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Elisabeth Borne : Des priorités très floues

Elisabeth Borne : Des priorités très floues et aléatoires

 

 

 

La première ministre, Elisabeth Borne, a annoncé qu’elle aurait fixer une liste de soixante politiques prioritaires, « accompagnées d’objectifs ciblés » s ur des thèmes prioritaires: 

  • la transition écologique et « planification écologique » ;
  • le plein-emploi, pour lever tous les freins qui pèsent sur le marché du travail ;
  • la souveraineté énergétique, industrielle, alimentaire, numérique et culturelle ;
  • l’égalité des chances.

En réalité,  un champ très large avec des réformes qui devront trouver l’assentiment d’un Parlement qui échappe de plus en plus au gouvernement.

D’où ce rappel à la nouvelle méthode qui passerait par la consultation du conseil national de la Refondation (CNR)  qui devient de plus en plus une coquille vide avec la refus de la gauche d’y participer , de l’extrême droite, de la droite mais aussi le refus du président du Sénat ou encore d’Édouard Philippe.

Du coup,  Élisabeth Borne réduit l’ambition de ce fameux CNR chargé seulement  de poser un diagnostic commun autour du plein-emploi, de l’école, de la santé, du bien-vieillir et de la transition écologique ».

Selon un calendrier détaillé par Mme Borne, les premiers textes présentés en conseil des ministres « au cours du mois de septembre » porteront sur l’assurance-chômage, le développement des énergies renouvelables, et le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur.

Suivront en 2023 la loi de programmation militaire, un projet de loi pour l’amélioration de la justice au quotidien, un autre sur l’énergie et le climat « à décliner secteur par secteur », des textes sur l’immigration, le plein-emploi, l’éducation et les jeux olympiques.

Quant à la délicate et controversée réforme des retraites, aucun calendrier n’a été donné, mais elle n’est « pas abandonnée » et son « déploiement progressif » serait mené « au cours de l’année 2023 », a assuré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

Enseignement : les priorités

Enseignement : les  priorités

 

La rentrée sera chargée pour Pap Ndiaye, puisque le ministre devra rendre le métier d’enseignant plus attractif, améliorer le niveau des élèves, développer l’égalité des chances et la mixité sociale à l’école, estime le sociologue Pierre Merle dans une tribune au « Monde ».

 

Trois défis incontournables attendent Pap Ndiaye. Le premier est la crise du recrutement. Les résultats au capes 2022 sont désastreux. En maths, sur 1 035 postes à pourvoir, seuls 557 candidats ont été admis. La situation est comparable en physique-chimie (425 postes, 209 admis), en lettres modernes (755 postes, 598 admis), en allemand (215 postes, 60 admis), etc. Pour le concours de professeur des écoles, les résultats sont également catastrophiques. En Ile-de-France, 1 728 postes n’ont pas été pourvus.

La baisse du nombre de candidats et d’admis est souvent expliquée par la faiblesse des salaires des enseignants. La revalorisation des débuts de carrière, instaurée par Jean-Michel Blanquer [en 2021], est, certes, pusillanime. Après quinze ans d’ancienneté, ce salaire est aussi 20 % en dessous de la moyenne européenne. Mais cette faible rémunération caractérise le métier depuis longtemps et n’explique pas la chute constatée en 2022. Celle-ci est liée à la réforme Blanquer de la formation des maîtres.

Désormais, les étudiants ne passent plus leur concours à la fin du master 1, mais du master 2. Celui-ci est consacré à la rédaction d’un mémoire, un tiers-temps en établissement et la préparation de leur concours. Des exigences invraisemblables. La réforme a transformé plus de 20 000 professeurs stagiaires payés 1 500 euros net par mois en étudiants stagiaires payés moitié moins. En catimini, le ministre Blanquer a paupérisé l’entrée dans le métier. Pour réaliser des économies dérisoires, il a sacrifié l’avenir. Les conséquences en sont connues. A la rentrée 2022, des contractuels vont être recrutés en masse.

 

Le deuxième grand défi tient à la faiblesse du niveau des élèves français. Dans la dernière enquête TIMSS, en mathématiques, le score moyen des collégiens français de 4e (483 points) est bien inférieur à la moyenne de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, 511). En moyenne, 11 % des collégiens sont excellents dans les pays de l’OCDE ; seulement 2 % en France. Cette situation catastrophique, annonciatrice d’un déclin scientifique inéluctable, nécessite des mesures urgentes….

Trois priorités: Industrie, école, défense

Trois priorités: Industrie, école, défense

L’économiste Christian Saint-Etienne propose des mesures détaillées, qui pourraient servir de base à un contrat de coalition entre différentes formations politiques ( dans l’Opinion)

 

 

A la suite des élections législatives, la classe politique est désorientée et l’on nous annonce un gouvernement de la France « au cas par cas » sans vision d’ensemble. Or il est parfaitement possible de conclure un contrat de gouvernement dans lequel il faut inclure les trois priorités suivantes : accélérer la réindustrialisation par la multiplication des ETI dans une économie durable et selon une trajectoire de finances publiques soutenable, développer les compétences de la population active et mettre en place une nouvelle politique stratégique alors que la guerre est de retour en Europe.

La désindustrialisation massive est notre principale faiblesse géostratégique. La France est le pays développé qui s’est le plus désindustrialisé depuis vingt ans. La part de l’industrie manufacturière dans le PIB a baissé de 14% à moins de 10% de 2000 à 2019, niveau à peine maintenu en 2021. A cette dernière date, cette part était de 20% en Allemagne. En euros, la valeur ajoutée manufacturière de la France est tombée à 37% de la valeur ajoutée manufacturière allemande en 2021.

La part de l’industrie manufacturière française a baissé de 26% dans les exportations de la zone euro, de 30% dans le PIB de la France. Et, en lien avec la chute de notre industrie manufacturière, notre part dans les exportations mondiales de biens et services a chuté de 48% de 2000 à 2021. C’est un effondrement historique.

Or les entreprises de taille intermédiaire sont le principal levier de réindustrialisation. Il est essentiel de favoriser le développement des ETI industrielles, dans le cadre d’une politique d’ensemble notamment fiscale et énergétique.

1/ ll convient de créer un grand ministère de l’Industrie, de l’Energie, de l’Innovation et de la Formation professionnelle. En effet, on ne peut plus séparer les questions industrielles et énergétiques de l’innovation de produits et services industriels. De plus, en lien avec le rebond de l’apprentissage, les lycées techniques et la formation professionnelle doivent être des filières d’excellence financées par le ministère de l’Industrie.

