plusieurs articles publiés par The Lancet, fin juillet. Dans la revue britannique, les experts appellent à une action urgente, en mettant l’accent sur les personnes vivant avec un handicap et les adolescents.

Rappelons que 80 % des adolescents scolarisés dans le monde (87 % en France) ne respectent pas les recommandations de l’OMS de faire plus de soixante minutes d’activité physique par jour. A cela s’ajoute la montée de la sédentarité.

Inquiétants, ces constats sont aggravés par la crise sanitaire et ses confinements successifs. Lors du premier, en France, près d’une personne sur deux a réduit son activité physique par rapport à ses habitudes et six personnes sur dix ont augmenté leur temps quotidien passé assis, selon l’enquête Coviprev de Santé publique France.

Le temps sur écran s’est aussi fortement accru. Une expertise menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), publiée en novembre 2020, a mis en évidence que 66 % des jeunes de 11 ans à 17 ans « présentent un risque sanitaire préoccupant », caractérisé par le dépassement simultané de deux seuils : plus de deux heures de temps d’écran et moins de soixante minutes d’activité physique par jour. Quarante-neuf pour cent présentent un risque sanitaire très élevé, avec plus de quatre heures trente d’écran et-ou moins de vingt minutes d’activité physique par jour.




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