Archive pour le Tag 'pouvoirs'

Société- « Pour une redistribution des pouvoirs de décision au travail  »

Société- « Pour une redistribution des pouvoirs de décision au travail  »

Si l’inflation justifie les revendications en termes de salaires, la conférence sociale, qui doit avoir lieu en octobre, ne peut pas seulement être une conférence salariale, estime Yves Clot, dans une tribune au « Monde ».

Finalement, une vieille revendication de la CFDT qui mériterait de réémerger dans le calendrier social.
NDLR

L’annonce par le président de la République de la tenue en octobre d’une conférence sociale ne précise guère son ordre du jour sinon à propos des salaires inférieurs au smic dans certaines branches. Voilà qui en ferait un rendez-vous strictement salarial. Du côté syndical, on semble s’en accommoder sous réserve qu’on discute du smic lui-même, de l’indexation sur les prix et des aides publiques aux entreprises. Même si l’on fait davantage confiance aux nouvelles manifestations prévues qu’aux discussions à venir.

Avec l’inflation qui s’emballe, c’est le pouvoir d’achat qui est le centre de gravité de la conférence annoncée. Il est vrai que la précarité a pris des dimensions alimentaires telles que même les associations à qui l’Etat délègue la gestion de la misère sociale se tournent maintenant vers lui pour « passer l’hiver ». La philanthropie des entreprises ne fera sûrement pas le compte. Un peu partout, on réclame la redistribution des richesses. Aider les pauvres fait l’objet de beaucoup de discours. On s’alarme des risques que les épreuves qu’ils subissent débouchent sur une victoire politique de l’extrême droite.

L’urgence sociale est bien là. Elle vient de loin et l’inflation la dramatise. La question des salaires est vitale. Mais on peut se demander si une conférence « sociale » peut seulement être une conférence « salariale ». Les gains nécessaires de pouvoir d’achat justifient bien sûr les revendications salariales. Mais la demande du monde du travail n’est sûrement pas soluble dans le pouvoir d’achat. La situation est telle qu’on ose à peine soulever le problème. C’est pourtant nécessaire, au moment où le syndicalisme et la gauche veulent faire du « gagner plus » le chemin de la reconquête des classes populaires.

Face à la demande d’augmentation des salaires, il ne manquera pas de voix pour dire que c’est trop réclamer, surtout du côté des employeurs. Pourtant on peut soutenir que c’est demander bien peu. On parle d’indexer les salaires sur les prix. Mais c’est d’abord sur le développement du pouvoir d’action dans son travail qu’il faut le faire. Pouvoir d’achat et pouvoir d’action ne doivent pas être séparés. D’autant que le modèle de consommation est devenu aussi discutable que le modèle de production. C’est au nom du pouvoir d’achat que se déploient déjà les ruses commerciales du hard-discount qui banalise la ségrégation alimentaire.

Réforme des retraites :  Le Conseil constitutionnel n’a pas rétabli l’équilibre entre les pouvoirs 

Réforme des retraites : « Le Conseil constitutionnel n’a pas rétabli l’équilibre entre les pouvoirs 


Le constitutionnaliste Denis Baranger estime, dans une tribune au « Monde », que dans la décision sur la réforme des retraites, les juges de la rue de Montpensier se contentent d’être les gardiens scrupuleux des prérogatives très larges que donne à l’exécutif une Constitution de parlementarisme dit « rationalisé ».

Deux décisions, dont le moins est de dire qu’elles étaient fort attendues, ont été rendues par le Conseil constitutionnel vendredi 14 avril. La première, dont seule on parlera ici, ne censure que sept articles de la réforme des retraites sur des points mineurs. Cette décision rendait possible la promulgation du reste du texte, laquelle s’est effectuée quasi immédiatement.

La seconde rejette une première initiative de référendum d’initiative partagée, mais une autre proposition de loi visant à déclencher la même procédure devra être examinée prochainement. En ce qui concerne la décision sur la loi de financement rectificative de la Sécurité sociale pour 2023, le suspense n’était pas insoutenable. On pouvait raisonnablement imaginer, au vu de sa jurisprudence, que le Conseil n’allait procéder qu’à une censure partielle, sans remettre en cause l’économie générale du texte.

Cette issue l’exposait à l’accusation de ne pas sanctionner les abus commis, selon ses détracteurs, par le gouvernement, à commencer par le recours à un support, celui de la loi de financement rectificative de la sécurité sociale, manifestement inadapté. Mais aller plus loin et faire preuve d’audace aurait pu l’exposer à l’accusation classique de s’adonner au « gouvernement des juges ». Le problème avec le Conseil constitutionnel ne tient pourtant pas à son manque de neutralité. Celle-ci, malgré les réels problèmes que soulève la composition de cette juridiction, n’est guère susceptible d’être contestée.

