Archive pour le Tag 'produits'

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Interdiction d’importation de produits issus de la déforestation ?

Interdiction d’importation de produits issus de la déforestation ?

Une bonne décision de la part de L’Europe mais difficilement applicable. Il s’agirait d’interdire la viande bovine, le cacao, le café, l’huile de palme ou le soja issus de terres déboisées après décembre 2020. Autant dire qu’on va créer d’immenses circuits logistiques pour imposer le tour du monde aux marchandises visées qui finiront quand même par atterrir sur les marchés européens.

L’importation de ces produits sera interdite s’ils proviennent de terres déboisées après décembre 2020. « Il s’agit d’une première dans le monde ! C’est le café du petit-déjeuner, le chocolat que nous mangeons, le charbon dans nos barbecues, le papier de nos livres. C’est radical », s’est réjoui naîvement Pascal Canfin, le député du groupe Renew Europe et président de la commission Environnement au Parlement européen.

La responsabilité de la traçabilité reviendra aux entreprises importatrices. Elles devront être en mesure de la prouver à l’aide de données de géolocalisation des cultures. L’impact de ce repositionnement européen n’est pas anodin : selon l’ONG WWF, l’UE est le deuxième acteur mondial qui détruit les forêts tropicales après la Chine (16 % de la déforestation mondiale est due aux importations européennes).

Une mesure a priori louable mais qui démontre à l’évidence que peu de technocrates ont réellement vécu de manière approfondie dans les pays auxquels on impose des contraintes environnementales.

Inflation : les produits bio s’écroulent

Inflation : les produits bio s’écroulent

Face à l’inflation, les ménages revoient la structure de leurs dépenses en particulier dans l’alimentaire. Globalement, on observe des changements de marque pour des produits moins chers. Le bio est particulièrement victime de ce changement de comportement. Et cela d’autant plus que le concept de bio n’est pas réellement encadré.

« Il y a un recul en volume de la consommation, probablement de l’ordre de 7 à 10% sur l’année 2022. Et de 10 à 12% dans les enseignes spécialisées », observe Pierrick de Ronne, président de Biocoop et de la Maison de la Bio qui regroupe les professionnels du secteur.

Le secteur avait pourtant triplé son volume de ventes au cours de la dernière décennie, en passant de 4 à 12 milliards d’euros. Si 2020 avait été marquée par une hausse de 12% du marché bio, dans un contexte où les ménages confinés étaient prêts à investir davantage dans l’alimentation en raison notamment d’une épargne accrue, l’année 2021 s’est néanmoins terminée par une baisse de 1,3%, qui s’accélère brutalement cette année.

Producteurs, distributeurs et économistes pointent unanimement l’effet de l’inflation alimentaire, qui pourrait culminer à 15% en fin d’année, largement au-dessus de l’inflation générale.

Aujourd’hui la tendance est plutôt à l’achat sur les produits discounts. En cause le faite que les produits bio affichent des prix supérieurs de 30 à 50 % par rapport aux autres.

Inflation: Les prix de certains produits indispensables s’envolent

Inflation: Les prix de certains produits indispensables s’envolent


Produits alimentaires, énergie et certains services voient leur prix s’envoler bien au-delà de l’inflation moyenne constatée.

Par exemple, la facture chauffage peut avoir doublé. Concernant l’alimentation, l’INSEE constate une augmentation de l’art de 11 % alors qu’en moyenne elle est beaucoup plus proche de 20 %. De la même manière des augmentations systématiques et significatives affectent certains services contraints.

Estimée par l’Insee à 6,2% sur un an en octobre, l’inflation continue de plomber le budget des ménages. D’abord concentrée sur les prix de l’énergie, la flambée s’est répandue aux autres pans de l’économie, touchant désormais tant l’alimentation que les services ou produits manufacturés.Certaines les augmentations peuvent se comprendre mais de haute constitue des augmentations de précautions qui relèvent en fête de la spéculation. Discrètement on ajoute ainsi quelques pour cent sur la facture en l’imputant au climat général. Le gouvernement malheureusement n’a pas voulu mettre en place une sorte d’observatoire d’évolution des prix récents dans la période afin d’en comprendre les facteurs explicatifs.

L ‘alimentation a vu ses prix flamber ces derniers mois, alors que ce domaine était relativement préservé en début d’année. Qu’il s’agisse des condiments, des boissons ou encore des légumes, tous les aliments sont touchés, et les augmentations de prix, sur douze mois, peuvent même dépasser les 40%. Dans l’ensemble, les produits alimentaires ont vu leur prix bondir de 13,2% sur un an, en octobre, selon l’Insee. En outre, une accélération est visible sur les trois derniers mois.

Les viandes et poissons sont particulièrement concernés, avec des hausses de plus de 12% dans le premier cas, et de 13,5% dans le second cas. Même chose pour les fruits et légumes surgelés, très énergivores, qui voient leurs étiquettes flamber. Tous les repas sont touchés, du petit-déjeuner au dîner, des produits frais aux produits transformés. Même constat pour les denrées de base, comme les huiles, les œufs, le riz, le sucre, ou encore le beurre et les pâtes et farine, qui sont désormais entre 14% et 25% plus chers qu’en octobre 2021.

La facture énergétique reste massive, et elle devrait continuer d’augmenter avec l’abaissement des ristournes carburant mi-novembre, d’une part, et les hausses des tarifs d’électricité et de gaz attendues début 2023.

.Se déplacer, se chauffer, s’habiller, se loger, se distraire, toutes ces activités coûtent plus cher

Les produits qui ont le plus augmenté en août

Les produits qui ont le plus augmenté en août

Supermarchés: L’impact des produits vendus sur l’environnement

Supermarchés: L’impact des produits vendus sur l’environnement

Des chercheurs de l’université d’Oxford ont analysé la composition de 57.000 produits transformés vendus au Royaume-Uni et en Irlande pour évaluer leur impact environnemental. Les résultats pourraient constituer un premier pas vers un étiquetage plus transparent dans ce domaine. ( Les Echos)

 

S’il est désormais connu qu’il est plus dommageable pour la planète de consommer de la viande que des légumes, difficile de connaître l’impact environnemental des produits industriels vendu en supermarché. Cherchant à remédier à ce manque de transparence, des chercheurs de l’université d’Oxford ont analysé l’impact environnemental de 57.000 produits vendus en supermarché au Royaume-Uni et en Irlande, dans une étude publiée par la revue scientifique PNAS.

Les chercheurs ont pris en compte quatre facteurs : les émissions de gaz à effet de serre, l’utilisation d’eau, l’utilisation de terres et l’eutrophisation aquatique (une pollution de l’eau). Ils ont ainsi constaté que les aliments transformés à base de fruits, légumes, sucre et farine, comme les soupes, salades, pains et céréales de petit-déjeuner, avaient un impact environnemental faible.

A l’inverse, les produits à base de viande , fromage ou poisson ont un impact élevé. Le thé, le café, les noix et fruits secs ont également un impact environnemental important. Le pain, mais aussi certaines céréales et certains plats préparés ou desserts ont un impact environnemental relativement faible ou moyen.

