Archive pour le Tag 'prévoir'

Bourses et marchés financiers: secousses à prévoir

Bourses et marchés financiers: secousses à prévoir

Après les européennes et les législatives, certains observateurs ont voulu se rassurer en considérant que la donne politique politique n’avait pas influencé la problématique financière. Ainsi par exemple des indices boursiers se maintenaient relativement et les taux de d’intérêt n’avaient pas tellement progressé. Le problème général est que l’environnement mondial ne suscite pas actuellement un grand optimisme en raison en particulier du tassement net de la croissance chinoise qui a des impacts aux États-Unis mais aussi et surtout en Europe.( voir par exemple le faible dynamisme des voitures électriques. 

Pour l’Europe on attend une croissance inférieure à 1 % en 2024 et les institutions financières prévoit seulement 0, 8 % pour la France et encore ( effets négatifs notamment des jeux olympiques sur le commerce et la restauration). S’ajoutent des  incertitudes politiques liées à l’incapacité de trouver une majorité politique dans le pays. Des incertitudes qui jouent sur le moral des entreprises et des ménages. Ainsi des les investissements sont gelés et les ménages  qui le peuvent préfèrent épargner. En outre et surtout l’absence de réforme va générer une fuite en avant des déficits aussi bien de la sécu et du budget général avec des conséquences sur la dette et la charge financière qui en découle. Vers la rentrée la France pourrait d’ailleurs être sanctionnée par les institutions financières notamment de Bruxelles, du FMI ou des agences de notation. On craint surtout aussi une augmentation de la fiscalité générale.

Depuis, le marché boursier semble entré dans une nouvelle phase, frappée de multiples soubresauts.

Celle-ci pourrait se poursuivre dans les mois qui viennent, épousant les hauts et les bas de la vie parlementaire et gouvernementale. Ce mardi, avant une prise de parole attendue du président de la République sur France 2, l’indice phare de la Bourse de Paris a reculé de 0,31 %, repassant sous la barre des 7600 points, pas très loin de son niveau du début d’année. Une situation qui pourrait durer toute l’année 2024 avec en plus des mouvements de yo-yo.

 

 

Législatives : forte participation à prévoir

Législatives : forte participation à prévoir

 

La forte participation probable aux législatives découle sans doute du fait que cette consultation d’une part constitue une sorte de référendum anti Macron, d’autre part une sorte d’échéance présidentielle avant la lettre. En effet en fonction des résultats très favorables à l’opposition, le président actuel pourrait d’ores et déjà être mis sur la touche. Les sondages montrent que la  participation, lors du scrutin des 30 juin et 7 juillet, pourrait retrouver le niveau élevé des années 1990, autour de 60 % à 70 %. Tout comme le nombre record d’enregistrements de procurations – plus de 1,3 million, dimanche 23 juin, selon le ministère de l’intérieur.

 

Les Français ne vont pas aux urnes quand ils ont l’impression que cela ne sert à rien. Depuis la réforme du quinquennat, mise en œuvre en 2002, et l’organisation de l’élection des députés après celle du président de la République, ils considèrent que, en s’étant exprimés à la présidentielle, les jeux sont faits. A tort, bien sûr. Depuis 2002, la participation aux législatives décroît. Elle est même en dessous de 50 % depuis 2017.

 

Législatives : forte participation à prévoir

Législatives : forte participation à prévoir

 

La forte participation probable aux législatives découle sans doute du fait que cette consultation d’une part constitue une sorte de référendum anti Macron, d’autre part une sorte d’échéance présidentielle avant la lettre. En effet en fonction des résultats très favorables à l’opposition, le président actuel pourrait d’ores et déjà être mis sur la touche. Les sondages montrent que la  participation, lors du scrutin des 30 juin et 7 juillet, pourrait retrouver le niveau élevé des années 1990, autour de 60 % à 70 %. Tout comme le nombre record d’enregistrements de procurations – plus de 1,3 million, dimanche 23 juin, selon le ministère de l’intérieur.

 

Les Français ne vont pas aux urnes quand ils ont l’impression que cela ne sert à rien. Depuis la réforme du quinquennat, mise en œuvre en 2002, et l’organisation de l’élection des députés après celle du président de la République, ils considèrent que, en s’étant exprimés à la présidentielle, les jeux sont faits. A tort, bien sûr. Depuis 2002, la participation aux législatives décroît. Elle est même en dessous de 50 % depuis 2017.

 

Royaume-Uni : Défaite historique des conservateurs à prévoir

Royaume-Uni : Défaite historique des conservateurs à prévoir

Le parti conservateur devrait se contenter de seulement 140 sièges à la chambre des communes pour 422 aux travaillistes. Une défaite historique, d’une certaine manière largement imputable au Brexit

Le Parti conservateur, au pouvoir, est crédité de 140 sièges. La majorité absolue aux Communes est de 326 sièges.

Le Premier ministre, Rishi Sunak, a convoqué le 22 mai dernier des élections anticipées, soulignant que « le moment [était] venu pour la Grande-Bretagne de choisir son avenir ».

 

Ventes voitures électriques : la chute à prévoir

Ventes voitures électriques : la chute à prévoir

Selon une étude du cabinet Deloitte, seulement 9 % des Français interrogés désirent s’orienter vers un véhicule électrique pour leur prochain achat.

40 % des consommateurs français pensent à acheter un véhicule diesel ou essence comme future voiture, soit la même proportion que l’année dernière.
« 2023 ne nous amène pas vers une trajectoire sécurisée pour 2030 ». C’est la principale conclusion de l’étude réalisée par le cabinet Deloitte sur les consommateurs et le marché automobile. D’après celle-ci, cette année, seulement 9 % des Français envisagent un véhicule électrique comme prochain achat, soit 2 points de plus que l’année dernière.

Pour Deloitte, on a le sentiment que l’on a atteint « un plateau ».

