Archive pour le Tag 'potentiel'

Gaz: Mieux évaluer le potentiel de la biomasse

Gaz: Mieux évaluer le potentiel de la biomasse

Jules Nyssen, le président du syndicat des énergies renouvelables (SER), plaide pour qu’un travail transparent sur l’évaluation du potentiel d’énergie issue de la biomasse, c’est-à-dire des matières organiques comme le bois ou les résidus agricoles. À noter aussi que le président du syndicat des énergies renouvelables mais la pédale douce sur les éoliennes de plus en plus contestées. (dans la Tribune)

L’étude au Parlement de la première loi de programmation sur l’énergie et le climat (LPEC), qui était initialement prévue à l’été, puis à l’automne, pourrait une nouvelle fois être décalée en janvier 2024. Ce glissement de calendrier vous inquiète-t-il ?

JULES NYSSEN. Depuis la rentrée, une petite musique tourne sur le fait qu’il n’y aurait pas de place dans l’agenda parlementaire d’ici à la fin de l’année. S’y ajoute une discussion plus politique sur la capacité du gouvernement à trouver une majorité pour faire voter le texte. Nous avons trois craintes par rapport à cela : d’une part que les ambitions de la loi soient revues à la baisse, d’autre part que la loi soit décalée trop loin dans l’agenda et, enfin, qu’elle soit carrément supprimée ou vidée de sa substance.

Nous estimons, que le volet production, au moins, doit faire l’objet d’une programmation législative, car il s’agit de choix qui engagent la structuration de notre système de production énergétique pour des décennies, bien au-delà de l’échéance 2030-2035. Par ailleurs, ce sont des sujets sur lesquels de gros investissements en capital doivent être mobilisés, ce qui nécessite de la visibilité dans la durée. Enfin, il faut que les industriels qui développent des projets de gigafactories [notamment de panneaux photovoltaïques, ndlr] aient, eux aussi, de la visibilité et qu’ils puissent mesurer l’ambition que se donne la France.

Davantage d’éléments de cette programmation pourraient passer par voie réglementaire…

On dit qu’une loi se fait et se défait, mais un règlement est encore plus facile à défaire ! Par ailleurs, il est important d’engager le Parlement sur ces sujets. Avec une version réglementaire, on restera dans un régime d’instabilité. Une loi a d’autant plus de sens que nous avons besoin d’adhésion dans un pays où développer des énergies renouvelables n’est pas facile sur le plan de l’acceptabilité. Si les outils de programmation étaient pris par voie réglementaire, ce sera facile de dire ensuite qu’ils ne reposent pas sur un consensus.

Concrètement, qu’attendez-vous du texte en termes de contenu ?

D’abord, la planification écologique doit se décliner à travers deux dimensions : la partie production, et la partie consommation. Pour l’instant, j’ai l’impression que les débats les plus attendus portent sur la consommation, car celle-ci renvoie à la question de l’accompagnement social, c’est-à-dire aux mesures qui devront permettre à chacun de supporter le coût individuel de cette transition.

Même si je ne sous-estime pas l’importance et la complexité de ce volet, j’espère qu’il n’effacera pas l’attention que nous devons aussi porter à la partie production, avec des objectifs concrets en termes de décarbonation de notre mix énergétique. C’est nécessaire, car 60% de nos besoins énergétiques reposent encore sur les combustibles fossiles ! L’enjeu, c’est donc de s’en débarrasser absolument.

Pour les nouvelles chaudières à gaz, le gouvernement a évoqué l’interdiction dès 2026 avant de faire marche arrière ?

Je ne dis pas qu’il faut le sauver à tout prix, mais je dis juste que, avant de prendre des décisions radicales, on a besoin de faire cette évaluation. Autrement dit, ne sacrifions pas le réseau de gaz avant d’évaluer le potentiel de biomasse. Il y a un sujet autour du gaz renouvelable [le biométhane issu de la fermentation de matières organiques, comme les résidus de culture ou les effluents, ndlr] à injecter dans les réseaux. Je crois que le gouvernement n’en fait pas mystère : son souhait, c’est d’accélérer le remplacement des chaudières au gaz, en faisant semblant que celles-ci ne fonctionnent qu’au gaz fossile. Ce qui le conduit sans doute à essayer de modérer les ardeurs de production de biométhane injectée dans les réseaux.

Lire dans l’ADN le potentiel intellectuel et de santé ?