2/ Afin de conduire cette réindustrialisation dans la croissance durable, la puissance électrique du pays doit être portée à 600 TWh en 2035 et 1000 TWh en 2050.

3/ Il faut supprimer rapidement la contribution sociale de solidarité des sociétés [C3S, taxe sur le chiffre d’affaires finançant l’assurance-vieillesse] et la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises [CVAE, destinée aux collectivités locales].

4/ Il faut attirer les investissements internationaux, tout en favorisant l’essor des ETI et des grosses PME par une baisse de l’impôt sur les sociétés prenant en compte les accords fiscaux internationaux conclus en 2021-2022. Le taux d’IS doit passer dès 2023 à 15% jusqu’à 100 000 euros de résultat des entreprises, 18% de 100 000 euros à 100 millions d’euros de résultat et 21% au-delà.

5/ Il faut pouvoir accueillir les usines robotisées, numérisées et électrifiées qui sont au cœur de la transformation de notre système productif. Il faut mettre en place une agence publique mettant en œuvre, avec les régions et les intercommunalités, la politique de réindustrialisation par une politique foncière stratégique permettant de créer rapidement un millier de zones industrielles électrifiées de 300 à 500 hectares bénéficiant de toutes les autorisations techniques et environnementales préalables.

Afin de financer ce programme tout en augmentant la taille de la population active, il faut porter l’âge de départ à la retraite à 64 ans et la durée de cotisation à 44 ans, avec deux mécanismes d’ajustement : a/ Les métiers pénibles peuvent obtenir une réduction simultanée de l’âge de départ et de la durée de cotisation qui peut atteindre au maximum dix-huit mois pour les emplois les plus durs, et de trois à dix-huit mois selon la nature des emplois, en fonction d’une grille nationale dérivée des grilles existantes, b/ la charge de famille permet de réduire de quatre mois l’âge et la durée par enfant, avec un plafond de 16 mois, le cumul des deux mesures étant plafonné à deux ans.

Il faut également limiter la hausse réelle des dépenses de fonctionnement des collectivités locales à 0,25% par an et réduire de 10 milliards d’euros en trois ans les concours de l’Etat à ces collectivités. Et, face à la crise des finances publiques qui arrive, il faut rétablir une taxe d’habitation fondée sur la valeur réactualisée des biens, appelée impôt citoyen, avec des recettes nationales limitées à 10 milliards d’euros, soit le tiers de l’ancienne taxe d’habitation.

L’affaiblissement des compétences de la population active française est tout aussi impressionnant que le rythme de sa désindustrialisation. Or l’échec scolaire commence très tôt. Il est donc essentiel de repérer ces difficultés dès le CE1 par un examen national d’évaluation des compétences des enfants à la fin de chaque trimestre, afin de ne pas envoyer en CE2 des enfants ne maîtrisant pas ces compétences. Ces enfants doivent être pris en charge dans un programme massif de détection des origines de leurs difficultés afin d’y remédier.

De même, une évaluation doit être faite à la fin de chaque trimestre de CM2 pour déterminer si l’enfant peut aller au collège ou dans des classes primaires supérieures, qui doivent être rétablies, afin de s’assurer que les compétences défaillantes sont corrigées avant de revenir au collège ou d’intégrer des centres de formation technique d’excellence.

Le niveau d’exigence des diplômes de fin de 3e et de terminale doit être relevé, notamment en français et en mathématiques. En lien avec le rebond de l’apprentissage, les lycées techniques et la formation professionnelle doivent être des filières d’excellence financées par le nouveau ministère de l’Industrie.

L’année de terminale permet d’orienter les élèves vers une formation technique d’excellence en un ou deux ans ou vers l’université et les grandes écoles, après vérification de leur capacité à faire un commentaire composé et de faire un nombre réduit de fautes dans le cadre d’une dictée.

Il n’y aura pas de progression des compétences de la jeunesse sans une évaluation permanente des acquis et une orientation mise en œuvre avec exigence et bienveillance pour permettre à tous les élèves d’exprimer leur potentiel.

La France est une nation politique dont l’unité dépend de l’affirmation d’un projet stratégique qui doit s’appuyer sur une armée crédible.

La loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 a prévu un premier renforcement de nos capacités militaires après vingt ans de réduction de ces capacités, mais le format 2025 envisagé en 2018 n’est plus en phase avec le monde d’une compétition militaire accrue entre la Chine et les Etats-Unis, de la guerre en Ukraine et de la montée en puissance de nombreux pays comme la Turquie, l’Algérie ou l’Allemagne.

Le budget des armées est fixé à 41 milliards d’euros en 2022 et devait atteindre 44 milliards d’euros en 2023, ce que beaucoup d’experts mettaient en doute compte tenu du gel répété de crédits militaires depuis le vote de la LPM. Or nos armées sont démunies de drones ou de missiles, de capacités anti-missiles, de moyens de transport et de munitions. De plus, le format capacitaire envisagé pour 2025 est totalement décalé par rapport au souhaitable.

Le budget militaire de recherche-innovation-développement (BRID) doit passer d’un milliard d’euros en 2022 à 3 milliards d’euros en quatre ans, par incrémentation annuelle de 500 millions par an qui doit continuer jusqu’en 2030 (5 milliards d’euros), tandis qu’un fonds stratégique d’investissement défense dans la base industrielle et technologique de défense (BITD) doit être doté de 2 milliards d’euros par an, au cours des dix prochaines années, afin de contribuer à la réindustrialisation duale civile-militaire.

Cet effort de reconstruction peut être mis en œuvre avec un budget militaire, hors fonds stratégique et hors pensions et fonds de concours et attributions de produit rattachés, progressant, par incrémentation annuelle de 3 milliards d’euros, de 41 milliards d’euros en 2022 à 56 milliards d’euros en 2027 et 71 milliards d’euros en 2032. Si ce projet est voté à l’automne 2022, le budget, fonds inclus, passerait de 46 milliards d’euros en 2023 à 73 milliards d’euros en 2032.

En supposant que le PIB en volume progresse de 1,5% par an et les prix de 2% par an de 2023 à 2032, le budget militaire passerait ainsi au total de 1,54% du PIB en 2022 à 1,94% du PIB en 2032. Toute hausse supplémentaire de l’inflation serait reportée sur le budget militaire pour conserver ces proportions.