Mais l’étude montre également de fortes variations à l’intérieur de certaines catégories, comme les viandes et leurs produits alternatifs, les biscuits ou encore les lasagnes. Au sein d’une même catégorie, l’impact environnemental de certains produits peut varier du simple au double. Par exemple, plus les biscuits contiennent de chocolat, plus leur impact environnemental est élevé.

L’étude compare également le score environnemental des produits au score nutritionnel (Nutri-Score). Les produits les plus soutenables ont tendance à avoir de meilleures qualités nutritionnelles, et inversement. Mais il y a plusieurs exceptions : les boissons sucrées, gazeuses et énergétiques ont un impact environnemental très faible mais n’ont pas un grand intérêt nutritionnel.

Ces travaux vont dans le sens d’autres études sur l’impact environnemental des aliments bruts (viande rouge, volaille, légumes…). C’est toutefois la première sur des produits qui contiennent plusieurs ingrédients, et la première fois qu’une méthode « reproductible et transparente » est développée pour évaluer la soutenabilité de produits industriels, selon l’université d’Oxford.

L’attribution d’un impact environnemental à des produits transformés n’est pas une tâche aisée, car la quantité de chaque ingrédient est souvent peu détaillée sur l’étiquette. Les chercheurs ont donc développé un algorithme qui permet d’estimer la quantité d’un aliment dans un produit et de le comparer aux bases de données existantes sur son impact environnemental. L’analyse ne prend en revanche pas en compte l’origine géographique des aliments ou leur méthode de production agricole.

Selon les chercheurs, les informations récoltées pourraient permettre aux consommateurs de baisser leur empreinte carbone sans forcément changer de régime alimentaire (comme passer à un régime végétarien ). « Plus important encore, cela pourrait inciter les distributeurs et fabricants de produits alimentaires à réduire l’impact environnemental de leurs produits », explique Pete Scarborough, professeur en santé publique à Oxford, dans un communiqué.

Cette étude pourrait aussi être un outil à disposition des industriels pour réduire leurs émissions, a déclaré le scientifique auprès de la BBC. En France, le gouvernement réfléchit déjà à mettre en place une « note environnementale » en supermarché.

Inflation: quels produits les plus touchés ?

Inflation: quels produits les plus touchés ?

 

officiellement l’INSEE a enregistré une inflation qui dépasse les 6 % en juillet d’après un indicateur largement obsolète du fait d’une part de la modification de structure de la consommation ( avec notamment une hausse de la consommation des services et autres abonnements). Il faudrait aussi prendre en compte la valse des marques dans les magasins qui substituent à d’anciens produits de nouvelles marchandises notoires moi plus chères ( cas de l’huile par exemple donc le prix peut être au moins doublé).  Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois, les prix à la consommation augmenteraient de 6,1 % en juillet 2022, après +5,8 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation serait due à une accélération des prix des services en lien avec la période estivale, de l’alimentation et – dans une moindre mesure – des produits manufacturés. Les prix de l’énergie ralentiraient.

Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,3 %, après +0,7 % en juin. Les prix de l’énergie se replieraient nettement, du fait des prix des produits pétroliers. La baisse serait également marquée pour les prix des produits manufacturés, notamment ceux de l’habillement et des chaussures en raison des soldes d’été. Les prix des services et de l’alimentation accéléreraient.

Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 6,8 %, après +6,5 % en juin. Sur un mois, il croîtrait de 0,3 %, après +0,9 % le mois précédent.

L’indice des prix à la consommation de l’Insee en juin montrait une hausse de 28,5 % sur un an du prix de l’électricité, du gaz et autres combustibles, et une hausse de 6,3 % des produits alimentaires et boissons non alcoolisées, deux secteurs tirant l’inflation vers le haut. Les pâtes, les viandes surgelées, farines et huiles sont les plus touchées.(article des Echos)

Mais les consommateurs doivent maintenant composer avec la hausse des prix des articles ménagers et relatifs à l’entretien du foyer. Les petits appareils électroménagers ont vu leur prix bondir de 7 % entre juin 2021 et juin 2022, selon l’indice des prix à la consommation publié par l’Insee. Notamment les cafetières électriques et bouilloires, dont le prix a grimpé de 17,2 % en un an, mais aussi celui des grille-pain, de 13,7 %.

Les fers à repasser ont augmenté de 5,9 % et les autres petits appareils électroménagers tels que les moulins à café ou extracteurs de jus, ont vu leurs prix s’élever de 6,1 %. Les réfrigérateurs et congélateurs ont augmenté de 8 %.

« La hausse des prix du petit électroménager s’inscrit dans le contexte global de désorganisation du transport maritime à l’échelle mondiale et de hausse des coûts de production répercutés sur les prix. Ces produits sont également touchés par une pénurie de composants électroniques », analyse Sébastien Faivre, chef de la division des prix à la consommation à l’Insee. L’ augmentation du SMIC a également « pu affecter les prix de ces produits ».

Côté entretien du foyer, on note également une hausse des prix des meubles de jardin de 11,6 % et de l’ameublement d’intérieur de 7,5 %. Ceci peut s’expliquer pour partie par la hausse des prix des matières premières et la hausse des coûts du transport maritime couplée à la difficulté d’acheminement des conteneurs, explique Sébastien Faivre. Fin 2021, le géant de l’ameublement Ikea avait annoncé une hausse de ses prix pour cette raison.

Enfin, les petits outils non motorisés (scies, marteaux, tournevis…) ont augmenté de 10,5 % et certains articles de ménage dits « non-durables », comme les serpillières, éponges, filtres, nappes et serviettes de table ou encore le papier essuie-tout, ont vu leurs prix augmenter de 8 %.

Certains biens, définis par l’Insee comme de loisirs ou culturels, ont également connu une hausse de prix significative. Le prix des scanners et imprimantes a par exemple augmenté de 9,8 % sur un an, et celui des produits pour animaux domestiques de 7,3 %.

Par ailleurs, la crise du papier se fait ressentir sur les prix de la papeterie (blocs-notes, agendas, enveloppes, carnets…), qui ont bondi de 10 % en un an. « L’industrie du papier est assez consommatrice d’énergie, notamment pour sécher le papier, ce qui a sans doute dû peser sur les prix », note Sébastien Faivre. Les prix des journaux et périodiques ont augmenté de 5,4 %. Enfin, celui des voitures a grimpé de 5,1 % en un an, moins que l’inflation.

Si la plupart des postes de dépense des Français, à l’exception de l’énergie, voient une augmentation des prix proche de l’inflation de 6 %, trois secteurs semblent au contraire plutôt épargnés. L’indice des prix à la consommation du tabac et de la santé, deux secteurs réglementés, est quasiment stable sur un an.

