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Politique- Les Ukrainiens refusent les concessions faites par Macron à Poutine

Politique- Les  Ukrainiens refusent les concessions faites par Macron à Poutine 


On ne peut écarter l’hypothèse de concession territoriale faite par l’Ukraine à la Russie évidemment dans les zones où la population russe est majoritaire (cas d’une partie du Donbass). Par contre les autorités ukrainiennes contestent la légitimité des concessions que veut faire Macron à Poutine. Ils considèrent qu’il s’agit là d’un enjeu de souveraineté. Il faut dire que les pays de l’Ouest font peu de cas avec le fait que les ex pays soviétiques ont eu à supporter 50 ans de dictature et que de ce point de vue ils se montrent nettement moins bienveillants que certains pays occidentaux prèts à donner des compensations à Poutine »afin de ne pas l’humilier ».

L’Ukraine a donc déclaré lundi avoir repoussé le récent assaut contre Severodonetsk, une ville de l’est du pays qui est devenue la principale cible de l’offensive de Moscou depuis que les forces russes se sont emparées de Marioupol, la semaine dernière. Les forces russes ont tenté de prendre d’assaut Severodonetsk, mais n’y sont pas parvenues et ont reculé, a déclaré le bureau du président Volodimir Zelensky.

«Le New York Times, dans la foulée d’“intellectuels” allemands et du président français Emmanuel Macron, suggère maintenant d’accorder des concessions territoriales à la Russie de Poutine pour arrêter la guerre. Je suis d’accord, donnez-lui l’Alaska.» A l’instar de ce tweet d’Oleksiy Sorokin, chef du service politique du site d’information The Kyiv Independent, l’idée lancée le 9 mai par le chef de l’Etat français de ne pas humilier l’hôte du Kremlin – tout comme celle de créer une «communauté politique européenne» pour accueillir l’Ukraine – a été accueillie au mieux avec un certain humour par les intéressés. Mais la colère perce assez rapidement à l’égard du gouvernement français.

Celui-ci n’a pas arrangé ses affaires en déclarant, dimanche, par la voix de Clément Beaune, le ministre délégué aux Affaires européennes, que l’adhésion du pays à l’UE prendrait «sans doute quinze à vingt ans». Au lendemain de la reddition de la ville martyre de Marioupol, Kiev attendait sans doute plus d’encouragements de la part de Paris…En tout cas à moins de condescendance

Céreales et armes: Le chantage de Poutine

Céreales et armes: Le chantage de Poutine 

 

Poutine n’a pas hésité à proposer à la France comme à l’Allemagne ( après l’avoir fait à l’Italie) un chantage armes contre céréales. En effet la plupart des exportations de blé ukrainien sont bloqués dans les ports minés par la Russie.

Ce que veut obtenir Poutine c’est que les pays occidentaux cessent de fournir des armes à l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie.

En échange Poutine promet de libérer les sensations de céréales.

Un chantage évidemment ignoble dont les conséquences pour l’instant touchent surtout les pays les plus pauvres dépendant pour leur alimentation essentiellement du blé importé.

Redouté depuis le début des hostilités en Ukraine, le bras de fer entre la Russie et l’Occident sur les exportations céréalières se concrétise. À sa manière, Vladimir Poutine en a fixé les termes, en affirmant, jeudi devant le Forum économique eurasien, que son pays était prêt à aider à « surmonter la crise alimentaire », sous réserve d’une levée des sanctions décrétées contre Moscou. Le chef du Kremlin a fait la même offre lors d’un appel téléphonique, jeudi également, avec le premier ministre italien Mario Draghi, en évoquant « l’exportation de céréales et d’engrais, sous réserve de la levée par l’Occident des restrictions à motivation politique ».

La Russie et l’Ukraine ont exporté l’an dernier soixante millions de tonnes de blé, ce qui les place, ensemble, au premier rang mondial. Une manne de première importance pour nourrir la planète, alors que, sur des marchés déjà mis sous tension par la sécheresse en Europe et en Inde notament. …

Les Ukrainiens contre les concessions de Macron à Poutine

Les  Ukrainiens contre  les concessions de  Macron à Poutine 


On ne peut écarter l’hypothèse de concession territoriale faite par l’Ukraine à la Russie évidemment dans les zones où la population russe est majoritaire (cas d’une partie du Donbass). Par contre, les autorités ukrainiennes contestent la légitimité des concessions que veut faire Macron à Poutine. Ils considèrent qu’il s’agit là d’un enjeu de souveraineté. Il faut dire que les pays de l’Ouest font peu de cas avec le fait que les ex pays soviétiques ont eu à supporter 50 ans de dictature et que de ce point de vue ils se montrent nettement moins bienveillants que certains pays occidentaux prêts à donner des compensations à Poutine »afin de ne pas l’humilier ».

L’Ukraine a donc déclaré lundi avoir repoussé le récent assaut contre Severodonetsk, une ville de l’est du pays qui est devenue la principale cible de l’offensive de Moscou depuis que les forces russes se sont emparées de Marioupol, la semaine dernière. Les forces russes ont tenté de prendre d’assaut Severodonetsk, mais n’y sont pas parvenues et ont reculé, a déclaré le bureau du président Volodimir Zelensky.

«Le New York Times, dans la foulée d’“intellectuels” allemands et du président français Emmanuel Macron, suggère maintenant d’accorder des concessions territoriales à la Russie de Poutine pour arrêter la guerre. Je suis d’accord, donnez-lui l’Alaska.» A l’instar de ce tweet d’Oleksiy Sorokin, chef du service politique du site d’information The Kyiv Independent, l’idée lancée le 9 mai par le chef de l’Etat français de ne pas humilier l’hôte du Kremlin – tout comme celle de créer une «communauté politique européenne» pour accueillir l’Ukraine – a été accueillie au mieux avec un certain humour par les intéressés. Mais la colère perce assez rapidement à l’égard du gouvernement français.