L’effort de reconstruction de notre puissance militaire, ici proposé, est à la fois stratégiquement nécessaire, budgétairement très raisonnable, et industriellement souhaitable, en pleine cohérence avec les deux autres objectifs assignés au prochain quinquennat.

Christian Saint-Etienne est professeur émérite au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), spécialiste des questions industrielles.

École : Rééquilibrer les priorités vers les élèves pauvres

École : Rééquilibrer les priorités vers les élèves pauvres

 

Quand cessera-t-on de « faire des économies » sur les crédits destinés aux élèves pauvres ?, s’interroge, dans une tribune au « Monde », Jean-Paul Delahaye, ancien directeur général de l’enseignement scolaire. La priorité, pour le prochain gouvernement, sera de renforcer en urgence l’accompagnement sanitaire et social des élèves.

 

 

 

En France, 20 % des élèves des écoles, collèges et lycées vivent dans des familles pauvres. L’école n’est certes pas responsable de toutes les inégalités à l’œuvre dans une société qui continue à produire de la précarité, du chômage, de l’exclusion, des ghettos urbains, de la grande pauvreté.

Si les pauvres étaient moins pauvres, évidemment, leurs enfants viendraient à l’école avec une plus grande égalité de droits. Comment, en effet, entrer sereinement dans les apprentissages quand on rencontre des difficultés pour se loger, pour s’habiller, pour se nourrir, pour participer à une sortie scolaire, pour se cultiver, pour acheter les fournitures, pour se soigner ?

 

 Mais l’école n’est pas sans possibilité d’action. Or, il faut reconnaître qu’on est loin du compte pour la partie de l’action sanitaire et sociale qui est de la responsabilité de l’éducation nationale.

Il faut en particulier que le prochain gouvernement, quel qu’il soit, renforce en urgence l’accompagnement sanitaire et social des élèves. En nombre insuffisant, les assistants et assistantes des services sociaux s’épuisent dans l’accompagnement des élèves et des familles. Dans un rapport de décembre 2021, la Cour des comptes signale les effets de la pénurie de médecins et d’infirmiers scolaires : en 2018-2019, 58 % des enfants de 6 ans n’ont été vus par aucun professionnel de santé de l’éducation nationale (ils n’étaient « que » 26 % en 2013-2014).

Il faut aussi augmenter le montant des bourses qui ne sont pas aujourd’hui au niveau qu’il faudrait : par exemple, malgré la revalorisation effectuée en 2016, le montant maximal d’une bourse de collège n’est que de 459 € par an, soit 2,50 euros par jour de classe, c’est-à-dire même pas le prix d’un repas à la cantine scolaire. Il faut aussi mieux accompagner les familles pour réduire le taux de non-recours aux bourses, car la numérisation récente de la procédure d’accès à ce droit entraîne de lourdes difficultés. La « start up nation » oublie que les pauvres sont aussi des pauvres en numérique.

 

Enfin, les crédits consacrés aux fonds sociaux des établissements du second degré (pour permettre l’achat d’une tenue de sport, l’accès à la cantine scolaire, le paiement de la sortie scolaire…) doivent cesser d’être des variables d’ajustement budgétaire et être augmentés de façon significative. Rappelons que ces fonds ont été divisés par 2,3 entre 2001 (73 millions d’euros) et 2012 (32 millions d’euros). Après une augmentation de 2013 à 2017 (59 millions d’euros), ils ont à nouveau été divisés par 2 en 2020, avant d’être portés à 49,6 millions d’euros en 2022, soit encore 16 % de moins qu’en 2017. Quand cessera-t-on de faire des économies sur les crédits destinés aux élèves pauvres ?

Numérique : les priorités

Numérique : les priorités

 

Les Priorité du quinquennat par William Martin-Genier, co-fondateur de GIN PROD (Dans la « Tribune »)

 

Les Français ont renouvelé leur confiance en Emmanuel Macron le mois dernier, avec plus de 58% des voix. Ce second mandat doit impérativement marquer un tournant dans la stratégie numérique du gouvernement. Si les ambitions de souveraineté numérique et de métavers européen sont des idées utopistes et lointaines, il n’en est pas de même pour de nombreuses démarches du quotidien des Français, qui doivent être des priorités concrètes et immédiates.

1. L’éducation

L’école publique, socle de l’avenir même de notre pays, est encore trop peu préparée : manque de moyens, parc informatique obsolète ou pas toujours au point. Les démarches les plus basiques, comme la demande d’attestation de diplôme ou un simple changement d’adresse en cours de scolarité, en passant par les autorisations de sortie, doivent être rendues possibles en un clic, en ligne, pour simplifier les requêtes et éviter la fraude. Afin de réduire les inégalités de l’accès à l’information et lutter contre l’endoctrinement, chaque élève de l’enseignement public doit recevoir une tablette récente avec l’accès à des applications gratuites : kiosque numérique, bibliothèque en ligne… Et pourquoi pas un abonnement data offert pour les plus défavorisés. La fracture numérique et l’égalité des chances dès le plus jeune âge doivent être la priorité du prochain ministre de l’Éducation nationale, qui devra être un jeune, issu du numérique.

2. La jeunesse

Créer un espace de confiance pour les jeunes, et non d’anxiété sociale ou de cyber-harcèlement, est un véritable défi à relever. 20% des jeunes affirment avoir déjà été confrontés à une situation de cyber-harcèlement (étude e-Enfance). L’interdiction du téléphone à l’école équivaut à mettre un pansement sur une jambe de bois. Car la vie digitale n’est pas compartimentée comme dans un espace tangible. Il est nécessaire de tendre vers la création d’une plateforme d’accompagnement pour les jeunes en difficulté (familiale, scolaire, psychologique, sociale), avec un accès direct à des professionnels, sans besoin de passer par un référent externe (parent ou un médecin traitant, comme c’est le cas actuellement avec MonPsy).

3. La médecine

La crise liée au Covid a irréfutablement accéléré la transition numérique du domaine sanitaire. En 2020, plus de 4,5 millions de télé-consultations ont été effectuées. La plateforme Doctolib enregistre aujourd’hui plus de 60 millions d’utilisateurs. La sécurisation des données sera un enjeu primaire dans le domaine médical : dossier médical partagé conçu par le gouvernement, ordonnances stockées sur Doctolib, logiciels spécialisés pour les hôpitaux; il faudra s’assurer que les informations confidentielles ne deviennent pas la cible de cyber-attaques à différentes fins.

