Mélenchon : « une poule mouillée » (Cohn Bendit)
Comme d’habitude Cohn-Bendit ne fait pas dans la langue de bois et met Mélenchon devant ses responsabilités en ce qui concerne l’éventualité d’une primaire de la gauche. En clair en traitant Mélenchon de « poule mouillée », Cohn-Bendit met le doigt sur la faiblesse de la posture de l’intéressé. En effet si Mélenchon refuse le principe d’une primaire de toute la gauche c’est simplement parce qu’il refuse en même temps l’obligation qui lui serait alors faite de se rallier au vainqueur. Or il ne s’estime sans doute pas en situation d’être le vainqueur même si actuellement il remonte nettement dans les sondages notamment par rapport à Hollande. Sur le plan stratégique Cohn-Bendit a sans doute raison en l’état d’éclatement prévisible de la gauche aucun candidat de cette sensibilité n’a de chance de se qualifier pour le deuxième tour des présidentielles de 2017 ; du coup la candidature de Mélenchon constitue uniquement une posture de contestation de Hollande mais sans espoir de gagner les élections. De toute manière même unie la gauche aurait très peu de chances de sortir vainqueur mais désunie la défaite sera encore plus cinglante notamment lors des législatives qui suivront les présidentielles. Daniel Cohn-Bendit, ancien eurodéputé écologiste et l’un des initiateurs en début d’année d’un appel à des primaires à gauche, s’en est donc pris dimanche au refus de Jean-Luc Mélenchon d’y participer. «Moi, je dis à Mélenchon : Toi qui es persuadé que tu peux devenir président de la République, ben vas-y mon pote ! Va à la primaire ! Tu vas écraser Hollande, tu vas écraser Montebourg ! T’es tellement grand, t’es tellement fort ! Et donc tu seras le candidat unique de la gauche. Tu auras une chance de devenir président. (Mais) il sait qu’il n’est pas aussi grand, pas aussi fort, que c’est une poule mouillée ! Mélenchon aujourd’hui, le seul rêve qu’il a, c’est de faire mieux que Hollande. La droite est à 65% en France ? Ca fait rien. J’ai fait 1% de plus que Hollande ! C’est ça, le niveau politique du débat en France ? Eh bien, dans ce cas-là, la droite va passer et vous allez voir ce que vous allez voir.»