Celui-ci n’a pas arrangé ses affaires en déclarant, dimanche, par la voix de Clément Beaune, le ministre délégué aux Affaires européennes, que l’adhésion du pays à l’UE prendrait «sans doute quinze à vingt ans». Au lendemain de la reddition de la ville martyre de Marioupol, Kiev attendait sans doute plus d’encouragements de la part de Paris…En tout cas à moins de condescendance

Les Ukrainiens refusent les concessions faites par Macron à Poutine

Les  Ukrainiens refusent les concessions faites par Macron à Poutine 


On ne peut écarter l’hypothèse de concession territoriale faite par l’Ukraine à la Russie évidemment dans les zones où la population russe est majoritaire (cas d’une partie du Donbass). Par contre les autorités ukrainiennes contestent la légitimité des concessions que veut faire Macron à Poutine. Ils considèrent qu’il s’agit là d’un enjeu de souveraineté. Il faut dire que les pays de l’Ouest font peu de cas avec le fait que les ex pays soviétiques ont eu à supporter 50 ans de dictature et que de ce point de vue ils se montrent nettement moins bienveillants que certains pays occidentaux prèts à donner des compensations à Poutine »afin de ne pas l’humilier ».

L’Ukraine a donc déclaré lundi avoir repoussé le récent assaut contre Severodonetsk, une ville de l’est du pays qui est devenue la principale cible de l’offensive de Moscou depuis que les forces russes se sont emparées de Marioupol, la semaine dernière. Les forces russes ont tenté de prendre d’assaut Severodonetsk, mais n’y sont pas parvenues et ont reculé, a déclaré le bureau du président Volodimir Zelensky.

«Le New York Times, dans la foulée d’“intellectuels” allemands et du président français Emmanuel Macron, suggère maintenant d’accorder des concessions territoriales à la Russie de Poutine pour arrêter la guerre. Je suis d’accord, donnez-lui l’Alaska.» A l’instar de ce tweet d’Oleksiy Sorokin, chef du service politique du site d’information The Kyiv Independent, l’idée lancée le 9 mai par le chef de l’Etat français de ne pas humilier l’hôte du Kremlin – tout comme celle de créer une «communauté politique européenne» pour accueillir l’Ukraine – a été accueillie au mieux avec un certain humour par les intéressés. Mais la colère perce assez rapidement à l’égard du gouvernement français.

Celui-ci n’a pas arrangé ses affaires en déclarant, dimanche, par la voix de Clément Beaune, le ministre délégué aux Affaires européennes, que l’adhésion du pays à l’UE prendrait «sans doute quinze à vingt ans». Au lendemain de la reddition de la ville martyre de Marioupol, Kiev attendait sans doute plus d’encouragements de la part de Paris…En tout cas à moins de condescendance

Guerre Ukraine : les russes en recul mais la crainte d’un geste désespéré de Poutine

Guerre Ukraine : les russes en recul mais la crainte d’un geste désespéré de Poutine

 

 

Poutine accumule les échecs. D’abord il n’a pas réussi son pari de s’emparer en quelques jours de la totalité de l’Ukraine. Pire aujourd’hui les forces russes ont plutôt tendance à reculer sous la pression ukrainienne. Le risque évidemment c’est un geste désespéré de Poutine pour sauver sa place et son régime. Politiquement son opération constitue un échec retentissant puisque non seulement il n’a pas soumis la totalité de l’Ukraine mais qu’en plus il y a désormais un renforcement et une recomposition de l’OTAN avec les prochaines adhésions de la Finlande et de la Suède. Sans parler de la misère sociale qui s’installe en Russie où on commence à manquer de tout et avec une inflation de 20 à 30 %.. Or, depuis le début de la guerre, les forces militaires russesse réduisent comme une peau de chagrin. En quatre-vingt jours, elles sont d’abord passées de 600 km à un peu moins de 200 pour atteindre aujourd’hui à peine 30, autour de la ville de Sievierodonetsk.

On voit mal comment pourrait se terminer cette guerre dans le cadre d’un compromis. Politiquement, Poutine ne peut pas se permettre une défaite ; inversement les ukrainiens n’accepteront pas facilement de lâcher certaines provinces russophones de l’Est. On risque de s’installer dans une situation de longue guerre notamment près du Dombass avec aussi des manœuvres russes pour déstabiliser dans le monde certain pays en mal de démocratie notamment en Afrique voire au Moyen -orient.  Mais on ne peut non plus exclure le pire avec la menace nucléaire.

 

Gerhard Schröder sanctionné en Allemagne pour sa corruption avec Poutine

Gerhard Schröder sanctionné en Allemagne pour sa corruption avec Poutine

La déchéance lamentable de l’ancien premier ministre d’Allemagne compromis jusqu’au cou dans des affaires de corruption avec Poutine.

On objectera que l’intéressé ne n’est pas le seul responsable à connaître une fin aussi lamentable. En Angleterre mais aussi en France, certains manifestent une bienveillance coupable à l’égard de Poutine en raison notamment de relations très douteuses.

 

Gerhard Schröder tombe en disgrâce. Alors que de nombreuses voix au sein du parti social-démocrate (SPD) demande son éviction du parti, l’ancien chancelier allemand a été privé de ses avantages liés à son ancienne fonction, dont l’attribution de bureaux. Ce proche de Vladimir Poutine continuait en effet de bénéficier de plusieurs bureaux à la chambre des députés et d’un budget pour du personnel. Un privilège qu’il doit à son statut d’ancien chancelier mais dont le coût s’élève à 400.000 euros par an pour les contribuables allemands.