L’investissement dans la prévention est capital : la mise en place de cabines de télé-consultation dans les nombreuses zones de déserts médicaux sera nécessaire. Elles ne remplacent en rien un médecin, mais permettent au minimum de réduire le temps entre deux consultations. Plus de 7 millions de personnes vivent dans une commune où l’accès à un médecin généraliste est limité, soit plus d’un dixième de la population.

4. Le handicap en ligne/accessibilité

Sur les 250 démarches phares de l’État, un peu moins de la moitié est accessible aux personnes handicapées. Le gouvernement devrait développer dans le cadre de sa Charte d’accessibilité de la communication une application mobile globale accessible aux personnes malvoyantes ou sourdes, grâce notamment au retour haptique et la caméra TrueDepth, et ne pas se contenter d’options de contrastes ou de zoom sur certains sites de ministères ou secrétariats.

5. La justice et l’intérieur

Afin d’accélérer la justice et désengorger les services de prise de plainte, il est urgent de rendre possible la saisine des différentes juridictions en ligne.

Le tribunal le plus proche des citoyens, celui de proximité, ne peut toujours pas prendre de plaintes sur le site du ministère. Ce n’est pas digne de la sixième puissance mondiale ! Les demandes d’aides juridictionnelles doivent encore se faire sur un formulaire papier. Les procédures dans leur intégralité, au judiciaire ou au conseil de Prud’hommes, du dépôt de plainte à l’appel, ne peuvent être réalisées que par courrier…

Le numérique sera un des enjeux majeurs de ce quinquennat. Les préoccupations actuelles des Français ne doivent pas être oubliées, le digital doit être un point d’ancrage et de confiance pour faciliter et non complexifier le quotidien des citoyens de tous horizons.

William Martin-Genier

Energie : priorité de la sobriété

Energie   : prioritésde la sobriété 

 

Les quatre responsables du club de réflexion Bridge invitent, dans une tribune au « Monde », à ouvrir un débat de société sur la croissance et les technologies vertes, le numérique et la civilisation thermo-industrielle, mise en place au sein de l’Union européenne.

 

Tribune.

 

 L’impératif catégorique de la transition écologique aura été le grand absent de la campagne présidentielle. La gravité et l’urgence de la situation internationale ont pu fournir des arguments à tous ceux qui refusent, redoutent ou repoussent cet affrontement avec la réalité.

Pourtant, un des traits majeurs de la guerre en Ukraine est qu’elle met en lumière certains aspects de la « globalisation » : vulnérabilité des systèmes de production industriels et agroalimentaires due à la sophistication jusqu’à l’absurde des chaînes de valeur, à la dépendance aux hydrocarbures et à toutes les variantes de la spéculation portant sur le cours des matières premières.

L’offre politique des candidats s’est principalement déclinée sous la forme d’un affrontement entre des visions souverainistes impraticables et inefficaces et un retour au « business as usual » de la croissance retrouvée, après le fâcheux épisode du Covid-19 : l’essentiel est ainsi passé à la trappe ou repoussé aux calendes grecques.

Là où il était judicieux d’invoquer les générations futures, il faut maintenant sans tarder convoquer les générations présentes. Il s’agit de défaire, avec patience et méthode, l’imbroglio constitué par le couple systèmes de production-imaginaires de consommation, rompre la spirale qu’il a engendrée pour (re)construire une économie du bien-être. Prétendre réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre sans réduire massivement notre consommation énergétique est l’un des derniers avatars du mythe scientiste du progrès.

Les « technologies vertes » sont, elles aussi, consommatrices de matières. Elles font appel à des métaux rares, souvent difficiles à recycler. Les panneaux photovoltaïques au silicium sont a priori plus vertueux que les panneaux multicouches à haut rendement, mais même un panneau au silicium – un métal qui compose 27 % de la croûte terrestre – contient d’autres métaux, comme du cuivre ou de l’argent pour les contacteurs ; même chose pour les éoliennes, dont le contenu métallique dépend de la conception, de la puissance, etc. La « croissance verte », qui élude la question de nos modes de vie, est une mystification absolue.

Le numérique n’échappe pas, loin de là, à cette malédiction, sauf à en reconsidérer totalement les modes de développement, les règles d’utilisation et les habitudes de consommation : « La tâche principale des nouvelles générations n’est pas de mettre de l’informatique partout. Elle est d’inventer une industrie nouvelle, pour un monde de ressources finies, utilisant vraiment la créativité des femmes et des hommes, à tous les niveaux », selon Pierre Veltz, cité par Olivier LLuansi et Anaïs Voy-Gillis, dans Vers la renaissance industrielle (Editions Marie B, 2020) ;

Vaccination Covid-19 : Mieux définir les priorités de la campagne

Vaccination Covid-19 : Mieux définir les priorités de la campagne

 

Alors que l’objectif est désormais d’arriver à la plus large couverture possible de la population, un débat public est nécessaire pour définir les prochaines étapes-clés de la vaccination, estiment, dans une tribune au « Monde », les membres du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, dont son président, Alain Fischer.

 

Les vaccins contre le Covid-19 réussissent de manière spectaculaire à prévenir les formes graves de la maladie. Sur la base de telles connaissances, démontrées dans les essais cliniques, la stratégie de priorisation proposée par la Haute Autorité de santé en novembre 2020 a fixé comme objectif principal de la campagne vaccinale l’intérêt individuel de la vaccination pour se protéger des formes graves. C’est ce qui a motivé d’emblée, et motive toujours aujourd’hui, en France comme dans d’autres pays, la décision de donner accès au vaccin en priorité aux personnes qui sont le plus à risque de ces formes graves du fait de leur âge et de leurs vulnérabilités.

Au 2 mai, 15 865 844 millions de personnes ont reçu une première dose de vaccin et 6 537 534 millions de personnes ont reçu deux doses. Cette stratégie a permis d’éviter de nombreuses hospitalisations et de nombreux décès en France, notamment parmi les résidents en Ehpad [établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes]. Cet objectif de protection a aujourd’hui de bonnes chances d’être atteint à court terme. Toutes les personnes qui, en raison de leur âge ou de leurs vulnérabilités, ont un accès prioritaire à la vaccination auront été vaccinées d’ici au mois de juin, si elles le souhaitent. C’est un résultat capital.

D’autres échéances importantes s’annoncent d’ici à l’été. Nous sommes, de ce fait, à un moment charnière dans la campagne de vaccination anti-Covid-19.

