Archive pour le Tag 'prévisible'

Politique- Loi immigration : une crise prévisible

Politique- Loi immigration : une crise prévisible


La motion de rejet adoptée le lundi 11 décembre a – de manière retentissante – mis fin à l’examen de la loi immigration à l’Assemblée nationale avant même l’ouverture des débats. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, principal défenseur du projet, aurait présenté dans la soirée sa démission au président de la République qui l’aurait refusé. Emmanuel Macron a choisi de recourir à la commission mixte paritaire (CMP), c’est-à-dire la procédure de réconciliation entre les deux chambres. La situation était en effet inextricable. Une dissolution aurait risqué d’affaiblir davantage le groupe des parlementaires soutenant le chef d’État et même de décimer ses alliés potentiels, Les Républicains. Quant au recours au 49.3, il aurait été un exercice extrêmement périlleux, quelques jours après que les oppositions aient réussi pour la première fois à dépasser leurs différences pour mettre en échec le gouvernement. Et rien ne garantit, à ce stade, qu’elles ne réussissent pas à nouveau ou que la CMP aboutisse. Si la crise était prévisible, elle renvoie à un problème plus fondamental.


par Emiliano Grossman
Professeur en Science politique, Sciences Po dans The conversation

Cette crise se profilait à l’horizon. En mars dernier, la motion de censure déposée contre la réforme des retraites par le groupe de députés indépendant LIOT avait fait office de répétition générale. Pour rappel, celle-ci avait échoué à neuf voix près. Le gouvernement ne semble pas en avoir tiré d’enseignement. Depuis, le 49.3 a été réutilisé à l’occasion de la loi de programmation des finances publiques et de la loi des finances pour 2024.

À chaque fois, le gouvernement a pointé du doigt la responsabilité de l’opposition. La Première ministre Élisabeth Borne totalise désormais 20 recours au 49.3 en 18 mois. Une fréquence d’utilisation loin devant celle de Michel Rocard, qui détient pourtant toujours le « record » d’utilisations de 49.3 par un gouvernement (28 sur 34 mois). Et si le gouvernement Rocard avait fait face à 5 motions de censure, le gouvernement Borne, lui, en est déjà à 26 motions déposées contre son administration.

Le graphe montre le nombre de recours au 49.3, le nombre de textes concernés par cette procédure et le nombre de motions de censure déposées à l’encontre de chaque gouvernement.

On a reproché au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin d’avoir promu des projets de loi différents au Sénat et à l’Assemblée : une version plus dure au Sénat, une version édulcorée à l’Assemblée. Cette technique est bien connue parmi les chercheurs en communication politique : il s’agit d’adapter son discours en réponse à la « fragmentation des publics ». Cette technique consiste à adresser des messages différents, voire contradictoires à des publics différents, afin de répondre à des attentes divergentes.

Si la stratégie peut fonctionner sur les réseaux sociaux, elle a moins de chances de réussir dans les deux chambres du Parlement. Il s’agit d’un écosystème très particulier de gens extrêmement bien informés et connectés. Ils se parlent et échangent. Tenir des discours différents dans ce contexte s’avère politiquement coûteux, comme l’illustre le succès de la motion de rejet.

Une stratégie de gouvernement majoritaire… mais sans majorité
En fin de compte, ce fiasco témoigne du manque de considération continu pour le Parlement. En attestent l’usage régulier du 49.3 et la tendance à communiquer dans les médias avant de consulter les députés, y compris ceux qui soutiennent le gouvernement.

Dans les régimes habitués à l’absence d’une majorité claire, comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou le Danemark, les gouvernements ont l’habitude d’établir un dialogue constant entre tous les partis. Ils engagent un effort permanent pour créer du consensus. C’est un travail de tous les jours : il implique des rencontres régulières entre leaders, voire des groupes de travail entre les différentes formations. Cela implique aussi que les « chefs » (ou le chef) se mettent en retrait. Ils évitent de polariser le débat ou de prendre de court leurs partenaires potentiels avec des déclarations aux médias.

À l’inverse, le gouvernement français a dénoncé la stratégie d’obstruction des autres partis, sans faire le moindre effort dans la direction d’une méthode plus coopérative. Pour le dire autrement, le gouvernement continue à fonctionner dans le cadre du logiciel majoritaire, alors qu’il n’a pas de majorité à l’assemblée. Le ministre de l’Intérieur affirme que la « majorité des Français » serait en faveur du projet de loi sur immigration.

Cela revient à exprimer l’incapacité des autres forces politiques à interpréter les préférences de leur(s) électorat(s). L’espoir, on l’imagine, derrière ce type de discours est d’affaiblir la légitimité des opposants aux yeux de l’opinion publique et des médias. Il est peu probable, pourtant, que ce type de discours infléchisse l’attitude des principaux rivaux politiques et rien n’indique qu’elle l’ait fait par le passé. On peut même se demander si ce type de discours ne risque pas de produire l’effet opposé.

L’exécutif communique régulièrement que seuls les partis du gouvernement sont légitimes, tout en accusant les autres formations de “cynisme” et d’ »incohérence » – comme l’aurait fait le chef de l’État mardi matin en Conseil des ministres. Dans les deux chambres, tous les représentants ont pourtant été élus et ont des comptes à rendre à leurs électeurs. Cette stratégie s’avère donc contre-productive et semble même aliéner des alliés potentiels.

Ainsi, l’adoption de la motion de rejet n’augure rien de bon pour le gouvernement Borne. À court terme, il est probable que le gouvernement parvienne à un accord avec Les Républicains, sans doute sur une loi aux mesures durcies. Mais, au-delà de ce texte, une digue est tombée. Si l’opposition à l’exécutif d’Emmanuel Macron a pu s’organiser une fois, elle a des fortes chances d’y arriver à nouveau.

Les Républicains risquent de devenir de plus en plus « pivotaux » dans l’adoption des lois. Cela leur octroierait un rôle disproportionné au vu de leurs poids électoral ou à l’Assemblée.

Emmanuel Macron et le gouvernement sont peu susceptibles de réaliser la mise à jour de logiciel qu’ils ont refusé de faire au cours des 18 derniers mois. Pourtant, la fragmentation partisane ne risque pas de disparaître. La classe politique ferait bien de s’y habituer. C’est le principal héritage de l’éclatement du système partisan en 2017, avec l’échec des deux forces politiques qui avaient jusque-là dominé l’histoire de la Ve République, la droite gaulliste et le Parti socialiste. L’élection de 2027, quel que soit le résultat, a peu de chances de nous ramener au monde plus simple et majoritaire d’avant.