Le secteur de l’habillement et des chaussures a connu une hausse des prix de seulement 0,6 % en glissement annuel en juin. « Ceci est lié à des soldes assez conséquents, en matière de produits comme de volumes. On retrouvera peut-être des dynamiques plus fortes dès le mois de septembre », explique Sébastien Faivre. « En ce qui concerne l’habillement, on compare aussi à une situation de 2021 où on sortait du confinement. Il y avait des restrictions sanitaires sur l’accès aux centres commerciaux, donc c’est une comparaison assez particulière », nuance ce dernier.

L’envolée des prix n’est pas près de ralentir : selon le ministre de l’économie Bruno Le Maire , le pic inflationniste commencera sa décrue mi-2023. D’ici-là, le gouvernement espère alléger la facture des Français avec son paquet législatif sur le pouvoir d’achat .

Inflation : Les produits les plus concernés

Inflation  : Les produits les plus concernés

 

L’inflation, qui a atteint 5,8 % sur un an en juin selon l’estimation provisoire de l’Insee, se diffuse à toute l’économie. L’indice des prix à la consommation de l’Insee en juin montrait une hausse de 28,5 % sur un an du prix de l’électricité, du gaz et autres combustibles, et une hausse de 6,3 % des produits alimentaires et boissons non alcoolisées, deux secteurs tirant l’inflation vers le haut. Les pâtes, les viandes surgelées, farines et huiles sont les plus touchées.(article des Echos)

Mais les consommateurs doivent maintenant composer avec la hausse des prix des articles ménagers et relatifs à l’entretien du foyer. Les petits appareils électroménagers ont vu leur prix bondir de 7 % entre juin 2021 et juin 2022, selon l’indice des prix à la consommation publié par l’Insee. Notamment les cafetières électriques et bouilloires, dont le prix a grimpé de 17,2 % en un an, mais aussi celui des grille-pain, de 13,7 %.

Les fers à repasser ont augmenté de 5,9 % et les autres petits appareils électroménagers tels que les moulins à café ou extracteurs de jus, ont vu leurs prix s’élever de 6,1 %. Les réfrigérateurs et congélateurs ont augmenté de 8 %.

« La hausse des prix du petit électroménager s’inscrit dans le contexte global de désorganisation du transport maritime à l’échelle mondiale et de hausse des coûts de production répercutés sur les prix. Ces produits sont également touchés par une pénurie de composants électroniques », analyse Sébastien Faivre, chef de la division des prix à la consommation à l’Insee. L’ augmentation du SMIC a également « pu affecter les prix de ces produits ».

Côté entretien du foyer, on note également une hausse des prix des meubles de jardin de 11,6 % et de l’ameublement d’intérieur de 7,5 %. Ceci peut s’expliquer pour partie par la hausse des prix des matières premières et la hausse des coûts du transport maritime couplée à la difficulté d’acheminement des conteneurs, explique Sébastien Faivre. Fin 2021, le géant de l’ameublement Ikea avait annoncé une hausse de ses prix pour cette raison.

Enfin, les petits outils non motorisés (scies, marteaux, tournevis…) ont augmenté de 10,5 % et certains articles de ménage dits « non-durables », comme les serpillières, éponges, filtres, nappes et serviettes de table ou encore le papier essuie-tout, ont vu leurs prix augmenter de 8 %.

Certains biens, définis par l’Insee comme de loisirs ou culturels, ont également connu une hausse de prix significative. Le prix des scanners et imprimantes a par exemple augmenté de 9,8 % sur un an, et celui des produits pour animaux domestiques de 7,3 %.

Par ailleurs, la crise du papier se fait ressentir sur les prix de la papeterie (blocs-notes, agendas, enveloppes, carnets…), qui ont bondi de 10 % en un an. « L’industrie du papier est assez consommatrice d’énergie, notamment pour sécher le papier, ce qui a sans doute dû peser sur les prix », note Sébastien Faivre. Les prix des journaux et périodiques ont augmenté de 5,4 %. Enfin, celui des voitures a grimpé de 5,1 % en un an, moins que l’inflation.

Si la plupart des postes de dépense des Français, à l’exception de l’énergie, voient une augmentation des prix proche de l’inflation de 6 %, trois secteurs semblent au contraire plutôt épargnés. L’indice des prix à la consommation du tabac et de la santé, deux secteurs réglementés, est quasiment stable sur un an.

Le secteur de l’habillement et des chaussures a connu une hausse des prix de seulement 0,6 % en glissement annuel en juin. « Ceci est lié à des soldes assez conséquents, en matière de produits comme de volumes. On retrouvera peut-être des dynamiques plus fortes dès le mois de septembre », explique Sébastien Faivre. « En ce qui concerne l’habillement, on compare aussi à une situation de 2021 où on sortait du confinement. Il y avait des restrictions sanitaires sur l’accès aux centres commerciaux, donc c’est une comparaison assez particulière », nuance ce dernier.

L’envolée des prix n’est pas près de ralentir : selon le ministre de l’économie Bruno Le Maire , le pic inflationniste commencera sa décrue mi-2023. D’ici-là, le gouvernement espère alléger la facture des Français avec son paquet législatif sur le pouvoir d’achat .

Produits électroniques : L’impossible recyclage

Produits électroniques : L’impossible recyclage

 

Agnès Crépet, professionnelle de la téléphonie, observe dans une tribune au « Monde » que le recyclage des produits électroniques − souvent informel dans des pays du sud − crée autant de problèmes sociaux et environnementaux que l’extraction minière « classique »

Un article qui souligne les difficultés du recyclage et de la récupération des métaux rares dans les objets électroniques. On pourrait sans doute toutefois éviter l’obsolescence programmée de beaucoup de produits dont les nouvelles versions n’apportent à peu près rien sauf les prix en hausse. Par ailleurs on pourrait favoriser aussi les produits reconditionnés évidemment moins juteux financièrement pour les entreprises. Sans nier les progrès technologiques, les produits électroniques n’ont pas à se soumettre à la mode du changement pour le changement NDLR

 

Produire tout objet technologique nécessite de recourir à l’utilisation de matériaux spécifiques, notamment des métaux. Or, la raréfaction de certains d’entre eux, les difficultés d’importation ou encore les conditions humaines et environnementales souvent désastreuses dans lesquelles sont minés ces métaux – parfois dans des zones de conflits armés – sont des défis très difficiles à relever.

Au regard de la quantité de déchets électroniques qui jonchent aujourd’hui notre planète (on l’estime à 53,6 millions de tonnes et elle pourrait doubler d’ici à 2050), l’un des premiers réflexes serait de dire : mais pourquoi ne recyclons-nous pas tout simplement les appareils déjà produits pour en faire de nouveaux – c’est ce qu’on appelle le « minage urbain » – plutôt que d’extraire de nouveaux minerais dans les exploitations minières ?

L’intérêt pour le minage urbain grandit d’ailleurs en France, avec par exemple la création d’une chaire Mines Urbaines rassemblant plusieurs écoles d’ingénieurs pour soutenir la recherche sur la valorisation des déchets électriques et électroniques. Mais la reprise des composants existants est un casse-tête.

