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L’unité de la gauche : le principal frein pour gouverner

L’unité de la gauche : le principal frein pour gouverner

Rémi Lefebvre, politologue : « Si la gauche tient à son unité, elle ne peut pas gouverner. Mais cette unité est-elle une fin en soi ? »
Le professeur de sciences politiques à l’université de Lille explique que le blocage des négociations au sein du Nouveau Front populaire pour le choix d’un premier ministre « révèle le cœur des désaccords stratégiques à gauche ».

 

Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à l’université de Lille, auteur de Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022), analyse, dans un entretien au Monde, les blocages politiques d’un Nouveau Front populaire (NFP) arrivé en tête des élections législatives le 7 juillet, mais qui peine à s’entendre pour proposer un nom pour Matignon.

A l’issue des élections législatives, le NFP pouvait-il ne pas déclarer qu’il avait gagné même si c’était une victoire en demi-teinte ?
Non, c’était impossible. Idéologiquement, c’était important d’affirmer cette victoire, parce que le peuple de gauche la réclame, même s’il ne l’attendait pas. La gauche ne peut pas perdre la face et laisser le « point » à Emmanuel Macron. Préempter la victoire, c’est acter que la gauche progresse, qu’elle peut gagner à terme, qu’elle donne un espoir alors qu’un désespoir règne. La gauche sociale et électorale a essuyé tellement de défaites…
Mais la suite, on le constate, est très compliquée. D’un certain point de vue, on peut dire que Jean-Luc Mélenchon [le leader de La France insoumise, LFI] a « cornérisé » la gauche, même si c’était surtout une manière de mettre d’emblée la pression sur le Parti socialiste [PS]. Désormais, ce « on a gagné » est à prendre ou à laisser. Jean-Luc Mélenchon est le maître des horloges. Il dicte le tempo.

SONDAGE – Mélenchon, principal handicap de la gauche

SONDAGE -  Mélenchon, principal handicap de la gauche

Dans un sondage IFOP, Jean-Luc Mélenchon est perçu comme un handicap pour la gauche. Ses positions sur Gaza et ses divisions internes affaiblissent la Nupes. Les Français sont particulièrement sévères avec Jean-Luc Mélenchon. Dans un sondage de l’Ifop, le leader de LFI est perçu comme étant un handicap pour son parti par 76 % des Français, pour la Nupes par 79 % et enfin pour permettre à la gauche de revenir au pouvoir par 80 % des sondés. Les chiffres sont terribles : il est jugé « dépassé » par 66 % des sondés et « inquiétant » pour 61 %. Seuls 31 % le considèrent proche des préoccupations des Français, un chiffre en baisse de 22 points par rapport à mai 2022.

Une chute colossale mais évidente quand son seul sujet est désormais Gaza. Tant pis pour le pouvoir d’achat des classes populaires qui font désormais le choix de Marine Le Pen. Seuls 28 % des sondés jugent qu’il est attaché aux valeurs démocratiques et 22 % qu’il est capable de rassembler les Français. Et seulement un Français sur cinq souhaite sa candidature à la prochaine élection présidentielle.

 

 

Réseau Electricité : un besoin de 100 milliards d’euros ( RTE)

Réseau Electricité : un besoin de 100 milliards d’euros ( RTE)

L e gestionnaire des lignes à haute tension, RTE, a dévoilé jeudi son plan de modernisation du réseau, qu’il évalue à 100 milliards d’euros d’ici à 2040, mais la Commission de régulation de l’énergie (CRE) est  critique vis-à-vis des besoins de financement et veut exploiter les « flexibilités », c’est-à-dire la capacité à moduler la puissance de production ou de consommation pendant une période définie, afin de maintenir l’équilibre du réseau électrique. L’objectif : écraser la pointe, c’est-à-dire le pic de demande lors des moments les plus critiques. Avec aussi à la clé une modification et sans doute une augmentation de la tarification.

Côté offre, il s’agirait, par exemple, de mobiliser davantage les batteries électriques pour stocker de l’électricité afin de la réinjecter au bon moment. De fait, ces appareils deviendront cruciaux avec la croissance des énergies renouvelables à la production intermittente, c’est-à-dire variable selon la météo.

Le  régulateur devrait s’attaquer à la question des tarifs heures pleines/heures creuses, auxquels près de la moitié des Français au tarif réglementé de vente d’EDF ont souscrit. Car cette option, dont les horaires sont fixes, ne se soucie pas des creux et les pics réels sur le réseau à chaque instant.

Incendie : les fumée principal danger

Incendie : les fumée principal danger

Les incendies occupent depuis des mois le devant de la scène médiatique, qu’il s’agisse des mégafeux de forêts au Canada, du brasier qui a détruit en août la ville de Lahaina, sur l’île de Maui à Hawaï ou, plus proche de nous, des incendies d’habitation qui se sont déclarés à Wintzenheim, Grasse, ou l’Ile-Saint-Denis. Si les flammes peuvent souvent tuer lors d’un incendie, elles ne sont pas la cause principale du décès des victimes. Les fumées dégagées par le feu sont souvent les premières tueuses. Létales à court et moyen termes, elles peuvent aussi l’être à plus longue échéance.

Par Laurent Grélot
Professeur de Physiologie du travail et de l’exercice /// Ex- CR2C « Spécialiste physiologie du sport  » au Commissariat des Armées – HIA Laveran, Aix-Marseille Université (AMU) dans
The Conversation

Les décès survenant au cours d’un incendie ont trois origines principales : thermique, traumatique (chute, défenestration volontaire, effondrement des structures brûlées, explosion des réseaux de gaz…) et chimique.