« Les groupes parlementaires de la coalition ont tiré les conséquences du comportement de l’ancien chancelier et lobbyiste Gerhard Schröder face à l’invasion russe en Ukraine », indique la commission budgétaire du Bundestag, la chambre basse du parlement allemand. La coalition au pouvoir justifie aussi cette décision par le fait que  »l’ancien chancelier Schröder n’assume plus aucune obligation continue liée à sa fonction ». Il conserve cependant sa protection policière et sa pension de retraite d’ex-chancelier.

 

Au centre des critiques, le refus de celui qui a dirigé l’Allemagne de 1998 à 2005 de quitter son poste de président du conseil d’administration de Rosneft, premier groupe pétrolier russe, et du comité d’actionnaires de Nord Stream 2, gazoduc russo-allemand controversé. D’autant qu’il doit en principe entrer en juin au conseil de surveillance du géant russe Gazprom.

En avril, il avait fait savoir qu’il n’avait aucune intention de démissionner, sauf si Moscou venait à cesser ses livraisons de gaz à l’Allemagne. À l’inverse, la plupart des anciens dirigeants européens présents avant la guerre en Ukraine dans les instances dirigeantes des entreprises russes ont depuis démissionné à l’instar des chefs de gouvernement finlandais Esko Aho, italien Matteo Renzi et autrichien Christian Kern. Gerhard Schröder maintient ainsi une position ambiguë, condamnant l’invasion de l’Ukraine, mais appelant à  »ne pas couper complètement les liens » avec Moscou. Il s’est même fendu d’une visite à Vladimir Poutine, en février, dans le cadre d’un « effort de médiation » selon le site d’information Politico.

 

 

Guerre Ukraine : la crainte d’un geste désespéré de Poutine

Guerre Ukraine :  la crainte d’un geste désespéré de Poutine

 

 

Poutine accumule les échecs. D’abord il n’a pas réussi son pari de s’emparer en quelques jours de la totalité de l’Ukraine. Pire aujourd’hui les forces russes ont plutôt tendance à reculer sous la pression ukrainienne. Le risque évidemment c’est un geste désespéré de Poutine pour sauver sa place et son régime. Politiquement son opération constitue un échec retentissant puisque non seulement il n’a pas soumis la totalité de l’Ukraine mais qu’en plus il y a désormais un renforcement et une recomposition de l’OTAN avec les prochaines adhésions de la Finlande et de la Suède. Sans parler de la misère sociale qui s’installe en Russie où on commence à manquer de tout et avec une inflation de 20 à 30 %.. Or, depuis le début de la guerre, les forces militaires russes se réduisent comme une peau de chagrin. En quatre-vingt jours, elles sont d’abord passées de 600 km à un peu moins de 200 pour atteindre aujourd’hui à peine 30, autour de la ville de Sievierodonetsk.

On voit mal comment pourrait se terminer cette guerre dans le cadre d’un compromis. Politiquement, Poutine ne peut pas se permettre une défaite ; inversement les ukrainiens n’accepteront pas facilement de lâcher certaines provinces russophones de l’Est. On risque de s’installer dans une situation de longue guerre notamment près du Dombass avec aussi des manœuvres russes pour déstabiliser dans le monde certain pays en mal de démocratie notamment en Afrique voire au Moyen -orient.  Mais on ne peut non plus exclure le pire avec la menace nucléaire.

 

Avec la guerre en Ukraine, Poutine a renforcé l’OTAN !

Avec la guerre en Ukraine, Poutine a renforcé l’OTAN !

 

En lançant ses troupes à l’assaut de l’Ukraine, le président russe a déclenché un réalignement qui va à l’encontre de ses objectifs : la Finlande et la Suède pourraient ainsi faire acte de candidature auprès de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord estime un papier du Monde.

 

Chacun pressentait que la guerre portée en Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine allait remettre en cause des équilibres géopolitiques et précipiter des choix historiques. La volonté exprimée par la Finlande, le 12 mai, de renoncer à la neutralité pour faire acte de candidature auprès de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en est une manifestation, accentuée par l’éventualité que la Suède la rejoigne. Ces candidatures pourraient devenir effectives dans un délai d’un an.

Qui ne pourrait comprendre qu’un pays souverain partageant une longue frontière de plus de 1 300 kilomètres avec la Russie soit désireux aujourd’hui de garantir sa sécurité autrement qu’en comptant sur ses propres forces ? La tragédie ukrainienne, s’ajoutant au précédent géorgien, n’a pu qu’alimenter de légitimes inquiétudes de Helsinki, précipitant cette évolution majeure pour le nord de l’Europe.

Que les deux pays scandinaves se décident à sauter le pas en 2022 après s’y être refusés pendant toute la guerre froide en dit long sur le regard que leurs opinions publiques, longtemps rétives à rejoindre l’Alliance atlantique, portent sur le système de pouvoir russe et sa concentration dans les mains d’un seul homme, contrairement à l’époque soviétique.

La légitimité de la démarche finlandaise et suédoise ne saurait donc être mise en cause. A l’exception de la Turquie, qui a formulé des griefs qui renvoient au demeurant à ses préoccupations intérieures et non à la nouvelle donne géostratégique qui se profile, de nombreuses voix favorables se sont d’ailleurs immédiatement élevées au sein de l’OTAN pour approuver cet éventuel élargissement.

Ce dernier n’en soulève pas moins des interrogations, militaires et politiques, que l’urgence et la gravité de la situation en Ukraine risquent malheureusement de faire passer au second plan. En acceptant la Finlande parmi ses membres, l’Alliance devra ainsi intégrer la longue frontière terrestre finlandaise avec la Russie dans ses schémas de défense. Elle devra revoir son dispositif en mer Baltique, a fortiori si la Suède la rejoint également. La dimension stratégique de l’exclave russe de Kaliningrad, entre Pologne et Lituanie, va être relancée.

