Archive pour le Tag 'président'

Page 5 sur 19

Macron, un Président qui cumule les crises

Macron, un Président qui cumule les crises

Depuis son élection en 2017, macro n’aura connu que de rares périodes d’accalmie politique. En effet, les crises se sont succédées aux crises. La question est de savoir quelle est la responsabilité du président. La plupart du temps, il n’est pas étranger aux maux qui affectent le pays. Parfois, il est le principal responsable comme dans l’affaire des retraites si mal gérée.

Macron est souvent impliqué du fait de ses orientations mais tout autant en raison de son comportement. Un seul exemple l’affaire du chômage avec sa fameuse phrase « Il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi », une phrase réitérée il y a quelques jours à Marseille où il a déclaré qu’il suffisait de faire le tour du port pour trouver une dizaine d’emplois. En fait une sorte de provocation en même temps qu’une sorte de mépris.

Sur les grandes questions structurelles, c’est l’ambiguïté permanente avec la philosophie du « en même temps », un flou qui ne rassure pas sur les orientations et qui nourrit et encourage les clivages. Un seul exemple celui de l’énergie avec des discours sur le nucléaire mais pour l’instant pas la moindre décision de mise en œuvre des nouvelles centrales et encore moins concernant le financement. Concrètement la France s’est affaiblie un peu plus avec la fermeture de Fessenheim et Macron entretien le flou et les divisions concernant les synergies alternatives qui demeureront pourtant anecdotiques puisque pour l’essentiel non pilotables du fait de leur caractère intermittent. On pourrait multiplier les sujets économiques, sociaux ou plus généralement sociétaux. La crise de la sécurité bien sûr mais aussi la crise à l’école, la crise des hôpitaux et de la santé en général, la crise de la drogue, la crise démocratique etc.

Sur le plan international, c’est aussi le même temps qui souvent prévaut ainsi une fois Macron privilégie ses rapports avec Poutine puis quelques semaines ou mois après avec l’Ukraine.

Globalement ce président est trop verbeux, trop instable aussi. En voulant seul décidé de tout en permanence, il crée un sentiment d’instabilité dans toutes les institutions et organisations intermédiaires . Ce président cultive « le en même temps » , sorte de versatilité qui révèle pour le moins un manque de maturité, un manque de hauteur de vue et de vision.

Flagornerie- »Poutine un ami de l’humanité», selon le président algérien Tebboune

Flagornerie- »Poutine un ami de l’humanité», selon le président algérien Tebboune

Il faut vraiment que le régime algérien soit dans un triste état pour se laisser aller à une telle flagornerie en considérant Poutine comme un ami de l’humanité. Évidemment pas le moindre soupçon de sincérité dans ce propos mais de quoi agacer les occidentaux et en particulier la France qui s’interroge en ce moment sur la nature de ses liens avec Algérie notamment en matière d’immigration. Nombre d’états africain en ce moment ne se grandissent pas en ce rangeant de manière outrancière du côté de Poutine et d’une certaine manière discrédite leur propre démocratie.

Le président algérien a-t-il donc tenté de courtiser maladroitement Vladimir Poutine ou a-t-il volontairement plaisanté ? Abdelmadjid Tebboune a en tout cas affirmé, après un entretien avec son homologue russe à Moscou la veille, que le contact avait été «franc et amical, ce qui témoigne du haut niveau dans les relations» russo-algériennes, selon la traduction officielle publiée dans la presse russe.

Le chef d’État algérien a aussi ajouté avoir discuté avec Vladimir Poutine de plusieurs questions internationales, notamment de la situation dans le territoire disputé du Sahara occidental, de la Libye et du conflit israélo-palestinien. Alger et Moscou entretiennent des relations privilégiées depuis que l’Union soviétique a appuyé les indépendantistes algériens lors de la guerre contre l’ancienne puissance coloniale française (1954-1962).

Aujourd’hui, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Russie avoisinent les trois milliards de dollars et Moscou est un important fournisseur d’armements du plus grand pays d’Afrique par sa superficie. Depuis le début du conflit en Ukraine, la Russie, désormais isolée en Occident, s’efforce de renforcer ses relations en Asie, en Amérique latine et en Afrique.

Politique: Un président, un gouvernement et une majorité non représentatifs (Charles de Courson)

Un président, un gouvernement et une majorité non représentatifs (Charles de Courson)


Pour le chef de file du groupe centriste Liot, Charles de Courson il y a un déni de démocratie dans ce pays. L’intéressé considère en effet que le pouvoir en place n’a été élu que par 25 % des 47 % qui ont bien voulu voter. Soit à peine 12 % des électeurs . Du coup, il conteste le droit à cette minorité présidentielle de vouloir diriger seule le pays. Charles de Courson a réitéré sa ferme opposition à la réforme des retraites. Selon lui, le gouvernement va doit mettre fin « au déni de démocratie ».

L’homme politique a tenu à rappeler que les députés macronistes n’avaient qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale. « Dans le pays, ils sont ultra-minoritaires », a encore martelé Charles de Courson.

« Comment voulez-vous diriger une démocratie avec une base aussi étroite? », a interrogé celui qui siège à l’Assemblée nationale depuis 1993.
Fermement opposé au report de l’âge légal de départ à la retraite, le député centriste s’est aussi dit optimiste pour qu’un débat ait lieu le 8 juin prochain à l’Assemblée: Charles de Courson et son groupe ont en effet déposé une proposition de loi pour abroger la réforme. Elle pourrait être examinée en hémicycle à cette date.

Alors que la Première ministre Élisabeth Borne juge « dangereux et irresponsable » cette proposition Liot, le chef de file a lui répondu que ce qui était « dangereux pour la démocratie » était l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme.