Progressivement, ce sont des publics de moins en moins à risque et de plus en plus jeunes qui vont accéder au vaccin. Si leur bénéfice personnel à être protégés contre la maladie demeure important – du fait de la plus grande contagiosité du variant B.1.1.7 dit « britannique » par rapport à celle du virus historique et du risque de symptômes persistants (« Covid long ») –, conforter l’adhésion de ces nouveaux publics, et singulièrement l’adhésion des plus jeunes adultes, est un défi crucial.

La campagne de vaccination doit aussi intégrer un changement d’échelle : la France, comme l’Union européenne, sort progressivement de la phase de gestion de pénurie des vaccins, avec une augmentation des volumes de livraisons attendues ce trimestre. Cela rend possible l’accélération de la vaccination avec une augmentation des capacités d’injections, notamment dans des centres à haut débit de vaccination, chez les médecins généralistes, en pharmacie et en médecine du travail.

« Vaccin : les priorités ont changé »

« Vaccin : les priorités ont changé »

Un papier intéressant d’un lecteur du Monde qui évoque le changement de priorité du gouvernement

 

 

« Les premiers critères d’accès au vaccin étaient : vacciner en premier ceux et celles dont l’âge ou la comorbidité due à des maladies chroniques les mèneraient directement en réanimation puis au cimetière. Il se trouve que je fais partie de cette population (immunodéprimée par chimiothérapie pour cancer chronicisé, bronchite chronique et âge) et mène une vie normale avec/malgré ces comorbidités. Les médecins traitants étant possiblement associés, le mien disait que j’étais très prioritaire dans sa patientèle.

J’espérais donc faire partie des premiers et premières vaccinés. Aujourd’hui les choses ont changé. Le personnel médical est passé devant, et l’on voit tous ces actifs – indispensables certes et valides (ils travaillent) – de plus de cinquante ans et en pleine forme être vaccinés pour protéger les autres (!). Et d’y ajouter aujourd’hui les pompiers et aides à domicile…

Les médecins traitants, seuls à connaître vraiment les patient(e)s à risque n’ont rien reçu, pas une info, pas une consigne. C’est la CPAM qui gère ! Nous, les très fragiles vivant à domicile, n’existons plus. Nous ferons dans le meilleur des cas, si nous sommes encore en vie, partie du deuxième rideau (février ? Mars ?). Nous, les plus fragiles, devront continuer cette vie de reclus(e) quand toute sortie est un risque.

Après tout, ce n’est qu’une question de patience, de vie enfermée (depuis le mois de mars 2020) à accepter, de continuer l’éloignement des proches, d’endurer cet isolement morbide, de vivre avec ses petits et grands bobos sans rien dire, car tout le monde est devenu prioritaire.

Et chance encore d’être là, vivants. Surtout, surtout pas de panique, mais si vous sortez, c’est quand même à vos risques et périls. Alors, l’hospitalisation qui menace vous renverra chez vous. Continuez, ne baissez pas les bras, forgez-vous une santé morale de fer, dans vos solitudes et abandons.

Geneviève Blaise, Pau

Présidentielle américaine : les priorités Joe Biden

Présidentielle américaine : les priorités Joe Biden

 

La première priorité sera sans doute de combattre avec une plus grande efficacité la crise sanitaire qui fait d’énormes dégâts en moyenne 100 000 contaminés par jour actuellement au moins ( proportionnellement à peu près autant que la France qui détient aussi le triste privilège de figurer en tête des pays les plus touchés). Il faut noter qu’aux États-Unis la plupart des soins sont payants y compris à l’hôpital. Certes, il ne s’agira sans doute pas de rétablir un système universel mais d’aller plus loin que  l’ Obamacare , l’idée est de permettre à chacun de souscrire un programme de soins, type Medicare , mais aussi de faciliter l’adhésion fiscalement aidée à une assurance santé pour les plus défavorisés.

La seconde priorité concernera la relance économique. Joe Biden considère que le fameux made in america de l’ancien président est un concept très théorique. Il entend définir un label beaucoup plus contraignant.( Plus de la moitié des produits entrant dans la composition de la production devrait être américaine) Parallèlement,  il veut favoriser les dépenses publiques en faveur des biens et services produits américains. Biden entend privilégier le développement technologique et les investissements qu’il est supporte. Un plan de 700 milliards pourrait être consacré à cet objectif. Biden vise aussi parallèlement l’accroissement du nombre d’emplois.

En attendant les effets de ces investissements du futur un vaste programme d’infrastructures sera lancé de l’ordre de 1300 milliards sur 10 ans avec un plan immédiat de 50 milliards pour remettre à niveau des infrastructures.

En matière d’environnement , Joe Biden a promis d’engager 1700 milliards sur 10 ans au service du climat et de l’environnement. Par ailleurs,  il  va réadhérer à l’accord de Paris. Pour financer ces différentes mesures, la politique fiscale sera revue à la hausse mais de façon plus égalitaire aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises.

Au total Joe Biden va surtout apporter davantage de confiance et de lisibilité à l’avenir économique ce qui devrait générer une croissance bénéfique aux États-Unis mais également au plan international. Reste qu’il ne faut sans doute pas s’attendre à de changement radicaux des États-Unis dans leurs rapports économiques avec les autres puissances concurrentes dont l’Europe. Certes on comptera moins de déclarations tonitruantes mais globalement les États-Unis vont sans doute tenter d’être encore plus protecteurs de leurs intérêts.

Au plan international géopolitique, Biden va sans doute jouer la carte de l’apaisement notamment vis-à-vis de l’Iran et redonner vie aussi à l’OTAN ce qui passera notamment par des clarifications avec la Turquie.

 

 

Grand débat : les priorités pour les Français

Grand débat : les priorités pour les Français  

D’après un sondage Elabe, en premier vient le pouvoir d’achat.La baisse de la TVA sur les produits de première nécessité (mesure de pouvoir d’achat s’il en est) recueille 91% d’avis favorables, dont 63% de « très favorables ». Cette mesure est suivie de près par une taxation accrue des Gafa (87% d’avis favorables, dont 61% de « très favorable ») et la réduction du nombre de parlementaires (89% d’avis favorables, dont 56% de « très favorable »).  Le retour de l’indexation des retraites sur l’inflation est souhaité par 88% des personnes interrogées (plus d’un sondé sur deux y est « très favorable »). Il est suivi de près de la prise en compte du vote blanc dans les suffrages exprimés (86% de soutien, 51% de « très favorable »). Viennent ensuite le rétablissement de l’impôt sur la fortune (73% de soutien global), la création d’une tranche d’imposition supplémentaire pour les plus hauts revenus (80%), la mise en place de contreparties de type « missions d’intérêt général » ou « bénévolat » pour les bénéficiaires d’aides sociales (80% également) et la taxation des carburants maritimes et aériens (79%).  La mise en place du référendum d’initiative citoyenne - le fameux RIC défendu par une frange importante des gilets jaunes, La France insoumise et le Rassemblement national – est désirée par 73% des personnes interrogées. Moins d’un Français sondé sur trois y est « très favorable ». La hiérarchisation de ces mesures change légèrement lorsqu’il est demandé aux Français de classer leurs priorités. Sous cet angle, la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité arrive toujours en tête de podium: 18% des interrogés estiment qu’il s’agit de la mesure la plus prioritaire. Au total, 57% des Français l’incluent dans les cinq premières mesures à prendre. 

La diminution du nombre de parlementaires de 30% arrive en deuxième position, avec 45% des interrogés jugeant qu’il s’agit d’un des cinq premiers leviers à actionner.

Près de la moitié des personnes sondées (58%) affirment qu’Emmanuel Macron et son gouvernement ne tiendront pas compte des points de vue exprimés lors du grand débat national. Ils sont encore plus nombreux (deux Français sur trois) à estimer que le grand débat ne permettra pas la France de « sortir de la crise ». 

Enquête Elabe pour BFMTV réalisée par Internet les 19 et 20 février sur un échantillon de 964 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de cet échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Sondage grand débat : les priorités pour les Français

Sondage grand débat : les priorités pour les Français  

D’après un sondage Elabe, en premier vient le pouvoir d’achat.La baisse de la TVA sur les produits de première nécessité (mesure de pouvoir d’achat s’il en est) recueille 91% d’avis favorables, dont 63% de « très favorables ». Cette mesure est suivie de près par une taxation accrue des Gafa (87% d’avis favorables, dont 61% de « très favorable ») et la réduction du nombre de parlementaires (89% d’avis favorables, dont 56% de « très favorable »).  Le retour de l’indexation des retraites sur l’inflation est souhaité par 88% des personnes interrogées (plus d’un sondé sur deux y est « très favorable »). Il est suivi de près de la prise en compte du vote blanc dans les suffrages exprimés (86% de soutien, 51% de « très favorable »). Viennent ensuite le rétablissement de l’impôt sur la fortune (73% de soutien global), la création d’une tranche d’imposition supplémentaire pour les plus hauts revenus (80%), la mise en place de contreparties de type « missions d’intérêt général » ou « bénévolat » pour les bénéficiaires d’aides sociales (80% également) et la taxation des carburants maritimes et aériens (79%).  La mise en place du référendum d’initiative citoyenne - le fameux RIC défendu par une frange importante des gilets jaunes, La France insoumise et le Rassemblement national – est désirée par 73% des personnes interrogées. Moins d’un Français sondé sur trois y est « très favorable ». La hiérarchisation de ces mesures change légèrement lorsqu’il est demandé aux Français de classer leurs priorités. Sous cet angle, la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité arrive toujours en tête de podium: 18% des interrogés estiment qu’il s’agit de la mesure la plus prioritaire. Au total, 57% des Français l’incluent dans les cinq premières mesures à prendre. 

La diminution du nombre de parlementaires de 30% arrive en deuxième position, avec 45% des interrogés jugeant qu’il s’agit d’un des cinq premiers leviers à actionner.

Près de la moitié des personnes sondées (58%) affirment qu’Emmanuel Macron et son gouvernement ne tiendront pas compte des points de vue exprimés lors du grand débat national. Ils sont encore plus nombreux (deux Français sur trois) à estimer que le grand débat ne permettra pas la France de « sortir de la crise ». 

Enquête Elabe pour BFMTV réalisée par Internet les 19 et 20 février sur un échantillon de 964 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de cet échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

Le pouvoir d’achat : la priorité des priorités

Le pouvoir d’achat : la priorité des priorités

Les sondages se succèdent et confirment  que le pouvoir d’achat est actuellement la grande priorité des Français, ceci expliquant sans doute le fait que le mouvement des gilets jaunes est encore soutenu à hauteur de 55 %, (comme la priorité au pouvoir d’achat à 54 %). Comme il y a d’autres motifs d’insatisfaction, il n’est donc pas étonnant 75% des Français  se disent “mécontents”, soit 16 points de plus qu’en avril dernier. Ils sont 25% seulement à être satisfaits. Grâce à des calculs  de coin de table l’INSEE évalue l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages  à 0,5 % en 2018.  Le problème c’est que c’est sans compter sur l’inflation qui annule totalement une augmentation des prix déjà erronée. Sur l’ensemble de l’année 2018 la hausse des prix devrait être officiellement d’environ 2 %. Une hausse des prix calculés d’après l’indicateur obsolète de l’INSEE qui sous-estime complètement la transformation structurelle des achats des consommateurs. En effet les ménages les moins favorisés consacrent plus en plus aux  dépenses non ajustables dont les prix flambent (impôts, loyer,  services, abonnements, chauffage et autres énergies et bien sûr carburant. Par contre on  dépense de moins en moins pour les dépenses ajustables dont les prix sont maîtrisés. Ces dépenses contraintes peuvent représenter jusqu’à 60 % du budget des ménages pauvres et seulement 10 % pour les plus favorisés. Conséquence, un indicateur unique des prix pour calculer l’inflation n’a qu’une cohérence limitée, ce n’est qu’une moyenne qui ne rend pas compte de la répartition des biens et des pertes pouvoir d’achat selon les catégories. 1 % d’augmentation du pouvoir d’achat pour un smicard c’est de l’ordre de 10 € mais cela représente 100 € pour quelqu’un qui gagne 10 000 €. De plus en plus Alors que l’inflation reprend parallèlement, la croissance se tasse (1.5 au lieu de 2%) C’est une première depuis la fin 2011 qui a des conséquences économiques importantes sur la vie quotidienne des Français. Sur douze mois, les prix ont augmenté plus vite que les salaires.  Par ailleurs, la croissance se tasse et le chômage se dégrade. Du coup, il ne faut guère espérer d’augmentation significative des salaires et le pouvoir d’achat devrait quasiment stagner surtout si on tient compte de la hausse réelle des prix à la consommation (les salaires auraient augmenté de 2% en 2018). Cette hausse de l’inflation n’a pas été constatée depuis 2012. ; Hausse de l’inflation et tassement de la croissance : un effet de ciseau qui n’est pas particulièrement vertueux. Le gouvernement est pour une part responsable de cette inflation   Ce retour de l’inflation s’explique d’abord par la hausse de la fiscalité indirecte, puisque le gouvernement a notamment augmenté les taxes sur le tabac et les carburants. La hausse du prix du pétrole, dont le baril tourne autour de 60-dollars (56 dollars pour le Brent le 19 décembre)) renforce la tendance. La question est de savoir si les salaires pourront être augmentés afin de suivre l’inflation. Rien n’est certain puisqu’on constate un repli du taux de croissance de l’activité générale. Reste à savoir si le gouvernement va aussi autoriser le relèvement des pensions qui ont déjà été bloquées pendant des années. (Entre 2010 et 2016).

