Encore une cathédrale administrative qui suscite le mécontentement. Celui des syndicats mais aussi de Bruxelles pour des raisons inverses. Bruxelles veut une séparation nette entre la gestion des infrastructures (les voies) et l’exploitation (la circulation des tains), les syndicats eux veulent un regroupement de toutes ces activités précédemment assurées par la SNCF (avant la création de RFF°). Le gouvernement a choisi une voie médiane avec un holding qui chapeautera la société d’exploitation et la société de gestion des infras. Bref de quoi mécontenter tout le monde. La vérité c’est que RFF n’a été créé que pour apurer l’endettement de la SNCF mais cet endettement a simplement été transféré à RFF sans aucun mécanisme d’apurement. (Contrairement à l’Allemagne qui a mené sa reforme jusqu’à bout). Ensuite Bruxelles a toujours voulu favoriser la concurrence à l’intérieur du réseau ferroviaire, d’où son exigence d’une séparation des pouvoirs entre ceux qui exploitent les trains et ceux qui affectent et gèrent les infrastructures. Les syndicats de cheminots CGT et SUD-Rail appellent donc à une grève reconductible le 10 juin dans le cadre d’une nouvelle journée d’action contre le projet de réforme ferroviaire qui sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 17 juin prochain. « L’interfédérale CGT et SUD-Rail a décidé de commencer une grève reconductible le 10 juin à 19h00″, indique-t-elle dans un communiqué publié mardi. Les deux organisations syndicales réclament « le retrait du projet de loi, et la prise en compte de la plate-forme unitaire (CGT, SUD-Rail, UNSA) présentée au gouvernement pour une autre réforme du système ferroviaire. » Ce projet prévoit de regrouper l’exploitant ferroviaire SNCF et le gestionnaire d’infrastructures Réseau ferré de France (RFF) en un établissement public à caractère industriel et commercial. Selon les syndicats, ce projet ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997. Les syndicats de cheminots y voient un dépeçage du système ferroviaire français actuel et reprochent au texte d’anticiper la libéralisation complète du transport de voyageurs prévue pour 2019 par l’Union européenne. Ils déplorent également le fait que la réforme ne règle pas, selon eux, la question de la dette du système ferroviaire qui s’élève à 44 milliards d’euros. François Nogué, DRH du groupe, s’est interrogé mardi soir sur les motivations de certains syndicats qui, avec des mots d’ordre réducteurs et simplistes, appellent à cette grève précipitée ». Il a pointé aussi les différences entre les syndicats. D’un côté la CGT et SUD appellent à une grève » avant même d’avoir rencontré le ministre » tandis que de l’autre la CFDT et l’Unsa « travaillent aujourd’hui à faire amender la réforme ». La CGT, SUD-Rail et l’Unsa doivent être reçus le 12 juin par le ministre des Transports. L’Unsa a déposé une demande de concertation immédiate, préalable à tout dépôt de préavis de grève, et décidera mercredi s’il appelle également à un arrêt de travail. Pour le moment, il n’y a pas de prévisions de trafic. La SNCF détaillera la circulation des trains mardi soir. Les cheminots doivent se déclarer comme grévistes au minimum 48 heures avant le début du mouvement.
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Sondage : Hollande +1 point, on se demande pourquoi ?
Sans doute l’effet du printemps enfin au rendez-vous, Hollande remonte de 1 point. Autant dire rien quand on sait que la marge d’erreur des sondages est de 3 points. La cote de confiance de François Hollande monte très légèrement dans le baromètre mensuel CSA-Les Echos-Radio Classique publié ce jeudi 5 juin. A la question « faites-vous ou pas confiance au président de la République pour affronter efficacement les principaux problèmes qui se posent au pays? », 75% des Français (inchangé par rapport à mai) répondent non, contre 21% (+1pt) qui font confiance au chef de l’Etat. 4% ne se prononcent pas. François Hollande bénéfice d’un « léger regain de confiance » parmi les ouvriers (+8 pts, 23%) et les employés (+5 pts, 20%). Il progresse également auprès des cadres (+4 pts, 29%) mais perd 3 points dans les professions intermédiaires (23%). Il a regagné chez les sympathisants du Front de Gauche (+22 pts à 36%) et d’EELV (+11 pts à 24%), souligne l’institut. Le Premier ministre Manuel Valls voit lui sa cote de confiance rester stable à 39%. 39% des personnes interrogées lui font confiance (inchangé) contre 54% qui ne lui font pas confiance (+2). 7% ne se prononcent pas. Malgré une baisse d’un point par rapport au mois dernier, Alain Juppé, maire UMP de Bordeaux, reste la personnalité préférée avec 52% des personnes interrogées qui ont une « image positive » de lui. Il se place devant François Bayrou (+2 pts à 46%) et Jean-Louis Borloo (-2 pts à 43%) et François Fillon (+ 1 pt à 41%). Martine Aubry est la première personnalité de gauche du classement (40%). Jean-François Copé qui a démissionné de l’UMP a perdu 7 points en un mois. Seulement 15% des Français ont une bonne image de lui. Nicolas Sarkozy enregistre lui aussi une baisse de 4 points pour s’établir à 38% et passer sous la barre des 40%. Marine Le Pen perd trois points à 29%.
Avec Hollande , pourquoi tout finit en eau de boudin?