Un président, un gouvernement et une majorité non représentatifs (Charles de Courson)

Un président, un gouvernement et une majorité non représentatifs (Charles de Courson)


Pour le chef de file du groupe centriste Liot, Charles de Courson il y a un déni de démocratie dans ce pays. L’intéressé considère en effet que le pouvoir en place n’a été élu que par 25 % des 47 % qui ont bien voulu voter. Soit à peine 12 % des électeurs . Du coup, il conteste le droit à cette minorité présidentielle de vouloir diriger seule le pays. Charles de Courson a réitéré sa ferme opposition à la réforme des retraites. Selon lui, le gouvernement va doit mettre fin « au déni de démocratie ».

L’homme politique a tenu à rappeler que les députés macronistes n’avaient qu’une majorité relative à l’Assemblée nationale. « Dans le pays, ils sont ultra-minoritaires », a encore martelé Charles de Courson.

« Comment voulez-vous diriger une démocratie avec une base aussi étroite? », a interrogé celui qui siège à l’Assemblée nationale depuis 1993.
Fermement opposé au report de l’âge légal de départ à la retraite, le député centriste s’est aussi dit optimiste pour qu’un débat ait lieu le 8 juin prochain à l’Assemblée: Charles de Courson et son groupe ont en effet déposé une proposition de loi pour abroger la réforme. Elle pourrait être examinée en hémicycle à cette date.

Alors que la Première ministre Élisabeth Borne juge « dangereux et irresponsable » cette proposition Liot, le chef de file a lui répondu que ce qui était « dangereux pour la démocratie » était l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme.

  Macron : président ou en campagne électorale ?

  Macron : président ou en campagne électorale ?

par Françoise Fressoz dans le Monde.

Le président de la République met les bouchées doubles pour tenter de consolider le bloc central en vue des élections européennes de juin 2024. Son offensive intervient alors que la droite se radicalise sur les questions migratoires, souligne Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique.

Trois temporalités différentes se font concurrence sur la scène politique encore marquée par le conflit sur la réforme des retraites. La première, impulsée par le président de la République, Emmanuel Macron, vise à conjurer la menace d’enlisement qui cerne l’exécutif après quatre mois de tensions politiques et sociales.

Faisant fi des vicissitudes ambiantes, elle est tout entière tournée vers le futur. En enfourchant ses thèmes de prédilection – la politique de l’offre, la réindustrialisation du pays, le plein-emploi, la baisse des impôts –, en les adaptant à une cible prioritaire, la classe moyenne, catégorie dans laquelle beaucoup de Français se rangent, le chef de l’Etat se comporte comme s’il était de nouveau en campagne électorale avec mission de projeter les Français vers un avenir meilleur.

La deuxième temporalité est celle de la première ministre, Elisabeth Borne, qui, de plain-pied dans le quotidien, doit assurer l’atterrissage du discours présidentiel dans un environnement hostile. La difficile reprise de contact avec les syndicats, mardi 16 et mercredi 17 mai, montre toute la difficulté de la tâche : tablant sur l’état de faiblesse du gouvernement, l’intersyndicale rêvait d’imposer une reprise du dialogue social à ses conditions en mettant notamment en avant la conditionnalité des aides aux entreprises en fonction de leur politique salariale et environnementale. Le discours présidentiel, plus social-libéral que social-démocrate, sonne comme une fin de non-recevoir. A Elisabeth Borne de s’en débrouiller.

La troisième temporalité est celle de la gauche, qui reste enfermée dans le conflit des retraites, faisant comme si une possibilité existait encore de mettre en échec la réforme qui apparaît pourtant relever du passé, puisqu’elle a été promulguée le 15 avril après validation partielle par le Conseil constitutionnel. Alors que tout s’agite autour d’elle, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) reste bloquée sur l’échéance du 8 juin, jour d’examen de la proposition de loi déposée par le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) visant à abroger la réforme.

Le texte n’a aucune chance d’aboutir, faute de majorité au Sénat, mais les conditions de son examen à l’Assemblée nationale comportent un enjeu politique auquel elle s’accroche pour poursuivre une bataille qui a eu l’avantage de la maintenir unie …

Macron , président des casseroles politiques !

Macron , président des casseroles politiques !

« Les Échos » titrent  » Macron, » président des casseroles » et évoquent au-delà la crise de régime car la crise est bien antérieure à 2017 même si l’actuel président est responsable de son approfondissement. Macron en tout cas n’aime pas les casseroles par principe et considère que leur utilisation pour protester est une atteinte à la vie démocratique. De quoi sourire évidemment car il s’est assis souvent sur des principes de la démocratie. D’abord en s’introduisant sur recommandation des banques dans le gouvernement de François Hollande alors qu’il n’avait jamais effectué le moindre mandat local, le moindre engagement citoyen.

Ensuite comme un coucou, il s’est installé dans le nid pour éliminer Hollande en se présentant comme de gauche. Finalement, il a mené surtout une politique favorable aux plus riches. Une belle casserole politique et une belle trahison. On pourrait ajouter les conditions de son financement par les grandes entreprises. La justice n’a jamais élucidé d’où venait exactement l’argent.

De même dans l’affaire Alstom il a mêlé intérêt personnel et intérêt collectif en bradant l’entreprise aux Américains, ensuite en la faisant reprendre par EDF qui ne voulait pas. Le tout aux frais de la princesse. Non parlons pas des les atteintes au principe constitutionnel quand il s’affranchit des institutions intermédiaires sociales ou parlementaire imposées de force une loi mal ficelée et peu efficace on pourrait aussi parler des injures récurrentes et du mépris à l’égard de tous ceux qui peut apparaître comme une contestation au président monarque.

La vérité sans doute c’est que Macron est un usurpateur à la solde des grands intérêts financiers qui a utilisé le parti socialiste pour accéder à la plus haute fonction sans avoir jamais connu le moindre engagement social ou sociétal et même en s’étant affranchi du service militaire pour cause d’étude.

