Archive pour le Tag 'progresse !'

Santé- Le désert médical progresse

santé- Le désert médical progresse

En France, environ 20 millions de personnes, soit 30 % de la population, habitent dans une zone définie comme « désert médical ». Si cette pénurie de professionnels, dont on parle depuis 20 ans, a d’abord été cantonnée aux campagnes, voici qu’elle touche désormais les villes et notamment les localités autour de Paris. Population vieillissante exigeant plus de soins, assouplissement tardif du numerus clausus pour les étudiants en médecine, départ massif à la retraite des médecins formés à partir des années 1970… : les raisons de cette situation sont nombreuses. Et la crise actuelle ne pourra pas être résorbée avant 2030 au plus tôt. En attendant, les élus locaux, les pouvoirs publics et les organismes représentatifs cherchent des solutions pour attirer les jeunes dans ces déserts… ( Cet article est issu de Tribune La revue n°14 – Santé : un équilibre en jeu, actuellement en kiosque).

La notion de désertification médicale, dont on parle depuis les années 2000, est circonscrite, dans le jargon de l’administration française, à quelque chose de bien spécifique, comme l’indique Guillaume Chevillard, chargé de recherche à l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) : « Il s’agit avant tout de mesurer l’accès à un médecin généraliste, en fonction de la distance à parcourir, des délais pour les rendez-vous et les soins non programmés. » C’est cette définition, celle de « communes sous-denses en médecins généralistes », car affichant ainsi un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur ou égal à 2,5 consultations par an – qui permet de dire si le lieu doit être ensuite considéré comme une « zone d’intervention prioritaire », susceptible de bénéficier de mesures visant à attirer des médecins généralistes… En effet, selon les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les Français iraient aujourd’hui consulter leur médecin généraliste en moyenne 3,4 fois par an. Un indicateur en baisse, d’ailleurs, puisque le chiffre était de 3,5 en 2019 et 3,7 en 2016.

Une commune dont l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée est inférieur ou égal à 2,5 consultations par an est donc considérée comme sous-dotée en médecins généralistes. Toujours selon la Drees, près de 26 départements ont au moins 200 communes sous-dotées en médecins généralistes, d’après l’étude qu’elle a menée entre 2019 et 2021 sur toute la France. L’Aisne, l’Eure, la Seine-et-Marne, la Saône-et-Loire, l’Oise, la Côte d’Or sont ainsi les départements les plus touchés. En revanche, sept communes seulement dans les Bouches-du-Rhône affichaient un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur à 2,5 consultations par an.

Évidemment, si l’on ajoute l’accès à des services d’urgence, à une maternité ou à des spécialistes, comme des pédiatres ou des cardiologues, le nombre de personnes vivant dans de tels territoires « sous-dotés » ne peut que s’accroître… Reste que même avec la seule définition officielle, la plus limitée, ce sont déjà 30 % de la population, en France, qui habitent dans une zone d’intervention prioritaire. Autrement dit, quelque 20 millions de personnes sont dans une zone définie comme un désert médical, même si elles-mêmes, d’ailleurs, ont accès à un généraliste. Et cette situation ne cesse de s’aggraver, puisqu’avec cette même définition, les données ne faisaient état, il y a quelques années, que d’une proportion de 8 %, puis de 12 % de la population…

Non seulement le désert avance, mais en plus, alors qu’il touchait certes peu ou prou tous les départements, voici maintenant qu’il prend un caractère nouveau : le phénomène affecte en effet aussi, désormais, les zones périurbaines, et en particulier celles de la région parisienne. Parmi les communes de plus de 50 000 habitants, celle d’Argenteuil (95) affiche le plus mauvais score, avec 1,74 consultation par an et par habitant, suivie par Corbeil-Essonnes (91), avec 1,93 et par Chelles (77), avec 1,91 visite. « Cette nouvelle particularité s’explique par le fait que la population augmente dans ces zones – alors qu’elle fond, d’ailleurs, en ruralité -, et que cela se conjugue avec une raréfaction des médecins », explique Guillaume Chevillard.

Le mot est lancé. Les médecins, en particulier généralistes, se font rares… Et cela risque de se poursuivre. Pour plusieurs raisons. D’une part, le départ à la retraite prochain et massif des médecins de la génération des baby-boomers, et de l’autre, pour les remplacer, le nombre encore trop faible de jeunes médecins formés – malgré l’assouplissement progressif du numerus clausus, un quota imposé depuis 1971 pour limiter le nombre d’étudiants admis (du fait d’abord des capacités du système éducatif à les accueillir, puis, en théorie, des besoins en soins identifiés), transformé en numerus apertus depuis 2021. Pour l’heure, selon les chiffres de la Sécurité sociale, 46 % des médecins généralistes sont âgés de 55 ans ou plus et 42 % des spécialistes sont dans le même cas. Ce qui laisse penser que près de la moitié des 229 000 médecins (généralistes et spécialistes) que comptait la France au début 2022 pourraient devoir être remplacés dans les dix ans à venir. Or, c’est à peu près le laps de temps nécessaire pour former un jeune médecin… Déjà, plus de 10 000 étudiants ont été admis en deuxième année en 2021 (contre moins de 7 500 en 2010). L’espoir d’une « normalisation » de la situation est donc permis – à l’horizon de 2030 ou 2035 seulement, cela dit.

Entre-temps, il faudra donc gérer la pénurie. Notamment en encourageant de jeunes médecins à aller s’installer dans les déserts médicaux, afin de ne pas accroître les disparités qui existent déjà en matière de densité de médecins (laquelle s’élève en moyenne à 340 médecins pour 100 000 habitants actuellement, selon la Sécurité sociale), et qui fragilisent un peu plus la cohésion sociale et territoriale du pays. Mais comment ? Les incitations actuelles sont, de l’avis d’Élise Fraih, présidente de ReAGJIR (le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants), rares et surtout, peu connues. C’est notamment le cas du contrat d’engagement de service public, créé en 2009 et réformé en 2019, qui permet aux étudiants des 2e et 3e cycles de percevoir une allocation mensuelle de 1 200 euros.
En contrepartie, ils s’engagent pendant un nombre d’années égal à celui durant lequel ils auront perçu l’allocation (et pour deux ans minimum) à exercer, une fois leur formation terminée, dans des zones où l’offre de soins est insuffisante ou difficile d’accès. Peu promue, cette bourse est peu utilisée – et donc peu efficace… « Alors que les étudiants en médecine viennent en majeure partie des catégories socioprofessionnelles les plus favorisées, nous pensons qu’il faut accroître la diversité des milieux sociaux et inciter les jeunes issus des territoires sous-dotés – urbains ou ruraux – à faire des études de médecine. Il y a aura ainsi plus de chances pour qu’une fois formés, ils s’installent dans leurs lieux d’origine. Tout cela prendra du temps, bien sûr, et il faudra financer ces initiatives, mais la coercition que veulent mettre en place certains députés est illusoire et montre qu’ils ne comprennent pas ce que nous faisons. Et parachuter seul un jeune médecin dans un territoire sous-doté ne sert pas à grand-chose… », poursuit Élise Fraih, qui s’est installée il y a quelques années à Dachstein, un petit village à 30 minutes de Strasbourg.