L’ADN déterminant du potentiel intellectuel et de santé ?

par Françoise Clerget-Darpoux, Inserm et Emmanuelle Genin, Inserm dans the Conversation

Auteurs d’un article récemment publié dans la revue scientifique Nature Genetics s’inquiètent de l’impact sociétal des avancées de la génomique (l’étude des génomes, autrement dit, du matériel génétique d’un individu ou d’une espèce). Ils évoquent les visions, à leurs yeux prémonitoires, du film Bienvenue à Gattaca : la possibilité de lire dans notre ADN nos capacités physiques et intellectuelles et, même, de pouvoir concevoir in vitro des enfants quasi parfaits, exempts de maladie future.

Grâce aux progrès réalisés dans le domaine de la génomique, la réalité a en effet rattrapé la fiction. Il est désormais possible d’analyser l’entièreté du génome, à la recherche de causes génétiques de maladies complexes.

Appelés genome-wide association studies (GWAS, ou « étude d’association pangénomique »), ce type de travaux a donné lieu à une multitude de publications scientifiques annonçant la découverte de nombreux variants génétiques qui augmenteraient ou diminueraient le risque d’une maladie, voire la propension à de nombreux traits, comme certains comportements ou aptitudes intellectuelles.

À en croire certains auteurs, notre avenir médical et social serait réellement inscrit dans notre génome. Cette vision est erronée car elle repose sur une série d’erreurs et d’incompréhensions que nous allons étudier.

Qu’est-ce qu’une étude GWAS ?

Les études GWAS consistent à établir une corrélation entre l’expression d’un trait chez un groupe d’individus et des marqueurs sur leur génome. Ces marqueurs peuvent être vus comme des petits drapeaux balisant tout le génome. L’idée sous-jacente aux études GWAS est qu’une association entre un marqueur et un trait permet de détecter des facteurs génétiques indépendamment des facteurs d’environnement dans le trait étudié.

Ceci peut se faire sur un trait quantitatif (comme la taille) ou sur une maladie. Dans ce dernier cas, on comparera ces marqueurs dans un groupe de personnes malades avec ceux d’un groupe de personnes non malades. On affecte alors à chaque différence génétique identifiée un coefficient censé représenter la force de son association avec le trait considéré, puis on calcule un score global (le « score polygénique ») qui représente l’intensité du risque encouru.
De nombreuses études GWAS ont été engagées sur des maladies dont les causes (on parle d’« étiologie » de la maladie) sont notoirement complexes : schizophrénie, cancer du sein, maladie coronarienne…

Dès 2007, des entreprises ont commencé à vendre en ligne des prédictions de risque sur un simple envoi de salive. La société 23andme a ainsi récolté plus d’un million d’ADN avant d’être sommée par la FDA, en 2013, d’arrêter ses activités faute de preuves de validité.

23andme a continué ses activités en changeant sa démarche et en recueillant des ADN pour une nouvelle utilisation : dresser la carte des origines géographiques des ancêtres de leur propriétaire. Ces ADN peuvent ensuite être mis à disposition d’équipes scientifiques qui peuvent mener des études GWAS et les publier.

D’abord menées sur des centaines d’individus, ces recherches se sont rapidement étendues à des milliers, puis à des millions de personnes et conduisent à la publication de certaines études aux résultats questionnables.

Ces dernières années, des centaines d’articles scientifiques assurent avoir détecté – via des associations – les facteurs génétiques dont les effets se cumulent dans un score. Ces scores sont censés prédire non seulement nos risques de maladie, mais aussi nos aptitudes intellectuelles ou d’adaptation sociale.

À en croire ces travaux, une simple lecture de notre ADN permettrait donc de savoir si l’on est à risque de développer une maladie ou si notre intelligence sera plus ou moins élevée. Ce qui promeut la thèse selon laquelle tous nos traits seraient « prédéterminés génétiquement »…

En 2018, une étude portant sur les nombres d’années d’études de près de 270 000 individus dit avoir identifié plus d’un millier de facteurs génétiques impliqués dans « l’intelligence ». Quatre ans plus tard, en passant à 3 millions d’individus, ce nombre de facteurs génétiques est multiplié par 4. In fine, par une simple lecture de votre ADN, on pourrait donc prédire votre nombre d’années d’études ou si vous allez devenir fumeur ou alcoolique. Et cela sans prendre en compte votre environnement familial ou culturel…

Le problème est que les conclusions de ces études sont tout simplement fausses car basées sur des hypothèses erronées et sur une interprétation abusive des associations entre les traits à prédire et des marqueurs génétiques…

Les calculs de score de prédiction reposent sur des hypothèses proposées en 1965 par Douglas Scott Falconer pour calculer l’héritabilité de certaines maladies. Parmi ces hypothèses, il est exclu d’emblée qu’un facteur d’environnement puisse jouer un rôle important dans l’expression du trait, alors qu’on sait combien notre alimentation, la consommation d’alcool ou de tabac et plus largement notre hygiène de vie ont un impact sur notre santé.