Le Conseil constitutionnel est, culturellement parlant, une émanation de la haute administration française. Ses décisions ont les qualités, indiscutables, de notre méthode administrative. La première est un degré significatif de neutralité politique. Mais on ne gouverne pas toujours un pays comme on l’administre, et on ne devrait pas juger les lois selon les méthodes des bureaux, si efficaces soient-elles. Il ne fallait pas attendre du Conseil constitutionnel qu’il portât une appréciation sur l’opportunité économique ou sociale de la réforme des retraites. On pouvait toutefois espérer mieux que des phrases dont la plus marquante restera peut-être celle énonçant que « les mots “soixante-quatre” et l’année “1968” (…) ne sont pas contraires à la Constitution » !

L’écologisme radical se nourrit du laxisme des pouvoirs publics

L’écologisme radical se nourrit du laxisme des pouvoirs publics»

L ‘État est en partie responsable du développement de la nouvelle forme d’activisme violent pour
Frédéric Lefret président l’Institut du Dialogue civil et Olivier Vial qui a cofondé l’Institut du Dialogue civil ( dans le Figaro).

«Ce week-end, nous avons complètement débordé le dispositif de maintien de l’ordre à Sainte-Soline. […] Nous avons arraché les grilles et accédé à cet endroit tant protégé. Nous n’y avons pas trouvé grand-chose, mais ce que nous avons vécu pour l’atteindre marquera nos combats à venir» s’enthousiasme un militant ayant participé à cette «guerre de l’eau» qui, selon lui et ses camarades, vient de commencer. Quand 4.000 personnes bravent un interdit préfectoral, affrontent 1.700 gendarmes et participent à des attaques à la façon des black blocs, permettant aux plus radicaux de se dissimuler au milieu des familles pour ensuite tirer au mortier et jeter des cocktails Molotov sur les forces de l’ordre, cela n’a rien d’innocent. Un tel baptême du feu, qui apparaît en plus victorieux (les travaux sur les bassines ont été interrompus) et sans grandes conséquences (seuls quatre manifestants ont été interpellés et renvoyés en comparution immédiate devant le tribunal), ne peut qu’affermir l’envie d’en découdre des nouveaux venus dans la cause. Depuis plusieurs mois, une dynamique radicale traverse la plupart des mouvements militants écologiques. Les marches pour le climat ne font plus recette. Les rebelles d’Extinction Rebellion délaissent leurs chorales, leurs danses et leurs déguisements bigarrés. Le temps est désormais à la désobéissance civile, voire à l’action directe.

Pour attirer les apprentis activistes et accompagner ce tournant stratégique, des formations à la «désobéissance civile» sont organisées sur l’ensemble du territoire toutes les semaines, et ce depuis plusieurs années. Certaines d’entre elles sont même financées par des subventions publiques (sic!). Ce sont ainsi des milliers d’étudiants, de salariés, de retraités à qui l’on a appris à réagir, à s’organiser face à la police et à s’affranchir de la loi. Pour ne pas effrayer les plus tendres et les plus modérés, un arsenal d’actions très diversifiées est proposé. Chacun doit pouvoir franchir les étapes vers la radicalité militante à son rythme. C’est ainsi que depuis deux ans, nous avons vu éclore de nouveaux modes d’action illégaux, mais pour lesquels leurs auteurs ne risquent pas de poursuites importantes. Dégonfler les pneus des SUV, mettre hors d’état de marche des panneaux lumineux, saccager le green d’un golf, voler les bouchons des emballages de sucre en poudre pour en empêcher la vente… Tous ces «microsabotages» constituent des marchepieds vers des actions plus dures.
Le blocage peut être l’étape suivante. Interrompre la circulation sur l’autoroute ou le périphérique, comme le font, depuis des mois, les membres du collectif « Dernières rénovations ».
Tribune collective

L’étape suivante? Cela peut être le blocage. Interrompre la circulation sur l’autoroute ou le périphérique, comme le font, depuis des mois, les membres du collectif «Dernières rénovations». Si l’idée n’est pas nouvelle, la méthode utilisée avec le recours à de la colle pour s’arrimer au bitume est récente et directement inspirée des mouvements anglais. Le vandalisme est lui aussi en train d’être remis au goût du jour. Dépassés les tags dessinés anonymement en pleine nuit, désormais, quand on jette de la soupe sur un tableau, toute l’action est filmée et relayée sur les réseaux sociaux. L’impact est démultiplié, les conséquences juridiques également. Enfin, le sabotage représente toujours le Graal pour les plus aguerris. Dans ce domaine également, le phénomène s’amplifie depuis deux ans: destruction de machines-outils sur les chantiers, dégradation d’antennes 5G, câbles du réseau internet sectionnés… En mars dernier, un train de céréales a même été attaqué par des activistes qui ont déversé sur les voies 142 tonnes de blé.

