Chômage : en hausse et pour longtemps
Le chômage ne diminue pas, il devrait augmenter en 2013 mais aussi en 2014 certes l’inversion de la courbe du chômage peut éventuellement se produire un mois ou deux mais structurellement il repartira à la hausse. La promesse de Hollande d’inverser cette courbe est un pari stupide qui ne repose que sur l’effet des emplois d’avenir (soutenus par le contribuable), un effet forcément temporaire. La véritable inversion interviendra avec une croissance de l’ordre de 1,5% ; or il n’ya aura pas de croissance en 2013 et moins de 1% en 21014. Les français ne sont pas dupes ; Selon la dernière enquête de l’Insee réalisée en novembre, les ménages français « sont plus inquiets qu’en octobre concernant l’évolution future du chômage ». Ils sont très moroses, notamment sur la situation économique, un climat de nature à fragiliser un peu plus le scénario d’un rebond de la croissance en fin d’année. Au troisième trimestre, le PIB s’est contracté de 0,1%. Or, il faudrait environ 1,5% de croissance pour faire vraiment repartir l’emploi, selon les économistes. Dans ce contexte, la prévision de l’assureur-crédit Coface qui prédit un niveau « historiquement élevé » de défaillances d’entreprises en 2013 dans l’Hexagone n’est pas faite pour rassurer. Les organisations internationales (OCDE, FMI, Commission européenne) ne croient d’ailleurs pas à un recul prochain du chômage en France. Elles pensent même que la hausse va se poursuivre en 2014. L’Insee table, lui, sur une stabilisation du taux de chômage fin 2013 à 10,6% en métropole. »L’objectif, c’est que la courbe s’inverse à la fin de l’année, mais elle ne s’inversera durablement que si la croissance revient », reconnaît d’ailleurs le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. »J’ai été toujours été plus que sceptique quand cet engagement a été pris, c’est un engagement politique ou un pari, on appelle ça comme on veut », a expliqué mercredi à l’AFP le dirigeant de FO, Jean-Claude Mailly. »Quand on est dans une croissance plus que molle et qu’on voit l’accumulation des plans sociaux, une remontée des licenciements économiques, c’est un pari plus que difficile à gagner », a-t-il ajouté. Laurent Berger a, lui aussi », « toujours été sceptique ». Mais « ce n’est pas mon problème qu’il (François Hollande, NDLR) réussisse son pari ou non. L’important c’est que le chômage baisse », a-t-il ajouté, demandant à ce qu’on ne parle pas de « courbe », ni de « statistique », mais de « gens ». Le gouvernement prévient de toute façon qu’il faudra attendre les chiffres de décembre, publiés fin janvier, pour savoir s’il a réussi. Et il sait qu’il dispose d’une arme pour parvenir à son objectif: les emplois aidés (dont les emplois d’avenir pour les jeunes non diplômés) et les entrées en formation dans le cadre du plan de « formations prioritaires ». Entamé en septembre, ce plan vise à orienter 30.000 chômeurs vers des offres d’emploi qui ne trouvent pas preneurs. Le 7 décembre, comme chaque année, chômeurs et précaires défileront à Paris « pour faire entendre leur voix » et montrer que le chômage « ne se réduit pas à un chiffre, ni la précarité à une courbe ».