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Les politiques: tous pourris ?

Les politiques: tous pourris ?
par
Mahaut Fanchini
Maîtresse de conférences en sciences de gestion, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC) dans The conversation


« Lorsqu’ils sont mis en cause, les hommes politiques tombent des nues et vivent l’accusation comme un véritable outrage. Qu’il s’agisse de Nicolas Sarkozy, de Jérôme Cahuzac, de François Fillon ou de Carlos Ghosn, la première technique de défense qu’ils déploient, immédiate et évidente, consiste à nier les faits, rejeter toute accusation, ne reconnaître aucune faute ni responsabilité, au moins dans un premier temps ». Alors que l’ancien président Sarkozy vient d’être condamné à trois ans de prison, dont un an ferme à exécuter sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes, The Conversation France republie des extraits de l’ouvrage « Tous pourris ? Les politiques face à la justice », issu de l’essai de Mahaut Fanchini (éditions de l’Aube) qui revient sur « les différentes stratégies rhétoriques mobilisées, en montrant la récurrence des techniques d’un cas à l’autre, quel que soit l’homme politique accusé, et la nature de la fraude en question. »

« Il faudra d’ailleurs qu’un jour, ceux qui ont engagé toutes ces actions, disent aux contribuables français combien cela leur a coûté. »

Ainsi s’exprimait Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, condamné en première instance pour corruption et trafic d’influence, à propos des poursuites judiciaires dont il fait l’objet, le 3 mars 2021, lors du journal télévisé de 20h de TF1.

Autre exemple : Jérôme Cahuzac. Dès qu’il a connaissance de la parution d’un article dans Mediapart, le mardi 4 décembre 2012, avançant qu’il a détenu un compte en Suisse, non déclaré, jusqu’en 2010, Jérôme Cahuzac, alors ministre du Budget de François Hollande, s’exprime devant l’Assemblée nationale :

« Je démens catégoriquement les allégations contenues sur le site Mediapart. Je n’ai pas, je n’ai jamais eu, Monsieur le Député, de compte à l’étranger, ni maintenant, ni avant. »

Jérôme Cahuzac le répète, le même jour ou le lendemain, à l’antenne de la radio RMC, « droit dans les yeux », comme le lui demande le journaliste Jean-Jacques Bourdin :

« Je n’ai pas, je n’ai jamais eu Jean-Jacques Bourdin, de compte en Suisse, à aucun moment. »

Cette première étape apparait nécessaire, l’homme politique attaqué réfute la calomnie, se défend face à l’accusation, et dans un délai le plus court possible. Tout silence pourrait en effet être interprété comme le besoin de prendre un temps de réflexion, ce qui pourrait inviter à penser qu’il y a matière à controverse. Au contraire, démentir immédiatement laisse entendre qu’aucune fraude ne peut être reprochée, la réaction du mis en cause parait spontanée, viscérale, absolument sincère.

Nier en bloc, et vite, permet aussi de couper court à la discussion : au cours de l’interview, après avoir fermement nié, il est difficile pour le journaliste qui interroge de persister, faute d’éléments matériels. La suite de l’interview donne alors place à la réplique, permet de menacer, de faire passer des messages (annonce de poursuite en diffamation, par exemple), voire d’enchainer sur des échanges plus valorisants pour l’invité, comme rappeler les travaux qu’il conduit ou les mesures qu’il défend au même moment dans le cadre de sa fonction.

Notons que les hommes politiques ne répondent pas, dans un premier temps, au média qui avance les preuves : Jérôme Cahuzac s’exprime chez Jean-Jacques Bourdin où il sait qu’il ne fera pas face à une contradiction argumentée, si contradiction il y a. Au moment de cet entretien, une rumeur circule selon laquelle Mediapart disposerait d’une preuve de l’existence de ce compte, un enregistrement de la voix de Jérôme Cahuzac lui-même qui mentionne le compte en question. Mais Cahuzac sait aussi que Jean-Jacques Bourdin n’a pas cet enregistrement en sa possession, et peut donc démentir sans craindre d’être confronté à sa propre voix. Jérôme Cahuzac a par la suite présenté ses excuses à Jean-Jacques Bourdin.