Comme citoyen engagé, on fait vraiment mieux. hors sol, méprisant et incompétent, Macron se prend pour un monarque et croit laisser dans l’histoire une marque significative alors que son héritage sera surtout marqué du sceau de l’échec et d’une impopularité historique. Il n’est même pas certain qu’il pourra terminer son mandat

Macron , président des casseroles politiques !

Macron , président des casseroles politiques !

« Les Échos » titrent aujourd’hui Macron » président des casseroles » et évoquent au-delà la crise de régime car la crise est bien antérieure à 2017 même si l’actuel président est responsable de son approfondissement. Macron en tout cas n’aime pas les casseroles par principe et considère que leur utilisation pour protester est une atteinte à la vie démocratique. De quoi sourire évidemment car il s’est assis souvent sur des principes de la démocratie. D’abord en s’introduisant sur recommandation des banques dans le gouvernement de François Hollande alors qu’il n’avait jamais effectué le moindre mandat local, le moindre engagement citoyen.

Ensuite comme un coucou, il s’est installé dans le nid pour éliminer Hollande en se présentant comme de gauche. Finalement, il a mené surtout une politique favorable aux plus riches. Une belle casserole politique et une belle trahison. On pourrait ajouter les conditions de son financement par les grandes entreprises. La justice n’a jamais élucidé d’où venait exactement l’argent.

De même dans l’affaire Alstom il a mêlé intérêt personnel et intérêt collectif en bradant l’entreprise aux Américains, ensuite en la faisant reprendre par EDF qui ne voulait pas. Le tout aux frais de la princesse. Non parlons pas des les atteintes au principe constitutionnel quand il s’affranchit des institutions intermédiaires sociales ou parlementaire imposées de force une loi mal ficelée et peu efficace on pourrait aussi parler des injures récurrentes et du mépris à l’égard de tous ceux qui peut apparaître comme une contestation au président monarque.

La vérité sans doute c’est que Macron est un usurpateur à la solde des grands intérêts financiers qui a utilisé le parti socialiste pour accéder à la plus haute fonction sans avoir jamais connu le moindre engagement social ou sociétal et même en s’étant affranchi du service militaire pour cause d’étude.

Comme citoyen engagé, on fait vraiment mieux. hors sol, méprisant et incompétent, Macron se prend pour un monarque et croit laisser dans l’histoire une marque significative alors que son héritage sera surtout marqué du sceau de l’échec et d’une impopularité historique. Il n’est même pas certain qu’il pourra terminer son mandat

Politique- Macron, président des casseroles , normal il en traîne un paquet

Politique- Macron, président des casseroles , normal il en traîne un paquet

« Les Échos » titrent aujourd’hui Macron » président des casseroles » et évoquent au-delà la crise de régime car la crise est bien antérieure à 2017 même si l’actuel président est responsable de son approfondissement. Macron en tout cas n’aime pas les casseroles par principe et considère que leur utilisation pour protester est une atteinte à la vie démocratique. De quoi sourire évidemment car il s’est assis souvent sur des principes de la démocratie. D’abord en s’introduisant sur recommandation des banques dans le gouvernement de François Hollande alors qu’il n’avait jamais effectué le moindre mandat local, le moindre engagement citoyen.

Ensuite comme un coucou, il s’est installé dans le nid pour éliminer Hollande en se présentant comme de gauche. Finalement, il a mené surtout une politique favorable aux plus riches. Une belle casserole politique et une belle trahison. On pourrait ajouter les conditions de son financement par les grandes entreprises. La justice n’a jamais élucidé d’où venait exactement l’argent.

De même dans l’affaire Alstom il a mêlé intérêt personnel et intérêt collectif en bradant l’entreprise aux Américains, ensuite en la faisant reprendre par EDF qui ne voulait pas. Le tout aux frais de la princesse. Non parlons pas des les atteintes au principe constitutionnel quand il s’affranchit des institutions intermédiaires sociales ou parlementaire imposées de force une loi mal ficelée et peu efficace on pourrait aussi parler des injures récurrentes et du mépris à l’égard de tous ceux qui peut apparaître comme une contestation au président monarque.

La vérité sans doute c’est que Macron est un usurpateur à la solde des grands intérêts financiers qui a utilisé le parti socialiste pour accéder à la plus haute fonction sans avoir jamais connu le moindre engagement social ou sociétal et même en s’étant affranchi du service militaire pour cause d’étude.

Comme citoyen engagé, on fait vraiment mieux. hors sol, méprisant et incompétent, Macron se prend pour un monarque et croit laisser dans l’histoire une marque significative alors que son héritage sera surtout marqué du sceau de l’échec et d’une impopularité historique. Il n’est même pas certain qu’il pourra terminer son mandat

Macron : un président isolé et usé jusqu’à la corde

Macron : un président isolé et usé jusqu’à la corde ( « Le Monde »)

« Incapable de redonner un élan clair à la suite de son quinquennat, le Macron 2022 semble usé, sans cap, isolé »
CHRONIQUE de Audrey Tonnelier dans « le Monde »

C’était il y a six ans, c’était il y a un siècle. Emmanuel Macron, président même pas quadragénaire, marchait triomphalement dans la cour du Louvre, à Paris, au son de l’Ode à la joie, de Beethoven. Se revendiquant de la social-démocratie, l’ancien poulain de François Hollande, passé par Bercy avant de se lancer dans la course à l’Elysée, était élu, le 7 mai 2017, avec l’idée de faire souffler sur la France un « esprit de conquête » – les premiers mots de son livret programmatique. Pro-européen, pro-entreprises, professant n’être ni de droite ni de gauche, l’ex-ministre de l’économie prônait le « libérer, protéger », auquel il adjoindrait, un an plus tard, un troisième mot, « unir ».

Six ans plus tard, la comparaison est douloureuse. La réforme des retraites a fait descendre dans la rue des centaines de milliers de Français et transformé l’Assemblée nationale en chaudron. Figure pour une partie du pays d’un pouvoir autoritaire et sourd à leurs véritables aspirations, sujet de perplexité sur son programme jusque chez ses électeurs historiques, incapable de redonner un élan clair à la suite de son quinquennat, le « Macron 2022 » semble usé, sans cap, isolé.

