Énergie : près de 40% des Français en situation crise financière
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Selon une étude réalisée par Intrum raportée par la Tribune, 38 % des répondants anticipent le fait qu’ils n’auront pas les ressources suffisantes pour honorer au moins une facture énergétique dans les mois à venir.
Avec un taux d’inflation de 5,8 % en 2022 selon la Banque de France, la hausse des prix n’a jamais été aussi élevée en France depuis les années 1970. Une conjoncture qui pèse lourdement sur le moral des Français. Selon la 10ème édition 2022 de l’étude sur les dépenses et les habitudes de Français et des Européens (ECPR) réalisée chaque année par Intrum, spécialiste du crédit management, 81% des Français affirment que la hausse des prix a fortement impacté les finances de leur ménage. Et si 16% indiquent qu’ils n’en ont pas encore subi les conséquences, ils s’attendent à ce que cela soit le cas dans les mois à venir.
Des difficultés qui se matérialisent particulièrement au moment de régler leurs factures. Ainsi, au cours des 12 derniers mois, 17% des consommateurs interrogés n’ont pas honoré le paiement d’une facture. Pour 41 % d’entre eux, la raison principale est le manque de moyens. Par ailleurs, 30 % confient qu’ils seront contraints de prioriser le règlement de certaines factures au détriment d’autres jugées moins prioritaires, pour faire face aux dépenses essentielles de leur ménage. Enfin, 38 % des répondants anticipent le fait qu’ils n’auront pas les ressources suffisantes pour honorer au moins une facture énergétique dans les mois à venir. 35% indiquent également qu’ils vont solliciter leurs créanciers pour obtenir un échelonnement de leurs paiements, ou avoir recours à un délai supplémentaire.
L’inquiétude plus prononcée chez ces derniers que chez leurs voisins européens peut également s’expliquer, selon lui, par leur culture financière. En d’autres termes : « la façon dont les consommateurs vont comprendre, gérer, programmer leurs affaires financières et la gestion du ménage. Ces connaissances leur permettent de prendre les bonnes décisions financières et d’éviter les emprunts superflus », explique-t-il, précisant que « la pandémie a eu un impact favorable sur le développement de la culture financière en France ». 49% des répondants français ont néanmoins affirmé que les inquiétudes liées à l’inflation et/ou aux taux d’intérêt plus élevés du fait du resserrement monétaire de la Banque centrale européenne, les ont encouragées à développer leurs connaissances des principaux termes financiers, contre 53% à l’échelle européenne.
Selon une étude Allianz « Argent, culture financière et risques à l’ère digitale » menée dans 10 pays en Europe et publiée aujourd’hui, la France fait figure de mauvaise élève en matière de culture financière.
L’Autriche, l’Allemagne et la Suisse occupent la tête du classement.
Près d’une décennie après que la crise financière mondiale a souligné l’importance d’avoir, a minima, des bases de culture financière, les Européens semblent avoir peu progressé en termes de connaissances financières et de capacité à prendre des décisions financières avisées.
Une étude Allianz « Argent, culture financière et risques à l’ère digitale » montre de quelle façon la culture financière améliore la capacité des particuliers à prendre des décisions financières. Alors qu’il semble évident que les personnes disposant d’une meilleure compréhension des concepts financiers seraient capables de prendre de meilleures décisions relatives aux produits d’épargne, d’investissement et de financement, cela n’avait pas encore été vérifié. Les résultats montrent que les personnes possédant une bonne maîtrise des concepts financiers et des risques sont deux fois plus enclines à prendre de meilleures décisions financières que celles qui n’en possèdent pas.
Selon les résultats de cette étude européenne « Argent, culture financière et risques à l’ère digitale », la France se positionne à la dernière place du classement derrière le Portugal et l’Italie. Un peu moins de la moitié des personnes interrogées en France ont répondu correctement aux deux questions de culture financière portant sur les principes d’inflation et de taux d’intérêt et seulement 9% d’entre eux ont été en mesure d’identifier les bonnes réponses aux trois questions portant sur les concepts relatifs aux risques financiers.
Si les Français sont dans l’ensemble relativement conscients des risques financiers liés au vieillissement (ainsi 62% d’entre eux ont identifié le produit financier les protégeant le mieux contre le risque de longévité), les concepts financiers tels que la relation entre risque et rendement, la diversification des risques ou encore le risque de liquidité, ne sont maîtrisés que par une faible proportion des participants à l’étude. Seuls 6% des participants français ont ainsi répondu correctement aux trois scénarios et un quart d’entre eux n’ont été en mesure d’identifier une seule bonne réponse.
Cet insuffisance de connaissances financières comporte un risque grave car en cette période de consumérisme relativement importante avec un accès à des moyens de paiement différés, à de multitudes de comptes bancaires permettant souvent des découverts autorisés, en cumulant les crédits à la consommation, cela peut entraîner assez facilement une forme d’endettement importante .