Dans l’imaginaire collectif, la peur du feu repose surtout sur les effets visibles et terrifiants du facteur thermique. La chaleur peut en effet tuer en quelques minutes, en détruisant les poumons. Elle engendre par ailleurs chez les survivants de terribles brûlures sur la surface corporelle, synonymes d’une vie de douleurs, et de séquelles fonctionnelles et esthétiques.

Pourtant, de façon assez contre-intuitive, lorsqu’un feu se propage, la cause de la grande majorité des décès est chimique. Ainsi, dans les feux d’habitation, seul un tiers des victimes décède des effets thermiques du feu, la majorité d’entre elles (approximativement 60 à 66 %) mourant plutôt de l’intoxication aux fumées. D’ailleurs, souvent, le corps de bon nombre des défunts ne présente aucune trace de brûlure.

En juin 2023, la fumée des feux de forêts canadiens a dégradé la qualité de l’air de la ville de New-York. lev radin / Shutterstock
Cette dangerosité des fumées s’explique non seulement par le risque d’asphyxie qu’elles font courir, mais aussi par la toxicité des composées qu’elles contiennent. Ladite toxicité peut s’exprimer immédiatement (en quelques minutes ou quelques heures) ou de façon retardée (en quelques jours, mois, voire années). Afin de comprendre les raisons de cette situation, il faut commencer par brièvement rappeler ce qu’est un feu.

Un feu n’est rien d’autre qu’un ensemble de réactions chimiques, et plus précisément de réactions d’oxydation de divers combustibles. Ces réactions sont exothermiques, autrement dit elles dégagent de la chaleur.

Pour qu’un feu se développe, trois éléments doivent se conjuguer (on parle de « triangle du feu ») : un combustible (ce qui va brûler), un comburant (un corps qui, en se combinant au combustible, va entraîner sa combustion) et un élément qui constitue la source d’inflammation, en apportant l’énergie d’activation déclenchant la combustion.

Les combustibles qui alimentent un incendie sont très variés (bois, herbe, laine, polyacrylamide, polyuréthane…). Le comburant est en général le dioxygène (O2). L’énergie d’activation peut être apportée par un mégot incandescent, un court-circuit électrique, la foudre…

Un feu débute lorsque la source d’inflammation provoque une augmentation importante de la température du combustible. Sous l’effet de la chaleur, une pyrolyse se produit : la surface du combustible subit une décomposition chimique qui émet des gaz inflammables, mais ne génère pas de flamme. Ce sont ces gaz qui s’enflamment sous l’effet de la montée en température, et non le combustible lui-même, comme on pourrait le penser.

Enflammés, ces gaz fournissent l’énergie d’activation (chaleur) au combustible intact, initiant alors un cercle vicieux.

Le feu ne s’arrête que lorsqu’au moins un des éléments du triangle est suffisamment réduit. Cela peut se produire « naturellement », quand il ne reste plus aucun combustible disponible (lorsque l’allumette est consumée entièrement, par exemple), soit suite à une intervention, qu’il s’agisse d’un inertage (abaissement du niveau d’O2 dans l’air par ajout d’azote) ou d’un apport d’eau (ce qui entraîne un refroidissement et donc une baisse de l’énergie d’activation).

Les décès par asphyxie sont majoritaires lors d’un incendie. En effet, non seulement le feu peut induire une baisse brutale de la concentration en O2 de l’air (hypoxie ambiante), mais de plus, des gaz asphyxiants (CO2, CO, HCN) sont libérés rapidement en grandes quantités.

Si l’hypoxie ambiante créée par les feux en espaces clos n’est pas létale en soi, l’abaissement de 21 à 17 % de la concentration d’O2 dans l’air perturbe la coordination motrice. En dessous de 10 %, les individus perdent rapidement conscience, et la fuite est impossible.

Modifications rapides de la composition de l’air et de sa température dans une pièce ouverte (apport continu d’O₂) subissant un feu de 100 kg de bois. Dès la 3ᵉ minute, l’hypoxie ambiante, le taux de CO et de CO₂ et la température de l’air sont à des niveaux létaux. On note l’absence de HCN, le bois contenant très peu d’azote. Laurent Grélot — Inspiré des travaux de David Purser, Fourni par l’auteur
Le risque d’asphyxie dépend surtout de la nocivité des fumées qui émanent de l’incendie. Divers gaz asphyxiants peuvent être produits, selon la composition des combustibles consumés. Et c’est bien là le problème, car chaque incendie est unique et il est impossible de déterminer a priori la toxicité des gaz émis.

Le carbone est par exemple un élément très présent dans la grande majorité des combustibles (il représente 50 à 90 % en masse). Sa combustion produira de grandes quantités d’oxydes de carbone (le très toxique monoxyde de carbone CO, et le dioxyde de carbone CO2). Toutes les fumées en contiennent, mais dans un feu couvant (mal ventilé) le rendement en C0 peut être 50 fois supérieur à celui d’un feu vif flamboyant.

L’azote, en revanche, est très inégalement réparti dans les matériaux : selon leur nature, ils peuvent en contenir de 0,1 % en masse pour le bois à 26 % pour le polyacrylonitrile, un polymère utilisé pour fabriquer des fibres textiles acryliques. Or, la combustion de ce composé synthétique peut émettre en quantité de l’acide cyanhydrique (HCN), un gaz particulièrement toxique et très inflammable.