On suppose aussi que l’individu sera soumis aléatoirement aux facteurs d’environnement et,ce, indépendamment de ses conditions familiales, sociales et professionnelles. On suppose enfin que les facteurs d’environnement vont agir sur lui indépendamment de son génome alors qu’on sait pertinemment que la régulation et l’expression de nos gènes dépendent de notre environnement.

Ces hypothèses sont en totale contradiction avec les connaissances biologiques acquises depuis qu’elles ont été proposées et d’ailleurs questionnées par Falconer lui-même, dès 1967, pour le diabète

Un autre problème est que les scores de prédiction reposent sur une interprétation abusive des études GWAS. L’association d’un trait avec un marqueur génétique peut, certes, refléter l’action d’un facteur génétique ; mais ceci reste à confirmer par des études familiales et fonctionnelles ultérieures, seules capables de le démontrer. Des associations peuvent en effet refléter des différences environnementales ou culturelles parmi les personnes étudiées.

Ainsi, une telle étude GWAS qui comparerait, en France, des personnes mettant du beurre doux sur leurs tartines et des individus tartinant plutôt du beurre salé identifierait un grand nombre de marqueurs génétiques associés à cette dernière préférence… Non pas parce qu’elle révélerait des facteurs génétiques conférant un goût particulier pour le beurre salé, mais parce que ces marqueurs ont une fréquence différente en Bretagne et dans les autres régions de France !

De la même façon, sachant que le cancer du sein est plus fréquent chez les femmes ayant un indice de masse corporelle (IMC) élevé, les associations trouvées entre femmes atteintes et non atteintes de cancer du sein peuvent refléter des facteurs environnementaux impliqués dans l’IMC… et non dans l’étiologie du cancer du sein !

Exemple de représentation graphique d’une étude GWAS portant sur les calculs rénaux. Sarah A. Howles/Wikipedia, CC BY
Ces fausses conclusions ont de lourdes conséquences au plan clinique, car des outils de calcul de risque incorporant ces scores de risque erronés commencent à être mis à disposition des cliniciens. La validation de ces scores est faite uniquement sur les données en population, sans se soucier du fait qu’on a mélangé, pour les établir, des malades avec des étiologies différentes.

Les interprétations et comparaisons aberrantes qui ont trait au quotient intellectuel (QI) (dénoncées dès 1975 par Feldman et Lewontin et en 1978 par Jacquard dans « l’inné et l’acquis »)), sont un exemple frappant de dérive.

La variable QI avait été proposée à l’origine comme une mesure d’adéquation d’un enfant d’un âge donné à un programme scolaire donné : elle n’a de sens que lorsqu’elle est normée et moyennée dans un contexte homogène donné. Il ne s’agit pas d’une mesure universelle et intemporelle des capacités cognitives, voire de l’intelligence.

Même en se restreignant à la France, on ne peut pas comparer les performances en calcul mental d’enfants ayant aujourd’hui 9 ans avec ceux d’il y a un siècle, pour la simple raison qu’ils n’y ont pas été entraînés de la même façon… Par ailleurs, la différence entre deux enfants de même âge soumis à un même apprentissage scolaire dépend non seulement de leurs gènes, mais aussi de leur milieu culturel et des apprentissages antérieurs, préscolaires ou extrascolaires, etc. Le tout sans qu’il soit possible d’en évaluer les contributions respectives.

Malheureusement, de nombreuses études dites de « socio-génomique » font progresser, en s’appuyant sur les études GWAS, l’idée que nous sommes génétiquement prédéterminés à faire des études ou pas (l’idée étant que les variations génétiques influeraient sur la variable QI, dont on vient de rappeler les limites…).

