Gallois : pour un euro plus faible
L’ancien PDG de la SNCF et d’EADS estime que le redressement de la compétitivité des pays européens les plus exposés à la concurrence par les prix, dont la France, passe par « un niveau plus acceptable de l’euro ». « Le niveau élevé de l’euro, par rapport aux autres monnaies mondiales entre 2005 et 2012 (…) a joué un rôle – très souvent sous-estimé – dans la divergence des économies européennes », écrit le Commissaire général à l’investissement. Les pays qui ont su échapper à la concurrence par les prix en créant des « avantages différenciants » ont bénéficié de l’euro fort, qui réduisait le coût de leurs importations sans faire souffrir leurs exportations, explique-t-il. En revanche, les pays exposés à la compétition par les prix comme la France ont vu leur compétitivité durement atteinte : l’euro fort a pesé sur leurs prix à l’exportation, qui sont devenus de moins en moins générateurs de marges, et stimulé les importations de produits manufacturés concurrents. « Pour faire simple, l’euro fort renforce les forts et affaiblit les faibles », écrit Louis Gallois. Les économistes estiment qu’un niveau « acceptable » de l’euro se situe entre 1,15 et 1,2 dollar, rappelle-t-il. Son taux de change s’établissait à 1,27 dollar lundi soir. « Il importe que l’Eurogroupe, qui en a la responsabilité, appuyé par la BCE qui en a les clés, s’exprime clairement », ajoute le commissaire à l’Investissement. « Les marchés fixent la valeur des monnaies mais l’expérience montre qu’ils écoutent ce que disent les responsables politiques et ils mesurent ce que font les Banques Centrales. » Il assure cependant ne pas sous-estimer la difficulté de dégager un consensus sur ce point au sein de l’Eurogroupe.