Sur le plan technique, il est parfois très difficile de récupérer des minerais dans un appareil. Ils ne sont, en effet, présents qu’en infimes quantités. Le travail nécessaire pour les récupérer, les fondre, etc., n’est alors tout simplement pas rentable. De plus, ces minerais sont souvent mélangés à d’autres par fusion, ce qui rend l’opération encore plus complexe, voire impossible.

Inflation : les produits de marque délaissés

Inflation : les produits de marque délaissés

 

 

La guerre en Ukraine a contribué à alimenter encore davantage l’inflation constatée depuis le début de l’année pour les produits alimentaires ou industriels. Du coup, les consommateurs ont tendance à se reporter sur les marques de distributeurs et donc délaissent les grandes marques plus chères. En outre, une certaine panique gagne des consommateurs qui stockent inutilement certains produits notamment l(huile et la farine. Un phénomène qui nourrit encore davantage l’inflation.

Selon une étude du panéliste NielsenQ, relayée par BFM Business,  les ventes de produits de grandes marques ont reculé en ce début d’année, celles des MDD sont en hausses, après une année 2021 plutôt maussade. Mais danDélaisséss le détail, toutes les catégories de produits de distributeurs ne connaissent pas la même dynamique. Les marques distributeurs «standards» connaissent une croissance de 0,2% sur les trois premiers mois de l’année, tandis que les produits «premier prix» voient leurs ventes grimper de 11% sur la même période.

Les Français délaissent en revanche les produits de marque distributeurs «bio», avec des ventes en recul de 4,9%. De la même manière, les consommateurs achètent moins de produits labellisés «premium» (-3,4%). En résumé, les consommateurs anticipent les effets de l’inflation et réalisent d’ores et déjà une descente en gamme dans leurs achats.

L’inflation liée à la demande mondiale et à l’invasion de l’Ukraine tire en effet les prix vers le haut. Et en particulier ceux des céréales et de l’énergie et des céréales. Ce phénomène, qui s’observant déjà dans une certaine mesure en février, a encore accéléré au mois de mars, avec une inflation de +1,26% par rapport au même mois l’année précédente. Le socle de produits concernés s’est également considérablement élargi : alors que 68% avaient vu leurs prix augmenter en février, ils étaient 81% au mois de mars.

Parmi les produits les plus concernés, les pâtes alimentaires, dont les prix ont augmenté de 12,9% selon le panéliste Iri, ainsi que les desserts (+5,9%), l’huile (+4,5%) et la farine (+3,9%). Les Français se sont d’ailleurs précipités sur ces deux derniers produits ces derniers jours, dans l’espoir d’anticiper la hausse des prix : les ventes ont augmenté de plus de moitié pour l’un et pour l’autre.

 

Crise Ukraine et Prix: Les produits en hausse ?

Crise Ukraine et Prix: Les produits en hausse ?

 

Le conflit en Ukraine perturbe les marchés mondiaux des céréales, du pétrole ou encore du gaz. Les conséquences pour l’alimentation des Français  d’après un papier du Figaro.

Alors qu’à plusieurs milliers de kilomètres de nos frontières, la guerre en Ukraine se poursuit depuis plus de deux semaines, ce conflit pourrait avoir un impact sur le prix de nombreux produits de grande consommation achetés par les Français.

L’Ukraine et le sud-ouest de la Russie font en effet partie des principaux producteurs de céréales au monde. Ces deux pays représentent notamment un tiers des exportations de blé tendre dans le monde. En conséquence, les cours du blé américain ont signé, ce mardi, un nouveau record, toujours portés par les incertitudes sur l’offre russe et ukrainienne. Le prix du blé tendre d’hiver de variété SRW (Soft Red Winter Wheat) pour livraison en mai a bondi jusqu’à 13,6350 dollars le boisseau (environ 27 kg), bien au-delà du précédent sommet de 13,4000 dollars, établi vendredi.

La Russie est également de loin le premier fournisseur de l’Europe de gaz naturel, représentant 40% de ses importations au total et 20% pour la France. Même si les prix du gaz reculaient, ce mardi, face au risque amoindri d’un embargo européen sur la Russie, le cours du gaz reste tout de même en hausse de 147% depuis le début de l’année.

De leur côté, les prix du gazole avaient bondi de 14 centimes en une semaine, selon les chiffres officiels publiés lundi. «En 2020, la France a importé 25 millions de tonnes de gazole dont un quart était du gazole russe, à peu près 6 millions de tonnes. Là encore, on a une dépendance potentielle et le marché est déjà en train de se réorganiser et notamment de délaisser le gazole russe, d’où les augmentations considérables que l’on a vues sur le gazole la semaine dernière», a relevé Olivier Gantois, président de l’Ufip (ex-Union française des industries pétrolières).

Des perturbations sur les cours des céréales, du gaz et du pétrole qui pourraient avoir un impact direct sur les éleveurs et les industriels et in fine sur le prix proposé aux consommateurs. « Avant même le début de conflit, nous prévoyions une inflation d’une moyenne de 3% sur l’ensemble des prix des produits de grande consommation, notamment à cause de la hausse des prix des transports, du gaz et de l’électricité mais aussi des matières premières à cause des aléas climatiques. L’impact additionnel de cette guerre sur les prix va dépendre de sa gravité et de sa durée mais on envisage une inflation de l’ordre de 5% », explique Emily Mayer de l’Iri. Certains produits devraient être plus touchés que d’autres.

Selon les chiffres de FranceAgriMer, en plus de leur importance sur le marché du blé, l’Ukraine et la Russie représentent 20% des exportations mondiales de maïs. Il s’agit d’une des principales céréales utilisées, avec le blé, pour nourrir le poulet et le porc. « Cela reviendra plus cher aux éleveurs pour les nourrir, il y aura donc une répercussion sur leur prix de vente », met en avant Emily Mayer, directrice Business Insight (perspectives commerciales) au sein de l’Iri, institut spécialisé dans l’analyse des données de produits de grande consommation. Du côté du bœuf, il devrait également y avoir un impact sur le prix mais moindre. En effet, les vaches se nourrissent principalement d’herbes et seulement en petites proportions de céréales.

Cependant, cette hausse des prix ne devrait pas se ressentir dans l’immédiat. « Les éleveurs ont d’ores et déjà leurs stocks de céréales pour les deux ou trois prochains mois à venir. Ce sera au moment où ils devront en racheter que l’impact se fera ressentir. Le prix de tous les produits périphériques sera également touché tels que les œufs et la charcuterie», affirme Henri Biès Peré, vice-président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (Fnsea).

L’herbe est l’aliment principal pour nourrir les vaches mais les céréales telles que le blé et l’orge sont tout de même utilisées pour compléter leur alimentation. L’Ukraine et la Russie représentent 30% des exportations mondiales d’orge. «Il en découle que le prix du lait va également augmenter mais pas autant que les produits de la filière animale car le poids des céréales dans l’alimentation des vaches est moindre», explique Henri Biès Peré de la FNSEA. En conséquence, l’ensemble des produits laitiers tels que les fromages, les yaourts et la crème connaîtront également une hausse de leur prix.