Les pouvoirs publics, comme les entreprises (beaucoup de ces activistes sont également des salariés) auraient tort de prendre cela à la légère. Certains se sont moqués des militants «en toc version Tik Tok» qui jettent de la purée sur un tableau de Monnet. En réalité, même ces méthodes qui paraissent ridicules ont été pensées et théorisées de longue date. Leur impact médiatique et le clivage qu’elles nourrissent au sein même de la galaxie climat démontrent malheureusement leur efficacité. Nous n’assistons pas à une simple et passagère poussée de fièvre qui ne toucherait que les militants. 30 % des moins de 35 ans se déclaraient, d’après un sondage réalisé en septembre 2021 par Harris Interactive pour l’institut du dialogue civil, prêts à occuper de force une entreprise, à dégrader des panneaux publicitaires ou directement les produits d’une entreprise. Un tel niveau d’acceptation pour des actions pourtant illégales a de quoi inquiéter. Il constitue au minimum pour les mouvements les plus radicaux un soutien moral qui pourrait avec le temps se transformer en vivier de recrutement.
Quand le ministre de l’Intérieur parle d’écoterrorisme, son inquiétude est légitime. Malheureusement, l’étape d’après, c’est bien celle-là! La question n’est plus de savoir si cela va arriver, mais seulement quand cela va se produire!

Comment s’étonner de cette dérive radicale d’une partie de la jeunesse quand on sait que depuis des années, en toute impunité, certains universitaires prêchent la nécessité de dépasser l’engagement politique classique pour légitimer le sabotage ou même l’action directe? En France, par exemple, le philosophe Geoffroy de Lagasnerie explique que les militants sont habitués à piocher dans un arsenal de moyens d’action (sit-in, pétition, grève, manifestation…), mais que «ces formes traditionnelles nous donnent souvent un sentiment purement fictif d’agir.» Dans son livre En finir avec l’impuissance politique, il affirme, citant le philosophe allemand Günther Anders, que la seule possibilité pour être efficace c’est «le recours à la violence – c’est-à-dire le fait de menacer physiquement ceux qui nous menacent. Agir politiquement ne doit consister ni à faire la fête, ni à nous mettre en danger, ni à nous faire souffrir nous-même. Agir veut dire: faire souffrir celles et ceux qui nous font souffrir».

Alors quand le ministre de l’Intérieur parle d’écoterrorisme, son inquiétude est légitime. Malheureusement, l’étape d’après, c’est bien celle-là! La question n’est plus de savoir si cela va arriver, mais seulement quand cela va se produire! Là encore, des intellectuels préparent les esprits. Andreas Malm, un universitaire suédois, devenu le héraut des mouvements radicaux depuis la publication en 2020 de son livre Comment saboter un pipeline faisait semblant de s’interroger: «il est étrange et frappant que les militants pour le climat n’aient pas commis d’actes de terrorisme. Après tout, le terrorisme est de loin la forme d’action politique individuelle la plus efficace du monde moderne et le changement climatique est un sujet qui tient au cœur des gens […] C’est d’autant plus remarquable quand on pense à la facilité avec laquelle on peut faire sauter des stations-service ou vandaliser des SUV.»

Fin octobre, interrogé sur un plateau de télévision, il enfonçait le clou affirmant que «nous devons infliger des dégâts matériels qui engendrent de sérieux coûts financiers aux forces du capital.» Tous les éléments sont réunis (formation des militants, théorisation et légitimation du recours à la violence, multiplication des actions) pour que l’on passe de l’agitation contestataire à un véritable chaos. Sans réactions énergiques de la part des pouvoirs publics et des entreprises, cette fièvre militante pourrait bien devenir une maladie chronique qui s’attaquera à nos libertés et à notre fonctionnement démocratique.

Sortie de crise : le rôle des pouvoirs publics

Professeur à l’Université Paris 2 et membre du Cercle des économistes, Catherine Lubochinsky se prononce en faveur de l’intervention des pouvoirs publics pour développer les outils de renforcement des fonds propres des entreprises

 

 

 

 

Trois défis majeurs apparaissent en sortie de crise : mobiliser l’épargne vers le financement des fonds propres des entreprises, vrai serpent de mer, financer les dépenses budgétaires supplémentaires tout en préservant la soutenabilité de la dette publique et financer la transition climatique.

