Archive pour le Tag 'Productivité'

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France : une baisse inquiétante de la productivité

France : une baisse inquiétante de la productivité

Le choc d’offre provoqué par la guerre en Ukraine et l’envolée des prix pourraient néanmoins porter un coup dur à la productivité en France. Outre ces facteurs conjoncturels, l’inexorable désindustrialisation de l’économie tricolore a contribué fortement à effacer les gains de productivité de l’Hexagone. La réindustrialisation devrait être un des principaux défis du quinquennat Macron 2. (un papier de la Tribune, extrait)

 

« La situation géopolitique et les difficultés d’approvisionnement constituent de sérieux risques sur la productivité via les investissements dans la numérisation des entreprises par exemple [...] Tout va dépendre de la durée de la guerre », a déclaré Vincent Aussilloux, économiste à France Stratégie lors d’un point presse ce lundi 16 mai.  »La guerre en Ukraine représente un choc d’offre massif », a ajouté Natacha Valla, présidente du conseil national de la productivité (CNP) lors de la présentation du dernier rapport de cette instance composé de prestigieux économistes comme Olivier Blanchard.

Dans cet épais document de plus de 270 pages, les économistes dressent un panorama particulièrement alarmant des conséquences à long terme de la crise sanitaire sur la productivité horaire, c’est-à-dire la richesse produite par heure travaillée. L’un des résultats frappant de ce document est que la productivité horaire du travail a plongé à plusieurs reprises ces deux dernières années sans vraiment avoir retrouvé sa tendance d’avant-crise.

 

Ces pertes de productivité peuvent s’expliquer selon les chercheurs par un retour sur le marché de l’emploi de personnes « qui en avaient été écartées parce que moins productives et ce d’autant plus que l’emploi dépasse son niveau d’avant-crise ». Le chômage partiel fortement mobilisé pendant les pics de crise sanitaire a également incité un certain nombre d’entreprises à conserver davantage de travailleurs que leur niveau d’activité au moment de la reprise « par crainte de ne pas en retrouver » ou de devoir assumer des coûts engendrés par les recrutements ou la formation des nouvelles recrues.

Outre ces facteurs conjoncturels, il y a également des facteurs plus structurels pouvant expliquer ces faibles gains de productivité. Après avoir atteint un pic au début des années 70, la place de l’industrie tricolore dans l’économie n’a cessé de perdre du terrain au profit des services. Cette dégringolade s’est accompagnée de plusieurs centaines de milliers de postes détruits. Cette désindustrialisation à marche forcée a eu des répercussions particulièrement néfastes sur les gains de productivité dans les grandes économies occidentales. « La baisse du poids dans l’emploi de l’industrie manufacturière en France , dont les niveaux et les gains de productivité sont élevés, a contribué négativement à l’évolution de la productivité », résument les experts du CNP.

Les économistes mettent l’accent sur le décrochage de l’industrie automobile en France qui a eu un impact important sur d’autres secteurs par effet d’entraînement. « Le recul de la France dans la zone euro et la désindustrialisation s’expliquent par une grande délocalisation des sites de production à l’étranger. Ce sont clairement les multinationales françaises en Europe qui ont le plus délocalisé. Le secteur automobile illustre particulièrement cette dynamique », a déclaré Vincent Aussilloux.

La part de l’emploi industriel dans l’emploi total a perdu quatre points durant les deux dernières décennies passant de 13,5% à 9,5%. Après des délocalisations importantes, la pandémie et la guerre en Ukraine ont jeté une lumière crue sur la dépendance de la France à l’égard de l’étranger. La réindustrialisation est devenue un enjeu crucial pour le nouveau quinquennat Macron.

Les mesures mises en œuvre par le gouvernement, la politique monétaire accommodante de la Banque centrale européenne (BCE) ont permis de limiter les pertes de revenus dans un grand nombre d’entreprises. A ces aides massives s’est ajoutée la mise en sommeil des tribunaux de commerce pendant de longs mois. Résultat, le nombre de faillites a dégringolé en France depuis 2019 à des niveaux inédits. Cette chute pourrait cependant prendre fin d’après les premiers indicateurs du premier trimestre 2022. Certains économistes tablent désormais sur une « normalisation », voire un rattrapage des défaillances d’entreprises. Cette hausse attendue au cours de l’année 2022 pourrait concerner des entreprises très productives fragilisées financièrement pendant la pandémie et qui peuvent avoir des difficultés dorénavant à assurer leur remboursement  de prêts garantis par l’Etat.

En parallèle, l’autre risque à moyen terme concerne l’endettement des entreprises. Jusqu’à la fin de l’année 2021, l’endettement net des entreprises est resté relativement limité mais les tensions d’approvisionnement ravivées par la guerre en Ukraine et la hausse des coûts pourraient changer la donne. Ces fragilités financières pourraient restreindre les marges de manœuvre des entreprises pour investir dans leur numérisation ou dans la recherche et développement, facteur de gains de productivité.

 

 

Travailler plus pour améliorer la productivité et la croissance (Jean-Hervé Lorenzi)

Travailler plus pour améliorer la productivité et la croissance (Jean-Hervé Lorenzi)

Ce mercredi sort le dernier ouvrage de Jean-Hervé Lorenzi, fondateur du cercle des économistes, La grande rupture, coécrit avec Alain Villemeur. Le sous-titre, comme une réponse aux derniers livres de Philippe Aghion et de Patrick Artus, appelle à « réconcilier Keynes et Schumpeter ». Interview dans l’Opinion.

