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Présidentielle : la Fédération des chasseurs pour Macron !

Présidentielle : la Fédération des chasseurs pour Macron !

 

L’exemple même du clientélisme et du populisme donné par le président de la fédération des chasseurs qui n’hésite pas à s’asseoir sur les statuts de son association pour annoncer son intention de voter Macron au premier tour.
On savait évidemment que les chasseurs ne sont pas d’une subtilité démocratique et intellectuelle exceptionnelle mais de là à politiser une organisation il y a un pas qui vient d’être franchi sans état d’âme par le peu scrupuleux président de la fédération des chasseurs.

Il conviendrait sans doute de rappeler à l’intéressé que ce type d’association n’a pas vocation à faire de la politique et où à servir ses intérêts. L’association doit évidemment rappeler ses revendications mais elle n’a pas à s’immiscer dans le choix électoral.

Un rappel utile car le président des chasseurs à l’habitude de s’asseoir allègrement sur les valeurs et les droits démocratiques.

 

« Je suis d’une froideur et d’un pragmatisme total sur les choix à faire. Je fais abstraction de mes opinions. » Willy Schraen, le président de la Fédération des chasseurs, a annoncé son intention de voter Emmanuel Macron « dès le premier tour » dans un entretien au Parisien / Aujourd’hui en France (article abonnés).

« Il [le chef de l'Etat] va annoncer dans les prochaines heures sa vision de la chasse à travers une lettre aux présidents départementaux de chasse, avance Willy Schraen. Il devrait s’engager sur l’indemnisation des dégâts de gibier, une police rurale de proximité, les chasses traditionnelles », énumère-t-il. « Il mettra toute son énergie pour répondre à nos demandes. J’ai sa parole », assure-t-il. Avant de faire valoir : « Il ne m’a pas déçu. Aucune loi ou amendement pouvant abîmer la chasse n’a été adopté dans ce quinquennat. À chaque fois qu’on a eu un problème à régler avec un ministre de l’Écologie, il est intervenu. »

Toutefois, Willy Schraen assure qu’il ne s’agit pas d’une consigne de vote. « Les chasseurs font ce qu’ils veulent », déclare-t-il de manière particulièrement hypocrite.

Présidentielle 2022 : Gros coup de fatigue démocratique !

Présidentielle 2022 : Gros coup de fatigue démocratique !

 

Selon l’enquête d’Ipsos Sopra Steria pour « Le Monde », à moins de deux semaines du premier tour de la présidentielle, seuls 67 % des Français se disent certains d’aller voter. Les enjeux importants du moment devraient pourtant inciter à la mobilisation. Candidats, médias et citoyens ont leur responsabilité dans cette dangereuse apathie.

 

Editorial du « Monde ».

 

Au moment où les Ukrainiens se battent avec courage, ferveur, et au péril de leur vie pour défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le spectacle que renvoie la campagne électorale française suscite, par contraste, un malaise. Notre pays présente tous les symptômes d’une démocratie fatiguée alors qu’il devrait entretenir et chérir la liberté de débat et de choix qu’il a conquise au prix de son histoire mouvementée.

A moins de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, nombre d’électeurs ne parviennent toujours pas à s’y intéresser. Les principaux acteurs peinent à les y aider. Selon la huitième vague de l’enquête électorale réalisée par Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde, seuls 67 % d’entre eux se disent certains d’aller voter, alors qu’ils étaient 78 % il y a cinq ans. Parmi les motifs du désintérêt sont notamment avancés l’impression « qu’il n’y a rien de nouveau » ou encore le sentiment que « les jeux sont déjà faits ».

Cette lassitude est d’autant plus surprenante que l’actualité, passablement dramatique, se charge d’établir une hiérarchie des urgences qui n’était pas celle de 2017 et autour de laquelle un débat de fond est impératif si l’on veut éviter à l’avenir les blocages, les tensions et les mauvaises surprises. Le réchauffement climatique, la reprise de l’inflation, la réapparition des épidémies, le retour de la guerre en Europe, les craintes qu’elle fait naître autour de l’approvisionnement énergétique et alimentaire montrent à quel point tout ce qui nous paraissait définitivement acquis, il y a encore quelques années, est brusquement remis en cause.

L’impossibilité de structurer des échanges de qualité autour de ces grandes mutations laisse pantois, tout comme la facilité avec laquelle certains acteurs impliqués dans le débat public tirent les conséquences de la dépolitisation ambiante. La semaine dernière, TF1, qui avait coutume, comme ses confrères du service public, d’organiser de longues soirées électorales à l’occasion de la présidentielle, a annoncé qu’elle programmerait, dimanche 10 avril, le film Les Visiteurs dès 21 h 30. Un symptôme parmi d’autres du cercle vicieux qui menace la vie politique : puisque l’audience manque, réduisons la voilure.

Contrairement à ce que plaident la plupart des candidats, ce n’est pas la guerre en Ukraine qui écrase le débat, mais la façon dont chacun s’en est servi à des fins politiciennes. Le président de la République, d’abord, pour gérer aussi longtemps que possible sa position de favori en surplomb de ses concurrents. La droite et la gauche, ensuite, pour masquer la faiblesse de leur campagne qui avait pris l’eau bien avant le déclenchement du conflit. Face à la recomposition en cours du paysage politique, leur logiciel s’est révélé complètement usé. L’extrême droite, enfin, qui, par la voix de Marine Le Pen, exploite jusqu’à la corde le thème porteur du pouvoir d’achat en tentant de faire oublier sa complaisance à l’égard de Vladimir Poutine.

