Taux d’intérêt: Poursuite de la hausse par les Banques centrales
La Banque centrale européenne continuera à relever ses taux d’intérêt pour freiner la dynamique sous-jacente des prix, qui reste trop élevée, a déclaré mercredi sa présidente Christine Lagarde. ; Même son de cloche du côté de la Banque fédérale américaine qui considère d’ailleurs que l’optimisme des marchés financiers est excessif en raison de la persistance de l’inflation.
Lors de sa prochaine réunion programmée en mars, la BCE a « l’intention de relever les taux d’intérêt de 0,50 point de pourcentage supplémentaire », a précisé sa présidente.
Maintenir les taux « à des niveaux restrictifs réduira à terme l’inflation en freinant la demande et protégera également contre le risque d’une hausse persistante des anticipations d’inflation » recueillies au sein des ménages et des entreprises, a poursuivi la présidente de la BCE.
Théoriquement certains experts affirment que le pic d’inflation sera atteint au milieu de l’année. Reste que cette inflation de 2023 va se cumuler avec celle de 2022. Soit une inflation réelle autour de 15 % sur deux ans qui ne va pas refluer d’autant de sitôt. Il y a en effet une part d’inflation structurelle qui va demeurer et qui existe notamment depuis que les banques centrales ont déversé des masses monétaires qui se réajustent aujourd’hui vis-à-vis de la richesse réelle produite via l’inflation. Du coup, l’arme monétaire risque d’être bien insuffisante pour contrôler une telle envolée de l’inflation.
Selon une première estimation publiée le 1er février par Eurostat, l’inflation dans la zone euro a décéléré au mois de janvier pour un troisième mois consécutif. Elle a été de 8,5 % sur un an le mois dernier, après 9,2 % en décembre et un pic à 10,6 % en octobre dernier.
En tout cas, une hausse qui veut sans doute ignorer le resserrement monétaire qui va continuer et qui veut peut-être d’ailleurs l’influencer. Pas sûr que cet optimisme des marchés financiers influence réellement les Banques centrales .
Dans un entretien accordé à La Tribune, Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) prévient que « la bataille contre l’inflation n’est pas encore gagnée. Il y a de bonnes nouvelles, mais les taux sont quand même à 5 % hors énergie et alimentation. On est très loin de la cible des 2 %. Certains pays, notamment les Etats-Unis, sont sur la voie de la désinflation, mais en Europe, ce n’est pas le cas ». Même aux Etats-Unis, quelques indicateurs ont (un peu) battu froid, comme une inflation supérieure aux prévisions en janvier et un marché de l’emploi toujours aussi solide. Bref, le message est clair : les marchés sont trop optimistes !