Et la France n’est pas la seule à faire du surplace. En Asie, hors Chine, la part du thermique dans le futur achat de véhicule augmente de quelques points, idem pour l’Allemagne. À noter que l’étude a été réalisée avant l’arrêt brutal des aides pour les voitures électriques en décembre dernier Outre-Rhin, faisant plonger leurs ventes de 47 %.

La plus grande surprise pour le cabinet provient des Etats-Unis, où 67 % des Américains se tourneront vers une voiture à essence ou diesel pour leur prochaine voiture, contre 58 % en 2022.

Sport: un marasme sportif à prévoir pour la France aux JO de 2024

Sport: un marasme sportif à prévoir pour la France aux JO de 2024


Le récent championnat du monde d’athlétisme a révélé le véritable niveau sportive de la France. Le pays n’a obtenu en effet aucune médaille d’autres très peu d’autres médailles.
Pourtant pour des raisons politiques la France a été candidate et va organiser les JO de 2024. Tout a été prévu ou presque sauf la stratégie de préparation et de sélection des athlètes.

Il aurait évidemment fallu mettre en œuvre un véritable plan de détection des futurs athlètes à l’école et de mettre en place les moyens correspondants.
Au lieu de cela on a laissé les clubs se débrouiller avec leurs moyens très insuffisants.

Jusque-là en a parlé énormément de JO de 2024 mais en oubliant la problématique des athlètes et du lamentable niveau français. Heureusement il y a quelques disciplines accessoires autres que l’athlétisme qui permettront de masquer l’énorme déception à prévoir pour les JO de 2024.

Cette situation inquiète donc un an avant le début des Jeux olympiques à Paris. « Le bilan n’est pas bon, c’est une déception » a concédé sur franceinfo Romain Barras, le directeur de la haute performance de la fédération française. Les dirigeants de l’athlétisme français, qui se dirige vers son pire bilan aux Mondiaux, ont d’ailleurs rendez-vous au ministère des Sports ce mardi pour s’expliquer. Comment justifier cette débâcle ? Quelles sont les solutions ? Ce bilan calamiteux est-il un mauvais présage pour les Jeux ?

« Si on continue comme ça, je pense que gagner trois médailles aux JO ou aux Mondiaux deviendra exceptionnel » : ce constat cinglant est signé Stéphane Diagana. Interrogé par franceinfo, Le champion du monde 1997 du 400 mètres haies s’alarme notamment d’une place du sport insuffisante en France et notamment dès l’école. Selon le consultant de France Télévisions, il faudrait prendre exemple sur la Slovénie qui mène « un suivi en matière de santé publique depuis quarante ans ». « Tous les gamins en changeant de classe sont évalués sur des capacités physiques », souligne-t-il. Avec ce système, les Slovènes « peuvent alerter ou bien repérer ceux (les jeunes, ndlr) qui ont des qualités particulières. Là-bas, les parents ont envie que leurs enfants soient en bonne santé, qu’ils fassent du sport et après s’ils sont champions, c’est très bien ».

JO : un marasme sportif à prévoir pour la France en 2024

JO : un marasme sportif à prévoir pour la France en 2024


Le récent championnat du monde d’athlétisme a révélé le véritable niveau sportive de la France. Le pays n’a obtenu en effet aucune médaille d’autres très peu d’autres médailles.
Pourtant pour des raisons politiques la France a été candidate et va organiser les JO de 2024. Tout a été prévu ou presque sauf la stratégie de préparation et de sélection des athlètes.

Il aurait évidemment fallu mettre en œuvre un véritable plan de détection des futurs athlètes à l’école et de mettre en place les moyens correspondants.
Au lieu de cela on a laissé les clubs se débrouiller avec leurs moyens très insuffisants.

Jusque-là en a parlé énormément de JO de 2024 mais en oubliant la problématique des athlètes et du lamentable niveau français. Heureusement il y a quelques disciplines accessoires autres que l’athlétisme qui permettront de masquer l’énorme déception à prévoir pour les JO de 2024.

Cette situation inquiète donc un an avant le début des Jeux olympiques à Paris. « Le bilan n’est pas bon, c’est une déception » a concédé sur franceinfo Romain Barras, le directeur de la haute performance de la fédération française. Les dirigeants de l’athlétisme français, qui se dirige vers son pire bilan aux Mondiaux, ont d’ailleurs rendez-vous au ministère des Sports ce mardi pour s’expliquer. Comment justifier cette débâcle ? Quelles sont les solutions ? Ce bilan calamiteux est-il un mauvais présage pour les Jeux ?

« Si on continue comme ça, je pense que gagner trois médailles aux JO ou aux Mondiaux deviendra exceptionnel » : ce constat cinglant est signé Stéphane Diagana. Interrogé par franceinfo, Le champion du monde 1997 du 400 mètres haies s’alarme notamment d’une place du sport insuffisante en France et notamment dès l’école. Selon le consultant de France Télévisions, il faudrait prendre exemple sur la Slovénie qui mène « un suivi en matière de santé publique depuis quarante ans ». « Tous les gamins en changeant de classe sont évalués sur des capacités physiques », souligne-t-il. Avec ce système, les Slovènes « peuvent alerter ou bien repérer ceux (les jeunes, ndlr) qui ont des qualités particulières. Là-bas, les parents ont envie que leurs enfants soient en bonne santé, qu’ils fassent du sport et après s’ils sont champions, c’est très bien ».

Prix alimentaires : nouvelles hausses à prévoir

Les prix alimentaires : nouvelles hausses à prévoir ( FAO)


En raison notamment de la situation en Ukraine et des conditions climatiques, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) fait état d’une hausse de 1,3% des prix alimentaires en juillet par rapport au mois de juin, sa deuxième et plus importante hausse de l’année.

L’indice FAO des prix des denrées alimentaires, qui reflète la variation des cours internationaux d’un panier de produits de base, montre une progression d’1,3% par rapport au mois de juin, sa deuxième et plus importante hausse de l’année. Cet indice de prix demeure néanmoins largement en dessous de son niveau d’il y a un an (-11,8%).