 

La crise n’a-t-elle pas signé une victoire par KO de Keynes sur Schumpeter ?

Je ne le pense pas. Les économistes qui inspirent les politiques publiques ont parfois tendance à ne voir qu’une moitié du problème en opposant l’offre et la demande. C’est une erreur. Se concentrer uniquement sur le soutien à demande quand 80 % des biens sont importés n’a pas de sens, tout comme penser que l’offre peut déterminer la trajectoire économique mondiale, européenne et française de manière déterminante est une vue de l’esprit. L’innovation ne peut régler seule tous les problèmes du monde. Soutien à l’offre, soutien à la demande, les deux sont nécessaires aujourd’hui.

N’a-t-on pas trop dépensé pendant la crise, notamment du côté des dépenses courantes (hors Covid) qui vont augmenter deux fois plus cette année (+41 milliards) que l’année dernière (+19 milliards) ?

La gestion opérationnelle de la crise a été un succès. Les prêts garantis par l’Etat, l’activité partielle et le fonds de solidarité ont été très vite mis en place. Les 7 milliards de garanties publiques du fonds de sortie de crise annoncé il y a peu sont une bonne idée. La sortie du quoi qu’il en coûte à compter du 1er septembre, c’est le bon timing. Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a bien fait les choses.

Dans quel état l’économie française va-t-elle ressortir de cette crise ?

Après une reprise très forte dans les prochains mois, nous allons nous heurter à une trajectoire économique contrainte et en réalité très largement prédéterminée par ce qui existait avant la crise. Trois raisons à cela : la démographie qui va peser sur les finances publiques et la capacité à innover. La répartition des revenus du patrimoine et les questions de bipolarisation du marché du travail. Une trop grande partie de la population dispose d’une capacité trop faible de consommer. Et de faibles perspectives de gains de productivité comme l’avait déjà soulevé Robert Solow il y a vingt ans du fait du vieillissement de la population et du développement des services, peu propices aux gains de productivité. Ces trois éléments s’articulent complètement les uns avec les autres et vont peser de manière très forte sur la croissance à moyen terme. Ni Keynes ni Schumpeter à eux seuls ne pourront résoudre ces interrogations.

«L’épargne massive disponible est chez nous détenue par les plus âgés qui ne prendront pas de risque. Il faudra donc mettre en place une forme de garantie collective sur les investissements risqués»

Vous craignez une stagnation séculaire ?

Séculaire, je n’en sais rien, par contre ces trois phénomènes menacent de ralentir l’économie mondiale dans les cinq à dix années à venir. Or, ce ralentissement ne sera pas tenable socialement. J’ajoute pour compléter ce cadre que je ne crois pas à une hausse rapide des taux d’intérêt parce que l’épargne demeure largement supérieure à l’investissement et qu’il existe encore d’importants réservoirs de main-d’œuvre peu onéreuse. Les seuls éléments qui pousseront à un peu d’inflation seront l’augmentation des coûts de production complémentaires liés à l’environnement et à quelques relocalisations. Mais aucune banque centrale ne prendra le risque de mettre en péril la solvabilité d’un pays.

S’il y a une contrainte qui a explosé, c’est bien la contrainte financière avec les milliers de milliards d’euros déversés par la Banque centrale européenne et la suspension du pacte de stabilité. C’est bien la preuve que la crise va tout de même bousculer certains équilibres…

La crise va modifier des équilibres sur deux points. Poussé par les évènements, le premier sera le réajustement des disparités de patrimoine et de revenus. Non pas par la fiscalité mais par des transferts de revenus entre générations. Si fiscalité il devait y avoir, elle sera sur les patrimoines, pas sur les revenus. Le deuxième aspect, c’est le fait que l’épargne massive qui est disponible qui chez nous est détenue par les plus âgés qui ne prendront pas de risque. Et donc, il faudra mettre en place une forme de garantie collective sur les investissements risqués, comme ce qui a été récemment fait avec le fonds de sortie de crise de 20 milliards d’euros des assureurs et professionnels du capital-investissement, dont les 7 premiers milliards sont garantis par l’Etat. Dans un monde de contrats, de risques et socialement déséquilibré, je pense que le mot « garantie » est promis à bel avenir.

Comment faire circuler davantage le capital entre générations ?

Ce n’est pas très compliqué. Il faut mettre en place une mesure massive d’incitation à la transmission par les donations. Quarante-cinq années d’expérience professionnelle en cabinets ministériels comme en tant qu’économiste, m’ont appris que rien n’est pire que les mesures homéopathiques. Cela ne sert à rien, hormis arroser le sable. Les mesures qui seront prises à l’avenir, pour être efficaces, devront être massives.

Les critiques diront qu’on ne fera que reproduire les inégalités d’une génération à l’autre…

Le pendant de cette mesure doit être une mesure temporaire permettant de redistribuer, comme une taxation des plus-values à court terme par exemple. On n’y échappera pas au vu de l’explosion des marchés financiers et des marchés immobiliers.