Nier l’accusation est la pierre angulaire de toute stratégie de défense, comme on le voit également avec celle de Nicolas Sarkozy, qui s’exprime après avoir été condamné en première instance pour des faits de corruption et trafic d’influence. Invité au journal télévisé de TF1 le 3 mars 2021, Nicolas Sarkozy interroge l’existence d’une victime, d’un dommage ou d’un gain potentiel. S’il n’y a ni victime, ni perte, ni gain, si rien n’a bougé, comment pourrait-il y avoir eu fraude ? :

« D’abord je voudrais dire que dans une affaire de corruption, les mots sont forts, où il n’y a pas un centime, pas un ; où il n’y a pas eu un avantage, pour personne ; où il n’y a pas de victime, où il n’y a pas de trouble à l’ordre public, on mobilise le tribunal correctionnel trois semaines durant ? »

Cette énumération « pas un centime, pas un avantage, pas une victime », centrale dans sa défense, Nicolas Sarkozy la répète au moins trois fois au courant de l’entretien de 19 minutes : « pas un centime, pas un avantage, », et il ajoute encore, « pas un centime, pas une preuve ». L’argument, convaincant, lui permet d’opposer le « vide » supposé du dossier aux moyens mis en œuvre pour le juger, comparant ainsi implicitement la justice à une montagne qui accouche d’une souris.

Omettre : ce qui ne se prononce pas n’existe pas
Continuons d’analyser les deux exemples proposés ci-dessus, celui de Jérôme Cahuzac, et celui de Nicolas Sarkozy, tous deux condamnés pour les faits qu’ils démentent. Notons que Jérôme Cahuzac commence à verbaliser les faits qui lui sont reprochés, c’est-à-dire qu’il prononce, lui-même, les termes qui désignent ce dont il est accusé : « Il n’a pas eu de compte en Suisse ».

Mais ce dernier reste prudent, ne donne pas tellement d’informations, ne relève même pas lorsque Jean-Jacques Bourdin mentionne le nom de la banque en question. Cela semble anodin en apparence, mais il ne précise pas, par exemple, la nature bancaire du compte : « Je n’ai pas détenu de compte bancaire » ; ou encore, plus ennuyeux, du caractère potentiellement dissimulé de cet avoir : « je n’ai pas détenu de compte bancaire caché en Suisse ». En effet, Jérôme Cahuzac cherche à se défendre, à être compréhensible, et pour autant, il n’est pas dans son intérêt de donner trop d’informations. […]

Il s’agit d’une façon prudente de se défendre : effacer littéralement du discours ce dont on est accusé. La règle est simple : éviter de prononcer les termes même des faits, mais préférer la périphrase « ce qui m’est reproché », forme qui renvoie l’homme politique à une figure passive, qui n’a rien fait, et à qui « un reproche tombe dessus », sans qu’il n’y soit pour quelque chose.

Carlos Ghosn, lorsqu’il est prévenu qu’il sera mis en examen par la justice nippone, parvient à négocier en quelques heures une interview au journal télévisé du soir de la chaine TF1, et obtient même, par la voie de ses avocats, que ne soient pas mentionnés les faits qui lui sont reprochés au cours de cet entretien : comme le glisse la voix off qui décrit les images, « pas le droit de rentrer dans les détails du dossier, règle posée par ses avocats, l’instruction étant toujours en cours ». (Journal de 10h, TF1, 4 avril 2019). À ce titre, l’exercice de défense peut apparaitre convaincant, puisqu’il n’est pas donné au téléspectateur la nature de ce qui lui est reproché, ou de façon abstraite (« des malversations financières »).

Énoncer les faits ou non ? Avec répugnance certainement, comme le montre encore l’exemple de Nicolas Sarkozy ici cité : au cours de l’entretien qu’il donne à TF1 au sujet de l’affaire dite « des écoutes », l’ancien Président ne va prononcer qu’avec réticence le terme de « corruption » pour lequel il est condamné, et toujours « à reculons » : « corruption, les mots sont forts », dit-il lui-même.

Lorsqu’il finit par prononcer le terme, c’est pour amenuiser les faits. Nicolas Sarkozy mobilise ici un argument de défense assez classique, celui de minimiser la gravité des faits et, pour le contraste, de maximiser la taille de l’accusation, qu’il tourne ainsi en ridicule : ce qui est caractérisé de « pacte » de corruption par les juges, soit l’organisation d’un méfait de façon anticipée, structurée, en conscience, et avec la mobilisation de moyens complexes, ne serait en réalité, dans les mots de Nicolas Sarkozy, qu’un « coup de pouce », c’est-à-dire un petit geste d’aide anodin à son ami de longue date.

Nicolas Sarkozy introduit ici le doute et offre la possibilité d’une erreur d’appréciation : les juges auraient-ils vu un pacte dans ce qui n’était qu’un service à un ami ? Rappelons aussi que, historiquement, comme elles sont mises en évidence depuis relativement peu de temps, les pratiques délictueuses des élites ont plus de mal à être vues ou lues par la loi comme des abus, ce sur quoi s’appuie Nicolas Sarkozy ici en minimisant la portée de ses échanges avec Thierry Herzog.