D’ailleurs, les autres incitations, comme le contrat d’aide à l’installation des médecins (toujours dans des zones sous-dotées), proposant un coup de pouce financier, accordé une seule fois et versé aux médecins en deux fois : 50 % dès l’installation et 50 % après un an, sont, elles aussi, peu prisées. « Un médecin qui s’installe a besoin d’un environnement adéquat, explique Emmanuel Touzé, professeur de neurologie et doyen de l’unité de formation et de recherche santé à l’université de Caen Normandie. Il doit pouvoir avoir accès à des spécialistes pour des avis de premier recours et à un plateau technique pour des examens complémentaires. C’est donc une nouvelle organisation du territoire qui doit se mettre en place. » Et c’est d’ailleurs le cas dans de plus en plus de lieux. Sous forme, notamment, de maisons de santé ou de centres pluri-professionnels, qui font que le jeune médecin n’est pas isolé et qu’éventuellement, il peut avoir recours à d’autres experts. « Les acteurs : collectivités, agences régionales de santé, centres hospitaliers régionaux et universitaires… dialoguent de plus en plus dans les territoires pour trouver des solutions innovantes, se félicite-t-il. Et les jeunes, aujourd’hui, veulent de toute façon travailler en réseaux. »

Ce sont donc plusieurs pièces d’un même puzzle – y compris, comme le rappelle Élise Fraih, « un emploi pour le conjoint du médecin et des perspectives de vie dans le lieu d’accueil », qu’il faut réunir pour venir à bout des déserts médicaux. Le maire d’Autun, Vincent Chauvet, ne dit pas autre chose lorsqu’il estime que « toutes les subventions, tous les investissements du type « Action Cœur de ville » et autres ne serviront à rien si, autour, on ferme des hôpitaux et que les médecins ne peuvent faire appel à des confrères. D’autant que ce qui freine l’arrivée de nouveaux habitants dans les villes moyennes, c’est avant tout l’accès aux soins. »

Intox : « les salaires ont progressé davantage que l’inflation »

Intox : « les salaires ont progressé davantage que l’inflation »

Les Échos, journal sérieux mais forcément proche des intérêts patronaux reprend à son compte des affirmations mensongères émanant du ministère du travail. Ce dernier affirme que les salaires ont progressé plus vite que l’inflation en moyenne en 2023 en France.

La première critique fondamentale c’est que le ministère du travail se fonde sur l’indice des prix à la consommation pour mesurer l’évaluation des salaires. Un indice complètement obsolète compte tenu de la déformation de la nature des achats des ménages et plus généralement des charges mais aussi compte tenu du changement ( parfois forcé) du comportement des consommateurs. La vérité c’est que la hausse des prix en 2023 a été plus proche de 10 % que de 3,6 % comme l’affirme l’INSEE.

Les calculs du ministère du travail relèvent du bricolage politique et méthodologique. Ainsi d’après le ministère du travail, le salaire horaire de base des ouvriers et employés aurait gagné 0,5 % de pouvoir d’achat l’an dernier, contre 0,2 % pour le salaire mensuel de base, selon les données provisoires publiées par le ministère du Travail ce vendredi. Les cadres ont, eux, continué à perdre du pouvoir d’achat sur leur salaire de base.

Toujours d’après le ministère du travail, ces évolutions doivent être mises en regard de l’inflation : les prix à la consommation pour l’ensemble des ménages et hors tabac ont augmenté de 3,6 % entre fin décembre 2022 et fin décembre 2023. Cela représente un gain de pouvoir d’achat sur un an de 0,5 % pour le SHBOE et de 0,2 % pour le SMB.

Notons aussi la supercherie méthodologique qui consiste à utiliser deux fois les augmentations obtenues en 2023 : d’une part pour calculer l’évolution du pouvoir d’achat de l’an passé mais qu’on reprend aussi pour indiquer l’augmentation du pouvoir d’achat en 2024 !

Le raisonnement global repris sans état d’âme par les Échos avait déjà été effectué de la même manière par le Figaro. Objectif commun évidemment : décourager la revendication salariale.

L’endettement qui progresse plus vite que la richesse annonce le krach

L’endettement qui progresse plus vite que la richesse annonce le krach

Alors que, le 8 décembre, les vingt-sept Etats membres de l’Union européenne ont été sur le point de s’entendre sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance, l’économiste Nicolas Dufresne revient, dans une tribune au « Monde », sur la lancinante question de la dette que les Etats n’arrivent pas à réduire.

Après la parenthèse du « quoi qu’il en coûte », la dette redevient un sujet de préoccupation. Alors que la dette globale, publique et privée, représentait 226 000 milliards de dollars (environ 209 500 milliards d’euros) fin 2020, elle correspond désormais à plus de 310 000 milliards, soit plus de 350 % du produit intérieur brut (PIB), un niveau inédit.

Il y a plusieurs raisons sérieuses de s’en inquiéter. D’abord, avec l’envolée des taux d’intérêt décidés par les banques centrales, les charges financières augmentent pour tous les acteurs, conduisant certains à l’étranglement. Pour les entreprises, le taux de défaillance remonte en flèche, sous l’effet de la raréfaction du crédit et de la hausse des taux d’intérêt.

Enfin il y a les ménages qui régulent la perte de pouvoir d’achat en réduisant le volume de leur consommation avec des conséquences négatives évidemment sur la croissance mais aussi sur les recettes fiscales

Du point de vue des ménages, le rapport entre leur passif et leur revenu disponible, qui était de 55 % en 2003, a progressé jusqu’à 102 % en 2021 (en Grande-Bretagne, ce ratio atteint même 129 %).

Les Etats ne sont pas épargnés : pour la France, la charge de la dette, qui était de moins de 30 milliards d’euros en 2021, représente 55 milliards d’euros en 2023, et pourrait atteindre ou dépasser 80, voire 100 milliards d’euros, au cours des prochaines années.

L’Etat consacrerait ainsi près du quart de son budget annuel au seul remboursement des intérêts de la dette. La situation est pire pour les pays en développement : selon un rapport des Nations unies, 60 % des pays les plus pauvres sont sur le point ou ont déjà basculé dans une crise de la dette. Ces mêmes pays ont épuisé leur marge de manœuvre budgétaire pour continuer à financer leur dette, ce qui se traduit par une compression des dépenses pour la protection sociale et les autres dépenses, provoquant le basculement dans la pauvreté de plus de 165 millions de personnes au cours des trois dernières années.

Seconde raison d’inquiétude, la vitesse de progression de la dette dépasse largement celle de la production de richesse. Cette tendance n’est pas nouvelle, mais elle s’est accentuée au cours des dernières années. Il faut de plus en plus de dette pour soutenir le même niveau de croissance.