Les ratés de la campagne n’exonèrent cependant pas les citoyens de leur propre responsabilité. Le plus inquiétant dans ce qu’il se passe aujourd’hui est l’apathie boudeuse dans laquelle se retranchent nombre d’électeurs, sous prétexte que les politiques ne pourraient rien pour eux. Gageons que s’ils s’étaient mobilisés en nombre suffisant pour bousculer les positions acquises, exiger une confrontation des idées et des réponses précises à leurs questions, ils auraient fini par l’obtenir. La démocratie n’est ni un luxe ni une évidence. En ces temps troublés, chacun a malheureusement tendance à l’oublier.

PRÉSIDENTIELLE: gros meeting de ZEMMOUR

PRÉSIDENTIELLE: gros meeting de ZEMMOUR

Un gros meeting de Zemmour qui affirme avoir réuni environ 100 000 personnes au Trocadéro à Paris. Un chiffre peut-être excessif, sans doute à peine la moitié, mais une mobilisation certaine à peine évoquée dans les grands médias. Le signe évidemment que la plupart des grands médias aux mains des financiers privilégie l’opposition de Marine Le Pen  victime expiatoire désignée d’un Macron qui n’aura pas de mal à terrasser sa rivale.

 

On peut et on doit évidemment contester le caractère extrémiste de nombre de positions de Zemmour par contre  la manière dont il est rendu compte de la mobilisation à Paris témoigne des limites du contexte démocratique actuel. Éric Zemmour a en effet mobilisé en masse, ce dimanche, sur la place du Trocadéro à Paris. L’occasion, pour ce qui pourrait constituer son dernier grand discours de campagne, d’appeler de nouveau à l’ »union des droites », qu’il a souvent appelée de ses voeux. Tout en égratignant ses différents adversaires.

Lors de son discours, l’ancien polémiste a notamment renouvelé son appel à l’union des droites, en s’adressant à ses « amis » de droite. En prévision du second tour et surtout des législatives, le candidat a ainsi tendu la main à plusieurs personnalités des Républicains et du Rassemblement national.

« Oui, j’aurai besoin d’Éric Ciotti », a débuté Éric Zemmour, avant de le faire applaudir: « Oui, j’aurai besoin de François Xavier Bellamy, de Laurent Wauquiez, de Nadine Morano, de Jordan Bardella. C’est l’idée que je me fais de l’union des droites », a-t-il martelé.

Élection présidentielle : des programmes déjà largement obsolètes

Élection présidentielle : des programmes déjà largement obsolètes

 

Il n’est guère étonnant que les Français ne se passionnent pas pour les élections présidentielles. La plupart estiment  d’ailleurs que cette échéance ne changera pas grand-chose. Cela sans doute en référence à des programmes qui sont largement obsolètes.

D’abord personne n’avait prévu la situation de guerre en Ukraine et ses conséquences. Il y aura nécessairement une très grosse remise en cause de la politique énergétique de sa nature, de son utilisation et de ses origines. Du coup,  les utopies des énergies alternatives se trouvent renvoyés au calendes grecques En tout cas à leur utilisation pertinente. L’Europe longtemps soumise aux contraintes des écolos allemands et autres pays du nord s’est laissée complètement embourbée dans une politique énergétique hypothéquant largement l’indépendance économique européenne.

La seconde raison du caractère obsolète des programmes est la résurgence de l’inflation. Une inflation générée par la reprise économique mais aussi par des facteurs plus structurels comme la recomposition progressive des processus de production et de répulsion. L’indépendance économique aura un coût et la relocalisation ne sera pas gratuite. La dérive de l’inflation va remettre en cause tous les scénarios économiques. Bien sûr on pourra toujours imputer la responsabilité à la guerre en Ukraine. La vérité c’est que cette inflation va largement amputer le pouvoir d’achat des consommateurs et en même temps la consommation et la croissance.

De fait, il y  ira moins de fruits de croissance à distribuer et il faudra en outre commencer à amortir les dettes accumulées pendant la crise[. Le contraire de ce que propose la plupart des programmes qui arrosent en promesses financières les différents catégories socio professionnelles.

Tous les programmes ont à peu près en commun y compris le programme de Macron de ne pas proposer de bouclage financier sauf d’hypothétiques économies dans l’appareil d’État toujours promises mais jamais réalisées depuis des dizaines et des dizaines d’années.

À cela va s’ajouter également la contrainte supplémentaire des règles environnementales qui vont également modifier le coup d’accès aux produits et aux prestations ne serait-ce qu’à partir de la fameuse taxe carbone qui risque en outre d’impacter la compétitivité européenne.

La non pris en compte de ces différents enjeux pourrait bien se traduire par une crise sociale tellement est important le fossé entre les promesses électorales et les réalités sociaux économiques.

Élection présidentielle : le risque d’une crise démocratique

Élection présidentielle : le risque d’une crise démocratique

Un papier de » l’Opinion » qui attire l’attention sur les risques d’une abstention record combiné à un vote anti système.

 

 

Et si le choc démocratique tant redouté était programmé ? Pas une « surprise » à la manière du 21 avril 2002 mais plutôt la perspective d’une combinaison empoisonnée entre une abstention record et un vote anti-système à un niveau sans précédent. A 21 jours du premier tour de l’élection présidentielle, jamais autant d’électeurs n’avaient envisagé la grève civique, au point d’enfoncer le désintérêt historique de 2002 (28 %). Et jamais les candidats « protestataires » n’avaient franchi aussi largement, tous ensemble, le seuil des 50 %.