Lors d’un incendie, de grandes quantités de CO2 sont émises. Si ce gaz est faiblement toxique lorsque ses concentrations dans l’air sont inférieures à 10 %, une l’inhalation de CO2 à une concentration supérieure à 10 % provoque une hyperventilation qui peut multiplier par 8 à 10 la ventilation minute (la ventilation minute est le volume d’air inspiré à chaque cycle respiratoire multiplié par la fréquence des cycles par minute).

Cette hyperventilation facilite grandement l’intoxication, lors de la phase initiale d’exposition aux fumées, par des gaz plus asphyxiants tels que le monoxyde de carbone CO et l’acide cyanhydrique HCN. Ces deux gaz sont les premiers responsables de la toxicité immédiate des fumées.

Fortement concentré dans les fumées des feux peu ventilés, le CO a une affinité pour l’hémoglobine (Hb) de 200 à 250 fois supérieure à celle du dioxygène. C’est le principal facteur de la toxicité du CO : la carboxyhémoglobine (HbCO) qui se forme lors de son inhalation remplace l’oxyhémoglobine (HbO2), mais elle est inutilisable pour la respiration cellulaire. En d’autres termes, plus le CO est inhalé, moins le dioxygène est capté dans les poumons, transporté par le sang et libéré dans les tissus.

Un taux d’HbCO de 30 % est incapacitant pour un individu actif. Or, la moyenne des taux de HbCO des personnes décédées (non-brûlés) dans des incendies d’habitation est de l’ordre de 61-63 %, et l’on considère qu’un taux de HbCO post-mortem supérieur à 70 % signe de fait un décès induit directement par ce gaz.

Le traitement de l’intoxication au CO est simple : le retrait immédiat de l’environnement vicié, puis l’oxygénothérapie (apport d’oxygène, sous pression normale ou en caisson hyperbare). Malheureusement, même traitées, peu de personnes comateuses survivent à une HbCO dépassant les 45 %.

Composés toxiques des 3 principaux types d’incendie. Les feux d’habitation consumant de nombreux matériaux synthétiques émettent beaucoup d’HCN, à l’inverse des feux de biomasse. Ces derniers émettent plus de vapeur d’eau (fumées blanches). Les feux de l’interface habitat-forêt (péri-urbain) produisent des fumées mixtes. Laurent Grélot, Fourni par l’auteur
Pour sa part, le HCN se retrouve dans l’air lors de la phase précoce de feux consumant les matériaux synthétiques azotés comme le nylon, les mousses en polyuréthane du mobilier, le polyisocyanurate des isolants de façade, les plastiques de notre électroménager, etc. Sa concentration est généralement moindre que celle du CO, mais sa toxicité est 35 fois plus importante. Elle s’exprime via la formation de l’ion cyanure (CN-) dans le sang, qui bloque la respiration cellulaire.

En outre, l’intoxication au HCN est rapide. Par voie respiratoire elle est presque instantanée, tout comme ses effets délétères. Une concentration dans l’air de 270 ppm (295 mg/m³) est létale en moins de trois minutes. Le traitement impose le retrait immédiat de la zone viciée, une oxygénothérapie, et l’administration précoce de 5 g (dose adulte) d’hydroxocobalamine.

De plus, la toxicité du HCN et celle du CO se potentialisent. En effet, l’intoxication au HCN s’accompagne d’une hyperventilation (paroxystique en 3 à 5 min) qui favorise l’absorption du CO. La profondeur du manque de dioxygène (anoxie, surtout cérébrale), et donc la rapidité du décès, dépend donc principalement de la concentration dans l’air de ces « jumeaux toxiques » et du niveau d’hypoxie ambiant.

Mais ce n’est pas tout : de nombreux autres gaz produits pendant les incendies sont particulièrement irritants pour les yeux, le nez, la gorge, et les régions pulmonaires profondes.

Ammoniac, chlore, phosgène, dioxyde de soufre, oxydes d’azote, pentoxyde de phosphore, chlorure d’hydrogène, bromure d’hydrogène, fluorure d’hydrogène, acroléine, formaldéhyde, acroléine, formaldéhyde… La combustion de la biomasse et des matériaux synthétiques engendre des gaz irritants par centaines.

Au début d’un incendie, le relargage de ces gaz ne met généralement pas directement en péril la vie humaine, car les concentrations sont trop basses. Mais ces composés sont rapidement incapacitants. Ainsi, l’acroléine (C3H4O) serait le plus puissant des irritants pour les humains. Il est quasi impossible d’en tolérer une concentration atmosphérique supérieure à 2 ppm (soit 5 mg/m³) pendant plus de 2 min (la concentration létale serait de 8-9 ppm (soit 20 mg/m3)).

En limitant la possibilité de fuir, les gaz irritants exposent d’autant plus aux brûlures et à l’asphyxie. Par ailleurs, certains d’entre eux expriment une toxicité retardée en provoquant un œdème pulmonaire fatal plusieurs heures (voire plusieurs dizaines d’heures) après l’exposition.

Soulignons que la combustion de matériaux contenant des retardateurs de flammes (des composés ajoutés aux mousses et aux plastiques des mobiliers ou des ordinateurs pour abaisser leur inflammabilité – avec une efficacité discutable selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) produit des gaz irritants nocifs, qui contiennent des halogénés (chlore, brome, fluor). Lors de leur combustion, de l’acide chlorhydrique gazeux peut notamment être produit, et se solubiliser dans les fluides des muqueuses des voies respiratoires, y provoquant des brûlures chimiques qui altèrent la ventilation.