«L’ISF a inscrit dans le temps une forme de condamnation du patrimoine. C’est la vision de Thomas Piketty, pas la mienne. On doit par contre revoir la répartition entre les profits et les salaires en opérant un transfert d’une cinquantaine de milliards d’euros des premiers vers les seconds»

Vous appelez à rétablir l’ISF ?

L’ISF a inscrit dans le temps une forme de condamnation du patrimoine. C’est la vision de Thomas Piketty, pas la mienne. On doit par contre revoir la répartition entre les profits et les salaires en opérant un transfert d’une cinquantaine de milliards d’euros des premiers vers les seconds. Il suffit pour cela de passer la part des profits de 32 % à 29 %. Ce n’est pas la fin du monde ! On ne peut pas continuer à payer nos chercheurs aussi peu et s’étonner que les meilleurs partent tous aux Etats-Unis.

Ça veut aussi dire faire des économies ailleurs…

Absolument. Comment se fait-il qu’à budget équivalent, dans le primaire et le secondaire, l’Allemagne arrive à payer ses enseignants 40 % de plus que nous ? Il y a peut-être quelques réformes à mener. Claude Allègre avait raison : il faut secouer le mammouth.

La campagne présidentielle démarre. Pour nourrir le débat, vous proposez « un nouveau monde fondé sur six répartitions ». De quoi s’agit-il ?

Pour affronter les grands défis à venir avec une société apaisée, il va falloir réajuster les curseurs de six grandes répartitions : entre salaires et profits comme je viens de l’indiquer, mais aussi la répartition intergénérationnelle des salaires entre jeunes et vieux, la répartition à l’intérieur des investissements entre créations et destruction d’emploi, la répartition au sein de l’épargne entre actifs risqués et actifs sûrs. Il va aussi falloir rééquilibrer les dépenses entre protection sociale et formation, c’est-à-dire diminuer les dépenses de retraites de deux points de PIB pour les réallouer à l’éducation, et enfin répartir les emplois selon les qualifications.

Beaucoup tourne autour du travail finalement…

Aujourd’hui, nous travaillons chaque année 10 % de moins que nos voisins. Il va falloir travailler un peu plus ! Profitons de l’opportunité de la crise pour en parler en mettant tout sur la table : temps de travail annuel et tout au long de la vie, mais aussi pénibilité, télétravail, rémunérations… Les six répartitions couvrent à peu près tous les champs, c’est une l’occasion de tout mettre à plat et de réfléchir à ce que veut vraiment la société française. Ne nous contentons pas seulement de revenir au niveau de croissance de la fin 2019.

Y aura-t-il un deuxième plan de relance ?

Je pense qu’il aura lieu en février. Le quantum de 40 milliards avancé par Jean Pisani-Ferry et Olivier Blanchard est raisonnable. Ce deuxième plan doit être axé sur la formation et la qualification. Il faut moderniser l’éducation nationale, monter en compétences. Avec une contrepartie qui soit aussi un niveau minimum de revenu, pourquoi pas la mise en place d’un revenu universel. L’extrême pauvreté qui frappe certains n’est pas acceptable dans un pays riche comme le nôtre.

5G et productivité

5G et productivité

 

L’économiste Maya Bacache considère, dans une tribune au « Monde », que l’arrivée de la 5G pourrait enfin permettre à l’innovation numérique de porter ses fruits économiques… sous certaines conditions.

 

Tribune.

 

 Depuis deux siècles, le progrès technologique est la source principale de la croissance économique, c’est-à-dire de la croissance des revenus moyens de la population. On s’attendait donc, en théorie, à observer les mêmes effets avec les technologies de l’information et de la communication, progrès technologique majeur qui a révolutionné nos vies et nos manières de travailler. Et pourtant, la traduction de ces modifications radicales en matière de productivité globale ou de revenu moyen ne se manifeste guère. Robert Solow, Prix Nobel d’économie 1987, évoquait déjà, à l’époque, ce paradoxe auquel il a donné son nom, en observant que l’on voyait des ordinateurs partout… sauf dans les statistiques de productivité !

Beaucoup a été écrit sur la résolution de ce paradoxe. On a d’abord pensé à un problème de mesure. Si l’on n’observait pas de corrélation importante entre indicateur de numérisation de l’économie et croissance du produit intérieur brut (PIB) moyen, c’était que notre thermomètre était cassé : soit on ne savait pas bien mesurer la numérisation des entreprises et des ménages, soit le PIB était un indicateur plus adapté à l’ancienne économie industrielle.

D’autres économistes ont prôné la patience. Une révolution technologique ne se déroule pas en un jour : les effets de l’invention de la machine à vapeur en 1712 ne se mesurent pleinement qu’avec l’expansion du chemin de fer et le plan Freycinet, du nom du ministre des travaux publics inspirateur du déploiement, à partir de 1878, du réseau ferré à l’échelle nationale (pour la France). Un délai serait donc nécessaire pour que ces innovations numériques se diffusent et se traduisent en transformation organisationnelle, culturelle et sociale.

 

L’économiste américain Robert Gordon a bouleversé la confiance dans le progrès technique en présentant une troisième explication : le numérique ne serait en rien comparable aux précédentes révolutions industrielles (The Rise and Fall of American Growth, « l’ascension et la chute de la croissance américaine », Princeton University Press, 2016, non traduit). Il s’agit, nous dit-il, d’une révolution de nos modes de vie et de nos relations interpersonnelles, mais pas de la productivité des entreprises, en tout cas pas de manière comparable à la machine à vapeur ou à l’électricité. Il faut alors tenter de mesurer les gains en matière de bien-être, parfois subjectif, comme par exemple l’importance de nos liens sociaux.