Selon ce courant de pensée, nos capacités intellectuelles sont écrites dans notre génome. Largement diffusées tant par la presse scientifique que par les médias généralistes ou certains ouvrages comme ceux des psychologues Kathryn Paige Harden ou Robert Plomin, par exemple. Ces idées conduisent inéluctablement à se demander à quoi bon promouvoir une éducation pour tous quand certains y seraient, pour ainsi dire, « génétiquement imperméables »…

Les scores polygéniques sont aussi utilisés par certains pour différencier des populations sur des traits tels que l’intelligence, justifiant ainsi des visions racistes ou des comportements eugénistes.

On peut ainsi lire dans la revue « Intelligence » que les scores moyens de QI sont différents suivant les populations étudiées (4,4 pour les Chinois, 4 pour les Japonais, 3,7 pour les Européens et 2,3 pour une population d’Afrique). L’auteur en conclut que les facteurs génétiques contribuant à l’intelligence ont été soumis, lors des migrations, à une pression de sélection expliquant des taux d’intelligence différents dans différentes zones géographiques.

Lors de son discours présidentiel à l’American Society of Human Genetics, en 2015, son président le généticien Neil Risch a malicieusement souligné le manque de solidité de cette approche. Il a en effet calculé les scores de Craig Venter (pionnier du séquençage du génome humain) et de James Watson (co-découvreur de la structure de l’ADN) avec les SNPs de cette étude.

Résultat  : le score de James Watson s’est avéré légèrement inférieur à la moyenne européenne, tandis que celui de Craig Venter était égal à la moyenne de la population africaine… Neil Risch concluait avec humour qu’un score en dessous de la moyenne était suffisant pour obtenir un prix Nobel ou la Médaille des Sciences (médaille équivalente à notre médaille Field) !

Sur les mêmes concepts erronés, des entreprises privées donnent à de futurs parents la possibilité de choisir, parmi plusieurs embryons, celui qui minimise le risque de développer telle ou telle maladie (cancer du sein, schizophrénie, diabète…) et promettent même que, bientôt, il sera possible de sélectionner parmi ces embryons celui qui sera doté de la meilleure intelligence.

Un certain nombre d’auteurs, comme ceux du commentaire de Nature Genetics mentionné dans l’introduction de cet article, s’émeuvent à juste titre des dérives engendrées par cette vision de déterminisme génétique. Mais ils pointent uniquement les aspects éthiques et idéologiques, sans souligner que le problème est, à la racine, celui de l’acceptation aveugle d’un modèle génétique erroné et de l’interprétation abusive de marqueurs génétiques avec des associations.

Le débat scientifique peut être caricaturé en qualifiant d’« environnementalistes » ceux qui contestent la validité de prédictions génétiques. Pourtant, nier le bien-fondé de prédictions génétiques pour des traits ou maladies à étiologie complexe, ce n’est pas nier l’effet de facteurs génétiques sur nos traits. C’est seulement contester les hypothèses sur lesquelles reposent ces prédictions.

Pour terminer sur une note plus positive, soulignons que cette dérive de la génétique ne doit pas faire oublier l’apport précieux de ces nouvelles technologiques lorsqu’elles sont utilisées correctement. En particulier, des études qualifiées de « post-GWAS » ont permis de mettre en évidence le rôle de certains gènes ou de réseaux de gènes agissant en interaction dans la physiopathologie de maladies à étiologie complexe (cancers, maladies neurologiques…). Bien intégrées aux autres sources d’information, elles enrichissent les connaissances sur les processus pathologiques, et révèlent ainsi de nouvelles cibles thérapeutiques.

Biélorussie : Le successeur potentiel du dictateur meurt de la « maladie russe »

Biélorussie : Le successeur potentiel dictateur meurt de la « maladie » russe

Comme en Russie, l’un des plus hauts responsables politiques de Biélorussie meurt subitement. La cause serait inconnue mais on pourrait parler sans doute de la maladie russe qui consiste notamment empoisonner les personnages gênants.

Vladimir Makeï, Ministre des affaires étrangères de Biélorussie, n’avait pas caché ses opinions anti russe. Or Moscou compte beaucoup Loukachenko- le dictateur de Biélorussie- qui a trafiqué les élections- pour conforter son pouvoir sur les pays voisins.

En poste depuis 2012, Vladimir Makeï devait rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov ce lundi. Les raisons de son décès sont inconnues.Il aurait pu être atteint par la « maladie russe » qui consiste tout simplement à supprimer tout opposant à la politique russe.