Cette dette globale qui progresse plus vite que la richesse

Cette dette globale qui progresse plus vite que la richesse

Alors que, le 8 décembre, les vingt-sept Etats membres de l’Union européenne ont été sur le point de s’entendre sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance, l’économiste Nicolas Dufresne revient, dans une tribune au « Monde », sur la lancinante question de la dette que les Etats n’arrivent pas à réduire.

Après la parenthèse du « quoi qu’il en coûte », la dette redevient un sujet de préoccupation. Alors que la dette globale, publique et privée, représentait 226 000 milliards de dollars (environ 209 500 milliards d’euros) fin 2020, elle correspond désormais à plus de 310 000 milliards, soit plus de 350 % du produit intérieur brut (PIB), un niveau inédit.

Il y a plusieurs raisons sérieuses de s’en inquiéter. D’abord, avec l’envolée des taux d’intérêt décidés par les banques centrales, les charges financières augmentent pour tous les acteurs, conduisant certains à l’étranglement. Pour les entreprises, le taux de défaillance remonte en flèche, sous l’effet de la raréfaction du crédit et de la hausse des taux d’intérêt.

Du point de vue des ménages, le rapport entre leur passif et leur revenu disponible, qui était de 55 % en 2003, a progressé jusqu’à 102 % en 2021 (en Grande-Bretagne, ce ratio atteint même 129 %).

Les Etats ne sont pas épargnés : pour la France, la charge de la dette, qui était de moins de 30 milliards d’euros en 2021, représente 55 milliards d’euros en 2023, et pourrait atteindre ou dépasser 80, voire 100 milliards d’euros, au cours des prochaines années.

L’Etat consacrerait ainsi près du quart de son budget annuel au seul remboursement des intérêts de la dette. La situation est pire pour les pays en développement : selon un rapport des Nations unies, 60 % des pays les plus pauvres sont sur le point ou ont déjà basculé dans une crise de la dette. Ces mêmes pays ont épuisé leur marge de manœuvre budgétaire pour continuer à financer leur dette, ce qui se traduit par une compression des dépenses pour la protection sociale et les autres dépenses, provoquant le basculement dans la pauvreté de plus de 165 millions de personnes au cours des trois dernières années.

Seconde raison d’inquiétude, la vitesse de progression de la dette dépasse largement celle de la production de richesse. Cette tendance n’est pas nouvelle, mais elle s’est accentuée au cours des dernières années. Il faut de plus en plus de dette pour soutenir le même niveau de croissance.

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La pauvreté progresse

La pauvreté progresse

En raison de l’inflation et des pertes de pouvoir d’achat des ménages, la pauvreté augmente encore en France. En moyenne on affiche officiellement une inflation de l’ordre de 5 %. Le problème c’est que les principales dépensent des moins favorisés auront augmenté, elle, de l’ordre de 10 %. Du coup des couches moyennes tombe dans la pauvreté et rejoignent ceux qui galèrent.

D’après des indicateurs objectifs qu’évoque France Info la pauvreté augmente encore en France


personnes mal-logées

Dans un contexte de hausse des prix de l’immobilier et de pénurie de logements, le mal-logement progresse en France. C’est le constat dressé par la Fondation Abbé-Pierre dans son 28e rapport annuel, publié début février. Elle estime à 4,15 millions le nombre de personnes mal ou non logées en 2022.

revenus de misère

Le taux correspond au nombre de ménages qui possèdent un niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian de la population, soit 1 102 euros par mois pour une personne vivant seule et 2 314 euros pour un couple avec deux enfants âgés de moins de 14 ans. En 2019, 9,2 millions de personnes, soit près de 15% de la population française, étaient dans cette situation, selon les chiffres de l’Insee.
Par ailleurs, le baromètre annuel du Secours populaire, publié début septembre, va dans le sens d’une aggravation de la situation des Français sur le plan monétaire. Selon ce sondage, 60% des personnes interrogées estiment qu’au cours des trois dernières années, leur pouvoir d’achat a diminué. Cette année, 18% déclarent vivre à découvert, soit trois points de plus qu’en 2022.


taux de privation

Il a atteint 14% de la population de l’Hexagone début 2022, soit son plus haut niveau depuis la création de cet indicateur en 2013, avait annoncé l’Insee en juillet. Ce taux atteignait 13,4% en 2020 et 12,4% en 2013.

Cette étude atteste que « les privations qui ont le plus augmenté sont en lien avec le contexte conjoncturel », relève Anne Jaubertie. Ainsi, 10,2% des ménages déclarent ne pas pouvoir chauffer suffisamment leur logement, contre 6,1% en 2021 et 5% en 2018. L’Insee y voit en particulier l’impact de la hausse du prix fioul domestique, « combustible de chauffage que les ménages vulnérables utilisent davantage que les autres ».

bénéficiaires des Restos du cœur
Face à la hausse des prix à la consommation, les Restos du cœur déplorent une hausse des nouveaux inscrits à l’aide alimentaire. En 2023, près de 1,3 million de personnes ont bénéficié des repas distribués par l’association contre 1,1 million en 2022.

Le nombre de repas distribués augmentera jusqu’à la fin de l’année, selon l’association, qui assure 35% de l’aide alimentaire en France. Elle s’attend à distribuer près de 170 millions de repas en 2023, soit une hausse de 30 millions par rapport à 2022.

Santé-Le désert médical progresse

Santé-Le désert médical progresse

En France, environ 20 millions de personnes, soit 30 % de la population, habitent dans une zone définie comme « désert médical ». Si cette pénurie de professionnels, dont on parle depuis 20 ans, a d’abord été cantonnée aux campagnes, voici qu’elle touche désormais les villes et notamment les localités autour de Paris. Population vieillissante exigeant plus de soins, assouplissement tardif du numerus clausus pour les étudiants en médecine, départ massif à la retraite des médecins formés à partir des années 1970… : les raisons de cette situation sont nombreuses. Et la crise actuelle ne pourra pas être résorbée avant 2030 au plus tôt. En attendant, les élus locaux, les pouvoirs publics et les organismes représentatifs cherchent des solutions pour attirer les jeunes dans ces déserts… ( Cet article est issu de Tribune La revue n°14 – Santé : un équilibre en jeu, actuellement en kiosque).

La notion de désertification médicale, dont on parle depuis les années 2000, est circonscrite, dans le jargon de l’administration française, à quelque chose de bien spécifique, comme l’indique Guillaume Chevillard, chargé de recherche à l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) : « Il s’agit avant tout de mesurer l’accès à un médecin généraliste, en fonction de la distance à parcourir, des délais pour les rendez-vous et les soins non programmés. » C’est cette définition, celle de « communes sous-denses en médecins généralistes », car affichant ainsi un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur ou égal à 2,5 consultations par an – qui permet de dire si le lieu doit être ensuite considéré comme une « zone d’intervention prioritaire », susceptible de bénéficier de mesures visant à attirer des médecins généralistes… En effet, selon les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les Français iraient aujourd’hui consulter leur médecin généraliste en moyenne 3,4 fois par an. Un indicateur en baisse, d’ailleurs, puisque le chiffre était de 3,5 en 2019 et 3,7 en 2016.