L’OTAN a beau assurer n’être qu’une alliance défensive – comme l’atteste l’article central de sa charte qui établit qu’une attaque contre l’un de ses membres est considérée comme une attaque dirigée contre tous –, son renforcement ne peut qu’être perçu que comme une menace par la Russie de Vladimir Poutine, surtout compte tenu des capacités militaires non négligeables des nouveaux candidats. Moscou a d’ailleurs aussitôt annoncé des mesures de rétorsion « militaro-techniques », dont la suspension de livraisons en électricité à la Finlande à partir du 14 mai.

Le président russe ne peut pourtant s’en prendre qu’à lui-même. Avant l’invasion de l’Ukraine, des responsables occidentaux, du président français Emmanuel Macron à son homologue des Etats-Unis Joe Biden, s’étaient efforcés de parvenir avec lui à une relation « stable et prévisible », selon les mots du second, en cherchant une entente sur l’architecture de sécurité européenne.

En lançant ses troupes à l’assaut de l’Ukraine, Vladimir Poutine a déclenché un réalignement qui va à l’inverse de ses objectifs. Il est aujourd’hui le meilleur agent de l’alliance occidentale qu’il souhaitait affaiblir et resserre lui-même les mâchoires de l’étau dans lequel il s’est placé, dissipant l’espoir que les armes, enfin, puissent se taire.

Ukraine : les forces russes en recul mais la crainte d’un geste désespéré de Poutine

Ukraine : les forces russes en recul mais la crainte d’un geste désespéré de Poutine

 

 

Poutine accumule les échecs. D’abord il n’a pas réussi son pari de s’emparer en quelques jours de la totalité de l’Ukraine. Pire aujourd’hui les forces russes ont plutôt tendance à reculer sous la pression ukrainienne. Le risque évidemment c’est un geste désespéré de Poutine pour sauver sa place et son régime. Politiquement son opération constitue un échec retentissant puisque non seulement il n’a pas soumis la totalité de l’Ukraine mais qu’en plus il y a désormais un renforcement et une recomposition de l’OTAN avec les prochaines adhésions de la Finlande et de la Suède. Sans parler de la misère sociale qui s’installe en Russie où on commence à manquer de tout et avec une inflation de 20 à 30 %.. Or, depuis le début de la guerre, les forces militaires russesse réduisent comme une peau de chagrin. En quatre-vingt jours, elles sont d’abord passées de 600 km à un peu moins de 200 pour atteindre aujourd’hui à peine 30, autour de la ville de Sievierodonetsk.

On voit mal comment pourrait se terminer cette guerre dans le cadre d’un compromis. Politiquement, Poutine ne peut pas se permettre une défaite ; inversement les ukrainiens n’accepteront pas facilement de lâcher certaines provinces russophones de l’Est. On risque de s’installer dans une situation de longue guerre notamment près du Dombass avec aussi des manœuvres russes pour déstabiliser dans le monde certain pays en mal de démocratie notamment en Afrique voire au Moyen -orient.  Mais on ne peut non plus exclure le pire avec la menace nucléaire.

 

 

Face à Poutine : se positionner clairement

Face à Poutine : se positionner clairement

 

Dans une tribune au « Monde » , une quarantaine de personnalités du Maghreb ou issus de sa diaspora se démarquent de la sympathie que suscite dans leurs pays d’origine l’aventurisme militaire de Vladimir Poutine.

 

Tribune.

Depuis le 24 février, l’oligarchie militaro-industrielle du régime de Vladimir Poutine s’est lancée dans une nouvelle aventure meurtrière contre le peuple ukrainien, après celles de l’invasion de la Tchétchénie, de la Géorgie, et après les massacres commis contre le peuple syrien en soutien à Bachar al-Assad. Actuellement, plus de 4,5 millions d’Ukrainiens ont été obligés de fuir leur pays. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants ont péri sous les bombes russes. Des villes et des villages ont été entièrement dévastés. Ces crimes, commis au nom d’un nationalisme russe meurtrier, sont des crimes contre l’humanité.

Nous dénonçons cette agression contre l’Ukraine car nous sommes fidèles à des principes aussi fondamentaux que ceux de l’expression démocratique et de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes. A notre grand regret, une frange significative des opinions publiques de nos pays semble témoigner une certaine compréhension à l’égard de l’aventure militariste de Vladimir Poutine, promu champion de la lutte contre les Américains et les Occidentaux. En quoi les Ukrainiens devraient-ils payer pour les crimes des interventions américaines et occidentales en Irak ou en Libye ? L’impérialisme des uns ne saurait justifier l’impérialisme des autres. Nous restons fidèles à nos principes, quelles que soient l’identité de l’agresseur et celle de la victime.

La folie meurtrière qui se déchaîne en Ukraine renoue avec la barbarie des crimes de guerre du gouvernement américain depuis la guerre du Vietnam jusqu’à nos jours, des gouvernements d’apartheid israéliens qui bafouent depuis plus de soixante-dix ans les droits légitimes du peuple palestinien, du régime wahhabite saoudien qui massacre les populations yéménites avec de l’armement fourni notamment par la France. Nous ne sommes pas dupes de ces mêmes gouvernements qui, aujourd’hui, se transforment en colombes donneuses de leçons de paix. Nous refusons le « deux poids, deux mesures » qui consisterait à oublier, à la faveur du drame en cours en Ukraine, d’autres théâtres de guerre et foyers d’injustice.

Face à cette situation porteuse de graves dangers pour la paix et la sécurité du monde, il est plus que jamais nécessaire pour nous – associations, militants et citoyens résidant au Maghreb ou issus de sa diaspora – de nous mobiliser pour soutenir la résistance courageuse du peuple ukrainien face à l’invasion criminelle de son territoire. Il nous faut soutenir toutes les victimes (réfugiés, déplacés) des guerres en cours, sans distinction d’origine. Nous saluons l’élan de solidarité de l’Europe envers les réfugiés ukrainiens, mais nous exigeons dans le même temps l’application des mêmes mesures d’accueil et de solidarité à tous les réfugiés d’où qu’ils viennent.