Le ministre des Affaires étrangères biélorusse, Vladimir Makeï, est décédé à l’âge de 64 ans, a rapporté ce samedi 26 novembre l’agence de presse nationale Belta. «Le ministre des Affaires étrangères Vladimir Makeï est décédé subitement», a rapporté Belta. Il occupait son poste depuis 2012. Les raisons du décès sont encore inconnues.

Il avait participé à une conférence de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) – une alliance militaire de plusieurs États post-soviétiques – à Erevan en début de semaine et devait rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov lundi 28 novembre.

Sur Twitter, le directeur de l’Observatoire franco-russe à Moscou Arnaud Dubien rappelle que «le Kremlin voyait en lui un opposant à l’alignement [biélorusse] sur Moscou».
«Nous sommes choqués par les informations sur le décès du chef du ministère des Affaires étrangères de la République de la Biélorussie Vladimir Makeï», a, de son côté, posté la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova sur son canal Telegram. «Les condoléances officielles seront publiées prochainement».
En février, Vladimir Makeï avait assuré que «pas un seul» soldat russe ne resterait en Biélorussie après des manoeuvres conjointes avec Moscou à la frontière ukrainienne, quelques semaines avant l’offensive.

Soixante ans de l’indépendance de l’Algérie : Un gâchis au regard du potentiel du pays

Soixante ans de l’indépendance de l’Algérie : Un gâchis  au regard du potentiel du pays 

Le juriste Massensen Cherbi estime dans le Monde que l’amélioration économique du pays est significative depuis l’indépendance, le 5 juillet 1962, mais que le maintien de la primauté des militaires dans le système demeure une source de frustration pour la population.

 

Spécialiste de l’évolution constitutionnelle de l’Algérie, Massensen Cherbi est docteur en droit, diplômé de l’université Paris-Panthéon-Assas. Il est attaché temporaire d’enseignement et de recherche en droit public à Sciences Po Grenoble.

Soixante ans après l’indépendance de l’Algérie, quel bilan en faites-vous ?

Je vais commencer par une anecdote. Un jour, j’ai posé la question du bilan de l’indépendance à un Algérien à la retraite qui avait exercé la profession d’ingénieur et devait avoir autour de 18 ans en 1962. Il m’a répondu : « Quand j’étais jeune, on s’éclairait à la bouse de vache. » Aujourd’hui, il vit dans une belle villa sur les hauteurs d’Annaba, dans l’Est algérien. Il est incontestable que, sur le plan de l’économie ou de l’éducation, l’Algérie a enregistré des avancées en comparaison avec l’époque coloniale. Il y avait environ 15 % d’Algériens scolarisés à l’école de la République en 1954. Ils le sont pratiquement tous aujourd’hui.

On entend parfois, chez des nostalgiques de l’Algérie française, dire que la France avait construit une quinzaine de barrages en cent trente-deux ans de colonisation. Soixante ans après l’indépendance, l’Algérie en possède près de quatre-vingts. Ce qui n’a pas empêché les frustrations et le sentiment de « mal-vie ».

D’un côté, la rente pétrolière, qui a permis d’acheter la paix sociale, a contrarié la diversification de l’économie et a approfondi la dépendance aux hydrocarbures. D’un autre côté, l’enrichissement relatif n’a pas comblé des aspirations à l’épanouissement. Il y a même l’impression d’un grand gâchis au regard du potentiel dont le pays disposait et dispose toujours et qui aurait dû lui permettre d’aller vers l’avant.

La prééminence des militaires dans le système politique a été fortement contestée durant le Hirak, en 2019. Quelle est la réalité de cette emprise ?

Cette question s’est posée dès la guerre d’indépendance. Le congrès du Front de libération nationale (FLN) de la Soummam, en 1956, avait posé le principe de la primauté du politique sur le militaire. Néanmoins, son instigateur, Abane Ramdane, a été assassiné en 1957.

Les trois colonels, Krim Belkacem, Abdelhafid Boussouf et Lakhdar Bentobal ont alors pris le dessus au sein du FLN. Ils ont ensuite été eux-mêmes écartés par un autre colonel, Houari Boumédiène, qui a pris le pouvoir, durant l’été 1962, contre les wilayas [collectivités territoriales] de l’intérieur et le gouvernement provisoire de la République algérienne, par la force dont il disposait grâce à l’armée des frontières.