Loi immigration : une crise prévisible

Loi immigration : une crise prévisible


La motion de rejet adoptée le lundi 11 décembre a – de manière retentissante – mis fin à l’examen de la loi immigration à l’Assemblée nationale avant même l’ouverture des débats. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, principal défenseur du projet, aurait présenté dans la soirée sa démission au président de la République qui l’aurait refusé. Emmanuel Macron a choisi de recourir à la commission mixte paritaire (CMP), c’est-à-dire la procédure de réconciliation entre les deux chambres. La situation était en effet inextricable. Une dissolution aurait risqué d’affaiblir davantage le groupe des parlementaires soutenant le chef d’État et même de décimer ses alliés potentiels, Les Républicains. Quant au recours au 49.3, il aurait été un exercice extrêmement périlleux, quelques jours après que les oppositions aient réussi pour la première fois à dépasser leurs différences pour mettre en échec le gouvernement. Et rien ne garantit, à ce stade, qu’elles ne réussissent pas à nouveau ou que la CMP aboutisse. Si la crise était prévisible, elle renvoie à un problème plus fondamental.


par Emiliano Grossman
Professeur en Science politique, Sciences Po dans The conversation

Cette crise se profilait à l’horizon. En mars dernier, la motion de censure déposée contre la réforme des retraites par le groupe de députés indépendant LIOT avait fait office de répétition générale. Pour rappel, celle-ci avait échoué à neuf voix près. Le gouvernement ne semble pas en avoir tiré d’enseignement. Depuis, le 49.3 a été réutilisé à l’occasion de la loi de programmation des finances publiques et de la loi des finances pour 2024.

À chaque fois, le gouvernement a pointé du doigt la responsabilité de l’opposition. La Première ministre Élisabeth Borne totalise désormais 20 recours au 49.3 en 18 mois. Une fréquence d’utilisation loin devant celle de Michel Rocard, qui détient pourtant toujours le « record » d’utilisations de 49.3 par un gouvernement (28 sur 34 mois). Et si le gouvernement Rocard avait fait face à 5 motions de censure, le gouvernement Borne, lui, en est déjà à 26 motions déposées contre son administration.

Le graphe montre le nombre de recours au 49.3, le nombre de textes concernés par cette procédure et le nombre de motions de censure déposées à l’encontre de chaque gouvernement.

On a reproché au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin d’avoir promu des projets de loi différents au Sénat et à l’Assemblée : une version plus dure au Sénat, une version édulcorée à l’Assemblée. Cette technique est bien connue parmi les chercheurs en communication politique : il s’agit d’adapter son discours en réponse à la « fragmentation des publics ». Cette technique consiste à adresser des messages différents, voire contradictoires à des publics différents, afin de répondre à des attentes divergentes.

Si la stratégie peut fonctionner sur les réseaux sociaux, elle a moins de chances de réussir dans les deux chambres du Parlement. Il s’agit d’un écosystème très particulier de gens extrêmement bien informés et connectés. Ils se parlent et échangent. Tenir des discours différents dans ce contexte s’avère politiquement coûteux, comme l’illustre le succès de la motion de rejet.

Une stratégie de gouvernement majoritaire… mais sans majorité
En fin de compte, ce fiasco témoigne du manque de considération continu pour le Parlement. En attestent l’usage régulier du 49.3 et la tendance à communiquer dans les médias avant de consulter les députés, y compris ceux qui soutiennent le gouvernement.

Dans les régimes habitués à l’absence d’une majorité claire, comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou le Danemark, les gouvernements ont l’habitude d’établir un dialogue constant entre tous les partis. Ils engagent un effort permanent pour créer du consensus. C’est un travail de tous les jours : il implique des rencontres régulières entre leaders, voire des groupes de travail entre les différentes formations. Cela implique aussi que les « chefs » (ou le chef) se mettent en retrait. Ils évitent de polariser le débat ou de prendre de court leurs partenaires potentiels avec des déclarations aux médias.

À l’inverse, le gouvernement français a dénoncé la stratégie d’obstruction des autres partis, sans faire le moindre effort dans la direction d’une méthode plus coopérative. Pour le dire autrement, le gouvernement continue à fonctionner dans le cadre du logiciel majoritaire, alors qu’il n’a pas de majorité à l’assemblée. Le ministre de l’Intérieur affirme que la « majorité des Français » serait en faveur du projet de loi sur immigration.

Cela revient à exprimer l’incapacité des autres forces politiques à interpréter les préférences de leur(s) électorat(s). L’espoir, on l’imagine, derrière ce type de discours est d’affaiblir la légitimité des opposants aux yeux de l’opinion publique et des médias. Il est peu probable, pourtant, que ce type de discours infléchisse l’attitude des principaux rivaux politiques et rien n’indique qu’elle l’ait fait par le passé. On peut même se demander si ce type de discours ne risque pas de produire l’effet opposé.

L’exécutif communique régulièrement que seuls les partis du gouvernement sont légitimes, tout en accusant les autres formations de “cynisme” et d’ »incohérence » – comme l’aurait fait le chef de l’État mardi matin en Conseil des ministres. Dans les deux chambres, tous les représentants ont pourtant été élus et ont des comptes à rendre à leurs électeurs. Cette stratégie s’avère donc contre-productive et semble même aliéner des alliés potentiels.

Ainsi, l’adoption de la motion de rejet n’augure rien de bon pour le gouvernement Borne. À court terme, il est probable que le gouvernement parvienne à un accord avec Les Républicains, sans doute sur une loi aux mesures durcies. Mais, au-delà de ce texte, une digue est tombée. Si l’opposition à l’exécutif d’Emmanuel Macron a pu s’organiser une fois, elle a des fortes chances d’y arriver à nouveau.

Les Républicains risquent de devenir de plus en plus « pivotaux » dans l’adoption des lois. Cela leur octroierait un rôle disproportionné au vu de leurs poids électoral ou à l’Assemblée.

Emmanuel Macron et le gouvernement sont peu susceptibles de réaliser la mise à jour de logiciel qu’ils ont refusé de faire au cours des 18 derniers mois. Pourtant, la fragmentation partisane ne risque pas de disparaître. La classe politique ferait bien de s’y habituer. C’est le principal héritage de l’éclatement du système partisan en 2017, avec l’échec des deux forces politiques qui avaient jusque-là dominé l’histoire de la Ve République, la droite gaulliste et le Parti socialiste. L’élection de 2027, quel que soit le résultat, a peu de chances de nous ramener au monde plus simple et majoritaire d’avant.