Autre exemple de pirouette sémantique, qui vise là encore à éloigner la fraude de la personne politique, les éléments de langage déployés cherchent à éviter que les médias ne reprennent l’idée d’une « affaire Sarkozy ».

Pour cela, Nicolas Sarkozy, comme d’autres, n’évoquera jamais que « l’affaire des écoutes », ou encore, « l’affaire Azibert », du nom du magistrat qui aurait pu être corrompu ; de même pour les affaires « Bygmalion » ou « Khadafi », là encore, il n’y a pas d’affaire de financement de la campagne présidentielle de l’ancien Président, il n’y a pas « d’affaire Sarkozy », seulement des affaires qui concernent d’autres que lui.

Démentir, minimiser ou éviter de prononcer les termes même des faits accusatoires sont des techniques centrales et classiques. Un autre élément essentiel consiste à interroger l’existence de preuves.

Le principe d’éviter de formuler les faits est crucial pour une raison dont les hommes politiques, parfois avocats, toujours rompus aux règles, ont une conscience aiguë : dans un État de droit, c’est à l’accusation d’apporter la preuve de la culpabilité, et non au mis en cause de se défendre, de faire la preuve de son innocence. Nicolas Sarkozy l’exprime de façon limpide :

« Je croyais, Monsieur Bouleau, dans un État de droit, c’est à l’accusation d’apporter la preuve de ma culpabilité, ce n’est pas à moi d’apporter la preuve de mon innocence. » (TF1, 3 mars 2021, journal télévisé de 20h)

Autrement dit, c’est à la Justice, et plus particulièrement au juge d’instruction, de rassembler les preuves qui accusent, de faire la démonstration de la culpabilité de l’homme politique. Pendant ce temps, celui-ci reste présumé innocent et n’a aucun intérêt à aider le juge d’instruction en l’aiguillant vers telle ou telle piste. Une bonne précaution consiste donc à faire court, éviter les termes « chargés » et ne pas prendre le risque d’en dire trop : innocent, un point c’est tout.

« Où sont les preuves ? », c’est donc le mot de Nicolas Sarkozy face aux juges, cette fois au sujet d’un éventuel financement de sa campagne présidentielle de 2007 par le dictateur libyen Mouammar Khadafi. S’il n’y a pas de preuves, c’est parce qu’il n’a rien fait et cette absence d’acte précisément serait impossible à prouver : « Vous me demandez de me justifier, de prouver mon innocence. Comment puis-je prouver quelque chose que je n’ai pas fait ? » ; « Quels sont les éléments concrets ? Il n’y a rien, une nouvelle fois » ; « Vous n’avez trouvé aucune trace de cet argent. Où sont les preuves ? » (Le Parisien du 20 octobre 2020 ; Le Monde du 24 octobre 2020)

Nier l’accusation ne suffit pas, et les hommes politiques mis en cause se servent de la tribune qui leur est offerte pour déployer une autre rhétorique, celle de la grandeur bafouée.

L’autrice vient de publier « Tous pourris ? les politiques face à la justice », aux éditions de l’Aube.

Banques :Une crise des actifs pourris ?

Banques :Une crise des actifs pourris ? 

 

 

En autorisant la titrisation des « prêts non performants », ( refinanciarisation des actifs pourris), l’Europe prend le risque de voir une crise financière redoubler les effets de la crise économique due au Covid-19, prévient l’économiste  Jézabel Couppey-Soubeyran  dans sa chronique au « Monde ».

 

Chronique.

 

 En Europe comme ailleurs, les faillites d’entreprises ont été plus faibles qu’attendu en 2020, car les mesures d’aide les ont contenues ou différées. Selon les prévisions, elles devraient augmenter en 2021 et lester les bilans des banques d’une masse de prêts qui ne seront pas remboursés. La Commission européenne a tout prévu : transformer ces « prêts non performants » en produits revendables sur un marché. La foire est ouverte !

Comme l’explique le Fonds monétaire international dans ses Perspectives de l’économie mondiale d’avril, contrairement à ce qui s’est passé pendant la crise financière ou d’autres récessions, les faillites d’entreprises ont diminué dans les économies avancées pendant la crise sanitaire. Cela est dû notamment aux moratoires sur les remboursements de prêts bancaires. Ce sont les petites entreprises qui en ont particulièrement profité. Les plus grandes ont plutôt accès aux marchés obligataires, où le FMI observe parallèlement, dans son rapport sur la stabilité financière globale, un taux de défaillance des émetteurs de titres mal notés à son plus haut depuis la crise financière.