Vladimir Poutine : retour en 45 et au Moyen Âge

Vladimir Poutine : retour en 45 et au Moyen Âge

Poutine a entrepris un énorme travail de déconstruction historique pour légitimer d’une part le passé soviétique et les guerres belliqueuses du dictateur. Pour cela, il réhabilite le nazisme qui heureusement n’est plus à l’heure du jour. Mais pour les Russes qui n’ont jamais connu la moindre démocratie, cette intoxication trouve un certain crédit.

 

On se croirait évidemment revenu à 1945 et même au Moyen Âge avec cette politique de violence inouïe qui a surtout pour objectif d’éteindre les populations ukrainiennes et de les remplacer par des populations russes. « Aujourd’hui nos militaires, comme leurs ancêtres, se battent au coude à coude pour la libération de leur terre natale de la crasse nazie, avec la confiance que, comme en 1945, la victoire sera à nous », a déclaré le président russe dans ses voeux adressés dimanche aux pays de l’ancien bloc soviétique ainsi qu’aux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine.

Pour rappel, Moscou justifie l’offensive lancée en Ukraine le 24 février par la volonté de « démilitariser » et « dénazifier » l’Ukraine.

« Aujourd’hui, le devoir commun est d’empêcher la renaissance du nazisme, qui a causé tant de souffrances aux peuples de différents pays », a ajouté le chef du Kremlin, souhaitant « que les nouvelles générations soient dignes de la mémoire de leurs pères et grands-pères ».

« Malheureusement, aujourd’hui, le nazisme relève à nouveau la tête », a déclaré le chef du Kremlin dans un passage destiné aux Ukrainiens. « Notre devoir sacré est d’empêcher les héritiers idéologiques de ceux qui ont été vaincus » dans ce que Moscou nomme la « Grande Guerre patriotique », de « prendre leur revanche ».

Comble d’hypocrisie, le président a souhaité « à tous les habitants de l’Ukraine – un avenir pacifique et juste ».

Lundi, Moscou va commémorer par une parade militaire la victoire contre l’Allemagne nazie. Vladimir Poutine, qui pense ne pouvoir « se permettre de perdre » compte tenu des efforts engagés en Ukraine, est « convaincu que redoubler d’efforts lui permettra de progresser », a indiqué samedi Bill Burns, directeur de l’agence de renseignement américaine CIA. Sur l’ensemble du front au 74e jour de la guerre, les efforts russes pour arracher des succès de prestige avant la date symbolique du 9 mai semblaient infructueux, selon des experts.

 

Guerre en Ukraine : L’échec de Poutine et la spirale guerrière

Guerre en Ukraine : L’échec de Poutine et la spirale guerrière

 

Un papier du « Monde » constate  que la Russie enregistre déconvenue sur déconvenue, la parole publique du Kremlin s’hystérise, au risque de justifier une escalade encore plus incontrôlable. Solidaires sans pour autant parler d’une même voix, les soutiens occidentaux de Kiev sont pris dans cette spirale.

 

Plus de deux mois que Vladimir Poutine a lancé ses troupes à l’assaut d’un pays souverain, l’Ukraine, et déjà la guerre se nourrit de sa propre dynamique. L’annonce par le président des Etats-Unis, Joe Biden, jeudi 28 avril, d’une aide militaire massive de 20 milliards de dollars (18,9 milliards d’euros) en est la preuve. La montée en puissance est spectaculaire, après une première riposte centrée sur des sanctions contre la Russie, qui montrent leurs limites.

Le 24 février, après la stupeur initiale et la perspective d’un effondrement rapide des forces ukrainiennes, était venu le temps de la surprise. Celle-ci avait été alimentée à la fois par leur résilience et leur efficacité, et par les ratés inattendus d’un ennemi pourtant nettement supérieur en nombre et en matériel. Le fiasco de l’offensive sur Kiev, suivi d’une retraite piteuse et d’un redéploiement vers le Donbass, a révélé ensuite l’étendue des exactions imputées à une armée russe qui banalise le crime de guerre.

La perspective d’une stabilisation du conflit, d’un cessez-le-feu, voire d’un armistice, est devenue alors illusoire. Côté ukrainien, le prix exorbitant déjà acquitté par les militaires et les civils fait que l’heure n’est plus aux concessions pour éviter le pire, mais à une victoire totalement impensable quelques semaines plus tôt, pour laquelle les armes lourdes occidentales sont indispensables.

Les revers humiliants essuyés par Moscou, à l’image du croiseur Moskva envoyé par le fond en mer Noire, interdisent en retour à Vladimir Poutine de réviser à la baisse ses objectifs. Aucun gain significatif ne lui permet aujourd’hui de mettre fin à l’« opération spéciale » en vantant une mission accomplie. Les déconvenues ne cessent au contraire d’hystériser une parole publique russe, au risque de justifier une escalade encore plus incontrôlable.

Les soutiens occidentaux de l’Ukraine sont pris dans cette spirale. Le cas de l’un des plus timorés, l’Allemagne, l’illustre spectaculairement. Fin janvier, Berlin se contentait de l’envoi de… 5 000 casques, s’attirant les sarcasmes des Ukrainiens. Le 26 avril, Berlin a accepté de fournir des chars antiaériens Gepard et, deux jours plus tard, le Bundestag a donné, à son tour, son feu vert à la livraison d’armes lourdes, à l’unisson des partenaires de l’Allemagne.