Eau du robinet : forte augmentation prévisible des tarifs

Eau du robinet : forte augmentation prévisible des tarifs

Paradoxalement, on se félicite du net tassement de la consommation d’eau potable du robinet mais cette situation fragilise les équilibres financiers d’autant qu’il faut aussi moderniser le réseau. Un réseau globalement très vétuste. Une étude chiffre le volume d’eau prélevé pour la production d’eau potable en France métropolitaine à 5,3 milliards de m3 en moyenne depuis 2012, soit 220 litres par jour et par habitant en 2021. Cela représente 500 millions de m3 de moins en moyenne que dans les années 2000 alors que la population a augmenté. Notons que la tarification gagnerait à une plus grande transparence tellement les écarts de prix sont importants

Dans un avis voté le 29 novembre, le Conseil économique social et environnemental (Cese) parle lui aussi de hausse « inéluctable » du prix de l’eau. D’autant que le secteur s’estime « en première ligne » du changement climatique qui rend l’eau plus rare, pèse sur sa qualité et aiguise les conflits entre usagers.

En France, le prix de l’eau dépend de la commune ou l’intercommunalité de résidence. Les entreprises de l’eau assurent l’approvisionnement en eau potable de près de 60% des Français et la dépollution des eaux usées de 51% d’entre eux.

Selon l’étude BDO, le prix médian au robinet a atteint 4,02 euros TTC par m3 en 2021 (50% des Français payaient moins, 50% payaient plus), avec d’importantes disparités, de 0,89 à 10,95 euros TTC par m3.

Les différences s’expliquent par la géographie locale, des facteurs techniques comme la diminution des fuites sur le réseau, qui globalement s’améliore depuis dix ans en France selon les industriels du secteur. Le prix enfin dépend aussi de la présence ou non d’industries, de la saisonnalité de la population (tourisme) et surtout, des choix d’investissements.

Immobilier- Logement : une crise prévisible

Logement : une crise prévisible

Par manque de volontarisme politique, la France n’a pas construit suffisamment pour accompagner les transformations de la société. Comme dans l’éducation ou la santé, la procrastination se paye aujourd’hui.( papier du Monde)

La crise du logement est tout sauf une surprise. Annoncée par les professionnels du secteur depuis des mois, elle semble désormais inéluctable. La remontée des taux d’intérêt entraîne une restriction des crédits immobiliers et une réduction du nombre d’acheteurs potentiels. La faiblesse de la demande commence à peser sur les prix et la fluidité des transactions. Le marché de la construction neuve est en chute libre, avec pour corollaire un impact à venir sur le secteur du BTP.

Cet effet domino intervient alors qu’il existait déjà une pénurie importante de logements. Toute la chaîne menace désormais de se gripper, entre des ménages qui sont dans l’incapacité d’accéder à la propriété, des locataires qui se heurtent à un manque criant d’offres et un secteur social qui n’arrive plus à remplir sa mission.

Si la situation n’a rien de surprenant, le manque d’anticipation est en revanche frappant. Qui croyait sérieusement que la période de l’argent quasi gratuit puisse se prolonger indéfiniment ? Le retour au réel est d’autant plus brutal que planait l’illusion d’une remontée des taux d’intérêt progressive. Le surgissement de l’inflation dans la foulée de la crise pandémique en a décidé autrement. Faute d’avoir préparé les esprits à cette normalisation accélérée, celle-ci ne peut se faire que dans la douleur.

Le logement illustre jusqu’à la caricature les contradictions auxquelles nous sommes confrontés. Il faudrait ainsi calmer l’inflation, qui rogne le pouvoir d’achat, sans pénaliser le crédit, qui facilite l’accession à la propriété. Il serait urgent d’augmenter l’offre de logements au moment où la transition écologique encadre strictement la construction et oblige à retirer du marché de la location les biens mal isolés. Les promoteurs réclament enfin de perpétuer des dispositifs coûteux d’aide à l’investissement, alors que leur efficacité reste médiocre et que la dépense publique est sous contrainte.

Mais la crise ne peut se résumer à ces contradictions. Les politiques du logement peinent à anticiper les mouvements de fond que la société française connaît depuis des décennies. L’augmentation de la population, la décohabitation des ménages, l’explosion du nombre d’étudiants ou encore la concentration de la demande dans les zones les plus attractives ont aggravé le mal-logement. Par manque de volontarisme politique, la France, quelles que soient les majorités au pouvoir, s’est accommodée de ne pas construire suffisamment pour accompagner ces transformations. Comme dans l’éducation ou la santé, la procrastination se paye aujourd’hui.

Il s’agit d’un échec collectif. Les maires sont les mieux placés pour répondre aux besoins, mais ils font primer la quiétude de leurs administrés sur l’intérêt général, qui réclamerait de construire davantage pour accueillir de nouvelles populations. La rareté du foncier devrait inciter à construire en hauteur pour faire baisser les coûts du logement, mais la France continue à privilégier l’étalement urbain au détriment de la densification. Quant au gouvernement, on peut se demander si c’était le meilleur moment pour limiter l’accès au prêt à taux zéro, sans parler des atermoiements incompréhensibles pour aligner la fiscalité des meublés touristiques sur celle de la location classique.

L’un des objectifs fixé par le Conseil national de la refondation consacré au logement a l’ambition de « redonner aux Français le pouvoir d’habiter ». La crise qui s’annonce risque plutôt de leur laisser le goût amer d’une certaine impuissance.

Le Monde

Conseil constitutionnel et retraites : le désaveu prévisible

Conseil constitutionnel et retraites : le désaveu prévisible

Le conseil constitutionnel risque de porter un coup fatal à la réforme de r. Sur la forme d’abord, il ne peut passer sous silence le fait que le recours à une loi rectificative de financement de la sécurité sociale n’est pas le véhicule législatif approprié.

Il doit aussi noter que le temps n’a pas été suffisamment long pour aborder démocratiquement cet enjeu. C’est à dessein que le pouvoir a réduit la période de débat des institutions parlementaires. En outre, le gouvernement a fait un usage excessif de la réduction des amendements au point comme au Sénat de les éliminer quasi totalement. Plusieurs autres insuffisances juridiques devraient être soulevées comme l’introduction dans la loi de modifications sociales structurelles ( les femmes, les seniors, les exceptions).

Laurent Fabius est à la fois un fin connaisseur des institutions et de la politique française. En tant que président du conseil constitutionnel ,il n’abordera pas sans doute la réforme de front mais de manière habile pour en discréditer une grande partie du contenu et en même temps son auteur Emmanuel Macon auquel il n’a jamais loué une grande admiration considérant que Macon est passé un peu vite de la banque à la présidence de la république en shuntant toutes les responsabilités , tous les engagements qui forment un véritable homme politique de dimension nationale et internationale.