Hollande est-il victime du signe indien ou de son incompétence ? En tout cas tout ce qu’il entreprend se termine par un fiasco. Rappelons-nous d’abord sa campagne quand il promettait de réorienter l’Europe vers la croissance ; En fait strictement tien, juste un petit pacte de quelques milliards. Ensuite sur l’inversion du chômage, l’échec retentissant au point qu’il est contraint maintenant de rajouter encore 40 000 emplois d’avenir qui viendront plomber les finances (même si c’est une opportunité pour des chômeurs qui quittent ainsi l’inutile pôle emploi). Même chose en matière de déficit, il commence par augmenter les impôts puis décide soudain de les alléger. En fait le pacte compétitivité emploi (CICE) n’a donné aucun résultat ni en terme de compétitivité, ni en terme d’emploi. Le pacte de responsabilité est en train de s’embourber dans les méandres administratifs avec des pseudos concertations qui n’en finissent pas. Pour la croissance, le redressement qu’il a annoncé est une foutaise médiatique qui n’a aucune réalité. Dernier exemple de cet impuissance, la grande réforme territoriale qui ne va concerner que les régions redécoupée à la hâte, sans cohérence, sans concertation et qui épargne les départements, les communes et syndicats intercommunaux, structures les plus dépensières. Manque de chance ou incompétence ? Sans doute les deux. Manque de chance car contrairement ce qui est affirmé ici ou là la crise mondiale est encore loin d’être terminée. Hollande comptait sur cette reprise mondiale qui ne vient pas. Incompétence sûrement car Hollande n’était pas préparé à cette fonction, il n’a pas la taille pour assurer cette responsabilité. Désinvolture surtout car Hollande ne se fie qu’à sa bonne étoile personnelle et se moque en fait des réalités et de l’avenir à long terme du pays. Hollande est un bricoleur de la politique, un pur produit du système en recherche permanente du consensus mou, sans réelle vision, sans courage, sans conviction. Du coup cela génère un manque de confiance généralisé tant de la part des entreprises que des ménages. Même la carrière politique de Hollande finira en eau de boudin, ou bien il devra démissionner avant 2017 ou bien il finira lamentablement entrainant avec lui dans sa chute tout le pays.
Les entreprises françaises à vendre pourquoi ?
(Interview Altlantico de Olivier Marteau et jean Pierre Corniou experts)
Olivier Marteau : Etre la cible de rachat de ses concurrents témoigne plus d’un rapport de force entre deux sociétés que de présupposées faiblesses intrinsèques à l’entreprise. Si Alstom ne disposait pas d’atouts industriels certains il ne susciterait pas l’intérêt d’un géant comme GE. Cependant là où Alstom devient un cas d’école c’est quand on corrèle l’échec dans la mondialisation des entreprises françaises paraétatiques au succès des entreprises françaises intervenant sur des marchés concurrentiels. D’un côté Edf, GDF-Suez, Areva, Vinci, Bouygues, Veolia, très largement dépendantes des rentes étatiques intérieures et peu intégrées dans la mondialisation. De l’autre L’Oréal, Michelin, Danone, LVMH, Schneider qui tirent leur puissance de leur capacité à confronter la concurrence mondialisée.
Jean-Pierre Corniou : Dans une économie ouverte, les groupes industriels comme les grandes entreprises de service et les banques ne sont pas vouées à l’immobilisme et doivent s’adapter en permanence aux conditions réelles d’un marché mondial concurrentiel. Cette respiration du tissu économique est logique, naturelle et nécessaire, même si elle continue à surprendre les Français. Elle ne se limite pas, bien évidemment, au cadre hexagonal ! La Suède a ainsi perdu ses deux symboles industriels dans l’automobile, Saab qui a disparu et Volvo devenu chinois… Cette évolution qui entraîne fusions et acquisitions, mais aussi des disparitions d’entreprises connues, s’inscrit dans un mouvement de renouvellement des entreprises qui accompagnent l’évolution technique, le positionnement stratégique par produits et marchés, mais aussi la volonté et la capacité de leurs propriétaires à s’adapter. Rien n’est jamais acquis dans le monde de l’entreprise privée.
La grande entreprise française a toutefois des caractéristiques propres. Elle a toujours été proche de l’Etat soit par ses dirigeants, issus de grands corps publics et formés pour beaucoup dans des écoles de fonctionnaires, soit par ses marchés où la commande publique a joué un rôle majeur. Selon une étude sociologique datant de 2010, 84% des dirigeants français du CAC 40 sont issu d’une grande école et 67 % d’une « très grande école » d’ingénieurs ou de management. Polytechnique, HEC et l’ENA fournissent 46% des dirigeants français et la plupart sont des managers sans lien patrimonial. Seul 12% des dirigeants doivent leur responsabilité à la détention d’une part du capital de leur entreprise. En revanche, 42 % des patrons sont passés par la fonction publique. Si le rôle de l’Etat dans le capital des entreprises est désormais très limité, l’influence de la culture publique reste forte.
. Pourquoi les financements au niveau national ne suivent-ils pas pour accompagner leur développement ?
Olivier Marteau : Les aides nationales n’ont pas fait défaut à Alstom qui tout au long de son histoire a été le jeu d’un mécano financier des pouvoirs publics oscillant entre nationalisation et privatisation via l’état actionnaire. Le groupe a été dernièrement sauvé en 2004 par une recapitalisation de l’état qui a ensuite cédé ses parts au groupe parapublic Bouygues. Sans ces arrangements entre amis Alstom aurait été démantelé. Enfin si l’on prend en compte le monopole de vente à la SNCF dont bénéficie Alstom dans le ferroviaire, on peut donner pour une fois raison à Arnaud Montebourg, quand il déclare qu’Alstom « vit de la commande publique et du soutien de l’état à l’exportation ».
Jean-Pierre Corniou : La compétence technique française est reconnue dans le monde dans tous les domaines clefs de l’industrie. La qualité des ingénieurs et des managers n’est pas en cause et la France peut encore compter des champions mondiaux solides dans leur secteur, comme Airbus, Safran, Essilor, Michelin, Technip, Total. Leur résilience n’est pas non plus à négliger même si les marques ne sont plus portées par le grand public. Technicolor est un leader technologique dans le domaine de l’image et vit encore des brevets de Thomson en continuant de déposer 2000 brevets par an. Alcatel dispose d’un important portefeuille de 29000 brevets au coeur de la téléphonie mobile, dont la 4G.