« Covid 19 , la concentration urbaine : haut potentiel de viralité »

« Covid 19 ,  la concentration urbaine : haut potentiel de viralité »

L’urbanisation et l’introduction d’espèces sauvages en ville amplifient le risque de passage à l’homme de virus portés par des animaux, estiment Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine, et le scientifique Didier Sicard.(Tribune au Monde)

Tribune. Depuis plusieurs années, nous accélérons le processus d’urbanisation du monde. Les populations citadines se mesurent dorénavant en dizaines de millions d’habitants. Elles se compteront peut-être demain en centaines de millions si d’autres projets comme celui de Jing-Jin-Ji qui prévoit la construction d’infrastructures entre Pékin, Tianjin, et l’ensemble de la province environnante de Hebei en vue de créer une mégalopole voient le jour. Wuhan, avec près de douze millions d’habitants, ferait presque figure de ville moyenne.

Par leur densité, ces nouvelles configurations urbaines portent en germe des déflagrations écologiques à haut potentiel de viralité. Elles amplifient les risques liés aux envies d’expériences exotiques des populations urbaines. Des plantes ou les animaux sauvages sont extraits de leur milieu naturel pour les implémenter artificiellement dans d’autres environnements incompatibles avec leur développement.

C’est ainsi que nous retrouvons des pangolins à Wuhan ou des palmiers d’Égypte dans l’hémisphère nord. Nous générons des courts-circuits entre l’homme et la nature. Ces dynamites virales portent des noms : Ébola, VIH, la maladie de Lyme, les virus aviaires (H5N1 etc.) ou les coronavirus. Dans chaque cas, elles procèdent d’une anthropisation dont nous parvenons, avec de plus en plus de difficultés, à limiter les conséquences sanitaires.

Le recul de la nature face à des villes de plus en plus grandes

Plus les villes sont grandes, plus la nature recule, plus des espèces sauvages sont contraintes de vivre en milieu urbain, plus nos univers sont connectés, plus vite les vecteurs de propagation agissent. Ce sont d’abord des insectes, des chauves-souris ou des reptiles qui véhiculent les virus puis, 4 milliards d’individus qui chaque année voyagent d’une métropole à l’autre, et prennent le relais des animaux.

Le virus Ébola a été maîtrisé car il se propageait loin des villes, dans des villages africains du Zaïre, suffisamment hermétiques les uns des autres ; il était assez grave pour que la mort précède sa diffusion et permette de réagir à temps. Si Ébola atteignait une grande unité urbaine, il est probable qu’il déclencherait une immense catastrophe sanitaire. Le VIH est millénaire, il restait confiné dans sa version simienne (SIV) dans un environnement enclos.

Mais son transfert chez l’homme – causé par des blessures à l’occasion de chasses – a entraîné silencieusement pendant de longues années sa transmission dans des villages reculés. Avant que la création de grands ports africains ne favorise un afflux de populations, donc de prostituées, ce qui en a fait la maladie mondiale que nous connaissons. Plus près de nous, la maladie de Lyme s’est développée quand les rongeurs ont disparu de nos forêts et que les tiques ont fait des hommes leurs nouvelles proies.

« Coronavirus : la concentration urbaine : haut potentiel de viralité »

« Coronavirus : la concentration urbaine : haut potentiel de viralité »

L’urbanisation et l’introduction d’espèces sauvages en ville amplifient le risque de passage à l’homme de virus portés par des animaux, estiment Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine, et le scientifique Didier Sicard.(Tribune au Monde)

Tribune. Depuis plusieurs années, nous accélérons le processus d’urbanisation du monde. Les populations citadines se mesurent dorénavant en dizaines de millions d’habitants. Elles se compteront peut-être demain en centaines de millions si d’autres projets comme celui de Jing-Jin-Ji qui prévoit la construction d’infrastructures entre Pékin, Tianjin, et l’ensemble de la province environnante de Hebei en vue de créer une mégalopole voient le jour. Wuhan, avec près de douze millions d’habitants, ferait presque figure de ville moyenne.

Par leur densité, ces nouvelles configurations urbaines portent en germe des déflagrations écologiques à haut potentiel de viralité. Elles amplifient les risques liés aux envies d’expériences exotiques des populations urbaines. Des plantes ou les animaux sauvages sont extraits de leur milieu naturel pour les implémenter artificiellement dans d’autres environnements incompatibles avec leur développement.

C’est ainsi que nous retrouvons des pangolins à Wuhan ou des palmiers d’Égypte dans l’hémisphère nord. Nous générons des courts-circuits entre l’homme et la nature. Ces dynamites virales portent des noms : Ébola, VIH, la maladie de Lyme, les virus aviaires (H5N1 etc.) ou les coronavirus. Dans chaque cas, elles procèdent d’une anthropisation dont nous parvenons, avec de plus en plus de difficultés, à limiter les conséquences sanitaires.