La farine étant obtenue par un broyage des grains de céréales, en général du blé tendre, sera directement affectée par la hausse des cours de blé. « Tous les produits contenant de la farine seront donc indirectement impactés, en fonction de la proportion de la matière première dans le produit fini. La majorité des biscuits et des viennoiseries en contiennent », déclare Emily Mayer de l’Iri. En ce qui concerne le pain, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA se veut rassurante : il n’y aura pas de répercussions car, «sur le pain, nous utilisons du blé français».

« La Russie et l’Ukraine représentent 78% des exportations mondiales d’huile de tournesol », met en avant Emily Mayer. qui précise qu’un taux d’inflation à deux chiffres sur ce produit en particulier est à envisager. L’Ukraine est le plus gros producteur d’huile de tournesol au monde. Cette importante hausse de prix qui pourrait également avoir un effet de ricochet sur le prix des autres types d’huile qui vont, en conséquence, être plus sollicitées. D’après les données de l’Iri, à ce jour, l’huile de tournesol comptabilise 37% des ventes d’huiles en France.

 

Inflation aussi sur la grande consommation

Après l’énergie, l’inflation frappe les produits de grande consommation

 

Le record d’inflation annoncé par Eurostat en février, de 5,8% en un an, concerne aussi les produits de grande consommation vendus dans les grandes surfaces françaises.  C’est ce que concluent les dernières études du cabinet d’analyse NielsenIQ, qui se penche régulièrement sur l’évolution des prix de ces produits.

68% des catégories alimentaires sont notamment touchées par l’inflation, selon sa dernière analyse du 1er mars. Sur l’ensemble des produits alimentaires, cette inflation a atteint +0,52% en février 2022 par rapport au même mois de l’année précédente.

 

Produits agricoles importés: Pour des règles Européennes de réciprocité

  • Produits agricoles importés: Pour des règles Européennes de réciprocité

Apporter aux agriculteurs cette « protection essentielle » devra être une priorité pour la présidence française de l’Union européenne en 2022, affirme, dans une tribune au « Monde », un collectif d’eurodéputés, de représentants d’ONG environnementales et de représentants du monde agricole.

 

 

 

Nous partageons un constat : les agriculteurs sont soumis à des distorsions de concurrence vis-à-vis des importations de nos partenaires commerciaux qui limitent la transition de l’agriculture européenne vers plus de durabilité ; les produits agricoles que nous consommons en Europe ne respectent pas toujours les mêmes règles selon qu’ils sont produits au sein du marché européen ou importés.

Certaines méthodes de production (utilisation de farines animales, recours à des antibiotiques comme activateurs de croissance) strictement interdites dans l’élevage européen doivent par conséquent faire l’objet de mesures strictes de réciprocité et de contrôles des produits importés, tels que le bœuf, qui nous vient du Brésil ou du Canada, par exemple. De même, les tomates, les lentilles, les oranges ou les poireaux importés, ne devraient en aucun cas être traités avec des pesticides interdits dans l’Union européenne (UE) en raison de leur dangerosité pour la santé ou l’environnement.

Sans la mise en place de telles mesures miroirs, du point de vue des agriculteurs, la situation est absurde. Alors même qu’ils peinent trop souvent à dégager un revenu décent, faute de prix suffisamment rémunérateurs, ils ne peuvent se trouver dans le même temps, exposés à une concurrence déloyale avec des produits importés moins-disants sur le plan sanitaire, environnemental et en matière de bien-être animal. Alors même que nous devons privilégier un modèle d’élevage familial et herbager – sans commune mesure avec certaines fermes usines américaines de plusieurs milliers de bovins engraissés de manière industrielle –, l’Europe se doit d’apporter aux paysans cette protection essentielle. Du point de vue du consommateur européen, l’absence de mesures de réciprocité efficaces apparaît ubuesque alimentant des sentiments d’incompréhension ; le risque étant également que son choix se porte vers des produits loin de nos standards.

« Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les impacts sur la santé, le climat et la biodiversité générés par notre alimentation au-delà de nos frontières »

Ce système de deux poids deux mesures menace directement l’atteinte des objectifs environnementaux et climatiques définis dans le Green Deal [le Pacte vert, soit l’objectif de neutralité climatique de l’UE d’ici à 2050], et la stratégie européenne « De la ferme à la fourchette ». Disons-le clairement : maintenir un tel système c’est limiter la transition vers une agriculture européenne plus durable. Comment convaincre les agriculteurs européens de réduire l’utilisation des pesticides ou des antibiotiques d’ici à 2030, si les interdictions ne s’appliquent pas aussi de manière intégrale aux produits d’origine étrangère importés en Europe ? Comment convaincre même les consommateurs de privilégier des produits européens issus d’une agriculture plus durable face à des produits importés à un prix moindre mais au coût environnemental plus élevé ?

Les produits manufacturés manquent partout

 

Les produits manufacturés manquent partout

Du fait de la reprise mondiale–en particulier par la Chine et avant les autres pays-, des dysfonctionnements de la chaîne logistique aussi du renchérissement voire du rationnement des matières premières et de l’électricité, les approvisionnements de de produits manufacturés arrivent de manière chaotique en France et ailleurs.

Rares sont les produits qui font exception car les trois quarts des produits manufacturés viennent de Chine ou plus généralement d’Asie ( ou plusieurs pays ont été très touchés par la Covid comme au Vietnam) «seules 30 à 40% des références sont livrées dans certaines enseignes» explique Yohan Petiot, directeur général de l’Alliance Commerce, une organisation professionnelle dans l’équipement de la personne.

Participe aussi largement à la crise, le manque d’approvisionnement des composants électroniques eux aussi essentiellement fabriqués en Asie. Comme désormais la plupart des produits sont aussi bourrés de ces composants, une partie des produits manufacturés sont donc concernés par les difficultés d’approvisionnement.

«tous les produits grand public sont concernés», confirme le délégué général de Copacel, Confédération française de l’industrie des papiers, cartons et celluloses. Ces difficultés d’approvisionnement impact évidemment le prix des produits

«une hausse de +67% des cours de la pâte à papier depuis 8 mois et une hausse de +50% du coût des emballages sur la même période, le délégué général de Copacel estime que cette «hausse des prix continuera sans doute jusqu’en 2022».

Pour l’ANIA, l’Association nationale des produits alimentaires, toutefois il n’est pas question «de pénuries alimentaires» mais bien de «grosses tensions sur les prix auxquelles s’ajoutent les problèmes mondiaux de transport et de logistique». Une envolée des prix qui s’explique par le cumul d’une hausse de 5 à 51% des matières premières alimentaires, de 3% à 59% pour les matières premières industrielles (emballages des produits) et l’explosion du transport de près de 86% pour le fret maritime. Parmi les produits alimentaires soumis à une très forte augmentation des prix cette année, le baromètre Ania de septembre 2021 pointe notamment: le blé (+26%), les huiles (+39%), le sucre (+14%), les fruits (+34%) ou encore la volaille (+23%).

Produits alimentaires : toujours davantage de sucre pour cacher la médiocrité

 

Produits alimentaires : toujours davantage de sucre pour cacher la médiocrité

En dépit des annonces et des produits qualifiés sans sucre ajouté, nombre de produits alimentaires contiennent  toujours autant de sucre sinon  davantage. L’objectif du sucre excessif ( comme le sel) est évidemment de masquer la mauvaise qualité des produits.  L’association Consommation Logement Cadre de vie (CLCV) vient par exemple de publier une étude sur les yaourts et desserts lactés dans laquelle elle dénonce la présence de taux de sucre très élevés. Les desserts lactés d’origine animale (crèmes, mousses, flans…) contiennent ainsi l’équivalent de 4 morceaux de sucre pour un pot de 125g. D’ailleurs, certains sont tellement sucrés qu’ils ne devraient même pas être considérés comme des « produits lactés ».

De multiples études ont démontré que le sucre favorisait, outre le diabète et l’obésité, de nombreuses autres maladies. En augmentant le taux de triglycérides et de cholestérol, le sucre fait le lit de l’hypertension et des maladies cardiovasculaires. Le sucre favorise également le développement de certains cancers : côlon, estomac, pancréas, utérus et sein.

Dans l’intestin, en attaquant la flore bactérienne, il affaiblit nos défenses immunitaires. Le sucre favorise également la fermentation intestinale et crée un milieu propice au développement de mycoses intestinales et des cellules cancéreuses. Enfin, le sucre entraîne un vieillissement prématuré de tous les tissus de l’organisme, y compris de la peau.

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), reprenant la même démarche que celle qui a entraîné la réduction du taux de sel dans les aliments, a pour objectif d’obtenir une diminution de 25 % par jour (soit 20 g) de la consommation de sucres simples (par exemple, le saccharose, le glucose, le fructose), particulièrement les sucres simples ajoutés.

Si les recommandations quant aux apports en glucides totaux demeurent inchangées (50 à 55 % des apports énergétiques journaliers), il s’agit de diminuer nettement le pourcentage de sucres simples et d’augmenter le pourcentage de glucides complexes, sources d’amidon. Ces glucides complexes dont notre organisme à impérativement besoin et que nous apportent le pain, les céréales, les pommes de terre et autres féculents.

La baisse de sucre, et plus globalement la volonté d’améliorer la qualité nutritionnelle des produits, est surtout liée à la mise en place du Nutri-Score depuis 2016. Ce système d’étiquetage nutritionnel (de A pour les aliments les plus sains à E pour ceux qui contiennent de fortes teneurs en sel, sucre ou matière grasse par exemple) est devenu un réflexe d’achat pour les consommateurs et donc, un argument marketing.

Amazon revend les produits volés

Amazon revend les produits volés

D’après un article du Wall Street Journal, le vol de produits (souvent revendus sur Amazon) coûte chaque année 45 milliards de dollars aux géants américains de la distribution, qui dépensent sans compter pour lutter ce fléau.

 Que faisait Ben Dugan, homme dont le nom vous est (logiquement) inconnu, fin septembre 2020 ? Il attendait, dans une voiture banalisée, le braquage d’un CVS dans le quartier de Tenderloin, à San Francisco.

Il avait suivi l’homme qui était entré dans la pharmacie et avait discrètement jeté pour plus de 1 000 dollars de médicaments contre les allergies dans un sac poubelle, avant de sortir et répéter l’opération dans deux autres magasins. Une fois le tour du quartier terminé, il avait chargé ses emplettes dans une camionnette, se souvient Ben Dugan.

Mais cet homme n’était pas un voleur ordinaire : il faisait partie d’un réseau de professionnels parfaitement organisés, des « boosters », que CVS faisait suivre depuis plusieurs semaines. Pour le groupe, ces as de la fauche sévissant dans des dizaines de magasins du nord de la Californie sont responsables de la disparation de près de 50 millions de dollars de produits sur cinq ans. La mission de Ben Dugan, enquêteur en chef de CVS Health : les arrêter.

Chaque année, les distributeurs dépensent des millions de dollars pour lutter contre les bandes organisées qui volent des produits dans les magasins avant de les écouler en ligne, souvent sur Amazon, ont révélé des entretiens avec des enquêteurs privés et des policiers ainsi que des documents judiciaires. Le phénomène a explosé avec la pandémie et l’essor du commerce en ligne qui l’a accompagnée.

« On essaie de le maîtriser comme on peut, mais ça augmente tous les jours », soupire Ben Dugan.

La Coalition of Law Enforcement and Retail, une organisation dirigée par Ben Dugan, estime que le vol organisé ciblant les distributeurs entraîne chaque année 45 milliards de dollars de pertes, contre 30 milliards il y a dix ans. Chez CVS, les vols ont bondi de 30% depuis le début de la pandémie.

« Le monde numérique est un espace plutôt pratique pour écouler les marchandises, déclarait en décembre 2019 Craig Menear, PDG de Home Depot, lors d’une conférence investisseurs, devenant le premier grand patron à évoquer la situation dans la distribution. On parle de millions et de millions de dollars de produits de différents distributeurs. »

L’équipe de Ben Dugan, qui travaille avec les forces de l’ordre, espère cette année boucler 73 dossiers de biens volés à différents distributeurs et revendus sur Amazon, pour un total de 104 millions de dollars. A titre de comparaison, en 2020, elle avait traité 27 dossiers pour un montant moitié moins élevé. Ces deux dernières années, CVS a doublé ses effectifs (la chaîne de pharmacies et magasins de proximité compte désormais 17 enquêteurs) et fait l’acquisition d’une camionnette de surveillance avec caméra 360° et télescope.

Chez Home Depot, le nombre d’enquêtes liées à ce type de méfait a augmenté de 86% depuis 2016 et dépassé les 400 cas l’an passé, la majorité concernant le e-commerce. L’équipe d’enquêteurs du géant du bricolage a été multipliée par deux en quatre ans, indique une porte-parole, et travaille avec des milliers de « spécialistes de la protection des biens » présents en magasin pour repérer les voleurs potentiels.

« Le monde numérique est un espace plutôt pratique pour écouler les marchandises, déclarait en décembre 2019 Craig Menear, PDG de Home Depot, lors d’une conférence investisseurs, devenant le premier grand patron à évoquer la situation dans la distribution. On parle de millions et de millions de dollars de produits de différents distributeurs. »

Target, Ulta Beauty et TJX (qui possède TJ Maxx et Marshalls) ont eux aussi renforcé leurs effectifs.

Ce qui complique la tâche des distributeurs, c’est Amazon : enquêteurs et policiers estiment qu’il s’agit de l’une des plateformes favorites des réseaux criminels, qui profitent d’un nombre colossal de clients potentiels et du fait que le site ne contrôle pas vraiment les marchandises qui sont mises en ligne.

Ils se plaignent aussi d’avoir du mal à obtenir des informations sur les malfaiteurs potentiels de la part du géant de la vente en ligne, qui refuse de fournir des éléments sans mandat ou document judiciaire. D’autres plateformes, dont eBay, acceptent plus facilement de coopérer sans intervention de la justice, soulignent les enquêteurs.

Amazon « est peut-être le plus gros prêteur sur gages non réglementé de la planète, s’agace Ian Ranshaw, policier à Thornton, dans le Colorado. On a beaucoup de mal à travailler avec eux. »

Alex Haurek, porte-parole d’Amazon, affirme que le groupe ne tolère pas que des objets volés soient revendus sur son site et travaille avec la police et les distributeurs pour empêcher les malfaiteurs d’agir en retenant des fonds, en fermant des comptes ou faisant des signalements à la police. En outre, Amazon a investi 700 millions de dollars l’an passé pour lutter contre les fraudes sur son site.

De fait, les trafiquants de biens volés dans les supermarchés ont depuis bien longtemps délaissé les marchés aux puces et les petites boutiques de quartier au profit d’Internet, plus rapide et plus anonyme. Les « boosters », souvent des consommateurs de drogue recrutés par des réseaux criminels, vendent les biens volés pour 5% à 10% de leur valeur marchande à un intermédiaire, qui les revend ensuite à un réseau plus important

Selon lui, si le groupe refuse de transmettre les informations personnelles des vendeurs et des clients sans mandat, c’est par respect de la confidentialité des données.

De fait, les trafiquants de biens volés dans les supermarchés ont depuis bien longtemps délaissé les marchés aux puces et les petites boutiques de quartier au profit d’Internet, plus rapide et plus anonyme. Les « boosters », souvent des consommateurs de drogue recrutés par des réseaux criminels, vendent les biens volés pour 5% à 10% de leur valeur marchande à un intermédiaire, qui les revend ensuite à un réseau plus important.

Pour les enquêteurs, l’augmentation des vols s’explique en partie par une évolution de la loi dans certains Etats. En Californie, par exemple, en vertu d’un texte voté en 2014, le fait de voler un objet valant moins de 950 dollars n’est plus un délit, mais une contravention. La chaîne de supermarchés Target a d’ailleurs récemment réduit les horaires d’ouverture de cinq magasins de San Francisco en raison de l’amplification du phénomène.

Beaucoup d’enquêteurs salariés des distributeurs sont d’anciens policiers. Ils suivent les voleurs, épluchent les rapports, examinent les vitrines à la recherche de biens volés, décortiquent les poubelles des suspects, scrutent les vidéos des braquages et passent au peigne fin les profils des vendeurs sur les sites de commerce en ligne.

Et depuis que des voleurs ont affirmé que tous les gens qui portent des chapeaux étaient des flics, Ben Dugan sort tête nue (sauf à Boston, précise-t-il, parce que tout monde a un couvre-chef).

Dans les magasins, consigne a été donnée au personnel de ne pas arrêter les voleurs pour des raisons de sécurité, mais aussi parfois parce que les enquêteurs les laissent délibérément filer pour essayer d’identifier leur intermédiaire.

En début d’année, un membre de l’équipe de Ben Dugan qui suit les vendeurs de produits à risque (les médicaments contre les allergies ou les lames de rasoir par exemple) a repéré un compte Amazon proposant pour plus d’un million de dollars d’articles aux origines douteuses. Le compte était lié à un vidéo club de Leominster, dans le Massachusetts. Epaulée par CVS et d’autres distributeurs, la police locale a arrêté le propriétaire de la boutique au mois de mai. La boutique Amazon a fonctionné pendant au moins six semaines après l’interpellation.

Alex Haurek, porte-parole du groupe, a expliqué que la décision avait été prise « dans les plus brefs délais après réalisation de l’inventaire et traitement des documents nécessaires ».

Fin 2017, les enquêteurs de CVS ont interrogé trois braqueurs. Tous ont déclaré travailler pour un certain « Monsieur Bob » : Robert Whitley, propriétaire d’une entreprise à Atlanta. Ben Dugan avait alors transmis les photos des voleurs à ses homologues chez Target, Publix et Walgreens, qui avaient reconnu la bande, ont révélé des enquêteurs et des documents judiciaires.

En collaboration avec le FBI et la Poste américaine, les équipes des quatre distributeurs ont mis deux années complètes à démanteler le réseau de voleurs qui avaient dérobé des médicaments sans ordonnance dans des centaines de magasins d’une dizaine d’États.

Le fameux Robert Whitley, lui, a géré une boutique Amazon baptisée Closeout Express pendant sept ans et revendu pour 3,5 millions de dollars de biens volés, selon des documents judiciaires. En avril, il a plaidé coupable de transport inter-Etat de biens volés et sa fille a plaidé coupable de complicité. Le duo attend désormais sa condamnation. Amazon, lui, affirme avoir coopéré avec les enquêteurs.

Donald Beskin, l’avocat des Whitley, conteste la qualification des faits, mais n’a pas souhaité en dire davantage.

Depuis quelques années, la police américaine s’intéresse de plus près au crime organisé dans la distribution, certains Etats ayant même créé des équipes régionales dédiées à ce problème.

Pour soutenir ces efforts, Walmart offre parfois des bons d’achat aux enquêteurs pour qu’ils puissent venir incognito en magasin. Pour l’enquête d’Atlanta, Ben Dugan raconte qu’il a fourni des têtes de brosse à dents électriques et des lames de rasoir Fusion à des agents du FBI pour que ces derniers puissent les revendre à Robert Whitley.

L’an passé, Home Depot a financé de nombreux équipements (dont un traceur GPS) pour aider la police du Colorado à suivre un membre d’un réseau criminel transportant de l’outillage électroportatif volé jusqu’à une maison de Katy, au Texas, à quelque 1 500 km du lieu du larcin.

La maison avait été transformée en entrepôt et équipée d’un monte-charge pour déplacer les articles d’un étage à l’autre. Steven Skarritt, ancien peintre en bâtiment, aurait géré une boutique Amazon qui aurait vendu pour près de 5 millions de dollars de produits volés entre 2018 et 2020, selon le mandat transmis par la police à Amazon en janvier dernier.

Les distributeurs militent depuis des années pour que le Congrès oblige les sites de commerce en ligne à vérifier les coordonnées des revendeurs et à rendre certaines informations publiques, ce qui compliquerait selon eux la vente de produits volés

Le monte-charge, « je n’en avais jamais vu de ma carrière », se souvient Jamie Bourne, enquêteur chez Home Depot qui était présent le jour où la police a perquisitionné la maison de Steven Skarritt en octobre dernier. Ce sont pas moins de 55 palettes de marchandise volée chez Home Depot, dont des perceuses, des niveaux et des aspirateurs, qui ont été saisies.

Mi-juillet, Steven Skarritt a été mis en examen pour blanchiment d’argent et participation à une activité criminelle en bande organisée. Amazon a fermé son compte fin juillet, après avoir laissé la boutique ouverte pour les besoins de l’enquête, en accord avec la police texane, a précisé le porte-parole du groupe.

Tate Williams, l’avocat de Steven Skarritt, a indiqué à la justice qu’il n’existait aucune preuve directe montrant que son client savait que les biens étaient volés ni que les produits volés dans le Colorado faisaient effectivement partie du stock découvert chez lui. « Il dément et entend contester formellement ces accusations », a-t-il déclaré.

Les distributeurs militent depuis des années pour que le Congrès oblige les sites de commerce en ligne à vérifier les coordonnées des revendeurs et à rendre certaines informations publiques, ce qui compliquerait selon eux la vente de produits volés.

Amazon (et d’autres plateformes dont eBay) fait pression contre le projet, affirmant que ces mesures seraient contraires au droit à la protection des données des vendeurs. Pour Alex Haurek, le texte favoriserait les géants de la distribution au détriment des petites entreprises qui vendent sur le Net.

« Nous en sommes convaincus : la meilleure façon de lutter contre la fraude et les escroqueries, c’est de durcir les peines encourues et de donner davantage de moyens aux forces de l’ordre », indique-t-il.

Depuis l’an passé, Amazon s’entretient avec les vendeurs pour vérifier leur identité ; à l’heure actuelle, « l’immense majorité » des vendeurs potentiels sont appelés, souligne Alex Haurek. Le groupe leur demande aussi de fournir une identification officielle, une adresse, des numéros de carte et de compte bancaires, ainsi que des informations fiscales, et rend certains éléments publics. L’an passé, ce processus de vérification a permis d’empêcher plus de six millions de malfaiteurs potentiels d’ouvrir des comptes, souligne-t-il.

Dans l’affaire de San Francisco, les enquêteurs de CVS ont espionné pendant plusieurs semaines un groupe d’une vingtaine de « boosters » qui dérobaient jusqu’à 39 000 dollars de marchandise par jour dans les magasins du groupe.

Et suivi les produits volés jusqu’à un entrepôt de Concord, en Californie. Quand les enquêteurs, qui ont travaillé avec la police locale, ont entré l’adresse dans une base de données en ligne, une entreprise est apparue : D-Luxe.

Elle était gérée par Danny Drago, surnommé « Daniel Les Médocs » par les voleurs parce que ce sont des médicaments qu’il achetait, et sa femme, Michelle Fowler. Selon le site web de leur petite entreprise, ils faisaient partie des vendeurs les mieux notés d’Amazon.

Le 10 septembre, Ben Dugan a demandé des précisions sur D-Luxe à Amazon, qui a refusé de lui en fournir, expliquant qu’il lui fallait d’abord un mandat.

Quand le shérif du comté de San Mateo a transmis un mandat de recherche des comptes bancaires associés à Danny Drago et Michelle Fowler le 28 septembre, les enquêteurs ont découvert que l’entreprise était beaucoup plus grosse qu’ils ne l’imaginaient, ont révélé des sources proches du dossier. La justice locale a ordonné le gel des comptes.

Toujours selon les sources, les enquêteurs pensent que le couple a vendu pour près de 30 millions de dollars de marchandise. Entre 2017 et 2019, le duo possédait au moins deux boutiques sur Amazon, ont précisé les sources, l’une d’elles ajoutant qu’il vendait aussi des biens à trois revendeurs présents sur Amazon. CVS estime que ce sont 5 millions de dollars de produits volés qu’ils ont écoulés chaque année sur Amazon, par eux-mêmes ou par le biais d’autres vendeurs.

Amazon a suspendu au moins d’un des comptes en 2019 ; les deux sont désormais fermés. « Le compte a été bloqué quand nous avons soupçonné le vendeur de proposer des produits obtenus de façon illégale et qu’il n’a pas pu produire de factures d’achat valables », a expliqué Alex Haurek.

Il n’a pas souhaité commenter les estimations de CVS au sujet du chiffre d’affaires de Daniel Les Médocs.

Le porte-parole a précisé qu’Amazon avait travaillé en étroite coopération avec la police pour retrouver d’autres revendeurs qui se seraient servis auprès de Danny Drago et que quatre comptes avaient été fermés. Lorsqu’Amazon craint qu’un vendeur cherche à écouler des produits achetés à un réseau criminel, le groupe lui demande de produire des factures, des bons de commande ou tout autre élément justifiant de la provenance des biens, explique-t-il.

Les comptes bancaires de Danny Drago et Michelle Fowler montrent que le couple possédait aussi un compte eBay, de taille plus modeste, ont indiqué les sources. La porte-parole d’eBay a déclaré que le site ne tolérait pas la vente de biens volés et mettait tout en œuvre pour collaborer avec la police et les distributeurs.

Dans l’affaire Drago, la police a transmis des mandats de recherche à Amazon et eBay.

Le premier a fourni ses échanges avec Danny Drago au sujet de la suspension du compte, mais pas les informations financières relatives aux transactions ni ses notes internes concernant les activités suspectes, alors que la police a demandé ces éléments à plusieurs reprises, a indiqué une source proche de l’enquête.

Amazon a communiqué « des informations exhaustives », affirme Alex Haurek, mais pas de données sur les ventes puisque le mandat et les demandes ultérieures ne les mentionnaient pas explicitement.

EBay s’est montré plus diligent et a transmis le détail des transactions financières du compte de Danny Drago, a précisé la source. Avant même d’avoir reçu le mandat, l’entreprise avait laissé un enquêteur de CVS étudier plus de 15 000 transactions financières réalisées depuis le compte lié à la boutique en ligne de Danny Drago, et avait ensuite fermé le compte.

Quelques jours avant son arrestation le 30 septembre 2020, le couple avait tenté de vendre pour 1 million de dollars de marchandise volée à un revendeur Amazon, a indiqué une source proche de l’enquête. Les enquêteurs de CVS postés à l’extérieur de l’entrepôt de Concord avaient alors vu des centaines de cartons partir de l’entrepôt et alerté la police et United Parcel Service, qui avait stoppé l’expédition. Le vendeur ne semble plus avoir de boutique sur Amazon.

Quand la police a perquisitionné l’entrepôt et d’autres sites liés à Danny Drago et Michelle Fowler, en septembre de l’an passé, elle a trouvé pour plus de 8 millions de dollars de médicaments sans ordonnance et d’autres produits, ainsi que 85 000 dollars en liquide, selon le bureau du procureur général de Californie.

Danny Drago, Michelle Fowler et trois autres personnes ont été mis en examen pour enrichissement frauduleux, blanchiment d’argent, association de malfaiteurs, recel et vol en bande organisée. Danny Drago et Michelle Fowler ont plaidé non coupables, ils attendent leur procès. Leurs avocats n’ont pas répondu aux demandes de commentaire ou pas souhaité commenter.

Ben Dugan, lui, est passé au prochain dossier. Cette semaine, il a recruté deux enquêteurs de plus.

Alexandra Berzon a contribué à cet article

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)

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