Archive pour le Tag 'précaution'

Economie-La situation de l’emploi nourrit l’ épargne de précaution (Rexecode)

Economie-La situation de l’emploi  nourrit l’ épargne de précaution (Rexecode) 

L ‘incertitude sur l’évolution du marché de l’emploi risque d’encourager les Français à conserver le matelas d’épargne qu’ils ont constitué pendant le confinement d’après Pour Denis Ferrand, directeur général de Rexecode. Il propose une conversion de la dette des entreprises vis-à-vis de l’Etat en quasi-fonds propres. ( Interview les Échos)

Les Français ont continué en juillet à placer plus d’argent sur leur Livret A que les autres années. Ils restent prudents?

On assiste à la transformation d’une épargne forcée en une épargne de précaution . Pendant le confinement, on a observé une épargne qui n’en n’était pas une en réalité: elle était contrainte par l’impossibilité de consommer. Celle qu’on observe aujourd’hui reflète avant tout des inquiétudes face à l’évolution attendue du marché de l’emploi et en particulier de la part de ceux qui ont un emploi mais redoutent que leur situation personnelle ou celle de leurs enfants ou de leurs proches ne se trouve dégradée. Cette inquiétude est très forte.

Donc il n’y a pas de transfert de l’épargne vers la consommation?

Il y a en effet un peu de transfert. La consommation des ménages en biens durables était supérieure en juin à ce qu’elle était en janvier en particulier. Il y a eu un peu de déblocage de cette épargne accumulée pour pouvoir faire des achats qui avaient été reportés pendant le confinement. Maintenant, une fois cet effet de récupération dissipé, on peut se retrouver durablement avec un niveau de consommation plus faible que ce qu’il n’était avant le confinement.

Cette prudence se retrouve aussi sur les dépôts à vue des ménages…

Tout à fait. Et ce comportement de recherche de liquidités n’est pas propre aux ménages. Les entreprises ont aussi des dépôts très garnis. Il y a eu des situations où des entreprises levaient un prêt garanti par l’Etat (PGE) sans en avoir un usage immédiat. Les ménages comme les entreprises se constituent chacun sa ceinture et bretelles.

C’est un sujet récurrent mais qui devient plus urgent avec la crise: comment orienter cette épargne vers les entreprises?

C’est en effet un peu un serpent de mer. Combien de dispositifs ont été inventés pour essayer de réorienter l’épargne vers le financement de l’entreprise? Mais l’Etat est un peu schizophrène car l’orientation de l’épargne vers les fonds en euros d’assurance-vie est aussi un excellent moyen pour lui assurer des conditions de financement les plus faibles possibles. Bien entendu, désormais, la Banque centrale européenne a un rôle très important pour tirer les taux à la baisse, mais ceux qui sont les principaux financeurs de l’Etat restent les épargnants, parce que cette épargne est fléchée à destination de titres publics.

L’Etat réfléchit à des instruments de quasi – fonds propres pour aider les PME. Pourquoi ne pas utiliser cet afflux d’épargne?

Peut-être qu’on peut d’abord penser à ce qui s’est passé pendant le confinement et au changement de structure de bilans des entreprises. Beaucoup d’entre elles ont recouru à des PGE , mais aussi à des facilités de trésorerie comme les délais de cotisations sociales ou de versements d’impôts. De ce fait, elles se sont fabriquées une dette vis-à-vis de l’Etat. Le taux de non recouvrement des cotisations sociales atteint 35%, ce qui est tout à fait exceptionnel. En 2008 et 2009, ce taux était monté au maximum à 1,8%. Est-ce qu’on ne pourrait pas imaginer la transformation de cette créance de l’Etat…

…en quasi- fonds propres?

Oui. Pour le secteur du tourisme, on a dit que cette dette était tellement repoussée qu’on l’annulerait. Mais pour les autres, on pourrait la transformer en quasi-fonds propres sous forme de prêts participatifs qui ont la vertu de n’être remboursés qu’à partir du moment où il y a un retour à bonne fortune de l’entreprise. Ce serait peut-être plus rapide que d’inventer un nouveau dispositif.