S’enracinent ainsi en France deux sentiments, fruits d’une même défiance: l’élection suprême est devenue inutile ou, selon, propice à une déconstruction de la démocratie représentative. Cette vérité est douloureuse, pour les élites et pour les partis de gouvernement traditionnels, disqualifiés : les Français restent un peuple politique, mais désormais majoritaire à considérer que le système politique et les institutions républicaines ne sont plus le lieu des solutions. Entre abstention et révolution, point de salut !Après tout, notre pays pâtit d’une fatigue démocratique commune à tout l’Occident, partout carburant des populismes (langueur que la crise ukrainienne pourrait, qui sait, soigner). Sauf que le débat surréaliste – et unique en Europe – sur l’illégitimité supposée d’un Président mal élu laisse supposer qu’au fond, pour se faire entendre, mieux vaut casser que voter. Sauf que l’absolutisme de notre régime présidentiel empêche de purger cette colère populaire qui finit par paralyser le pouvoir. Avec plus d’adresse qu’un Gérard Larcher, Jean-Luc Mélenchon affirme que « si on ne tranche pas cette fois-ci encore, ce ne sera pas bon pour la stabilité de la France. » Contre la poussée des démagogies, la réforme institutionnelle devient la mère des réformes.

Présidentielle : Toujours peu d’intérêt des Français

Présidentielle : Toujours peu d’intérêt  des Français

Une élection qui pourrait se dérouler sans véritable campagne électorale. Une échéance qui suscite toujours aussi peu d’intérêt, il est vrai un peu écrasée d’abord par la situation sanitaire ensuite par la conjoncture géostratégique en Ukraine.

. Selon le dernier baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour « Les Echos » et Radio classique, publié ce jeudi, un tiers des Français (34 %) ne s’y « intéressent pas encore », quand 64 %, à l’inverse, affirment « suivre attentivement la campagne et ce que disent les candidats ». Soit très exactement le même niveau qu’au début du mois de février.

« On reste à des niveaux de mobilisation très faibles », souligne Bruno Jeanbart, le vice-président d‘OpinionWay. Le record d’abstention au premier tour d’une présidentielle (28,4 % en 2002) pourrait être battu, au risque d’affaiblir la légitimité du vainqueur, comme l’a récemment pointé le président LR du Sénat, Gérard Larcher, suscitant une vive polémique. Cela serait une nouvelle manifestation de la crise démocratique qui s’accroît. En 2017, 77,77 % des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes. Contre 79,48 % en 2012 et 83,77 % en 2007.

Tout est en place, cette fois-ci, pour éloigner les Français de la campagne de ce qui reste l’élection clef de la Ve République. La guerre en Ukraine occupe toujours les esprits. Le sortant, Emmanuel Macron, s’expose peu et a exclu de participer à des débats avant celui de l’entre-deux-tours. Et le scrutin paraît pour beaucoup déjà joué, au regard des sondages.

 

Présidentielle: vers une crise démocratique ?

Présidentielle: vers une crise démocratique ? 

 

Un papier de » l’Opinion » qui attire l’attention sur les risques d’une abstention record combiné à un vote anti système.

 

 

Et si le choc démocratique tant redouté était programmé ? Pas une « surprise » à la manière du 21 avril 2002. Niun dysfonctionnement institutionnel façon 500 signatures. Mais plutôt la perspective d’une combinaison empoisonnée entre une abstention record et un vote anti-système à un niveau sans précédent. A 21 jours du premier tour de l’élection présidentielle, jamais autant d’électeurs n’avaient envisagé la grève civique, au point d’enfoncer le désintérêt historique de 2002 (28 %). Et jamais les candidats « protestataires » n’avaient franchi aussi largement, tous ensemble, le seuil des 50 %.

S’enracinent ainsi en France deux sentiments, fruits d’une même défiance: l’élection suprême est devenue inutile ou, selon, propice à une déconstruction de la démocratie représentative. Cette vérité est douloureuse, pour les élites et pour les partis de gouvernement traditionnels, disqualifiés : les Français restent un peuple politique, mais désormais majoritaire à considérer que le système politique et les institutions républicaines ne sont plus le lieu des solutions. Entre abstention et révolution, point de salut !Après tout, notre pays pâtit d’une fatigue démocratique commune à tout l’Occident, partout carburant des populismes (langueur que la crise ukrainienne pourrait, qui sait, soigner). Sauf que le débat surréaliste – et unique en Europe – sur l’illégitimité supposée d’un Président mal élu laisse supposer qu’au fond, pour se faire entendre, mieux vaut casser que voter. Sauf que l’absolutisme de notre régime présidentiel empêche de purger cette colère populaire qui finit par paralyser le pouvoir. Avec plus d’adresse qu’un Gérard Larcher, Jean-Luc Mélenchon affirme que « si on ne tranche pas cette fois-ci encore, ce ne sera pas bon pour la stabilité de la France. » Contre la poussée des démagogies, la réforme institutionnelle devient la mère des réformes.

Edouard Philippe et présidentielle : La petite musique du « Chat Noir »

Edouard Philippe et présidentielle : La petite musique du « Chat Noir » 

Édouard Philippe joue un curieux jeu depuis déjà des semaines et des mois en affichant officiellement son soutien à la candidature de Macron mais en développant nombre de positions qui compliquent l’unité présidentielle de son camp. Ainsi Édouard Philippe a-t-il décidé la création de son propre parti. Mais Macron de son côté n’a pas souhaité que cela constitue une nouvelle sensibilité de sa majorité.

En clair, Édouard Philippe voulait mettre la main sur l’ensemble de la majorité mais il a été écarté de sa direction.

On sait que les relations entre Macron et Édouard Philippe était assez détestable à la fin de leur collaboration. Depuis Édouard Philippe n’a qu’une obsession remplacer le moment venu Macron.

De ce point de vue, une défaite de Macron ne serait pas un obstacle dans le calendrier personnel d’Édouard Philippe qui vise la présidentielle le plus tôt possible en tout cas une influence grandissante sur la majorité

«En dépit de sondages qui peuvent apparaître flatteurs, nous pourrions détourner Jean de La Fontaine et dire que tous les grands sondeurs vivent aux dépens de ceux qui les écoutent», a lancé Edouard Philippe aux militants niçois, paraphrasant ainsi la fable du Corbeau et du Renard. Alors qu’Emmanuel Macron est donné largement en tête du premier tour dans toutes les enquêtes d’opinion, et vainqueur du second quelles que soient les configurations, «la valeur prédictive des sondages est nulle», a insisté Edouard Philippe.

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Présidentielle : Macron brocanteur de campagne électorale

Présidentielle : Macron brocanteur de campagne électorale

 

Visiblement le programme du président candidat ressemble à une sorte de ramassis d’idées et de revendications un peu sur le mode de l’auberge Espagnole. Pas vraiment de souffle, ni de stratégie mais un inventaire à la Prévert picoréici ou là dans les programmes des autres candidatschez Pécresse.

Dernier exemple en date la perspective d’une autonomie pour les territoires d’outre-mer. Une conséquence directe de la mort de Colonna  et des manifestations en Corse qui ne renforce pas l’autorité de l’État et la cohérence de la politique.

De la même manière que Macron vient de découvrir le problème du pouvoir d’achat en promettant de tripler la prime spéciale. ( Avec une inflation prévisible supérieure à 5 % une disposition déjà obsolète)

Le candidat Macron plaide donc aussi  maintenant pour «l’émancipation» des Outre-mer. ( ( Et pourquoi pas aussi une autonomie des régions hexagonales comme en Allemagne ?)

«Il y a pas d’émancipation, d’abord, s’il n’y a pas un vrai investissement en continu dans l’école», «il n’y a pas d’émancipation réelle si on n’est pas bien soigné», et le troisième point «c’est de réussir à baisser fortement le chômage», a déclaré le candidat Emmanuel Macron .
Emmanuel Macron admet que le plein emploi dans les Outre-Mer «n’est pas atteignable d’ici cinq ans», mais il indique vouloir «aller plus vite dans la formation, développer des filières économiques locales», car ce sont des territoires qui importent encore trop leur énergie, leur alimentation. La stratégie pour ces territoires, est donc selon Emmanuel Macron «celle qui répond à la baisse du chômage, à la vie chère parce qu’elle est très liée au fait qu’on importe beaucoup trop de choses, en particulier des denrées alimentaires».

Pour atteindre l’émancipation, il faut selon lui «produire davantage» localement, faire «pivoter» et «diversifier la production» sur «des terres agricoles encore trop fléchées vers des productions historiques», comme la canne à sucre ou la banane aux Antilles. Des évidences connues depuis longtemps qui n’ont pas font pas forcément une politique !

Présidentielle: un élection…… sans campagne

 Présidentielle: un élection…… sans campagne

 

La campagne électorale ne fait guère recette auprès de l’opinion publique. En cause, un environnement économique, sanitaire et géo politique qui écrase les promesses des candidats. Des candidats dans la plupart des programmes sont d’ailleurs complètement inadaptés à l’environnement en général et aux bouleversements économiques, technologiques et environnementaux à venir. En effet la tendance future sera de tendre dans beaucoup de domaines vers une plus grande souveraineté économique et les processus de production et de distribution vont se trouver modifiés non sans conséquences y compris au plan financier et social.

D’une certaine manière, les programmes sont à peu près tous obsolètes. Pour preuve même celui du président candidat dont 65 % des Français environ pensent qu’il ne changera pas grand-chose.

 «Le désintérêt des français pour la présidentielle se constate également dans les médias, traditionnels et numériques» estimes un papier de l’opinion. Dernier élément marquant le peu d’enthousiasme vis-à-vis de la campagne électorale des perspectives d’abstention importante se situant entre 30 et 35 pour cent qui s’ajoutent aux 20 % de noms inscrits ou mal inscrits. Soit au moins un Français sur deux.

Les campagnes électorales possèdent habituellement leur propre liturgie. Elles contribuent, tel un alambic démocratique, à un puissant écrémage des candidats tant l’exercice est exigeant de vérité et de rudesse, de savoir-faire et de savoir être. La mobilisation des électeurs doit conduire au «sacre» de son dirigeant ou de son représentant. Faut-il encore que le peuple soit au rendez-vous.

Si par nature, chaque campagne est inédite, celle que nous vivons frise le hors norme. Avec une guerre majeure sur notre continent, sur fond d’une crise sanitaire qui n’en finit pas et qui a accentué les sentiments de «la régression démocratique» et de «la société de l’indifférence» pour reprendre le titre de deux essais de Gérard-Alain Slama parus en 2002 et 2010, le scrutin se trouve relégué dans les esprits. Faute d’un récit collectif, les démocraties sont en crise. La ferveur des Ukrainiens pour la défense de leur pays, aspirant à nos valeurs, devrait être un sujet d’engagement suffisamment fort pour porter haut les couleurs de notre démocratie en allant voter. L’absence de suspense et la perspective d’un deuxième tour relevant

Ainsi, toutes les études montrent le désintérêt, si ce n’est le désarroi, des électeurs. Ainsi selon l’institut BVA, «à trois semaines du premier tour, 69% des Français inscrits sur les listes électorales seulement déclarent s’intéresser à cette élection. Ce niveau d’intérêt est nettement moins élevé qu’en 2017 à pareille échéance du scrutin (74%)». De fait, les campagnes ne battent pas leur plein dans les médias. Si la télévision semble retrouver son lustre, elle le doit plus à la multiplication des formats et des émissions qu’à leurs audiences tout en tentant de respecter le principe d’équité, renforcé à présent, rappelé par l’Arcom.

