Politique africaine : « C’est un changement de méthode profond » ! (Macron)
Pas sûr que la posture de Macron vis-à-vis de l’Afrique soit très différente de celle de ses prédécesseurs. Pour preuve déjà, chaque fois qu’il visite un pays il sort le carnet de chèques (en Tunisie il y a quelques jours au Sénégal maintenant). Or on sait combien ces annonces sont illusoires car en fait elles s’inscrivent dans une enveloppe budgétaire déjà déterminée et de ce point de vue la France a réduit l’aide au développement qu’elle s’est elle-même fixée ou que les organisations internationales recommandent. Pire, cette aide est en régression. On objectera que tout ne se réduit pas à une question de volume de l’enveloppe financière, il n’empêche que le discours doit être en cohérence avec la pratique. La question est aussi de savoir comment utiliser ces aides financières, comment sont-elles contrôlées et évaluées. La vérité c’est que la plus grande partie de ces aides s’évapore sous le chaud soleil africain dans les superstructures nationales locales dans des O.N.G. dont le fonctionnement est plus proche de celui d’une administration que d’une association. Certes certaines O.N.G. notamment moyennes et petites font un travail remarquable par contre dans certaines grosses organisations, les permanents ont parfois tendance à confondre développement du tourisme. La vraie révolution du deux développement consisterait à régler directement la facture au fournisseur. Le transfert via des institutions, superstructures et autres grosses O.N.G. favorise l’évaporation des contributions financières au développement. De ce point de vue, on peut adhérer en partie seulement au discours du président de la république qui rêve un peu en déclarant « C’est un changement de méthode profond, explique le Président au JDD. Nous avons défini des priorités : éducation, santé, environnement, français et culture. Il s’agit désormais de travailler sur des projets concrets qui correspondent dans ce cadre à la stratégie des gouvernements ou des sociétés civiles. Il s’agit aussi d’assurer un suivi dans la durée. La France ne doit plus être une sorte de pays rêvé, dans lequel tout le monde peut s’imaginer un avenir rêvé, mais elle doit agir sur le terrain. La jeunesse africaine a à se construire un avenir choisi. C’est tout l’objet de ce déplacement au Sénégal. Aider le gouvernement sur l’éducation. Porter des projets qui changent la vie concrète des sénégalaises et des sénégalais : le TER, la construction des collèges, la lutte contre l’érosion côtière à Saint-Louis. »