Le recul de la nature face à des villes de plus en plus grandes

Plus les villes sont grandes, plus la nature recule, plus des espèces sauvages sont contraintes de vivre en milieu urbain, plus nos univers sont connectés, plus vite les vecteurs de propagation agissent. Ce sont d’abord des insectes, des chauves-souris ou des reptiles qui véhiculent les virus puis, 4 milliards d’individus qui chaque année voyagent d’une métropole à l’autre, et prennent le relais des animaux.

Le virus Ébola a été maîtrisé car il se propageait loin des villes, dans des villages africains du Zaïre, suffisamment hermétiques les uns des autres ; il était assez grave pour que la mort précède sa diffusion et permette de réagir à temps. Si Ébola atteignait une grande unité urbaine, il est probable qu’il déclencherait une immense catastrophe sanitaire. Le VIH est millénaire, il restait confiné dans sa version simienne (SIV) dans un environnement enclos.

Mais son transfert chez l’homme – causé par des blessures à l’occasion de chasses – a entraîné silencieusement pendant de longues années sa transmission dans des villages reculés. Avant que la création de grands ports africains ne favorise un afflux de populations, donc de prostituées, ce qui en a fait la maladie mondiale que nous connaissons. Plus près de nous, la maladie de Lyme s’est développée quand les rongeurs ont disparu de nos forêts et que les tiques ont fait des hommes leurs nouvelles proies.

François Baroin, un candidat potentiel très sérieux face à Macron

François Baroin, un candidat potentiel très sérieux face à Macron

 

 

Il est clair que Baroin,  président de l’Association des maires de France (AMF) et maire LR de Troyes, n’a pas eu la carrière politique que beaucoup espéraient compte tenu de se compétences. Baroin dénote dans la classe politique par son calme et ses propos très équilibrés à l’inverse des agités comme Sarkozy , Le Pen ou Macron. On comprend mal que le parti des républicains en mal de leaders depuis longtemps et même en crise grave n’ait pas utilisé  un responsable de cette dimension. L’opinion publique ne s’y trompe pas car Baroin figure depuis longtemps  parmi les personnalités politiques les plus appréciées. De toute évidence, Baroin serait un candidat sérieux face à Macron et il n’y a sans doute que le parti des Républicains qui n’en soit pas encore totalement convaincus. Pour l’instant, Baroin se réserve l’exclusivité de la décision d’une candidature. Il donne du temps au temps;  sans doute éviter les terribles déconfitures qu’ont subies Sarkozy et Fillon. Il profite de la sortie de son livre pour ce réinstaller dans le paysage politique. Un livre  en forme d’hommage à la France des territoires et des élus locaux, piliers de la République. Un cri d’alarme sur la montée des communautarismes et des populismes. (interview JDD)

 

Comment expliquer que jamais cette rupture avec les maires n’avait semblé aussi irrémédiable que sous Macron?
Le Président n’est pas responsable de tous les maux. Mais il a réussi à susciter une très forte opposition en un temps très court. Et il est arrivé dans une période d’extrême sensibilité et de tensions préexistantes avec l’État. Nous avoir mis dans le même sac que les corps intermédiaires est une faute de carre : nous, élus, sommes issus du suffrage universel. Et puis, ce que les élus n’acceptent plus, c’est que l’État s’arroge le droit de supprimer des impôts qui n’étaient pas les siens. Je pourrais aussi parler des APL, de la méthode sur les contrats aidés, de la suppression de la taxe d’habitation… Le Président est l’incarnation de la République, mais nous en sommes les fantassins. Nous sommes sa garde nationale. Et cette garde nationale a servi dans la résolution de la crise des Gilets jaunes.

 

Les municipales de mars seront-elles bonnes pour la droite?
Je suis plutôt confiant. Depuis 2014, nous avons une génération d’élus locaux de grand talent qui ont fait un très bon travail ; ils ­auront donc de bons résultats. Nous devons sortir de cette dualité dangereuse, lepénisme-­macronisme. Les électeurs doivent savoir qu’il y a une relève, une ­alternance possible pour la droite et le centre autour de LR. Le scrutin municipal doit donc être l’occasion d’un vrai rebond.