Les incendies produisent aussi nombre de molécules toxiques parmi lesquelles des composés organiques volatils dont certains sont cancérigènes (benzène, styrène, phénol, hydrocarbures aromatiques polycycliques – HAP, etc.).

Les suies issues de la combustion incomplète de la biomasse sont aussi particulièrement problématiques. Du point de vue physique, elles provoquent un véritable « empoussiérage » des voies pulmonaires, en tapissant l’arbre respiratoire, ce qui rend la respiration difficile. Étant chaudes, elles provoquent des brûlures locales de la muqueuse bronchique, et sont donc source d’inflammation.

Mécanismes de la toxicité respiratoire et cardiovasculaire due à l’exposition répétée à des suies. Cette toxicité concerne notamment pompiers, ramoneurs, ou membre de communautés n’utilisant que le bois pour se chauffer et cuisiner. Laurent Grélot, Fourni par l’auteur
Par ailleurs, ces suies contiennent des particules fines de différentes tailles (PM10, PM2.5, PM1) et des nanoparticules de carbone sur lesquelles se fixent les substances hautement nocives produites par l’incendie (HAP, quinones, métaux lourds ou de transition…). Ce cocktail aussi varié que toxique est transporté jusqu’aux alvéoles pulmonaires, où il passe ensuite dans le sang.

La toxicité des suies réside également dans les effets retardés des produits de combustion qu’elles contiennent. Ceux-ci entraînent une inflammation chronique qui peut se traduire par des atteintes à moyen et long termes des fonctions respiratoires, cardiovasculaire, immunitaire ou neurologique. Certains sont par ailleurs cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques.

L’inhalation, l’ingestion et/ou la contamination cutanée par ces composés expliquent pourquoi la prévalence de certains cancers est plus bien plus élevée chez les pompiers que dans les populations qu’ils servent (plus du double pour le cancer du testicule, notamment).

En France, 22 211 incendies se sont produits en 2022. Ils ont ôté la vie à 277 personnes. La majorité d’entre eux sont survenus dans des habitations, les plus mortels étant les incendies nocturnes, car les fumées intoxiquent les dormeurs dans leur sommeil.

Pour limiter le risque d’incendie, il existe une myriade de mesures préventives…

Et si malgré tout un incendie survient, certaines actions peuvent accroître les chances d’y survivre. La première d’entre elles consiste à ne pas chercher à fuir en s’aventurant dans des zones fortement enfumées…

Pouvoir d’achat: Principal enjeu de 2022

Pouvoir d’achat: Principal enjeu de 2022 

 

Les deux experts en communication Robert Zarader et Samuel Jequier observent, dans une tribune « au Monde », que la hausse des salaires est la question taboue qui fait trébucher les candidats à l’élection présidentielle depuis le début des années 2000.

 

Tribune.

 

 Une communication qui ne rencontre pas les expériences et les représentations individuelles peut-elle être efficace ? Dans un contexte de défiance généralisée, brandir les statistiques « rationnelles légales » de l’Insee peut-il véritablement modifier un ressenti, une perception ?

Sur la question du pouvoir d’achat, la parole présidentielle et gouvernementale n’est pas performative : il ne suffit pas de dire qu’il a augmenté pour que cela le soit dans l’esprit des Français. Le président de la République se trouve en conséquence confronté à l’ombre menaçante d’une insatisfaction qui a déjà fait plusieurs victimes par le passé. Le pouvoir d’achat peut être un vrai serial killer électoral.

Il a tué Lionel Jospin, en 2002. On a souvent mis en avant la question de l’insécurité pour expliquer la déroute de la gauche. On a oublié combien la question du pouvoir d’achat, peut-être de manière plus insidieuse et souterraine, avait aussi fragilisé la candidature du leader du Parti socialiste (PS). Premier ministre, Lionel Jospin perd 20 points de popularité avant l’échec électoral des municipales de 2001, à la suite (déjà !) d’une hausse du prix des carburants exaspérant l’opinion. Il ne s’en remettra plus, jusqu’au crash du 21 avril.

La chute de Sarkozy et de Hollande

La gauche paie, ce jour-là, d’avoir donné la priorité au temps contre l’argent dans la mise en œuvre des trente-cinq heures. L’arbitrage est gagnant pour les cadres, et leur forfait réduction du temps de travail (RTT) qui allonge leurs congés, perdant pour les ouvriers et employés, qui, pour quelques inutiles minutes de pause en plus, voient leurs salaires gelés. La « modération salariale » est mal vécue par ceux qui subissent le plus fortement la contrainte financière : les classes populaires se détournent du candidat du PS lors du premier tour de l’élection présidentielle, le menant à sa perte.

Il a tué Nicolas Sarkozy, en 2012. Elu sur la promesse du « travailler plus pour gagner plus », le président sortant est battu sur sa non ou sur sa mauvaise concrétisation. L’austérité post-crise financière et la hausse des impôts ont eu raison, dans les perceptions des Français, de la défiscalisation des heures supplémentaires.

Il a contribué à l’empêchement de François Hollande en 2017, l’alourdissement de la fiscalité ayant largement participé à grever définitivement la popularité du président socialiste. Il a continué son parcours depuis. Porté par un mouvement inédit et spontané, il a surgi vêtu de « gilets jaunes » sur les ronds-points et fait trembler le pouvoir.