Le conseil constitutionnel ne peut ignorer le chaos dont est responsable le chef de l’État et son aveuglement voire son mépris vis-à-vis des oppositions de 70 % des Français.

Notons que l’hypothèse d’un rejet du conseil constitutionnel ôterait une sérieuse épine dans le pied à un gouvernement complètement englué dans son entêtement et sa paralysie.

Conseil constitutionnel et retraites : le désaveu prévisible

Conseil constitutionnel et retraites : le désaveu prévisible

Le conseil constitutionnel Risque de porter un coup fatal à la réforme de Macon. Sur la forme d’abord, il ne peut passer sous silence le fait que le recours à une loi rectificative de financement de la sécurité sociale n’est pas le véhicule législatif approprié.

Il doit aussi noter que le temps n’a pas été suffisamment long pour aborder démocratiquement cet enjeu. C’est à dessein que le pouvoir a réduit la période de débat des institutions parlementaires. En outre, le gouvernement a fait un usage excessif de la réduction des amendements au point comme au Sénat de les éliminer quasi totalement. Plusieurs autres insuffisances juridiques devraient être soulevées comme l’introduction dans la loi de modifications sociales structurelles ( les femmes, les seniors, les exceptions).

Laurent Fabius est à la fois un fin connaisseur des institutions et de la politique française. En tant que président du conseil constitutionnel ,il n’abordera pas sans doute la réforme de front mais de manière habile pour en discréditer une grande partie du contenu et en même temps son auteur Emmanuel Macon auquel il n’a jamais loué une grande admiration considérant que Macon est passé un peu vite de la banque à la présidence de la république en shuntant toutes les responsabilités , tous les engagements qui forment un véritable homme politique de dimension nationale et internationale.

Le conseil constitutionnel ne peut ignorer le chaos dont est responsable le chef de l’État et son aveuglement voire son mépris vis-à-vis des oppositions de 70 % des Français.

Notons que l’hypothèse d’un rejet du conseil constitutionnel ôterait une sérieuse épine dans le pied à un gouvernement complètement englué dans son entêtement et sa paralysie.

Parti socialiste: Un effondrement prévisible

Parti socialiste: Un effondrement prévisible

Le premier tour de l’élection présidentielle 2022 marque l’effondrement de l’une des plus vieilles organisations partisanes de France. Par Mathieu Fulla, Sciences Po.

Un article intéressant mais qui fait l’impasse sur le fait que la chute du parti socialiste a démarré avec François Mitterrand quand il a peu après son élection tourné le dos aux valeurs et aux propositions socialistes. Sans parler de la détestation des élites du parti pour les couches moyennes et sociales qu’ils étaient supposés représenter. Pour preuve, le parti a été entièrement phagocyté par les technocrates et autres professionnels de la politique

Le score de 1,72 % de suffrages exprimés en faveur d’Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste, lors du premier tour de l’élection présidentielle 2022, marque sans ambiguïté l’effondrement de l’une des plus vieilles organisations partisanes de France, héritière de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) fondée en 1905 sous l’impulsion de Jean Jaurès et de Jules Guesde. [Refondé en 1969], le Parti socialiste a pris son essor à la suite du congrès d’Épinay de 1971 qui installe François Mitterrand à sa tête.

Si son histoire a connu de nombreux rebondissements, la fin du quinquennat de François Hollande (2012-2017) ouvre des failles profondes qui ne sont toujours pas refermées.

Les fractures du quinquennat Hollande

L’élection présidentielle de 2017 met en lumière l’affaiblissement du PS dont témoigne le score déjà historiquement faible réalisé par son candidat Benoît Hamon. La majorité des cadres du parti, de même que ses élites gouvernementales, se rallient à la candidature d’Emmanuel Macron. Au niveau de l’électorat, la logique de « vote utile » joue à plein. Les électeurs reportent massivement leurs voix vers l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande mais aussi, pour une part significative, vers Jean-Luc Mélenchon, qui attire alors 16 % des électeurs ayant voté François Hollande au premier tour en 2012.

Ces résultats soulignent l’accentuation des divisions internes de la famille socialiste sous le quinquennat Hollande. Celles-ci commencent à poindre après le « choc » du 21 avril 2002 et, plus encore, du référendum de 2005 pour une Constitution européenne, où le camp du « non » compte de chauds partisans comme Laurent Fabius ou Henri Emmanuelli. Le discours du Bourget prononcé par le candidat Hollande en janvier 2012, cristallise un malentendu entre ce dernier et son électorat.

Exaspérés par la politique sécuritaire, le climat de tensions et les affaires de la présidence de Nicolas Sarkozy (2007-2012), la plupart des électeurs socialistes ne veulent pas voir (ou prendre au sérieux) la modération du programme économique et social de François Hollande. Sa charge contre la finance, qu’il désigne comme son ennemi principal, et son engagement pour un contrôle plus important des produits financiers toxiques relèvent davantage de considérations tactiques que d’une conviction de fond. Les fondements de son programme économique portent sur la compétitivité des PME et le retour à l’équilibre des finances publiques dès la fin du quinquennat. Le président assume d’ailleurs rapidement cette approche « social-libérale » et annonce, en novembre 2012, la mise en place du CICE, un crédit d’impôt sur les bénéfices des entreprises à hauteur de 20 milliards d’euros par an.

L’approfondissement de cette orientation économique avec la nomination de Manuel Valls à Matignon en mars 2014 conduit quelques mois plus tard à la démission du ministre de l’Économie d’alors, Arnaud Montebourg, ainsi qu’à celle de Benoît Hamon, éphémère ministre de l’Éducation nationale. Peu après, une partie du groupe parlementaire socialiste affirme à son tour publiquement son opposition à la voie « social-libérale », personnifiée par le Premier ministre et son nouveau ministre de l’Économie, Emmanuel Macron. Ces députés « frondeurs » s’opposent au gouvernement jusqu’à la fin du quinquennat, traduisant la faiblesse du leadership du président sur le parti dont il avait longtemps été le premier secrétaire.

Si la politique économique de François Hollande fut bien éloignée du discours du Bourget, il est important de noter la continuité de ses positions sur le sujet. Proche de Jacques Delors dans les années 1980, il propose alors de répondre aux défis de la mondialisation et de l’approfondissement de la construction européenne par une politique fondée sur la compétitivité des entreprises et une flexibilité accrue du marché du travail qui serait contrebalancées par la défense de l’État social, une protection plus individualisée des travailleurs et le développement de la formation continue. Sous son quinquennat néanmoins, ses choix politiques sur des sujets économiques, sociaux mais aussi régaliens déstabilise et clive sa famille politique, au premier chef la proposition de déchéance de nationalité à la suite des attentats du Bataclan en 2015 puis la loi travail dite loi El Khomri l’année suivante, qui accroît la flexibilité du marché du travail.

