Lancement des assises nationales de l’entreprise ; pour découvrir la lune ?
Encore une commission, cette fois sur l’entreprise ; Pour découvrir quoi ? On peut aussi se demander à qui servent les organismes existants déjà un peu partout (y compris au centre d’analyse stratégique ou au conseil économique et social). Et pour découvrir quoi ? Que la compétitivité est plombée par la fiscalité ? Que cette fiscalité est due à notre incapacité à réduire les dépenses publiques, qu’il n’y a plus depuis longtemps de stratégie économique en France surtout dans l’industrie ? Que la France – encore plus que les autres- est embourbée dans des procédures administratives qui tuent l’innovation, que nos ambassades à l’étranger ne servent strictement à rien pour le commerce international ? Que les banques ne veulent pas téter aux petites entreprises ? La lune quoi ! Ou alors c’st pour la formation de ministres qui une fois élus ne savent pas qui faire ? Le gouvernement en tout cas a lancé lundi avec les organisations patronales et syndicales et une douzaine d’entrepreneurs une réflexion sur les moyens de faire de la France « un pays plus accueillant pour les entrepreneurs ». Une cinquantaine de personnes, dont les représentants de 18 ministères et six ministres, se sont réunies pour donner le coup d’envoi des Assises de l’entrepreneuriat qui doivent pendant trois mois se pencher sur neuf questions précises qui feront l’objet de quatre propositions chacune. »C’est indispensable. Car, malgré le dynamisme de sa création d’entreprises, la France reste encore trop souvent présentée à l’étranger, et à l’intérieur même de ses propres frontières, comme un pays doté d’une culture entrepreneuriale encore insuffisante », a déclaré la ministre déléguée chargée des PME et de l’Innovation Fleur Pellerin en présentant le projet à la presse. »En vérité, acteurs économiques publics et privés savent bien quels sont ces +plafonds de verre+ qui fragilisent la croissance de nos PME et d’où ils proviennent », a poursuivi la ministre appelant à « explorer sans tarder (…) un à un » les déterminants de la décision d’entreprendre et de la capacité à faire croître une entreprise. Neuf thèmes ont été retenus: diffuser l’esprit d’entreprendre auprès des jeunes, imaginer un cadre fiscal durable, mobiliser les talents, faire émerger de nouvelles sources de financement, promouvoir l’entrepreneuriat responsable, stimuler toutes les formes d’innovation, offrir un accompagnement aux entrepreneurs, réussir la projection précoce des PME à l’international, inventer l’entreprise du futur. Parmi les entrepreneurs présidents et coprésidents des neuf groupes figurent Philippe Hayat, président de l’association 100.000 entrepreneurs pour le premier thème, Nicole Notat, présidente de Vigeo, pour l’entreprise « responsable », Philippe Berna, président du Comité Richelieu, pour l’innovation dans l’entreprise ou Franck Provost, président de Provalliance pour les PME à l’international. La nouvelle présidente de l’Agence pour la création d’entreprises (APCE) Frédérique Clavel réunira régulièrement les chefs de ces neuf groupes afin de « décloisonner au maximum les réflexions qui seront engagées, précise Bercy. Quelque 250 personnes participeront directement aux groupes de travail qui entameront leurs travaux dès mardi, tandis qu’un site internet a été ouvert lundi à tous ceux qui souhaiteraient mettre en ligne une contribution: www.assises-entrepreneuriat.gouv.fr. »Nous avons fait dans un premier temps un état des lieux, il existe déjà des tas de mesures », a déclaré M. Provost à l’AFP à l’issue de la première réunion. « Il faut centraliser tout cela », a-t-il ajouté au sujet des aides et accompagnements des petites et moyennes entreprises à l’étranger. Se lancer à l’export, « aujourd’hui cela devient nécessaire, c’est obligatoire », plaide M. Provost dont les salons de coiffure sont présents dans 35 pays et qui préside le Conseil national des entreprises de coiffure. »Chacun au cours de la réunion était conscient du fait qu’il faut réconcilier le monde de l’entreprise avec l’administration, avec le grand public, réconcilier le monde de l’entreprise avec l’enseignement », a-t-il poursuivi. Frédéric Grivot, un des vice-présidents de la CGPME, a cependant regretté que le thème de la reprise de sociétés, qui permet aussi de faire croître des entreprises, n’ait pas été abordé. Tout en disant que la CGPME est « optimiste », il a appelé le gouvernement à « redonner confiance » aux entrepreneurs en leur donnant « visibilité et stabilité » après qu’ils eurent été pendant « huit mois remués comme dans un shaker », a-t-il lancé.