On aurait un Etat actionnaire de milliers de sociétés ?

Justement, les chefs d’entreprises ne sont pas prêts à ouvrir leur capital. Là justement, ce n’est pas le cas car c’est un quasi fonds propre dans le sens où il n’y a pas de droit de propriété sur l’entreprise. On est bien sur un droit à percevoir des fonds à partir du moment où il y a du résultat.

La situation de l’emploi nourrit l’ épargne de précaution (Rexecode)

La situation de l’emploi  nourrit l’ épargne de précaution (Rexecode) 

L ‘incertitude sur l’évolution du marché de l’emploi risque d’encourager les Français à conserver le matelas d’épargne qu’ils ont constitué pendant le confinement d’après Pour Denis Ferrand, directeur général de Rexecode. Il propose une conversion de la dette des entreprises vis-à-vis de l’Etat en quasi-fonds propres. ( Interview les Échos)

Les Français ont continué en juillet à placer plus d’argent sur leur Livret A que les autres années. Ils restent prudents?

On assiste à la transformation d’une épargne forcée en une épargne de précaution . Pendant le confinement, on a observé une épargne qui n’en n’était pas une en réalité: elle était contrainte par l’impossibilité de consommer. Celle qu’on observe aujourd’hui reflète avant tout des inquiétudes face à l’évolution attendue du marché de l’emploi et en particulier de la part de ceux qui ont un emploi mais redoutent que leur situation personnelle ou celle de leurs enfants ou de leurs proches ne se trouve dégradée. Cette inquiétude est très forte.

Donc il n’y a pas de transfert de l’épargne vers la consommation?

Il y a en effet un peu de transfert. La consommation des ménages en biens durables était supérieure en juin à ce qu’elle était en janvier en particulier. Il y a eu un peu de déblocage de cette épargne accumulée pour pouvoir faire des achats qui avaient été reportés pendant le confinement. Maintenant, une fois cet effet de récupération dissipé, on peut se retrouver durablement avec un niveau de consommation plus faible que ce qu’il n’était avant le confinement.

Cette prudence se retrouve aussi sur les dépôts à vue des ménages…

Tout à fait. Et ce comportement de recherche de liquidités n’est pas propre aux ménages. Les entreprises ont aussi des dépôts très garnis. Il y a eu des situations où des entreprises levaient un prêt garanti par l’Etat (PGE) sans en avoir un usage immédiat. Les ménages comme les entreprises se constituent chacun sa ceinture et bretelles.

C’est un sujet récurrent mais qui devient plus urgent avec la crise: comment orienter cette épargne vers les entreprises?

C’est en effet un peu un serpent de mer. Combien de dispositifs ont été inventés pour essayer de réorienter l’épargne vers le financement de l’entreprise? Mais l’Etat est un peu schizophrène car l’orientation de l’épargne vers les fonds en euros d’assurance-vie est aussi un excellent moyen pour lui assurer des conditions de financement les plus faibles possibles. Bien entendu, désormais, la Banque centrale européenne a un rôle très important pour tirer les taux à la baisse, mais ceux qui sont les principaux financeurs de l’Etat restent les épargnants, parce que cette épargne est fléchée à destination de titres publics.

L’Etat réfléchit à des instruments de quasi – fonds propres pour aider les PME. Pourquoi ne pas utiliser cet afflux d’épargne?

Peut-être qu’on peut d’abord penser à ce qui s’est passé pendant le confinement et au changement de structure de bilans des entreprises. Beaucoup d’entre elles ont recouru à des PGE , mais aussi à des facilités de trésorerie comme les délais de cotisations sociales ou de versements d’impôts. De ce fait, elles se sont fabriquées une dette vis-à-vis de l’Etat. Le taux de non recouvrement des cotisations sociales atteint 35%, ce qui est tout à fait exceptionnel. En 2008 et 2009, ce taux était monté au maximum à 1,8%. Est-ce qu’on ne pourrait pas imaginer la transformation de cette créance de l’Etat…

…en quasi- fonds propres?