Et ce ne sont pas seulement les manifestants, les syndicats ou les oppositions qui le disent, mais aussi des proches et des figures du macronisme originel. Tel le député (Renaissance) Sacha Houlié, qui s’avoue « déçu ». « En 2017, on a été élus sur deux éléments qui sont aujourd’hui renversés. D’abord, l’idée que le travail émancipe, or il est devenu pour beaucoup de Français un effort, presque une douleur. Ensuite, un message d’espoir – créer, entreprendre –, or, aujourd’hui, les gens ont peur : de la crise climatique, de l’inflation… On n’a jamais vraiment répondu à la crise des “gilets jaunes”, qui pointaient l’inadéquation entre fin du monde et fin du mois », analyse celui qui fut cofondateur, en 2015, du mouvement Les Jeunes avec Macron et délégué national du parti présidentiel à son lancement, en 2016.

« C’est compliqué de parler d’émancipation par le travail quand le rapport au travail a changé, que les gens se lèvent tôt et ont du mal à boucler les fins de mois », abonde cette cadre de la majorité, qui fit partie de l’équipe de campagne du président, il y a six ans. Tout en reconnaissant des « difficultés conjoncturelles pour ce début de second mandat » − telle la guerre en Ukraine, qui a largement accaparé le candidat Macron pendant la campagne de 2022 −, elle estime que la majorité « n’a pas suffisamment pris acte, dans [ses] politiques publiques, des transformations du pays entre 2017 et 2022 ».

Macron à la télé: maitre d’école curé ou président

Macron à la télé: maitre d’école, curé ou président ?

Il est vraisemblable que Macron une nouvelle fois va davantage adopter la posture d’un maître d’école ou d’un curé de campagne que d’un président pour s’adresser aux Français. Ainsi il va de nouveau donner une leçon sur la vertu de sa réforme ; un enjeu historique pour lui alors qu’il ne s’agit que d’une réformette paramétrique. En clair, Macron s’est renié en abandonnant une véritable réforme universelle juste et efficace tenant compte de la pénibilité. Pourtant Macron va affirmer qu’il a pratiquement sauvé la France avec sa réformette qui va surtout pénaliser ceux qui ont les conditions sociales les plus difficiles.

Ensuite, il faut s’attendre à des promesses fumeuses dans deux directions d’une part avec l’accélération des réformes, d’autres part avec une nouvelle méthode. La vérité, c’est qu’il n’y aura pas d’accélération des réformes mais ralentissement car faute de majorité, le président sera contraint de couper en petits morceaux les projets de loi donc d’allonger les procédures afin de trouver d’hypothétiques majorités.

Quant aux promesses de démocratie nouvelles, elles sont évidemment incompatibles avec le caractère bonapartiste de Macron qui a tout fait pour tenter de tuer toutes les institutions intermédiaires depuis 2017 , parlement y compris. Sans parler de sa pratique habituelle qui consiste de choisir des seconds couteaux au gouvernement afin d’éviter une ombre quelconque à la majesté présidentielle. Macron aura réussi à ne s’entourer que de politiques très pâlots, inexpérimentés et sans charisme.

Pour preuve le gouvernement pléthorique mis en place ne joue aucun rôle sauf pour trois ou quatre ministres connus. La plupart des autres sont inconnus de l’opinion comme des médias. Bref, une nouvelle intervention télévisée où le chef de l’État va encore choisir cette tonalité insupportable du curé de campagne qui donne des leçons à ses ouailles, qui les sermonne et leur promet le paradis s’ils se couchent.

Malheureusement pour Macron, la rhétorique du professeur de conscience est usée jusqu’à la corde. Macron ne suscite pas seulement aujourd’hui du rejet mais aussi une haine qu’il alimente lui-même par sa condescendance et son mépris des réalités socio-économiques et même des hommes qui le contestent.

Politique-fraude fiscale : le tabou ! (Romain Huret, président de l’EHESS)

Politique-fraude fiscale : le tabou ! (Romain Huret, président de l’EHESS)


L’historien Romain Huret, spécialiste des Etats-Unis, retrace le grand procès du puissant ministre des Finances américain Andrew Mellon, accusé de fraude fiscale par l’administration Roosevelt, dans le contexte de la terrible crise financière des années 1930. Cette chronique judiciaire longtemps oubliée entre en résonance avec notre époque marquée par l’éclatement des affaires d’évasion fiscale à répétition partout sur la planète. dans la Tribune.

L’historien Romain Huret est président de l’Ecole des hautes études en sciences sociales depuis novembre 2022. Il prépare une série en trois volets sur l’histoire du capitalisme pour la chaîne Arte qui sera diffusée en 2023.


Quelle est la genèse de votre ouvrage (*) ?

ROMAIN HURET- J’avais entendu parler du procès, mais personne n’avait jamais travaillé dessus. J’ai décidé de creuser le sujet. Très vite, j’ai eu beaucoup de mal à trouver les archives du procès tant la famille Mellon ne souhaitait plus en parler. Avec un peu de chance et de ténacité, j’ai retrouvé les minutes du procès me permettant de rédiger l’ouvrage et de comprendre l’ampleur de ce qui se déroule au cours des mois de procédure.

Le procès d’Andrew Mellon a eu lieu dans le contexte de la Grande dépression des années 1930. Quel rôle a pu jouer la crise économique dans ce procès ?
Son rôle est essentiel. En raison de son pouvoir économique et politique – il fut ministre des Finances pendant onze ans! -, il devint un bouc émissaire commode. Avec lui, le président Roosevelt veut aussi faire le procès des élites qui ont dirigé le pays pendant onze années et ont conduit le pays à la crise.