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Politique–La corruption , principal sujet international (Alexeï Navalny )

Politique–La corruption ,   principal sujet international (Alexeï Navalny   )

 

Victime d’une tentative d’empoisonnement le 20 août 2020, et aujourd’hui emprisonné, l’opposant russe et militant anticorruption propose, dans une tribune au « Monde » également publiée par la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » et « The Guardian » de  lutter contre la cupidité des dirigeants autocrates.(extrait

 

J’ai été empoisonné par une arme chimique il y a exactement un an et je ne suis pas mort. La corruption a, semble-t-il, joué un rôle non négligeable dans cette issue heureuse : elle a sapé de l’intérieur le système étatique, et donc aussi les services secrets. Une équipe du FSB [les services russes de sécurité intérieure] a mis un agent neurotoxique sur mes sous-vêtements de façon peu professionnelle. On m’avait pris en filature depuis trois ans et demi avec la même absence de professionnalisme, en violant toutes les instructions, ce qui a permis à des enquêteurs indépendants de démasquer tout le groupe. Quand les chefs sont occupés à offrir une protection mafieuse au monde des affaires et à extorquer des fonds, la qualité des opérations secrètes en souffre inéluctablement.

Un régime reposant sur la corruption exécute très bien, en revanche, des tâches plus simples. Les autocrates qui souhaitent dépouiller leur peuple prennent le contrôle, en premier lieu, du système judiciaire, et celui-ci travaille parfaitement sur le mode « un prêté pour un rendu ». C’est pourquoi, quand je suis rentré en Russie [en janvier] après avoir été soigné, j’ai été envoyé en prison dès ma sortie de l’avion. Il n’y a là pas grand-chose d’agréable, mais au moins ai-je le temps de lire les mémoires de dirigeants du monde entier.

Ceux-ci racontent comment ils ont entrepris de régler les principaux problèmes de l’humanité : les guerres, la pauvreté, les migrations, le changement climatique, les armes de destruction massive. Ces sujets sont considérés comme de « première importance ». Mais ces dirigeants ne mentionnent pas souvent la lutte contre la corruption. Rien d’étonnant : c’est une question « d’importance secondaire ».

En revanche – et c’est frappant –, ces leaders parlent presque toujours de corruption quand ils évoquent des échecs. Les leurs et (le plus souvent) ceux de leurs prédécesseurs : « Nous avons consacré des années, des centaines de milliards de dollars et des milliers de vies humaines à l’Irak, à l’Afghanistan, au Mali, où vous voulez, mais, à cause de ses pillages, le gouvernement corrompu de Nouri Al-Maliki, Hamid Karzaï, Ibrahim Boubacar Keïta, qui vous voulez, a vu le peuple se détourner de lui et a permis que des radicaux armés de slogans sur un pouvoir juste et honnête l’emportent. »

Et là, une question évidente se pose : puisque la corruption nous empêche de régler les problèmes « de première importance », le moment n’est-il pas venu de la mettre tout en haut de cette liste de problèmes ?

La corruption , principal sujet international (Alexeï Navalny )

 La corruption ,   principal sujet international (Alexeï Navalny   )

 

Victime d’une tentative d’empoisonnement le 20 août 2020, et aujourd’hui emprisonné, l’opposant russe et militant anticorruption propose, dans une tribune au « Monde » également publiée par la « Frankfurter Allgemeine Zeitung » et « The Guardian » de  lutter contre la cupidité des dirigeants autocrates.(extrait

 

J’ai été empoisonné par une arme chimique il y a exactement un an et je ne suis pas mort. La corruption a, semble-t-il, joué un rôle non négligeable dans cette issue heureuse : elle a sapé de l’intérieur le système étatique, et donc aussi les services secrets. Une équipe du FSB [les services russes de sécurité intérieure] a mis un agent neurotoxique sur mes sous-vêtements de façon peu professionnelle. On m’avait pris en filature depuis trois ans et demi avec la même absence de professionnalisme, en violant toutes les instructions, ce qui a permis à des enquêteurs indépendants de démasquer tout le groupe. Quand les chefs sont occupés à offrir une protection mafieuse au monde des affaires et à extorquer des fonds, la qualité des opérations secrètes en souffre inéluctablement.

Un régime reposant sur la corruption exécute très bien, en revanche, des tâches plus simples. Les autocrates qui souhaitent dépouiller leur peuple prennent le contrôle, en premier lieu, du système judiciaire, et celui-ci travaille parfaitement sur le mode « un prêté pour un rendu ». C’est pourquoi, quand je suis rentré en Russie [en janvier] après avoir été soigné, j’ai été envoyé en prison dès ma sortie de l’avion. Il n’y a là pas grand-chose d’agréable, mais au moins ai-je le temps de lire les mémoires de dirigeants du monde entier.

Ceux-ci racontent comment ils ont entrepris de régler les principaux problèmes de l’humanité : les guerres, la pauvreté, les migrations, le changement climatique, les armes de destruction massive. Ces sujets sont considérés comme de « première importance ». Mais ces dirigeants ne mentionnent pas souvent la lutte contre la corruption. Rien d’étonnant : c’est une question « d’importance secondaire ».

En revanche – et c’est frappant –, ces leaders parlent presque toujours de corruption quand ils évoquent des échecs. Les leurs et (le plus souvent) ceux de leurs prédécesseurs : « Nous avons consacré des années, des centaines de milliards de dollars et des milliers de vies humaines à l’Irak, à l’Afghanistan, au Mali, où vous voulez, mais, à cause de ses pillages, le gouvernement corrompu de Nouri Al-Maliki, Hamid Karzaï, Ibrahim Boubacar Keïta, qui vous voulez, a vu le peuple se détourner de lui et a permis que des radicaux armés de slogans sur un pouvoir juste et honnête l’emportent. »

Et là, une question évidente se pose : puisque la corruption nous empêche de régler les problèmes « de première importance », le moment n’est-il pas venu de la mettre tout en haut de cette liste de problèmes ?