La faiblesse de la structure industrielle française ne vient pas des grands groupes qui se battent activement, mais de la modestie des entreprises intermédiaires, insuffisamment nombreuses à croître sur le plan mondial même si les exemples de SEB, Somfy, Legrand, notamment, démontrent que la culture internationale s’est aussi développée dans les groupes de taille moyenne. La croissance internationale est aussi pour ces groupes le seul moyen de trouver les ressources nécessaires à leur développement car la profitabilité en France ne cesse de se dégrader : 27% fin 2013 contre 40ù en Allemagne. Les entreprises françaises sont les moins rentables de la zone euro et le profit des entreprises ne contribue au PIB qu’à hauteur de 6% contre 9% en Allemagne et en Italie et 12% aux Etats-Unis. Cette faiblesse des marges s’explique à la fois par le positionnement prix des produits français, mais aussi par la poursuite de la hausse des salaires et par le manque d’investissement productif, dont le retard en matière de robotisation est un indicateur flagrant. Le taux d’autofinancement des entreprises est en baisse à 66% alors que les banques peinent à s’engager. Aussi la vitesse de croissance est insuffisante. Par ailleurs, les jeunes pousses, nombreuses en France, peinent à trouver une taille mondiale et souvent renoncent et se vendent comme Meetic, PriceMinister…
Olivier Marteau : Parmi les groupes para-étatiques du CAC40, Alstom est le plus internationalisé et tient la comparaison avec Siemens puisque les marchés nationaux des deux entreprises ne représentent plus que 10 à 15% de leurs chiffres d’affaires. Cependant si Alstom est très européanisé, il n’a pas su se mondialiser et conquérir les marchés porteurs situés en Asie. La faute sûrement à une aire d’influence commerciale cantonnée par facilité à celle de la diplomatie française datant du gaullisme et donc très éloignée des réalités économiques contemporaines. Conséquence, à l’instar de PSA, Alstom subit aujourd’hui de plein fouet la conjoncture européenne. Plus inquiétant, Alstom révèle surtout l’échec de la filière industrielle française para-étatique dans son ensemble. Electricité, ferroviaire, nucléaire, défense, construction, les groupes industriels français même quand ils chassent en meute, ne sont plus compétitifs dans la mondialisation et essuient de lourds échecs face aux groupements coréens, américains, chinois, japonais mais aussi espagnols, suédois et allemands.
Jean-Pierre Corniou : Les grandes entreprises françaises ont toutes aujourd’hui une présence mondiale, et ce parfois depuis très longtemps comme Lafarge, qui a ouvert sa première cimenterie aux Etats-Unis en 1956 et s’est implanté au Brésil en 1959, Renault, fournisseur de la cour du tsar Nicolas II en 1916, ou l’Air Liquide implanté au Japon depuis 1907. Cette culture internationale est bien ancrée dans les entreprises françaises. Avec 31 entreprises classées en 2013, la France occupe le 5e rang mondial du Fortune 500 devant l’Allemagne. Total est la 10e plus grande entreprise mondiale. Dans l’édition 2013 des World’s most innovative companies de Forbes, 4 des 10 entreprises européennes jugées comme les plus innovantes sont françaises. . Les pays émergents représentent aujourd’hui 21% du chiffre d’affaires d’Essilor. Les entreprises du luxe comme Kering ou LVMH, comme l’Oreal sont très implantées à l’extérieur. Michelin, Pernod Ricard, Airbus, Safran sont toutes très performantes sur les marchés étrangers. Schneider Electric est N°1 mondial des équipements électriques. Ces entreprises réalisent plus de 90% de leur chiffre d’affaires à l’étranger
Alstom : pourquoi l’entreprise est à vendre, simplement parce qu’elle est mal gérée
Selon sa direction, Alstom ne peut plus s’en sortir tout seul. C’est vrai Alstom ne pèse que 20 milliards tandis que que Siemens réalise 75 milliards et GE 150. Alstom est trop petit mais Alstom est aussi mal géré. La faute à l’environnement économique de l a France qui tue son économie et en particulier l’industrie mais aussi la mauvaise gestion d’Alstom alors que pendant très longtemps il y a eu de toute évidence surfacturation des produits destinés à EDF, aux collectivités ou encore à la SNCF. La faute auusi à Bouygues qui veut vendre ses parts dans Alstom parce qu’il s’est aventuré dangereusement dans les télécoms où il perd de l’argent. Le groupe a donc dû réviser à la baisse ses prévisions à plusieurs reprises. Il a engagé une restructuration au niveau mondial fin-2013 qui prévoit la suppression de 1.300 postes, dont une centaine en France. Le groupe envisageait à ce moment-là de vendre une part minoritaire de son activité transport pour retrouver des marges de manœuvres financières. Alstom a pourtant un carnet de commande bien rempli. Sa division ferroviaire a par exemple obtenu en 2013 le marché du métro en Afrique du Sud, le plus gros contrat de son histoire, et un autre méga-deal en Arabie Saoudite. Mais il faudra des années avant d’en percevoir les retombées financières. En attendant, les comptes de l’entreprise sont dans le rouge: sa dette a atteint 2,3 milliards d’euros à l’issue de l’exercice 2012-2013. Les actifs d’Alstom font l’objet de deux offres concurrentes, qui visent uniquement les activités énergie et réseau du fleuron français. La première, celle de General Electric, s’élève à environ 10 milliards d’euros. L’industriel français officie dans la production d’énergie thermique et d’énergie renouvelable, dans les réseaux (il s’est spécialisé dans les « smart grid ») et enfin dans le transport ferroviaire. Alstom doit surtout sa renommée à l’invention du TGV et à sa position de leader mondial sur le train à grande vitesse. Ses activités énergie génèrent 70% de son chiffre d’affaires, contre 30% pour le transport. Mais sur les trois premiers trimestres de son exercice décalé 2013-2014, le ferroviaire a représenté plus de 46% des commandes. Le groupe emploie 93.000 salariés dans une centaine de pays. En France, ils sont 18.000, répartis de manière à peu près équivalente entre les transports et l’énergie. Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros et enregistré pour près de 24 milliards d’euros de commandes en 2012-13. Les actifs d’Alstom font l’objet de deux offres concurrentes, qui visent uniquement les activités énergie et réseau du fleuron français. La première, celle de General Electric, s’élève à environ 10 milliards d’euros. La deuxième offre vient du concurrent historique d’Alstom: Siemens. Mais son montant n’a pas encore filtré. Le Français et l’Allemand opèrent dans les mêmes secteurs d’activités. Ainsi, le géant d’outre-Rhin ajouterait dans le deal une partie de sa branche transports, dont sa propre technologie de trains à grande vitesse, l’ICE, qui tomberait alors dans l’escarcelle de ce qu’il restera d’Alstom. Il ajouterait aussi des garanties en termes de pérennité des emplois en France pour trois ans. Plusieurs responsables politiques et syndicaux, comme le président du Modem, François Bayrou, celui du PG Jean-Luc Mélenchon ou encore Jean-Claude Mailly, de Force Ouvrière, ont appelé le gouvernement à nationaliser en partie et provisoirement Alstom. Mais un tel choix serait délicat du fait de l’état des finances publiques. D’autant que le groupe a déjà été sauvé par des fonds publics en 2004. L’Etat n’est plus actionnaire d’Alstom depuis 2006 et la vente de ses parts à Bouygues. Mais, comme le rappelait Juliette Meadel, la secrétaire du PS à l’industrie, dimanche sur BFM Business, un décret qui protège les secteurs jugés stratégiques par l’État a été adopté fin 2005. Onze domaines sont concernés, parmi lesquels la recherche, la production d’armes, l’industrie de la défense, les technologies de l’information, et la sécurité privée. Selon cette responsable du Parti socialiste, « on est dans ce cas avec Alstom », en particulier en ce qui concerne son activité « nucléaire ». Reste que l’industriel ne s’occupe que d’un maillon de la chaîne. Il n’intervient absolument pas sur l’approvisionnement en combustible, l’activité qui assure véritablement l’indépendance énergétique de la France, note Le Parisien ce lundi 28 avril. Le gouvernement, Arnaud Montebourg en tête, pense qu’un rapprochement avec l’Allemand permettrait de créer deux géants européens: un « Airbus de l’énergie », et un autre des transports ferroviaires, sur le modèle d’EADS. Pour autant, Paris ne peut pas se mettre GE à dos, vu la très forte présence de l’Américain dans l’Hexagone. Berlin est sûr la même ligne. Le ministère allemand de l’Economie estime, ce lundi, que l’intérêt de Siemens pour les activités énergie d’Alstom constitue « une grande chance et un gros potentiel » en vue de créer deux « champions européens », l’un dans l’énergie, l’autre dans le ferroviaire. Mais Siemens, qui avait déjà tenté un rapprochement avec Alstom en 2004 avant d’être éconduit, n’a ni les faveurs de Patrick Kron, ni celles des syndicats. Les représentants du personnel estiment que du fait de la similarité de structure des deux groupes, les doublons seraient nombreux, et la casse sociale massive. Le conglomérat de Martin Bouygues est l’actionnaire de référence d’Alstom depuis qu’il a racheté à l’Etat ses 29% du capital en 2006. Or il refuserait systématiquement d’y investir, selon le Journal du Dimanche du 27 avril. Depuis des années au contraire, il traînerait cette participation comme un boulet et chercherait à s’en défaire. Depuis qu’il a échoué à racheter SFR, le groupe serait encore plus pressé de récupérer du cash via la vente de ses parts. Parce que sa filiale télécoms, qui lui rapportait historiquement 400 millions d’euros par an en cash, soit 40% de ses dividendes, est en forte difficulté. Elle a même dû être recapitalisée de 700 millions d’euros en novembre 2012. Bouygues a donc un besoin urgent de trouver de nouvelles sources de liquidité.
Pourquoi pas le commerce extérieur au ministère des anciens combattants ?
Encore un compromis type Hollande avec le rattachement du commerce extérieur aux affaires étrangères ; Fabius le revendiquait, Montebourg auusi et fort logiquement. Hollande a donné un grade de plus à Montebourg mais lui enlève un pan essentiel de son ministère : le commerce extérieur. On se demande bien ce que faiat la commerce extérieur aux affaires étrangères pourquoi pas aussi aux anciens combattants. D’autant plus qu’on sait l’ignorance totale de nos ambassades en matière économique ; en fait Hollande veut cadenasser le fantasque Montebourg, ce que l’on peut comprendre eu égard au décalage entre ses déclarations tonitruantes et ses résultats mais au prix d’une incohérence totale. Manuel Valls a donc décidé d’attribuer au ministère des Affaires étrangères le secrétariat d’Etat au Commerce extérieur que revendiquait également le ministère de l’Economie, a fait savoir jeudi l’entourage du Premier ministre. Le portefeuille du Commerce extérieur a provoqué un premier accroc au sein du nouveau gouvernement, où Arnaud Montebourg et Laurent Fabius se disputaient sa tutelle au moment où la France veut doper son attractivité à l’international. « Le Premier ministre a arbitré: le secrétariat d’Etat au Commerce extérieur sera désormais rattaché au Quai d’Orsay, les décrets préciseront les modalités de collaboration entre le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Economie », a-t-on déclaré jeudi soir à Matignon. Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, s’est refusé à confirmer l’information, déclarant sur BFM-TV qu’il voulait entendre « l’expression du Premier ministre » lui-même et non de son entourage. François Hollande souhaitait confier ce secrétariat d’Etat au ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui a fait de la diplomatie économique un pilier de son action et a vu le « Développement international » s’ajouter au nom de son ministère. La décision semblait arrêtée mercredi et était confirmée de sources gouvernementales, l’une d’elle affirmant que le poste avait été promis par le chef de l’Etat à Fleur Pellerin, ministre sortante à l’Economie numérique. Mais le ministère de l’Economie, où Arnaud Montebourg a pris la suite de Pierre Moscovici, tient à cette mission stratégique à l’heure où la France, dont le déficit commercial s’est établi à 61,2 milliards d’euros l’an dernier, veut séduire l’étranger. Dans l’entourage du Premier ministre, on expliquait jeudi matin que la question serait tranchée d’ici la nomination la semaine prochaine de la dizaine de secrétaires d’Etat qui complèteront l’équipe gouvernementale.
Pourquoi les écolos lâchent Hollande
Il y a bien sûr des raisons de fond comme l’insignifiante reconversion écologique jusque là. Aussi le fait que Valls est peu sensible aux questions environnementales. Des motifs politiques aussi, Valls étant considéré comme trop à droite et ne répondant pas aux interrogations suite aux résultats des municipales. Enfin des questions de stratégies politiques. Les écolos ne croient au redressement du pays avec Hollande et misent finalement sur sa défaite. Du coup d’une certaine manière ils se placent dans une opposition pour réaliser un bon score aux européennes confirmant ainsi les municipales. Duflot pense auusi aux présidentielles de 2017. En se mettant à l’écart de la politique gouvernementale, elle entend se refaire une vertu d’opposante et faire une score très honorable aux présidentielles. Evidemment certains députés écolos qui ne doivent leur élection qu’à l’accord avec le PS se sentent menacés si cet accord n’est pas reconduit. Pourtant Valls avait fait des efforts pour séduire les écolos en leur proposant un très grand ministère de l’écologie. Les écolos savent toutefois que ce ministère relève souvent du gadget et que les vraies décisions sont prises à Matignon, à Bercy et à l’Elysée, exemple sur le nucléaire. En fait c’était le bon moment pour les écolos de se reverdir et d’éviter de sombrer avec Hollande d’autant qu’en réalité il ne pesait guère sur la politique gouvernementale et avec valls l’avenir était encore plus sombre.