Au début de l’ouvrage, vous expliquez que depuis l’essor de la fiscalité fédérale au milieu du XXe siècle, les décisions de justice exonèrent le plus souvent les plaignants. Ce procès a-t-il vraiment renversé la tendance outre-Atlantique ?
Oui, en partie. Jusqu’alors, le doute bénéficiait à l’accusé et pas au fisc. Si les avocats arrivaient à démontrer une erreur, le plaignant s’en sortait et ne payait pas d’impôt. L’appel étant suspensif, les millionnaires s’en donnaient à cœur joie et engorgeaient les bureaux du fisc de contestations en tout genre. Avec le procès, « la substance économique » des montages fiscaux devint primordiale. Si les contribuables avaient joué avec les lois pour payer le moins d’impôts possible, notamment pour les réorganisations d’entreprises, ils allaient devoir payer des pénalités.
Le grand banquier Andrew Mellon a été ministre des Finances pendant onze ans aux Etats-Unis.

Vous montrez que ce grand financier a contourné les lois qu’il avait lui-même contribué à instaurer. Pourquoi l’administration fiscale américaine a-t-elle soudainement décidé de mener des investigations sur cet homme d’Etat ?

Pour faire un exemple de ces élites qui se sont appropriées l’Etat fédéral pendant onze années. Roosevelt est persuadé que Mellon a utilisé sa position pour s’enrichir et avec lui les industriels et les banquiers. Comment a-t-il pu utiliser des montages aussi grossiers dans sa déclaration alors qu’il luttait contre ces mêmes montages en tant que ministre? Cet écart nourrit le procès, et passionne les Américains.

L’ouvrage met également en relief l’affrontement au cours du procès entre les New Dealers incarnés par le président Roosevelt et les Conservateurs, opposant deux visions diamétralement opposées de la fiscalité. Vous expliquez que la Second Guerre mondiale a rétabli une certaine forme de consensus autour de la fiscalité. Comment expliquez-vous cela ?
Dans les années 1930, l’impôt était vu, et le procès l’y aida, comme « un moyen de faire payer les riches ». A cette date, seulement 5% de la population acquitte l’impôt. La guerre change la donne : tout le monde paye désormais. Le consensus fiscal devient très fort et ne fut remis en cause que dans les années 1970.

Le procès d’Andrew Mellon a-t-il contribué à changer le regard des Américains sur les pratiques de certaines élites économiques et politiques ?
Oui, beaucoup découvrent alors que le capitalisme a changé. Le capitalisme « à la papa » a disparu avec une dissociation croissante entre propriété et management. Mellon ne s’occupe de rien, mais contrôle avec sa famille des centaines d’entreprises dans une grande variété de secteurs.
Pendant le procès, il se félicite du succès de sa prise de risque et de ce capitalisme familial. Le public lui reproche à l’inverse de n’être qu’un spéculateur. Au moment du procès, les frères Parker (NDLR; les propriétaires du jeu Monopoly) observent Mellon et l’utilisent même comme silhouette du jeu qu’ils relancent alors : le Monopoly.

Le récit du procès montre également que la fiscalité américaine a évolué durant cette période d’entre-deux guerres vers plus de progressivité avant d’autres périodes de baisse de l’imposition sur les plus hauts patrimoines et les grandes fortunes Les inégalités du début du 20e siècle ont-elles joué en défaveur d’Andrew Mellon ?

Oui, car il a voulu massivement réduire les impôts fédéraux dans les années 1920. Mellon croyait à l’impôt juste, à un point d »équilibre entre les besoins de l’Etat régalien et le consentement des plus riches. Si ces derniers étaient confrontés à des taux trop élevés, ils ne paieraient pas. Mellon s’attacha donc à baisser les taux, ce qui lui fut reproché pendant le procès à cause de la crise.

Vous avez travaillé à partir de nombreuses archives. Quel a été le traitement médiatique de cette affaire à l’époque ?

Le traitement est immense. En raison de la notoriété de l’accusé, la presse se passionne pendant plusieurs mois pour ces débats très techniques. Très mystérieux, Mellon apparaît pour la première fois sous les lumières médiatiques. A 80 ans, il veut toujours en découdre avec ses détracteurs. Le procès devient le théâtre d’un affrontement passionnant sur deux conceptions du capitalisme et de la démocratie.

Comment expliquez vous que ce procès ait été oublié pendant des décennies ?
La famille fit tout pour le faire disparaître des livres d’histoire. Beaucoup ont eu aussi l’impression que la ficelle était trop grosse: Roosevelt s’attaquait à une cible facile! Ce livre est le premier à redonner tout son sens à ce procès oublié.

Vous évoquez « un capitalisme de papier » dans l’ouvrage. A quoi faites vous référence par cette expression ?

Au capitalisme financier. Les Américains comprennent alors que l’actionnariat a changé les choses et que vous pouvez vous enrichir en vendant des actions, en créant des trusts et en multipliant les investissements. Même s’il refusa toujours de créer une holding à son nom, Mellon aida à la financiarisation du capitalisme, et beaucoup d’Américains le découvrent alors, regrettant le capitalisme plus familial d’antan.

L’histoire de ce procès entre en résonance avec la situation économique actuelle. Beaucoup d’Etats revendiquent de s’attaquer à l’évasion fiscale mais les scandales d’évasion continuent toujours d’éclater. Comment expliquez-vous cette inertie ?
Très simplement : Mellon a gagné ! Son idée du « trop d’impôts tue l’impôt » a gagné et tout le monde rechigne à s’attaquer à l’évasion fiscale. Celle-ci est devenue si complexe qu’elle fait passer Mellon pour un piètre amateur. Il faudrait bien plus qu’un procès pour s’attaquer aux stratégies mises en œuvre par certains milliardaires aujourd’hui.

«  Monsieur le président, sortez de votre isolement »

« Monsieur le président, sortez de votre isolement » (Carole Delga)
 

La présidente de la région Occitanie demande, dans une tribune au « Monde », à Emmanuel Macron d’entendre la « volonté des Français » qui s’expriment dans les mobilisations contre la réforme des retraites et qui souhaitent « être écoutés et respectés ».