Télétravail : productivité accrue de 22 %

Télétravail : productivité accrue de 22 % 

La révélation d’une hausse de productivité via le télétravail ne devrait pas être une surprise. En effet l’avantage du télétravail ces de permettre aux salariés de choisir les périodes où ils se sentent  le plus disposés à effectuer ses tâches. On peut davantage répartir son travail sur l’ensemble de la journée. Il évite aussi bien entendu les fatigues du transport et les réunions inutiles dévoreuses de temps.

Dans un rapport révélé par « Le Parisien »  le think tank l’Institut Sapiens  centré sur les évolutions liées à la révolution numérique affirme que le télétravail a entraîné, selon « une hypothèse basse », une hausse de la productivité des salariés de 22 %. Cela pourrait s’expliquer entre autres par une augmentation des temps de travail et de sommeil, une réduction des temps de trajet ou encore « une forte réduction des réunions inutiles et chronophages qui nuisent à la productivité ».

Productivité en France : insuffisante

Productivité en France : insuffisante

 

La productivité se tasse en Europe du fait du ralentissement de l’activité générale. Mais en France,  son incidence sur la compétitivité pèse sur la performance économique. C’est le constat du conseil national de productivité (mis en place à la demande de l’Europe). En vérité, il ne s’agit pas d’une grande découverte. Le conseil national de productivité se félicite cependant d’une productivité comparable avec celle de l’Allemagne. Avec une différence de taille,  il s’agit d’une productivité relative c’est-à-dire du rapport entre la production et le nombre de salariés. Or la vraie productivité d’un pays c’est le rapport entre la valeur de production et le nombre d’actifs. De ce point de vue la France est largement derrière l’Allemagne du fait du nombre d’inactifs. En cause évidemment le nombre de chômeurs, d’inactifs vivants grâce aux aides sociales, et de l’âge de départ en retraite. Il faudrait ajouter que la compétitivité subit aussi les  coups de la pression fiscale ou la France figure en tête du palmarès Face au ralentissement de la productivité européenne, le Conseil de l’Union européenne a invité en 2016 les États membres à mettre en place des conseils nationaux de la productivité (CNP). Objectif : « réaliser, en toute indépendance, une analyse des enjeux politiques dans ce domaine ». La France a rendu son premier rapport jeudi, avant une première rencontre des 14 CNP européens la semaine prochaine à Bruxelles. La France s’enorgueillit d’être le premier grand pays à avoir mis en place un Conseil national de la productivité (CNP) en juin 2018. C’est aussi, après le Portugal, l’un des premiers à publier son rapport sur le sujet. L’enjeu est majeur : « les gains de productivité, c’est ce qui fait la croissance de demain, la croissance du pouvoir d’achat et ce qui permettra de financer notre système social », a prévenu jeudi le président du CNP, Philippe Martin, par ailleurs président délégué du Centre d’analyse économique et ancien conseiller économique d’Emmanuel Macron durant la campagne, en présentant les résultats de cette première étude.

 

 

Productivité : ça se tasse

Productivité : ça se tasse

 

La productivité se tasse en Europe du fait du ralentissement de l’activité générale. Mais en France,  son incidence sur la compétitivité pèse sur la performance économique. C’est le constat du conseil national de productivité (mis en place à la demande de l’Europe). En vérité, il ne s’agit pas d’une grande découverte. Le conseil national de productivité se félicite cependant d’une productivité comparable avec celle de l’Allemagne. Avec une différence de taille,  il s’agit d’une productivité relative c’est-à-dire du rapport entre la production et le nombre de salariés. Alors la vraie productivité d’un pays c’est le rapport entre la valeur de production et le nombre d’actifs. De ce point de vue la France est largement derrière l’Allemagne du fait du nombre d’inactifs. En cause évidemment le nombre de chômeurs, d’inactifs vivants grâce aux aides sociales, et de l’âge de départ en retraite. Il audrait ajouter que la compétitivité des coups aussi de la pression fiscale ou la France figure en tête du palmarès Face au ralentissement de la productivité européenne, le Conseil de l’Union européenne a invité en 2016 les États membres à mettre en place des conseils nationaux de la productivité (CNP). Objectif : « réaliser, en toute indépendance, une analyse des enjeux politiques dans ce domaine ». La France a rendu son premier rapport jeudi, avant une première rencontre des 14 CNP européens la semaine prochaine à Bruxelles. La France s’enorgueillit d’être le premier grand pays à avoir mis en place un Conseil national de la productivité (CNP) en juin 2018. C’est aussi, après le Portugal, l’un des premiers à publier son rapport sur le sujet. L’enjeu est majeur : « les gains de productivité, c’est ce qui fait la croissance de demain, la croissance du pouvoir d’achat et ce qui permettra de financer notre système social », a prévenu jeudi le président du CNP, Philippe Martin, par ailleurs président délégué du Centre d’analyse économique et ancien conseiller économique d’Emmanuel Macron durant la campagne, en présentant les résultats de cette première étude.