Pollution de l’air : pourquoi ?
Ce sont des types de très fines particules qui sont en cause : les PM10 et le PM2,5. Elles tirent leur nom de leur taille : les premières font moins de 10 microns, soit 5 fois moins que la largeur d’un cheveu, et les secondes 2,5 microns, soit 20 fois moins qu’un cheveu. Ces poussières sont émises par les véhicules (diesel), l’épandage agricole, le chauffage (fioul et bois) et l’industrie et restent en suspension dans l’atmosphère. Elles proviennent à 70% de la combustion du diesel en Ile-de-France. Si l’on parle de « pic » c’est parce que la concentration de ces particules fines a dépassé un seuil d’alerte aux PM10, fixé à partir de 80 microgrammes de particules par m3. Comment en est-on arrivé là en hiver? En ce moment, les nuits sont froides mais les journées se réchauffent vite en raison d’un anticyclone. Résultat, le matin, pendant les bouchons routiers, les particules fines sont piégées sous un « couvercle d’air chaud », explique au Monde Charlotte Songeur, ingénieur d’étude à AirParif, l’agence de surveillance de la qualité en Ile-de-France. En outre, il n’y a pas de vent et rien ne peut évacuer ces poussières. Les pics de particules reviennent chaque hiver en fonction des conditions météorologiques. En Ile-de-France, par exemple, Airparif a enregistré 33 jours de dépassement des seuils réglementaires (dont 6 du seuil maximal d’alerte) l’an dernier et 40 dépassements en 2012 (dont 4 du seuil d’alerte). Cette année, nous en sommes à huit (4 et 4). Ces particules pénètrent profondément dans les voies respiratoires, créant des inflammations avec un effet immédiat (toux, essoufflement, maux de gorge, de tête…), plus marqué chez les personnes plus fragiles : enfants dont les poumons ne sont pas encore totalement formés, personnes âgées dont la capacité respiratoire est plus faible, fumeurs au système respiratoire déjà irrité par le tabac, malades du coeur et des voies respiratoires, et femmes enceintes. Sur des sujets très fragiles, un épisode aigu de pollution peut provoquer des hospitalisations, voire des décès. En dehors des pics, la pollution chronique est tout aussi néfaste, avec des effets à long terme : aggravation de l’asthme, atteinte du système immunitaire, diminution de la fonction respiratoire, cancer du poumon, maladies vasculaires. Il faut savoir se défaire de la logique : ce n’est pas calfeutré dans sa voiture ou sous terre dans le métro que l’on se protège au mieux. Selon l’organisme de surveillance de la qualité de l’aire de Midi-Pyrénées, qui prend l’exemple de Toulouse, c’est même l’inverse. C’est dans un trajet moyen dans le métro que l’on est le plus exposé aux fines particules PM10 (292 microgrammes/m3), puis en bus (75 mg/m3), en voiture (60 mg/m3), à pied (43 mg/m3) et enfin en vélo (38 mg/m3). Les plus fragiles doivent réduire leurs activités physiques dès le premier seuil de mise en garde (seuil d’information). Pour l’ensemble de la population, il est recommandé de ne pas faire de sport lorsque le seuil d’alerte est atteint. Un adulte inhale environ 10 litres d’air à la minute en moyenne, et jusqu’à 100 litres lors d’activités d’endurance. Il faut également s’éloigner des axes routiers très fréquentés et éviter de sortir en début de matinée ou fin de journée. Il est en revanche inutile de se protéger avec un foulard ou un masque de chirurgie, seuls certains masques équipés de filtres à charbon peuvent être efficaces, selon Airparif. Il est néanmoins recommandé de continuer à aérer son logement: si l’air intérieur des habitations et des bureaux peut être affecté par la pollution extérieure, « il reste nécessaire d’aérer – au moins 10 minutes par jour – les espaces intérieurs » car il existe de nombreux polluants toxiques à l’intérieur des lieux de vie, rappelle l’Ademe. A plus long terme, il faudrait pouvoir se passer des véhicules les plus polluants : ceux qui ont un moteur diesel. La droite avait défendu des projets de « zones à faibles émissions » dans les grandes villes, des périmètres interdits aux véhicules les plus polluants comme il en existe dans environ 200 villes en Europe. Socialement délicat, car excluant de fait les possesseurs des véhicules diesel les plus anciens des centre-villes, le projet a été enterré par la gauche, qui a relancé en revanche l’idée d’une circulation alternée lors des pics de pollution. La rédaction d’un décret est en cours, précisait-on vendredi au ministère de l’Ecologie. Début mars, le gouvernement a par ailleurs dévoilé des mesures pour développer le vélo, comme l’expérimentation d’une « indemnité kilométrique » versée par les entreprises aux salariés venant travailler à bicyclette. En revanche, les dossiers écotaxe et augmentation de la fiscalité du diesel, visant à « verdir » les transports, sont toujours au point mort.
Pérol mis en examen et pourquoi pas tous les autres ?