En substance, le FMI craint qu’une horde d’entreprises « zombies », petites et grandes, maintenues artificiellement en vie par les aides généralisées, vienne plomber la reprise. S’ils veulent moins d’entreprises « zombies », qui feront faillite demain tout en accaparant des ressources qui seraient plus utiles à d’autres, les pouvoirs publics doivent se résoudre à accepter plus de faillites aujourd’hui.

« Bad banks »

Cela rejoint les prévisions des instituts de conjoncture et des professionnels du secteur financier qui s’attendent à une remontée des faillites d’entreprises en 2021, à un niveau qui dépasserait celui de 2019 (l’assureur-crédit Atradius prévoit une augmentation de 26 % dans le monde en 2021, et de 80 % en France). Au bilan des banques de la zone euro, qui sont entrées dans la crise sanitaire mieux capitalisées et plus résistantes qu’elles ne l’étaient avant la crise financière de 2008, le taux de prêts non performants, resté en dessous de 3 % en 2020 (contre 7 % fin 2015), pourrait remonter et causer des pertes. Le préjudice ne sera pas seulement pour la profitabilité des banques mais aussi, suivant leur capacité à absorber les pertes, pour la stabilité globale du secteur. En 2008, la crise financière avait débouché sur la crise économique. En situation de pandémie, la crise bancaire et financière pourrait venir à la suite de la crise économique et en redoubler les effets.

Les banques face à une montagne d’actifs pourris

Les banques face à une montagne d’actifs pourris

 

 

 

La commission européenne est consciente que les banques vont se retrouver face à une montagne d’actifs pourris appelés pudiquement les prêts non performants (PNP); ce sont des prêts pour lesquels il y a un retard de remboursement ou qui sont peu susceptibles d’être remboursés par exemple car l’emprunteur est confronté à des difficultés financières.

Selon la Commission européenne, une augmentation du volume de ces créances douteuses est attendue dans l’ensemble de l’UE, sans que l’on sache « dans quels délais ni dans quelles proportions », ce qui pourrait entraîner une détérioration de « la capacité » des banques « à prêter ».

Bruxelles suggère aussi de « soutenir au niveau de l’UE la création de sociétés nationales de gestion de portefeuille (SGP) » pour venir en aide aux banques en difficulté en leur permettant d’éliminer les PNP de leur bilan. Notons cependant que la même problématique se pose pour les Etats mêmes si ces dernier ne peuvent théoriquement faire faillite.

Autre piste avancée: une réforme de la législation de l’UE en matière d’insolvabilité et de recouvrement des créances des entreprises, pour aider à faire converger les différents cadres existant dans l’UE.

Le plan de la Commission s’appuie sur un ensemble de mesures déjà mises en place en 2017. À la fin du deuxième trimestre de 2020, le ratio de prêts non performants pour l’ensemble des banques de l’UE s’est établi à 2,8%.

Rehn (BCE) favorable à la création d’une institution d’actifs pourris

Rehn (BCE) favorable à la création d’une institution d’actifs pourris

Un pas important a été franchi par un représentant du camp des durs du conseil des gouverneurs de la banque centrale européenne qui admet aujourd’hui la possibilité pour la BCE de créer une institution qui recueillerait les actifs pourris(‘high yield’ en langage techno). – Ce changement de position tient au fait de la prise de conscience du danger que représenteraient ces actifs dangereux qui pourraient mettre en péril des banques classiques fragilisées. Tout dépend en définitive de l’importance de la dépression économique et de ses conséquences en termes de défaillance entraînant de fait la croissance d’actifs très dangereux ( bulle immobilière par exemple). Olli Rehn, membre du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, dit avoir un esprit ouvert concernant la possibilité pour l’institution d’étendre ses achats à des obligations d’entreprises récemment tombées en catégorie spéculative.

“En ce qui concerne la possibilité d’acheter des obligations ‘high yield’, c’est quelque chose que l’on peut envisager et je regarde les différentes options avec un esprit ouvert”, a déclaré mardi le gouverneur de la Banque de Finlande.

“Mais nous n’avons pas eu de discussion sérieuse là-dessus et je préfère attendre une première discussion en interne avant de me prononcer publiquement sur le sujet”, a-t-il ajouté.

La BCE a reconnu que les dégradations d’obligations d’entreprise qui se profilent présentaient un risque pour le marché du crédit et pour la stabilité financière, le marché du “high yield”, relativement petit, pouvant avoir du mal à absorber un flot important de nouveaux venus. Le risque serait celui d’une contagion à des banques dont les fondamentaux sont aujourd’hui satisfaisants mais qui pourraient être menacées par des achats excessifs d’actifs douteux.