La finance peut beaucoup mais la finance ne peut pas tout.

Le triptyque Bourse, capital investissement et banques s’est avéré insuffisant pour renforcer les fonds propres des entreprises. Les deux dernières décennies ont été marquées par une désaffection des entreprises occidentales, voire quasi-disparition des PME et ETI, pour les introductions en Bourse. L’essor remarquable du capital investissement, soutenu par les placements des investisseurs institutionnels et l’attractivité des rendements, a partiellement compensé cette désaffection. Plus complémentaires que concurrents, le coté et le non coté divergent essentiellement, du point de vue de l’investisseur, par leur degré de liquidité – d’où la justification avancée mais contestée de la différence de rendement.

Quant aux banques, elles jouent un rôle incontournable dans le financement de l’économie mais le coût du risque – pas seulement réglementaire — lié au financement des TPE, PME et start-up est élevé. L’intervention des pouvoirs publics s’avère donc indispensable, au développement des prêts participatifs, et ce d’autant plus si l’on souhaite éviter un allégement de la régulation bancaire alors qu’une augmentation des créances douteuses se profile à l’horizon.

Côté investisseurs, l’appétence des ménages envers la liquidité rend incontournable l’intermédiation. Paradoxalement, ces mêmes ménages semblent actuellement faire preuve d’une appétence très forte pour le risque en capital. Parmi les innovations financières qui ont redynamisé les bourses, les SPAC (Special Purpose Acquisition Company), dénommés « chèques en blanc » aux Etats-Unis, constituent sans conteste l’une des principales. L’engouement pour ces coquilles vides, qui certes simplifient les introductions en Bourse, peut surprendre.

Encore plus paradoxal est l’engouement pour les crypto pseudo-monnaies qui malgré leur absence de toute valeur intrinsèque voient leurs cours atteindre des sommets. Ces quelques éléments révélateurs d’une forme d’irrationalité pourraient faire craindre l’imminence d’une crise financière, ce qui contribuerait peu à la sortie de crise sanitaire. Entre FOMO (« Fear Of Missing Out) et concurrence internationale, les régulateurs cherchant à préserver la stabilité financière sont en position d’équilibriste.

D’où la sempiternelle équation à résoudre : un besoin crucial de financement en fonds propres et des ménages français averses au risque avec des intermédiaires financiers contraints par la réglementation, elle-même contrainte par des préoccupations de stabilité financière. La solution viendra-t-elle des nouvelles technologies que sont l’intelligence artificielle et la finance quantique, grâce à sa capacité de calcul et sa contribution aux problèmes d’optimisation ?

Alain Duhamel, la brosse à reluire des pouvoirs en place

Alain Duhamel, la brosse à reluire des pouvoirs en place

 

À 80 ans,  Alain Duhamel le célèbre journaliste continue d’occuper une place non négligeable dans la presse écrite ou à la télé. Il faut dire que l’intéressé est à peu près inoxydable, il résiste ainsi à tous les pouvoirs ou plus exactement s’efforce d’éviter la contestation avec de temps en temps une montée de tonalité assez factice sur des questions accessoires. Le coup classique de la communication douce;  on baisse le ton quand il s’agit de critiques de fond ; par contre on n’augmente le volume sur des points assez anecdotiques.

 Bref Duhamel comme bien d’autres sert de brosse à reluire des pouvoirs en place. Et pour donner une certaine pertinence à son propos, Duhamel utilise la posture du sage, celle qui pèse le pour et le contre mais sans jamais dire clairement de quel côté penche le fléau. Bref ce qui caractérise Duhamel, comme bien d’autres, c’est qu’à la fin de son intervention on peine à déceler exactement son analyse et sa pensée. On objectera sans doute que ce n’est pas le rôle du journaliste de se faire le juge des orientations politiques, qu’ils doivent d’abord traiter les faits. Reste qu’ils ne sont pas pour autant condamné à faire éternellement dans l’analyse anesthésiante et liquoreuse.

Vaccination : : une impréparation totale des pouvoirs publics

Vaccination : : une impréparation totale des pouvoirs publics

Philippe Juvin est professeur de médecine, chef du service des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou et maire LR de La Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine); il dénonce dans une interview à l’Opinion l’impréparation totale des pouvoirs publics concernant la vaccination..

La France a réalisé 70 vaccinations en quarante-huit heures, contre 21 500 en Allemagne. Le gouvernement justifie ce rythme par la défiance de la population. Est-ce une explication pertinente ?