Washington n’a pas peu contribué au virage que constituent de tels approvisionnements réclamés par un pays qui se défend, initialement écartés pour éviter le piège de la cobelligérance. Les Etats-Unis, qui tentaient depuis plus d’une décennie de se désengager du théâtre européen pour se recentrer sur la rivalité avec la Chine, ont fait machine arrière. Ils se sont engagés massivement dans le soutien à Kiev, convaincus d’être enfin dans le sens de l’histoire après une succession de fiascos, en Afghanistan comme en Irak.

Solidaires, les Occidentaux ne parlent toutefois pas toujours de la même voix. Là où les Américains adoptent une rhétorique et des objectifs sans nuances, dont celui de cette « Russie affaiblie » énoncé par le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, les Européens restent plus prudents.

Tensions sur le gaz, explosions suspectes en Transnistrie, une région séparatiste moldave, les métastases du conflit ne peuvent que les inquiéter. D’autant que la diplomatie, comme l’ont montré les bombardements de Kiev pendant la visite du secrétaire général des Nations unies, le 28 avril, se réduit pour l’heure à la prolongation de la guerre par d’autres moyens.

Il faut l’union face à Poutine (président de la Pologne)

Il faut l’union face à Poutine (président de la Pologne)

« Le destin de notre continent se joue aujourd’hui dans les plaines d’Ukraine. Il s’y déroule un combat extrêmement dramatique pour un avenir sûr, la liberté, l’identité et la réputation de toute l’Europe »Par Andrzej Duda, président de la République de Pologne ( tribune dans le « Monde »)

 

Il y a presque un an, en célébrant à Varsovie le 230e anniversaire de la Constitution polonaise du 3 mai, nous avons reçu les présidents de l’Ukraine, de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie. Nos pays sont liés par des liens de voisinage et des valeurs, une culture, une histoire et des défis actuels communs. Le symbole en est la deuxième loi fondamentale moderne au monde qui transforma la démocratie nobiliaire polonaise en une monarchie constitutionnelle plus efficace. Malheureusement, cela arriva trop tard. Trois absolutismes alliés – russe, prussien et autrichien – ont anéanti le projet politique et civilisationnel unique qu’était la première République polonaise, libertaire, multiethnique et multireligieuse. Pour la plupart, les ancêtres des citoyens d’Europe centrale et orientale d’aujourd’hui devinrent des sujets du tsar et furent forcés de soutenir l’expansion de l’Empire russe avec leur sang, leurs biens et leur travail.

Nous souvenant de cette leçon d’histoire – pillages, persécution, destruction du patrimoine culturel, actes de génocide commis contre nos nations par la Russie et l’Union soviétique – et face à l’occupation effective depuis 2014 d’une partie du territoire de l’Ukraine par les troupes de la Fédération de Russie, en tant que présidents des pays de notre région, nous avons signé une déclaration solennelle. Nous y soulignions que l’Europe qui s’unit doit être ouverte à tous les pays et nations qui partagent ses valeurs et que « pour nous tous, la solidarité des nations, en particulier face aux menaces actuelles qui pèsent sur notre sécurité commune, est l’une des pierres angulaires de la paix, de la stabilité et du développement. »

 Ces déclarations ont résonné tout aussi fort près d’un an plus tard, lors de la réunion des présidents de la Pologne, de l’Ukraine, de la Lituanie, de la Lettonie et de l’Estonie. Cette fois, le 13 avril de cette année, l’hôte était le président Volodymyr Zelensky. Nous nous sommes réunis à Kiev, sous le feu de l’envahisseur russe.

Répétés depuis des années, nos appels dramatiques à la fermeté et à la solidarité de l’Europe face au néo-impérialisme russe, n’ont pas convaincu une partie des élites politiques du continent. Volonté déclarée ouvertement par le régime de Poutine de recréer – sous une forme ou une autre – la « prison des nations » qu’était l’Union soviétique et de rebâtir la sphère d’influence dans les anciens États du bloc de l’Est ; glorification du communisme et de Staline ; introduction d’un esprit de division au sein de la famille européenne des nations; tentatives d’ingérence dans les procédures démocratiques des pays de l’OTAN et de l’UE ; répressions contre les dissidents russes et attaques perfides contre eux ; violations régulières de l’espace aérien et maritime des pays européens par les forces armées russes et actions hostiles dans le cyberespace ; invasion de la Géorgie en 2008 et guerre hybride contre l’Ukraine en 2014 ; attaque hybride en 2021, lorsque le régime de Loukachenko, subordonné à Moscou, a fait venir des migrants du Moyen-Orient pour les forcer à traverser la frontière orientale polonaise, qui est aussi la frontière de l’UE et de l’OTAN… Toutes ces « sonnettes d’alarme » n’ont pas empêché certains hommes politiques et leaders d’opinion de clamer la nécessité de « comprendre la Russie et sa sensibilité ». Quand ils avertissaient que de nouveaux investissements dans les infrastructures et des contrats pour la fourniture de ressources énergétiques russes seraient tôt ou tard utilisés par Moscou comme un outil de chantage brutal, les représentants des pays de notre région n’étaient pas dignes de confiance. Les faits récents nous ont donné raison.

Le 24 février 2022 est devenu un tournant dans l’histoire du monde. Après le tragique conflit en Bosnie-Herzégovine, il y a 30 ans, la guerre a de nouveau éclaté en Europe. Se reproduisent des événements qui n’y avaient pas été observés depuis 1945. Des milliers de soldats et de civils meurent. Des villages et des villes bombardés disparaissent de la surface de la terre et leurs habitants sont empêchés d’évacuer par l’agresseur russe. Les Russes utilisent des tactiques de terreur et de terre brûlée. Ils sont coupables de vols, de viols et de tortures – également à l’encontre des femmes et des enfants – et d’exécutions de masse. Les enquêtes en cours des procureurs de la Cour pénale internationale doivent aboutir à la condamnation des donneurs d’ordres et des auteurs de ces crimes atroces contre l’humanité.

Dès les premiers instants, les autorités, les volontaires et des millions de citoyens polonais ont aidé les réfugiés ukrainiens fuyant la guerre. Nous aidons les citoyens de plus de 150 pays à travers le monde à rentrer chez eux. Près de 3 millions de personnes sont arrivées sur le territoire polonais, dont près de 2 millions sont restées avec nous. Ce sont principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Bien que nous les appelions des hôtes et non des réfugiés, bien qu’ils trouvent refuge ici non pas dans des camps de transit, mais dans des appartements privés, des édifices paroissiaux et religieux, des établissements de santé et des bâtiments d’utilité publique, cela reste un énorme défi pour nous. À titre de comparaison, durant la crise migratoire de 2015, un peu plus de 1,8 million de personnes sont venues en Europe. Nous avons un besoin urgent de soutien financier, du moins comparable à celui que la Turquie a reçu après avoir accueilli 3 millions de réfugiés du Moyen-Orient.

Mais surtout, ceux qui ont besoin d’aide, ce sont les Ukrainiens qui défendent leur pays face à l’agression criminelle russe. Ils ont besoin d’équipements militaires et d’une pression économique sans relâche sur la Russie pour affaiblir sa machine de guerre.

Le destin de notre continent se joue aujourd’hui dans les plaines d’Ukraine. Il s’y déroule un combat extrêmement dramatique pour un avenir sûr, la liberté, l’identité et la réputation de toute l’Europe. Le temps des discussions est révolu. L’heure est à une action solidaire et déterminée.

Andrzej Duda est président de la République de Pologne

Mensonge de Poutine et bienveillance de l’Occident

 Mensonge de Poutine et bienveillance de l’Occident

Par Łukasz Kamiński, historien

« L’incapacité à évaluer correctement le communisme et à apprécier la signification du passé a fait que les signaux d’alarme indiquant que Poutine se préparait à la guerre ont été ignorés »

 

Tribune

Le matin du 24 février 2022, l’Institut ukrainien de la Mémoire nationale a envoyé une lettre à ses partenaires pour les informer de l’agression russe et de la décision de prendre les armes. Il contenait également le constat suivant : « Nous tenons à souligner une fois de plus que la guerre d’aujourd’hui entre la Fédération de Russie et l’Ukraine a été rendue possible en grande partie parce que les crimes du régime totalitaire communiste soviétique n’ont pas été condamnés de manière adéquate par la communauté mondiale. Cela se voit clairement dans les paroles et les actions du président de la Fédération de Russie ». De nombreux arguments viennent étayer cette façon d’envisager les causes de la guerre.

Malheureusement, le processus de décommunisation initié par Boris Eltsine après le putsch d’août 1991 s’est rapidement effondré. Le parti communiste, bien qu’il ait perdu des actifs, a rapidement ressuscité. Contrairement aux espoirs de Vladimir Bukovsky, les documents qu’il a extraits des archives secrètes, et qui confirment les crimes soviétiques, ne sont pas devenus le canevas d’un « second Nuremberg ».

Cela aurait pourtant permis de fonder la société russe sur des valeurs véritablement démocratiques. Condamner le mensonge, la dictature et les crimes reviendrait à promouvoir la vérité, la démocratie et la justice, et permettrait de construire une société civile. Même l’administration actuelle l’a reconnu. Il y a dix ans, le Conseil pour le Développement de la Société Civile et des Droits de l’Homme (oui, il en existe un !) sous la direction du président de l’époque, Dmitri Medvedev, a élaboré un document dans lequel il était reconnu que le décompte du passé était une condition de la modernisation de la Russie. Dans une Russie décommunisée, le KGB aurait dû être dissous, et pas seulement renommé. Les chances qu’un colonel d’une formation discréditée devienne chef d’État auraient été faibles.

Indépendamment des tentatives plus ou moins réussies de responsabilisation dans les différents pays, aucun nouveau Nuremberg n’a été organisé, ni sur le plan juridique ni même sur le plan symbolique. Les instruments existants du droit international n’ont pas été utilisés, en particulier le principe de la compétence universelle – tout Etat peut juger les crimes contre l’humanité ou le crime de génocide.

Lorsque le Livre noir du communisme a été publié pour la première fois il y a un quart de siècle, de nombreux intellectuels ont rejeté ses conclusions. Il a fallu une décennie au Parlement européen pour que les résolutions anniversaires condamnant les systèmes totalitaires incluent le mot « communisme » à côté du mot « stalinisme ». Dans la Maison de l’histoire européenne de Bruxelles, seule la première figure encore dans la section consacrée au totalitarisme. Je crois que si le nazisme et le communisme avaient été mis sur un pied d’égalité, l’Occident se serait davantage méfié d’un ancien du KGB à la tête de la Russie. Mais surtout, elle ne saurait ignorer que la source, pour comprendre sa mentalité et la nature du régime qu’il a créé, se trouve dans les racines soviétiques issues des services de sécurité. Entre-temps, l’ouverture des archives en Europe centrale et orientale (y compris les archives ukrainiennes, particulièrement précieuses) n’est devenue qu’une occasion pour les recherches des historiens et de sensations médiatiques. Ce processus n’a pas été considéré comme une occasion d’acquérir des connaissances permettant de comprendre le régime de Poutine et de contrer ses tendances agressives

Faux récit. L’incapacité à évaluer correctement le communisme et à apprécier l’importance du passé a fait que les signaux d’alarme ont été ignorés : la persécution des historiens indépendants en Russie, la réhabilitation de facto de Staline et enfin les nombreuses années de campagne de désinformation historique. Cette dernière était dirigée principalement contre l’Ukraine, mais aussi contre la Pologne et les États baltes, et plus récemment aussi contre la République tchèque et les pays occidentaux. Le fait que Poutine se soit personnellement impliqué dans la promotion du faux récit historique au cours des trois dernières années, en publiant des articles et en faisant des apparitions publiques, a été ignoré.