 

BCE : un achat encore plus important d’actifs pourris

BCE : un achat encore plus important d’actifs pourris

En termes techno, la Banque centrale européenne (BCE) a demandé d’étudier  la possibilité pour l’institut d’émission d’acheter des obligations d’entreprises à haut rendement dans le cadre de ses efforts pour protéger les économies de la zone euro des dégâts provoqués par la pandémie de coronavirus, a appris Reuters auprès de quatre sources. En clair ,il s’agit d’acheter davantage d’actifs pourris qui relèvent de la catégorie spéculative.

Ajouter de la dette d’entreprises récemment dégradées en catégorie spéculative par les agences de notation à ses achats, dont le montant atteint déjà 1.100 milliards euros pour cette année, aiderait la BCE à baisser les coûts de financement pour les entreprises les plus touchées par la crise sanitaire.

Mais cela augmenterait également le risque de pertes en cas de défauts des émetteurs et pourrait valoir de nouvelles critiques à l’institution de Francfort, dont un programme d’achat de dette souveraine vient d’être jugé partiellement anticonstitutionnel par un tribunal allemand.

Des membres des équipes de la BCE ont été chargés d’étudier le pour et le contre d’éventuels achats de dette privée à haut rendement et de présenter leurs conclusions aux décideurs monétaires de la banque centrale, ont précisé les sources.

De nombreux décideurs de la BCE sont réticents mais une majorité pourrait se dégager sous la pression grandissante des marchés après la récente décision de la Réserve fédérale américaine, selon les sources.

La Fed a en effet annoncé le mois dernier qu’elle achèterait de la dette d’émetteurs ayant récemment quitté la catégorie investissement (“investment grade”) pour atterrir dans l’univers du “high yield”.

L’un des arguments en faveur d’achat de “high yield” par la BCE est le fait que le stock des obligations “investment grade”, que la banque centrale peut déjà acheter dans le cadre de programmes existants, est appelé à se réduire, la récession pesant sur le bilan des entreprises, notamment dans des pays comme l’Italie. Le problème évidemment et c’est que cela risque avec les autres mesures d’augmenter considérablement la taille du bilan de la banque centrale et à terme de créer des inquiétudes sur la parité de l’euro.

Devant la paralysie de l’union européenne, la BCE prête à acheter des actifs pourris

Devant la paralysie de l’union européenne, la BCE prête à acheter des actifs pourris

 

 

L’union européenne est un nouveau presque paralysée à propos du plan de relance de 1000 milliards € ….mais sur six ans, soit 150 millions d’euros par an. Un montant bien insuffisant par rapport aux enjeux et dont les modalités restent encore à définir car les divergences sont très fortes entre les Etats.

À nouveau la BCE pourrait être amenée à intervenir après avoir déjà dégagé une ligne de 750 milliards de prêts . Elle pourrait cette fois accepter d’acheter des actifs pourris aux Etas et aux banques  particulièrement en grande difficulté comme l’Italie ou l’Espagne. Le problème c’est que la BCE est en train de dépasser les limites de ses compétences mais aussi de faire croître le volume de son bilan mettant à terme en cause la valeur de l’euro.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE ont certes conclu jeudi un accord de principe sur la création d’un fonds d’urgence de quelque 1.000 milliards d’euros pour soutenir la reprise après la crise du coronavirus mais ils ont repoussé les décisions sur ses modalités et son financement, qui pourraient prendre des mois.

Et la nouvelle enveloppe ne représente que 1% du produit intérieur brut (PIB) des 19 pays de la zone euro, alors que beaucoup d’observateurs s’attendent à une contraction de 5% à 15% du PIB.

La BCE, à la différence des autres grandes banques centrales, doit de plus s’accommoder de l’absence de coordination des politiques budgétaires dans l’UE, ce qui se traduit entre autres par des écarts de rendements (spreads) entre les dettes souveraines des pays membres.

“Faute d’un accord plus ambitieux, la BCE sera probablement la seule solution disponible en ce qui concerne les spreads périphériques”, dit ainsi Frederik Ducrozet, stratège de Pictet Wealth Management, en référence notamment aux rendements des emprunts d’Etat italiens, en nette hausse ces derniers jours.

Pour donner du temps aux Etats, la BCE devra donc très probablement annoncer de nouvelles mesures de soutien, ce qui l’obligera à se rapprocher un peu plus des limites de ses statuts et à fournir des arguments à ses détracteurs.

Surtout, en prenant une nouvelle fois l’initiative, l’institution dirigée par Christine Lagarde enclenchera probablement un mécanisme désormais familier dans lequel les dirigeants politiques, constatant que la BCE est toujours là pour les soutenir, tendent au laisser-aller et accroissent encore la nécessité de nouvelles mesures de politique monétaire.