Toute vaccination repose sur deux éléments clés : la confiance des patients et une logistique très au point. Prétendre que l’on va lentement parce que les gens n’ont pas confiance, c’est prendre le problème à l’envers. Les autorités gouvernementales avaient plusieurs semaines pour bâtir cette confiance. Il est frappant de voir qu’elles ne présentent la vaccination que par ses côtés négatifs et ses risques. Il n’y a pas en France le début d’une campagne officielle expliquant les avantages et inconvénients du vaccin ! Les gens qui souhaitent ne pas se faire vacciner doivent le faire sur des arguments scientifiques, pas par ignorance. Or l’exécutif se nourrit de cette défiance, objective, pour dire « on n’y va pas ». Sans tenter d’y remédier. Cela pose aussi la question de l’exemplarité. Pourquoi le Premier ministre ou le ministre de la Santé ne se vaccinent-ils pas publiquement ? Les dirigeants peuvent se mettre en scène pour rassurer, comme Joe Biden aux Etats-Unis. Chez nous, ils se reposent sur Mauricette dans son Ehpad. C’est une erreur.

Cela suffirait-il ? Selon les enquêtes, près de 60% des Français ne souhaitent pas se faire vacciner…

Il faut distinguer les « antivax », minoritaires, des gens qui ne sont pas assez informés. Ceux-là, il faut aller les chercher en mettant sur la table les arguments, en toute transparence. L’enjeu de société est de ne plus avoir à choisir entre sa santé et sa liberté. Aujourd’hui, une part de la liberté de tous est sacrifiée et la Covid-19 continue de faire des morts. La vaccination est la seule manière de sortir des confinements successifs et du risque de contamination, mais cela n’est pas clairement politiquement assumé. D’où la défiance.

«Le premier pays qui va sortir de la crise avec une part significative de sa population vaccinée aura un avantage compétitif considérable»

Selon le gouvernement, le recueil du consentement prend du temps. Aurait-il pu être anticipé, alors que la Haute autorité de santé n’a rendu son avis que le 24 décembre ?

C’est une fausse explication. Tout acte médical doit être précédé du consentement éclairé du patient : le médecin explique la situation au malade. C’est une règle absolue. Mais nulle part il est dit qu’il faut une procédure lourde et un document écrit — une signature ne constituant pas même en droit la preuve d’un consentement éclairé. Le protocole actuel est à la fois une complication française et un alibi pour justifier notre retard qui est lié à notre absence d’organisation. Car, même en passant par là, cela n’explique pas l’écart abyssal entre les 70 vaccinations en France et les 21 500 en Allemagne, les 4 800 au Danemark ou les 2 000 en Pologne, pour ne citer que les pays européens qui ont commencé à vacciner dimanche. Et trois semaines de mise en route d’ici mi-janvier, c’est aussi plusieurs milliers de morts si l’épidémie reprend. Ce sont des arguties masquant le fait que l’exécutif n’est pas capable d’organiser une vaccination de masse. Il ne s’est pas préparé.

L’exécutif a annoncé l’achat de 200 millions de doses au total. Comment expliquer l’écart entre sa communication offensive sur l’approvisionnement et sa prudence extrême aujourd’hui ?

C’est la logistique qui est défaillante. Nous vivons depuis février une crise logistique et d’organisation. Mi-novembre, l’Allemagne préparait ses vaccinodromes pour sa population générale, alors que nous en sommes à distribuer le vaccin au compte-gouttes dans une vingtaine d’Ehpad. Des membres du comité scientifique s’inquiétaient déjà le mois dernier que la logistique ne suive pas. Supercongélateurs, personnels qui administrent le vaccin, organisation de la deuxième injection : tout cela fait défaut. L’exécutif a décidé de s’appuyer sur l’administration centrale plutôt que sur des logisticiens de métier, sur l’armée ou sur les collectivités territoriales. Aux Etats-Unis, la vaccination est organisée par un général et en Allemagne, par les Länder. Emmanuel Macron a-t-il voulu faire oublier les échecs sur les masques et les tests, et accrocher coûte que coûte une victoire à son drapeau en décrétant que l’administration de l’Etat parviendrait à organiser la vaccination des Français ? En tout cas, les Allemands ont une stratégie vaccinale, nous pas. Pareil sur les publics cibles. Vacciner seulement les personnes âgées en première phase est une erreur ; il faudrait inclure les soignants de première ligne. Nous revenons à nos grands défauts du printemps. Le premier pays qui va sortir de la crise avec une part significative de sa population vaccinée aura un avantage compétitif considérable, et je crains que nous soyons déjà en train de courir derrière.