Gilets jaunes » : les vraies priorités des Français

Gilets jaunes » : les vraies priorités des Français  

Le dernier baromètre BVA-La Tribune indique que les priorités d’une large majorité de Français. Des priorités qui condamnent la politique de Macron.  82% des Français attendent en priorité une revalorisation des petites retraites, 77% réclament une valorisation du SMIC et 71% le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF).  Viennent ensuite, quand même, le report de la hausse des prix des carburants pour 70% des répondants et une revalorisation des aides au logement (59%). Parmi les mesures testées, la plus clivante au niveau des catégories sociales est la suppression de l’impôt sur la fortune. En effet, il y a 17 points d’écart entre les classes populaires (81%) et les classes aisées (64%).

D’après les réponses collectées par BVA, 75% des Français jugent que la politique économique menée actuellement par le gouvernement est « mauvaise ». Cette désapprobation gagne 8 points par rapport au résultat à la même question posée cette-fois en septembre. A l’opposé, la part des répondants qui approuve ses réformes économiques est en chute libre. Elle est passée de 32% en septembre dernier à 24%. Chez les employés et ouvriers (85%), les classes moyennes modestes (79%) et chez les classes populaires (92%), ce sentiment de défiance est particulièrement marqué. Pour BVA, la comparaison avec les résultats de décembre 2017 illustre un vrai basculement de l’opinion publique. Il y a encore un an, 49% des Français estimaient que la politique économique était favorable contre 48% qui la jugeaient défavorable. Malgré la baisse des chiffres du nombre de « gilets jaunes » diffusés par le ministère de l’Intérieur chaque semaine, les Français approuvent de plus en plus ce mouvement. En effet, la part des répondants soutenant les « gilets jaunes » a grimpé de six points par rapport au début du mois de novembre dernier pour atteindre 71%.

Dans le détail, les résultats mettent en évidence de véritables clivages au sein de la population française. Les « gilets jaunes » sont soutenus par 76% des moins de 35 ans, 78% des employés et ouvriers, 77% des habitants de communes rurales. Au niveau des catégories sociales, 75% des personnes interrogées appartenant aux classes moyennes modestes et 87% de ceux appartenant aux classes moyennes populaires adhèrent aux revendications de ce mouvement protéiforme. A l’inverse, le soutien aux protestations est bien en deça des niveaux précédents chez les 65 ans et plus (62%), dans l’agglomération parisienne (60%), chez les cadres (56%), auprès des Français des classes moyennes supérieures (54%) ou des classes aisées (52%).

Méthodologie : enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés par Internet du 3 au 4 décembre 2018. Elle s’appuie sur un échantillon de 1.177 personnes, représentatif de la population française.

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Sondage BVA/La Tribune : les Français, le pouvoir d’achat et le mouvement des « Gilets jaunes » – Décembre 2018

Blanquer : les priorités de l’éducation

Blanquer : les priorités de l’éducation

 

Les priorités de l’éducation  rappelées par le ministre Blanquer lors de sa visite à l’Essec qui a dirigé. Une synthèse parue dans le Figaro et rédigée par un étudiant.

« C’est avec beaucoup d’émotion que l’Essec a accueilli comme un véritable héros son ancien directeur général, désormais ministre de l’Éducation nationale, dans le cadre d’un débat organisé par la tribune étudiante Les Mardis de l’Essec. Le ministre a commencé par rassurer son public, composé principalement d’élèves, de membres du corps professoral et de l’administration de la grande école de commerce : l’Essec est et restera toujours dans son cœur. Celui à qui la direction de l’IEP de Paris avait été refusée a aussi souligné que l’Essec n’avait été nullement un tremplin vers la rue de Grenelle.

Monsieur Blanquer, bien décidé à s’attaquer à la « dernière institution nationale française » selon ses propres mots, a défendu sa réforme du baccalauréat qui permettra, selon lui, de lutter contre les inégalités. Cette réforme constitue aussi une façon de transformer le lycée, en consacrant plus de temps à l’orientation et en supprimant les filières S, ES et L pour créer un socle commun.

De façon générale, le ministre souhaite que la personnalisation du parcours des élèves soit mieux réussie dans l’école de la République. Celui pour qui « la langue française, c’est la vie » a aussi rappelé son souhait de préparer les étudiants à un grand oral afin qu’ils s’expriment correctement, compétence nécessaire dans tout type de métier. Concernant le retour des classes bi-langues et des langues anciennes, notre invité a affirmé qu’il était à ce sujet en désaccord « philosophique » avec son prédécesseur, Madame Najat Vallaud Belkacem. Selon lui, leur disparition au nom de l’égalité avait en fait supprimé la mixité sociale. « Il ne faut pas prendre prétexte des inégalités pour ne pas faire les choses », souligne celui qui croit à une école méritocratique.

Toutefois, dans son ordre des priorités, le ministre place la valorisation de la filière professionnelle devant la réforme du bac, et derrière l’école primaire. Son idée consiste à ne plus opposer apprentissage et enseignement professionnel scolaire pour faire de ce dernier une voie prestigieuse, autant valorisée que les filières générales, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays européens.

Pour traiter de cette question, Jean-Michel Blanquer déclare même qu’avoir été directeur général de l’Essec lui est aujourd’hui extrêmement utile. Il souhaite en effet insuffler la même logique de campus et d’innovations pédagogiques, pour former de futurs entrepreneurs grâce aux filières professionnelles et ainsi créer dans notre pays un « Harvard du pro ». Pour renforcer ce lien entre éducation générale et éducation professionnelle, le ministre approuve d’ailleurs le terme de « Ministère de l’Éducation tout au long de la vie ».