Ce mécanisme, s’il a montré qu’il fonctionnait, a un gros défaut: il alimente les doutes sur la solidarité entre pays membres de l’UE et sur la détermination de ceux de la zone euro à assurer la pérennité de la monnaie unique.

Aujourd’hui, à peine plus d’un mois après avoir lancé un plan d’achats d’actifs de 750 milliards d’euros, la BCE doit donc envisager de faire encore plus, et peut-être dès sa prochaine réunion, jeudi prochain, selon certains analystes.

Car la situation de l’Italie devient urgente: alors que sa dette publique menace de dépasser 175% du PIB en fin d’année à cause du surcroît de dépenses et de la chute de recettes liés à l’épidémie, la note souveraine de Rome pourrait être bientôt dégradée en catégorie spéculative (“junk”), ce qui rendrait ses emprunts inéligibles aux programmes de rachats de la BCE.

Une telle situation priverait le Trésor italien du principal acheteur de ses obligations sur le marché secondaire et fragiliserait considérablement les banques de la péninsule, dont les titres d’Etat représentent une part importante des avoirs.

Contrairement au Conseil européen, la BCE a déjà fait la preuve ces dernières semaines de sa capacité à adopter vite des mesures fortes, car elle peut décider à la majorité simple des membres de son Conseil des gouverneurs alors que l’UE a besoin de l’unanimité.

Elle a ainsi pu passer outre certaines réticences de l’Allemagne et des Pays-Bas, deux des pays dits “frugaux” qui posent leurs conditions à un partage du fardeau avec les pays périphériques.

Mais la BCE a déjà pris beaucoup de risques en terme de respect de ses propres statuts: elle a commencé à acheter des titres souverains qui ne bénéficient pas d’une note en catégorie d’investissement, elle accepte des titres “junk” en garantie et elle s’autorise à enfreindre la règle selon laquelle elle ne doit pas acheter plus du tiers de la dette publique d’un pays.

La prochaine étape, pour le Conseil des gouverneurs, consistera probablement à augmenter encore les achats de titres sur les marchés, ou à accroître la part des “junk bonds” dans ceux-ci.

Elle pourrait aussi envisager d’acheter des créances douteuses, des obligations émises par les banques voire des actions de banques, et réexaminer le recours au dispositif des “Opérations monétaires sur titres” (OMT), jamais utilisé mais qui lui permettrait d’acheter sans limite des obligations d’Etat italiennes.

“Il est acquis que les OMT seront activées, c’est juste une question de temps”, estime Salman Ahmed, responsable de la stratégie d’investissement de Lombard Odier Investment Managers. “Avec les OMT, la mutualisation des dettes pourra se faire via le bilan de la banque centrale.”

La banque d’Ecosse RBS paiera 4,9 milliards de dollars la vente de titres pourris

La banque d’Ecosse RBS paiera 4,9 milliards de dollars la vente de titres pourris

 

-Royal Bank of Scotland versera 4,9 milliards de dollars d’amendes pour régler un litige portant sur des MBS (créances immobilières titrisées), en clair des titres pourris, vendues de 2005 à 2008, a annoncé le département de la Justice des Etats-Unis mardi. Soit  l’amende la plus importante qui ait été infligée à une banque pour un comportement répréhensible durant la crise financière. La banque britannique avait annoncé en mai un accord de principe sur ce dossier. Le département de la Justice affirme que la banque a sous-évalué le risque attaché à une bonne partie de ces titres et a fourni des informations inexactes. Il ajoute que RBS conteste les allégations voulant qu’elle ait trompé les investisseurs et n’admet aucun manquement. L’amende américaine était une épée de Damoclès pour RBS, pesant sur son action et l’empêchant de rémunérer ses actionnaires. Cette hypothèque étant levée, l’établissement, en quête de normalité, fera peut-être meilleure figure aux yeux des investisseurs. L’effondrement des marchés de titres adossés à des prêts immobiliers à risque et de leurs dérivés avait contribué à l’explosion de la crise financière mondiale en 2008 et avait déclenché l’ouverture de nombreuses enquêtes à travers le monde, notamment de la part du département américain de la Justice. RBS avait déjà accepté en juillet 2017 de verser 5,5 milliards de dollars pour mettre fin à une plainte de l’agence fédérale américaine de financement du logement (FHFA), administratrice judiciaire de Fannie Mae et de Freddie Mac, qui l’accusait de tromperie dans la vente de 32 milliards de dollars de MBS aux deux géants du refinancement du crédit immobilier aux Etats-Unis. La banque a conclu divers autres accords du même type avec plusieurs institutions aux Etats-Unis pour un montant total de plus de 1,7 milliard de dollars.