Crise sanitaire : le retard criminel des pouvoirs publics

Crise sanitaire  : le retard criminel des pouvoirs publics  

 

Dans le journal l’Opinion, il est rendu compte du terrible retard pris par les pouvoirs publics d’après un chercheur du CNRS, un travail réalisé  à partir  » des  articles de synthèse dédiés au nouveau coronavirus parus dans un journal de réputation internationale, Science ​», et des déclarations de l’OMS (Organisation mondiale de la santé).

 

Le 11 janvier, on y apprend que « ​les chercheurs chinois ont déjà partagé la séquence génétique du virus avec le reste du monde, permettant la fabrication de tests de dépistage ​». Le 5 février, la revue se demande si le nouveau coronavirus sera contenu ou évoluera en pandémie. « ​L’article fait le point sur trois tournants cruciaux dans la connaissance de la maladie et de la gestion de l’épidémie ​», écrit Pascal Marichalar. 1) Il existe des patients asymptomatiques, ce qui « complique grandement les efforts pour contenir l’épidémie, parce qu’on ne peut savoir avec certitude où elle se trouve à un instant t sans dépister tout le monde ​». 2) Entre une réussite du « ​containment ​» et la pandémie, les épidémiologistes font dès cette époque le pari de la pandémie. 3) Les études réalisées en Chine montrent « ​qu’environ 20 % des personnes infectées souffrent de formes graves de la maladie, nécessitant une hospitalisation ​».

Le 25 février, Science est formel, la pandémie l’a emporté (l’OMS a déclaré la pandémie le 12 mars). Les experts du monde entier préconisent alors une stratégie ​: « ​aplatir la courbe ​», c’est-à-dire retarder la maladie. « ​Une étude montre qu’en Chine, ce sont la suspension des transports publics, la fermeture des lieux de loisir, l’interdiction des rassemblements qui semblent avoir été les mesures les plus efficaces pour ralentir la progression de la maladie ​», peut-on lire dans la revue scientifique. « Tout est question de vitesse. Plus les mesures seront prises tôt, plus elles seront efficaces ​», fait valoir l’un des principaux experts de l’OMS ce 25 février.

 

Le 2 mars, Science publie les conclusions d’une équipe de l’OMS qui a passé deux semaines en Chine à visiter les foyers de Covid-19. Un constat s’impose ​: les Chinois ont réussi à contenir l’épidémie. « ​L’analyse du rapport de la visite de l’OMS montre deux choses ​: il est possible d’arrêter la course folle du virus ; la manière de le faire est de procéder à des dépistages massifs et ultra-rapides, avec traçage et isolement immédiat des contacts des personnes positives ​», résume Pascal Maricharal. Le chercheur précise que « ​dès le 11 février, les lecteurs de Science sont alertés sur la possible pénurie de tests biologiques de dépistage » et le 28 février « ​qu’il existe d’autres techniques ​», comme « ​la prise régulière des températures, l’examen des poumons par scanner ​».

Comment, en dépit d’une telle documentation sur l’épidémie et son évolution, la France se retrouve-t-elle aujourd’hui confrontée à une pénurie de masques, de tests de dépistage et confinée pour une période indéterminée, selon des règles changeant tous les jours ? Un collectif de médecins a porté plainte au pénal le 19 mars contre Agnès Buzyn et Edouard Philippe, au motif qu’ils « avaient conscience du péril et disposaient des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer ».

Coronavirus : le retard criminel des pouvoirs publics

Coronavirus : le retard criminel des pouvoirs publics  

 

Dans le journal l’Opinion, il est rendu compte du terrible retard pris par les pouvoirs publics d’après un chercheur du CNRS, un travail réalisé  à partir  » des  articles de synthèse dédiés au nouveau coronavirus parus dans un journal de réputation internationale, Science ​», et des déclarations de l’OMS (Organisation mondiale de la santé).

 

Le 11 janvier, on y apprend que « ​les chercheurs chinois ont déjà partagé la séquence génétique du virus avec le reste du monde, permettant la fabrication de tests de dépistage ​». Le 5 février, la revue se demande si le nouveau coronavirus sera contenu ou évoluera en pandémie. « ​L’article fait le point sur trois tournants cruciaux dans la connaissance de la maladie et de la gestion de l’épidémie ​», écrit Pascal Marichalar. 1) Il existe des patients asymptomatiques, ce qui « complique grandement les efforts pour contenir l’épidémie, parce qu’on ne peut savoir avec certitude où elle se trouve à un instant t sans dépister tout le monde ​». 2) Entre une réussite du « ​containment ​» et la pandémie, les épidémiologistes font dès cette époque le pari de la pandémie. 3) Les études réalisées en Chine montrent « ​qu’environ 20 % des personnes infectées souffrent de formes graves de la maladie, nécessitant une hospitalisation ​».

