Italie: encore en récession en 2014 d’après le FMI
Pas d’amélioration de la croissance en Italie en dépit des réformes déjà engagées. Le produit intérieur brut (PIB) de l’Italie se contractera en 2014 pour la troisième année consécutive et sa dette publique continuera d’enfler, a estimé jeudi le Fonds monétaire international (FMI), qui appelle le gouvernement de Matteo Renzi à mettre en œuvre les réformes qu’il a promises. Le PIB devrait reculer de 0,1% cette année après des baisses de 1,9% en 2013 et 2,4% en 2012, prévoit le FMI, qui s’attendait auparavant à une croissance de 0,3% pour 2014. L’organisation de Washington, dont les prévisions pour l’Italie ont été systématiquement trop optimistes ces dernières années, table sur un rebond du PIB de 1,1% en 2015, une prévision inchangée par rapport à celle publiée en juillet, grâce à l’amélioration des conditions de crédit et à l’impact de l’assouplissement de la politique de la Banque centrale européenne (BCE). Toutefois, le chef de la mission du FMI en Italie a expliqué que les indicateurs italiens publiés depuis l’établissement des nouvelles prévisions avaient été décevants et qu’ils devraient conduire à une nouvelle révision à la baisse pour cette année et l’an prochain lorsque le Fonds publiera ses perspectives économiques mondiales en octobre. Le ratio d’endettement de l’Italie devrait augmenter de près de quatre points pour atteindre 136,4% du PIB fin 2014 contre 132,6% en 2013, précise le FMI dans les conclusions de sa mission annuelle de consultation. Il appelle donc le gouvernement Renzi à assurer une « mise en œuvre déterminée » de son programme de réformes, censé faire reculer un chômage record et améliorer la productivité de l’économie italienne. Le FMI estime que la croissance potentielle de l’Italie (le rythme d’expansion que le pays est susceptible d’atteindre sans générer d’inflation) est désormais proche de zéro. Kenneth Kang, le chef de la mission du FMI, a déclaré qu’elle pourrait atteindre 0,5% « à moyen terme ». L’OCDE et la Cofindustria, la principale organisation patronale italienne, ont l’une et l’autre dit cette semaine tabler sur une contraction de 0,4% du PIB italien cette année. L’OCDE prévoit une croissance de 0,1% l’an prochain et la Cofindustria sur un rebond de 0,5%. Malgré la baisse du PIB, le déficit public italien devrait rester contenu à 3,0%, le plafond fixé par la Commission européenne, pour la troisième année consécutive.