Une commune dont l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée est inférieur ou égal à 2,5 consultations par an est donc considérée comme sous-dotée en médecins généralistes. Toujours selon la Drees, près de 26 départements ont au moins 200 communes sous-dotées en médecins généralistes, d’après l’étude qu’elle a menée entre 2019 et 2021 sur toute la France. L’Aisne, l’Eure, la Seine-et-Marne, la Saône-et-Loire, l’Oise, la Côte d’Or sont ainsi les départements les plus touchés. En revanche, sept communes seulement dans les Bouches-du-Rhône affichaient un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur à 2,5 consultations par an.

Évidemment, si l’on ajoute l’accès à des services d’urgence, à une maternité ou à des spécialistes, comme des pédiatres ou des cardiologues, le nombre de personnes vivant dans de tels territoires « sous-dotés » ne peut que s’accroître… Reste que même avec la seule définition officielle, la plus limitée, ce sont déjà 30 % de la population, en France, qui habitent dans une zone d’intervention prioritaire. Autrement dit, quelque 20 millions de personnes sont dans une zone définie comme un désert médical, même si elles-mêmes, d’ailleurs, ont accès à un généraliste. Et cette situation ne cesse de s’aggraver, puisqu’avec cette même définition, les données ne faisaient état, il y a quelques années, que d’une proportion de 8 %, puis de 12 % de la population…

Non seulement le désert avance, mais en plus, alors qu’il touchait certes peu ou prou tous les départements, voici maintenant qu’il prend un caractère nouveau : le phénomène affecte en effet aussi, désormais, les zones périurbaines, et en particulier celles de la région parisienne. Parmi les communes de plus de 50 000 habitants, celle d’Argenteuil (95) affiche le plus mauvais score, avec 1,74 consultation par an et par habitant, suivie par Corbeil-Essonnes (91), avec 1,93 et par Chelles (77), avec 1,91 visite. « Cette nouvelle particularité s’explique par le fait que la population augmente dans ces zones – alors qu’elle fond, d’ailleurs, en ruralité -, et que cela se conjugue avec une raréfaction des médecins », explique Guillaume Chevillard.

Le mot est lancé. Les médecins, en particulier généralistes, se font rares… Et cela risque de se poursuivre. Pour plusieurs raisons. D’une part, le départ à la retraite prochain et massif des médecins de la génération des baby-boomers, et de l’autre, pour les remplacer, le nombre encore trop faible de jeunes médecins formés – malgré l’assouplissement progressif du numerus clausus, un quota imposé depuis 1971 pour limiter le nombre d’étudiants admis (du fait d’abord des capacités du système éducatif à les accueillir, puis, en théorie, des besoins en soins identifiés), transformé en numerus apertus depuis 2021. Pour l’heure, selon les chiffres de la Sécurité sociale, 46 % des médecins généralistes sont âgés de 55 ans ou plus et 42 % des spécialistes sont dans le même cas. Ce qui laisse penser que près de la moitié des 229 000 médecins (généralistes et spécialistes) que comptait la France au début 2022 pourraient devoir être remplacés dans les dix ans à venir. Or, c’est à peu près le laps de temps nécessaire pour former un jeune médecin… Déjà, plus de 10 000 étudiants ont été admis en deuxième année en 2021 (contre moins de 7 500 en 2010). L’espoir d’une « normalisation » de la situation est donc permis – à l’horizon de 2030 ou 2035 seulement, cela dit.

Entre-temps, il faudra donc gérer la pénurie. Notamment en encourageant de jeunes médecins à aller s’installer dans les déserts médicaux, afin de ne pas accroître les disparités qui existent déjà en matière de densité de médecins (laquelle s’élève en moyenne à 340 médecins pour 100 000 habitants actuellement, selon la Sécurité sociale), et qui fragilisent un peu plus la cohésion sociale et territoriale du pays. Mais comment ? Les incitations actuelles sont, de l’avis d’Élise Fraih, présidente de ReAGJIR (le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants), rares et surtout, peu connues. C’est notamment le cas du contrat d’engagement de service public, créé en 2009 et réformé en 2019, qui permet aux étudiants des 2e et 3e cycles de percevoir une allocation mensuelle de 1 200 euros.
En contrepartie, ils s’engagent pendant un nombre d’années égal à celui durant lequel ils auront perçu l’allocation (et pour deux ans minimum) à exercer, une fois leur formation terminée, dans des zones où l’offre de soins est insuffisante ou difficile d’accès. Peu promue, cette bourse est peu utilisée – et donc peu efficace… « Alors que les étudiants en médecine viennent en majeure partie des catégories socioprofessionnelles les plus favorisées, nous pensons qu’il faut accroître la diversité des milieux sociaux et inciter les jeunes issus des territoires sous-dotés – urbains ou ruraux – à faire des études de médecine. Il y a aura ainsi plus de chances pour qu’une fois formés, ils s’installent dans leurs lieux d’origine. Tout cela prendra du temps, bien sûr, et il faudra financer ces initiatives, mais la coercition que veulent mettre en place certains députés est illusoire et montre qu’ils ne comprennent pas ce que nous faisons. Et parachuter seul un jeune médecin dans un territoire sous-doté ne sert pas à grand-chose… », poursuit Élise Fraih, qui s’est installée il y a quelques années à Dachstein, un petit village à 30 minutes de Strasbourg.

D’ailleurs, les autres incitations, comme le contrat d’aide à l’installation des médecins (toujours dans des zones sous-dotées), proposant un coup de pouce financier, accordé une seule fois et versé aux médecins en deux fois : 50 % dès l’installation et 50 % après un an, sont, elles aussi, peu prisées. « Un médecin qui s’installe a besoin d’un environnement adéquat, explique Emmanuel Touzé, professeur de neurologie et doyen de l’unité de formation et de recherche santé à l’université de Caen Normandie. Il doit pouvoir avoir accès à des spécialistes pour des avis de premier recours et à un plateau technique pour des examens complémentaires. C’est donc une nouvelle organisation du territoire qui doit se mettre en place. » Et c’est d’ailleurs le cas dans de plus en plus de lieux. Sous forme, notamment, de maisons de santé ou de centres pluri-professionnels, qui font que le jeune médecin n’est pas isolé et qu’éventuellement, il peut avoir recours à d’autres experts. « Les acteurs : collectivités, agences régionales de santé, centres hospitaliers régionaux et universitaires… dialoguent de plus en plus dans les territoires pour trouver des solutions innovantes, se félicite-t-il. Et les jeunes, aujourd’hui, veulent de toute façon travailler en réseaux. »

Ce sont donc plusieurs pièces d’un même puzzle – y compris, comme le rappelle Élise Fraih, « un emploi pour le conjoint du médecin et des perspectives de vie dans le lieu d’accueil », qu’il faut réunir pour venir à bout des déserts médicaux. Le maire d’Autun, Vincent Chauvet, ne dit pas autre chose lorsqu’il estime que « toutes les subventions, tous les investissements du type « Action Cœur de ville » et autres ne serviront à rien si, autour, on ferme des hôpitaux et que les médecins ne peuvent faire appel à des confrères. D’autant que ce qui freine l’arrivée de nouveaux habitants dans les villes moyennes, c’est avant tout l’accès aux soins. »

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Le désert médical progresse

Le désert médical progresse

En France, environ 20 millions de personnes, soit 30 % de la population, habitent dans une zone définie comme « désert médical ». Si cette pénurie de professionnels, dont on parle depuis 20 ans, a d’abord été cantonnée aux campagnes, voici qu’elle touche désormais les villes et notamment les localités autour de Paris. Population vieillissante exigeant plus de soins, assouplissement tardif du numerus clausus pour les étudiants en médecine, départ massif à la retraite des médecins formés à partir des années 1970… : les raisons de cette situation sont nombreuses. Et la crise actuelle ne pourra pas être résorbée avant 2030 au plus tôt. En attendant, les élus locaux, les pouvoirs publics et les organismes représentatifs cherchent des solutions pour attirer les jeunes dans ces déserts… ( Cet article est issu de Tribune La revue n°14 – Santé : un équilibre en jeu, actuellement en kiosque).

La notion de désertification médicale, dont on parle depuis les années 2000, est circonscrite, dans le jargon de l’administration française, à quelque chose de bien spécifique, comme l’indique Guillaume Chevillard, chargé de recherche à l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) : « Il s’agit avant tout de mesurer l’accès à un médecin généraliste, en fonction de la distance à parcourir, des délais pour les rendez-vous et les soins non programmés. » C’est cette définition, celle de « communes sous-denses en médecins généralistes », car affichant ainsi un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur ou égal à 2,5 consultations par an – qui permet de dire si le lieu doit être ensuite considéré comme une « zone d’intervention prioritaire », susceptible de bénéficier de mesures visant à attirer des médecins généralistes… En effet, selon les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), les Français iraient aujourd’hui consulter leur médecin généraliste en moyenne 3,4 fois par an. Un indicateur en baisse, d’ailleurs, puisque le chiffre était de 3,5 en 2019 et 3,7 en 2016.

Une commune dont l’indicateur d’accessibilité potentielle localisée est inférieur ou égal à 2,5 consultations par an est donc considérée comme sous-dotée en médecins généralistes. Toujours selon la Drees, près de 26 départements ont au moins 200 communes sous-dotées en médecins généralistes, d’après l’étude qu’elle a menée entre 2019 et 2021 sur toute la France. L’Aisne, l’Eure, la Seine-et-Marne, la Saône-et-Loire, l’Oise, la Côte d’Or sont ainsi les départements les plus touchés. En revanche, sept communes seulement dans les Bouches-du-Rhône affichaient un indicateur d’accessibilité potentielle localisée inférieur à 2,5 consultations par an.

Évidemment, si l’on ajoute l’accès à des services d’urgence, à une maternité ou à des spécialistes, comme des pédiatres ou des cardiologues, le nombre de personnes vivant dans de tels territoires « sous-dotés » ne peut que s’accroître… Reste que même avec la seule définition officielle, la plus limitée, ce sont déjà 30 % de la population, en France, qui habitent dans une zone d’intervention prioritaire. Autrement dit, quelque 20 millions de personnes sont dans une zone définie comme un désert médical, même si elles-mêmes, d’ailleurs, ont accès à un généraliste. Et cette situation ne cesse de s’aggraver, puisqu’avec cette même définition, les données ne faisaient état, il y a quelques années, que d’une proportion de 8 %, puis de 12 % de la population…

Non seulement le désert avance, mais en plus, alors qu’il touchait certes peu ou prou tous les départements, voici maintenant qu’il prend un caractère nouveau : le phénomène affecte en effet aussi, désormais, les zones périurbaines, et en particulier celles de la région parisienne. Parmi les communes de plus de 50 000 habitants, celle d’Argenteuil (95) affiche le plus mauvais score, avec 1,74 consultation par an et par habitant, suivie par Corbeil-Essonnes (91), avec 1,93 et par Chelles (77), avec 1,91 visite. « Cette nouvelle particularité s’explique par le fait que la population augmente dans ces zones – alors qu’elle fond, d’ailleurs, en ruralité -, et que cela se conjugue avec une raréfaction des médecins », explique Guillaume Chevillard.

Le mot est lancé. Les médecins, en particulier généralistes, se font rares… Et cela risque de se poursuivre. Pour plusieurs raisons. D’une part, le départ à la retraite prochain et massif des médecins de la génération des baby-boomers, et de l’autre, pour les remplacer, le nombre encore trop faible de jeunes médecins formés – malgré l’assouplissement progressif du numerus clausus, un quota imposé depuis 1971 pour limiter le nombre d’étudiants admis (du fait d’abord des capacités du système éducatif à les accueillir, puis, en théorie, des besoins en soins identifiés), transformé en numerus apertus depuis 2021. Pour l’heure, selon les chiffres de la Sécurité sociale, 46 % des médecins généralistes sont âgés de 55 ans ou plus et 42 % des spécialistes sont dans le même cas. Ce qui laisse penser que près de la moitié des 229 000 médecins (généralistes et spécialistes) que comptait la France au début 2022 pourraient devoir être remplacés dans les dix ans à venir. Or, c’est à peu près le laps de temps nécessaire pour former un jeune médecin… Déjà, plus de 10 000 étudiants ont été admis en deuxième année en 2021 (contre moins de 7 500 en 2010). L’espoir d’une « normalisation » de la situation est donc permis – à l’horizon de 2030 ou 2035 seulement, cela dit.

Entre-temps, il faudra donc gérer la pénurie. Notamment en encourageant de jeunes médecins à aller s’installer dans les déserts médicaux, afin de ne pas accroître les disparités qui existent déjà en matière de densité de médecins (laquelle s’élève en moyenne à 340 médecins pour 100 000 habitants actuellement, selon la Sécurité sociale), et qui fragilisent un peu plus la cohésion sociale et territoriale du pays. Mais comment ? Les incitations actuelles sont, de l’avis d’Élise Fraih, présidente de ReAGJIR (le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants), rares et surtout, peu connues. C’est notamment le cas du contrat d’engagement de service public, créé en 2009 et réformé en 2019, qui permet aux étudiants des 2e et 3e cycles de percevoir une allocation mensuelle de 1 200 euros.
En contrepartie, ils s’engagent pendant un nombre d’années égal à celui durant lequel ils auront perçu l’allocation (et pour deux ans minimum) à exercer, une fois leur formation terminée, dans des zones où l’offre de soins est insuffisante ou difficile d’accès. Peu promue, cette bourse est peu utilisée – et donc peu efficace… « Alors que les étudiants en médecine viennent en majeure partie des catégories socioprofessionnelles les plus favorisées, nous pensons qu’il faut accroître la diversité des milieux sociaux et inciter les jeunes issus des territoires sous-dotés – urbains ou ruraux – à faire des études de médecine. Il y a aura ainsi plus de chances pour qu’une fois formés, ils s’installent dans leurs lieux d’origine. Tout cela prendra du temps, bien sûr, et il faudra financer ces initiatives, mais la coercition que veulent mettre en place certains députés est illusoire et montre qu’ils ne comprennent pas ce que nous faisons. Et parachuter seul un jeune médecin dans un territoire sous-doté ne sert pas à grand-chose… », poursuit Élise Fraih, qui s’est installée il y a quelques années à Dachstein, un petit village à 30 minutes de Strasbourg.

D’ailleurs, les autres incitations, comme le contrat d’aide à l’installation des médecins (toujours dans des zones sous-dotées), proposant un coup de pouce financier, accordé une seule fois et versé aux médecins en deux fois : 50 % dès l’installation et 50 % après un an, sont, elles aussi, peu prisées. « Un médecin qui s’installe a besoin d’un environnement adéquat, explique Emmanuel Touzé, professeur de neurologie et doyen de l’unité de formation et de recherche santé à l’université de Caen Normandie. Il doit pouvoir avoir accès à des spécialistes pour des avis de premier recours et à un plateau technique pour des examens complémentaires. C’est donc une nouvelle organisation du territoire qui doit se mettre en place. » Et c’est d’ailleurs le cas dans de plus en plus de lieux. Sous forme, notamment, de maisons de santé ou de centres pluri-professionnels, qui font que le jeune médecin n’est pas isolé et qu’éventuellement, il peut avoir recours à d’autres experts. « Les acteurs : collectivités, agences régionales de santé, centres hospitaliers régionaux et universitaires… dialoguent de plus en plus dans les territoires pour trouver des solutions innovantes, se félicite-t-il. Et les jeunes, aujourd’hui, veulent de toute façon travailler en réseaux. »

Ce sont donc plusieurs pièces d’un même puzzle – y compris, comme le rappelle Élise Fraih, « un emploi pour le conjoint du médecin et des perspectives de vie dans le lieu d’accueil », qu’il faut réunir pour venir à bout des déserts médicaux. Le maire d’Autun, Vincent Chauvet, ne dit pas autre chose lorsqu’il estime que « toutes les subventions, tous les investissements du type « Action Cœur de ville » et autres ne serviront à rien si, autour, on ferme des hôpitaux et que les médecins ne peuvent faire appel à des confrères. D’autant que ce qui freine l’arrivée de nouveaux habitants dans les villes moyennes, c’est avant tout l’accès aux soins. »

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Présidentielle 2022 : Macron Progresse à 33,5%

Présidentielle 2022 : Macron Progresse  à 33,5% 

Macron progresse de 8,5 points pour se hisser à 33,5% d’intentions de voix, selon une étude Elabe pour BFMTV et L’Express, publiée mardi soir.  Ce que le directeur général de l’Ifop Frédéric Dabi appelle l’«effet drapeau».

En deuxième position, 18,5 points après, Marine Le Pen qui recule à 15% (-2). Si la prétendante du RN se qualifie pour le second tour face à Emmanuel Macron, elle semble pâtir du contexte ukrainien et d’une campagne où elle ne parvient pas pour l’instant à ancrer son discours dans l’opinion. Derrière la candidate nationaliste, se trouve Jean-Luc Mélenchon à 13% (+0,5), qui occuperait donc la troisième place dans cette présidentielle. L’Insoumis profite ainsi du réflexe du «vote utile» dans une gauche éparpillée et morcelée électoralement.

Éric Zemmour (11% -3) et Valérie Pécresse (10,5%, -1,5) reculent et se retrouvent respectivement en quatrième et en cinquième positions. 

Le télétravail progresse chez les fonctionnaires… et le travail tout court ?

Le télétravail progresse chez les fonctionnaires… et le travail tout court ? 

 

D’après le gouvernement et la sous  ministre ad hoc Amélie de Montchalin , le télétravail progresserait chez les fonctionnaires. Il aurait même atteint un pic le 6 janvier. D’après la sousministre, les progrès seraient même considérables dans ce domaine; les effectifs concernés par le télétravail étant passés de 90 000 à plus de 400 000.

Rien de surprenant sans doute à cela car nombre de fonctionnaires, pas tous mais une grande partie, entretiennent une relation ésotérique avec le concept même de travail. Il est donc pas étonnant qu’ils saisissent l’opportunité du télétravail pour s’éloigner encore de ce concept.

Le télétravail dans la fonction publique progresse et un «pic historique» a été observé le jeudi 6 janvier, a estimé la ministre Amélie de Montchalin vendredi lors d’un déplacement à Bobigny (Seine-Saint-Denis). La semaine dernière, 38% des agents qui peuvent télétravailler l’ont fait «trois jours ou plus» contre 30% lors de la dernière période où le télétravail était obligatoire, «au printemps», a-t-elle affirmé, tandis que «68% d’entre eux ont télétravaillé au moins un jour» contre 55% au printemps.

La ministre avait fait part la semaine passée de sa volonté de faire appliquer le télétravail dans la fonction publique d’Etat.

Un suivi a lieu «chaque semaine» auprès du Premier ministre «pour que nous puissions détecter, anticiper, piloter cette continuité, pour nous assurer que les absences d’agents publics n’amènent pas à un service public dégradé pour les Français», a assuré Amélie de Montchalin.

Vaccination obligatoire : l’idée progresse dans le monde

 

Vaccination obligatoire : l’idée progresse dans le monde

 

Un peu partout dans le monde commence à s’interroger sur l’idée de l’obligation vaccinale concernant la Covid. En  raison  des risques liberticides éventuels  les autorités publiques ont souvent rechigné à franchir le pas alors que la vaccination obligatoire pour les nouveau-nés ne semble poser aucun problème éthique et politique. En Autriche, le gouvernement a décidé de rendre la vaccination obligatoire à partir de février prochain.  les personnes qui bénéficient d’une contre-indication en seront exemptées.

En Allemagne, le futur gouvernement de coalition envisage lui aussi d’inscrire cette mesure dans son programme.  »Trop de gens ne se sont pas fait vacciner », a ainsi déclaré le social-démocrate Olaf Scholz, futur chancelier allemand,.

Ailleurs,. en Indonésie, depuis janvier, la vaccination est donc obligatoire. Au Turkménistan, la vaccination, imposée depuis le 7 juillet, a permis au pays de vacciner avec au moins une dose 71,5% de sa population

En France, l’obligation vaccinale ne s’applique pour l’instant qu’aux personnels des hôpitaux, des maisons de retraite ainsi qu’aux pompiers, aux ambulanciers et aux aides à domicile, et ce depuis le 15 septembre. Mais elle va bientôt concerner tout le monde en Nouvelle-Calédonie. Ce territoire français du Pacifique Sud, qui dispose d’une large autonomie, va l’imposer à sa population ainsi qu’aux voyageurs à partir du 31 décembre.

En France, le versatile ministre de la santé,Olivier Véran, a à nouveau assuré mercredi que ce n’était « pas le choix de la France. Mais François Bayrou préside du MoDem et ministre du plan s’est montré favorable à cette vaccination obligatoire.