Le 25 février, Science est formel, la pandémie l’a emporté (l’OMS a déclaré la pandémie le 12 mars). Les experts du monde entier préconisent alors une stratégie ​: « ​aplatir la courbe ​», c’est-à-dire retarder la maladie. « ​Une étude montre qu’en Chine, ce sont la suspension des transports publics, la fermeture des lieux de loisir, l’interdiction des rassemblements qui semblent avoir été les mesures les plus efficaces pour ralentir la progression de la maladie ​», peut-on lire dans la revue scientifique. « Tout est question de vitesse. Plus les mesures seront prises tôt, plus elles seront efficaces ​», fait valoir l’un des principaux experts de l’OMS ce 25 février.

 

Le 2 mars, Science publie les conclusions d’une équipe de l’OMS qui a passé deux semaines en Chine à visiter les foyers de Covid-19. Un constat s’impose ​: les Chinois ont réussi à contenir l’épidémie. « ​L’analyse du rapport de la visite de l’OMS montre deux choses ​: il est possible d’arrêter la course folle du virus ; la manière de le faire est de procéder à des dépistages massifs et ultra-rapides, avec traçage et isolement immédiat des contacts des personnes positives ​», résume Pascal Maricharal. Le chercheur précise que « ​dès le 11 février, les lecteurs de Science sont alertés sur la possible pénurie de tests biologiques de dépistage » et le 28 février « ​qu’il existe d’autres techniques ​», comme « ​la prise régulière des températures, l’examen des poumons par scanner ​».

Comment, en dépit d’une telle documentation sur l’épidémie et son évolution, la France se retrouve-t-elle aujourd’hui confrontée à une pénurie de masques, de tests de dépistage et confinée pour une période indéterminée, selon des règles changeant tous les jours ? Un collectif de médecins a porté plainte au pénal le 19 mars contre Agnès Buzyn et Edouard Philippe, au motif qu’ils « avaient conscience du péril et disposaient des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer ».

Affaire Benalla : Le Premier ministre s’assoit aussi sur la séparation des pouvoirs en dénonçant le Sénat

Affaire Benalla : Le Premier ministre s’assoit aussi sur la séparation des pouvoirs en dénonçant le Sénat

Il est assez paradoxal que le Premier ministre Édouard Philippe reproche principalement au rapports du Sénat sur l’affaire Benalla de ne pas respecter la séparation des pouvoirs. Il considère en effet que le Sénat n’a aucune autorité pour intervenir sur les dysfonctionnements de l’Élysée. En réalité ce qu’il fait c’est une critique du Sénat par le gouvernement, une sorte d’inversion des pouvoirs puisque précisément le rôle du Parlement est de contrôler le gouvernement. On pourrait donc côté Sénat lui retourner complètement l’argument en indiquant qu’au nom de la séparation des pouvoirs il n’appartient pas au gouvernement d’intervenir sur le fonctionnement du Parlement. L’argumentation du Premier ministre apparaît un peu spécieuse ; par ailleurs il ne répond pas aux questions de fond qui sont posés sur le rôle de pénal à auprès de Macron.

Édouard estime que le rapport de la commission d’enquête entrave la séparation des pouvoirs. «J’observe que, dans les recommandations qui sont formulées par la commission d’enquête, un certain nombre concernent explicitement et implicitement la présidence de la République et l’Élysée. J’en suis un peu surpris car traditionnellement, la séparation des pouvoirs fait qu’il n’appartient pas, ni à l’Assemblée nationale, ni au Sénat, de se prononcer sur le fonctionnement interne de la présidence de la République. (…) De même que la présidence de la République ne se mêle pas de l’organisation interne du Parlement», a voulu souligner le Premier ministre. Une affirmation un peu curieuse quand on sait que le président de la république ne se gêne pas de donner immédiatement son avis à chaque proposition d’un député du parti en marche.

Dans un communiqué, le président et les corapporteurs de la commission d’enquête du Sénat ont répliqué aux critiques du premier ministre. Philippe Bas (LR), Muriel Jourda (LR) et Jean-Pierre Sueur (PS) rappellent «leur profond attachement au principe de séparation des pouvoirs» et soulignent que «la mission fondamentale du Parlement dans ses pouvoirs de contrôle» doit être «pleinement respectée». «L’exécutif donne le sentiment de perdre les pédales après la publication du résultat de la commission d’enquête du Sénat», écrit le chef de file des Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, dans un communiqué. «Les déclarations partent dans tous les sens. Quel triste spectacle donné aux Français!»