Principales denrées en hausse, les huiles végétales ont tiré ce rebond avec une augmentation de 12,1% sur un mois, après sept mois consécutifs de recul. D’autre facteurs ont tiré vers le haut à l’échelle mondiale les prix, en particulier les inquiétudes quant au rendement dans certains des principaux pays producteurs de palme, de soja et de colza pour la hausse des prix des huiles correspondantes.

Les cours du riz progressent également de +2,8% sur un mois, atteignant un plus haut, à prix courants, depuis douze ans. La FAO pointe ici les mesures de l’Inde, qui assure 40% du commerce mondial et a interdit dès le 21 juillet l’exportation de riz blanc non basmati pour protéger son approvisionnement et contenir la hausse des prix sur le marché intérieur. Cette décision « a amplifié encore la pression déjà exercée sur les prix par un approvisionnement saisonnier resserré et la demande » du marché asiatique, précise la FAO.

Blocage Céréales russe : des millions de victimes à prévoir

Blocage Céréales russe : des millions de victimes à prévoir

Avec le retrait de la Russie de l’accord sur les exportations des céréales ukrainiennes, L’ONU alerte sur la perspective de crise et de famine dans les pays pauvres. La conséquence sera notamment une réduction de l’offre et une montée conséquente des prix.

Après la décision lundi de la Russie de suspendre l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire au motif que ses propres livraisons de produits agricoles et d’engrais sont entravées par les sanctions, l’ONU tire la sonnette d’alarme sur le risque de catastrophe alimentaire mondiale que la flambée des prix qui a suivi cette décision fait planner sur des millions de personnes à l’échelle de la planète. L’Ukraine et la Russie sont en effet d’importants exportateurs de céréales.

« La hausse des prix sera ressentie de manière plus aiguë par les habitants des pays en développement », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l’Onu au Conseil de sécurité, Martin Griffiths, ajoutant qu’à l’heure actuelle 362 millions de personnes dans 69 pays avaient besoin d’une aide humanitaire.

Pour lui, la fin de l’accord « fait planer le risque de voir des millions de personnes touchées par la faim, voire pire ».

« Certaines personnes souffriront de la faim, d’autres subiront la famine, et beaucoup risquent de mourir à cause de ces décisions », a-t-il ajouté,

RÉFORME DES RETRAITES: des manifs y compris violentes à prévoir après le conseil constitutionnel

RÉFORME DES RETRAITES: des manifs y compris violentes à prévoir après le conseil constitutionnel

Des manifestations plus ou moins spontanées pourraient se produire dans toute la France sitôt l’annonce par le conseil constitutionnel de son avis définitif sur la réforme des retraites.

le renseignement territorial s’attend à 131 rassemblements dans toute la France, qui pourraient rassembler plus de 41.000 personnes en tout, selon une note consultée par BFMTV. On pourrait y retrouver les plus déterminés auxquels pourraient se mêler aussi des militants très radicaux. Des violences sont probables et pourraient alimenter une certaine chienlit après la décision du conseil constitutionnel si ce dernier confirme la légitimité juridique du projet de retraite.

Le même phénomène qu’avec les gilets jaunes à savoir une protestation qui n’en finit pas même si progressivement la participation va en diminuant mais les formes pourraient devenir plus radicales. D’une certaine manière le gouvernement combien justement sur ces débordements pour discréditer la protestation jusque-là particulièrement populaire et responsable . Il faudra beaucoup de sagesse et d’intelligence au mouvement syndical pour ne pas détruire en quelques semaines tout l’acquis de considération construit depuis plus de trois mois. Bref choisir entre l’action de masse ou l’action gauchiste.

À Rennes par exemple, l‘intersyndicale appelle déjà à un rassemblement vendredi à 18h, rapporte le journal Le Télégramme.

Journée d’action CGT du 27 octobre: un énorme fiasco à prévoir

Journée d’action CGT du 27 octobre: un énorme fiasco à prévoir

Après le relatif échec de la journée de mobilisation CGT du 18 octobre, il faut s’attendre cette fois un énorme fiasco concernant la nouvelle journée décidée seule par la CGT.

Contrairement à la journée du 18 octobre, FO, Solidaires et la FSU ne seront pas de la partie. La CGT espère que ces organisations la rejoindront pour une autre journée de mobilisation déjà annoncée pour le 10 novembre.

Après le succès mitigé de la mobilisation du 18 octobre, la CGT organise ce jeudi une nouvelle journée d’action en faveur des salaires, qui s’annonce peu mobilisatrice en pleines vacances scolaires et en l’absence de participation d’autres syndicats.

La CGT semble s’inscrire dans une espèce de fuite en avant en multipliant des journées d’action qu’elle décide seule comme si l’objectif était surtout interne pour régler la question de l’arbitrage entre les réalistes et les gauchistes en vue du congrès CGT qui doit désigner le remplaçant de Martinez.

La CGT ne semble pas tenir compte du faite que la grève précédente du 18 octobre n’a nullement provoquée d’élargissement de la mobilisation. Au contraire on assiste chez Total et les autres pétroliers à une reprise discrète et même honteuse. Il n’y aura pas d’autres négociations d’autant que l’opinion publique après la révélation des salaires du secteur se montre très dubitative pour ne pas dire plus.

Chez EDF très prudemment un accord avec les organisations syndicales a été signé pour la revalorisation des salaires.

L’échec de la stratégie syndicale de la CGT ne doit cependant pas dissimuler le fait que la question du pouvoir d’achat demeure centrale face à une inflation galopante par ailleurs très sous-estimée notamment dans l’alimentation et pour certains services. Officiellement l’inflation et de 6 % environ et de 10 % pour l’alimentation. La réalité sans doute c’est que cette inflation est plus proche de 10 % pour l’ensemble et de 20 % dans l’alimentation.