Curieux cette mise en examen de Français Pérol et curieuse justice. Pérol n’a fait que ce que font les centaines de conseillers passés des cabinets ministériels la direction d’une entreprise ; sans doute un scandale mais pas plus pour Pérol que pour les autres. C’est d’ailleurs souvent la seule motivation de ces conseillers : utiliser leur passage dans un cabinet ministériel pour obtenir une direction d’entreprise grassement rémunérée. C’est aussi pourquoi l’oligarchie politique est gangrénée ; par ailleurs la justice réagit aujourd’hui parce que c’est Hollande alors qu’elle avait enterré le dossier sous Sarkozy ; Drôle de justice ! à la direction d’une entreprise. François Pérol, le président de BPCE, groupe bancaire issu de la fusion des Caisses d’épargne et des Banques populaires, a été mis en examen jeudi pour prise illégale d’intérêts, a-t-on appris de source judiciaire.L’enquête porte sur les conditions de sa nomination à la tête du groupe, après avoir passé deux années à l’Elysée comme secrétaire général adjoint, sous Nicolas Sarkozy. La BPCE n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat. L’association Anticor et les syndicats CGT et Sud, dont les plaintes ont déclenché l’affaire, estimaient que le fait pour le dirigeant d’avoir pris en 2009 la direction de la future BPCE constituait une prise illégale d’intérêts. Selon eux, François Pérol avait pris part à l’Elysée aux négociations sur la création du groupe BPCE. Or, la loi interdit à un fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu’il a surveillée, avec laquelle il a conclu un contrat ou qu’il a conseillée sur ses opérations dans les trois ans précédant son passage du public au privé. Le parquet de Paris avait dans un premier temps classé les plaintes sans suite, estimant que le rôle de François Pérol avait été d’informer le président de la République et que le secrétaire général de l’Elysée « n’était pas une autorité publique compétente pour intervenir dans le dossier ». Mais les syndicats s’étaient alors portés parties civiles et après une nouvelle bataille judiciaire qui est allée jusqu’à la Cour de cassation, l’enquête avait été de nouveau confiée au juge du pôle financier Roger Le Loire. La prise illégale d’intérêt est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 500.000 euros d’amende. En dépit de sa mise en examen, rien ne contraint a priori François Pérol à démissionner. Dans le dossier Tapie, le « patron » d’Orange, Stéphane Richard, est resté aux commandes de l’entreprise en dépit d’une mise en examen. La BPCE avait annoncé en novembre dernier qu’elle entendait doubler son résultat net d’ici à 2017 en devenant notamment un acteur majeur du marché mondial de l’épargne et de l’assurance.
L’insignifiance du débat politique : Pourquoi ?
Badinter s’indigne de la dégénérescence du début politique, il n’a pas tort mais n’identifie pas les responsabilités ; En fait la Com. a pris le dessus sur la réflexion un peu approfondi ; l’enflure sémantique, les slogans, les projets élaborés à la hâte font office de vision, de stratégie et même de conviction. Exemple le gouvernement a empilé les réformes sociétales sans prendre le soin d’organiser une véritable confrontation des points de vue et permettre le dépassement de certaines contradictions. Cela sans doute pour masquer son indigence sur les problématiques économiques et sociales. Sur ces derneirs terrains, il est passé d’une approche socialiste, à une approche pseudo sociale démocrate à une approche libérale. La fameuse théorie de l’offre par exemple qui doit prendre le pas sur la théorie de la demande. Une confusion évidemment car on ne peut dissocier les besoins, (la demande) de l’offre, ces deux éléments sont interactifs. Il faut à la fois une économie compétitive mais aussi une capacité d’achat des consommateurs. Autrement dit une économie performante par son offre mais également un dynamisme de la consommation et une confiance. L’austérité de ce point de vue est une impasse comme est une impasse un système productif plombé par la fiscalité. Les chocs de com. ne cessent de se succéder, d’abord c’était le choc relatif à la réduction des déficits, ensuite celui de la compétitivité (rapport Gallois, vite enterré en tout cas en grande partie), puis le choc de simplification, puis l’inversion du chômage maintenant le pacte de responsabilité. Des mots, des formules sans véritable analyse, sans contenu non plus et sans résultat. Exemple, la simplification des structures administratives, un jour lors de sa conférence Hollande annonce la suppresion des départements, le regroupement des régions, le lendemain à Tulle il se contredit en réaffirmant la nécessité du département. Tout cela sans expliquer l’enjeu : le nombre d’élus, le nombre de structure, le nombre de fonctionnaires, le nombre de procédures. Confusion, incompétence, contradiction, cynisme aussi car les responsables méprisent.les réalités économiques et sociales. On objectera que le déclin de la France n’a pas commencé en 2012 avec Hollande, ce qui est fort juste. Force est de constater que la gravité de la crise en France exigerait pourtant aujourd’hui un débat d’une autre hauteur et d’un autre sérieux. Il n’ya pas donc à être surpris du discrédit total de la classe politique.
France : le déclin pourquoi ?
Les français sont très pessimistes pour l’avenir ( entre 70 et 80%), du coup faute de confiance les investissements reculent, la consommation ne progresse pas ( +0.1%) en 2013 alors que la démographie augmente, le chômage croît ( 7 à 8 millions de chômeurs quand pôle emploi n’en décompte que 5 millions dont 3 en catégorie A), la balance commerciale est dans le rouge depuis longtemps ( autour de 65 milliards en 2013), la croissance est inexistante ( environ 0.1% en 201), les déficits et la dette croissants (75 milliards pour le déficit public en 2013), l’attractivité de la France s’écroule ( investissements étrangers -77% en 2013, alors qu’ils progressent de 38% dans l’union européenne et de 11% dans le monde. On pourrait continuer avec le classement mondial du système éducatif français qui ne cesse de dégringoler, l’insécurité aussi, la précarité, la pauvreté, les inégalités sociales. La réalité c’est que le pays n’est plus dirigé depuis longtemps, que le vrai pouvoir est aux mains de superstructures inefficaces et incontrôlables qui se reproduisent (politiques, économiques, administratives etc.). Une sorte de pieuvre impossible à reformer et que les élections ne changeront pas. Conséquences : le record du monde de fiscalité, des procédures qui tuent l’initiative, des improductifs partout. Dans l’Etat mais tout autant dans les collectivités locales ; avec e n moyenne un mois d’arrêter de travail par an ! Même chose dans les plus petites communes. Tout cela a un coût et surtout génère aussi une bureaucratie qui asphyxie. Avec un million de fonctionnaires en moins cela per mettrait d’équilibrer le budget de l’Etat, donc d’alléger la fiscalité, de retrouver de la compétitivité, de créer des emplois, de relancer consommation et emploi. Or 80% environ de la classe politique émane de la fonction publique et assimilée, on passe allégrement de l’ administration, à l’économie et à la politique (et inversement) grâce aux passerelles permises par le corporatisme de cette oligarchie. Le gouvernement lui-même est un gouvernement de fonctionnaires pour l’essentiel ; les conseillers sont des fonctionnaires qui n’ont qu’une idée se reclasser dans l’ administration dans une poste plus élevé que lors de leur détachement ou de pantoufler dans une entreprise. Les fonctionnaires en place n’ont évidemment qu’une idée approximative des réalités économiques et sociales. Les anciens fonctionnaires à la tête des entreprises sont pour la plupart incompétents (ce qui conduit à des faillites retentissantes, la dernière Mory par exemple dont un ancien fonctionnaire avait déjà plombé l’avenir.). Comment dès lors ne pas désespérer de l’avenir de la France. Il faudrait des réformes structurelles, nombreuses, cohérentes, volontaristes. Parmi celle-ci sans doute, une plus urgente : interdire définitivement aux fonctionnaires d’exercer des mandats politiques ou bien de démissionner de leur statut. Une vielle proposition dont Raymond barre est le premier auteur, vite enterrée par l’oligarchie !