Avec ce livre, ne vous installez-vous pas aux avant-postes pour préparer la reconquête de LR?
J’ai énormément appris à la tête de l’AMF, où mon mandat s’achève dans un an. Oui, j’ai des choses à dire. Mais il y a d’autres moyens de les dire que de s’inscrire dans une trajectoire partisane. Un livre, une candidature à une élection locale, par exemple.

Christian Jacob est-il là pour préparer le parti pour votre candidature à la présidentielle?
Christian Jacob est là pour engager le rassemblement et construire les fondations d’une alternance. Personne ne peut parler à ma place. C’est une décision personnelle. Et le jour où j’aurai à faire part d’une décision, je reviendrai vous le dire.

 

Les Bleus:  » un potentiel extraordinaire »(Domenech)

Les Bleus:  » un potentiel extraordinaire »(Domenech)

C’est lavis de Domenech sur Europe, ancien sélectionneur.  Ces bleus vont gagner d’autres titres. Les jeunes Bleus sont sur le toit du monde. L’équipe de France, constituée de nombreux joueurs de moins de 25 ans, a été sacrée championne du monde pour la deuxième fois de son histoire, dimanche contre la Croatie (4-2). « C’est extraordinaire. En plus, c’est une jeune génération qui a un profil pour encore le prochain Euro, la prochaine Coupe du monde. C’est une équipe avec un potentiel extraordinaire », a réagi Raymond Domenech, sur Europe 1 quelques minutes après la victoire des Bleus. .  »C’est une nouvelle page d’histoire. Il n’y a pas de succession. Cette équipe était la plus jeune et la plus chère du Mondial. Cela veut dire que c’est un potentiel exceptionnel qui a été fabriqué par la structure des clubs, de la Fédération, du football français et des entraîneurs », a poursuivi Domenech.    »Il y a eu 1998, il y a eu 2006 et il y a eu celle-là. Chaque étape marque quelque chose d’important dans la culture et dans le travail du football français. On espère simplement qu’il y en aura d’autres ensuite », a conclu l’ancien sélectionneur des Bleus.

 

 

Croissance zone euro : un potentiel sous-estimé

Croissance  zone euro : un potentiel sous-estimé

(Benoit Coeuré )

 

Benoit Coeuré de la banque de France, membre de la BCE, estime que la zone euro dispose encore de capacités de production qui pourraient gonfler la croissance. En 2017,  les bons indicateurs se sont diffusés à la plupart des secteurs et se sont généralisés à l’ensemble des Etats membres.  La zone euro a profité du redémarrage de l’économie mondiale. Selon l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le commerce mondial a augmenté de près de 3,6 % l’an passé, en volume. Les échanges de marchandises ont nettement rebondi par rapport à 2016 (1,3 %), tirés par la demande américaine et chinoise. D’après les prévisionnistes, la tendance devrait se poursuivre en 2018, où la croissance de la zone euro devrait s’établir à 2,1 %, selon la Commission européenne.  Il se pourrait que les capacités de production aient été moins affectées par la crise que ce qui était estimé jusqu’ici, ce qui se traduit donc maintenant par une augmentation moins importante que prévu. « Si on révise à la hausse les estimations de croissance potentielle dans la zone euro, on révise aussi à la hausse la cible qui devrait être celle de la politique monétaire (…) et le taux d’intérêt d’équilibre pourrait être plus élevé que ce qu’on pensait », a-t-il expliqué. Si cette théorie se vérifie, cela « donne de l’espoir » parce que « cela veut dire qu’on n’a pas besoin de mettre l’économie en surchauffe, d’avoir des périodes longues de croissance supérieure à son niveau potentiel si on veut corriger les effets de la crise », a-t-il poursuivi. Corollaire de cette démonstration, le stimulus appliqué actuellement pourrait être plus généreux que prévu et par conséquent un resserrement de la politique monétaire n’empêcherait pas la BCE de soutenir l’inflation. Il a cependant précisé que ce constat ne constituait « pas du tout un message sur l’orientation à court terme de la politique monétaire » de la BCE. A ses yeux, cela justifie le fait que la BCE mène une politique monétaire très accommodante ainsi que son choix d’avoir une politique monétaire « très accommodante pendant une longue période ».

Le président de la BCE Mario Draghi a estimé fin février que malgré une croissance économique robuste, la zone euro pourrait connaître une sous-utilisation des capacités plus importante que prévu qui ralentit temporairement le redressement de l’inflation.




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