Wauquiez : tous pourris sauf moi !

Wauquiez : tous pourris sauf moi !

L’introspection et la contrition ne sont pas les disciplines préférées de Vauquiez qui sur BFM a confirmé, peu près toutes ses critiques vis-à-vis de la politique en général, des instututions,  de Macron en particulier et de son propre camp. Pour résumer de façon aussi brutale que lui : « ils sont tous pourris sauf moi ! » ! Un bel exercice de démolition populiste pour montrer que lui n’a pas peur de parler. Le problème c’est parler de quoi. Car une fois qu’il a affirmé qu’li était le seul homme politique droit dans ses bottes qui ose dire les choses, qui dénonce, Vauquiez se limites à des propos de bistrots. Rien sur le fond. Le vide absolu. Son programme se résume à cette phrase : moi, moi, moi ! Il n’y a qu’à-propos de Sarkozy qu’il s’est lamentablement couché. Pas étonnant l’intéressé l’aurait sérieusement sermonné d’après le Canard. Le président du parti Les Républicains a dit qunad m^me regretter uniquement ses déclarations concernant Nicolas Sarkozy accusé d’avoir mis se ministres sur écoute.  Et pendant toute l’émission sur BFM, Vauquiez à délibérément assumé une  posture du coq un peu surfaite et surtout dérisoire.  “Je viens sur ce plateau ici pour vous montrer que je suis parfaitement capable d‘assumer la totalité des propos” diffusés par l’émission “Quotidien”, a-t-il déclaré lors d‘un exercice d‘explication de texte sur BFM TV. L’émission de TMC a mis à l‘antenne vendredi puis lundi des extraits de cours donnés à l‘EM Lyon, durant lesquels l‘ex-ministre s‘en est pris pêle-mêle à Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse, Angela Merkel, Alain Juppé ou les députés de la République en marche (LaRem), parfois en des termes crus. Ces différents passages ont provoqué des remous dans le monde politique, y compris dans son parti qu‘il tente pourtant de ressouder après une année électorale douloureuse et riche en départs fracassants. “Je ne peux qu’être songeur quand je vois le cirque médiatique auquel on a assisté ces quatre derniers jours”, s‘est indigné Laurent Wauquiez.  “Ça ne m‘impressionne pas, ça ne fera pas reculer ma détermination”, a encore dit le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Se présentant comme une “cible”, il a refusé de se livrer à un exercice de contrition, concédant seulement une personnalité “sans doute un peu trop directe” ainsi que l’“erreur” de ne pas avoir “mesuré le degré de manipulation et de violence” dont ont fait preuve, selon lui, les journalistes de “Quotidien”. Sur le fond, il regrette “vraiment” ses déclarations concernant Nicolas Sarkozy, qu‘il a accusé d‘espionner ses ministres lorsque ce dernier était président, mais rien de plus. La sortie sur Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et rivale au sein de LR, qui se ferait une spécialité de faire des “conneries”, relève par ailleurs du simple “trait d‘humour”, a argué Laurent Wauquiez. Pour le reste, il a maintenu ses propos au nom de sa “liberté de parole”, y compris sur Alain Juppé qui a selon lui “cramé la caisse” en augmentant les impôts à Bordeaux. Privilégiant l‘attaque à la défense, l‘ancien député a annoncé qu‘il portait plainte pour dénoncer ce qu‘il qualifie de “méthodes de voyous” de la part des journalistes de “Quotidien” et qu‘il allait saisir le Conseil supérieur de l‘audiovisuel.

 