Mory Ducros: reclassement hypothétique, pourquoi ?
Il est évident que le plan de reprise de Mory Ducros va constituer la plus grande casse sociale de ces dernières années car il sera impossible de reclasser environ 5000 employés (salariés de Mory et sous-traitants) ; En cause la surcapacité structurelle qui existe depuis de nombreuses ânées dans la messagerie, par ailleurs la conjoncture particulièrement déprimée ajoute à la gravité de cette situation. L’ensemble du secteur routier est en crise grave avec des marges complètement dégradées, une demande en recul, de défaillances record, et en plus avec une concurrence débridée de la main d’œuvre des nouveaux entrants de l’Europe. Ici ou là, certains chahuteurs notamment pourront se reclasser mais ce sera une petite minorité. Aucune entreprise ne sera en capacité d’absorber un tel choc. Les syndicats CFDT et FO ont donc exprimé jeudi leurs doutes sur les capacités des professionnels du transport à embaucher, comme le souhaite le gouvernement, les nombreux salariés de Mory Ducros qui resteraient sur la touche dans le plan de reprise pressenti. « Il est hors de question de faire des promesses aux salariés de Mory Ducros qui seront intenables », écrit FO-Transports et logistique dans un communiqué tandis que la CFDT-Transports affirme que le secteur « ne peut absorber » le « cataclysme social » à venir. Pour l’heure, l’actionnaire principal de Mory Ducros propose de reprendre 1.900 salariés sur 5.000. Une offre soutenue par le gouvernement, qui promet un prêt de 17,5 millions d’euros si Arcole Industries « améliore » son plan, et s’active en parallèle à mobiliser les entreprises du secteur pour qu’elles embauchent les futurs ex-Mory Ducros. Selon les syndicats, l’entreprise en redressement pourrait rendre des clients au marché du transport pour un montant équivalent à 300 millions d’euros, moyennant un engagement de ses concurrents d’embaucher les salariés licenciés. Une nouvelle réunion est prévue lundi entre les ministères impliqués et les trois fédérations patronales pour préciser leurs engagements. Selon la CFDT, « tous les acteurs de la profession savent pertinemment qu’aucune entreprise, ni aucun groupe ne peut à ce jour absorber ce volume avec ses effectifs actuels ». « Comment obliger des entreprises à embaucher alors qu’elles ont elles-mêmes des difficultés à remplir leurs camions », souligne également FO. Pour autant, la CFDT juge « important » que « la profession toute entière prenne ses responsabilités et mette en place les moyens nécessaires pour que les salariés (…) ne soient pas les laissés pour compte de ce cataclysme social dans le Transport Routier de Marchandises ». « Chaque emploi créé par ce flux de transport doit l’être pour un salarié Mory-Ducros », demande le syndicat, qui souhaite voir que « la bourse de l’emploi » créée lors de la faillite de Sernam « renaisse de ses cendres ». Selon FO, le gouvernement espère que 1.000 salariés seront repris par la profession et 1.000 autres par des entreprises publiques. Le syndicat demande au gouvernement d’être « plus précis quand au nombre d’emplois proposés par les entreprises publiques » et les possibilités de dérogations pour des congés de fin d’activité, le dispositif de pré-retraite du secteur
Les taxis bloque Paris, pourquoi ?
Ils ont raison de protester les taxis car une nouvelle fois la réglementation obsolète de leur profession met à mal les conditions de concurrence. En fait on impose un régime fiscal particulier aux taxis tandis que les VTC (voiture avec chauffeur sur réservation) ne sont pas soumis au même. Notamment concernant le prix de la licence de 240 000euros qui constitue un droit d’entré exorbitant. Ceux qui ont acquitté ce droit ne souhaitent pas fort légitimement qu’il se dévalorise, les Pouvoirs publics eux qui ont imposé ce doit d’entrée essayer de le contourner en libéralisant. Pour schématiser on matraque fiscalement d’un coté et pour compenser on libéralise de l’autre mais en créant des conditions de concurrence très inégales. Bref, un vrai dossier pourri d’autant que la rentabilité dépend aussi beaucoup de la fluidité du trafic et de la priorité donnée au transport collectif. Les taxis n’en démordent pas: les voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) leur font une concurrence déloyale. Les syndicats CFDT, CGT, FO, SDCTP et CST ont appelé à un mouvement de grève lundi 13 janvier. Ils attendent un millier de taxis dans les cortèges qui partiront des aéroports parisiens de Roissy et Orly pour converger dans la matinée vers les Invalides. Des rassemblements sont annoncés aussi à Marseille, Bordeaux, Montpellier et Lyon. Les chauffeurs de taxis voient d’un mauvais œil l’essor croissant de ces voitures qui, selon eux, n’ont pas à supporter les mêmes charges telles que le paiement d’une licence. Pourtant, la législation encadre drastiquement les services des VTC: elles ne peuvent exercer que sur réservation et n’ont en aucun cas le droit de prendre des passagers « à la volée » dans la rue, prérogative qui relève toujours du monopole des taxis. Mais après pression auprès du gouvernement et des menaces de blocage de la capitale, les taxis ont obtenus davantage encore: les VTC sont obligés de respecter, depuis le 1er janvier, un délai de 15 minutes entre la réservation d’une voiture et la prise en charge du client. Ce qui les coupe d’une bonne partie de la clientèle pressée. Mais ce n’est toujours pas suffisant aux yeux des syndicats de taxis, qui souhaitent encore un durcissement de la réglementation, notamment en passant le délai entre réservation et prise en charge à 30 minutes. Ils souhaitent aussi le gel de l’attribution des licences de taxis. Pour faire face à la pénurie, le gouvernement a en effet décidé la mise en circulation de 1.000 plaques supplémentaires. Or aux yeux de professionnels, ces nouveaux venus ne peuvent que faire baisser la valeur de leur licence,. Mi-2013, on recensait dans l’Hexagone près de 5.300 entreprises de VTC exploitant plus de 9.800 véhicules. Le nombre de taxis dépasse les 50.000.