Oui. Pour le secteur du tourisme, on a dit que cette dette était tellement repoussée qu’on l’annulerait. Mais pour les autres, on pourrait la transformer en quasi-fonds propres sous forme de prêts participatifs qui ont la vertu de n’être remboursés qu’à partir du moment où il y a un retour à bonne fortune de l’entreprise. Ce serait peut-être plus rapide que d’inventer un nouveau dispositif.

On aurait un Etat actionnaire de milliers de sociétés ?

Justement, les chefs d’entreprises ne sont pas prêts à ouvrir leur capital. Là justement, ce n’est pas le cas car c’est un quasi fonds propre dans le sens où il n’y a pas de droit de propriété sur l’entreprise. On est bien sur un droit à percevoir des fonds à partir du moment où il y a du résultat.

Crise de confiance : l’épargne de précaution augmente

Crise de confiance : l’épargne de précaution augmente

 

Mauvis indicateurs économiques, manque de visibilité, chômage, défiance vis-à-vis du tournement autant de raiosn qui justifie la montée de l’épargne en France. Au premier trimestre, le taux d’épargne en France a atteint un point haut, à 15,9 % du revenu disponible brut, contre 14,7 % au dernier trimestre de 2013, selon la Banque de France. Globalement, les économistes y voient le signe d’un pessimisme collectif ou un comportement de précaution lié à l’absence de croissance et à l’incertitude conjoncturelle. Le mouvement se poursuivra-t-il ? « On assistera probablement à une petite baisse du niveau d’épargne au deuxième trimestre, car, alors que les revenus n’ont pas beaucoup progressé, la consommation a gagné 0,5 point », prévoit Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis Asset Management. Mais même si le taux d’épargne recule légèrement, il restera à des niveaux très élevés.  « Il demeure au premier semestre une grande constante : l’orientation encore trop limitée de l’épargne vers le long terme, les Français privilégiant les actifs assez fortement liquides et non risqués », analyse l’économiste Michel Aglietta. Dans ces flux d’épargne au premier semestre, plusieurs produits financiers conservent une place de premier plan, notamment l’assurance-vie, qui capte une part croissante de l’épargne financière. « En l’absence de mesure fiscale majeure, le produit reste plutôt protégé et présente un risque très limité », note Philippe Waechter.  L’épargne des Français s’installe aussi, tout simplement, sur leurs comptes courants. Les dépôts à vue constituent un des principaux postes où les ménages « placent » leur argent. « Quand les taux sont très élevés, les ménages y perdent beaucoup. Mais avec des taux très bas, on y perd peu. D’où, actuellement, une forte inertie à placer des sommes sur des comptes rémunérés », souligne un économiste.  Les flux d’épargne s’avèrent en outre très positifs pour le PEL, mais franchement négatifs pour les comptes à terme. Quant à la Bourse, elle ne représente plus grand-chose dans les placements financiers des ménages (moins de 5 %). Après deux krachs séculaires en 2000 et 2007-2008, les Français ont le sentiment que, même sur longue période, la rentabilité n’est pas acquise.  Le calcul du taux l’épargne inclut le remboursement des crédits immobiliers, dès lors qu’ils commencent à rembourser le capital. Les Français se sont beaucoup endettés les années précédentes. Une part conséquente de l’épargne actuelle est donc, en réalité, de l’épargne contrainte qu’on peut attribuer au remboursement de crédits.  Au 1er août, la rémunération du Livret A a été abaissée au taux historiquement bas de 1 %. Le placement préféré des Français, qui connaît depuis plusieurs mois un ralentissement de sa collecte, en fera forcément les frais.




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