Créer une école de la confiance et du respect d’autrui suppose en premier lieu de redonner le goût d’enseigner. La dévalorisation du métier de professeur, déjà pointée dans le rapport Villani qui souligne une grande souffrance dans le corps enseignant est aujourd’hui entretenue par la détérioration de l’image de ce métier dans la société.

Celui qui répète souvent qu’il accorde beaucoup d’importance au bien-être des professeurs fait d’ailleurs remarquer que si beaucoup de Français sont aujourd’hui nostalgiques de la IIIe République, c’est en partie parce que « les hussards noirs » y jouaient un rôle central dans l’avenir et la transformation de la société. La solution ne réside pas uniquement dans l’augmentation des salaires mais aussi dans la possibilité d’une carrière à l’Éducation nationale. Pour souligner les évolutions possibles, Monsieur Blanquer fait ainsi remarquer : « À l’Éducation nationale, on peut être professeur, directeur d’établissement, recteur… et même ministre ».

Derrière cette idée réside le concept d’« effet-maître », mot savant souvent employé par le ministre pour dire une chose simple : le maître est très important et le principal enjeu du système scolaire, c’est le recrutement et la formation des professeurs.

A ceux qui croient que les progrès technologiques entrainés par l’intelligence artificielle et la multiplication des MOOCs (cours en ligne ouvert et massif) vont entrainer la disparition du métier de professeur, notre invité leur répond qu’il croit à une transformation du métier, où l’enseignant donnera du sens aux élèves et les motivera. Il pense ainsi profondément que plus il y aura de technologie, plus il y aura besoin d’humanité pour structurer les savoirs.

Si la dévalorisation du métier de professeur se traduit aussi par le manque de candidats au CAPES, surtout dans les matières scientifiques, le ministre souligne que ce problème est commun à la plupart des pays occidentaux, même si c’est un cercle vicieux dont il faut sortir.

Pour cela, les secondes carrières dans l’enseignement et la reconversion des professeurs qui choisissent d’enseigner seulement une partie de leur vie doivent être facilitées pour plus de fluidité dans le système. Cela passe aussi par donner l’envie aux élèves de devenir professeur, et ce dès la fin du collège et au lycée.

Notre invité a aussi rappelé son attrait pour les sciences cognitives même s’il reconnait qu’elles ne permettront pas de réaliser tous les actes éducatifs de manière mécanique. Il est le premier ministre de l’Éducation nationale à inclure ouvertement les sciences cognitives dans sa réflexion.

Fidèle à l’esprit des Lumières, Jean-Michel Blanquer déclare que les nouvelles sciences vont permettre d’éclairer notre chemin en matière d’éducation dès l’école maternelle en comportant surtout des opportunités plus que des dangers pour révéler le potentiel de chaque enfant, ce qui est considérable en matière de lutte contre les inégalités. Il rappelle ainsi que Barack Obama a lancé un programme sur le cerveau il y a une dizaine d’années aux États-Unis montrant que le cerveau est un monde inexploré. Pour le ministre, il serait tout à fait criminel d’ignorer ce qu’on sait. L’Éducation doit ainsi permettre de donner sa chance à chacun.

Concernant les évolutions technologiques, le ministre met en avant le fait que chaque enfant doit avoir une culture générale qui ne dépende pas de la technologie et qu’il est fondamental de donner à chacun un contact avec la vie concrète et le bagage intellectuel qui permettra de faire preuve de discernement. Mais en parallèle, il faut une formation technologique poussée et c’est en ce sens que les disciplines numériques ont été introduites dans la réforme du lycée.

Si la France est en passe de devenir un des premiers pays au monde à se doter d’une discipline pour former les élèves au numérique c’est avant tout pour que les élèves dépassent l’usage superficiel des écrans et autres technologies. Pour vivre dans cette nouvelle civilisation, il faut donc donner deux mots clés aux élèves, pour qu’ils acquièrent un esprit critique : culture et logique. Ces deux mots sont pour le ministre les outils que chacun doit posséder afin d’éviter la post-vérité, le complotisme et l’irrationnel.

Si le ministre est aussi attaché aux sciences cognitives, c’est qu’il croit fortement à l’expérimentation : « elle permet d’avancer de manière éclairée ». Toutefois, il reconnait qu’avancer avec des choses qui ont fait leurs preuves à petite échelle peut être parfois contradictoire avec les effets d’urgence de notre société.

Finalement, pour éviter les effets de zigzag, celui qui récuse le surnom « Ctrl-Z » (raccourci clavier permettant d’annuler l’action précédente, Ndlr) assure que son mot d’ordre est de garder ce qui marche et changer ce qui ne marche pas. Notre ancien directeur général a affirmé que son objectif était de refaire de la France un pays de référence dans le système scolaire mondial tout en mettant l’école publique à l’avant-garde de notre pays et en permettant aux professeurs qui ont un projet éducatif commun de réussir collectivement. »

Sondage Réformes 2018: l’assurance chômage, la formation et l’apprentissage priorités des Français

Sondage Réformes 2018: l’assurance chômage, la formation et l’apprentissage priorités des Français

Selon un sondage Elabe  » pour BFMTV publié ce lundi, parmi les premières attentes des Français pour 2018: la réforme de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’assurance chômage prioritaires pour  six personnes interrogées sur dix. Les Français évoquent ensuite à 40% la réforme du droit d’asile et de la politique d’immigration, puis presque autant celle du logement. Deux autres réformes complètent les cinq priorités des Français: la révision constitutionnelle, à 36%, et la réforme sur la croissance et transformation des entreprises, pour près de trois Français sur dix.   Chez les plus jeunes, ce sont les réformes du logement et sur la croissance et la transformation des entreprises qui apparaissent en deuxième et troisième positions. Chez les plus âgés, ce sont en revanche les chantiers sur le droit d’asile et la politique d’immigration, ainsi que la révision constitutionnelle.  Autre enseignement de ce sondage: quelle que soit la réforme ou le chantier à mener, la confiance à Emmanuel Macron et à son Premier ministre reste fragile et n’est accordée que par une petite majorité de Français, entre 44% et 57%. Pourtant, la cote de popularité du locataire de l’Elysée a remonté début janvier, gagnant deux points d’opinions favorables. À l’inverse, les réformes qui suscitent le plus de défiance sont celles du droit d’asile et de la politique d’immigration, à 56%, tout comme la réforme de la mobilité attendue pour le premier semestre.

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