Globalement, les augmentations de salaires vont tourner autour de 3 % en 2022, la perte de pouvoir d’achat sera donc de 3 %. Une situation qui va surtout peser de manière dramatique pour les plus défavorisés.

La conjoncture économique complexe du fait notamment de la crise de l’énergie et de l’environnement géo politique commanderait une action concertée de la totalité des syndicats pour entreprendre des négociations avec le patronat en fonction des réalités des branches et des entreprises.

Incendies : De nouveaux feux importants à prévoir

Incendies : De nouveaux feux importants à prévoir 

Le climat pourrait favoriser de nouveaux feux importants dans les semaines d’après Romaric Cinotti de Météo-France sur France Info.

 

 

Toutes les conditions météo sont-elles réunies pour favoriser le développement des incendies ?

Romaric Cinotti : Malheureusement oui, avec ces conditions de sécheresse bien ancrée dans le sol, avec une absence de précipitations depuis longtemps, avec cette vigilance orange canicule et donc de très forte chaleur et de très faibles humidités. Par exemple, actuellement à Bordeaux, on a une humidité de l’ordre de 10% alors qu’habituellement dans des situations sèches, on est plutôt autour de 35 à 40%. Cela pourrait s’aggraver en rajoutant un vent très fort mais même du vent faible qui changerait de direction est très problématique pour la lutte incendie. C’est pour ça que les équipes de Météo France sont pleinement mobilisées.

Gérald Darmanin a-t-il raison de prévenir qu’il y aura des feux importants ces prochaines semaines ?

J’aimerais qu’il n’ait pas raison mais, malheureusement, je ne peux pas opter pour un scénario optimiste. On est vraiment dans des conditions très chaudes et très sèches pour les prochains jours. Peut-être qu’on aura une dégradation ce week-end qui va pouvoir temporairement limiter les effets dévastateurs de ces fortes chaleurs, mais on est dans un état de sécheresse tel que la végétation ne va pas pouvoir redevenir totalement verte d’un seul coup. Donc, effectivement, la situation restera à suivre et on espère que d’autres vagues de chaleur ne vont pas se poursuivre ensuite.

Est-ce une situation que l’on a déjà connue l’été en France ?

Un tel niveau de sécheresse cumulé avec une succession de vagues de chaleur, c’est vraiment une combinaison qui rappelle l’année de grande sécheresse 1976 et aussi l’année 2003. Ce sont deux années qui sont ancrées dans les mémoires comme des années du pire, donc 2022 restera malheureusement dans les annales, en particulier sur le sujet des feux de forêt, avec déjà de trop nombreuses surfaces ravagées par les flammes.

Incendies : records à prévoir

Incendies : records à prévoir

 

Avec la sécheresse et les températures exceptionnelles, la France pourrait connaître un nouveau record en matière d’incendie cette année. D’autres facteurs explicatifs sont à prendre comme le mauvais entretien des forêts françaises y compris et surtout celle de l’État ou l’Office national des forêts se limite aujourd’hui au business du bois en délaissant le débroussaillage. Avec « 42 000 hectares » de forêts brûlées depuis le début de l’année, « on pourrait s’approcher des records de 1976 et 2003″, craint mardi 9 août sur franceinfo le commandant Alexandre Jouassard, porte-parole de la Sécurité civile. Ces années-là, les feux de forêt avaient parcouru 88 000 et 73 000 hectares en France.  »On est en avance sur les rapports du GIEC et de Météo France qui avaient plutôt projetté ce risque pour la période 2030-2050. »

 La situation cet été est-elle exceptionnelle ?

Alexandre Jouassard : Oui c’est une situation particulière avec d’abord cette précocité des feux, qui se sont enchaînés depuis le 15 juin, et avec cette globalisation des incendies sur le territoire national. Nous avons des feux en Bretagne, dans le Maine-et-Loire ou encore en ce moment en Lozère et plus seulement dans le Sud. On a eu des températures plus élevées en Bretagne qu’en Grèce, avec 41 degrés par exemple à Saint-Brieuc. On peut dire qu’on est en avance sur les rapports du GIEC et de Météo France qui avaient plutôt projetté ce risque pour la période 2030-2050.

Combien d’hectares ont été pour l’instant parcourus par les flammes cette année ?

42 000 hectares exactement pour la partie feux de forêt. C’est un bilan à mettre en perspective avec les deux étés les plus impactants pour nous, en 1976 avec 88 000 hectares atteints et 73 000 en 2003. On pourrait s’approcher des ces records à la fin de la saison des feux de forêt.

Ce risque incendie a-t-il été anticipé ?

Il y a des travaux qui ont été réalisés avec notamment la mise en place en 2019 de pélicandromes, pour le stationnement de nos avions, au nord de la Loire. Aujourd’hui, ça paraît normal lorsqu’on envoie notre Dash dans le Morbihan mais il y a quatre ans nous n’en avions pas encore à cet endroit. Concernant les sapeurs-pompiers, il y a eu un travail colossal pour former ceux qui venaient en aide dans le sud de la France et dans un deuxième temps, l’objectif était qu’ils interviennent sur leur propre territoire en Bretagne où dans le Nord-Est de la France. C’est finalement déjà le cas aujourd’hui.

En quoi le changement climatique est responsable de la situation ?

Très clairement, les données météorologiques sont les éléments qui nous amènent à être en risque très sévère feu de forêt. Les trois éléments majeurs sont le vent, le taux d’humidité dans l’air et les températures élevées. On a un cocktail explosif depuis plusieurs mois sur certaines zones. Lorsque vous en êtes à une quatrième vague de canicule comme nous allons l’avoir cette semaine, vous avez un risque exacerbé lié aux feux de forêt.

Statistiques Covid: Prévoir des niveaux jamais atteints

Statistiques Covid: Prévoir des niveaux jamais atteints

 

C’est le pronostic du professeur de santé publique et d’épidémiologie Mahmoud Zureik  à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines dans le JDD. 

 

le Royaume -Uni s’attend par exemple  à des chiffres de 200 000 contaminés par jour avec le variant Omicron 

 

 

Avec un variant aussi transmissible qu’Omicron, peut-on imaginer une société paralysée où une grande part de la population, infectée ou cas contact, reste chez elle?
C’est le souci principal actuellement. Nous allons probablement connaître des niveaux de contamination jamais atteints. En Grande-Bretagne, le nombre de cas dus à Omicron double en moins de deux jours. Le système de soins risque donc d’être sous tension extrême, et au-delà de l’hôpital, la demande en tests et en consultations de ville sera très importante. L’impact se fera d’abord sentir sur les professionnels de santé, avec un dilemme : s’ils sont contaminés et s’isolent, il n’y aura plus assez de soignants, mais s’ils restent, ils pourraient contaminer leurs collègues et leurs patients non-Covid. Ensuite, le pays pourrait être paralysé si les métiers en première ligne, comme les caissiers, ne peuvent pas être assurés.

 

Reste-t-il assez de non-vaccinés pour submerger nos hôpitaux?
Assurément, mais même les vaccinés le pourraient, car tous n’ont pas encore reçu leur troisième dose. Il est crucial de la faire le plus rapidement possible, surtout pour les personnes âgées ou immunodéprimées. Même si elles ne sont pas suffisantes, toutes les études montrent jusqu’à présent que deux doses n’offrent qu’une protection de l’ordre de 30% contre les formes symptomatiques liées à Omicron, alors qu’avec une triple dose, on arrive à 70-75%. Après le rappel vaccinal, les anticorps neutralisants sont parfois multipliés par plusieurs dizaines rapidement. Mais il reste une question importante sur laquelle on manque beaucoup d’informations : celle de la gravité. Quand bien même la sévérité d’Omicron serait deux ou trois fois moindre par rapport à Delta – ce qui est très peu probable –, si le nombre de cas double tous les deux jours, on aura beaucoup plus de cas graves qu’actuellement. Même si on est amené à être contaminé, il faut tout faire pour ne pas être infectés tous au même moment, car la prise en charge ne sera pas la même.

A-t-on une idée suffisamment précise de la situation en France?
Ce n’est pas un hasard si l’accélération de l’épidémie s’observe dans les pays qui séquencent le plus, comme le Danemark, le Royaume-Uni ou la Norvège. On ne peut pas exclure qu’il y ait aussi un décalage avec la France comme lors de précédentes vagues, mais l’exemple de ces pays souligne l’importance, pour le pilotage de la gestion de l’épidémie, de disposer de moyens de séquençage et de criblage avec des résultats rapides.

La vaccination des enfants, qui pourrait être lancée mercredi, peut-elle jouer un rôle dans la gestion de l’épidémie?
Actuellement, l’école est le moteur principal de la circulation virale dans les pays d’Europe de l’Ouest. Les enfants développent peu de formes graves, mais on est arrivé à un niveau jamais atteint d’hospitalisations pédiatriques : 210 nouvelles entrées la semaine dernière pour les 0-9 ans. Il y a donc un bénéfice individuel ­direct, en plus de leur permettre de conserver une scolarité et de limiter la transmission dans la société. Par ailleurs, aux États-Unis où des millions d’enfants ont été vaccinés, aucun signal important de sécurité n’est apparu. Il va falloir faire campagne pour cette vaccination, inciter réellement les parents et pas seulement l’ouvrir passivement aux volontaires.

Le conseil scientifique avait ­appelé le gouvernement a instaurer des restrictions significatives pour le Nouvel An. Ce qui a été décidé vendredi en conseil de défense est-il suffisant?
Les mesures annoncées vendredi sont très timides, pas de nature à pouvoir infléchir la courbe. L’exécutif n’a probablement pas voulu entraver les fêtes, car les gens sont de moins en moins enclins à faire des efforts substantiels, ce qui est normal après deux ans de restrictions. Une forme de lassitude voire de fatalité s’est installée. Mais la vague est bien là et Omicron risque de l’aggraver dangereusement. Le virus ne connaît ni le père Noël ni la Saint-Sylvestre. Les restrictions qui n’ont pas été adoptées cette ­semaine, comme le couvre-feu voulu par le conseil scientifique pour le Nouvel An ou le prolongement des vacances scolaires, risquent d’être annoncées prochainement dans l’urgence, avec des conditions sanitaires plus dégradées. Je n’exclus pas la possibilité qu’il y ait des annonces la semaine prochaine.

Comme l’a rappelé le Conseil constitutionnel, les meetings ne peuvent être soumis au passe sanitaire. Est-ce un danger sur le plan épidémiologique?
Le virus aime la foule, le contact physique, les lieux clos mal ventilés, les personnes qui crient et chantent la bouche et le nez découverts. C’est un tableau qui ressemble fortement à un meeting politique. Ce sont donc des lieux à risque – ce qui ne signifie pas qu’ils seront systématiquement des clusters, mais la contamination y est favorisée. Le Sars-CoV-2 se moque de l’agenda politique et des échéances électorales.

Ce risque est-il encore majoré avec le variant Omicron?
À l’évidence. Omicron est ­extrêmement transmissible, avec un taux de reproduction R probablement autour de 10, c’est-à-dire qu’une personne infectée en contamine dix. Mais c’est une moyenne : un super-contaminateur peut infecter 100, 1 000, 2 000 personnes ! Pour pouvoir les infecter, il faudrait être en contact avec elles, et les rassemblements présentent les meilleures occasions. En juillet, les matches de foot de la Coupe d’Europe se sont tenus avec beaucoup de monde et des conditions d’application des gestes barrière compliquées. Des études ont montré que c’était le point de départ d’un plateau haut au Royaume-Uni, qui n’a jamais vraiment baissé depuis.

Est-il plus dangereux de fréquenter un meeting que d’aller au cinéma?
Au cinéma, on parle moins, on ne chante pas : le risque existe, mais il est moindre. De plus, on va souvent à des meetings en transports en commun, où l’on parle fort et où l’on chante déjà, et les images nous montrent que le port du masque n’y est pas toujours respecté.

Avec le taux d’incidence actuel, quelles sont les chances qu’il y ait un porteur du Sars-CoV-2 dans un meeting?
Si on fait l’hypothèse d’un taux d’incidence de 500 pour 100.000 habitants – c’est le taux actuel –, dans une salle de 2.000 personnes, il y a 42% de risque qu’au moins dix d’entre elles soient porteuses du virus. Dans une salle de 5.000 personnes, cette probabilité monte à 99,9%.

Faudrait-il rendre le passe sanitaire obligatoire dans les rassemblements politiques?
La méthode de réduction du risque la plus efficace actuellement, c’est de ne pas faire ces meetings ou de réduire leur fréquence. Et si jamais on les maintient, il faut diminuer le nombre de participants, qu’ils fassent des autotests avant de venir, qu’ils portent un masque et ne crient pas… Ça en ­réduit l’intérêt. De plus, un meeting est une démonstration de force : si une jauge de 1.000 personnes est appliquée dans un endroit qui peut en accueillir 5.000, les organisateurs fermeront l’espace pour faire croire, par les images, qu’il y a beaucoup de monde. La solution pourrait être de basculer vers une autre forme d’animation politique, une campagne 2.0.

Qu’en est-il du porte-à-porte ou de la distribution de tracts sur les marchés, moments importants d’une campagne?
Le porte-à-porte est à éviter ­absolument. Quant aux tracts distribués en plein air, si on respecte les gestes barrière et qu’on porte le masque, le risque est bien moindre.

Les candidats à l’élection présidentielle ont des avis différents sur le port du masque et la vaccination. Avez-vous des médailles d’exemplarité à décerner?
On voit bien que ce n’est pas le souci des candidats. Autant les candidats qui sont contre ces mesures font du bruit, autant les candidats qui sont pro-vaccination ne font pas vraiment campagne pour, de peur de heurter la partie réticente de la population. Depuis dix jours à la radio, qui est souvent filmée, de plus en plus de politiques portent le masque : il y a eu un petit effort, mais pas de message d’exemplarité pour sensibiliser les gens. Vraiment, ça manque. C’est comme s’ils avaient peur que ce message passe pour un soutien au gouvernement, alors que ce sont des considérations de santé publique. Un candidat qui prétend à la plus haute fonction de l’Etat doit pouvoir être au-dessus de ces questions et être capable de dire : l’important, c’est de protéger les citoyens.

La probabilité qu’un(e) des deux finalistes l’attrape entre les deux tours de l’élection est de 4%

Peut-on imaginer une campagne avec des candidats régulièrement positifs et à l’isolement?
Les femmes et les hommes politiques sont au contact direct de beaucoup de gens, et quand on multiplie les contacts, la probabilité de se faire contaminer est importante. On l’a vu avec le président et le Premier ministre français, avec de nombreux dirigeants africains, par exemple, ou avec des candidats aux élections fédérales allemandes récemment. S’il y a 11 candidats déclarés, comme en 2017, avec un taux d’incidence de 500 pour 100.000 habitants et en considérant que leur risque d’exposition est doublé à cause des contacts fréquents, la probabilité qu’un de ces 11 candidats l’attrape lors d’une campagne de cent jours est de 79%. La probabilité qu’un(e) des deux finalistes l’attrape entre les deux tours de l’élection est de 4%. La gestion de ce risque sera essentielle dans la campagne.

Ces questions sont plutôt ­absentes du contenu des débats pour le moment…
Malgré la situation à l’hôpital et en ville, la santé en général et le Covid en particulier ne sont pas dans les thèmes favoris des candidats. A l’heure actuelle, aucun n’a formulé de stratégie à moyen ou long terme pour la santé et ­l’hôpital. Même les partis politiques n’ont jamais vraiment eu de vision ou de stratégie sur la gestion de crise.

Aux dernières municipales, de nombreuses personnes âgées n’avaient pas pris le risque d’aller voter. Que se passera-t-il si les prochaines élections tombent pendant un pic de contaminations?
Si la vague est très importante, le risque existe, mais il peut être relativement maîtrisé dans les bureaux de vote. Par contre, cela pourrait dissuader des électeurs de se déplacer : la vie démocratique s’en trouve affectée. A cet égard, il est dommage que le vote électronique n’ait pas été adopté en France.

Que pensez-vous du remplacement du passe sanitaire par un passe vaccinal?
C’est une bonne mesure, car les lits de réanimation sont majoritairement occupés par des personnes non vaccinées. C’est une forme de confinement des non-vaccinés, mais dont l’effet ne se fera sentir que dans les prochaines semaines. Le moment est venu d’avoir une stratégie à moyen et à long terme, en partant du constat que le virus sera parmi nous pendant des ­années voire des décennies – ce qui ne veut pas dire que la pandémie elle-même durera autant de temps. La réponse doit être mondiale et coordonnée. L’Organisation mondiale de la santé doit prendre un rôle important, pour ne pas devenir comme l’ONU, qui ne sert plus à grand-chose. Deuxièmement, la France doit établir une stratégie proactive, opérationnelle et claire, basée sur le télétravail, la ventilation et le contrôle de la qualité de l’air et une communication grand public sur ces défis. Il faut se donner les moyens de regarder loin. Nous vivons depuis deux ans des moments difficiles et nous allons affronter encore un hiver difficile, mais dans les difficultés la force se forge et l’espoir naît. L’humanité a toujours su se relever des défis majeurs qui lui ont été imposés. Les connaissances scientifiques actuelles et à venir avec l’aide des technologies sont une chance exceptionnelle pour y faire face rapidement.