Le principal lobby pétrolier américain pour une tarification du carbone

Le  principal lobby pétrolier américain pour  une tarification du carbone

 

Un projet de communiqué d’American Petroleum Institute déclare que la tarification du carbone pourrait contribuer aux objectifs de l’Accord de Paris ( Article du Wall Street Journal)

 

 

Le principal lobby du pétrole se prépare à accepter une tarification des émissions de carbone. Cela constituerait le signal le plus fort à ce jour indiquant que les producteurs de gaz et de pétrole sont prêts à accepter les efforts du gouvernement pour faire face au changement climatique.

L’American Petroleum Institute, l’une des associations les plus puissantes de Washington, s’apprête à accepter la fixation d’un prix pour les émissions de carbone, une politique qui « mènerait à la voie la plus économique pour parvenir aux ambitions de l’Accord de Paris », selon une ébauche de communiqué auquel le Wall Street Journal a eu accès.

« L’API soutient une tarification du carbone à l’échelle de l’économie comme principal instrument de politique climatique du gouvernement pour réduire les émissions de CO2 tout en contribuant à maintenir une énergie abordable, plutôt que des mandats ou des actions réglementaires normatives », indique le projet de communiqué.

Le comité de direction de l’API devait discuter de la proposition de communiqué cette semaine. Dans une déclaration au Wall Street Journal, la vice-présidente senior de la communication de l’API, Megan Bloomgren, a expliqué que les efforts du groupe « étaient concentrés sur le soutien d’une nouvelle contribution des Etats-Unis à l’Accord de Paris. »

La tarification du carbone vise à décourager la production de gaz nocifs à effet de serre en fixant un prix sur ces émissions. Le projet de communiqué de l’API adhérerait au concept sur le principe, sans soutenir un programme spécifique de fixation de prix comme une taxe carbone.

Une adhésion à la tarification du carbone par le groupement commercial le plus important du secteur pétrolier soulignerait l’évolution des politiques sur le changement climatique, à mesure que les lobbys reconnaissent les dangers posés par les gaz à effet de serre et s’adaptent à une nouvelle réalité à Washington. Un autre groupe commercial majeur, le Business Roundtable, a apporté son soutien à la tarification du carbone l’an dernier.

Le président Joe Biden a fait campagne sur le traitement de la crise du changement climatique et, depuis qu’il est parvenu au pouvoir avec les démocrates contrôlant le Congrès, plusieurs regroupements commerciaux importants ont annoncé leur soutien à de nouvelles mesures climatiques.

L’API était l’un des opposants les plus féroces il y a un plus de dix ans, quand le Congrès avait envisagé une législation majeure sur la question qui projetait que les émetteurs paient pour leurs contributions au changement climatique. Aujourd’hui, il est le dernier d’une liste d’acteurs à soutenir des plans similaires pour fixer un prix sur les émissions ou les taxer, après une annonce en janvier de la Chambre de commerce des Etats-Unis.

Le projet de communiqué de l’Institut ne va pas jusqu’à soutenir explicitement une taxe sur les émissions de dioxyde de carbone ou tout autre cadre de prix spécifique. Il n’adopte pas non plus le discours des activistes écologistes qui estiment que le monde doit évoluer vers un abandon pur et simple des sources d’énergie fossiles.

Il poursuit néanmoins dans la voie d’un revirement qui s’est accéléré depuis la victoire de Joe Biden. Au cours des dernières semaines, l’API a fait marche arrière concernant son opposition passée à la réglementation directe par l’Etat fédéral des émissions du secteur pétrolier et gazier. Le lobby souligne que le secteur peut jouer un rôle dans la gestion du changement climatique. Cela inclut l’établissement public de fondations pour soutenir une tarification des émissions de carbone.

Dans son rapport annuel sur l’état de l’énergie américaine en janvier, le groupe évoque des « politiques gouvernementales basées sur le marché » pour réduire les émissions au sein de l’économie dans le cadre d’une politique qui soutient le progrès. Le Washington Examiner a observé que c’était la première fois que ce rapport adoptait un tel langage.

« Les risques du changement climatique sont réels », affirme l’API dans son rapport annuel. « Des politiques basées sur le marché peuvent promouvoir des réductions d’émissions significatives au sein de l’économie au plus faible coût sociétal. Un exemple peut être le prix du carbone, qui offre un équilibre entre la réduction des gaz à effet de serre en toute flexibilité et le maintien de l’énergie à un tarif abordable. »

En interne, de nombreux membres de l’API sont farouchement opposés à une taxe carbone ou à l’imposition de normes pour l’utilisation de l’énergie renouvelable, selon une source proche des discussions internes qui les a qualifiées d’« animées ». L’organisation a connu des conflits internes du même ordre concernant sa position sur la réglementation des émissions de méthane, que l’administration Trump avait assouplie à la demande des producteurs indépendants.

Ces différends concernant le changement climatique ont accru la pression sur l’API de l’intérieur. Alors que de nombreuses entreprises américaines et de taille réduite veulent que le lobby promeuve des valeurs traditionnelles, soit moins de réglementations de l’Etat et davantage d’accès aux territoires fédéraux, certaines des majors, particulièrement celles basées en Europe, poussent l’API à accepter la transition énergétique en cours à la faveur d’énergies propres, une évolution impliquant souvent l’intervention de l’Etat.