 »
Monsieur le président, je vous envoie cette lettre depuis cette France qui n’en peut plus, cette France éloignée du pouvoir central, à la périphérie de l’espoir, de la résignation et de la colère.

Politique, notre peuple est singulier : il veut des chefs mais n’admet pas l’arrogance du pouvoir. L’empathie et la proximité comptent autant que la vision et la conviction. J’en ai fait une méthode avérée, comme en témoignent mes rencontres récentes avec l’intersyndicale d’Occitanie. C’est une pratique bienvenue, vous me l’accorderez, de prendre le temps de l’échange et de la rencontre.

J’ai trouvé des leaders syndicaux unis, déterminés et responsables. Unis par l’ampleur du mouvement social, inédit notamment par son profond enracinement local. Déterminés, car quand on se bat pour une cause juste, on est toujours habité par un esprit de conquête. Responsables, car plus que jamais soucieux du dialogue et rejetant unanimement toute forme de violence.

Face à un tel mouvement majoritaire et populaire, face à l’inflation et aux fins de mois difficiles, je ne comprends ni votre entêtement à refuser la main qu’ils vous tendent, ni celui à porter aujourd’hui, seul, ce projet de réforme massivement rejeté. Puisque votre intelligence et votre légitimité ne sont pas en cause, il s’agirait donc simplement d’une démonstration d’un pouvoir inflexible ?

Depuis 2017, les crises se sont succédé. Loin de moi l’idée de vous en rendre l’unique responsable, ce serait simpliste et démagogique. Mais, avec le recul, votre « en même temps » s’est fracassé sur le réel, et ce furent autant d’occasions manquées d’entamer cette « révolution démocratique » dont vous étiez le chantre.

Des ronds-points des « gilets jaunes » d’hier aux cortèges d’aujourd’hui en passant par les conventions citoyennes galvaudées par votre pratique recentralisatrice, c’est pourtant le même message que vous adressent les Français : la volonté d’être écoutés et respectés, et, disons-le, aimés par leur président et leurs représentants. Une même revendication : que la justice sociale et territoriale redevienne le fil d’Ariane des politiques publiques de ce pays.

A ceux qui ne voient que la rue, inquiétante et sans visage, je vois un peuple debout qui montre une voie pour l’avenir : recréer du collectif, et donc de la confiance, refaire société, se rassembler autour des valeurs positives de notre République. Cette sagesse, cette volonté populaires doivent être prises au sérieux, monsieur le président. Car ce sont cette sagesse et cette volonté, et elles seules, qui empêcheront demain l’accession au pouvoir de l’extrême droite…..

Politique-Scandale Retraites: 10 000 euros (plus le reste) pour Gérard Larcher, président du Sénat

Politique-Scandale Retraites: 10 000 euros (plus le reste) pour Gérard Larcher, président du Sénat

Alors que le Sénat vient de voter la fin de plusieurs régimes spéciaux, ses élus semblent avoir du mal à balayer devant leur porte. Le président de la deuxième chambre, Gérard Larcher, semble tenir lieu du parfait exemple de ce régime très spécial, avec une pension de retraite estimée à plus de 10.000 euros par mois. ( plus évidemment les retraites relatives aux autres activités politiques ou privées)

C’est un comble : les règles du régime spécial des sénateurs sont inaccessibles aux citoyens. En pleine rixe entre le Gouvernement et une bonne partie de la population française au sujet de la réforme des retraites, cette opacité fait grincer des dents. Le président du palais du Luxembourg, Gérard Larcher, plaidait lui-même en février « l’importance que les parlementaires ne soient pas, quel que soit le pays, directement sous la pression de l’exécutif » pour justifier son refus d’intégrer le régime commun. Troisième personnage de l’État dans l’ordre protocolaire, le sénateur élu depuis trente-deux ans devrait lui-même toucher une retraite dépassant nettement les 10.000 euros par mois, d’après les calculs de Mediapart. Il faudra ajouter retraite de vétérinaire, son premier métier, et ses retraites d’élu local soiet sans doute encore 10 000 € au moins.

Mediapart estime à 4.391 euros le montant de la retraite moyenne d’un sénateur. Sans compter les retraites civiles de ces élus de la République, qui ont bien souvent pratiqué une autre activité en dehors de la fonction publique.

D’autant que les sénateurs bénéficient également de compléments de retraite, sans parler des postes dits de « dignitaires », comme celui du président, vice-président, questeur, ou président de commission, qui touchent encore d’autres compléments en sus. Pour Gérard Larcher, qui a porté beaucoup de ces casquettes, c’est le jackpot. Après avoir été secrétaire du Sénat pendant plus de cinq ans, vice-président pendant quatre ans, président de la commission des Affaires économiques pendant plus de deux ans et désormais président pendant plus de dix ans – toutes ces fonctions représentant des indemnités allant de 710 euros à 4.320 euros par mois –, sa retraite devrait largement dépasser les 10.000 euros par mois.

Retraites: 10 000 euros (plus le reste) pour Gérard Larcher, président du Sénat

Retraites: 10 000 euros (plus le reste) pour Gérard Larcher, président du Sénat


Alors que le Sénat vient de voter la fin de plusieurs régimes spéciaux, ses élus semblent avoir du mal à balayer devant leur porte. Le président de la deuxième chambre, Gérard Larcher, semble tenir lieu du parfait exemple de ce régime très spécial, avec une pension de retraite estimée à plus de 10.000 euros par mois. ( plus évidemment les retraites relatives aux autres activités politiques ou privées)

C’est un comble : les règles du régime spécial des sénateurs sont inaccessibles aux citoyens. En pleine rixe entre le Gouvernement et une bonne partie de la population française au sujet de la réforme des retraites, cette opacité fait grincer des dents. Le président du palais du Luxembourg, Gérard Larcher, plaidait lui-même en février « l’importance que les parlementaires ne soient pas, quel que soit le pays, directement sous la pression de l’exécutif » pour justifier son refus d’intégrer le régime commun. Troisième personnage de l’État dans l’ordre protocolaire, le sénateur élu depuis trente-deux ans devrait lui-même toucher une retraite dépassant nettement les 10.000 euros par mois, d’après les calculs de Mediapart. Il faudra ajouter retraite de vétérinaire, son premier métier, et ses retraites d’élu local soiet sans doute encore 10 000 € au moins.