Présidentielle: à droite Bertrand progresse

Présidentielle: à droite Bertrand progresse

Le président des Hauts-de-France qui, dans la foulée de sa réélection lors des régionales, enregistre une progression de 3 points de son score de premier tour à 18 %, selon une enquête Ifop-Fiducial pour Le Figaro et LCI.

Derrière, la présidente de l’Île-de-France progresse de 4 points, à 14 %, et celui de l’Auvergne-Rhône Alpes de 5, points à 13 %. «À dix mois du scrutin, Xavier Bertrand se positionne comme le troisième homme, mais il ne tue pas le match à droite», résume Frédéric Dabi, directeur adjoint de l’Ifop. Et ce, même si Bertrand reste la personnalité préférée des sympathisants et électeurs de droite pour les représenter en 2022, avec 40 %, contre 23 % pour Valérie Pécresse et 17 % pour Laurent

État de droit en Russie : une aspiration qui progresse

État de droit en Russie : une aspiration qui progresse

Florent Parmentier, Sciences Po (*) dans la Tribune évoque la montée de la fédération à l’État de droit en Russie.

 

 

Le verdict est tombé ce 2 février 2021 : Alexeï Navalny a été condamné à 2 ans et 8 mois d’emprisonnement en colonie pénitentiaire.

Cette décision de la justice russe a suscité une condamnation unanime de la part des Européens et des Américains ; des réactions outragées que la Rus-sie, comme il fallait s’y attendre, a balayées d’un revers de la main.

L’empoisonnement d’Alexeï Navalny en août der-nier fait quant à lui toujours l’objet d’un contrôle pré-enquête. Qui plus est, l’affaire Yves Rocher, sur laquelle se fonde la condamnation de l’opposant, est sujette à caution dans la mesure où l’article 159.4 en vertu duquel les frères Oleg et Alexeï Navalny ont été condamnés n’est plus contenu dans le code pénal russe, et qu’il n’y a pas de victime.

Certains, à commencer par la France, réitèrent déjà leurs appels à des sanctions vis-à-vis de la Russie, comme l’abandon du gazoduc Nord Stream 2 – un projet sur lequel l’Allemagne, qui bénéficierait largement de la mise en service de ce gazoduc, tient ses posi-tions.

Au-delà des réactions internationales, que nous dit ce verdict de la situation de l’État de droit en Russie ?

À première vue, une grande majorité d’Européens pourraient partager l’avis de la première ministre d’Estonie Kaja Kallas, qui a déclaré que cette sentence « n’a rien à voir avec l’État de droit ».

Dans les débats académiques et les prises de position politiques, deux approches se toisent et se complè-tent : celle de l’optimisme institutionnel, qui perçoit l’État de droit comme un bien commun de l’humanité universellement partageable, et celle du pessimisme cultu-rel, qui trouve bien naïve toute tentative de s’émanciper de sa culture politique d’origine. La situation actuelle en Russie va à l’encontre de chacune de ces deux visions.

En effet, on pourrait avancer que l’optimisme institutionnel n’a pas fonctionné en Russie. Le régime politique s’épuise, porté par un groupe homogène depuis une vingtaine d’années. Pourtant, l’opposition ne parvient pas à convaincre de sa capacité à passer de la protestation à la gestion des affaires ; l’opposition systémique ne se différencie pas véritablement du régime, tandis que l’opposition hors système peut effrayer pour son radicalisme, surtout si l’on considère qu’elle n’a accès à la population que via les réseaux sociaux et non grâce aux grands médias.

Difficile, en effet, de gérer un pays de 17 millions de km2 : historiquement, sa faible densité a amené l’État à intervenir plus que dans d’autres pays pour compenser les difficultés du marché à prendre en charge le développement. Cette « puissance pauvre » (pour reprendre le titre du célèbre ouvrage de Georges Sokoloff) s’exerçant sur un espace immense (et des ressources naturelles qui ne le sont pas moins) laisse moins de place au compromis et plus à de multiples rapports de force que les institutions seules ne peuvent canaliser.

Pourtant, force est de constater que la réalité politique résiste également au pessimisme culturel. Non pas pour des raisons normatives, qui consisteraient à dire qu’accepter cette hypothèse ferait le jeu des dictatures, mais simplement parce qu’une approche immobiliste (selon laquelle la culture est une donnée qui est fixe au cours de l’histoire) ne peut appréhender ni le changement ni les résistances au système.

Il ne s’agit pas ici de nier des héritages historiques et culturels, mais d’observer que la vague de manifestations en faveur d’Alexeï Navalny est d’une ampleur considérable et répartie sur l’ensemble du territoire, loin de se limiter aux les seules bourgeoisies de Moscou et Saint-Pétersbourg. Ce mouvement d’opposition a su s’implanter territorialement. Autrement dit, il existe une pression populaire en faveur du changement, en dépit du « général Hiver » qui peut faire reculer les plus frileux (certaines manifestations ont pris place par -60°). Les contestataires sont isuss des milieux les plus divers, et on retrouve parmi eux une proportion élevée de jeunes qui n’ont connu dans leur vie que vingt ans de poutinisme. Eux n’ont pas vécu la déstructuration des années 1990 qui a amené Vladimir Poutine au pouvoir et l’a fait accepter comme un moindre mal face à l’instabilité.

Ce n’est pas tant la peur d’Alexeï Navalny qui anime les dirigeants russes, mais la peur de l’incarnation du mécontentement populaire à travers sa personne.

Un mouvement qui exige un État de droit

Si les approches de l’optimisme institutionnel et du pessimisme culturel n’épousent pas totalement notre compréhension de la situation, c’est qu’il faut appréhender l’État de droit comme un processus historique.

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Pour le dire autrement, on ne peut laisser l’État de droit aux mains des seuls juristes, en dépit du fait que des organisations internationales ou des cabinets d’avocats internationaux ont oeuvré pour répandre ce concept.

Les travaux de Francis Fukuyama sur l’émergence de l’État de droit peuvent être utiles dans le contexte russe. Le politologue mentionne deux sources de l’État de droit : la religion (au vu de la position qu’elle occupait à l’époque pré-moderne) et la transition vers la modernité (depuis le XVIIIe siècle). Il en tire trois enseignements essentiels :

  • 1) l’État de droit a émergé tout d’abord au sein des élites, afin de résoudre des conflits entre oligarques et puissants : le droit a permis de régler les conflits à moindre coût ;
  • 2) selon Fukuyama, les normes du droit, pour avoir une force effective, doivent être fondées sur les valeurs de la société en question ;
  • 3) enfin, l’étude de la transition vers l’État de droit doit se faire dans un cadre comparatif rigoureux.

Ce dernier point est d’autant plus important que la définition de ce qu’est un État de droit fluctue en fonction du temps et de l’espace. À strictement parler, l’arrestation d’Alexeï Navalny pourrait répondre à une conception étroite de l’État par le droit (approche formelle), signifiant par-là que l’État conduit ses affaires par le moyen de la loi. Ainsi formulé, un régime autoritaire peut être un État de droit s’il couvre légalement se agissements. À l’opposé, on trouve des conceptions plus larges, qui relèvent des approches substantives, attachant de l’importance aux droits individuels, à la démocratie voire au bien-être social.

