EDF : Proglio viré
Proglio paye ses positions en faveur du nucléaire lors de la campagne électorale de 2012.Il sera remplacé par un ancien fonctionnaire, ancien membre de cabinet. Normalement plus docile que Proglio. Pour autant cette nomination ne changera pas grand-chose car il y a peu de chances que les orientations de la loi sur la transition énergétique soit réellement mise en oeuvre. Pas davantage que la question de l’endettemenet colossal d’EDF. Alors qu’il semblait bien placé pour remplir un deuxième mandat, Henri Proglio paie aussi probablement ses prises de position en faveur du nucléaire lors de la campagne présidentielle de 2012, au cours de laquelle François Hollande s’est engagé à réduire de 75% à 50% la part de l’atome dans la production d’électricité en France à l’horizon 2025. Jean-Bernard Lévy sera de son côté resté moins de deux ans aux commandes de l’équipementier aéronautique Thales, rejoint fin 2012 six mois après avoir quitté avec fracas Vivendi sur fond de divergence stratégique. Chez EDF, il devra avant tout composer avec le poids de l’Etat actionnaire (84,5% du capital). « Il y a une phase nouvelle avec la loi de transition énergétique », a souligné en conseil des ministres François Hollande, cité par le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. « Lévy est un grand industriel, qui a présidé Thales, il a les qualités nécessaires. » La ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Ségolène Royal, a évoqué « une bonne décision » en marge d’une table ronde organisée à Lyon sur la transition énergétique. La ministre, qui a prévu de rencontrer Jean-Bernard Lévy vendredi, a jugé qu’un « nouveau regard sur l’évolution de l’entreprise (EDF) sera(it) une bonne chose », même si elle a salué « le bon travail » d’Henri Proglio. Stéphane Le Foll et Ségolène Royal ont aussi souligné qu’Henri Proglio n’aurait pu être reconduit que jusqu’en 2017, date à laquelle il aurait atteint la limite d’âge prévue par les statuts d’EDF. Le projet de loi de transition énergétique, voté mardi en première lecture par les députés, instaure un plafonnement de la capacité de production nucléaire de la France à son niveau actuel de 63 gigawatts et implique donc la fermeture de deux réacteurs nucléaires lors de la mise en service de l’EPR de Flamanville, prévue pour 2016.