Des élites socialistes de plus en plus déconnectées de leur électorat

Comment comprendre ces propositions en décalage avec l’idéologie de la gauche traditionnelle ? Les mutations sociologiques de l’électorat socialiste apportent quelques éléments d’explications. Ce dernier en effet a profondément évolué au cours des dernières décennies.

En 1981, 72 % des ouvriers et 62 % des employés ont voté pour François Mitterrand au second tour : des chiffres que la gauche n’a jamais retrouvés depuis.

En devenant un parti de gouvernement, les socialistes ont mis en œuvre, surtout après 1984 et la nomination à Matignon de Laurent Fabius, une politique économique privilégiant la modernisation industrielle, la libéralisation financière, et l’approfondissement de la construction européenne tout en s’efforçant de défendre l’État social dans un contexte de chômage de masse touchant l’ensemble des sociétés occidentales. Ces choix des socialistes au pouvoir, pas complètement assumés et expliqués, contribuent à éloigner le PS des classes populaires.

À partir des années 1990, ces électeurs se réfugient dans l’abstention. Une part significative rallie le Front national de Jean-Marie Le Pen tandis qu’une petite minorité opte pour des partis de gauche plus radicaux. Surtout, la gauche n’attire plus les nouvelles générations d’ouvriers et d’employés qui, après 1995, votent majoritairement et sans discontinuer pour la droite et l’extrême droite.

Ce divorce avec les couches les plus populaires de l’électorat s’accompagne d’une autre rupture, plus progressive et silencieuse, avec les personnels de l’État, longtemps bastion privilégié du socialisme français. Depuis les années 2000, les enseignants ont par exemple cessé de voter en masse pour le PS, à l’exception notable de l’élection présidentielle de 2012) lui reprochant des prises de positions trop favorables à l’égard de la mondialisation libérale et des politiques éducatives ne répondant pas à leurs attentes.

En dehors de quelques mesures phares impulsées sous les gouvernements de Michel Rocard et Lionel Jospin – [Revenu minimum d'insertion], semaine des 35hcouverture maladie universelle - le parti assume en effet une politique de l’offre tournée vers la compétitivité des entreprises et la primauté d’une régulation de l’activité économique par des mécanismes de marché dont la puissance publique doit toutefois corriger les excès par des politiques sociales ciblées.

Ces orientations politiques creusent les divisions de la gauche et affaiblissent le PS. Si ce dernier s’est appuyé sur des organisations telles que le Parti communiste ou les Verts pour nouer des alliances ponctuelles au gré des scrutins européens ou locaux, il ne parvient plus à créer une dynamique, comme ce fut par exemple le cas dans les années 1970.

À partir de 2017, le rejet assumé du clivage gauche-droite par Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, rejoignant sur ce point la position des leaders du FN qui, dès la fin des années 1990, lui substituent l’opposition entre « mondialistes » et « nationaux », porte un coup dur au PS désormais perçu comme l’une des principales incarnations du « vieux monde » politique.

La faiblesse des réseaux socialistes

L’enracinement sociétal de la SFIO puis du PS qui, contrairement aux social-démocraties d’Europe du Nord, furent toujours des partis d’élus et non de masse, est resté faible à l’exception de rares fédérations emblématiques comme celle du Nord. Dans les années 1970 cependant, le décollage du PS s’explique par une capacité de mobilisation au-delà de ses traditionnelles mairies. Le parti trouve des relais dans des syndicats ouvriers (la CFDT) et étudiants (l’UNEF) mais aussi dans les milieux associatifs et coopérateurs. Il est ainsi courant que les militants PS soient également encartés à la CFDT et exercent des fonctions associatives, par exemple dans les fédérations de parents d’élèves. L’influence du PS sur ces réseaux a disparu depuis longtemps et l’épisode de la Loi Travail a achevé de déstabiliser la CFDT, historiquement ouverte à un dialogue (qui ne fut jamais simple) avec le socialisme de gouvernement.

Plus largement, dans la perspective d’une recomposition et d’une réinvention du PS, l’affaiblissement des corps intermédiaires, qui s’est accéléré sous le quinquennat d’Emmanuel Macron, le prive d’un levier de sortie de crise.

Un autre facteur, plus souterrain, peut également être mobilisé pour comprendre la déconnexion croissante entre les élites socialistes et la société. Il réside dans la relation que cette organisation entretient avec l’État depuis les années 1980. Des politistes ont mis en lumière un phénomène de « cartellisation ». En devenant un parti de gouvernement, le PS a accru sa dépendance vis-à-vis de l’État non seulement pour ses finances, de plus en plus dépendantes de l’argent public, mais aussi pour son expertise avec la pénétration massive de hauts fonctionnaires au sommet de l’appareil. Cette mue du PS en une « agence semi-publique centralisée » l’a considérablement éloigné des militants et de la société.

Facteurs de court, moyen et long terme se conjuguent donc pour expliquer le score dérisoire de la candidate socialiste au premier tour de l’élection présidentielle. Depuis 2017, le PS est bien en voie de « pasokisation », vocable passé dans le langage des sciences sociales en référence au Parti socialiste grec (PASOK) qui disparaît presque complètement du paysage politique à la suite de la terrible crise économique et sociale ayant frappé le pays à la fin des années 2000. Pasokisation n’est cependant pas synonyme de disparition.

Comme l’ont montré de nombreux travaux, « les partis meurent longtemps » et disposent d’une forte capacité de résilience dont témoigne le regain électoral timide mais réel de certains partis sociaux-démocrates européens. Le PASOK lui-même pourrait offrir un bon exemple de sortie de crise au PS : après une décennie compliquée, cette organisation retrouve des couleurs grâce à la réactivation de réseaux d’élus et de syndicalistes locaux ainsi qu’à l’émergence d’un nouveau leader.

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Par Mathieu Fulla, Agrégé et docteur en histoire, membre permanent du Centre d’histoire de Sciences Po (CHSP), Sciences Po.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Russie : Un effondrement prévisible de l’économie

Russie : Un effondrement prévisible de l’économie

 

L’économie russe est aux abois. Chaque jour de guerre lui coûte un prix exorbitant, et les sanctions l’affectent profondément. Par Renaud Foucart, Lancaster University

 

L’invasion de l’Ukraine a placé la Russie au bord de la faillite. Les taux d’intérêt ont doublé, le marché boursier a fermé, et le rouble est tombé à son plus bas niveau historique.

Le coût militaire de la guerre a été exacerbé par des sanctions internationales sans précédent, soutenues par une large coalition de pays. Les citoyens russes, qui ont assisté à la fermeture rapide de très nombreuses enseignes étrangères comme IkeaMcDonald’s ou encore Starbucks, ne sont pas autorisés à convertir en devises étrangères l’argent qu’ils possèdent en roubles.

Selon les analyses les plus optimistes, l’économie russe se contractera de 7% cette année, au lieu des 2% de croissance prévus avant l’invasion. D’autres estiment que la baisse pourrait atteindre 15%.

Une telle chute serait plus importante que celle provoquée par le krach des marchés boursiers russes en 1998. Ce serait un choc majeur pour une économie qui n’a pratiquement pas connu de croissance au cours de la dernière décennie et qui n’a pas réussi à se diversifier suffisamment pour ne plus dépendre très largement des exportations de pétrole et de gaz. Or l’Union européenne prévoit de réduire radicalement sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni ont lancé un processus visant à éliminer totalement leurs propres importations d’hydrocarbures russes, plus limitées.

Les perspectives à long terme sont sombres. Si les sanctions sont maintenues, la Russie sera coupée de ses principaux partenaires commerciaux, à l’exception de la Chine et de la Biélorussie. Les agences de notation prévoient désormais que Moscou sera bientôt dans l’incapacité de rembourser ses créanciers, ce qui aura des répercussions colossales à long terme sur l’économie du pays. En raison de sa réputation d’emprunteur peu recommandable, il sera difficile, pour la Russie, d’attirer des investissements étrangers sans leur offrir des garanties massives, ce qui pourrait la rendre entièrement dépendante de la Chine.

Paradoxalement, la situation économique pourrait connaître une évolution encore plus désastreuse si Vladimir Poutine parvient à remporter la victoire en Ukraine. L’occupation du pays et l’installation d’un gouvernement fantoche impliqueraient certainement, pour la Russie, l’obligation de reconstruire les infrastructures détruites. Et sachant que, même avant la guerre, les citoyens ukrainiens se montraient de plus en plus favorables à l’UE, le maintien de la paix dans un environnement aussi hostile obligerait Poutine à consacrer à l’Ukraine des ressources colossales… qui devront alors être prélevées sur le budget russe.

Pour avoir une idée des conséquences qu’entraînerait un tel scénario, il est utile d’examiner un précédent relativement comparable. Depuis la fin de la seconde guerre de Tchétchénie, qui a notamment vu la destruction quasi totale de la capitale Grozny en 1999-2000, la Russie dépense jusqu’à 3,8 milliards de dollars par an pour maintenir son emprise sur cette république. Toute diminution des transferts monétaires ferait courir à Moscou le risque d’une nouvelle insurrection. Et depuis son annexion en 2014, la Crimée lui coûte un montant comparable.

La population de l’Ukraine, qui compte environ 40 millions d’habitants, est pratiquement 40 fois plus importante que celle de la Tchétchénie et 20 fois plus importante que celle de la péninsule de Crimée. L’Ukraine est le deuxième plus grand pays d’Europe par sa superficie (après la Russie) : y maintenir une occupation durable sera extrêmement coûteux.

Enfin, les pertes russes sont couvertes par le secret militaire, mais les autorités ukrainiennes estiment que la destruction de ses chars, avions et autres équipements militaires au cours des deux premiers jours de la guerre a coûté à la Russie environ 5 milliards de dollars. Depuis, la quantité de ces matériels détruits a bien entendu nettement augmenté.

Mais il n’y a pas que le matériel militaire qui coûte de l’argent. Cela peut sembler étrange, voire dérangeant, mais les gouvernements et les économistes attribuent une valeur monétaire à chaque vie humaine. Ce sont par exemple des calculs de ce type qui déterminent quels médicaments ou traitements médicaux le système britannique de couverture santé fournit avec son budget limité.

Jusqu’à présent, selon diverses estimations, entre 7.000 et 12.000 soldats russes auraient déjà été tués en Ukraine depuis le début du conflit le 24 février (la Russie a annoncé le chiffre de 498 morts le 2 mars et n’a plus communiqué sur le sujet depuis). À titre de comparaison, environ 15.000 soldats sont morts lors de l’invasion soviétique de l’Afghanistan, 8.000 lors de la première guerre de Tchétchénie et un nombre légèrement plus important (mais incertain) lors de la deuxième guerre.

Une estimation approximative basée sur l’espérance de vie et le PIB par habitant suggère que le décès de 10 000 soldats russes correspondrait à un coût de plus de 4 milliards de dollars. À cela, il faudrait ajouter les énormes conséquences sur la santé mentale de leurs familles et de tous les soldats ayant pris part à la guerre.

Dans les jours et semaines à venir, les réponses à deux questions cruciales permettront de comprendre si le coût de la guerre est trop élevé pour Poutine.

D’abord, l’armée et l’industrie de la défense russes peuvent-elles subsister sans importations technologiques telles que l’électronique et les robots industriels en provenance des pays occidentaux ? Ensuite, l’impact des sanctions et des pertes humaines sera-t-il suffisant pour faire évoluer l’opinion publique au point que le pouvoir du Kremlin serait menacé ? Les autres difficultés économiques de la Russie n’auront d’impact sur la suite du conflit que si le dirigeant se soucie réellement de l’impact à long terme que la guerre aura sur ses concitoyens…

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Par Renaud Foucart, Senior Lecturer in Economics, Lancaster University Management School, Lancaster University.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Ukraine : le même scénario prévisible que pour la Géorgie en 2008

Ukraine : le même scénario prévisible que pour la Géorgie en 2008

Mêmes méthodes, même stratégie, mêmes justifications : la Russie utilise contre l’Ukraine la même logique qu’à l’égard de la Géorgie, en tablant sur la passivité des Occidentaux estime un papier du Monde de Sylvie Kauffmann.

 

 

Chronique.

 

Au cours d’une réunion du conseil de sécurité russe consacrée au Donbass qui restera dans les annales comme un grand moment télévisé du pouvoir autocratique, l’ancien président Dmitri Medvedev a fait, lundi 21 février, au Kremlin, une comparaison dévastatrice pour les démocraties occidentales. Il s’agissait de la Géorgie, dont les troupes russes occupent 20 % du territoire depuis que Moscou a reconnu, en 2008, deux petites républiques séparatistes, à l’issue d’une guerre éclair.

« Je me souviens bien de 2008, quand on a décidé de reconnaître l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, a dit M. Medvedev sous l’œil de son successeur, Vladimir Poutine. On a sauvé des centaines de milliers de vies. Aujourd’hui, le risque est plus grand, il y a plus de monde. On sait ce qui va arriver après. On connaît les sanctions. On connaît la pression. Mais on sait aussi comment répondre. Si on sait se montrer patients, ils se lasseront et ils reviendront vers nous pour parler sécurité stratégique et stabilité. La Russie doit reconnaître l’indépendance des républiques du Donbass. L’expérience montre que la tension retombera. »

 

« Ils ». Dmitri Medvedev ne s’est même pas donné la peine de les nommer, tant le Kremlin a intégré le comportement des Européens depuis ce funeste précédent : dans son esprit, ils s’indignent, menacent, sanctionnent, puis, passent à autre chose.

Les Européens, et en particulier le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, étaient en effet à la manœuvre dans cet épisode géorgien qui, à tant d’égards, préfigurait le drame ukrainien d’aujourd’hui. Son homologue américain George W. Bush, en fin de mandat, avait délégué la gestion de la crise à l’Union européenne (UE), dont la France assurait alors la présidence tournante.

Le plus troublant cependant, lorsque l’on revisite l’affaire géorgienne, est le comportement de la Russie. Rétrospectivement, tous les éléments de la crise que vient de provoquer Vladimir Poutine sur l’Ukraine étaient déjà en place, la stratégie éprouvée, le cadre géopolitique posé. Tout était écrit. Il suffisait de vouloir lire.

Successeur de Boris Eltsine, Poutine arrive au pouvoir en 2000. Les attentats du 11 septembre 2001 lui laissent espérer une coopération avec les Etats-Unis, mais la guerre d’Irak éloigne cette perspective. En 2003 et 2004 surviennent les premières « révolutions de couleur » dans deux ex-républiques soviétiques : la « révolution des roses » en Géorgie, puis la « révolution orange » en Ukraine portent des démocrates au pouvoir. C’est un tournant pour le dirigeant russe, qui voit ces deux pays lorgner l’Ouest alors que l’OTAN et l’UE sont déjà en train d’intégrer les anciens pays satellites d’Europe centrale.

Vente automobile : une chute catastrophique pourtant prévisible

Vente automobile : une chute catastrophique pourtant prévisible

La vente des automobiles devrait accuser une baisse minimale de 30% sur un an.  Un phénomène qui n’est pas uniquement français et qui résulte des nombreuses incertitudes que font planer les politiques sur l’avenir de l’automobile (notamment fiscalité sur le carburant, nouvelles normes, avenir de l’électrique, avenir de l’hydrogène, interdiction ou limitation en zone dense  etc.) autant de facteurs qui amènent les acheteurs potentiels à différer leurs achats d’autant que les véhicules sont de plus en plus fiables.

 

Le marché automobile français a donc baissé de 30,7% sur un an en octobre, la chute atteignant 37,3% par rapport à octobre 2019 avant la pandémie, selon des chiffres bruts du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) publiées lundi. Si le début de l’année 2021 avait été meilleur que le début 2020, paralysé par la pandémie de Covid-19, les chiffres de ventes sont à nouveau faibles depuis le mois de juin. «Les effets du ralentissement des commandes et des retards de livraison liés à la pénurie de semi-conducteurs s’accentuent», a commenté le cabinet le cabinet AAAdata. Le problème c’est qu’il y a bien d’autres facteurs explicatifs

Stellantis, fruit de la fusion de PSA (Peugeot, Citroën, DS et Opel) et de FCA (Fiat, Jeep, Alfa Romeo…) reste à la première place en octobre avec 34,5% du marché des véhicules particuliers – périmètre excluant les utilitaires -, mais le groupe a perdu près de 4 points de part de marché avec des immatriculations baisse de 37,6% en un an.

Son rival le groupe Renault, en pleine transition vers une stratégie davantage basée sur les marges unitaires que les volumes, a vu ses immatriculations baisser de 28,7%, avec une part du marché français de 25,7%. Les immatriculations de la marque roumaine Dacia ont progressé de 2,8% tandis que celles de Renault plongeaient de 38,1%.

Dégringolade aussi pour le premier groupe étranger, Volkswagen, dont les immatriculations ont reculé de 40,3% en octobre. La part de marché du géant allemand a atteint 10,1%.

Au total, 118 521 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de France le mois dernier, contre 171 050 en octobre 2020. Le mois ne comptait cette année que 21 jours ouvrés contre 22 l’an dernier.

 

Les berlines sont passées sous les 50% du marché (-1 point à 49%), tandis que les SUV et tout-terrain ont progressé à 43% (+4 points).

Le marché de l’occasion est lui aussi en baisse sensible en octobre (-13,3%), mais il « continue d’évoluer à des niveaux records depuis le début de l’année, avec une hausse de 9,6% sur dix mois et plus de 5 millions de transactions », selon AAAdata. Les modèles les plus anciens, de dix ans et plus, comptent pour 44% de ce total.

 

Forte hausse prévisible des maladies liées à l’alcoolémie et à l’obésité

Forte hausse prévisible des maladies liées à l’alcoolémie et à l’obésité

Selon une étude britannique si la consommation d’alcool et l’évolution du poids des Français restent en l’état, le pays enregistrera d’ici 2030 73.000 nouveaux cas de cirrhoses, 55.000 nouveaux cas de cancers du foie et 61.000 nouveaux cas d’autres maladies chroniques du foie, selon cette étude rendue publique à l’occasion du Congrès européen sur l’obésité (10-13 mai), organisé en ligne à cause de la pandémie de Covid-19. Ses auteurs prédisent aussi 425.000 nouveaux cas de maladies coronariennes et 550.000 AVC.

L’étude a été réalisée par HealthLumen, société britannique spécialisée dans les modélisations sur les questions de santé, et l’Association européenne pour l’étude du foie (EASL). Ces modélisations sont des outils informatiques qui permettent d’établir des prévisions pour les années à venir, sur la base de données de santé existantes.

L’étude en question est basée sur l’évolution du poids des Français d’une part et leur consommation d’alcool de l’autre. Pour le premier paramètre, en se basant sur les tendances actuelles, le modèle prévoit une hausse de l’obésité sur la période (de 17,8% à 27,3% de la population chez les hommes, et de 19,3% à 31,3% chez les femmes). Pour le second, les chercheurs ont pris comme base une consommation de 52,5 unités d’alcool par semaine chez les hommes en moyenne et 35 chez les femmes.

L’écroulement prévisible du bitcoin

L’écroulement prévisible du bitcoin

 

 

Le bitcoin est passé sous la barre d’un dollar, raconte Philippe Brassac, directeur général du Crédit Agricole, qui, avec 50 autres personnalités, a imaginé à quoi ressemblerait l’actualité du n° 3000 du journal l’Opinion, le 30 avril 2025.

