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« Remise en conformité républicaine de la pratique de l’islam en France  » (CRAN).

« Remise en conformité républicaine  de la pratique de l’islam en France  » (CRAN).

Une tribune dans l’Opinion de Lova Rinel, présidente du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN).

 

 

« Dimanche soir, la tribune vibrante de l’imam et militant anti-islamiste Nassurdine Haidani a démontré l’impératif de la « remise en conformité républicaine » de la pratique de l’islam en France. Avec ces quatre mots, le cap est donné. Au milieu de cette vague d’émotion, c’est de cela dont nous avons besoin. En lien, le virus des parents inquisiteurs drape l’ensemble des disciplines, l’attitude d’élèves réfractaires sclérose l’enseignement public. C’est ce que relève le drame de Conflans-Sainte-Honorine. Si le temps des larmes est humainement nécessaire, l’exigence doit se substituer aux émotions.

La rentrée est étouffante, après l’ouverture du procès Charlie, le retour de l’indicible à nos portes ; silence, on poignarde !

C’est d’abord Zaheer Hassan Mahmoud avec un hachoir pensant alors être à la bonne adresse de Charlie Hebdo, puis maintenant Abdoullah Anzorov qui égorge Samuel Paty. En réaction aux caricatures ? Oui. Une action préméditée ​? Indéniablement. Un acte terroriste ​? Aucunement, analyse le politologue Olivier Roy. Pourtant, les médias parleront sans précaution de terrorisme en évoquant les crimes isolés de déséquilibrés.

Raisonnablement qui peut accepter que l’on tue pour des dessins ​? Osons un réquisitoire contre l’absolutisme des islamistes, brisons le soi-disant interdit du blasphème et rions des caricatures

Pour l’un, le magistrat retient la tentative d’assassinat ​; pour l’autre, rien, il a été abattu. Sont-ils musulmans ​? Oui. #NotInMyName ​? Pas suffisant, on ne combat pas le fondamentalisme avec des tweets. Raisonnablement qui peut accepter que l’on tue pour des dessins ​? Osons un réquisitoire contre l’absolutisme des islamistes, brisons le soi-disant interdit du blasphème et rions des caricatures. Le « ​oui, mais ​» c’est être complaisant, le « ​oui, mais ​» c’est être complice, « ​​oui, mais ​» nous souille.

En revanche, quid du silence en septembre dernier d’une femme voilée poignardée devant sa famille dans un village de la Loire ​? Quid des femmes voilées, au pied de la Tour Eiffel, poignardées récemment avec des injures islamophobes pour un différend de chiens non tenus en laisse.

Dans le premier cas, l’auteur est interné, dans le second le procureur retient la tentative d’homicide volontaire. Dans aucun cas on n’évoque la raison raciste. Raisonnablement qui peut tuer pour une affaire de chiens non tenus en laisse ​? Osons nous indigner de crimes islamophobes et posons l’islamophobie à sa place : hors de la République. Le « ​oui, mais ​» ici poignarde nos valeurs, le « ​oui, mais ​» est complice, le « ​oui, mais ​» nous souille.

Le traitement médiatique et les jeux politiques qui en découlent sont inquiétants. Depuis plus de 20 ans, nous nourrissons la haine de l’autre. En montrant la « population musulmane » comme responsable des maux de la patrie, on pousse à l’indigestion islamophobe et à l’indigestion antirépublicaine. Sincèrement, n’est-il pas le moment de s’interroger ?

Dépassons la paranoïa, dissocions une attaque terroriste de l’assassinat abjecte d’un fanatique, d’un fou. C’est fondamental ! Les mots ont un sens, le terrorisme répond à une logique et une logistique propre et définie. Samuel Paty a été sauvagement tué par un fou nourri par des thèses islamistes. Son crime appelle à d’autres interrogations profondes, celles entre autres d’une idéologie qui veut s’immiscer dans nos écoles. Notre contribution se doit alors d’être maîtrisée et froide, l’émotion est l’exclusivité des familles des victimes. Il en va du respect de nous-même. J’en appelle à l’exigence et à la rigueur intellectuelle.

Samuel Paty n’est pas mort en vain, c’est dans la bouche de Pape qu’il survit. Marianne est indestructible

La laïcité, c’est le casque bleu de la vie religieuse en France. Il serait pourtant déplacé de ne pas prendre en compte l’importance symbolique de la mort horrible de Samuel Paty. Les dieux sont avec nous, nous avons notre Marianne. Il est noir, adolescent et élève au collège du Bois-d’Aulne où enseignait Samuel Paty. Pape Biram nous renvoie à notre responsabilité d’adulte et nous intime de nous ressaisir. Il n’est pas anodin qu’il soit élève, ironie du sort de la force de l’école de la République. Samuel Paty n’est pas mort en vain, c’est dans la bouche de Pape qu’il survit. Marianne est indestructible.

Je le sais, beaucoup d’entre nous sommes meurtris, inquiets pour nos professeurs. Nous devons faire preuve de fraternité. La laïcité n’est ni la traque, ni la tyrannie de l’islam. La République n’est pas le drapeau des islamo-racistes. Comprenons la laïcité ainsi : « soyez chrétiens, athées, musulmans, juifs (et tant d’autres) comme vous le voulez, mais l’Etat ne fera pas la politique que vous voulez, parce que notre politique doit nous permettre de vivre ensemble ». Ces intégristes n’aiment pas Dieu, ces islamo-racistes n’aiment pas la République, humilions-les. S’ils crient, crions plus fort, rendons-les sourds, qu’ils cessent de parler en notre nom.

Nous, musulmans, dénonçons haut et fort l’intégrisme. Nous, non-musulmans, levons-nous contre l’islamo-racisme. La République, c’est être Français sans épithète ; et notre pays, dans toute sa diversité, vaincra ! »

Lova Rinel est présidente du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN).




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