Projet Réforme Retraites : une économie très théorique de 18 milliards
Le gouvernement a affirmé sa volonté « de ramener le système à l’équilibre ». « La France possède l’un des systèmes parmi les plus généreux au monde [...] Mais compte tenu du vieillissement de la population, l’équilibre de ce régime est menacé, » a martelé le ministre de l’Economie devant un parterre de journalistes. Bruno Le Maire poursuit ainsi son récit sur la baisse des dépenses publiques entonné récemment lors de ses vœux aux acteurs du monde économique et à la presse.
Des baisse relatives puisque l’endettement de la France a jusque là fait un nouveau bond en
avant avec un endettement de 115% du PIB, soit 3000 milliards de dette et 50 milliards annuels de charges financières. Notons que certaines dispositions amélioranat un peu certaines dispositions de la réfrme des retraites n’ont pas été chiffrées.
.Pour rappel, le déficit du système de retraites en France est estimé à 13,5 milliards d’euros en 2030 par le gouvernement.
Le recul de l’âge de départ légal de 62 ans à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisations entraînerait des recettes supplémentaires très hypothétiques de l’ordre de 17,7 milliards d’ici à 2030 avec la montée en charge progressive des mesures, selon le ministre de l’Economie.
Sur le plan macroéconomique, cet arsenal de mesures devrait rapporter « un point de produit intérieur brut supplémentaire » à l’horizon 2027 d’après les propos du locataire de Bercy, soit environ 15 milliards d’euros. « A partir du moment où plus de personnes travaillent, cela fera plus d’activité pour la France et donc plus de cotisations, d’impôts sur le revenu et sur les sociétés supplémentaires, » a-t-il déclaré.
Le gouvernement n’apporte pas de précisions spécifiques en termes de croissance ou d’emplois. Mais le coup de frein de l’activité attendu en 2023 et la hausse prévue du chômage pourraient rapidement rendre caducs les calculs du Trésor.
Sur le front de l’emploi, l’exécutif s’attend à une hausse de l’emploi des seniors âgés de 55 ans à 64 ans de l’ordre de 100.000 d’ici à 2025 et 300.000 d’ici à 2030, selon le modèle utilisé par la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV). Par ailleurs, le taux d’emploi des seniors de plus de 60 ans pourrait bondir de 6 points d’ici à 2030, passant de 35,5% à 41,5%. Mais, là encore, la dégradation de la conjoncture cette année pourrait rendre difficile la tenue de ces objectifs.
En outre, les seniors restent encore largement écartés du marché du travail. Bien que l’exécutif ait fait la promotion de son index des seniors dans les entreprises, il n’est pas certain que cette mesure change radicalement les pratiques de ressources humaines dans le monde du travail.
Lors de sa présentation mardi en fin de journée, le gouvernement a clairement fait l’impasse sur les surcoûts engendrés par la réforme. Le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans va mécaniquement entraîner des dépenses supplémentaires.
En effet, une grande partie des Français ne passent pas directement de l’emploi à la retraite sans bénéficier de dispositifs de solidarité (minima sociaux, pensions d’invalidité), d’assurance-chômage ou des mécanisme d’emploi-retraites. Ainsi, une étude de la direction statistique du ministère de la Santé estime qu’entre un tiers et la moitié des nouveaux retraités ne sont plus en emploi lorsqu’ils liquident leurs droits à la retraite. Ces surcoûts peuvent monter à plusieurs milliards d’euros.