Sarkozy : invente une banque pour les jeunes ! Pourquoi pas une autre pour les femmes, une pour les quadragénaires, une pour les blonds, une pour les chauves, une pour les culs de jatte etc.
Le candidat de l’UMP a longuement fustigé à la porte de Versailles à Paris l’assistanat, « cette dépendance pour la jeunesse », et promis le soutien de l’Etat à ceux qui veulent « travailler, étudier (ou) conquérir leur place ». Notamment en annonçant la création, s’il est réélu, d’une « banque pour la jeunesse » destinée à financer leurs projets. »Je dis non à un RMI jeune, non à un RSA jeune mais je dit oui à une banque de la jeunesse (…) qui se portera caution pour tous ceux qui n’ont pas la chance d’avoir une famille qui peut les aider », a-t-il promis. Autre annonce, le doublement, sans autre précision du nombre de bénéficiaires du service civique, qui a recruté depuis sa création il y a deux ans quelque 22.000 volontaires et envisage de porter ce nombre à 70.000 en 2014. Le président sortant n’a par contre pas prononcé un mot sur le chômage des jeunes, un fléau qui touche pourtant 20% des actifs de moins de 25 ans. Contrairement aux usages de ses dernières sorties, Nicolas Sarkozy a surpris en s’abstenant de toute charge violente contre son rival socialiste François Hollande, toujours favori des sondages. Malgré les encouragements insistants de son auditoire, qui a haché son discours de très nombreux « on va gagner » ou « Nicolas président ! », le chef de l’Etat s’est contenté de fustiger, au détour d’une plaidoirie pour la loi Hadopi, les « démagogues » et « apôtres du jeunisme ». Une allusion au candidat du PS qui veut remplacer cette loi protégeant les droits d’auteur. A défaut d’entendre les paroles combatives de leur candidat, les jeunes de l’UMP ont pu satisfaire leur volonté d’en découdre en écoutant la « première partie » de la réunion, particulièrement virulente. Pendant plus d’une heure, ministres et ténors de l’UMP se sont succédé à la tribune pour éreinter François Hollande et tordre le coup à l’idée que la jeunesse serait « l’apanage de la gauche ». Un défi puisqu’en 2007, Ségolène Royal avait raflé 63% des suffrages des 18-24 ans au second tour. Le patron des jeunes de l’UMP Benjamin Lancar a ouvert le feu. « Imaginez comme cela doit être dur et déprimant d’être jeune et d’avoir François Hollande comme candidat ! », a-t-il raillé. « Protégez-nous de cette gauche qui veut nous enlever notre avenir », a enchaîné le conseiller régional Geoffroy Didier. Même le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand y est allé de sa critique en fustigeant la « gauche caviar » ou la « gauche bobo »… Quant au secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé, il a conclu sans nuance en désignant François Hollande comme « le candidat anti-jeune par excellence ».