Deux jours après la publication du rapport annuel, Total SA a annoncé qu’il quittait l’organisation, expliquant que l’API n’était pas parfaitement alignée avec ses positions sur le changement climatique. Le géant pétrolier français cherche à se transformer en producteur et revendeur d’énergie renouvelable et a évoqué l’opposition passée de l’API à une tarification du carbone ainsi que la réglementation américaine sur les émissions de méthane pour justifier sa décision.

« Le Groupe reconnaît l’apport considérable de l’API depuis plus d’un siècle dans le développement de notre industrie », a déclaré Patrick Pouyanné, PDG de Total. « Néanmoins dans le cadre de notre Ambition Climat publiée en mai 2020, nous nous sommes engagés à nous assurer, de manière transparente, que les associations professionnelles auxquelles nous adhérons portent des positions et des messages alignés avec ceux du Groupe dans la lutte contre le réchauffement climatique. »

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Astrid Mélite)

Retraite: la pénibilité comme principal critère ?

Retraite:  la pénibilité comme principal critère ?

 

Macron n’a pas voulu reprendre à son compte le concept de pénibilité dans ses vœux, cependant il a consenti à parler de cette question mais avec des pincettes. Il refuse d’utiliser ce terme de pénibilité et lui substitue la notion de tâche difficile. Un terme encore plus vague. La problématique est pourtant simple puisque les ouvriers ont une espérance de vie inférieure de 10 ans à celle des cadres en raison précisément des conditions de travail. Il aura sans doute fallu du temps pour que le gouvernement se rende compte du caractère particulièrement injuste de sa réforme qui jusqu’à maintenant raisonnait globalement par secteur, par statut ou par entreprise. Macron, sur pression de ses députés de gauche, a indiqué qu’on pourrait en effet modifier l’âge  pivot en fonction de cette pénibilité.

Le problème, c’est que le gouvernement a fait sauter en début d’année nombre de ces critères et il conviendra de les rétablir pour la plupart. Le véritable scandale de la retraite c’est le décalage en matière d’espérance de vie donc de bénéfices de la retraite.

. Le problème, c’est que le gouvernement a commencé à multiplier les exceptions par statut et grande fonctions.

Ainsi il a assuré les policiers de terrain du maintien de leurs avantages actuels en même temps qu’il a confirmé ces avantages aux policiers affectés à des tâches administratives. Le gouvernement devra donc choisir s’ il multiplie les exceptions par statut ou s’ il intègre la vraie pénibilité subie par les individus . 

Pas simplement faire bouger la pivot mais pour fixer la retraite à 55, 60, 65 ans selon les cas. L’âge  pivot est un concept global qui  affecte tous les futurs retraités sans distinction et sans prise en compte des conditions de travail ayant un effet négatif sur la santé.

 

 

Retraite: enfin la pénibilité comme principal critère ?

Retraite: enfin la pénibilité comme principal critère ?

 

Il aura sans doute fallu du temps pour que le gouvernement se rende compte du caractère particulièrement injuste de sa réforme qui jusqu’à maintenant raisonnait globalement par secteur, par statut ou par entreprise. Macron, sur pression de ses députés de gauche, a indiqué qu’on pourrait en effet modifier l’âge  pivot en fonction de cette pénibilité.

Le problème, c’est que le gouvernement a fait sauter en début d’année nombre de ces critères et il conviendra de les rétablir pour la plupart. Le véritable scandale de la retraite c’est le décalage en matière d’espérance de vie donc de bénéfices de la retraite.

En effet les cadres en moyenne ont une espérance de vie supérieure d’environ 10 ans par rapport à celle des 10 ouvriers. Le problème, c’est que le gouvernement a commencé à multiplier les exceptions par statut et grande fonctions.

Ainsi il a assuré les policiers de terrain du maintien de leurs avantages actuels en même temps qu’il a confirmé ces avantages aux policiers affectés à des tâches administratives. Le gouvernement devra donc choisir s’ il multiplie les exceptions par statut ou s’ il intègre la vraie pénibilité subie par les individus . 

Pas simplement faire bouger la pivot mais pour fixer la retraite à 55,60, 65 ans selon les cas. L’âge  pivot est un concept global qui  affecte tous les futurs retraités sans distinction et sans prise en compte des conditions de travail ayant un effet négatif sur la santé.

 

Croissance : le principal échec pour Macron

Croissance : le principal échec pour Macron

 

 

Les instituts économiques de l’État ont mis du temps pour s’apercevoir du net tassement économique de la France en 2018. Ce n’est qu’il y a quelques jours que la Banque de France a enfin convenu que l’objectif de 1,7 % d’augmentation du PIB en 2018 était illusoire. De même que les objectifs de 2019. La perspective de 2018 comme de 2019 est ramenée à 1,5 %. Pari perdu donc pour Macron concernant la croissance. Les experts attendaient en début d’année autour de 2,3 % pour la croissance du PIB. Le gouvernement avait retenu 2 % puis a revu à la baisse ses prévisions avec une perspective de 1,7 %. En réalité,  on parviendra péniblement à un niveau de croissance de 1,5 %. Un niveau qui fait redémarrer la hausse du chômage et menace les équilibres financiers déjà fragiles. La croissance accélère en effet moins que prévu au 3e trimestre. Le produit intérieur brut de la période a augmenté de 0,4%, un rythme deux fois plus élevé que celui de 0,2% enregistré au premier comme au deuxième trimestre, qui constituait un point bas depuis l’été 2016. la croissance a été un peu plus soutenue au troisième trimestre par la demande intérieure, avec une consommation des ménages qui s’est redressée de 0,5% – après une rare baisse de 0,1% au 2e trimestre – et un investissement des entreprises qui continue de croître de plus de 4% en glissement annuel. Stéphane Colliac, économiste de l’assureur crédit Euler Hermes, pointe de son côté la prudence des ménages, alors que le débat sur leur pouvoir d’achat continue de faire rage. “On a un juste retour à la normale de la consommation mais pas de rattrapage des retards accumulés depuis le dernier trimestre 2017””, souligne-t-il, “une hausse de 0,5% c’est bien le moins qu’on puisse avoir après la chute des dépenses dans les transports au deuxième trimestre”. Il fait valoir en outre que l’investissement des ménages, pour l’essentiel les achats de logements neufs, recule de 0,2% sur le trimestre et stagne depuis le début de l’année après son bond de 5,6% en 2017. “C’est un atterrissage brutal”, dit l’économiste. Ce tassement de la croissance ne peut s’expliquer à lui seul par un environnement international plus morose. En effet la France fait moins bien que la moyenne de l’union européenne. La vérité c’est que Macon s’est trompé de stratégie en assommant la consommation des ménages par une hausse de fiscalité alors que parallèlement et le lâcher plus nanti et aux entreprises des cadeaux fiscaux sans la moindre contrainte.

 

L’Union européenne principal ennemi des Etats-Unis (Trump)

L’Union européenne principal ennemi des Etats-Unis  (Trump)

 Il est clair que Trump a un peu de mal avec le langage diplomatique et le langage tout court. Il est connu qu’il ne lit rien pas, même les notes de ses collaborateurs d’où cette passion pour les tweets de quelques lignes qui économisent tout effort intellectuel notamment littéraire. Trump confond évidemment ennemi et concurrent mais dans sa dialectique primaire, c’est sa manière à lui de dire qu’il va taper sur les européens avec des droits de douane pour rééquilibrer sa balance commerciale. Mais Trump dit aussi  tout mais le contraire de ce qu’il avait affirmé aussi de manière aussi abrupte. Du coup d’ici quelque temps il pourra tout aussi bien qualifier l’Europe comme son meilleur allié commercial. Après avoir critiqué la gestion du Brexit de Theresa May la veille de leur rencontre à Londres, après avoir menacé de sortir de l’OTAN, le président américain récidive dans une interview accordée à la chaîne CBS, diffusée la veille de sa première rencontre bilatérale avec Vladimir Poutine, prévue à Helsinki. Le président américain Donald Trump a estimé que la Russie, l’Union européenne et la Chine étaient, pour différentes raisons, des « ennemis » des Etats-Unis.« Je pense que nous avons beaucoup d’ennemis. Je pense que l’Union européenne est un ennemi, avec ce qu’ils nous font sur le commerce. Bien sûr on ne penserait pas à l’Union européenne, mais c’est un ennemi », a estimé le chef de l’Etat.« La Russie est un ennemi par certains aspects. La Chine est un ennemi économique, évidemment c’est un ennemi. Mais ça ne veut pas dire qu’ils sont mauvais, ça ne veut rien dire. Ca veut dire qu’ils sont compétitifs« , a détaillé M. Trump, dans les propos avaient été recueillis par la chaîne CBS samedi. « L’UE est très difficile« , a poursuivi le président américain à qui l’intervieweur demandait de nommer « le principal compétiteur, le principal ennemi (des Etats-Unis) dans le monde en ce moment ». « D’un point de vue commercial, ils profitent vraiment de nous« , a-t-il encore répété, s’en prenant plus particulièrement à l’Allemagne, comme il l’a déjà fait auparavant. « Comme l’Allemagne a un accord sur un gazoduc avec la Russie, ils vont payer des milliards et des milliards de dollars par an pour l’énergie et je dis que ce n’est pas bien, ce n’est pas juste« . « Vous êtes supposés vous battre pour quelqu’un et cette personne donne des milliards de dollars à une autre dont vous devez, en fait, vous prémunir, je pense que c’est ridicule », s’est-il encore révolté.

 

Eric Woerth : « le principal carburant du FN, c’est Montebourg »

Eric Woerth : « le principal carburant du FN, c’est Montebourg »

 

Woerth n’est pas sans responsabilité quant au déclin économique de la France mais il n’a pas tort quant à son analyse de la montée du FN. Eric Woerth : « Le FN se nourrit de l’échec des politiques, le principal carburant du Front national, ce sont des gens comme Montebourg».Encore une fois le FN se nourrit de l’échec de la politique économique de la droite comme de la gauche. Mais il est vrai que Montebourg, l’inutile ministre du redressement porte une lourde responsabilité du fait de l’énorme décalage entre les convictions affichées et la politique qu’il soutient de fait. Montebourg qui a visité tous les sites industriels en difficultés et qui n’en a sauvé aucun. Finalement qui critique l’Europe pour indirectement atteindre Hollande. Bref un discours et une attitude incompréhensible caractérisés par des contradictions permanentes qui effectivement alimentent les postures de protestation et la montée du FN. Montebourg devrait se souvenir d’un principe de Chevènement «  un ministre ça démissionne ou ça ferme sa gueule ». On pourrait ajouter aussi «  ça agit !)

 




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