 

Violences du 1er-Mai : la responsabilité des pouvoirs publics en cause

Violences du 1er-Mai : la responsabilité des pouvoirs publics en cause

La responsabilité des pouvoirs publics est mise en cause dans les violences constatées lors du  1 er mai à paris.  Il y a en effet uen contradiction fondamentale dans l’argumentation officielle. Dun coté préfet et ministère l’intérieur considèrent que les moyens mis en œuvre étaient dimensionnée aux risques et que les mesures ont donc été prises pour maitriser les débordements mais de l’autre les mêmes pouvoirs publics affirment qu’ils mettront davantage de moyens lors des manifestations à venir ; Un aveu d’inadéquation. Sans parler qu’on a laissé la manifestation se couper en deux avec devant 14 500 personnes précédées de 1200 blacks blocs et derrière la manifestation officielle. Certes les blacks blocks sont très mobiles et ont peu prendre la tête au dernier moment mais il en va différemment des autres participants de la première parie du défilé. S’ajoute à cela l’absence de contrôle préalable des manifestants. De toute façon, 1500 policiers répartis sur tout le parcours étaient notoirement insuffisants pour assurer la sécurité de 40 000 manifestants comportant 1200 radicaux violents.  Gérard Collomb a cependant assuré que le dispositif de maintien de l’ordre serait renforcé pour ces rassemblements, qui interviennent dans un climat social tendu avec les grèves à la SNCF et Air France. “J’ai peur qu’un certain nombre de gens soient aspirés par la spirale des mots”, a souligné le ministre de l’Intérieur, qui s’est par ailleurs déclaré favorable à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur les événements du 1er-Mai notamment réclamée par le PS. Le préfet de police de Paris a concédé mercredi sur BFM TV que les images de violence du 1er-Mai étaient “choquantes” mais qu’il convenait de “regarder le bilan humain” de la journée. En clair cela signifie que les Pouvoirs publics ont retenu leur action pour éviter uen bavure qui aurait pu conduire à un drame humain au risque de favoriser les actes de dégradation aux biens publics et privés. La vraie consigne c’est surtout pas de blessé, voire pire, pour ne pas détériorer uen climat social déjà délétère. . “La stratégie (du préfet de police) a évité qu’il y ait 200 ou 300 personnes dans les hôpitaux”, a fait valoir Gérard Collomb sur LCI.

L’Europe de Macron : transfert de pouvoirs contre une socialisation des dettes

L’Europe de  Macron : transfert de pouvoirs contre une socialisation des dettes

Une fois fait le constat des limites actuelles de la construction européenne et de l’absolue nécessité d’aller vers davantage d’intégration, les orientations diffèrent nettement entre les Etats en particulier en ce qui entre la France et l’Allemagne. Schématiquement la France propose des transferts de souveraineté nationale vers l’Europe en échange d’une solidarité financière c’est-à-dire d’une notamment d’une socialisation des dettes. Ce que refuse Merkel et en particulier le ministre des Schauble.  L’Allemagne craint plus que tout que cela n’entraîne un laxisme encore beaucoup plus important dans le domaine de la gestion budgétaire des états. La France elle ne serait pas mécontente d’accepter des transferts de souveraineté qui permettrait à l’Europe d’imposer des réformes de structures à la France que les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en œuvre. Une sorte de défaussement de responsabilité. Tout le monde est donc d’accord sur l’idée d’une plus grande intégration européenne. Mais dès lors que l’on entre dans le détail, l’unanimité prend fin. Cette nouvelle phase d’intégration pose, en effet, deux questions centrales : de quelle intégration parle-t-on ? Et comment y parvenir ? Et sur ce point, les divergences sont notables. La France plaide pour une intégration profonde, incluant des transferts financiers importants et un gouvernement économique de la zone euro. Emmanuel Macron, profitant de sa bonne image outre-Rhin, a tenté de convaincre les Allemands de cette réforme dans les colonnes de la Süddeutsche Zeitung. « Si les Etats membres ne sont pas prêts comme jusqu’à aujourd’hui à toute forme de transferts financiers au sein de l’union monétaire, on peut oublier l’euro et la zone euro », a-t-il martelé, non sans raison, avant d’ajouter : « une union monétaire sans péréquation, ça n’existe pas. » Le commissaire à la zone euro que propose Paris sera donc amené à « déclencher des investissements. ».  La position du gouvernement français est assez logique, car, effectivement, les maux principaux de la zone euro sont liés à cette absence de péréquation et de solidarité. L’idée centrale de Paris, c’est de « vendre » cette solidarité à Berlin en échange de « réformes. » La France et l’Italie devraient donc améliorer leur compétitivité et l’Allemagne, voyant les déséquilibres se réduire, accepterait l’idée d’une union de transferts.




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