Avant toute chose, le CNP rappelle que « la France reste un pays avec un niveau élevé de productivité, semblable à celui de l’Allemagne ». Mais comme les autres pays développés, cette productivité, en dépit des progrès technologiques et de la révolution numérique, ne cesse de ralentir depuis quarante ans (voir graphique). La faute au développement des services, où les gains de productivité sont inférieurs à ceux de l’industrie ; la faute aussi à l’essoufflement de la contribution à la croissance des technologies de l’information depuis le début des années 2000. …. »

 

Niveau SMIC : trop haut, trop bas ou manque de productivité ?

Niveau  SMIC : trop haut, trop bas ou manque de productivité ?

 

Le gouvernement a décidé  d’augmenter le SMIC  de 1,24% au 1er janvier 2018”. Soit concrètement un peu plus de 10 € nets pour le salarié. On se souvient que le groupe d’experts en charge d’éclairer le gouvernement sur les augmentations du SMIC avait déconseillé ce réajustement considérant qu’il pouvait affecter la compétitivité. Ces  économistes ont en effet recommandé au gouvernement de s‘abstenir de tout “coup de pouce” au smic le 1er janvier 2018, pour tenir compte des “fragilités” de l’économie française, et de supprimer à l‘avenir toute règle d‘indexation obligatoire. La ministre du Travail Muriel Pénicaud a décrit ce rapport comme “une contribution utile” et souligné que le gouvernement prendrait le temps de la réflexion sur l’évolution du smic, “pierre angulaire de notre modèle social français”. Le ministre de l‘Economie et des Finances Bruno Le Maire a quant à lui exclu l‘hypothèse d‘une désindexation. Le dernier “coup de pouce” au smic remonte au 1er juillet 2012, juste après l‘arrivée de François Hollande à l‘Elysée. Le smic avait alors été revalorisé de 2% dont 0,6% de “coup de pouce”. En fait la question posée est celle de l’influence du SMIC sur la compétitivité. Il faut d’abord distinguer le SMIC brut du SMIC net. Actuellement le SMIC net est de 1139 € et le SMIC brut de 1480 € ;  ce qui représente une charge totale d’au moins 2000 € pour le patron (en fonction des dispositions de branche et d’entreprise). De fait le niveau de coût est forcément important pour la compétitivité. Reste à savoir si c’est le  niveau de coûts qui est en cause ou l’insuffisance de productivité. Un salaire net d’un peu moins de 1200 € ne constitue pas un scandale pour permettre d’atteindre un niveau de vie satisfaisant. C’est même un minimum surtout dans les ménages qui ne comprennent qu’un seul salaire. Ceci étant,  ce salaire rémunère une durée du travail de 35 heures qui, elle, plombe vraiment la compétitivité et qui en outre introduit un changement du rapport à la valeur travail. Ce qui est posé encore bien davantage que le niveau du SMIC,  c’est la quantité et la qualité du travail au regard des standards internationaux. Un problème qui explique en partie la détérioration de notre commerce extérieur qui va encore accuser environ de 50 milliards pour l’année tandis que les Allemands dégageront un excédent de 200 milliards.

 

Tableau de l’évolution du SMIC

Ci-dessous, les 15 dernières variations du SMIC jusqu’à aujourd’hui.

SMIC horaire

SMIC mensuel

1 Janvier 2017

9,76 €

1 480,27 €

1 Janvier 2016

9,67 €

1 466,62 €

1 Janvier 2015

9,61 €

1 457,52 €

1 Janvier 2014

9,53 €

1 445,38 €

1 Janvier 2013

9,43 €

1 430,22 €

1 Juillet 2012

9,40 €

1 425,67 €

1 Janvier 2012

9,22 €

1 398,37 €

1 Décembre 2011

9,19 €

1 393,82 €

1 Janvier 2011

9,00 €

1 365,00 €

1 Janvier 2010

8,86 €

1 343,77 €

1 Juillet 2009

8,82 €

1 337,70 €

1 Juillet 2008

8,71 €

1 321,02 €

1 Mai 2008

8,63 €

1 308,88 €

1 Juillet 2007

8,44 €

1 280,07 €

Source : Insee

 

SMIC : trop haut ou manque de productivité ?

 SMIC : trop haut ou manque de productivité ?

 

Le gouvernement vient de décider d’augmenter le SMIC  de 1,24% au 1er janvier 2018”. Soit concrètement un peu plus de 10 € nets pour le salarié. On se souvient que le groupe d’experts en charge d’éclairer le gouvernement sur les augmentations du SMIC avait déconseillé ce réajustement considérant qu’il pouvait affecter la compétitivité. Dans un rapport remis la semaine dernière, des économistes ont en effet recommandé au gouvernement de s‘abstenir de tout “coup de pouce” au smic le 1er janvier 2018, pour tenir compte des “fragilités” de l’économie française, et de supprimer à l‘avenir toute règle d‘indexation obligatoire. La ministre du Travail Muriel Pénicaud a décrit ce rapport comme “une contribution utile” et souligné que le gouvernement prendrait le temps de la réflexion sur l’évolution du smic, “pierre angulaire de notre modèle social français”. Le ministre de l‘Economie et des Finances Bruno Le Maire a quant à lui exclu l‘hypothèse d‘une désindexation. Le dernier “coup de pouce” au smic remonte au 1er juillet 2012, juste après l‘arrivée de François Hollande à l‘Elysée. Le smic avait alors été revalorisé de 2% dont 0,6% de “coup de pouce”. En fait la question posée est celle de l’influence du SMIC sur la compétitivité. Il faut d’abord distinguer le SMIC brut du SMIC net. Actuellement le SMIC net est de 1139 € et le SMIC brut de 1480 € ;  ce qui représente une charge totale d’au moins 2000 € pour le patron (en fonction des dispositions de branche et d’entreprise). De fait le niveau de coût est forcément important pour la compétitivité. Reste à savoir si c’est le  niveau de coûts qui est en cause ou l’insuffisance de productivité. Un salaire net d’un peu moins de 1200 € ne constitue pas un scandale pour permettre d’atteindre un niveau de vie satisfaisant. C’est même un minimum surtout dans les ménages qui ne comprennent qu’un seul salaire. Ceci étant,  ce salaire rémunère une durée du travail de 35 heures qui, elle, plombe vraiment la compétitivité et qui en outre introduit un changement du rapport à la valeur travail. Ce qui est posé encore bien davantage que le niveau du SMIC,  c’est la quantité et la qualité du travail au regard des standards internationaux. Un problème qui explique en partie la détérioration de notre commerce extérieur qui va encore accuser environ de 50 milliards pour l’année tandis que les Allemands dégageront un excédent de 200 milliards.

 

Tableau de l’évolution du SMIC

Ci-dessous, les 15 dernières variations du SMIC jusqu’à aujourd’hui.

SMIC horaire

SMIC mensuel

1 Janvier 2017

9,76 €

1 480,27 €

1 Janvier 2016

9,67 €

1 466,62 €

1 Janvier 2015

9,61 €

1 457,52 €

1 Janvier 2014

9,53 €

1 445,38 €

1 Janvier 2013

9,43 €

1 430,22 €

1 Juillet 2012

9,40 €

1 425,67 €

1 Janvier 2012

9,22 €

1 398,37 €

1 Décembre 2011

9,19 €

1 393,82 €

1 Janvier 2011

9,00 €

1 365,00 €

1 Janvier 2010

8,86 €

1 343,77 €

1 Juillet 2009

8,82 €

1 337,70 €

1 Juillet 2008

8,71 €

1 321,02 €

1 Mai 2008

8,63 €

1 308,88 €

1 Juillet 2007

8,44 €

1 280,07 €

Source : Insee

France : la productivité en panne

France : la productivité en panne

 

 

Les gains de productivité en France sont de plus en plus en faibles.  Les grains de productivité sont depuis 2012 de 0,2% par an, soit trois fois moins qu’avant la crise (0,7%). Entre 2008 et 2012, ils ont même été négatifs (-0,3% par an).Or comme le rappelle France Stratégie dans une note publiée cette semaine, ce sont ces gains qui « sont à la source d’un surcroît de revenu généré par le cycle productif donc d’une élévation du niveau de vie »( en plus du boulet de la fiscalité). La chute de la productivité française depuis la crise est surtout due à un phénomène simple. Face à la crise et à la chute de la demande, les entreprises n’ont pas ajusté leurs outils et leurs capacités de production, ce qui a ainsi occasionné un important recul de leur productivité. Ce phénomène a frappé plus particulièrement l’industrie manufacturière et la construction « du fait de la profondeur de la crise et d’une moindre facilité à adapter rapidement leurs capacités de production à des ventes plus faibles », écrit France Stratégie. « Le secteur de la cokéfaction et du raffinage, qui a subi le recul le plus important - de près d’un tiers - de son niveau de la productivité est emblématique de ce mouvement », poursuivent les auteurs de l’étude. L’autre raison d’être optimiste : les gains de productivité potentiels énormes avec la digitalisation: seulement 12% de son économie est digitalisée contre 18% pour les États-Unis ».

Air France : gel des mesures de productivité et annulation de la grève

Air France : gel des mesures de productivité et annulation de la grève

 

 

Une victoire à la Pyrrhus tant pour les syndicats corpo d’Air France que pour la direction puisque il a été  décidé de suspendre la grève prévue du 24 au 27 juin contre le gel des mesures de productivité jusqu’au 1er novembre. Une manière aussi de faciliter la transition à la direction d’Air France KLM avec un nouveau président. Une façon aussi pour les pilotes de prendre un peu de recul dans la mesure où la perspective de cette grève était devenue très impopulaire chez les usagers et la participation des pilotes très minoritaires. À noter aussi les très fortes critiques adressées par le syndicat des pilotes de KLM à leurs collègues d’Air France, le syndicat des pilotes de KLM considérant une nouvelle grève porterait une nouvelle atteinte à l’image du groupe et à ses équilibres financiers. Les syndicats de pilotes d’Air France ont donc annoncé mardi à Reuters la levée de leur préavis de grève du 24 au 27 juin, quelques heures après leur première rencontre avec le futur président d’Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac. Le successeur d’Alexandre de Juniac, qui prendra ses fonctions le 4 juillet, a proposé aux pilotes une trêve jusqu’au 1er novembre en échange du gel des nouvelles mesures à l’origine de leur grève du 11 au 14 juin, a déclaré Grégoire Aplincourt, le président du Syndicat des pilotes d’Air France (Spaf). « Nous avons décidé de parier sur la confiance dans la future direction, mais il ne s’agit pas d’un blanc-seing pour autant », a dit de son côté Véronique Damon, secrétaire générale du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire chez Air France. Dans une lettre aux pilotes que Reuters a consultée, le SNPL, le Spaf et Alter, autre syndicat de pilotes de la compagnie, se félicitent du « retrait de l’agression lancée par l’ancienne garde », faisant référence aux mesures en place depuis le 1er juin qui baissaient de leurs rémunérations. Les trois organisations disent cependant maintenir l’ensemble des revendications qui les ont conduites à quatre jours de grève au lendemain du coup d’envoi de l’Euro de football en France, notamment la demande d’un rééquilibrage de l’activité entre Air France et KLM. « Le poids de cette décision n’en rend que plus lourde la responsabilité qui pèse désormais sur les épaules de M. Janaillac. Et plus aigu le risque de notre éventuelle déception », ajoutent les syndicats, laissant planer le spectre d’une nouvelle grève en cas d’insatisfaction.

(Avec Reuters)

États-Unis : productivité en hausse

États-Unis : productivité en hausse

 

La productivité aux États-Unis  a augmenté conformément aux attentes des analystes au troisième trimestre, selon une deuxième estimation publiée mercredi par le département du Travail qui a révisé en hausse sa première évaluation. Elle a progressé de 2,2% en rythme annualisé par rapport au trimestre précédent. La première estimation du ministère du Travail avait évalué un progrès de 1,6% de la productivité de juillet à septembre.

Air France : productivité « à la carte »

Air France :  productivité « à la carte »

Trois nouveaux types de contrats de travail proposé par Air France à ses pilotes intégrant différents degrés d’efforts en termes de productivité, annonce le directeur des ressources humaines de la compagnie aérienne dans un entretien publié lundi par Le Parisien.  Dans le premier type de contrat, le pilote accepte les gains de productivité demandés et sa rémunération est préservée. Dans le deuxième, il travaille plus et voit son salaire augmenter.  Dans le troisième, il peut refuser les efforts de productivité demandés mais son salaire est alors ajusté à la baisse, explique Xavier Broseta, dont les photos, la chemise déchirée par des syndicalistes lors d’un comité central d’entreprise (CCE) le 5 octobre, ont fait le tour du monde. « On a fait cette proposition aux pilotes, on peut l’étendre aux hôtesses et aux stewards. C’est sur la table », dit-il, ajoutant que des négociations avec les personnels au sol débuteront le 6 novembre.  Ces annonces ont été dénoncées par Philippe Evain, président du SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne) d’Air France. « Je suis toujours aussi étonné de la forme que cela prend », a-t-il dit sur Europe 1, « on fait des annonces dans la presse qui concernent les organisations professionnelles, on ne leur en parle pas avant bien entendu et puis on guette par voie de médias leur réaction. » « Le dialogue social, ça n’est pas comme ça que ça doit fonctionner. Il y a un vrai problème de dialogue avec cette direction d’Air France », a ajouté Philippe Evain.  Le ministre des Finances, Michel Sapin, a estimé de son côté « légitime » que la direction d’Air France demande à ses pilotes d’accepter des conditions proches de ceux de ses concurrents. « C’est ça qu’il y a derrière cette proposition, c’est ce qu’on appelle le plan A, une meilleure compétitivité par une meilleure maîtrise des coûts des équipages », a-t-il déclaré sur France Inter.

Air France : licenciements ou productivité

Air France : licenciements ou productivité

Confrontée à une concurrence intense Air France fait succéder les plans de restructuration aux plans de restructuration. En cause, son manque chronique de compétitivité qui pourrait même mettre en jeu l’existence de la compagnie. Du coup il n’y a plus que deux solutions, des licenciements ou l’amélioration de la productivité notamment des pilotes. Pour rentabiliser davantage une activité menacée par la concurrence, Air France envisage pour l’immédiat soit de supprimer 10 appareils (avec comme conséquences la suppression de 4000 emplois, soit d’allonger la durée de travail des pilotes et de reculer l’âge de la retraite de 2 ans.  L’activité long-courrier d’Air France gagne de l’argent dans l’ensemble, mais la compagnie veut porter à terme de 50% à 80% la proportion des lignes rentables et revenir ainsi à un « équilibre économique plus satisfaisant » sur ce segment, a expliqué la source proche du groupe. Les navigants (pilotes, hôtesses et stewards) travaillent en moyenne 15% à 20% de moins à salaire équivalent que ceux de KLM, leurs confrères au sein du groupe Air France-KLM, ou que les navigants des concurrents Lufthansa, British Airways et Iberia (ces deux dernières compagnies appartenant au groupe IAG), a aussi indiqué la source. Air France-KLM a trouvé cet été un terrain d’entente avec le personnel de KLM, dans le cadre duquel les pilotes devraient travailler plus longtemps et voir leur départ à la retraite repoussé de deux ans. La situation contraste avec le blocage chez Air France où le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire, a refusé de se rendre aux dernières réunions organisées par la direction, les deux parties ne parvenant pas à s’entendre pour solder le plan de restructuration précédent, « Transform 2015″.  Des analystes estiment qu’Air France, qui a annoncé près de 9.000 suppressions de postes depuis 2012, joue une partie serrée dans un contexte concurrentiel tendu et ses navigants n’ont d’autre choix que d’accepter de voler plus longtemps. « (Sinon) la société est condamnée à petit à petit réduire la voilure parce qu’elle fait face à des concurrents dont les coûts sont bien inférieurs et qui peuvent donc pratiquer des prix inférieurs et gagner des parts de marché », prévient Loïc Sabatier, analyste chez MainFirst Bank. A défaut d’une restructuration vigoureuse, Air France pourrait connaître un destin semblable à Alitalia, ajoute-t-il. La compagnie italienne, dont Air France-KLM était le premier actionnaire avant de se désengager, a multiplié les plans de restructuration et a dû finalement appeler Etihad à la rescousse, la compagnie du Golfe prenant 49% de son capital. Concurrencée notamment par les compagnies du Golfe, Air France-KLM a annoncé le 15 juin l’abandon l’hiver prochain de quatre lignes déficitaires et la réduction de fréquences sur d’autres liaisons dans trois pays. Le PDG d’Air France Frédéric Gagey avait déclaré le 15 juillet que la compagnie pourrait devoir fermer d’autres lignes long-courriers si les négociations avec les personnels navigants ne permettaient pas de dégager les économies de coûts nécessaires pour s’aligner sur la concurrence.