Réforme fiscale : la retenue à la source, pourquoi ?
Pour la réforme fiscale, il y a la version officielle : trop de taxes (environ 300), trop de niches (plus de 400), donc simplifier. Une version plus officieuse toutefois « le consentement à l’impôt du pacte républicain » ça ne marche plus car le ralbol est général. D’où l’idée de rendre la fiscalité plus indolore avec la retenue à la source (IR, CSG voire impôts locaux). On sait que la plupart des français ignorent le montant de la CSG (et autres prélèvements sociaux), qu’il la supporte parce quelle est prélevée mensuellement. Le nouveau système permettrait donc d’aspirer davantage de fiscalité en douceur pour alimenter le trou du budget. Il est clair que le prélèvement à la source et chaque mois serait évidemment une source de simplification et permettrait une meilleure gestion du budget des ménages. La preuve, les demandes d’étalement du paiement des impôts a augmenté de 30%. Dés lors pourquoi ne pas envisager de ponctionner davantage en toute discrétion et en évitant les remous sociaux et politiques. Une objection toutefois et de taille, si le montant des prélèvements devait encore augmenter (comme le pense la majorité des français dans un sondage) cela affecterait la compétitivité de l’économie et le budget des ménages. Donc autant de consommation en moins, autant de croissance et d’emplois en moins. L’ingénierie française à franchi les limites du tolérable et le fameux consentement à l’impôt fait l’impasse sur le seuil acceptable. En fait faute de pouvoir et de vouloir opérer de raies reformes de structures notamment sur les dépenses de l’Etat, la retenue à la source n’est qu’une autre manière de plomber complètement l’économie.
Centrafrique: la France seule pourquoi ?
La France est seule d’abord parce que l’intervention a été précipitée sans vraiment de préparation diplomatique ; Une raison à cela la France veut garder son leadership politique en Afrique et Hollande a besoin de montrer ses muscles à l’extérieur car à l’intérieur il est discrédité. C’est le coup du Mali recommencé ; seconde raison, l’Europe se désintéresse de la politique étrangère notamment d’une zone désormais le terrain privilégié des chinois qui pillent les ressources en toute discrétion. L’Europe ne veut jouer aucun rôle politique, aucun rôle militaire, aucun rôle humanitaire. L’Europe doit demeurer une simple zone de libre échange, un territoire de business, c’est l’Europe voulue par les anglo-saxons qui a triomphé. Il n’ya pas d’Europe politique (ni Merkel, ni Cameron n’en veulent), la France, elle en voudrait bien mais elle n’est même pas capable de respecter les engagements déjà pris. La philosophie : laisser les forces de marché agir. Alors l’Afrique et ses rivalités religieuse ou tribales, c’est vraiment loin des préoccupations de Bruxelles même lorsque des milliers de vie sont en danger. « Les Européens sont toujours dans l’option zéro mort, zéro risque politique », relève avec amertume un responsable de la Défense. L’Europe de la Défense n’en est toujours qu’à un état embryonnaire. Or, intervenir seul pose à Paris un double problème : financier, à un moment où le pays doit tailler dans son système de défense; politique, car la France risque d’être accusée d’ingérence dans l’une de ses anciennes colonies. Londres a bien proposé une « aide logistique limitée », après le vote de la résolution de l’ONU autorisant l’opération militaire française en RCA. Pour la Grande-Bretagne en revanche, « envoyer des troupes britanniques n’est pas (une option) sur la table ». Le président de la Commission européenne, Manuel Barroso a annoncé de son côté vendredi que l’Union européenne allait dégager 50 millions d’euros pour la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca). Les Américains ont déjà débloqué 40 millions de dollars (30 millions d’euros) et une conférence des donateurs devrait se tenir début janvier à Paris. La Russie est également disposée à mettre des avions à disposition. Comme au Mali, les 1.200 soldats français déployés en RCA devront épauler seuls les 3.000 africains de Misca, chargés à terme d’assurer eux-mêmes la stabilité du pays sous mandat de l’ONU. Et « la France est là pour un moment court », a répété vendredi sur RFI le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui avait évoqué précédemment une période de six mois. Au-delà du drame humanitaire en cours en RCA, c’est la stabilité de l’ensemble de l’Afrique centrale et ses répercussions en Europe qui se jouent en Centrafrique. Les affrontements confessionnels entre musulmans et chrétiens se sont multipliés ces derniers mois dans un pays traditionnellement épargné par les conflits confessionnels. Et le pays, en proie à l’anarchie, risque, comme le Mali avant lui, de devenir le refuge des groupuscules rebelles et des bandes armées venues du Tchad, d’Ouganda ou du Soudan. »L’implosion en cours commence à affecter le Sud-Soudan, alors que Khartoum n’a toujours pas digéré l’indépendance de ce pays et pourrait avoir intérêt à soutenir la Séléka (les ex-rebelles ayant pris le pouvoir à Bangui). Si la Centrafrique est totalement instable, alors la République démocratique du Congo le sera aussi, le Sud-Soudan et le Cameroun seront affectés », constate l’expert sud-africain Helmoed Heitman, du Comité sud-africain de supervision de la Défense. Au Mali, l’engagement européen s’est surtout fait autour de la mission EUTM (EU Training Mission) de formation de l’armée malienne, à laquelle participent des soldats de 23 pays. Après l’opération militaire en Centrafrique, la question de la reconstruction d’une armée ou d’une force de sécurité centrafricaine se posera inévitablement pour stabiliser le pays. »Pourquoi pas demain une opération EUTM RCA ? », s’interroge le général français François Lecointre, ancien chef d’EUTM Mali. Une mission de formation, sans action de combat, fait partie, selon lui, « du degré d’acceptabilité de nos partenaires européens ».