Covid: Prévoir des niveaux jamais atteints

Covid: Prévoir des niveaux jamais atteints

 

C’est le pronostic du professeur de santé publique et d’épidémiologie Mahmoud Zureik  à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines dans le JDD. 

 

le Royaume -Uni s’attend par exemple  à des chiffres de 200 000 contaminés par jour avec le variant Omicron 

 

 

Avec un variant aussi transmissible qu’Omicron, peut-on imaginer une société paralysée où une grande part de la population, infectée ou cas contact, reste chez elle?
C’est le souci principal actuellement. Nous allons probablement connaître des niveaux de contamination jamais atteints. En Grande-Bretagne, le nombre de cas dus à Omicron double en moins de deux jours. Le système de soins risque donc d’être sous tension extrême, et au-delà de l’hôpital, la demande en tests et en consultations de ville sera très importante. L’impact se fera d’abord sentir sur les professionnels de santé, avec un dilemme : s’ils sont contaminés et s’isolent, il n’y aura plus assez de soignants, mais s’ils restent, ils pourraient contaminer leurs collègues et leurs patients non-Covid. Ensuite, le pays pourrait être paralysé si les métiers en première ligne, comme les caissiers, ne peuvent pas être assurés.

 

Reste-t-il assez de non-vaccinés pour submerger nos hôpitaux?
Assurément, mais même les vaccinés le pourraient, car tous n’ont pas encore reçu leur troisième dose. Il est crucial de la faire le plus rapidement possible, surtout pour les personnes âgées ou immunodéprimées. Même si elles ne sont pas suffisantes, toutes les études montrent jusqu’à présent que deux doses n’offrent qu’une protection de l’ordre de 30% contre les formes symptomatiques liées à Omicron, alors qu’avec une triple dose, on arrive à 70-75%. Après le rappel vaccinal, les anticorps neutralisants sont parfois multipliés par plusieurs dizaines rapidement. Mais il reste une question importante sur laquelle on manque beaucoup d’informations : celle de la gravité. Quand bien même la sévérité d’Omicron serait deux ou trois fois moindre par rapport à Delta – ce qui est très peu probable –, si le nombre de cas double tous les deux jours, on aura beaucoup plus de cas graves qu’actuellement. Même si on est amené à être contaminé, il faut tout faire pour ne pas être infectés tous au même moment, car la prise en charge ne sera pas la même.

A-t-on une idée suffisamment précise de la situation en France?
Ce n’est pas un hasard si l’accélération de l’épidémie s’observe dans les pays qui séquencent le plus, comme le Danemark, le Royaume-Uni ou la Norvège. On ne peut pas exclure qu’il y ait aussi un décalage avec la France comme lors de précédentes vagues, mais l’exemple de ces pays souligne l’importance, pour le pilotage de la gestion de l’épidémie, de disposer de moyens de séquençage et de criblage avec des résultats rapides.

La vaccination des enfants, qui pourrait être lancée mercredi, peut-elle jouer un rôle dans la gestion de l’épidémie?
Actuellement, l’école est le moteur principal de la circulation virale dans les pays d’Europe de l’Ouest. Les enfants développent peu de formes graves, mais on est arrivé à un niveau jamais atteint d’hospitalisations pédiatriques : 210 nouvelles entrées la semaine dernière pour les 0-9 ans. Il y a donc un bénéfice individuel ­direct, en plus de leur permettre de conserver une scolarité et de limiter la transmission dans la société. Par ailleurs, aux États-Unis où des millions d’enfants ont été vaccinés, aucun signal important de sécurité n’est apparu. Il va falloir faire campagne pour cette vaccination, inciter réellement les parents et pas seulement l’ouvrir passivement aux volontaires.

Le conseil scientifique avait ­appelé le gouvernement a instaurer des restrictions significatives pour le Nouvel An. Ce qui a été décidé vendredi en conseil de défense est-il suffisant?
Les mesures annoncées vendredi sont très timides, pas de nature à pouvoir infléchir la courbe. L’exécutif n’a probablement pas voulu entraver les fêtes, car les gens sont de moins en moins enclins à faire des efforts substantiels, ce qui est normal après deux ans de restrictions. Une forme de lassitude voire de fatalité s’est installée. Mais la vague est bien là et Omicron risque de l’aggraver dangereusement. Le virus ne connaît ni le père Noël ni la Saint-Sylvestre. Les restrictions qui n’ont pas été adoptées cette ­semaine, comme le couvre-feu voulu par le conseil scientifique pour le Nouvel An ou le prolongement des vacances scolaires, risquent d’être annoncées prochainement dans l’urgence, avec des conditions sanitaires plus dégradées. Je n’exclus pas la possibilité qu’il y ait des annonces la semaine prochaine.

Comme l’a rappelé le Conseil constitutionnel, les meetings ne peuvent être soumis au passe sanitaire. Est-ce un danger sur le plan épidémiologique?
Le virus aime la foule, le contact physique, les lieux clos mal ventilés, les personnes qui crient et chantent la bouche et le nez découverts. C’est un tableau qui ressemble fortement à un meeting politique. Ce sont donc des lieux à risque – ce qui ne signifie pas qu’ils seront systématiquement des clusters, mais la contamination y est favorisée. Le Sars-CoV-2 se moque de l’agenda politique et des échéances électorales.

Ce risque est-il encore majoré avec le variant Omicron?
À l’évidence. Omicron est ­extrêmement transmissible, avec un taux de reproduction R probablement autour de 10, c’est-à-dire qu’une personne infectée en contamine dix. Mais c’est une moyenne : un super-contaminateur peut infecter 100, 1 000, 2 000 personnes ! Pour pouvoir les infecter, il faudrait être en contact avec elles, et les rassemblements présentent les meilleures occasions. En juillet, les matches de foot de la Coupe d’Europe se sont tenus avec beaucoup de monde et des conditions d’application des gestes barrière compliquées. Des études ont montré que c’était le point de départ d’un plateau haut au Royaume-Uni, qui n’a jamais vraiment baissé depuis.

Est-il plus dangereux de fréquenter un meeting que d’aller au cinéma?
Au cinéma, on parle moins, on ne chante pas : le risque existe, mais il est moindre. De plus, on va souvent à des meetings en transports en commun, où l’on parle fort et où l’on chante déjà, et les images nous montrent que le port du masque n’y est pas toujours respecté.

Avec le taux d’incidence actuel, quelles sont les chances qu’il y ait un porteur du Sars-CoV-2 dans un meeting?
Si on fait l’hypothèse d’un taux d’incidence de 500 pour 100.000 habitants – c’est le taux actuel –, dans une salle de 2.000 personnes, il y a 42% de risque qu’au moins dix d’entre elles soient porteuses du virus. Dans une salle de 5.000 personnes, cette probabilité monte à 99,9%.

Faudrait-il rendre le passe sanitaire obligatoire dans les rassemblements politiques?
La méthode de réduction du risque la plus efficace actuellement, c’est de ne pas faire ces meetings ou de réduire leur fréquence. Et si jamais on les maintient, il faut diminuer le nombre de participants, qu’ils fassent des autotests avant de venir, qu’ils portent un masque et ne crient pas… Ça en ­réduit l’intérêt. De plus, un meeting est une démonstration de force : si une jauge de 1.000 personnes est appliquée dans un endroit qui peut en accueillir 5.000, les organisateurs fermeront l’espace pour faire croire, par les images, qu’il y a beaucoup de monde. La solution pourrait être de basculer vers une autre forme d’animation politique, une campagne 2.0.

Qu’en est-il du porte-à-porte ou de la distribution de tracts sur les marchés, moments importants d’une campagne?
Le porte-à-porte est à éviter ­absolument. Quant aux tracts distribués en plein air, si on respecte les gestes barrière et qu’on porte le masque, le risque est bien moindre.

Les candidats à l’élection présidentielle ont des avis différents sur le port du masque et la vaccination. Avez-vous des médailles d’exemplarité à décerner?
On voit bien que ce n’est pas le souci des candidats. Autant les candidats qui sont contre ces mesures font du bruit, autant les candidats qui sont pro-vaccination ne font pas vraiment campagne pour, de peur de heurter la partie réticente de la population. Depuis dix jours à la radio, qui est souvent filmée, de plus en plus de politiques portent le masque : il y a eu un petit effort, mais pas de message d’exemplarité pour sensibiliser les gens. Vraiment, ça manque. C’est comme s’ils avaient peur que ce message passe pour un soutien au gouvernement, alors que ce sont des considérations de santé publique. Un candidat qui prétend à la plus haute fonction de l’Etat doit pouvoir être au-dessus de ces questions et être capable de dire : l’important, c’est de protéger les citoyens.

La probabilité qu’un(e) des deux finalistes l’attrape entre les deux tours de l’élection est de 4%

Peut-on imaginer une campagne avec des candidats régulièrement positifs et à l’isolement?
Les femmes et les hommes politiques sont au contact direct de beaucoup de gens, et quand on multiplie les contacts, la probabilité de se faire contaminer est importante. On l’a vu avec le président et le Premier ministre français, avec de nombreux dirigeants africains, par exemple, ou avec des candidats aux élections fédérales allemandes récemment. S’il y a 11 candidats déclarés, comme en 2017, avec un taux d’incidence de 500 pour 100.000 habitants et en considérant que leur risque d’exposition est doublé à cause des contacts fréquents, la probabilité qu’un de ces 11 candidats l’attrape lors d’une campagne de cent jours est de 79%. La probabilité qu’un(e) des deux finalistes l’attrape entre les deux tours de l’élection est de 4%. La gestion de ce risque sera essentielle dans la campagne.

Ces questions sont plutôt ­absentes du contenu des débats pour le moment…
Malgré la situation à l’hôpital et en ville, la santé en général et le Covid en particulier ne sont pas dans les thèmes favoris des candidats. A l’heure actuelle, aucun n’a formulé de stratégie à moyen ou long terme pour la santé et ­l’hôpital. Même les partis politiques n’ont jamais vraiment eu de vision ou de stratégie sur la gestion de crise.

Aux dernières municipales, de nombreuses personnes âgées n’avaient pas pris le risque d’aller voter. Que se passera-t-il si les prochaines élections tombent pendant un pic de contaminations?
Si la vague est très importante, le risque existe, mais il peut être relativement maîtrisé dans les bureaux de vote. Par contre, cela pourrait dissuader des électeurs de se déplacer : la vie démocratique s’en trouve affectée. A cet égard, il est dommage que le vote électronique n’ait pas été adopté en France.

Que pensez-vous du remplacement du passe sanitaire par un passe vaccinal?
C’est une bonne mesure, car les lits de réanimation sont majoritairement occupés par des personnes non vaccinées. C’est une forme de confinement des non-vaccinés, mais dont l’effet ne se fera sentir que dans les prochaines semaines. Le moment est venu d’avoir une stratégie à moyen et à long terme, en partant du constat que le virus sera parmi nous pendant des ­années voire des décennies – ce qui ne veut pas dire que la pandémie elle-même durera autant de temps. La réponse doit être mondiale et coordonnée. L’Organisation mondiale de la santé doit prendre un rôle important, pour ne pas devenir comme l’ONU, qui ne sert plus à grand-chose. Deuxièmement, la France doit établir une stratégie proactive, opérationnelle et claire, basée sur le télétravail, la ventilation et le contrôle de la qualité de l’air et une communication grand public sur ces défis. Il faut se donner les moyens de regarder loin. Nous vivons depuis deux ans des moments difficiles et nous allons affronter encore un hiver difficile, mais dans les difficultés la force se forge et l’espoir naît. L’humanité a toujours su se relever des défis majeurs qui lui ont été imposés. Les connaissances scientifiques actuelles et à venir avec l’aide des technologies sont une chance exceptionnelle pour y faire face rapidement.

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