Sondage : les lourdeurs administratives plombent la productivité

Sondage : les lourdeurs administratives plombent  la productivité

La fiscalité est sans doute un facteur explicatif majeur du manque de compétitivité mais la bureaucratie est tout autant responsable. Activités financières et de gestion des ressources humaines, paperasse administrative, lourdeurs administratives… Voici ce qui prend l’essentiel du temps et de l’énergie des patrons français, en leur laissant très peu de marge pour le développement de leur entreprise, selon les résultats d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon de 301 chefs d’entreprise par l’IFOP pour le cabinet de conseil Cosma Experts. Au 1er semestre 2014, les activités de productivité et d’investissement ne représentent ainsi plus que 17% de l’agenda des patrons français, alors qu’un tiers d’entre eux estime que ceci n’est pas suffisant. Quant au développement commercial et à la stratégie marketing communication, ils n’occupent que 13% de l’emploi du temps des patrons, alors que les relations avec les fournisseurs en prennent 10%. En revanche, 23% de l’agenda des patrons de PME, et 28% du temps des chefs d’entreprises de 250 à 499 salariés, est dédié aux activités financières. Un cinquième de leur quotidien est consacré par ailleurs aux ressources humaines, et 17% aux activités administratives et juridiques. La situation s’aggrave d’ailleurs d’année en année. Environ un tiers des patrons interrogés estiment en effet que les activités RH, administratives et juridiques les occupent de plus en plus. Les raisons leur paraissent essentiellement externes, et non maîtrisables: 25% d’entre eux citent.

 

 

Productivité : on ne bosse plus assez en France

Productivité : on ne bosse plus assez en France

 

 

Jusque là c’était un sujet tabou, il ne fallait pas remettre en cause la civilisation des loisirs très développée en France. Exemple, 13 jours de congés en mai en moyenne avec les ponts. Las facteurs explicatifs de la crise française sont nombreux mais parmi eux, un élément essentiel : le manque de travail des salariés. Autrement dit la valeur travail qui fout le camp surtout depuis les 35 heures. Dans les faits aujourd’hui on travaille deux fois moins qu’il y a une cinquantaine d’années. Evidemment les gauchos diront bêtement, il ne faut pas faire travailler davantage puisqu’il y a déjà du chômage, partageons la misère. C’est évidemment l’inverse qui est pertinent car c’est le travail (en quantité et en qualité)  qui crée la richesse, c’est à dire la croissance et l’emploi  En effet depuis quarante ans, la France décroche en termes de richesse par habitant au regard des autres pays développés. En particulier quand on la compare aux États-Unis, à l’Allemagne et au nord de l’Europe. Alors qu’elle caracolait dans le groupe de tête en 1975, elle est reléguée aujourd’hui sous la moyenne des pays développés. Dans une note publiée hier, le Trésor identifie un principal facteur: la baisse de la productivité qui s’est accentuée depuis vingt ans. «Depuis le milieu des années 1990, les gains de productivité horaire en France ne suffisent plus à compenser le recul des heures travaillées et la moindre productivité par tête explique l’essentiel du déficit de croissance» du PIB par habitant, analyse-t-il. Pour ne rien arranger, les seniors ont continué à partir plus tôt à la retraite que dans les autres pays et le chômage hexagonal s’est maintenu à un niveau élevé. D’autres facteurs ont également joué en défaveur de la France. Sa population en âge de travailler (les 15-65 ans) a été moins importante que dans les autres pays ces quarante dernières années. Toutefois, cet inconvénient se transformera en avantage d’ici à 2030, quand les moins de 15 ans, plus nombreux en France qu’en Allemagne, arriveront sur le marché du travail. Cela ne suffira pas à redresser la barre. Le Trésor préconise donc de conserver plus longtemps les seniors en emploi, de diminuer le chômage structurel et de «soutenir les gains de productivité horaire». Il défend donc le pacte de responsabilité qui, estime-t-il, réduira le coût du travail.

 

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