Cette question ne concerne pas uniquement la Russie de Poutine. La condamnation du communisme mettrait également à l’ordre du jour les relations avec la République populaire de Chine, où les crimes de Mao et de ses successeurs ont pris des proportions sans précédent. Plus de la moitié des victimes du communisme sont chinoises. Et il ne s’agit pas seulement du passé – la destruction de l’identité tibétaine et le génocide des Ouïgours se poursuivent, tout comme la persécution des groupes religieux et d’un petit nombre de dissidents. Après avoir ouvert les yeux sur la Russie, un processus similaire se produira-t-il à l’égard de la Chine ? Sommes-nous prêts non seulement à augmenter les prix du gaz et du pétrole, mais aussi à renoncer aux productions chinoises bon marché ? Un smartphone moins cher est-il plus important pour nous que la liberté, la vérité et la justice ?

Je partage la conviction de mes amis ukrainiens que le fait de ne pas avoir eu à répondre du communisme est l’une des sources de la guerre actuelle. Ils ont terminé leur lettre par les mots suivants : « Ce travail devra être fait après la victoire du monde civilisé sur l’agresseur ! ». C’est un paradoxe, mais j’ai du mal à partager l’optimisme qui émane de ces mots écrits dans Kiev sous les bombardements.

Łukasz Kamiński, historien, ancien président de l’Institut polonais de Mémoire nationale. Fondateur de l’Institut Paweł Włodkowic, un centre de recherche spécialisé dans l’héritage des systèmes totalitaires et des dictatures

 

Ukraine : L’échec de Poutine et la spirale guerrière

Ukraine : L’échec de Poutine et la spirale guerrière

 

Un papier du « Monde » constate  que la Russie enregistre déconvenue sur déconvenue, la parole publique du Kremlin s’hystérise, au risque de justifier une escalade encore plus incontrôlable. Solidaires sans pour autant parler d’une même voix, les soutiens occidentaux de Kiev sont pris dans cette spirale.

 

Plus de deux mois que Vladimir Poutine a lancé ses troupes à l’assaut d’un pays souverain, l’Ukraine, et déjà la guerre se nourrit de sa propre dynamique. L’annonce par le président des Etats-Unis, Joe Biden, jeudi 28 avril, d’une aide militaire massive de 20 milliards de dollars (18,9 milliards d’euros) en est la preuve. La montée en puissance est spectaculaire, après une première riposte centrée sur des sanctions contre la Russie, qui montrent leurs limites.

Le 24 février, après la stupeur initiale et la perspective d’un effondrement rapide des forces ukrainiennes, était venu le temps de la surprise. Celle-ci avait été alimentée à la fois par leur résilience et leur efficacité, et par les ratés inattendus d’un ennemi pourtant nettement supérieur en nombre et en matériel. Le fiasco de l’offensive sur Kiev, suivi d’une retraite piteuse et d’un redéploiement vers le Donbass, a révélé ensuite l’étendue des exactions imputées à une armée russe qui banalise le crime de guerre.

La perspective d’une stabilisation du conflit, d’un cessez-le-feu, voire d’un armistice, est devenue alors illusoire. Côté ukrainien, le prix exorbitant déjà acquitté par les militaires et les civils fait que l’heure n’est plus aux concessions pour éviter le pire, mais à une victoire totalement impensable quelques semaines plus tôt, pour laquelle les armes lourdes occidentales sont indispensables.

Les revers humiliants essuyés par Moscou, à l’image du croiseur Moskva envoyé par le fond en mer Noire, interdisent en retour à Vladimir Poutine de réviser à la baisse ses objectifs. Aucun gain significatif ne lui permet aujourd’hui de mettre fin à l’« opération spéciale » en vantant une mission accomplie. Les déconvenues ne cessent au contraire d’hystériser une parole publique russe, au risque de justifier une escalade encore plus incontrôlable.

Les soutiens occidentaux de l’Ukraine sont pris dans cette spirale. Le cas de l’un des plus timorés, l’Allemagne, l’illustre spectaculairement. Fin janvier, Berlin se contentait de l’envoi de… 5 000 casques, s’attirant les sarcasmes des Ukrainiens. Le 26 avril, Berlin a accepté de fournir des chars antiaériens Gepard et, deux jours plus tard, le Bundestag a donné, à son tour, son feu vert à la livraison d’armes lourdes, à l’unisson des partenaires de l’Allemagne.

Washington n’a pas peu contribué au virage que constituent de tels approvisionnements réclamés par un pays qui se défend, initialement écartés pour éviter le piège de la cobelligérance. Les Etats-Unis, qui tentaient depuis plus d’une décennie de se désengager du théâtre européen pour se recentrer sur la rivalité avec la Chine, ont fait machine arrière. Ils se sont engagés massivement dans le soutien à Kiev, convaincus d’être enfin dans le sens de l’histoire après une succession de fiascos, en Afghanistan comme en Irak.

Solidaires, les Occidentaux ne parlent toutefois pas toujours de la même voix. Là où les Américains adoptent une rhétorique et des objectifs sans nuances, dont celui de cette « Russie affaiblie » énoncé par le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, les Européens restent plus prudents.

Tensions sur le gaz, explosions suspectes en Transnistrie, une région séparatiste moldave, les métastases du conflit ne peuvent que les inquiéter. D’autant que la diplomatie, comme l’ont montré les bombardements de Kiev pendant la visite du secrétaire général des Nations unies, le 28 avril, se réduit pour l’heure à la prolongation de la guerre par d’autres moyens.

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