 

Tribune

 

 

Deux ans jour pour jour après le passage du bitcoin sous la barre d’un dollar, de nombreux articles s’étonnent encore de la cécité collective dont nous avons pu faire preuve. Les impacts désastreux de ce que l’on a ironiquement appelé « la crise des crypto-passifs » sont encore bien présents. Nous nous sommes heureusement bien remis de l’effet perte de « richesse » qui n’avait en réalité jamais existé dans l’économie réelle. Il reste néanmoins de façon très pesante, et c’est sans doute la spécificité la plus singulière de cet évènement, une crise de nature politique et morale ressentie sur toute la planète.

Comment exiger des comptes à des responsables, puisque nous savions dès le départ qu’il n’y en avait pas ? Quelles mesures corriger, là où il n’y a pas de régulation ? Comment injecter de la liquidité de secours dans un système non monétaire et hors de tout contrôle ? Comment avoir imaginé une valeur durable en absence d’utilité objective autre que le caractère spéculatif ? Comment tant de personnes informées, sensées et éduquées ont pu se convaincre que la valeur du bitcoin ne pouvait que monter dès lors que le moindre doute provoquerait inéluctablement une prophétie autoréalisatrice inverse ? Comment ne pas avoir vu plus simplement que le masque de la nouveauté technologique dissimulait le visage millénaire de l’appât du gain ?

Toutes ces questions feront couler encore beaucoup d’encre. Economistes, historiens, philosophes et politiciens identifieront sans aucun doute rétrospectivement les signes avant-coureurs dans le but de nous éviter de tomber à nouveau dans un tel travers. Serons-nous pour autant immunisés contre la spéculation ? Je ne le parierais pas, même pour 1 bitcoin.

Croissance : nouvelle chute prévisible en avril

Croissance : nouvelle chute prévisible en avril

 

Un relatif mauvais mois de mars mais un mois d’avril encore pire d’après la Banque de France. En cause évidemment les mesures restrictives nouvelles prises dans le cadre de la crise sanitaire. Aussi une désorganisation très importante des chaînes logistiques sans compter l’attentisme persistant des consommateurs et investisseurs.

 

Parmi les facteurs de dégradation à signaler la désorganisation complète des chaînes logistiques qui ne sont pas en capacité de fournir toutes les pièces nécessaires aux complexes processus de production internationale. En fait au manque de tout et pas seulement des éléments informatiques microprocesseurs et autres, aussi de boulons, de plastique, de boi,s d’acier et de pièces accessoires mais indispensables au produit fini.

 

Du coup la France aura bien du mal à atteindre les 5 % prévus par le gouvernement pour les perspectives de croissance au cours de l’année 2021. L’activité économique au mois de mars a été 4 % inférieure à la normale d’avant-crise. En revanche, les mesures de confinement mises en application dans tout le pays début avril auront des conséquences négatives sur le PIB. Celui-ci serait inférieur de 7 % à son niveau d’avant crise ce mois-ci.

Le confinement ampute l’activité de façon conséquente, un an après le début de la crise. Une chute de 7 % du PIB pendant un mois correspond à un manque à gagner de l’ordre de 13 milliards d’euros pour l’économie française.

 

Aéroports : comme c’était prévisible les faux tests !

Aéroports : comme c’était prévisible les faux tests !

 

Il y a longtemps que les spécialistes savent que l’exigence d’un certificat de test pour les voyageurs internationaux par avion est un coup d’épée dans l’eau. D’abord en préalable il faut rappeler que la plupart des voyageurs internationaux utilisent  le rail et la voiture, des  modes de transports qui ne sont pas contrôlés ou presque.

 

Comme on ne se résout pas à fermer les frontières qui constituerait la seule mesure efficace, l’Europe a décidé de n’exiger que  le fameux certificat de test que pour le déplacement de voyageurs entre l’union économique et le reste du monde.

 

Le problème évidemment,  c’est que les voyageurs indélicats peuvent se munir de faux tests PCR négatifs sans qu’il soit possible de les vérifier. Normalement les tests de PCR doivent être affectés 72 heures avant le vol. Le problème est que le certificat de test négatif n’est pas un document administratif et qu’il est pratiquement impossible dans vérifier la véracité dans la plupart des aéroports des pays en voie de développement comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres.

 

Le vrai problème que ne veulent pas affronter les Etats est la fermeture des frontières à la mobilité des personnes pendant une période suffisante. Or le virus circule évidemment avec les personnes qui se déplacent,  ce qui explique notamment la prolifération des variants britanniques mais aussi sud-africains, brésiliens et demain d’autres.

 

Faillites PME : une vague prévisible

Faillites PME : une vague prévisible

 

Dans un sondage réalisé en août et publié ce jeudi 22 octobre par la société de conseil McKinsey, 13% des petites et moyennes entreprises (PME) françaises interrogées s’attendent à faire faillite dans les six prochains mois. Et pour cause : dans l’échantillon de 502 PME sollicitées, 17% s’inquiètent de ne pas pouvoir rembourser leurs prêts, alors que de nombreuses sociétés ont emprunté pour compenser les pertes liées à la crise du Covid-19. Deux tiers de ces sociétés ont ainsi vu leur chiffre d’affaires emputé par la pandémie, dont 27% rapportent une « considérable baisse » de leurs revenus auprès de McKinsey.

Parmi celles interrogées par la société de conseil, 80% qualifient d’ailleurs de « faible » l’état actuel de l’économie française, qui serait même « très ou extrêmement faible » pour un tiers des répondants. Et pour pallier aux difficultés des prochains mois, ces PME comptent largement sur l’aide de l’Etat : 38% indiquent vouloir profiter des mesures prévues par le gouvernement à l’avenir, alors que 21% disent y avoir déjà eu accès.

Les inquiétudes des PME françaises coïncident avec celles observées chez nos voisins européens, où McKinsey a également interrogé un échantillon de sociétés. Le nombre de répondants à craindre pour leur survie dans les six prochains mois est légèrement inférieur dans les autres pays, allant de 9% au Royaune-Uni à 11% en Espagne, en passant par 10% en Italie et en Allemagne.

. Parmi les 2.200 sociétés européennes interrogées, 55% craignent de devoir mettre la clé sous la porte d’ici septembre 2021 si « les revenus devaient rester stables« . Et même en imaginant un rebond économique, la proportion de pessimistes reste élevée : 39% anticipent devoir se retirer à cette échéance même si les ventes augmentaient « de 10% à 30%« .

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