Cette ambiguïté se retrouve dans la situation actuelle de la Russie. Le paradoxe veut que le poutinisme a œuvré pour le rétablissement de l’État après son effondrement dans les années 1990, mais n’apas pour autant souhaité doter cet État d’institutions fortes. Le domaine judiciaire en est la parfaite illustration, et Navalny ne dit pas autre chose quand il pointe parmi les priorités du pays la libération des prisonniers politiques, la lutte contre la corruption et la réforme du système judiciaire, car « s’il n’existe pas un lieu où les citoyens peuvent contredire le gouvernement, ça ne peut pas marcher ».

Dans ce cadre, la pression populaire est un puissant vecteur de changement, à condition qu’elle s’inscrive dans le temps et dans un horizon de revendications partagées. La pratique gouvernementale russe est qualifiée par l’économiste russe exilé en France Sergueï Gouriev d’« autoritarisme informationnel », dont la force ne vient pas de la capacité à imposer massivement la violence (par les techniques concentrationnaires ou les procès massifs) mais à éloigner le mécontentement populaire des radars de l’opinion publique.

Ce type de régime ne reconnaît pas d’adversaires politiques en tant que tels. Ceux qui veulent jouer un rôle politique sans appartenir aux instances du pouvoir sont soit des opposants systémiques (tolérés, et parfois organisés par le régime : c’est le cas de la poignée de partis qui ont le droit de siéger à la Douma comme le Parti communiste ou le LDPR de Vladimir Jirinovski, qui se présentent comme des opposants mais qui savent parfaitement respecter les lignes rouges à ne pas franchir), soit des dissidents (comme Navalny, bien sûr, mais aussi Sergueï Oudaltsov, leader de la gauche radicale et qui a lui aussi connu la prison).

Alexeï Navalny fait moins peur en lui-même que pour sa capacité à coaguler un mouvement de mécontentement populaire qui s’est épaissi au cours du temps, sans doute insuffisamment pour ébranler le régime, mais peut-être assez pour lui arracher quelques concessions politiques. Ce mouvement doit maintenant réussir, au-delà de la personne de Navalny, à générer un programme alternatif faisant la part belle à une profonde transformation de la culture civique et légale du pays. C’est à ce prix que le « moment Navalny » pourra aboutir à la consolidation d’un véritable État de droit en Russie.

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(*) Par Florent Parmentier, Secrétaire général du CEVIPOF. Enseignant à Sciences Po. Chercheur-associé au Centre HEC Paris de Géopolitique, Sciences Po.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Sondage élections américaine : Biden devant Trump progresse

Sondage élections américaine : Biden devant Trump progresse

 

Selon un sondage Reuters/Ipsos publié dimanche, Joe Biden recueille 51% des intentions de vote des adultes disant avoir l’intention de voter, contre 41% pour Donald Trump. Le nombre d’indécis n’est que de 4%.

Cette avance est à relativiser compte tenu de la marge d’erreur élevée du sondage (cinq points) et du système électoral américain qui prévoit l’élection des grands électeurs au niveau des Etats, et pas au niveau national.

Les Américains sont particulièrement critiques envers la gestion de l’épidémie de coronavirus par la Maison-Blanche.

Ils sont 65% à estimer que Donald Trump n’aurait “sans doute pas été contaminé s’il avait pris le virus plus au sérieux”, dont neuf électeurs sur dix enregistrés comme démocrates, et cinq républicains sur dix.

L’enquête Reuters/Ipsos a été menée en ligne auprès de 1.005 Américains adultes, dont 596 électeurs probables. Seuls 61% des Américains en âge de voter s’étaient déplacés lors de l’élection présidentielle de 2016.

Sondage Macron du JDD. « Macron progresse dans l’opinion » … en reculant

Sondage Macron du JDD. « Macron progresse dans l’opinion » … en reculant

 

On sait que le JDD est l’un des plus grands soutiens de Macron aussi que ce média sort  des sondages pour le moins curieux. Cette fois dans son titre, le JDD annonce que la popularité de Macon augmente. Ce que encore trop dit exactement le reste du texte  !

« Dans notre sondage hebdomadaire, 46 % des Français (+ 8 % en une semaine) font aujourd’hui confiance au gouvernement pour « faire face efficacement au coronavirus », ce qui reste une minorité. Et 52 % pour « aider les entreprises en difficulté en raison du coronavirus » (+ 7 %). Mais, si l’exécutif ne retrouve pas ses niveaux de la mi-mars (respectivement 55 % et 57 %), il a avec ce rebond « stoppé la spirale de défiance », poursuit Dabi, en grande partie grâce à l’allocution présidentielle, suivie par 36,7 millions de téléspectateurs, record absolu.

Ce que confirme notre baromètre mensuel. En apparence, peu de variations : avec 42 %, Emmanuel Macron ne recule que de 1 point par rapport à mars. Mais dans le détail, alors que la première vague du sondage, réalisée avant l’intervention, montrait une rechute (37 % de satisfaits seulement, soit une baisse de 6 points), la deuxième, réalisée après, indiquait une remontée à hauteur de 47 %. La preuve que, pour l’heure du moins, une communication de l’exécutif peut encore influencer une opinion rendue plus sensible que jamais par le contexte anxiogène.  »

RN : moins Marine Le Pen parle et plus le RN progresse

RN : moins Marine Le Pen parle et plus le RN progresse

 

C’est l’un des paradoxes du Front National : moins Marine Le Pen parle et plus le parti progresse. Cette progression est d’ailleurs constatée dans les sondages concernant les européennes où le rassemblement national est en tête. Cette  progression n’est certainement pas due directement à l’action du rassemblement national particulièrement discret depuis des semaines mais plutôt le résultat des erreurs récurrentes de Macron qui devient sans doute le meilleur agent électoral du rassemblement national. De toute évidence,  ce scrutin des européennes risque de sanctionner durement la politique de Macron et le rassemblement pourrait être l’un des premiers bénéficiaires du mécontentement et de la colère qui caractérise le pays. “Il n’y a pas de limite”, juge le député du Nord Sébastien Chenu, membre d’un groupe informel de cadres qui se réunissent de temps à autre pour réfléchir à la bataille à venir. “Notre objectif, c’est d’arriver en tête, de distancer la liste soutenue par le président de la République et de dépasser les résultats de 2014”, abonde l’eurodéputé Nicolas Bay. Marine Le Pen ne s’est pas mêlée aux 290.000 manifestants disséminés sur les routes de France samedi 17 novembre, contrairement à son homologue des Républicains (LR) Laurent Wauquiez, mais elle a apporté son soutien à la mobilisation, née au départ sur les réseaux sociaux sans le concours des partis, ni des syndicats. A titre personnel, Marine Le Pen ne passe plus dans l’opinion et la discrétion qu’elle observe désormais constitue sans doute la meilleure posture puisque Macron se charge de fabriquer des mécontents.

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