Si les audiences valaient vote, en observant l’exposition médiatique des candidats en janvier et février selon Tagaday pour Le Journal du Dimanche, Eric Zemmour serait élu. Les audiences ne font pas l’élection, pas plus que les sondages ou la jauge des meetings. Même si, et c’est remarquable, les candidats les plus radicaux, comme Eric Zemmour ou Jean-Luc Mélenchon, sont ceux qui convoquent le plus de monde dans leurs manifestations publiques. S’agissant des audiences télévisées, l’émission de TF1 «La France face à la guerre» du 14 mars a de peu dépassé la barre des quatre millions de téléspectateurs. Deux fois moins que le grand débat – certes, il y avait débat – du premier tour de l’élection de 2017.

Le strict respect de l’égalité des temps de parole à partir de lundi prochain, 28 mars, ne devrait pas contribuer à mettre les candidats plus en lumière au risque d’éteindre progressivement leur mise en lumière. Comme à chaque campagne, chacun s’émouvra de règles anciennes et dépassées avant d’oublier de les modifier au cours des cinq années suivantes.

. Internet avec ses réseaux sociaux et ses sites Web ne prend pas le relais pour autant. Le numérique s’est imposé dans l’espace public comme un amplificateur des débats. Et pourtant, il peine, lui aussi, à trouver sa place dans la campagne électorale. Les équipes sont moins aguerries, comme en témoigne une série de messages, formant une analyse du débat «La France face à la guerre» , postée sur Twitter par Nicolas Vanderbiest. Il en ressort que là aussi que «seules les équipes de Mélenchon et de Zemmour (20 % des audiences) ont des activités concertées». Les communautés d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen, qui avaient fait florès en 2017, se sont évaporées. Les espoirs de trouver une campagne revigorante en ligne seront vite déçus renforçant une impression d’atonie générale.

L’absence d’une campagne électorale digne de ce nom risque de transformer les scrutins à venir, la présidentielle en avril, les législatives en juin, en exutoire. Une démocratie comme la nôtre n’aurait rien à gagner au chamboule-tout dans une période aussi critique qui n’a pas besoin de cela pour «couronner le tout» si l’on peut dire. Il est encore temps pour chacun des acteurs de jouer sa partition : les candidats pour porter et défendre leurs projets, les médias pour les éclairer et les citoyens pour en juger.

Par David Lacombled est président de la Villa numéris.

Présidentielle 2022 : Le grand vide démocratique ?

Présidentielle 2022 : Le grand vide démocratique ?

 

Pour que les électeurs retrouvent le chemin des urnes, la démocratie doit se « ressourcer» en associant davantage les Français à son fonctionnement, estime, dans une tribune au « Monde », le président du Conseil économique social et environnemental Thierry Beaudet.

 

Tribune. 

Fragile à l’intérieur de notre pays, attaquée près de nos frontières, la démocratie n’est ni acquise, ni naturelle. Elle ne va pas de soi. Force est de constater, d’élection en élection, une érosion ravageuse du socle électoral et une grande fatigue démocratique. Ce constat, toutes les candidates et tous les candidats l’ont partagé à l’occasion des auditions organisées les 23 et 24 février au Conseil économique et social. Gare à la désillusion des lendemains d’élection. Le soir du deuxième tour, le président ou la présidente pourrait bien se trouver à court du carburant démocratique nécessaire à la conduite sereine d’un projet commun.

La démocratie n’est pas un simple mode de scrutin. Elle est porteuse de valeurs, ouvre un horizon de participation, d’engagement, d’émancipation. Pour que le vote ait du sens, pour que nos concitoyennes et concitoyens retrouvent l’envie de donner leurs suffrages, la démocratie doit se ressourcer.

Pour ma part, je reste optimiste. Il y a moins une crise de la démocratie qu’une crise de croissance de la démocratie. Les citoyennes et citoyens sont toujours plus émancipés, informés et exigeants ? Ils acceptent de moins en moins d’être représentés sans redevabilité ? C’est la traduction d’une conquête de la démocratie, même si cela rend la société plus réactive et complexe à déchiffrer, et le statut d’élu davantage interrogé voire contesté.

Il y a là une énergie et une légitimité nouvelles qu’il faut reconnaître. L’expérience vécue par toutes et tous doit pouvoir compléter et éclairer une expertise détenue par quelques-uns : tout comme le XXe siècle a éduqué au vote, le XXIe siècle doit éduquer à la coconstruction des politiques publiques, dans une culture du débat contradictoire et de l’implication au long cours.

Si 57 % des Français et des Françaises pensent que la démocratie ne fonctionne pas bien en France, 70 % sont d’avis qu’elle fonctionnerait mieux si les citoyennes et les citoyens y étaient davantage associés (Baromètre de la confiance politique du Cevipof, en partenariat avec le Conseil économique, social et environnemental). Tout comme la démocratie politique doit être enrichie par la démocratie sociale, la démocratie représentative doit être revitalisée par la démocratie participative et délibérative. Le CESE entend y concourir. Avec les conférences citoyennes, panels, consultations, pétitions, une nouvelle matière démocratique est en circulation.

Sondage Présidentielle: Tassement de Macron

 

 

Sondage Présidentielle: Tassement de Macron 

Visiblement le programme de Macron n’a guère convaincu.( Dans un sondage plus  60 % estiment d’ailleurs que ce programme ne changera rien). Selon un sondage Elabe* publié mardi 22 mars, Emmanuel Macron recule sur une semaine mais est toujours donné nettement en tête du premier tour de la présidentielle (27,5%), devant Marine Le Pen qui progresse (20%) tandis que Jean-Luc Mélenchon (15%) se détache du trio des poursuivants

Le chef de l’État sortant perd 3,5 points d’intention de vote, par rapport à la précédente enquête réalisée la semaine dernière pour BFMTV et L’Express avec SFR. Entre-temps, il a présenté jeudi, devant la presse, son programme de candidat, avec notamment la réforme des retraites à 65 ans.

En deuxième position, la candidate du RN Marine Le Pen gagne deux points. Dans le trio de leurs poursuivants, le candidat de l’Union populaire Jean-Luc Mélenchon progresse d’un point, creusant l’écart avec Valérie Pécresse (LR) et Eric Zemmour (Reconquête!), tous deux à 10% des intentions de vote. Valérie Pécresse perd 1,5 point, Eric Zemmour un demi-point.

En sixième position, le candidat écologiste Yannick Jadot perd un demi-point en une semaine, à 4,5% d’intentions de vote, devant le candidat communiste Fabien Roussel, stable à 3,5%.

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) gagne 1,5 point, à 3% d’intentions de vote, et Jean Lassalle un point, à 3% également. La socialiste Anne Hidalgo est stable à 1,5%, le même score que Philippe Poutou (NPA) qui gagne 0,5 point. Nathalie Arthaud (LO) ferme la marche à 0,5%.

 

*Sondage réalisé par internet les 20 et 21 mars, selon la méthode des quotas, auprès d’un échantillon de 1.551 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1.450 inscrits sur les listes électorales. Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,1 points.

 

Présidentielle : Fin du PS…..Delanoë pour Macron

Présidentielle : Fin du PS…..Delanoë pour  Macron

 

 

Le PS  n’en finit pas de mourir avec les ralliements successifs d’anciens responsables qui vont manger dans la gamelle de Macron par intérêt et surtout par manque total de conviction. La plupart de ces responsables partageaient en commun une sorte d’idéologie molle comme les montres de Dali se contentant de faire de l’objectif du pouvoir la seule doctrine. Et une fois au pouvoir en reproduisant à peu près ce que la droite pratiquait. Bref le même destin que Guy Mollet avec le PS de Mitterrand.

 

En cause le faite de la confiscation du pouvoir socialiste par une petite bande d’oligarques et d’arrivistes qui n’ont jamais été représentatifs des couches populaires voir même moyennes.  L’ancien maire de Paris votera pour Emmanuel Macron . La manière dont le chef de l’État gère les dossiers européens et la guerre en Ukraine a conforté Bertrand Delanoë dans son choix. En petit comité, il résume : « J’ai voté pour lui en 2017 en espérant qu’il soit un bon président, je vote pour lui en 2022 en sachant qu’il sera un bon président. »

Le choix de Bertrand Delanoë de soutenir le président sortant plutôt que son ancienne protégée, Anne Hidalgo , n’est plus vraiment une surprise. L’ancien édile avait déjà annoncé en 2017 , un mois et demi avant le scrutin, son soutien à Emmanuel Macron, qu’il voyait comme le « candidat qui pourra battre Marine Le Pen ». A l’époque, le positionnement à gauche du candidat PS, Benoît Hamon, ne lui convenait guère.

Présidentielle : les gamelles de Sarkozy l’empêchent de soutenir Pécresse

Présidentielle : les gamelles de Sarkozy l’empêchent de soutenir Pécresse

 

Les observateurs sondent l’âme de Sarkozy pour savoir s’il va soutenir Macron ou Pécresse celle qui représente son propre parti. Il est vraisemblable que Sarkozy ne soutiendra pas Pécresse. Empêtré en effet dans ses gamelles judiciaires, Sarkozy ne peut s’aliéner le pouvoir. La question étant de savoir s’il va se taire ou aller dans le sens de ses intérêts à savoir voter pour Macron espérant ainsi un peu de bienveillance des autorités judiciaires !

. En  2017, il s’était prononcé en faveur de François Fillon, seize jours avant le premier tour. La guerre en Ukraine « pourrait être un prétexte pour dire qu’Emmanuel Macron s’en tire bien », imagine un ex-ministre de droite. « Il ne va rien dire, parie un autre sarkozyste. Il ne soutiendra pas Pécresse, mais il ne soutiendra pas Macron. » À ses visiteurs, Sarkozy ne cache pas son agacement à l’égard de la candidate LR : « Elle n’écoute rien ! ». Mais « il ne peut pas – et n’a jamais – trahi sa famille politique », souligne un conseiller gouvernemental, qui ajoute : « Déjà, son manque de soutien à Pécresse est un signe suffisamment fort. »

Présidentielle : Macron, un président détesté

Présidentielle : Macron, un président détesté 

 

 

La théorie « deux corps du roi » permet de comprendre pourquoi l’actuel chef de l’État est autant attaqué sur sa personne plutôt que sa fonction. Par Alain Faure, Université Grenoble Alpes (UGA).

 

Et si la campagne présidentielle française pouvait être analysée par le biais d’une série britannique ? La série multi-primée The Crown, documentant le règne d’Elisabeth II, offre en effet un éclairage intéressant. Dans l’épisode 3 de la saison 3, on suit la reine, quadragénaire lors de la catastrophe d’Aberfan : en octobre 1966, un éboulement un village minier au Pays de Galles cause la mort de plus de 80 enfants.

Les larmes furtives de la monarque bouleversent le pays et rappellent à quel point l’affichage de la perte de maîtrise des émotions peut entrer en phase avec l’attente du pays à son égard. Un dialogue étonnant avec son premier ministre illustre ce qui fait toute l’originalité de la série : bien que le pays soit obsédé par les conventions, les étiquettes et les protocoles, les deux protagonistes semblent en permanence tourmentés par les ressorts émotionnels du consentement du peuple dans les périodes de crise.

Comment cet épisode dramatique du règne d’Elisabeth II peut-il nous éclairer sur la façon dont les représentants du peuple – élus ou désignés – sont systématiquement pris en étau entre « deux corps », la fonction publique à laquelle se mêle l’émotion personnelle ?

Il y a près d’un siècle le philosophe Ernst Kantorowicz a théorisé ce qu’il a nommé « les deux corps du roi ».

Il souligne que le Roi est aimé et redouté parce qu’il n’est pas infaillible, qu’il souffre et qu’il doute, qu’il est fait de chair et de passions. Mais le chercheur ajoute que celui qui gouverne est aussi divin par la grâce du pouvoir qu’il exerce et qu’il va transmettre. Incarnation de la communauté, il porte en lui la forme perpétuelle de l’humanité. À la fois charnel et divin, il est le garant intemporel du consentement des individus à l’autorité.

Emmanuel Macron et l’incarnation de la fonction

En France, la monarchie de droit divin a certes cessé d’être le modèle de référence politique pour laisser place à la démocratie et à la République. Néanmoins sous la Vᵉ République, les présidents ont éprouvé ce puissant dédoublement de personnalité où le corps mortel de l’élu du suffrage universel entre en coexistence, presqu’en symbiose, avec le corps christique du souverain qui représente les lois, l’identité et le destin national. Depuis 1962 et l’élection du président au suffrage universel direct, la personnalisation du pouvoir a favorisé un régime d’hyper-présidentialité.

À l’instar de ses prédécesseurs, Emmanuel Macron s’est glissé dans la fonction en mobilisant des gestuelles et des rituels censés intégrer et favoriser ce puissant dualisme. Pendant la campagne électorale, lors de l’investiture jusqu’à l’Arc de Triomphe et à l’occasion de la première commémoration du 14 juillet en présence du président des États-Unis, de nombreux commentateurs ont souligné que son inexpérience et sa jeunesse l’obligeaient, pour être pris au sérieux, à en rajouter dans la gravité solennelle.

Cependant, contrairement à certains de ses prédécesseurs – on pense notamment à François Mitterand ou VGE à qui le jeune président a été comparé, il est rapidement apparu que, pour une partie de l’opinion publique – exprimée par exemple lors des élections européennes en 2019 -, cette juxtaposition de la chair et du spirituel provoquait de l’incompréhension et souvent même une sorte de malaise. La fiction de la double corporéité du roi ne fonctionnait pas vraiment sur son versant humain, elle était perturbée par un mécanisme d’exaspération par rapport à sa façon de se comporter sur la scène publique.

On cite volontiers des séquences filmées qui ont fait le buzz pour des mots qui ont faché mais le brouillage s’est lentement instauré au fil des trois crises qu’il a dû gérer durant son quinquennat (les réformes de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), des Aides Personnalisées au Logement (APL) et de système de retraite ; le mouvement social des « gilets jaunes » ; la contestation des mesures gouvernementales pendant la crise sanitaire du Covid). Sur chacun de ces temps de mécontentement social, la personne du président a été nominativement ciblée avec virulence sur les registres de la trahison, de l’arrogance et de l’autoritarisme.

Si la défiance des élites est une composante bien documentée dans les sciences sociales, la détestation publique exprimée à l’encontre d’Emmanuel Macron, qu’il s’agisse de son physique, son verbe, son style, interroge.

En m’inspirant de la théorie des deux corps du Roi, je fais l’hypothèse que ces reproches cinglants illustrent pour partie un brouillage inédit des codes concernant les ressorts charnels et corporels de l’exercice du pouvoir présidentiel au quotidien.

L’homme visé au-delà du président

Dans les reproches adressés au président, on découvre un degré impressionnant de détestation personnalisée venu d’acteurs publics très différents : « super menteur » selon son opposant politique Jean‑Luc Mélenchon, dictateur pour l’influenceur Julien Malara, « grand escroc », autocrate, tyran, simulateur, tartuffe pour de nombreux intellectuels… Et si la charge est parfois moins violente – on décrit un président ambivalent, arrogant, opportuniste, méprisant, vertical, maître des horloges, roi soleil -, chez Madame de Fontenay (organisatrice des Miss France), c’est bien l’homme qui est visé au-delà de la fonction.

Ces expressions d’exaspération indiquent une discordance charnelle inédite. Le président suscite une aversion profonde qui semble faire référence, sur le plan émotionnel, à sa façon de sourire, d’interpeller, de gesticuler, de charmer, de sermonner, de promettre, de se mettre en colère… Sa corporalité et sa façon d’être dérangent, y compris dans ses rangs.

En analysant les témoignages de personnes qui ont côtoyé ou combattu le président depuis cinq ans, on peut spécifier, dans la longue liste des exaspérations, trois reproches qui reviennent en boucle : le débatteur affiche sans cesse son empathie avec ses interlocuteurs alors qu’il semble dépourvu d’humanité ; le leader se réfère volontiers aux passions du collectif alors que l’on ne lui reconnaît ni enracinement ni attachement ; enfin le décideur affiche en toutes occasions une détermination volontaire qui cadre mal avec l’indétermination des orientations impulsées par son Gouvernement et la philosophie apartisane du « en même temps ». Le président est perçu comme insensible, hors sol et sans boussole. En s’additionnant, ces trois registres de critiques à l’encontre du corps mortel du roi brouillent la promesse divine du consentement au souverain.

Un « Rastignac » à l’Elysée ?

Le premier registre est sentimental, émotif, voire romanesque pour celui qui est parfois comparé à Rastignac, le célèbre héros de Balzac.

Emmanuel Macron n’a que la quarantaine et tout, dans les récits sur son itinéraire et sa prestance, fait référence aux atours insolents et parfois arrogants de cette jeunesse. La silhouette, la démarche, le langage, les mimiques du visage, la joie de vivre, l’entrain, la malice, l’empathie. Chaque apparition met en discussion une fierté juvénile qui surprend, qui détonne et finalement agace souvent les interlocuteurs et les observateurs par rapport au rôle attendu.

Ceux qui l’ont rencontré en tête à tête confient par exemple que le président a de l’allant et de la répartie, qu’il sait entrer en communion avec ses hôtes, qu’il les interpelle avec chaleur et empathie. Dans le feu des échanges, il touche même souvent le bras ou l’épaule d’un convive. Et en le quittant, ses invités reconnaissent qu’ils sont alors sous le charme, même s’ils découvrent ensuite combien cette empathie complice ne présage en aucun cas des possibles conséquences sur les décisions à venir.

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Dans les débats publics aussi, qu’il prend visiblement plaisir à animer et à dynamiser, Emmanuel Macron se pose volontiers en séducteur. L’homme s’affiche attentif, offensif, précis, souvent mordant et joueur. Mais cette gestuelle de séduction, qui est le propre des élus charismatiques, dégage un sentiment de prétention et elle provoque souvent la désagréable impression que ses désirs et ses élans restent insondables, indéchiffrables, en suspension. On perçoit des lueurs et des ardeurs mais aussi une forme de cynisme, et personne ne parvient à décrypter les fondations intimes et les ressorts affectifs liés à son numéro de séducteur.

Une trajectoire qui interroge

Le tableau se complique avec sa trajectoire de vie. L’homme n’affiche pas de blessures visibles pour ceux qui l’ont côtoyé dans ses années universitaires. Il a un grand amour précoce difficile à décrypter et rien ne filtre sur ses amis d’enfance. On ne lui connait pas de cercle d’affidés ni de réseaux de complices comparables à ceux de ses prédécesseurs. Dans sa communication, il affiche des « racines » et des « amis » qui sont aussi des célébrités. Mais on a l’impression qu’il est de marbre et que, toujours, il semble avancer en solitaire. Son entourage proche reconnaît en off que sa façon même d’exprimer son attachement aux autres relève d’une posture qui ne semble ni paternaliste, ni genrée, ni même sexuée. L’attitude intrigue et déroute.

Le deuxième registre est cérébral, moral, littéraire. Là aussi, le cursus universitaire, la vivacité d’esprit et la trajectoire intellectuelle et professionnelle du président produisent un curieux cocktail d’attrait et de rejet. Il se pique de philosophie et son mandat est jalonné de longs discours sur les grandes questions de société et de rencontres au sommet qui mobilisent des concepts et usent de procédés rhétoriques élaborés. Sur la scène internationale par exemple, les observateurs étrangers tarissent rarement d’éloges sur l’éloquence, l’érudition et l’audace du French president. Et certains déplorent même son incompréhensible impopularité sur ses propres terres.

Hors sol ?

Précisément, son logiciel technocratique et son look policé de premier de la classe sont systématiquement mis en relation avec son déficit d’ancrage et son absence de terres électives, presque son absence de racines et de valeurs autres que le statut de « président des riches ».

L’impression n’a presque pas changé six ans plus tard. Il a beau eu faire le récit introspectif de la densité et de la profondeur de son attachement à la France, le sentiment de son aterritorialité persiste. Il y évoquait pourtant les « forces telluriques » ou son lien fort avec sa grand-mère.

Rien n’y fait. Le jeune élu parait toujours trop lisse, hors sol, éthiquement et physiquement, sans terroir, sans accent, sans ancêtres ni sentiers de dépendances. On retrouve à cet égard des résultats mis en avant dans la littérature scientifique qui attachent l’éligibilité présidentielle aux critères sensibles de l’authenticité et de la territorialité.

Sans boussole

Le troisième registre est performatif, pragmatique, concret. « L’entreprise Macron » s’est installée dans le paysage politique en annonçant une transformation en profondeur du système partisan, du fonctionnement des élites et de la façon d’administrer la France.

La métaphore « En marche » annonçait le mouvement, les nouveaux chemins, les voies escarpées, la progression cadencée et déterminée. Pourtant, si la composition des deux gouvernements successifs a permis de découvrir une palette diversifiée de profils avec des ouvertures remarquées sur la société civile, elle n’a jamais permis de repérer, dans la course, celles et ceux qui semblaient incarner avec lui la fameuse doctrine du « macronisme ». Dans leur ouvrage réquisitoire, Le traître et le néant, les deux journalistes du Monde constatent que le président « fait le vide » et qu’il « prospère sur le vide » en ne construisant aucune équipe durable autour de lui. Ses ex-soutiens lui reprochent d’avoir trahi François Hollande, d’avoir renoncé aux ambitions de départ, d’exercer le pouvoir sans partage, de négliger les projets portés par son parti…

Le cas Macron ouvre aussi une autre perspective analytique concernant les controverses scientifiques sur la place des épreuves émotionnelles dans le jugement politique.

Le consentement à l’autorité

L’attachement viscéral du peuple à ses gouvernants fait penser à la célèbre thèse sur la servitude volontaire. Etienne de la Boétie (XVIe siècle) y défendait l’idée que la légitimité de toute autorité se construit sur une obéissance qui n’est pas imposée, presque accidentelle historiquement. Cette acceptation de la domination bute depuis cinq ans sur une transaction charnelle contrariée. Dans l’énigme politique du consentement des individus à l’autorité, Emmanuel Macron est en quelque sorte disruptif à son corps défendant…

À cet égard, pour conclure sur la théorie d’Ernst Kantorowicz et non sans lien avec la reine Elisabeth dans The Crown, le rôle que le président français joue depuis quelques semaines dans la guerre déclarée par la Russie à l’Ukraine esquisse peut-être un tournant dans sa façon corporelle d’incarner le pouvoir. Il s’exprime aussi au nom de l’Union européenne, s’expose. Il réconforte, encourage, interpelle ou tance les principaux protagonistes du conflit. Au gré de ses appels téléphoniques quotidiens, sa personne centralise mots et émotions. L’épreuve de la guerre rend désormais évidente et nécessaire la cohabitation des deux corps.

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Par Alain Faure, Directeur de recherche CNRS en science politique, Université Grenoble Alpes (UGA).

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

 

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