Mediapart estime à 4.391 euros le montant de la retraite moyenne d’un sénateur. Sans compter les retraites civiles de ces élus de la République, qui ont bien souvent pratiqué une autre activité en dehors de la fonction publique.

D’autant que les sénateurs bénéficient également de compléments de retraite, sans parler des postes dits de « dignitaires », comme celui du président, vice-président, questeur, ou président de commission, qui touchent encore d’autres compléments en sus. Pour Gérard Larcher, qui a porté beaucoup de ces casquettes, c’est le jackpot. Après avoir été secrétaire du Sénat pendant plus de cinq ans, vice-président pendant quatre ans, président de la commission des Affaires économiques pendant plus de deux ans et désormais président pendant plus de dix ans – toutes ces fonctions représentant des indemnités allant de 710 euros à 4.320 euros par mois –, sa retraite devrait largement dépasser les 10.000 euros par mois.

Xi Jinping , un président chinois encore élu à l’unanimité qui suscite des interrogations

Xi Jinping , un président chinois encore élu à l’unanimité qui suscite des interrogations

Par:
Emmanuel Véron
Enseignant-chercheur – Ecole navale, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)

Déclaration d’intérêts
Emmanuel Véron est délégué général du FDBDA.


Il y a dix ans, le 14 mars 2013, Xi Jinping accédait à la présidence de la République populaire de Chine, en étant élu par les quelque 3000 membres de l’Assemblée nationale populaire. Il y a cinq ans, le 17 mars 2018, il était reconduit à ce poste, peu après avoir fait adopter un amendement supprimant toute limitation à son nombre de mandats. Il a en obtenu un troisième lors des « deux Assemblées » (Assemblée nationale populaire et Conférence consultative du peuple chinois) qui viennent de s’ouvrir ce 5 mars, et confirmer de nouveaux responsables (qui lui sont acquis) aux postes clés de l’État. Les dix années de pouvoir de Xi Jinping, trois fois chef (du Parti, de l’État et de l’Armée), auront partout renforcé le poids du Parti. Toutefois, le président se trouve actuellement confronté à une situation particulièrement difficile : trois années de pandémie, qui ont entraîné des manifestations inédites depuis Tian’anmen et une dégradation de l’économie, les tensions accrues avec Taïwan et les contrecoups de la guerre en Ukraine auront des conséquences profondes sur l’exercice du pouvoir au cours des prochaines années.

Derrière l’affichage de la force se cachent des fragilités (structurelles et conjoncturelles) que le régime a toujours plus de mal à dissimuler. Plus que jamais, les logiques intérieures orientent les choix extérieurs. Les crises du centre et de la périphérie ne sont toujours pas réglées. Elles demeurent des facteurs de vulnérabilité pour le régime.

En ce début d’année, trois points essentiels semblent se dégager comme problématiques durables : encore et toujours la gestion de la pandémie et la démographie ; l’économie ; et le politique (à tous les niveaux de la hiérarchie, depuis le local jusqu’au Bureau politique).

Le 7 décembre 2022, le régime a subitement mis fin à la politique (très intrusive et draconienne) dite « Zéro Covid ». Si cette décision est liée au coût colossal qu’a eu pour la Chine la politique « zéro Covid », sa mise en œuvre soudaine s’explique aussi par les manifestations inédites d’une population à bout de nerfs du fait des restrictions sanitaires et des mesures draconiennes.

Les conséquences sont immédiates : après un temps de doute (de nombreuses personnes sont restées chez elles dans les premiers jours), les Chinois, peu immunisés, ont multiplié les déplacements, notamment à l’occasion des festivités du Nouvel an chinois, ce qui a occasionné une flambée de l’épidémie. L’ensemble du pays sera touché, et de nouvelles vagues de contamination vont gagner l’Asie, et rapidement le reste du monde.

Si certains observateurs avancent que le pic est passé dans plusieurs grandes villes (notamment à Shanghai), la pandémie va durer encore de longs mois, voire plusieurs années. Mi-janvier, les autorités chinoises ont annoncé environ 60 000 décès du Covid en un mois.

Selon l’institution britannique Airfinity, les chiffres seraient bien plus dramatiques : il y aurait eu 700 000 décès depuis début décembre à la mi-janvier.

Partout dans le pays, et spécialement dans les grandes villes de l’Est et du Centre, les images d’hôpitaux saturés et manquant de médicaments sont éloquentes. Plus rares sont les images similaires venant de villes de taille plus modeste et des campagnes. Ce qui ne signifie pas que la situation y soit meilleure, au contraire : c’est simplement que le niveau de couverture médicale y est moindre.

Le taux de vaccination est encore en dessous du seuil suffisant pour protéger la population, notamment les personnes les plus âgées. Dans ce contexte, alors que la confiance de la population chinoise dans le vaccin demeure très limitée, les autorités auront à organiser une vaccination (avec rappels) de très grande ampleur. Pendant ce temps, la Chine pourrait voir la diffusion de nouveaux variants, une perspective qui induit une incertitude non seulement pour les marchés boursiers, mais aussi pour le voisinage régional, de Singapour au Japon en passant par la Corée. Un signe éloquent : lors de l’ouverture des « deux Assemblées », l’ensemble des membres portaient un masque, à l’exception de Xi Jinping et des membres du Comité permanent du Bureau politique.

L’économie chinoise est affaiblie par trois années de restrictions sanitaires, la dégradation de l’environnement stratégique international et le ralentissement de la demande mondiale. Elle est aux prises avec des difficultés structurelles et conjoncturelles (vieillissement et poursuite de la chute de la fécondité, montée du chômage, qui frappe désormais plus de 20 % des moins de 30 ans, crise de l’immobilier, pénuries d’énergie, crise environnementale, etc.).

Les autorités annoncent pourtant un rebond de l’activité économique pour 2023. En cas de fort rebond au deuxième semestre, les conséquences seraient difficiles pour l’économie mondiale, notamment pour la reconstitution des stocks de gaz européens, et parce que ce rebond provoquerait une hausse des prix des produits de consommation et des matières premières, et les taux d’intérêt.

Parmi les enjeux majeurs à court terme, celui de la crise de l’immobilier est fondamental. Les faillites du géant de l’immobilier Evergrande ou du gestionnaire d’actifs Huarong en témoignent. Ce secteur (l’un des moteurs du « miracle » économique chinois des années 1980 à 2010) représente probablement près de 30 % du PIB chinois, environ 20 % des emplois et 75 % des actifs financiers des ménages.

D’autre part, le shadow banking (système bancaire parallèle) demeure, et alimente des pratiques de corruption à toutes les échelles, malgré l’ampleur des politiques anti-corruption de Xi Jinping (aussi pour lutter contre ses adversaires).

Le manque de liquidités ne permet pas au Parti-État de maintenir à flot l’ensemble de ses objectifs économiques. Malgré tout, le solde commercial continue d’être massif (plus de 900 milliards de dollars cumulés sur l’année 2022), lié bien sûr aux marchés consolidés d’Europe, d’Amérique du Nord et de l’Asie industrialisée et développée. La demande intérieure chinoise demeure médiocre. Une réunion importante du début d’année conduite par Xi Jinping portant sur le secteur immobilier et l’assainissement des finances rappelle l’urgence à court et moyen terme pour le régime de moderniser le secteur. En outre, un effort particulier sera consacré aux nouvelles technologies, notamment dans le cadre de la refonte des institutions de l’État annoncée lors de la réunion de l’ANP.

Enfin, au niveau politique, le dernier Congrès en date a abouti à la nomination d’un Bureau politique inféodé à Xi Jinping, dont le pouvoir semble établi pour encore de longues années. Cette mainmise induit discrètement une forme de mécontentement au sein du Parti, qui, articulée à la contestation des mesures sanitaires par la population et le ralentissement économique, laissera sans doute une trace durable.

L’enfermement politique dans lequel les choix de Xi Jinping ont conduit le régime et la Chine impose un exercice de rééquilibrage de l’image internationale du pays. Lors du dernier sommet de Davos, le vice-premier ministre Liu He (envoyé spécial de Xi Jinping) a ainsi déclaré « la Chine est ouverte », afin de rassurer et séduire l’Occident (surtout l’Europe) et de redorer une image écornée.

La rivalité stratégique sino-américaine continue de structurer les relations internationales, dont Taïwan est devenue l’un des points de tension essentiels. Alors que des élections présidentielles auront lieu à Taïwan et aux États-Unis en 2024, le PCC ne se risquera pas sans doute pas, à court terme, à une invasion militaire, mais cherchera à neutraliser les capacités diplomatiques de Taïwan. Mais aussi à intensifier les intimidations à l’endroit de Taïwan.

Incontestablement, l’évolution du conflit en Ukraine aura un impact sur le degré de la proximité sino-russe, souvent dépeinte (à tort) comme une alliance. En réalité, la Chine et la Russie partagent une connivence tactique et stratégique contre l’Occident, mais leur relation demeure très asymétrique. La guerre d’Ukraine favorise l’ascendant de Pékin sur la Russie (soutenue implicitement) et lui permet de se présenter comme un « médiateur » et de raffermir ses liens avec les marges post-soviétiques. Rappelons qu’ à ce jour la RPC n’a pas condamné la guerre en Ukraine et que Xi Jinping n’a pas échangé avec Volodymyr Zelensky.

Début janvier, la première tournée africaine du nouveau ministre des Affaires étrangères Qin Gang (en Égypte, au Bénin, en Éthiopie, au Gabon et en Angola) reflète l’importance des partenaires non occidentaux aux yeux de la Chine. Pékin travaille à un resserrement des relations avec le continent africain, malgré les successives prises de conscience du piège de la dette dans le cadre ou non des « Nouvelles routes de la soie »..

Plus largement, la RPC souhaite entretenir un dense réseau de relations avec les pays émergents et en développement, y voyant un levier contre l’Occident, en particulier à l’ONU. L’exemple récent de la signature d’un contrat sur les hydrocarbures avec l’Afghanistan des talibans montre combien le « vide » laissé par les Occidentaux est rapidement comblé par la puissance voisine, faisant fi du droit et des sanctions internationales en collusion avec le nouveau régime de Kaboul. Dernièrement, l’annonce depuis la Chine du rétablissement des relations entre l’Iran et l’Arabie saoudite marque la réussite de la diplomatie chinoise et le recul de l’Occident face à Pékin.

L’issue des « deux Assemblées » verra la confirmation des orientations stratégiques de Pékin. Au plan intérieur, on constate des efforts sur le budget de défense, en hausse (7,2 %), malgré le ralentissement économique, mais aussi sur les technologies et sur la stimulation du marché intérieur pour se détacher des dépendances de l’occident. Sur le plan international, la séquence confirme la poursuite du soutien implicite à la Russie, de la montée des tensions avec les États-Unis et dy rapprochement avec les mondes non occidentaux. Pékin veut se présenter, plus que jamais, comme l’alternative aux États-Unis. Il reste que, malgré ses déclarations, le pouvoir chinois est bien moins sûr de lui-même et de son avenir qu’il le laisse croire.

1...34567...19



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol