Archive pour le Tag 'prévenir'

Prévenir les cancers en favorisant les comportements vertueux par la réglementation

Prévenir les cancers en favorisant les comportements vertueux par la réglementation


Arrêter de fumer, réduire sa consommation d’alcool, manger plus équilibré… Pour prévenir les cancers, l’incitation à changer les comportements ne suffit pas. Elle doit s’accompagner d’une réglementation stricte et de la suppression des produits industriels cancérigènes, affirment, dans une tribune au « Monde », quatre spécialistes universitaires.

A l’heure où Santé publique France et l’Institut national du cancer (INCa) révèlent que l’incidence des cancers a doublé en trente ans, la question se pose de savoir si ce gouvernement et ceux qui l’ont précédé ont conduit une politique préventive à la hauteur de ce problème majeur de santé publique.

Parmi ces cancers, quatre sur dix sont évitables, autrement dit n’apparaîtraient pas si l’exposition aux facteurs de risque connus était prévenue, aux premiers rangs desquels le tabac, l’alcool et l’obésité, soit 153 000 nouveaux cas par an en France. L’exemple de la lutte antitabac illustre deux grandes stratégies préventives mises en œuvre : l’une visant à informer le public, et l’autre s’attaquant à l’agent cancérigène.

Lutte contre le tabagisme, et lutte contre le tabac : quand les deux stratégies sont associées, des résultats tangibles sont observés. Les campagnes d’information, la loi Evin et les mesures qui ont suivi ont permis une réduction significative du tabagisme, même si aujourd’hui 12 millions de Français fument encore quotidiennement.

Force est de constater qu’en matière de cancers évitables c’est surtout la première stratégie qui est le plus largement mobilisée par les pouvoirs publics. Arrêter de fumer, réduire sa consommation d’alcool, manger plus équilibré sont les messages les plus diffusés pour diminuer les trois principaux facteurs de risque identifiés à ce jour.

On connaît pourtant les limites de cette approche. Quelle est la portée du message « bien manger, bien bouger » du ministère de la santé et de la prévention quand il s’inscrit en petites lettres au pied d’images publicitaires vantant les qualités gustatives d’aliments ultratransformés dont on sait qu’ils augmentent les risques d’obésité et de cancer ?

Est-il vraiment surprenant de constater un doublement du nombre de personnes obèses en vingt-cinq ans quand les gouvernements successifs ont été aussi peu enclins à réglementer l’offre industrielle en aliments obésogènes ? Les consommateurs sont avertis, mais cela exonère-t-il les pouvoirs publics de leurs responsabilités ? On peut le craindre en entendant les propos tenus par le président de la République, déclarant le 4 février 2021 que « 40 % des cancers pourraient être évités par des comportements plus vertueux ».

L’écologie aussi pour prévenir la santé ?

L’écologie aussi pour prévenir la santé ?

 

A l’occasion de la Journée mondiale du cœur, jeudi 29 septembre, le cardiologue Pierre-Vladimir Ennezat appelle, dans une tribune au « Monde », à jouer sur la fibre écologique pour lutter contre ces maladies chroniques.

 

Il y a près de trois ans, une épidémie d’infections respiratoires causée par un virus, le SARS-CoV-2, émergeait dans la province du Hubei, en Chine, avant de se propager rapidement pour provoquer une pandémie ou plus précisément une syndémie, entrelacement aggravant de maladies et de facteurs biologiques et environnementaux : grand âge et perte d’autonomie, maladies chroniques, obésité, défaillances des systèmes de soins et inégalités sociales et raciales déterminaient une large proportion de la mortalité et des formes graves liées à cette infection Covid-19.

D’immenses progrès médicaux diagnostiques et thérapeutiques ont pourtant été réalisés depuis l’après-guerre. A contrario, notre mode de vie semble avoir fait le lit des maladies chroniques, qui submergent littéralement notre système de santé et le mettent en faillite financière. Inactivité physique, pollution, anxiété et dépression, addictions au tabac, à l’alcool, au sucre, aux aliments ultra-transformés et désormais aux écrans sont clairement à l’origine de nos maladies cardio- et cérébro-vasculaires, de l’obésité, du diabète, mais aussi des maladies respiratoires et des cancers.

Sensibiliser et convaincre nos citoyens d’abandonner ce mode de vie délétère est une tâche immense voire impossible pour le corps médical dans un environnement si toxique et pourtant permis, voire autorisé, par nos gouvernements successifs, perméables aux lobbys de la grande distribution et des industries agroalimentaires, automobiles et pétrochimiques. A l’aune de la sobriété, la fibre écologique pourrait être un fil conducteur pour prévenir et réduire l’incidence de ces innombrables maladies. Quelques exemples pourraient être proposés pour célébrer, jeudi 29 septembre, la journée mondiale d’action contre les maladies cardio-vasculaires.

L’utilisation au maximum des escaliers et non des Escalator ou des ascenseurs, la marche ou la bicyclette de préférence au recours à des voitures, trottinettes ou bicyclettes à assistance électrique de plus en plus lourdes et puissantes sont des activités par essence écoresponsables et bénéfiques pour le système cardio-vasculaire d’Homo sapiens. Lorsque la distance entre le domicile et le lieu de travail est inférieure à 1 km, 42 % des personnes prennent hélas leur voiture pour s’y rendre ; 56 % lorsque la distance est comprise entre 1 et 2 km ; 63 % entre 2 et 3 km.

Ces proportions témoignent de la très faible motivation pour l’effort, permise par une énergie abondante et pas assez coûteuse. La réduction du temps affalé (« sitting disease ») dans un canapé, très souvent devant des écrans et, pis, en grignotant, est un objectif primordial pour lutter contre la pandémie d’obésité et de diabète qui sévit depuis plusieurs décennies et provoque plusieurs millions de décès chaque année.

Comment prévenir les incendies de forêt ?

Comment prévenir les incendies de forêt ?

L’été 2022 a été marqué par un nombre élevé d’incendies de grande ampleur. Des territoires d’ordinaire peu concernés comme la Bretagne, l’Allemagne ou la République Tchèque sont touchés. En Gironde, 20.000 hectares de surface forestière ont été détruits dans deux feux hors normes qui ont duré plus d’une semaine malgré des moyens de lutte importants. La menace grandit, sous l’influence du changement climatique. Comment faire face ? Par Amélie Castro et Philippe Riou-Nivert (Centre national de la propriété forestière) dans la Tribune.

.

Les massifs forestiers les plus exposés sont situés sur les sols les plus sensibles à la sécheresse. La région méditerranéenne, mais aussi le sud-ouest et l’ouest de la France sont concernés et le reste du pays n’est plus à l’abri. En Gironde, qui n’est pas un département associé à un risque d’incendie élevé, bien qu’il détienne le record annuel de départs de feux, la capacité naturelle des sols sableux à retenir l’eau est faible. La végétation du sous-bois (fougères, graminées, bruyères…) se dessèche rapidement et devient très combustible. À la moindre étincelle, elle s’enflamme. Le feu peut se communiquer aux arbres qui la surplombent et se transforme vite en incendie s’il y a du vent. Le relief et le manque d’accès compliquent la situation.

Il est indispensable de comprendre ces mécanismes pour définir une stratégie de prévention alors que les sécheresses s’annoncent plus fréquentes. Cette action du quotidien, peu visible, s’organise durant l’hiver et le printemps et s’inscrit dans le temps long.

Face au risque de feu, les forestiers évaluent la vulnérabilité de leurs forêts. Les résineux, notamment les pins, sont souvent mis en cause. Est-ce si simple que ça ? Certes, les arbres qui poussent dans des conditions sèches présentent plus souvent un risque de départ de feu. Pour autant, ils ne brûlent pas spontanément et ont même développé des mécanismes d’adaptation. C’est le cas du pin maritime, une essence forestière présente naturellement dans le sud et le sud-ouest de l’Europe. Ses caractéristiques (écorce épaisse…) lui assurent une certaine résistance aux feux de faible intensité.

Pour survivre et pousser, les essences doivent être adaptées au terroir. Dans les Landes de Gascogne, il faut qu’elles tolèrent à la fois la forte acidité naturelle des sols, l’excès d’eau en hiver et la sécheresse en été. Très peu d’essences supportent de telles contraintes. Après des décennies, les travaux de la recherche sont formels : il a été pour l’instant impossible de trouver des essences de substitution au pin maritime.

En forêt, la végétation est présente du sol à la cime des arbres et de parcelle à parcelle : les feuilles sèches au sol, les herbacées, les arbustes et les différents arbres. Dans les conditions climatiques de l’été 2022, un sous-bois dense ne peut pas maintenir la fraîcheur et l’humidité, deux conditions qui abaissent le risque incendie. Le sous-bois devient une masse combustible qui peut transformer un incendie en un véritable brasier. Il faut donc entretenir les forêts.

Pour ce faire, différentes techniques peuvent être mobilisées, en fonction du contexte. Les débroussaillements, les éclaircies et les élagages régulièrement pratiqués permettent de maîtriser le sous-bois, d’espacer nettement les cimes de la végétation au sol, en rompant l’homogénéité du massif forestier. Pour être efficaces, elles doivent atteindre une surface critique, ce qui suppose souvent l’association de propriétaires voisins. La question de leur coût et de leur prise en charge se pose. Les activités sylvopastorales en région méditerranéenne ont pu historiquement contribuer à entretenir les espaces forestiers. La forêt cultivée et entretenue dans les Landes de Gascogne est aussi une réponse de longue date, mise en place après les grands incendies des années 1940 qui virent aussi naître les premières assurances mutuelles.

Souvent présenté comme un moyen de limiter la vulnérabilité des forêts, le mélange des essences ne donne pourtant aucune certitude concernant un effet significatif sur la vulnérabilité au feu (le chêne vert est aussi inflammable que le pin). Cependant, les autres bénéfices, notamment écologiques, des mélanges sont nombreux et il est donc intéressant de les favoriser au sein du peuplement, en mosaïque ou en lisière, à condition de continuer à maîtriser la végétation. Par contre, la futaie irrégulière avec ses différents étages de végétation assure la continuité verticale et rend la forêt plus vulnérable en cas de risque élevé.

Accès pour les pompiers, pare-feu, points d’eau bien répartis et tours de guet font partie des équipements de prévention essentiels. Classé à haut risque depuis 1945, le territoire des Landes de Gascogne fait l’objet de travaux continus depuis plus de 70 ans. L’organisation de la Défense des Forêts Contre I’Incendie est spécifique et collective, animée par un réseau de sylviculteurs bénévoles dans leur majorité. Les Services Départementaux d’Incendie et de Secours et de la Sécurité Civile se sont appuyés sur les équipements de la DFCI. Même si le réseau n’a pas suffi pour contenir les feux attisés par la sécheresse et le vent, il a permis d’éviter les victimes et la plupart des dégâts aux habitations. Car les enjeux humains, notamment dans le Bassin d’Arcachon, sont bien plus importants qu’en 1945 et la protection des zones d’habitation a demandé des efforts considérables avec, sans doute, des arbitrages sur la répartition des moyens disponibles.

La question du risque de feux de forêt se pose à l’échelle du territoire. Plus de 90 % des départs de feu sont d’origine humaine et la densité de la population est un paramètre essentiel pour la sécurité des personnes et des biens mais aussi des forêts.

L’intensité des actions de débroussaillement doit être adaptée au risque de mise à feu. Il est plus fort le long des zones urbanisées et des infrastructures de transport routier ou ferroviaire. Les opérations doivent donc y être renforcées, jusqu’à créer des ruptures de combustible. Elles sont sous la responsabilité de différents acteurs : forestiers mais aussi communes, départements, gestionnaires d’infrastructures et résidents.

L’aménagement du territoire est un instrument de prévention à part entière. Les documents d’urbanisme doivent à ce titre intégrer le risque par des mesures spécifiques. Les obligations légales de débroussaillement permettent de limiter la vulnérabilité des interfaces entre forêt et habitations et servent à protéger la forêt mais aussi les maisons. Ces mesures d’autoprotection doivent être connues et intégrées par les résidents des zones à risques ; elles nécessitent de nombreuses actions d’information et de formation. Le partenariat entre les collectivités locales, les services de secours et les forestiers, privés et publics, est un élément clé pour la protection des territoires, à mener sur le long terme.