L’introspection et la contrition ne sont pas les disciplines préférées de Vauquiez qui sur BFM a confirmé, peu près toutes ses critiques vis-à-vis de la politique en général, des instututions,  de Macron en particulier et de son propre camp. Pour résumer de façon aussi brutale que lui : « ils sont tous pourris sauf moi ! » ! Un bel exercice de démolition populiste pour montrer que lui n’a pas peur de parler. Le problème c’est parler de quoi. Car une fois qu’il a affirmé qu’li était le seul homme politique droit dans ses bottes qui ose dire les choses, qui dénonce, Vauquiez se limites à des propos de bistrots. Rien sur le fond. Le vide absolu. Son programme se résume à cette phrase : moi, moi, moi ! Il n’y a qu’à-propos de Sarkozy qu’il s’est lamentablement couché. Pas étonnant l’intéressé l’aurait sérieusement sermonné d’après le Canard. Le président du parti Les Républicains a dit qunad m^me regretter uniquement ses déclarations concernant Nicolas Sarkozy accusé d’avoir mis se ministres sur écoute.  Et pendant toute l’émission sur BFM, Vauquiez à délibérément assumé une  posture du coq un peu surfaite et surtout dérisoire.  “Je viens sur ce plateau ici pour vous montrer que je suis parfaitement capable d‘assumer la totalité des propos” diffusés par l’émission “Quotidien”, a-t-il déclaré lors d‘un exercice d‘explication de texte sur BFM TV. L’émission de TMC a mis à l‘antenne vendredi puis lundi des extraits de cours donnés à l‘EM Lyon, durant lesquels l‘ex-ministre s‘en est pris pêle-mêle à Nicolas Sarkozy, Valérie Pécresse, Angela Merkel, Alain Juppé ou les députés de la République en marche (LaRem), parfois en des termes crus. Ces différents passages ont provoqué des remous dans le monde politique, y compris dans son parti qu‘il tente pourtant de ressouder après une année électorale douloureuse et riche en départs fracassants. “Je ne peux qu’être songeur quand je vois le cirque médiatique auquel on a assisté ces quatre derniers jours”, s‘est indigné Laurent Wauquiez.  “Ça ne m‘impressionne pas, ça ne fera pas reculer ma détermination”, a encore dit le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Se présentant comme une “cible”, il a refusé de se livrer à un exercice de contrition, concédant seulement une personnalité “sans doute un peu trop directe” ainsi que l’“erreur” de ne pas avoir “mesuré le degré de manipulation et de violence” dont ont fait preuve, selon lui, les journalistes de “Quotidien”. Sur le fond, il regrette “vraiment” ses déclarations concernant Nicolas Sarkozy, qu‘il a accusé d‘espionner ses ministres lorsque ce dernier était président, mais rien de plus. La sortie sur Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et rivale au sein de LR, qui se ferait une spécialité de faire des “conneries”, relève par ailleurs du simple “trait d‘humour”, a argué Laurent Wauquiez. Pour le reste, il a maintenu ses propos au nom de sa “liberté de parole”, y compris sur Alain Juppé qui a selon lui “cramé la caisse” en augmentant les impôts à Bordeaux. Privilégiant l‘attaque à la défense, l‘ancien député a annoncé qu‘il portait plainte pour dénoncer ce qu‘il qualifie de “méthodes de voyous” de la part des journalistes de “Quotidien” et qu‘il allait saisir le Conseil supérieur de l‘audiovisuel.

FMI : attention aux actifs pourris des banques en Europe

FMI : attention aux actifs pourris des banques en Europe

 

Pour  le FMI, les banques  ont renforcé massivement leurs fonds propres, leur accès au financement s’est amélioré et les pays comme l’Italie ou l’Espagne appliquent des traitements de choc pour redresser leurs comptes publics, reconnaît la mission d’étude du FMI. Mais ce n’est pas assez. L’institution internationale juge toujours «élevés» les risques d’instabilité financière en Europe, «surtout dans le contexte d’une croissance faible et d’austérité budgétaire». Cette fois, le FMI se garde bien de chiffrer les besoins de capitaux des banques européennes. En fait, le Fonds juge les «coussins» de fonds propres mis en place à la demande de l’Autorité bancaire européenne «adéquates pour supporter des chocs macro-économiques sévères». Avec des réserves toutefois. Le FMI affiche ses doutes non pas tant sur le niveau absolu des fonds propres des banques, mais plutôt sur la qualité de leurs actifs. «Dans certains cas, il est à craindre que les créances douteuses et les provisions minimisent les pertes», s’inquiète le Fonds. Seule l’Espagne, rappelle-t-il, a commandité un bulletin de santé complet de ses banques. Sachant que la crise économique va se traduire par une montée des risques, le FMI appelle à une harmonisation des données permettant de mesurer la solidité financière des banques. Un chantier d’ailleurs lancé par l’Autorité bancaire européenne en prévision de l’entrée en vigueur, au 1er janvier 2014, de la directive européenne imposant les nouvelles règles prudentielles (dites Bâle 3). Cet effort s’avère d’autant plus nécessaire, insiste le FMI, que la BCE (Banque centrale européenne) s’apprête, à partir du 1er mars 2014, à superviser près de 200 banques de la zone euro.  Le FMI salue cette évolution, mais note que, faute de pouvoir redonner à toutes les banques concernées une licence, la BCE aurait intérêt à s’attaquer au plus vite aux maillons faibles, afin d’éviter que d’éventuels accidents n’entachent sa crédibilité.  Le FMI s’inquiète également de l’articulation des travaux entre la BCE et les superviseurs nationaux. À la demande de l’Allemagne, qui souhaite conserver la mainmise sur ses Landesbanken et Sparkassen, les banques moyennes échapperont, en effet, au contrôle direct de la BCE.

 




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