Il convient toutefois de rappeler que tirer des conclusions trop hâtives sur ces incendies, sur les essences ou sur les sylvicultures pratiquées négligerait le vrai sujet : l’accélération du changement climatique.

 

 

Des crapauds pour prévenir les tremblements de terre ? Et des grenouilles pour les séismes politiques ?

Les crapauds pouvant  prévenir les tremblements de terre, on se demande si les grenouilles ne pourraient pas prévoir les séismes politiques comme celui qui pourrait se produire en France. Les conditions sont réunies, un printemps très humides multipliant les grenouilles surtout présentes dans les milieux politiques, la crise marécageuse dans laquelle on s’enfonce, les coassements pathétiques d’un gouvernement qui ne comprend rien à l’économie. . Selon le sismologue Louis Geli,. les crapauds pourraient avoir été perturbés par des changements de composition des eaux, dus à des émanations de gaz survenant avant le séisme, Cette découverte « devrait ouvrir des champs de recherche, mais c’est très difficile », regrette-t-il, soulignant « le coup de chance » de ces chercheurs qui étaient au bon moment, au bon endroit. « C’est un peu le serpent qui se mord la queue, il n’y a pas de jeu de données probant, donc on ne sait pas par où commencer », explique le sismologue et géophysicien marin. « En Occident, que ce soit aux Etats-Unis, en France ou en Angleterre, on rejette la recherche sur les signes précurseurs des séismes liés aux animaux », assure le spécialiste. « Les seuls qui s’y intéressent sont un peu considérés comme des marginaux ». L’histoire des crapauds de L’Aquila « fait beaucoup rire les gens et laisse complètement sceptiques les scientifiques », regrette ainsi l’expert. « Comment expliquer cet aveuglement des scientifiques ? », demande un biologiste lors de la conférence suivie par plus de 150 personnes dans une salle de l’Ifremer à Plouzané, près de Brest. « C’est véritablement une question de culture », répond le conférencier, qui s’interroge sur la pertinence d’appliquer dans le cas présent le processus d’expérimentation scientifique consistant à formuler une hypothèse et mener une expérimentation afin de la vérifier. « Avant de chercher à comprendre pourquoi les animaux réagissent ou pas, ce qu’il faut, c’est d’abord observer », assure-t-il. « En Orient, on est davantage sensible à la possibilité d’observer sans formuler des hypothèses« , juge le spécialiste, auteur avec son épouse, Hélène Geli, journaliste et historienne, de l’ouvrage paru fin 2012 « Un crapaud peut-il détecter un séisme ? » A la fin des années soixante, rappelle-t-il, des dizaines de milliers de paysans chinois avaient été recrutés pour observer le comportement des animaux – sensibles aux ondes – et tenter de prévenir les séismes. Certains ont rapporté avoir vu des souris et des serpents s’agiter à l’air libre comme fous, des chiens pousser des hurlements sauvages ou encore des chevaux et des vaches frapper les murs de leurs écuries et étables. Avant le séisme de février 1975 à Haïcheng (nord-est de la Chine), des observateurs auraient rapporté que des centaines de serpents auraient interrompu leur hibernation, sortant de leur trou pour finalement mourir de froid. « On ne sait pas si les serpents sont sortis avant ou après la secousse », met en garde Louis Geli, jugeant cependant que « ces observations mériteraient d’être confirmées de manière scientifique ».   »On fera progresser la connaissance si on travaille sur cette question du comportement des animaux en relation avec les fluides et les conditions environnementales », assure-t-il, expliquant qu’actuellement il n’est pas possible de les prédire, la surveillance des données telles que les secousses sismiques ou la modification des champs électromagnétiques ne suffisant pas à fournir un modèle fiable. Entre 2004 et 2011, les séismes ont fait près de 700.000 victimes d’Haïti au Japon, en passant par l’Indonésie et le Pakistan.

 




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol